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Colloque National : Pathologie des Constructions : Du Diagnostic à la Réparation

Département de Génie Civil


Université Mentouri Constantine - 25 et 26 Novembre 2008

ACTION DES EAUX AGRESSIVES SUR LE BETON


CAS DU TUNNEL DE LA WILLAYA DE SKIKDA
Mourad BEHIM (1), Yazid HADIDANE (1) et Lamine DJOUINI (2)
(1) Enseignant département de Génie Civil - Université d’Annaba
(2) – Ingénieur expert en Génie Civil
mbehim@yahoo.fr

Résumé :
L’ouvrage ayant fait l’objet d’investigation est un tunnel en béton armé vieux de 40 ans,
d’une longueur de 1500 m environ de section en forme de voûte de portée de 6.10 m et une
hauteur sous clé de 3.30 m (figure 1).Cet ouvrage, est située sous une masse rocheuse
d’origine métamorphique, principalement schisteuse chargée de minéraux secondaires
(chlores et sulfates).
L’ouvrage est soumis à l’action des eaux d’infiltration traversant la masse rocheuse,
présente une partie humide dégradée à travers laquelle ruissellent les eaux et une partie
sèche en bon état.
L’analyse chimique de l’eau a révélée des concentrations élevées en sulfates, en chlores
et en dioxyde de carbone dissout, ce qui correspond à une eau faiblement agressive selon la
norme afnor NF P 18 – 01.
Cependant, bien que cette eau soit classée faiblement agressive, combinée à une durée
d’exposition prolongée peut provoquer d’importantes dégradations sur un béton n’ayant pas
été formulé et mis en place avec les recommandations requises par rapport à un tel milieu
notamment le type de ciment et le rapport (eau / ciment).
Les premières observations font apparaître un béton éclaté. Des prélèvements de béton
au moyen d’une carotteuse dans différentes zones à une profondeur suffisante permettant
de mettre en évidence les différentes couches constituantes de l’ouvrage, ainsi que l’ampleur
des dégradations.
Les carottes prélevées présentent (figure 2) un béton poreux, désagrégé, friable et dans
certains cas sans propriétés mécaniques. Les dégradations observées sont d’origines
chimiques dues à une action combinée des sulfates et du dioxyde de carbone qui ont
entraînés l’éclatement et la carbonatation du béton avec une néoformation apparente de
solidifications (stalactites) et les chlorures provocant la corrosion des cintres métalliques
(figure 3).
Ces observations sont confirmées par des essais mécaniques et par des analyses aux
rayons X

Mots clés : Durabilité, action des sulfates, carbonatation, corrosion

Photo 1 - Situation de l’ouvrage Photo 2 - Carottes prélevées Photo 3 - Corrosion des cintres

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1. INTRODUCTION
Cette communication consiste à présenter les résultats d’une expertise menée sur un ouvrage
d’art situé à l’entrée de la wilaya de Skikda traversant la montagne de BOUABAZ
(photo 1), de formation métamorphique essentiellement schisteuse chargée de minéraux
secondaires (chlores et sulfates).
Cet ouvrage, réalisé à la fin des années dix neuf cent soixante, est un tunnel qui sert de
passage à un certain nombre de pipes métalliques transportant des produits provenant de la
raffinerie vers l’ancien port (photo 2)

Photo 1 - Montagne surplombant la tunnel photo 2 - Vue à l’intérieur de l’ouvrage

Le tunnel est réalisé en béton armé d’une longueur de 1500 m environ de section en forme de
voûte de portée de 6.10 m et une hauteur sous clé de 3.30 m (photo 3 a et b).

a - Entrée Sud (Côté Raffinerie) b - sortie Nord (Côté Port)


Photo 3 – Vue de l’ouvrage

2. BUT DU TRAVAIL
Le but de ce travail est de caractériser l’état général du tunnel, mettre en évidence l’ampleur
des dégradations en essayant de comprendre et d’expliquer les causes qui les ont entraînés .

3. CONDUITE DE L’EXPERTISE
La caractérisation de l’ouvrage a été réalisée selon le plan de travail suivant :

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- Observation visuelle de l’état général du tunnel avec repérage des zones et des degrés
de dégradation
- Prélèvements d’échantillons dans l’ouvrage par carottage pour les essais physiques
et mécaniques
- Analyses chimiques des eaux d’écoulement
- analyses aux rayons x des nouvelles formations apparentes sur l’ouvrage

3.1. Observation visuelle de l’état général du tunnel avec repérage des zones et des
degrés de dégradation

Une première investigation à l’intérieur du tunnel a consisté à déceler visuellement l’état du


parement de l’ouvrage. Il a été constaté ce qui suit :
Sur les 500 premiers mètres du tunnel, à partir de l’entrée sud, le parement présente des
décollements de béton avec apparition de cintres corrodés (photo 4). Des infiltrations d’eau
continues (photo 5) chimiquement chargée sont présentes (voir résultats d’analyse de l’eau en
Tableau 2) provoquant des dépôts de couleur blanchâtre et formant des petites stalactites sur
la face intérieure de l’ouvrage (photos 6 à 8).
Ces infiltrations d’eau sont recueillies dans les caniveaux d’entrée et de sortie (Photo 9).

Le radier ne présente aucun signe de dégradation et se trouve dans un état satisfaisant

Photo 4 - Corrosion des cintres métalliques Photo 5 - Infiltration d’eau sur le parement

Photo 6 - Suintements d’eau Photo 7 - Formations de stalactites

Le reste du tunnel est pratiquement sec, sans infiltration importante d’eau. Le parement de
cette partie ne présente pas de signe de dégradation visible de l’intérieur. Cette constatation
est confirmée par l’état no dégradé des pipes et des grilles de protection du caniveau.

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Photo 8 : Décollement du parement Photo 9 - Caniveau rempli d’eau

3.2. Prélèvements d’échantillons dans l’ouvrage par carottage pour les essais physiques
et mécaniques
Après les premières investigations et suite aux dégradations constatées sur le parement de
l’ouvrage, des prélèvements de carottes étaient nécessaires pour réaliser des essais physiques
(masse volumique apparente) et des essais mécaniques résistance en compression.

Le schéma des points de prélèvements des échantillons est donné par la figure 1.

250 m 500 m 500 m 250 m

1500 m

Figure 1 - Schéma de prélèvement des carottes

4. METHODES EXPERIMENTALES
4.1. Prélèvements des échantillons
Les carottes (photo 10 a) ont été prélevées au moyen d’une carotteuse type HILTI équipée
d’un carottier de diamètre intérieur 70 mm. (photos.10 a et b)

a – Carottes prélevées b - carottage dans le radier c – carottage dans la paroi

Photos 10 – Prélèvement des carottes dans l’ouvrage

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4.2. Essais de compression et mesures de masse volumique apparente


Les essais et les mesures ont été effectués au niveau du laboratoire L T P EST SKIKDA.
Remarques : Les essais d’écrasement ont été conduits sur les parties exploitables des
éprouvettes.

4.3. Analyse de l’eau.


L’analyse chimique de l’eau a été réalisée au le laboratoire central de l’Algérienne des eaux –
Unité Chaiba – Annaba.

4.3 Analyse aux rayons X


L’analyse par diffraction des rayons X a été réalisée au laboratoire des matériaux et durabilité
des constructions (LMDC) à l’INSA de Toulouse (France), à l'aide d'un diffractomètre
Siemens D 5000, utilisant une anticathode de cobalt (Kα Co, λ = 1.789 µ), sur une plage de 10
à 70° (2θ) avec un pas d'avancement de 0.02° et un temps de comptage de 1s, sur des
échantillons broyées et tamisées à 80 µ .

5. LES RESULTATS
5.1 Radier
Les Carottes prélevées dans le radier sont composées d’un béton assez compact à base de
granulats concassés de 0 à 20 (mm)et ne présentent aucun signe de dégradation.
Ces observations sont confirmées par les résistances obtenues sur les éprouvettes écrasées en
compression simple variant de 10,5 à 36,8 MPa (tableau 1).

Tableau 1 – Résistances en compression des éprouvettes prélevées dans le radier et les parois
Désignation ρ app, Kg / m3) σ , MPa σ moy , MPa
R1 28,9
R2 32,8
R3 25
R4 23,6
Radier 25,3
R5 36,8
R6 17,1
R7 27,6
R8 2276 10,5
P1 2279 23,6
P2 34,2
Parois P3 23,6 22,1
P4 15,7
P5 2189 13,1

5.2. Parement :
La constitution du parement est comme suit
1-Un béton projeté de granulométrie fine d’une épaisseur d’environ 5-8 cm du coté
intérieur de l’ouvrage.
2- Cintre en tôle ondulée striée d’épaisseur 15/10
3- Béton de granulométrie de 0 à 20 sur une épaisseur moyenne 30 cm.
4- Cintre en tôle ondulée striée d’épaisseur 30/10
5- Béton projeté sur une faible épaisseur moyenne de 5 cm.

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Les éprouvettes prélevées sont hétérogènes et présentent deux parties distinctes:


- La partie en profondeur est totalement dégradée et présente une porosité importante
(photos.11 a et b).
- La partie centrale et intérieure au tunnel présente différents degrés de dégradation. (photo.11
c).

a – dégradation totale (béton


b - dégradation avancée c - Dégradation partielle
friable, absence de liant)
Photo 11 – Etat du béton dans la paroi du tunnel

Remarque :
Un écoulement d’eau colorée, important (photo 12 a) a eu lieu dans la paroi du tunnel et cela
pendant une durée allant de 10 min à 02 heures et cela dans la zone des 500 premiers mètres
(entrée sud) au moment du prélèvement des éprouvettes .
Le parement sur les 1000 mètres « sortie Nord » ne présente pas de signes de dégradation,
important due à l’absence d’eau, confirmée d’ailleurs lors du carottage (photo 12 b)
contrairement aux signes décelés sur les 500 mètres coté Sud.
Cependant, quelques signes de dégradations superficielles sont apparents au niveau de la
sortie Nord du tunnel (photo 12 c).

a – à 500 m b – à 1000 m c - à 1500 m


Entrée du tunnel (Coté sud) Sortie du tunnel (coté Nord) en face de la mer

Photo 12 - Etat de la paroi du tunnel du coté Sud vers le coté Nord

4. Discussion de résultats
L’analyse chimique de l’eau donnée au tableau 2 et l’analyse aux rayons X des stalactites
donnée par la figure 2 ont permis de comprendre et d’expliquer les mécanismes de
dégradation du béton et la corrosion des aciers.

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Tableau 2 – Composition chimique de l’eau percolant le béton


Désignation Unité Résultat
pH - 7,42
Oxygène dissous 5,8
Ammonium 0,188
Nitrites (NO ² -) < 0,04
Nitrates 8,68
Ortho phosphates 0,183
Indice permanganate 0,66
Calcium (Ca ² +) 108,22
Magnésium mg / l 53,47
Fer 1,052
CO2 total 366,07
CO2 libre 43,99
Bicarbonates 366
Chlorures 354,53
Sulfates 307,2
silice 36,55
Salinité g/l 1,1

4.1. Présence de stalactites


La présence de CO2 libre dans l’eau peut expliquer la carbonatation avancée du béton.
Il faut rappeler que la carbonatation du béton résulte de la fixation du gaz carbonique (CO2)
par les hydrates du ciment et principalement la portlandite Ca (OH)2. La réaction est favorisée
par une humidité du milieu comprise entre 60 et 70 % (la présence d’eau assure cette
humidité). Le carbonate de calcium précipite sous forme d'aragonite et de calcite (stalactites)
selon la relation (1 et 2) ce qui est confirmé par les analyses aux rayons X (figure 2), mais
d’autres hydrates peuvent être décomposés, des silicates hydratés, de l’alumine et de l’oxyde
de fer étant formés.
CO2 + H2O → H2CO3 (1)
H2CO3 + Ca(OH)2 → CaCO3 + 2H2O (2)

2500
Calcite - Aragonite
2000
Nbr de coups

1500

1000

500

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80

θ (Kα
2θ α Co)

Figure 2 – Diffrcatogramme des stalactites prélevées sur le béton

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La carbonatation en soi n’endommage pas directement le béton. Cependant ses effets


constituent un risque de corrosion de l’acier. La carbonatation de la portlandite entraîne une
diminution du pH de la pâte de ciment hydratée, qui peut descendre à une valeur inférieure à
celle que nécessiterait la protection de l’acier (pH = 9 environ) [1]. Lorsque toute la
portlandite est carbonatée, la valeur du pH descend à 8.3 [2].
La baisse du pH couplée à une profondeur de carbonatation suffisante (égale ou inférieure de
quelques millimètres à l’épaisseur de l’enrobage) [3] conduisent inévitablement à la
disparition de la couche de passivation de l’acier et la corrosion peut alors se développer.

4.2. Corrosion des cintres métalliques


La corrosion des cintres est vraisemblablement le résultat de deux processus:
• diminution du pH de la phase aqueuse interstitielle par carbonatation du béton.
• pénétration d’agents agressifs, notamment les ions chlores qui agissent en quelque sorte
comme catalyseur [4]
La corrosion observée sur les cintres métalliques est confirmée par la concentration du fer
dans l’eau. La destruction de la couche passive et l’attaque du métal s’effectuent par un
mécanisme de piles électrochimiques nécessitant la conjonction de l’oxygène et de l’eau.
La corrosion électrochimique implique l’existence d’une anode, d’une cathode et d’un milieu
électrolytique pour constituer une pile. A l’anode se déroule le processus de dissolution du
métal selon la formule 3 [4]

Fe → Fe2+ + 2e − (3)

4.3. Dégradation de la matrice cimentaire du béton


La dégradation de la matrice cimentaire est le résultat de plusieurs mécanismes classiques, [5
- 6] mettant en jeu l’interaction des sulfates et des chlorures et les hydrates du ciment.
La dégradation des bétons par les sulfates est due principalement à des phénomènes
d'expansion
Indépendamment de leur effet nocif sur les aciers les chlorures peuvent être à l’origine
d’altérations de la matrice cimentaire lorsqu’ils sont en proportion élevée comme dans le cas
présent. Une partie des chlorures est fixée par les silicates de calcium hydratés, une autre
partie se combine au C3A sous forme de mono ou tri chloro - aluminate de calcium
(3CaO,Al2O3, (3)CaCl2,10H2O) [4]
Les quelques signes de dégradation observés sur la sortie Nord, face à la mer, sont justement
dues à l’action de l’embrun salin (photo 12 c).

Conclusion
Le pH de la matrice cimentaire est très alcalin, il est voisin de 13, tout autre milieu dont le pH
est inférieur à cette valeur peut être considéré comme un milieu agressif. Cependant le
comportement du béton placé dans un environnement chimiquement agressif dépend de
facteurs complexes et multiples liés d'une part à l'environnement (nature, concentration et
renouvellement ou non des éléments agressifs) et d'autre part au matériau lui-même (nature et
dosage des constituants, conditions de fabrication, durée et paramètres de cure).
Dans le cas présent, les observations faites mettent en évidence un écoulement d’eau de façon
continue et les analyses réalisées confirment la présence d’éléments agressifs tels que le
dioxyde de carbone libre, les chlorures et les sulfates.
Selon la norme NF P O11 [7] donnée en annexe et la concentration du dioxyde de carbone
[C(CO2) libre = 43,99 mg/l], on peut classer l’environnement du tunnel dans la classe A2
(milieu moyennement agressif), mais selon la concentration des sulfates [C(sulfates ) = 307,2

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mg/l] on peut classer l’environnement du tunnel dans la classe A1 (milieu faiblement


agressif).
Bien que ce milieu soit classée faiblement agressive, combinée à une durée d’exposition
prolongée et soumis aux actions combinées d’agent agressifs, peut provoquer d’importantes
dégradations sur un béton qui n’a pas été conçu pour servir dans un milieu agressif
notamment l’écoulement des eaux usées qui n’existait certainement pas lors de la réalisation
de l’ouvrage.

C’est pourquoi nous préconisons les recommandations suivantes :


• Avant d’envisager des travaux de réparations dans les zones dégradés du tunnel, il est
impératif d’entreprendre une étude hydrogéologique afin de déterminer les directions des
écoulements ainsi que les quantités d’eau leur nature et leur provenance,
• Prendre les dispositions nécessaires pour le drainage des eaux,
• Redéfinir la classe d’agressivité du milieu pour adapter la nature et l’ampleur des travaux
(réparation ou reconstruction) de l’ouvrage, ainsi que le choix des constituants (en particulier
le type de ciment), la formulation (rechercher un rapport E/C minimum), la mise en œuvre et
la cure du béton
- Dans le cas d’une éventuelle reprise de l’ouvrage, réalisez un béton suffisamment
dosé en ciment au laitier de type CEM II tout en assurant une mise en œuvre par
vibration et une cure humide aussi longue que possible.
Un suivi rigoureux et une surveillance par auscultation du tunnel sont recommandés

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1] ALEXANDRE L. et SEBILEAU J L., « Le laitier de haut fourneau », édité par le


centre technique et de promotion des laitiers, 1988, 340 p.
[2] DOUGLAS.E, « Mortier de ciment au laitier et béton de laitier, caractéristiques de
durabilité », Matériaux complémentaires en cimentation, CANMET, V.M. Malhore
Ed, 1989, p 330.

[3] NEVILLE A.M., « Propriétés des bétons » édition Eyrolles, 2000, p 806.
[4] DUVAL R. et HORNAIN H., « La durabilité des bétons vis à vis des eaux
agressives », in la durabilité des bétons. Presses de l’ENPC, 1992
[5] LAFUMA. H, « Liants hydrauliques, propriétés, choix et conditions d’emploi »,
Dunot, 3ème Ed, Paris 1964, p 117.
[6] CONDLOT.E, « Ciments et chaux hydrauliques, fabrication, propriétés et emploi »,
3ème Ed, Librairie Polytechnique Ch Berranger Ed, Paris, 1906, p 408.
[7] Normes Françaises, NF P 18 – 011, « Bétons – Classification des environnements
agressifs », juin 1982.

Remerciements

Nous tenons à remercier le laboratoire des travaux publics de l’Est d’Annaba ainsi
que le l’algérienne des eaux – unité Chaiba d’Annaba pour leur collaboration

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ANNEXE 1
NF P 18 – 011, « Bétons – Classification des environnements agressifs »

Tableau 1 - Définition des classes d'agressivité


Niveau de
Environnement Symbole protection
Faiblement agressif A1 1
Moyennement agressif A2 2
Fortement agressif A3 3
Très fortement agressif A4 4

Le tableau 2 donne le degré d'agressivité des solutions et des sols les plus courants.

Tableau 2 - Agressivité des solutions et des sols


a) agressivité des solutions en fonction de leur concentration en agents et de leur
pH : eaux stagnantes ou à faible courant, climat tempéré, pression normale
Degré
d'agressivité A1 A2 A3 A4
Agents agressifs Concentration en mg / l
CO2 agressif * 15 à 30 30 à 60 60 à 100 > 100
--
SO 4 250 à 600 600 à 1500 (1) 1500 à 6000 > 6000
++
Mg 100 à 300 300 à 1500 1500 à 3000 > 3000
++
NH 4 15 à 30 30 à 60 60 à 100 > 100
pH 6.5 à 5.5 5.5 à 4.5 4.5 à 4 <4
La limite est fixée à 3000 mg / l pour l'eau de mer

b) Cas de l'eau douce


T A C ** < 1 mé / l - - -

c) Agressivité des sols en fonction de la teneur en SO - -4


% SO - -4 dans le 0.24 – 0.6 0.8 – 1.2 1.2 – 1.4 > 2.4
sol sec ***
Mg / SO - -4
extrait du sol 1200 à 2300 2300 à 3700 3700 à 6700 > 6700
****

Niveau de 1 2 2 3
protection
* CO2 agressif = excès de CO2 dissous par rapport au CO2 nécessaire au maintien en
solution des hydrocarbonates de Ca et Mg
** T A C titre alcalimétrique complet (norme NF T 90 – 036)
1 mé = 5 degrés français = 2.8 degrés allemand
*** Extraction par HCl à chaud
**** Extraction par l'eau (rapport eau / solution = 2 / 1)

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