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et de prévention
des risques
professionnels
en PACA
La
Prévention en Action Pour la santé des salariés et des entreprises.
■ LES 5
ETAPES
Les
entreprises d'insertion
Union Régionale des Entreprises d'insertion
UREI
PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR
Prévention en action
Editos
Les entreprises d'insertion
La prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail participent à la valorisation des métiers
et au maintien d’emplois de qualité.
Une action collective a été initiée par l’Union Régionale des Entreprises d’Insertion de Provence Alpes Côte d’Azur et par
la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. 15 structures se sont portées volontaires pour
évaluer leurs risques professionnels et réfléchir aux mesures de prévention les plus adaptées.
Ce travail collectif a permis une meilleure identification des risques de ce secteur, le développement d’une dynamique
interne avec une forte implication du personnel permanent, l’élaboration d’un Document Unique conforme aux dispositions
La
Ce guide, qui rappelle les étapes incontournables d’une démarche pragmatique de prévention incluant la participation des
salariés et des représentants du personnel (CHSCT ou délégués du personnel), a été conçu à partir d’exemples concrets des
entreprises qui ont participé à l’action collective. Il met en avant la mobilisation nécessaire des encadrants.
Son objet n’est pas de proposer des solutions toutes faites. Il vise à apporter une aide concrète aux entreprises qui
doivent évaluer les risques professionnels propres à leur activité en fonction de leur taille et de leur organisation, à élaborer
un programme d’actions et à en assurer un suivi dans le temps.
Les Entreprises d’Insertion sont avant tout de véritables entreprises soumises aux mêmes exigences que celles du secteur
économique classique : fluctuations des marchés, productivité, horaires, qualité et flexibilité, convention collective, représen-
tation du personnel, satisfaction clientèle…
Leur plus value : mettre leur modèle économique au service d’un projet social de qualité visant à permettre à des personnes
sans emploi, rencontrant des difficultés personnelles et/ou sociales, de bénéficier de contrats de travail de droit commun en
vue de faciliter leur retour à un emploi durable.
Or, manager au quotidien cette articulation relève quasiment de la gageure :
• les Entreprises d’Insertion sont souvent des TPE ou PME présentant un surencadrement nécessaire à la réussite de leur
mission économique et sociale ;
• les dirigeants occupent souvent plusieurs fonctions au sein de l’entreprise ;
• le réseau des Entreprises d’Insertion et Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion couvre une multiplicité de secteurs
d’activité et de métier ;
• le turn over du personnel est fréquent ;
• les situations « d’urgence » sont nombreuses à gérer au quotidien, pour un encadrement dont la fonction managériale
s’exerce en tension entre le management des hommes et le management des risques ;
• les salariés sont beaucoup plus exposés aux risques professionnels que les salariés des entreprises classiques.
De fait, si aujourd’hui la prévention des risques est une obligation légale, elle se doit d’être au cœur de l’accompagnement de
l’ensemble des salariés des Entreprises d’Insertion afin de contribuer à maîtriser les risques auxquels ceux-ci sont confrontés
et améliorer les conditions de travail. En effet, les enjeux liés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles pour
les Entreprises d’Insertion sont considérables du fait de leur cœur de métier.
La prévention des risques s’inscrit donc pleinement dans le projet d’entreprise de l’Entreprise d’Insertion et s’appuie sur une
dynamique essentielle :
• une action volontaire et collective ;
• le respect de la réglementation en vigueur ;
• la prise en compte de l’organisation du travail ;
• le dialogue social ;
• la nécessité d’un encadrement fort, le rôle des permanents.
Ce guide méthodologique est un support de cet accompagnement. Parce qu’il s’appuie sur des situations réelles et vécues, il
facilite la compréhension et l’appropriation par les employeurs et les salariés du « Pourquoi la prévention » et du « Comment
évaluer les risques et définir les mesures les plus adéquates ».
Nous tenons donc à remercier l’ensemble des acteurs (employeurs, salariés, consultants) qui ont contribué à la rédaction
de ce guide.
Laurent LAÏK
Président de l'UREI PACA
Évaluer pour prévenir, mode d'emploi
Évaluer pour prévenir mode d'emploi
Chaque étape de ce guide sera illustrée par des exemples concrets de situa-
tions réelles de travail. Il ne s’agit pas de proposer un modèle unique et
idéal. Il est important de comprendre qu’il faut construire cette démarche
pour qu’elle corresponde au mieux aux exigences des entreprises d’inser-
tion, lesquelles varient selon la taille, le secteur d’activité et l’importance de
l’encadrement technique. Toutefois certaines étapes incontournables sont
communes à toutes les entreprises. Ce sont les suivantes :
Puis
3
page
Évaluer pour prévenir pourquoi ?
Évaluer pour prévenir pourquoi ?
5 raisons pour agir
Protéger la santé des sala- gue constant et constructif entre l’em-
1 ployeur, les représentants du personnel
riés :
Réduire le taux et la gravité des et les salariés. Ce dialogue est la garantie
accidents du travail et des maladies d’une meilleure compréhension et d’un
professionnelles – préparer les salariés traitement efficace des risques profes-
en insertion à une meilleure prise en sionnels.
compte de l’hygiène, de la sécurité et de
la santé au travail, est l’un des défis 4 Contribuer à la perfor-
de l’évaluation des risques dans les mance de l’entreprise :
entreprises d’insertion. Diminuer les accidents du travail c’est
diminuer les coûts humains et écono-
miques de l’entreprise. L’évaluation des
2 Répondre aux obligations risques permet aussi de repérer des
légales :
L’employeur doit respecter ses obliga- dysfonctionnements qui peuvent nuire à
tions en matière de santé et de sécurité la santé des salariés mais aussi à la
au travail.Tout employeur est responsable compétitivité des entreprises.
de l’évaluation des risques et des actions
de prévention qui en découlent. Il revient 5 Contribuer au développe-
à l’employeur de mettre en place les ment des compétences
moyens les plus adaptés pour répondre à des salariés :
son obligation de résultat dans ce Par l’apport de connaissances sur la prise
domaine. en compte des risques en situation de
travail, lesquelles viennent compléter
Favoriser le dialogue celles plus techniques du métier.
3 Cet apport est un plus et va favoriser
social :
La prévention et l’évaluation profession- l’insertion des salariés dans d’autres
nels des risques s’appuient sur un dialo- entreprises, en particulier les entreprises
du secteur économique traditionnel.
Étape 1
Préparer la démarche
de prévention
■ Élaborer une stratégie
■ Recenser les analyses
Étape 5 ■ Préciser les modalités
■ Planifier la démarche
Évaluer la démarche
de prévention
■ Assurer le suivi : valider, corriger
■ Dresser un bilan périodique
Étape 2
Évaluer les risques
■ Phase 1 : Définir les unités de travail
■ Phase 2 : Réaliser un inventaire des risques
■ Phase 3 : Estimer les risques
■ Phase 4 : Rédiger le Document Unique
Étape 4
Mettre en œuvre
les actions
■ Désigner une personne chargée du suivi
■ Disposer d’outil de pilotage
Étape 3
Élaborer un programme
d’actions
5
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ÉTAPE 1 - Préparer la démarche de prévention
1
C’est l’étape fondamentale qui conditionne le succès de la démarche. Pour cela, il est
nécessaire de :
Exemple 1
la démarche est portée par un cadre technique
L’entreprise : Restauration – traiteur
15 permanents – 40 postes en insertion
4 sites de travail : 2 restaurants – un atelier – un entrepôt de matériel.
Pourquoi ? Comment ?
L’entreprise constate de nombreux acci- C’est au cours d’une réunion avec
dents du travail. Il faut créer une dyna- l’ensemble du personnel permanent que
mique collective importante pour que la direction a lancé la mise en place de
tous les salariés soient partie prenante l’évaluation des risques qui conduira à
de la démarche de prévention. l‘élaboration du Document Unique. Un
Le transfert des compétences techniques cadre technique a été nommé référent. Il
de métier passe exclusivement par a suivi une formation sur la mise en
l’encadrement, d’où l’idée de la construc- place d’une politique de sécurité.
tion du groupe de travail encadrant. Un groupe de travail est constitué.
Pour motiver cet encadrement, la direc- Il est composé de tout l’encadrement
tion a pris deux décisions : technique.
• La volonté d’intégrer les problèmes Ce groupe est animé par le référent tech-
d’hygiène, de sécurité et de conditions de nique qui est chargé par la direction du
travail en amont de l’organisation du suivi de l’opération.
travail. Plus cette intégration est opérée Chaque membre du groupe de travail va
tôt, plus les messages sont simples à analyser les risques, les évaluer et proposer
comprendre et mieux ils passent auprès des solutions de prévention pour chaque
des salariés en insertion. unité de travail dont il a la charge.
• Suivre les solutions de changement qui Ce travail en commun permet une liberté
seront proposées par l’encadrement si de parole entre les cadres. Ils se sentent
elles améliorent les conditions de travail. plus soutenus que s’ils étaient seuls pour
leur service, à trouver des solutions de
prévention.
Tous les deux mois, le référent technique
rend compte à la direction et aux salariés
de l’entreprise de l’avancée des travaux.
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Les 5 étapes de la démarche prévention
1-Préparer la démarche de prévention.
1
Exemple 2
un binôme administratif et technique anime la démarche
L’entreprise : Collecte et traitement de déchets
6 permanents – 20 postes en insertion
6 sites de travail : 1 administratif – 5 déchetteries
Pourquoi ? Comment ?
Le milieu professionnel de la collecte de Le directeur, moteur et instigateur d’une
déchets est très exposé aux accidents du politique stricte de prévention des
travail. risques professionnels, a délégué la mise
Les salariés exposés encourent des en place et le suivi de cette politique à
risques de chutes et de coupures lors des un binôme de salariés composé d’un
chargements et déchargements de administratif (une secrétaire salariée
camions et des manutentions de pro- permanente) et d’un opérationnel (un
duits lourds (vieux appareils ménagers, chef d’équipe salarié permanent).
literies, ferrailles).
Ils sont aussi exposés aux dangers Pour officialiser cette délégation,
chimiques (intoxications, brûlures, le directeur a organisé une réunion
allergies) lors des manipulations de générale avec les salariés permanents et
vieux pots de peinture, de batteries mis en place un calendrier de visites des
endommagées, de bidons de décapants… différents sites.
Ces risques imposent une mise en place
stricte et systématique de règles de Conclusion :
protection. Pour partager avec les salariés en inser-
Ce milieu professionnel est aussi très tion l’action de la direction sur la préven-
sensible à l’environnement car il subit de tion des risques, il est souhaitable de :
nombreuses contraintes administratives • Communiquer durant les heures de
de « gestion » des sites. travail
Enfin, l’image extérieure et commerciale • Dire que leur avis est important
de l’entreprise doit être la meilleure pos- • Les laisser libres de s’exprimer sans
sible pour maintenir la confiance des retenue
donneurs d’ordre (collectivités locales) et • Prendre en compte leur avis
permettre d’obtenir le renouvellement • Afficher le plan d’action
des marchés.
Exemple 3
le directeur et les délégués du personnel s’engagent
ensemble dans la démarche :
L’entreprise : Façonnier sous-traitant (lingerie de grande qualité)
5 permanents – 16 postes en insertion
1 site de travail :
• Étage : bureaux administratifs et atelier de découpe
• Rez-de-chaussée : grand atelier, vestiaires, cantine et stockage.
Exemple 4
le Conseil d’Administration appuie l’unique permanent
dans la démarche
L’entreprise : Collecte, tri et vente de vêtements
1 permanent – 6 postes en insertion
1 site :
Rez-de-chaussée : magasin de vente et bureaux
Sous-sol : une grande pièce de réception, de tri et de stockage des vêtements.
Pourquoi ?
La démarche de prévention a démarré Parmi les données disponibles dans
suite à un constat de non-conformité l’entreprise, citons pour mémoire :
électrique des locaux. Les risques liés à • Les accidents du travail (AT) ou
l’aménagement du local, à son confi- maladies professionnelles (MP) ou
nement et à son accessibilité ont été mis en incidents mineurs observés sur chaque
avant auprès du Conseil d’Administration. poste
Il fallait garantir la santé et l’intégrité • L’absentéisme, le turn over, les plaintes
des salariés. des salariés
• Les risques identifiés par le médecin du
En effet, un salarié a failli tomber dans le travail
puisard situé au sous-sol et n’a évité la • La fiche d'entreprise du médecin du
chute que grâce à un reflexe de « sur- travail
vie », ne subissant que quelques égrati- • Les risques identifiés et la liste
gnures. des postes présentant des risques parti-
culiers
Comment? • Les observations faites par les orga-
Après avoir suivi une formation sur nismes institutionnels de prévention
l’évaluation des risques, le directeur, seul (CRAM, inspection du travail).
permanent, appuie sa démarche de
prévention sur son Conseil d’Administration.
Deux bénévoles se sont impliqués pour la
mise en place de la politique de
prévention :
■ L’un a réalisé un état des lieux des risques
liés aux matériels et aux bâtiments
■ L’autre s’est attaché à l’analyse des risques
liés à l’activité des salariés en insertion.
C’est en relation avec le directeur, que des
propositions d’amélioration ont été présen-
tées au Conseil d’Administration.
Le permanent a en charge la coordination
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9
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Les 5 étapes de la démarche prévention
Phase 1
Définir les unités de travail
2 L’identification des unités de travail constitue la clef de voûte pour mener à bien
l’analyse des risques. Elle nécessite une concertation entre le chef d’entreprise, les
salariés et leurs représentants. L’activité réelle du salarié ou d’un collectif de travail sert
d’ancrage pour opérer ce découpage. Afin de tenir compte des situations très diverses
d’organisation du travail, il revient à chaque entreprise de procéder à un tel découpage
selon son organisation, son activité, ses ressources et ses moyens techniques. Pour ce
faire, la méthode “Quoi ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? ” peut être utilisée afin de
recouvrir toutes les situations de travail :
hQuelle est l’activité réelle des salariés ?
h Qui l’exerce ?
h Où est-elle exercée (durée, temps) ?
hComment (avec quels moyens) ?
Pourquoi ? Comment ?
L’entreprise a de nombreux chantiers. Après des échanges en interne, il est
Les salariés sont amenés à assurer un décidé que les unités de travail seront
chantier avec un client particulier et liées à l’activité exercée par les salariés
à changer de client le lendemain. en insertion.
L’activité de travail est toujours le
nettoyage des locaux mais il se réalise Les activités de travail ont été regrou-
dans des lieux différents, à des heures pées en quatre parties :
différentes, dans un environnement - Le nettoyage dans les bureaux
différent. Il est impossible, dans un - Le nettoyage en service de soins
premier temps, d’évaluer les risques pour - Le lavage des vitres
chaque chantier. - Le nettoyage avec les machines.
Les constantes du travail sont les outils, Cette décision a été prise parce qu’elle va
le savoir-faire, les résultats demandés. favoriser la prise en compte globale du
Les lieux, l’environnement varient trop travail à réaliser.
souvent pour qu’ils soient pris comme Dans un deuxième temps, l’entreprise
unité de base à l’évaluation des risques. espère que l’évaluation des risques va se
réaliser par chantier. Cette phase plus
dynamique se déroulera quand
l’encadrement et les salariés auront pris
la dimension de toute la démarche à
mettre en place.
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Les 5 étapes de la démarche prévention
Phase 1
Définir les unités de travail
Unité de travail : Les postes de travail 2
Transport de voyageurs
4 permanents – 10 postes en insertion
L’entreprise possède des bus et des minibus. Les transports se réalisent de jour
comme de nuit – il y a des lignes régulières et des courses à la demande.
Pourquoi ? Comment ?
L’activité réelle des salariés est de Pour bien appréhender tous les risques
conduire un bus et de transporter des rencontrés, la direction, l’encadrement et
personnes sur leur lieu de travail. les salariés ont choisi de partir du dérou-
La difficulté des salariés est de faire face lement d’un poste de travail complet, de
aux aléas rencontrés tous les jours. la prise de poste à la fin de poste, en inté-
Ces aléas sont liés à l’environnement grant toutes les actions communes à
(météorologie – travaux sur la chaussée tous les trajets, réalisées par le chauffeur.
– déviations – accidents…), à l’état
du véhicule (incidents techniques – Tous les aléas n’ont pas été pris en compte
pannes – crevaison…), aux personnes mais les réflexions ont porté sur les plus
transportées (violences – état de santé – fréquents à intégrer dans l’évaluation
surveillance…). des risques pour trouver des solutions
d’amélioration.
Plusieurs types de risques sur les situa- fonctionnement : les employés n’ont que
tions de travail : des fiches sécurité écrites or, ils ne savent
pas lire ;
Les risques liés au secteur d’activité : - Les salariés n’arrivent pas à discuter
Pour une entreprise de métallurgie, le avec leur chef qui est toujours débordé…
risque machine est le plus important.
Dans un restaurant, les risques de cou- Les facteurs de risques en lien avec
pures, de brûlures, les manutentions l’organisation du travail sont très
sont les risques que l’on rencontre le plus nombreux. Les salariés sont les
souvent… mieux placés pour les faire émerger.
Direction et encadrement doivent
Pour inventorier les risques les plus prendre du temps avec les salariés
courants liés à votre métier, rensei- pour réguler les dysfonctionne-
gnez-vous auprès de votre branche ments. Ces temps-là participent, à
professionnelle. terme, à l’amélioration des résultats
de l’entreprise.
Les risques liés aux situations concrètes
de travail : Comment ?
- Des ouvriers du bâtiment arrivent sur L’entreprise doit trouver les outils qui lui
un chantier où travaillent déjà d’autres conviennent le mieux.
corps d’état ; Les exemples suivants donnent
- Des plaques de verglas pour un chauf- quelques idées sur les différents outils
feur de camion ; utilisés pour repérer les facteurs de
- Un produit plus lourd que ceux tra- risques :
vaillés habituellement dans cette entre-
prise de métallurgie ; Une réunion sur les causes du stress
- Des clients arrivent pour déjeuner au Dans cette E.T.T.I, le risque stress est celui
dernier moment au restaurant… qui est le plus exprimé par les salariés. La
direction a réuni les salariés pour recher-
De nombreuses situations consti- cher les causes de stress. Le stress est dû
tuent des facteurs de risques. Elles à la surcharge de travail, à la violence de
peuvent paraître imprévisibles. Il certains clients, au manque de dialogue
faut échanger sur les conséquences dans l’équipe. Une fois les causes expri-
et préparer les salariés à gérer ces mées, il est plus facile de trouver des pis-
situations. Par l’échange, par la prise tes de solutions.
en compte des difficultés exprimées,
la sécurité va s’améliorer. Un questionnaire sur les risques
Dans cette entreprise de tri de déchets,
Les risques liés à l’organisation du travail : l’encadrement n’arrivait pas à faire expri-
- Des salariés arrivent sur un chantier de mer les salariés sur les risques. Un ques-
nettoyage sans les outils nécessaires ou tionnaire a été élaboré afin de leur per-
adéquats pour assurer le travail ; mettre de repérer les situations dange-
- Des horaires de ramassage ont changé reuses. Du temps a été donné aux sala-
et le chauffeur n’a pas été prévenu : toute riés pour discuter entre eux sur ce
sa tournée est perturbée ; thème. La richesse des réponses a permis
- La nouvelle machine à trancher le jambon de repérer de nombreuses situations dif-
n’est pas accompagnée de procédures de ficiles pour les salariés.
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Les 5 étapes de la démarche prévention
Phase 2
Réaliser un inventaire des risques
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Les 5 étapes de la démarche prévention
Phase 3
Estimer les risques
2
Cela conduit à définir des critères d’appréciation propres à l’entreprise, issus
notamment de l’analyse des conditions d’exposition aux risques.
Il s’agit de :
• La fréquence d’exposition
• La gravité envisageable des conséquences
• La probabilité d’occurrence des risques (permanents ou occasionnels)
• Le nombre de salariés concernés
• La perception du risque par les salariés.
Tous ces critères doivent être discutés entre les acteurs internes à l’entreprise,
servant ainsi d’outil d’aide à la décision, en s’assurant qu’aucun risque n’est écarté.
Une fois réalisé, le Document Unique ainsi que la méthode utilisée peuvent
reste un outil de : figurer en annexe du Document Unique.
• Dialogue social, à disposition des
acteurs internes1 et externes2 à l’entreprise C’est donc pratiquement tout un dossier à
• Pérennisation de la démarche de constituer. En effet, le Document Unique
prévention, par sa mise à jour régulière et n’a de valeur que si toute une dynamique
son exploitation dans un programme de prévention a été mise en place avec
d’actions. les salariés. Garder les traces des réunions
de travail, des outils mis en place, des
Les supports de recueil des données (fiche changements qui se sont opérés, sont des
entreprise, fiches des données de sécurité…) éléments importants d’une politique de
contribuant à l’évaluation des risques prévention vivante dans l’entreprise.
Les salariés arrivent au siège de l’entreprise. Ils sont transportés sur les lieux de travail avec le véhicule de l’entre-
prise. Les outils et les produits sont rangés dans les locaux du client. Les temps d’intervention sont variables (entre
deux et quatre heures). Les salariés sont souvent seuls, parfois deux. Ils ont des procédures par chantier à leur
disposition. Pour tout nouveau chantier, le salarié fait le travail en double pendant un poste avec le responsable de
chantier.
Des réunions hebdomadaires ont lieu avec l’encadrement et tous les salariés pour faire remonter les difficultés
rencontrées sur les chantiers, pour information sur l’entreprise, sur de nouveaux outils, de nouveaux chantiers, de
nouvelles machines, une nouvelle organisation, le retour des clients… La nature des risques par unité de travail a
été construite au cours de ces réunions.
Risque 1 Le mal de dos, de bras ou d’é- 3 • Mise en place de pro- Mesures de prévention
Mal de dos paules peut aboutir à des cédures de travail - à améliorer
Troubles Musculo- Formation gestes et
Squelettiques (T.M.S. maladie postures
professionnelle). Ce mal est dû • Travail sur les diffé-
aux gestes répétés et aux pos- rents outils utilisés
tures difficiles prises par les (chariots, balais articu-
salariés en cours de travail. Ils lés, seau-presse, auto
ont aussi beaucoup de manu- laveuse, aspirateur à
tentions et de déplacements à eau…)
réaliser avec de nombreux • Création d’un flexible
outils de travail. Ils doivent aller placé sur le robinet de
vite. Ils doivent être attentifs à longueur différente
la demande client. Tout cela pour éviter de soulever
augmente encore la pression et le seau
joue sur les douleurs de dos ou
d’épaules.
Risque 2 Les chutes par glissade sur les 2 • Porter des chaussures Mesure de prévention
Chutes par glissade sols mouillés ou humides ou plates anti-dérapantes suffisante
dans les escaliers. Les chutes fournies par l’entreprise
peuvent aussi venir de heurts
contre les meubles ou les
portes. Ces situations se
rencontrent surtout quand les
salariés sont pressés.
Risque 3 Les allergies aux produits utili- 2 • Port des protections Mesures de prévention
Allergies aux produits sés, aux détergents. Ces aller- individuelles gants et à améliorer
gies sont soit cutanées, soit blouses fournies par
respiratoires. Ces allergies ont l’entreprise
lieu au contact direct avec les • Eviter le surdosage
produits utilisés, quand les des produits
salariés changent l’eau des • Utiliser seulement les
seaux ou quand les produits produits étiquetés
sont étalés sur les meubles. fournis par l’entreprise
• Formation mensuelle
de tous les salariés à
partir des situations de
production pour les
informer des risques
liés à l’utilisation des
différents produits
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Les 5 étapes de la démarche prévention
Phase 4
Rédiger le Document Unique
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Les 5 étapes de la démarche prévention
ÉTAPE 3 - élaborer un programme d’actions
Les priorités d’actions de prévention sont déterminées sur la base de l’estimation
3 des risques. L’employeur va opérer des choix et rechercher des solutions permet-
tant de mettre au point une stratégie et un ou des programmes d’actions :
@ En respectant, dans l’ordre suivant, les principes généraux de prévention :
• Suppression des risques
• Mise en œuvre des mesures de protection collective
• Mise en place de protections individuelles
@ En tenant compte, à la fois, des facteurs organisationnels, techniques et
humains
@ En définissant les moyens humains et financiers (coûts et opportunités
d’investissement)
@ En fixant un calendrier précis, selon les priorités issues de l’évaluation des
risques et en respectant les obligations spécifiques du Code du Travail.
Lorsque les risques ne peuvent pas être supprimés immédiatement, des mesures
provisoires doivent être prises pour assurer la protection des salariés. Ces déci-
sions doivent garantir une protection suffisante, dans l’attente de la mise en
œuvre de moyens techniques et financiers susceptibles d’éliminer les risques.
Dans cet esprit, grâce à un dialogue social permanent, le programme d’actions
devient un véritable instrument de pilotage et de suivi de la prévention au sein
de l’entreprise.
est d’origine étrangère et que les procé- h Actions sur les outils
Les 5 étapes de la démarche prévention
Elaborer un programme d'actions
Suite à l'évaluation des risques : programme d'actions concret
• Les procédures de travail ont été revues, Dans le mois Chef d’équipe + 2 salariés
simplifiées et mises à la portée de tous les
salariés, surtout de ceux qui avaient du
mal à lire
• Une nouvelle formation sur les gestes et Toutes les semaines Chef d’équipe
les outils a été mise en place.
Risques 3-4-6-7 • Les tenues de travail ont été revues avec En cours Médecin du travail + chef d’é-
• Allergies aux pro- le médecin du travail et les salariés pour quipe + 2 salariés
duits en trouver de mieux adaptées à tous les
• Brûlures aux yeux salariés
• Coupures
• Contamination • Rechercher des produits moins nocifs Dans l’année Direction + chef d’équipe
infectieuse ou bacté- mais tout aussi efficaces + fabricant + salariés
riologique • Des essais sont programmés avec les
salariés et les fabricants
Risque 5 • Un état des lieux précis va être réalisé A chaque chantier Chef d’équipe + Directeur
Risque d’électrocution chez le client sur l’état des prises élec-
triques. Un retour sera fait aux agents
avant les interventions
• Une formation plus ciblée aura lieu sur Toutes les semaines Chef d’équipe
ce risque précis souvent méconnu par les
salariés
• Une formation secouriste va être mise Dans l’année Chef d’équipe + pompiers
en place. Les procédures seront revues de + CRAM
la même façon que pour les autres
risques.
Risque 9 • Les véhicules de l’entreprise vont être Tous les deux ans Direction
Accidents de trajet renouvelés dans les deux ans
Quand le risque ne peut être supprimé, il convient de le Exemples d’actions sur l’organisation du travail :
réduire en recherchant les moyens de prévention adaptés. • Réduire la pression temporelle
Ces moyens ne sont EFFICACES ET ADAPTÉS que s’ils vien- • S’assurer que le climat social est bon
nent des temps de parole organisés avec les salariés. • S’assurer que l’organisation du travail est bien perçue par
Ces moyens concernent TROIS DIMENSIONS : les salariés
• S’assurer que les procédures et les consignes ont été
Exemples d’actions sur les outils de travail et les machi- intégrées
nes : • S’assurer que l’organisation du temps de travail ne pose
• En repérant, directement, l’état des outils et des équipe- pas de problèmes importants aux salariés…
ments de travail Bien souvent, des solutions organisationnelles permettent
• En favorisant la remontée de ces informations par les de réduire, voire de supprimer, certains risques.
salariés
• En précisant les règles et les limites du travail Exemples d’actions auprès des salariés :
• En fournissant les protections individuelles nécessaires à • S’assurer que le salarié est en capacité d’exécuter les
l’activité de travail. tâches qui lui sont confiées.
• S’assurer que le salarié dispose de la compétence profes-
sionnelle pour réaliser la tâche
• S’assurer que le salarié est en mesure de réaliser quoti-
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Les 5 étapes de la démarche prévention
Evaluer la démarche de prévention
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Les 5 étapes de la démarche prévention
5 ÉTAPE 5 – Évaluer pour prévenir avec qui ?
Le succès de la démarche de prévention repose en premier lieu sur l’apport des connaissances et des
savoir faire des salariés et des représentants du personnel de l’entreprise (voir les 5 clés pour réussir :
la participation des salariés et de leurs représentants).
Un appui externe peut conforter la mise en place de la démarche de prévention. Les organisations et
branches professionnelles jouent un rôle actif en élaborant des guides et outils méthodologiques
d’évaluation des risques, à l’attention des entreprises. Il est important de consulter régulièrement les
sites Internet des secteurs professionnels.
Les organismes de prévention s’engagent à mettre en place cette démarche, afin de favoriser une
culture de prévention dans l’entreprise :
- La CRAM Sud-Est
La Caisse Régionale d’Assurance Maladie du Sud-Est propose aux entreprises via les services de
prévention documentation et informations sur les risques et leur prévention, formation des chefs
d‘entreprise et des salariés à l’analyse des risques et des situations de travail, conseil et assistance en
entreprise grâce au concours d’ingénieurs et de techniciens en prévention. Sites Internet :
www.ameli.fr - www.inrs.fr
- L’OPPBTP
L’organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics est le conseil de la
branche du BTP en matière de prévention, sécurité, santé et amélioration des conditions de travail.
L’OPPBTP contribue par des actions de conseil, de formation et d’information à la promotion de la
prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Internet : www.oppbtp.fr
- L’ARACT
L’ Association Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail en PACA (ACT Méditerranée)
représente l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail). ACT -
Méditerranée répond aux demandes des chefs d’entreprise ou à celles des acteurs de la prévention.
Son approche organisationnelle de la prévention, basée sur l’analyse de l’organisation et du travail
réel, permet de mettre en évidence les conditions d’exposition aux risques des salariés. L’apport des
salariés et de leurs représentants permet de développer une démarche effective de prévention des
risques professionnels en entreprise. Site internet : WWW. anact.fr
- L’ UREI
L’Union Régionale des Entreprises d’Insertion de la Région PACA, diffuse auprès des entreprises adhé-
rentes intéressées, de la documentation et des supports d’information (papier et DVD) sur les risques
professionnels et les réponses de prévention leur correspondant. De plus, via le réseau national -
le CNEI - l’UREI peut à leur attention organiser en région des sessions d’information et de formation
sur la Prévention des Risques visant à insérer la Prévention Sécurité au cœur de l’accompagnement
professionnel des salariés permanents et des salariés engagés dans un parcours en insertion.
Site internet : WWW.cnei.org - voir page régionale UREI PACA
Textes réglementaires
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Annexe I
Textes réglementaires
■ Limiter la propagation ■ Les dégagements, les issues de secours sont-ils en nombre suffisant,
sont-ils dégagés ?
■ Combattre efficacement
■ Les extincteurs sont-ils adaptés, visibles, accessibles ?
■ Les procédures d’intervention existent-elles ? Les salariés en sont-ils
informés ?
■ Les salariés ont-ils été sensibilisés à ce risque ?
■ Connaissent-ils les gestes de premiers secours ?
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Annexe II Points clés indicatifs (non exhaustifs) pour l’évaluation des risques
26
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Annexe II
Points clés indicatifs (non exhaustifs) pour l’évaluation des risques
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Annexe II Points clés indicatifs (non exhaustifs) pour l’évaluation des risques
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Points clés indicatifs (non exhaustifs) pour l’évaluation des risques
Risques liés à l’ambiance thermique Risque d’A.T. (circulation, mission, trajet et fatigue)
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Evaluer pour prevenir, qu’est ce que c’est ?
1-Evaluer pour prevenir, qu’est ce que c’est ?
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Annexe IV
CONTACTS UTILES en Provence Alpes Côte-d’Azur
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Réseaux de veille
et de prévention
des risques
professionnels
en PACA
La
Prévention en Action
Ce guide est le résultat d’un travail collectif piloté par l’Union Régionale des Entreprises
d’Insertion PACA grâce à la participation de 15 entreprises d’insertion (E.I) et entreprises
de travail temporaire d’insertion (ETTI) de PACA engagées dans une dynamique active
de démarche Prévention.
Ce guide a été construit sur la base du guide national “Évaluer pour prévenir, comprendre pour réagir” élaboré par :
• Ministère de l'Emploi, de la Cohésion Sociale et du Logement
• Ministère de l’Agriculture et de la pêche
• Ministère des Transports, de l’Équipement et du Tourisme
• Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS)
• Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS)
• Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT/ARACT)
• Mutualité Sociale Agricole (MSA)
• Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et de Travaux Publics (OPPBTP)
Photos : X-DR
Directeur de la publication :
André CANO • Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
180, avenue du prado 13285 MARSEILLE cedex 8 Tél. 04 91 15 12 12
n° ISSN en cours - dépôt légal : février 2006