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Vous trouverez ci-dessous l’essentiel des entretiens donnés par monsieur l’abbé André
Beauchamp à la Province Esther-Blondin, le 5 mars 2011. Pour ne pas allonger, nous
avons adopté un style plutôt schématique.
Réflexions personnelles
Relire le psaume 148, psaume de louange cosmique.
Au fond de nous, Dieu respire et nous respirons en Dieu, à Dieu.
Y a-t-il pour moi quelque chose de beau dans la nature qui me fait comme « respirer
davantage »?
Nous, nous fabriquons par millions des objets tous pareils… Pour l’artisan, chaque objet
est unique. Pour Dieu aussi!
Toute jeune fille est belle pour celui qui l’aime…
Se recevoir comme un cadeau de Dieu, comme un humble pécheur… « Il est plus facile
que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous,
la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des
membres souffrants de Jésus-Christ. » (Bernanos, fin du Journal d’un curé de
campagne).
Adopter l’attitude de l’orant des catacombes : mains levées, grandes ouvertes qui
symbolisent notre pauvreté devant Dieu. « Tu me fais être et exister. Je me reçois de Toi
en pauvreté. Je savoure le moment présent. »
Savourer goulûment le présent. Comme dans l’hymne : « En toute vie, le silence dit
Dieu », de Patrice de la Tour du Pin (Prière du temps présent, p. 676).
Savourer la Beauté en toutes choses : dans une tasse de café, dans une pièce de musique.
Penser au roi Louis XIV : il n’avait pas notre chance. Il devait faire venir les musiciens
dans sa chambre, pour entendre de la musique. Nous, nous l’avons à portée de main…
Savoir goûter le plaisir qui n’est autre que la joie de l’existence qui retourne à Dieu.
Débusquer les « bonnes heures » (bonheur) de notre vie, lesquelles secrètent une intuition
d’éternité.
Vieillir n’est pas facile. On est confronté à un lot de restrictions comme : ne pas retrouver
ses affaires, éprouver des malaises physiques et psychiques.
Mais il faut essayer de ne pas laisser les choses périphériques nous voler notre expérience
fondamentale de la joie, ne pas laisser le meilleur se perdre, parce qu’on s’attarde trop
aux petits inconvénients du présent.
Être inassouvi d’apprendre et de découvrir. Par exemple, l’ordinateur.
Vivre dans la simplicité volontaire en appréciant ce qu’on a.
La sagesse véritable consiste à apprécier ce qu’on a, à rendre grâce pour cela.
Relire le texte de Matthieu : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie… (…) A chaque jour
suffit sa peine » (Mt 6, 25.34).
Pistes de réflexion
Quel est l’élément de l’environnement auquel je me rattache (eau, air, sol, plante,
animal)?
Quels sont mes plus beaux ou les pires souvenirs rattachés à cet élément?
Longévité
L’arbre peut vivre très longtemps : de 1 jour à 10,000 ans, comme le sequoia.
L’arbre est très important dans la Bible. Il perdure.
Cf. Chêne de Mambré, jardin des Oliviers, vignes, sycomore de Zachée, cèdres du Liban.
Un arbre est patient, endurant, persistant.
« Je plie, et ne romps pas », dit le roseau au chêne, dans une fable de La Fontaine.
Le développement d’un être humain peut se comparer au développement d’un arbre.
Enfouissement
Jésus, tel un arbre, s’est enfoui dans la terre. Son lieu de naissance : Nazareth. Trente ans
de vie cachée.
Charles de Foucauld a vécu cette spiritualité de l’enfouissement. Il ne voulait pas de
statut, ne voulait pas être ordonné « prêtre ». Il ne voulait que rester là, « pure présence »
au milieu des touaregs du désert.
Certains êtres humains sont plus près du règne végétal. Ils s’enfouissent à une place.
L’être humain, tel un arbre, fourmille de petites racines. Cf. le cœur et toutes ses petites
ramifications de veines.
Fécondité
L’arbre porte des fruits et a besoin d’autres vivants pour se reproduire.
L’érable produit des samares. D’autres arbres produisent d’autres fruits : glands,
châtaignes, etc.
Le cerisier, des cerises. L’oiseau mange la cerise, puis « laisse tomber en terre » le noyau
qui, à son tour, germe et produit un autre cerisier.
Robustesse
L’arbre est robuste et solide. « Je plie, et ne romps pas ».
C’est assez intéressant de devenir un arbre…
Cette symbolique diffère de la comparaison utilisée par saint Paul. Cf l Co 12, 12-30.
Cette comparaison du Corps est axée sur la hiérarchie. « Vous êtes le Corps du Christ.
Acceptez donc qu’il y ait une Tête, c’est-à-dire une autorité! », pourrions-nous dire.
Travaux pratiques
À la lumière des trois entretiens, méditer sur l’utilisation faite de la symbolique de l’arbre
par votre fondatrice, Mère Marie-Anne.