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Les métiers de la construction suscitent moins d’intérêt chez les jeunes qu'il y a dix ans. En
Valais, par exemple, quelque 200 ouvriers de la génération des baby boomers prennent leur
retraite chaque année, alors que seuls 32 apprentis maçons ou constructeurs de routes sont
recensés actuellement.
Une partie n’ira d'ailleurs même pas jusqu'au bout de sa formation. Les salaires sont pourtant
jugés bons dans la profession, de même que les conditions offertes par la suite. Et il n'y a
pratiquement pas de chômage, hormis en hiver.
"Les jeunes sont un peu déconnectés de la réalité. Lorsqu'ils arrivent dans notre profession,
ils découvrent qu'il faut avoir une vision dans l'espace, qu'il faut avoir des connaissances... Il
ne sont pas aptes à faire notre métier", constate le directeur de l’Association valaisanne des
entrepreneurs Serge Métrailler, qui s'inquiète de la pénurie qui s'annonce.
La faute, entre autres, aux écoles, qui poussent les jeunes vers les formations académiques
plutôt que vers les métiers de base, a estimé lundi dans La Matinale Yannick Cordonier,
aujourd'hui conducteur de travaux dans une grande entreprise romande. Il a débuté en tant
que maçon. "En comparaison, si on prend quelqu'un qui va faire ingénieur et a suivi une voie
académie, il aura des années d'expérience en moins sur le terrain. Il aura nettement moins de
connaissances que quelqu'un qui aurait fait un apprentissage de maçon, avec trois années à
suivre ce qui se passe sur les chantiers, dans la réalité".
Il faut donc mieux orienter les jeunes, montrer la diversité du métier, mettre en avant les
perspectives de carrière et, surtout, améliorer le dialogue tout au long de la chaîne: "Ça
commence par les parents, qui ne connaissent pas forcément les possibilités de cette
formation. Toute la chaîne doit collaborer, des enseignants aux employeurs en passant par les
orientateurs professionnels", estime Georges Zünd, membre du comité des faîtières de la
construction suisse et romande.
"Il faut valoriser nos métiers. Plus que jamais, les jeunes ont besoin de construire quelque
chose, de réaliser que leur travail sert à loger des gens où à bâtir des autoroutes. Ce n’est pas
rien", affirme de son côté le responsable de la formation au Centre professionnel de Sion
Jean-Marie Clerc dans le dernier numéro du magazine Construire ensemble de la branche
valaisanne de la construction.