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Article publié par la RTS le 2019.12.

30, auteurs Sujet radio: Yves Terrani


Adaptation web: Vincent Cherpillod

Les métiers de la construction de plus en plus boudés par les jeunes

Manque de relève dans les métiers de la construction La Matinale / 3 min. / à 07:19


En Valais, le nombre de nouveaux retraités dans les métiers du bâtiment dépasse nettement
celui des apprentis. La faute, notamment, à des formateurs qui ne mettent pas assez en avant
les perspectives d'évolution dans le métier, estime la branche.

Les métiers de la construction suscitent moins d’intérêt chez les jeunes qu'il y a dix ans. En
Valais, par exemple, quelque 200 ouvriers de la génération des baby boomers prennent leur
retraite chaque année, alors que seuls 32 apprentis maçons ou constructeurs de routes sont
recensés actuellement.

Jeunes déconnectés de la réalité

Une partie n’ira d'ailleurs même pas jusqu'au bout de sa formation. Les salaires sont pourtant
jugés bons dans la profession, de même que les conditions offertes par la suite. Et il n'y a
pratiquement pas de chômage, hormis en hiver.

"Les jeunes sont un peu déconnectés de la réalité. Lorsqu'ils arrivent dans notre profession,
ils découvrent qu'il faut avoir une vision dans l'espace, qu'il faut avoir des connaissances... Il
ne sont pas aptes à faire notre métier", constate le directeur de l’Association valaisanne des
entrepreneurs Serge Métrailler, qui s'inquiète de la pénurie qui s'annonce.

Exigences plus élevées

Maîtrise de la 3D ou de la technologie dite BIM (pour "modélisation des informations ou


données du bâtiment"): les exigences de la branche sont désormais élevées et nécessitent,
déjà au départ, un certain bagage intellectuel. Le métier évolue et devient plus technique,
mais n'attire pas plus les jeunes, pourtant souvent férus d’informatique.

La faute, entre autres, aux écoles, qui poussent les jeunes vers les formations académiques
plutôt que vers les métiers de base, a estimé lundi dans La Matinale Yannick Cordonier,
aujourd'hui conducteur de travaux dans une grande entreprise romande. Il a débuté en tant
que maçon. "En comparaison, si on prend quelqu'un qui va faire ingénieur et a suivi une voie
académie, il aura des années d'expérience en moins sur le terrain. Il aura nettement moins de
connaissances que quelqu'un qui aurait fait un apprentissage de maçon, avec trois années à
suivre ce qui se passe sur les chantiers, dans la réalité".

Mieux valoriser le métier

Il faut donc mieux orienter les jeunes, montrer la diversité du métier, mettre en avant les
perspectives de carrière et, surtout, améliorer le dialogue tout au long de la chaîne: "Ça
commence par les parents, qui ne connaissent pas forcément les possibilités de cette
formation. Toute la chaîne doit collaborer, des enseignants aux employeurs en passant par les
orientateurs professionnels", estime Georges Zünd, membre du comité des faîtières de la
construction suisse et romande.
"Il faut valoriser nos métiers. Plus que jamais, les jeunes ont besoin de construire quelque
chose, de réaliser que leur travail sert à loger des gens où à bâtir des autoroutes. Ce n’est pas
rien", affirme de son côté le responsable de la formation au Centre professionnel de Sion
Jean-Marie Clerc dans le dernier numéro du magazine Construire ensemble de la branche
valaisanne de la construction.

Sujet radio: Yves Terrani


Adaptation web: Vincent Cherpillod

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