Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
à partir du pressiomètre
et des caractéristiques de cisaillement
Olivier COMBARIEU
Adjoint au Directeur
Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Rouen
Introduction
Cet article complète celui public dans le bulletin 203 des
L P C [1] qui concerne la charge portante en pointe des
pieux. Il nous a semblé, en effet, utile de disposer d'une
synthèse complète sur l'usage de l'essai pressiométrique
pour prévoir la capacité portante d'une fondation pro-
fonde, sachant que le frottement latéral représente très
souvent la fraction prépondérante de cette capacité. Il
n'est question ici que du pieu isolé.
M O T S C L É S : 4 2 - Essai - Pressiomètre -
Pieu - Frottement - Battage - Cisaillement - 80 < p, < 400 s = p, ,„ + 8
Abaque - Sol - Portance - Prévision - 400 < p, < 900 s = p,, + 28
2l)
Pression interstitielle.
p, < 900 s = 80
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
Cependant, i l est prévu une augmentation du Cette courbe résulte de quelques essais de char-
frottement, sur trois diamètres du pieu, au-dessus gement statique de pieux, initiant une d é m a r c h e
de la pointe, dès que p, dépasse 400 kPa ; les plus complète.
valeurs de s sont alors pour : A la suite d'un certain nombre d'essais supplé-
s = p (en kPa) mentaires dans des terrains limoneux et sableux
400 < Pi < 900 1/7
au sud de Paris [5], cette grande simplification
p, > 900 s = 120
de départ est rapidement comblée dans la
Il n'est donc pas fait de distinction entre les méthode plus « officielle » que L . Ménard pré-
types de sols et pieux, s étant déterminé par une sente en 1965, dans la notice D 60 [6]. Les
courbe pratiquement continue en fonction de la bureaux d ' é t u d e s , qui commencent à utiliser le
pression limite, d o n n é e sur la figure 1. pressiomètre pour dimensionner les fondations,
doivent s'y conformer en raison des contrats qui
les lient (et impliquant des problèmes de respon-
s (MPa)
sabilité) à l'inventeur de la méthode.
0,12
Lorsque l'on examine ces spécifications, elles
0 V
N
s (MPa)
0,15
Pieux spéciaux
Pieux forés et battus traditionnels
Sur 3 diamètres
dessus de la
0,10 pointe
Section
Sols argileux
courante
fût métal
du fût
Grave et sable noyés,
fût métal
0,05
0,5 1,5
P, (MPa)
Fig. 2 - Résistance au frottement latéral d'un pieu en fonction de la pression limite (notice D60. 1965 [6]).
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
permanent, les valeurs données en A et B sont et bétonnés à pleine fouille, choisir un frottement
réduites de 20 % pour les terrains argileux et de latéral à la rupture de p , . Cette possibilité,
/|2
30 % pour les sables et graviers immergés. offerte au projeteur, a d'ailleurs été peu utilisée
D'autre part, i l est r e c o m m a n d é , dès que le dia- du fait d'une difficile compatibilité entre la
mètre du pieu est supérieur à 0,60 m, d'appliquer dénomination donnée au terrain et la valeur seuil
des abattements sur le frottement de 10 % et 30 % de 1,5 M P a pour la pression limite.
respectivement pour des pieux de 0,80 m et Peu avant la publication du dossier F O N D 72,
1,20 m de diamètre, sachant que ces taux de les essais de chargement statique de pieux instru-
réduction peuvent être augmentés en fonction des mentés se multiplient et la conception de l'exten-
problèmes de réalisation. L a notion importante de somètre amovible qui permet la mesure du frot-
technique de mise en œuvre et d'interaction trans- tement latéral sur des tronçons choisis du pieu,
paraît donc clairement dans ces règles. Il est d'ail- conduit à des progrès considérables dans la
leurs prévu une troisième courbe C concernant, connaissance des lois de mobilisation du frotte-
sans plus de précision, les pieux spéciaux, sensés ment et des valeurs limites q (appellation insti-
s
Pieu sans 50 % des valeurs mètre des pieux, comme des considérations théo-
déplacement courbe A de A riques le montrent, n'est pas maintenu, car non
(foré)
probant.
Pieu avec
déplacement courbe B courbe A q (MPa)
s
(battu)
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP 37-54
TABLEAU I
Courbe de frottement latéral à considérer (DTU 13.2 - 1992 [3])
Argile molle, limon et sable lâche, 0 à 0,7 Abis Abis Abis Abis Abis A -
craie molle
Argile moyennement consistante 1,2 à 2,0 (A)* (A)* Abis (A)* Abis A D**
et limon Abis Abis Abis
Argile raide à très raide > 2,0 (A)* (A)* Abis (A)* A A D
Abis Abis Abis Abis
Sable et grave compacts à très > 2,5 (C)* (B)* A (C)* B C > D
compacts B A B
* Les valeurs entre parenthèses ( ) correspondent, pour les pieux forés, à une exécution soignée du pieu et une technologie de
mise en œuvre susceptible de remanier au minimum le sol au contact du fût. Pour les pieux battus, par contre, à un resserre-
ment du sol sur le pieu après battage.
** Préconisé pour des sols dont p, > 1,5 MPa.
*** Seulement pour les cas où le battage est possible.
q (MPa)
s
Frottement latéral unitaire limite q (MPa) s
0 0,07 ,
0,06 Abaque A bis |
0,05
0,04
0.03
*r. :>-r •
0,02
6
0,01 "fié x
".'nia
7x
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
P, (MPa)
0.5 ,
Fig. 4 - Frottement latéral unitaire limite (DTU 13.2- 1992[3]).
Abaque D |
0,4
0,3
40 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS .ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
T A B L E A U II
Choix des abaques pour ie calcul du frottement latéral unitaire limite q s
Foré boue or Q1 +
(6) Q2 (6) Q3* Q4* Q6*
Q2 (2) Q2 Q3 Q6* (2) Q5 (2)
Foré tubé Q1 +
Q1 +
(6) Q2 (6) Q3* Q4
(tubage récupéré) Q2 (4) Q2 Q3 Q4* (4)
Foré tubé Q1 Q1 Q2 Q2 Q3 +
(tubage perdu)
Puits (1) Q2 Q4* Q5 Q6*
Q3 (5)
Métal battu Q1* Q2 Q3 Q4 Q4 04* (7)
(tube fermé) 02 (5)
Battu préfabriqué Q2 Q3 Q3 Q4* Q4 +
04» (7)
(fût béton)
Battu moulé Q2 Q2* Q3 Q4 Q4
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-junIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
41
T A B L E A U III
Choix d e s abaques pour la détermination de q s
A B C A B C A B c A B
Pi (MPa) < 0,7 1,2-2 > 2,5 < 0,5 1,0 - 2,0 > 0,5 < 0,7 1,0-2,5 > 3,0 1,5 - 4,0 > 4,5 > 2,5
42 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4 2 5 5 - PP. 3 7 - 5 4
intermédiaire entre les techniques refoulantes et ment efficace, avec des valeurs de q qui sont en s
Sables - graves B 1,0 - 2,0 Q 3 >- pour la catégorie A (p, < 0,5 M P a ) par Q , ,
C > 2,5 >- pour la catégorie B (1,8 < p, < 2 M P a ) par Q , 2
G-3
>- pour la catégorie C (p, > 2,5 M P a ) par Q . 3
A < 0,7 Q 2
q s (MPa)
De m ê m e , l'apparition, puis le fort développe-
ment, dans le Nord de la France, à partir des
années 90, des pieux vissés, importés des pays
d'Europe du Nord, conduisent, du fait de leur
technologie particulière et suite aux essais effec-
tués par M . Bustamante [11] et [12], à proposer
dès 1994 le tableau V , accompagné des prescrip-
tions sur le diamètre nominal à choisir, compte-
tenu de la géométrie particulière de l'outil de
0 0,5 1 2 2,5 3 p, (MPa)
forage.
i, A i B ! ' C
Classe du sol
TABLEAU V
Choix du frottement latéral A utiliser
Fig. 9 - Construction d'une courbe q - p, s
pour les pieux vissés lorsque
pour un pieu foré sous boue dans des sables ou graves
(M. Bustamante, 1994 [11]) (fascicule 62 - titre V).
Type de pieu vissé Pi Le principe d'une telle courbe unique est d'ail-
Nature des sols
Moulé Tubé (MPa)
leurs déjà acquis pour les pieux vissés dans ces
Limon argileux < 0,3 m ê m e s sols, puisqu'il est r e c o m m a n d é , quelle
Q,
ou argile sableuse > 0,5 que soit la valeur de p,, d'utiliser le seul abaque
pop
Q 2
> 1
Q 2 Q (tableau V ) .
3
les sols cohérents, de réaliser un fût en forme de depuis les règles S E T R A - L C P C de 1985 : pour le
vis, comme constaté après déterrement du pieu. bâtiment, les sept courbes plus ou moins diffé-
Ceci favorise un cisaillement sol-sol extrême- rentes des courbes Q sont intitulées Abis à F.
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIIIN 1999 - RÉF 4255 - PP. 37-54 43
Pour toute nouvelle technique de fondations pro- détruite lors de la mise en place du pieu, cette
fondes, les valeurs de q sont calées sur certaines
s
modification s'accompagne inévitablement d'une
de ces courbes, sachant que le but final du baisse importante du module ; on suppose i c i
dimensionnement est l'obtention d'une valeur de que, dans l'anneau de sol, le module est divisé
la charge limite Q du pieu qui soit raisonnable-
L
par 3, ce qui nous paraît réaliste. L e calcul de la
ment sécuritaire. O n a évoqué ci-avant cette pré- nouvelle pression limite sur un tel matériau
occupation de sécurité pour les règles 85 puisque remanié montre une baisse substantielle de la
les courbes donnant la valeur moyenne q , propo- valeur initiale, divisée par 2,5, l'amenant à
s
44 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
Les règlements actuels, en supposant m ê m e devient l'équivalent d'un pieu totalement obturé
qu'ils puissent rendre compte globalement et dans la situation de sollicitation statique. Cette
numériquement de la capacité portante, ne sont détermination de la fiche critique est cependant
pas physiquement satisfaisants. actuellement quasi impossible, puisqu'elle
repose sur la connaissance du taux intérieur q sj
En examinant le cas d'un pieu tubulaire ouvert,
du frottement, qui peut considérablement
battu ou vibrofoncé dans un massif de sable
dépasser le taux q extérieur.
s c x
réputé h o m o g è n e , on constate souvent, pendant
le battage, que le sol intérieur au tube ne suit pas Cette m ê m e fiche critique ne doit pas être
ce dernier ; ainsi, lors du vibrofonçage des pieux confondue avec ce que l'on appelle couramment
métalliques de diamètre 900 mm, support de la profondeur critique, en relation avec le seul
l'estacade provisoire nécessaire à la construction effort de pointe, au-delà de laquelle cet effort de
de la pile en Seine du Pont de Normandie, ce pointe est considéré comme constant (la valeur
p h é n o m è n e a été systématique ; seuls les sols en a été fixée arbitrairement à 5 diamètres ((])) du
plus lâches de surface se sont densifiés sous pieu dans le fascicule 62).
vibration au début des opérations. Le pieu tra-
On peut n é a n m o i n s retenir que :
verse donc le massif à l'emporte-pièce, les
efforts à vaincre étant essentiellement les frotte- >- la fiche critique caractérisée par L/c^ aug-
ments intérieurs et extérieurs (plus les efforts mente avec la compacité du terrain (ou densité
résistants développés par la surface de la section relative) ;
droite d'acier de la pointe). Sous effort statique,
^ le taux intérieur q dépasse d'autant plus q
sj s c x t
par contre, le comportement peut être tout à fait
que, pour une épaisseur e du tube, le diamètre <^> i
différent et la formation d'un bouchon intérieur
est plus faible et la densité relative augmente.
totalement solidaire du tube peut intervenir
Au-delà d'une certaine hauteur de colonne de sol
au-delà d'une certaine fiche, liée à la compacité
à l'intérieur du tube, la dilatance empêchée pro-
du terrain.
voque des contraintes radiales intérieures très
L ' é t u d e du dimensionnement d'un tel pieu élevées dans les parties basses du tube, et donc
ouvert, qui a fait l'objet de nombreuses publica- un frottement intérieur intense, à ces niveaux.
tions internationales nécessite donc une réflexion
particulière. L a charge limite statique du pieu est Enfin, la forme d'attaque de la base du tube joue
équilibrée par le frottement extérieur, l'effort également un rôle, car elle caractérise un dépla-
développé sous la section droite d'acier, et le cement, vers l'intérieur, ou vers l'extérieur du
tube, du sol refoulé par la section droite d'acier ;
frottement intérieur, qui peut différer de celui
les conséquences sur le comportement en sont
mobilisé à l'extérieur. Ce frottement intérieur
différentes.
transmis à la colonne de sol qui le canalise est
lui-même équilibré à la base du pieu par la réac- Les deux exemples de la figure 10 ont été pré-
tion du sol, qui ne peut excéder l'équivalent de la sentés par F. Brucy [14J ; le premier concerne le
charge limite d'une telle base supposée obturée. chargement de deux pieux métalliques, l'un
Au-delà d'une certaine fiche critique pour ouvert et l'autre fermé, battus dans un sable de
laquelle cette condition est remplie, le pieu densité moyenne ; la courbe de chargement est
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP 37-54 45
pratiquement la m ê m e pour ces deux éléments, ® le p h é n o m è n e d'emporte-pièce au battage (ou
avec un important rapport L / 0 de 33 ; le pieu au vibro-fonçage) n'a pas le m ê m e effet qu'un
ouvert mobilise donc un effort de pointe iden- battage avec déplacement, tout particulièrement
tique au pieu fermé. dans les sables ou graves de faible ou moyenne
compacité, et que,
Le second exemple concerne un pieu unique
battu ouvert dans un sable dense, puis chargé, @ pour des pieux à élancement faible, le frotte-
ensuite curé en laissant subsister à la base une ment intérieur reste lui-même modéré et n'est
hauteur de sable d'environ 4 à 5 diamètres, puis équilibré en pointe que par une fraction de l'ef-
rechargé. Cette opération n'a aucune répercus- fort de pointe limite.
sion sur la courbe « charge - enfoncement »,
Manifestement, si les pieux sont très courts, le
témoignant de très forts frottements intérieurs au
calcul de la charge portante peut s'avérer opti-
niveau du bouchon résiduel, ce qui permet de
miste, m ê m e avec un coefficient p de 0,5.
considérer le pieu comme un élément battu p
obturé. O n remarquera cependant que l'élance- A titre d'exemple, une application numérique
ment LAt> = 34 est là aussi élevé. peut éclairer ces propos. O n considère un massif
De m ê m e , dans le cadre du projet européen de sable très lâche noyé ((p' = 32 degrés) caracté-
E U R I P I D E S , sur les essais de chargement de risé par un profil quasi linéaire de la pression
pieux battus en vraie grandeur dans les sables limite donnée par p, (z) = 40 z. O n y bat un tube
denses, et qui fait suite au projet T U B A , relatif ouvert de diamètre df = 0,50 m et d'une longueur
au battage dans ces formations, ce type de com- L = 7 m.
portement a pu être également vérifié, comme
L'application stricte du fascicule 62 - titre V ,
cela a été présenté par 1 T R E X [15J.
applicable à un tel pieu, conduit à une charge en
Par contre, une expérimentation a été m e n é e par pointe Q = 115 k N ; le frottement extérieur
p u
T. Matsumoto et al. [16] sur plusieurs gros tubes, donné par la courbe Q , s'avère extrêmement fai-
fichés de 11 m dans des argiles alluviales sans ble, puisque celle-ci interdit tout frottement tant
consistance, puis de 26 m dans des alternances que p, < 200 kPa, soit i c i sur 5 m de pieu. L e
sablo-argileuses. Les diamètres extérieur et inté- terme Q n'atteint en effet que 14 k N , valeur
s u
rieur sont de 1 500 et 1 456 mm, soit un indice de sans aucun doute pessimiste ; si on la transpose
D L - Df telle quelle au frottement intérieur, l'effort de
surface C, = = 0,06 et l'élancement pointe ne saurait excéder cette valeur de 14 k N ;
2
D
Cette m ê m e application m e n é e à partir du
L 26
dans l'horizon résistant atteint — = y-^ = 17. D T U 13.2, moins pénalisant pour les pressions
limites faibles pour ce qui concerne le seul frot-
L'ensemble des analyses a montré dans ce cas, tement, mène à une charge Q (abaque Abis), de
s u
sous chargement statique j u s q u ' à la charge 82 k N , certainement plus réaliste que la précé-
limite, une distribution identique des contraintes dente, mais qui amènerait à limiter la charge
de cisaillement interne et externe au tube, crois- limite de la pointe à cette m ê m e valeur.
santes avec la profondeur pour les horizons
sableux et au contraire invariables pour ceux Pour des pieux extrêmement longs dans les
franchement argileux ; la nature des sols et l ' i m - sables, il conviendrait dans une optique de
portance du diamètre n'ont pas conduit à dimensionnement plus réaliste de prendre en
constater l'existence de frottement intérieur compte les spécificités suivantes :
intense à la base du tube.
>- au niveau de la pointe, s'affranchir du coeffi-
L e fascicule 62 - titre V , recommande, pour ces cient réducteur p = 0,5 à appliquer à k ; au
p p
pieux battus ouverts, de calculer la charge limite niveau du frottement, considérer et c'est sans
en pointe Q et le frottement latéral limite exté-
p u doute d'ailleurs sécuritaire, qu'un frottement
rieur Q selon les expressions :
s u intérieur Q égal au frottement extérieur Q ,
! i i s c x
Qpu = Pp
A
q„ e t
Qsu = Ps p
q (z) dz
s
ensuite comparé à la charge limite en pointe Q . p u
46 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
3
cp = 42 degrés, y' = 11 k N / m et son module de premier sol reste alors accroché au tube et forme
déformation élastique croît avec la profondeur z, un bouchon solidaire qui descend avec le pieu ;
suivant E(z) = 50 (1 + 0,1 z) en M P a ; la pres- ce dernier se comporte alors comme un pieu
sion limite calculée est alors donnée par : véritablement refoulant, jusqu'au toit du dernier
.0.464 et troisième horizon où le p h é n o m è n e de l'em-
p, (z) = 495 z 0,1 + [13]. porte-pièce réapparaît.
Si l'on y bat un pieu métallique ouvert, de dia- Pour de telles configurations, on sera donc v i g i -
mètre (f) = 0,60 m et longueur L = 30 m, on lant au niveau du dimensionnement statique et
obtient, avec le fascicule 62 - titre V : un examen réel du comportement au battage
devra être entrepris. Comme nous avons pu le
en pointe, p, (30 m) = 5 800 kPa avec k = 3,2 p
constater sur un chantier de battage de pieux H P ,
q , = 0,5 k p, = 9 280 k N , soit Q
p p pu = 2 600 k N , si un tel p h é n o m è n e peut être qualitativement
prévisible, il est extrêmement difficile d'en pré-
, - le frottement extérieur atteint Q s u = 5 000 k N ,
voir l'importance. Ce chantier concerne le
d'où Q = 7 600 k N .
u
viaduc de M i r v i l l e (Seine-Maritime) sur l'auto-
On constate donc que le frottement intérieur route A 2 9 . Le contexte géotechnique, extrême-
potentiel, supposé identique à Q , est limité par s u
ment difficile, et la technique de fondations sur
l'effort de pointe, affecté du coefficient réduc- pieux H P ont été décrits dans la revue Travaux
teur 0,5. [18].
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JU IN 1999 - REF 4255 - PP 37-54 47
nombreux et les problèmes posés par la multipli- Pour les sols purement cohérents, ce principe
cité des types de fondations profondes et de leur d'application d'un coefficient oc, fonction de c u
mise en œuvre ont conduit à une très logique et varie suivant les auteurs comme le montre la figure
forte dispersion des données recueillies. 12 pour les pieux battus, tirée de Seidel et al. [20].
48 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4 2 5 5 - PP. 3 7 - 5 4
courbe Qj déduite du fascicule 62, les taux a CD courbe A . pour ce m ê m e type de pieux, mais
s'avèrent très faibles pour les faibles valeurs de avec une exécution soignée, et pour les pieux
cohésion équivalente ; cette particularité s'ex- injectés à faible pression ;
plique par les valeurs q nulles du fascicule 62, (3) enfin, la courbe D , qui correspond à une
s
injection à haute pression ; de ce fait la techno-
volontairement fixées à 0 dès que la pression
logie diffère fortement du pieu foré.
limite p, est inférieure à 200 kPa ; dans ces
conditions, la valeur de oc trouvée est évidem- On pourrait de m ê m e construire, sur la figure 13b,
ment pessimiste. le réseau des courbes relatives au fascicule 62 ; on
constaterait é v i d e m m e n t la m ê m e particularité
S i l ' o n se livre au m ê m e exercice avec les pieux déjà signalée pour les pieux battus, qui se traduit
forés et des sols purement cohérents, la figure 13b par une prévision pessimiste du frottement pour
comporte, à partir du D T U 13.2, trois courbes a : les très faibles valeurs de la pression limite ; de ce
® courbe A b i s pour les pieux forés ou forés point de vue, le D T U 13.2 est plus réaliste.
tubes sans disposition technologique particulière, On peut étendre cette comparaison, limitée jus-
vis-à-vis du frottement recherché ; q u ' i c i à des sols purement cohérents, aux catégo-
ries de matériaux que sont les marnes, marno-
calcaires et roches altérées et fragmentées, défi-
nies dans le fascicule 62 - titre V , et ceci pour
des pieux de types forés à contact amélioré ou
a injectés, qui sont ceux les plus couramment exé-
cutés dans ces formations.
1,6
Pieux battus
Cette comparaison est facilitée par les résultats
1,4
obtenus en particulier par Kulhawy et Phoon en
1,2 1993 [21] et qui expriment le facteur d ' a d h é s i o n
1 a (avec q = oc —) par :
s
0,8
r 0 . 5
• schiste, argilite : 1 ;
Fig. 13a - Facteur d'adhésion oc, tiré des courbes A • schiste : 2 (paroi du pieu très rugueuse) ;
et Abis du DTU 13.2 et Q, du fascicule 62 ; • grès, marne : 3.
comparaison avec Y. Robert (fig. 11b).
On retrouve d'ailleurs, dans le cas de l'argile,
une courbe qui se rapproche parfaitement de la
a courbe moyenne de la figure l i a .
1,2
Pieux forés
Cette expression peut conduire à des valeurs très
élevées de q ; on note cependant, comme habi-
s
lu
0,15
DTU 13.2 ( A b i s ) — = 520 kPa ; ce qui donne avec X = 3. a = 1,31
M
0,0 2
50 100 150 200 250 300 350 et q = 0,68 M P a . C'est une valeur particulière-
s
c (kPa)
u
ment élevée qui baisse à 0,23 M P a si l ' o n choisit
une valeur X = 1, peut-être mieux adaptée.
Fig. 13b - Facteur d'adhésion oc,
tiré des courbes A, Abis et D du DTU 13.2 ; Parallèlement, en théorie pressiométrique, l ' i n -
comparaison avec Y. Robert (fig. 1 la).
troduction de données supplémentaires est néces-
saire pour calculer p, et effectuer la prévision du
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIIIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54 49
frottement ; on se placera à 15 m de profondeur, contrainte initiale au repos j u s q u ' à la contrainte
3
avec y = 20 k N / m , poids volumique du sol, un développée lors de la mise en œuvre du pieu, qui
module élastique de 150 M P a (avec v = 0,33) et évolue après celle-ci ; enfin, le chargement du
un coefficient de pression des terres au repos pieu avec les m é c a n i s m e s de dilatance-contrac-
K de 0,7 ; la pression limite p calculée [13]
n h
tance à l'interface modifie à nouveau la
d'abord avec c = 0 est donnée par :
u u
contrainte horizontale mobilisable.
50 BULLETIN DES LABOHATOIRIIES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
q augmentant l i n é a i r e m e n t avec z. L e pressio-
s m ê m e démarche avec le fascicule 62 - titre V ,
mètre fournit un frottement Q d'apparence s u utilisant la courbe Q , m è n e à une valeur pratique-
3
par un module élastique E(z) = E (1 + Àz), un est d'ailleurs en très bon accord avec les recom-
0
citera seulement des frottements très élevés, de Cependant, borner les valeurs du frottement
plus de 0,6 M P a , mesurés en offshore le long de latéral q , tel que le fait la théorie pressiométri-
s
pieux métalliques, dans des sables extrêmement que, sans réelles justifications, est également
denses, atteignant des résistances statiques q de c
érigé en règle pratique pour certains règlements
pointe de 60 M P a , qui correspondent à des qui utilisent les caractéristiques de cisaillement.
valeurs de p, de l'ordre de 5 à 6 M P a . A i n s i , le code australien, déjà cité, limite le frotte-
ment unitaire K . t g ô.y.z à des valeurs correspon-
Il a semblé utile d'illustrer les points ci-dessus dantes de z égales respectivement à 6,8 et 15 dia-
sous forme d'exemples, déjà examinés, quant mètres du pieu pour les plages de densités rela-
aux sols concernés, dans le cadre de l'étude tives déjà évoquées. Le frottement unitaire est
comparative similaire menée sur des fondations donc considéré comme constant pour des profon-
superficielles [13]. Le premier concerne un sable deurs supérieures, ce qui équivaut à introduire
très peu dense, noyé avec cp = 32 degrés, \\f = 0, une baisse du terme K tg 8. P. Foray [22] justifie
1
y' = 8 k N / m \ E = 5 M P a et À, = 0,05 m" , ce qui
0 d'ailleurs de telles dispositions simplificatrices
a 3 4 6
donne p = 76,5 z (0,05 + l / z )
1(z) . par les m é c a n i s m e s de dilatance qui se dévelop-
pent plutôt à faible profondeur, contrairement à la
On y prévoit un pieu battu préfabriqué, en béton, contractance sous forte contrainte initiale, mise
de section 40 cm x 40 cm, de 15 m de longueur, en jeu à grande profondeur et qui fait baisser la
dont la capacité portante en frottement est estimée contraintes horizontale et donc K . En réalité,
à partir du D T U 13.2, avec la courbe A b i s , l'évolution du frottement unitaire limite serait
puisque p, atteint au maximum près de 0,6 M P a à plutôt parabolique comme l'ont montré des essais
15 mètres. Le calcul de Q conduit à 330 k N ; la
s u réalisés en cuve et sur modèles.
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUI N 1999 - REF. 4255 - PP. 37-54 51
Capacités portantes d'un pieu augmentation apparaît dès la mise en place du
pieu terminée, et i n d é p e n d a m m e n t de toute
à court terme et long terme
charge. Elle se manifeste pendant le temps
Il nous a semblé utile de dire quelques mots sur appelé « délai de repos », extrêmement variable
le comportement d'une fondation profonde au et après lequel i l serait r e c o m m a n d é d'effectuer
regard du comportement du sol sous les sollicita- l'essai de chargement que l ' o n a décidé d'effec-
tions que le pieu l u i transmet ; en toute logique, tuer. C'est la raison principale du délai d'attente
il faudrait, pour un dimensionnement, s'inté- de deux semaines environ q u ' i l est le plus sou-
resser à la capacité portante d'un pieu à court ou vent d e m a n d é de respecter entre exécution du
à long terme. pieu et chargement, délai bien souvent inférieur
à celui nécessaire à une bonne reconstitution du
L a charge portante à court terme est obtenue par contact sol-pieu. M . J . Tomlinson [23] indique
un essai de chargement rapide, à partir de paliers trente jours pour les argiles, délai au bout duquel
de chargement de courte durée ; c'est le cas de une très forte proportion de la charge portante est
l'essai statique classiquement réalisé avec des acquise. L a cicatrisation est le plus souvent évo-
paliers d'une heure. E n frottement, le cisaille- quée dans le cas des pieux à refoulement, battus ;
ment mobilisé à l'interface est classiquement elle met en particulier en jeu le drainage des sols
relié aux caractéristiques de cisaillement à court autour du fût radialement vers le sol environnant
terme du sol environnant, soit la cohésion non et, le cas échéant, vers le matériau du fût, et ver-
drainée c dans le cas des sols argileux, soit
u ticalement vers la surface. S i , pour les argiles
l'angle de frottement effectif tp' pour les sols molles, des surpressions interstitielles se dissi-
uniquement pulvérulents ; pour les sols qualifiés pant sont en jeu, le cas des argiles raides est
d ' i n t e r m é d i a i r e , ce sont des couples de caracté- beaucoup plus complexe et peut mettre en jeu
ristiques apparentes (p , c qui interviennent. Le
uu u u des p h é n o m è n e s de succion [23].
terme d ' « adhésion » est d'ailleurs mieux adapté
pour les sols argileux. L e comportement à long L e cas des craies altérées, déjà évoquées, ou le
terme est régi par les caractéristiques de cisaille- cas du langage des pieux dans les sables, forma-
ment effectives : angle de frottement cp', voire tions pour lesquelles on n'utilise pas le terme de
angle de frottement cp' plus cohésion effective c'. cicatrisation, se présente de manière similaire.
Cette charge portante à long terme serait obtenue Enfin, m ê m e pour les pieux battus dans les sables,
à partir d'un m ê m e essai statique, mais où les pour lesquels intuitivement on imagine mal de tels
paliers successifs seraient de très longue durée. processus, de telles améliorations du frottement
peuvent se manifester après un délai de repos
Dans la réalité, on ne dispose pas de telles com-
quelquefois assez long ; ainsi, M . Cunningham
paraisons et la raison en est évidente. L a seule
[24] rapporte les résultats obtenus par
idée, a priori, que l ' o n puisse se faire de la
M . J . Tomlinson sur des pieux métalliques longs
charge portante à long terme, repose sur l'extra-
de 78 m, battus dans du sable micacé fin moyen-
polation que l ' o n peut opérer à partir des courbes
nement dense, où les frottements ont été multi-
de fluage du pieu relevées lors de l'essai statique
pliés par quatre en trois mois. Outre le drainage,
de chargement (tassement, logarithme de temps).
une augmentation de la contrainte radiale autour
Issues d'un suivi du tassement pendant 1 heure,
du fût est surtout évoquée pour expliquer un gain
ce sont d'abord des droites j u s q u ' à un certain
si considérable, avec un contact sable-acier.
taux de charge, puis des courbes que l'on peut
sans doute prolonger. Une telle construction On ne sait pas, semble-t-il, comment et si une
conduit à conclure que la capacité portante à charge permanente appliquée en tête du pieu agit
long terme est toujours inférieure à celle sur le processus d'amélioration du frottement.
mesurée à court terme, du moins en adoptant un En résumé, on imagine aisément que, dans un sol
critère d'enfoncement du pieu égal au dixième présentant cette particularité de cicatrisation, un
de son diamètre ; ceci correspond par convention essai statique de chargement réalisé immédiate-
à l'obtention de la charge limite. M a i s , qualitati- ment après la mise en œ u v r e pourrait conduire à
vement, rien ne distingue dans la manifestation une charge portante bien inférieure à celle d'un
du fluage, un sol purement cohérent d'un sol second pieu identique chargé après un délai de
uniquement pulvérulent. repos suffisant ; pour ce m ê m e second pieu, l'ex-
trapolation à long terme des courbes de fluage
E n réalité, ce concept d'évolution entre court et
pourrait fort bien mener à une charge portante
long terme est fortement perturbé, dans certains
« à long terme » supérieure à la charge à court
sols, par les p h é n o m è n e s qualifiés de « cicatrisa-
terme obtenue avec la première fondation.
tion », terme plus couramment réservé aux sols
argileux. L a cicatrisation affecte le frottement L'examen des quelques points ci-dessus laisse
latéral, lequel, très affaibli après le remaniement entrevoir que la recherche d'une approche des
imposé au sol par la mise en œuvre du pieu, voit capacités portantes à court et long terme paraît
son intensité augmenter dans le temps ; cette illusoire et irréaliste. Trop de paramètres reste-
52 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54
ront toujours incontrôlables pour que l ' o n puisse pour des pieux longs qui sont relativement com-
espérer prédire avec grande précision la charge pressibles. Mais une justification peut être sim-
portante reprise par le fût d'un pieu. plement apportée avec un comportement à court
terme, en considérant une variation linéaire de la
Ce qui est avant tout recherché, c'est l'obtention
cohésion c avec la profondeur qui montre
u alors
de déformations verticales de la tête des pieux 0,5
compatibles avec la structure portée, et d'une que le terme X varie comme ( 1 / L ) , où L est la
capacité portante qui soit également compatible longueur du pieu.
avec la chronologie de construction du pieu et de
sa mise en charge par l'ouvrage.
Cette formulation, au premier abord pour le moins Il apparaît, en tout cas, q u ' i l n'existe pas à notre
curieuse, qui jumelle des contraintes effectives et avis de différence fondamentale dans les deux
totales, montre le rôle essentiel de la contrainte approches qui ont été examinées, m ê m e si les
effective ; elle rappelle d'ailleurs l'expression expressions rendant compte du frottement q en s
générale pour un sol cohérent (caractérisé par c', fonction de la pression limite p, ou de la
cp', ou c et tp ) que l'on trouve dans l'ouvrage de
u u ull contrainte verticale paraissent totalement étran-
gères et indépendantes, ce qui n'est pas le cas.
D . Graux [26], Q = ^ y ' D s + c ' s J P x D , où
f 3 5
Il est vraisemblable que, pour les pieux très
D est la hauteur du pieu, P son périmètre et s et s 3 5 longs, ni l'une, ni l'autre méthode ne soit très
des coefficients sans dimension, fonction de satisfaisante, sans doute pessimiste avec l'ap-
l'angle de frottement interne du sol. proche pressiométrique ou au contraire optimiste
pour l'approche classique par c et (p.
Les comparaisons faites par les auteurs avec
d'autres règles de calcul utilisées à l'époque en
offshore et basées sur la seule cohésion, ont RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
montré la supériorité de leur approche pour les [1] C O M B A R I E U O . (1996), L'essai pressiométrique et
prévisions de la capacité portante. Cependant, le la charge portante en pointe des pieux, Bulletin
coefficient X est apparu comme une fonction des laboratoires des Ponts et Chaussées, 203,
décroissante de la longueur, valant 0,4 pour des pp. 61-73.
pieux courts, contre 0,1 pour des éléments attei- [2] F A S C I C U L E 6 2 - titre V (1993), Règles techniques
gnant 70 m, constatation pour laquelle des expli- de conception et de calcul des fondations des
cations restaient à trouver ; parmi celles-ci, ouvrages de Génie civil, CCTG applicable aux
étaient évoquées la dégradation du frottement marchés publics de travaux, Ministère de l'Équi-
pour des pieux battus extrêmement longs, s'ac- pement.
compagnant d'une baisse du terme K tg (p , ou a [3] D T U 13.2 (1992), Fondations profondes pour le
bien la mobilisation d'une résistance de cisaille- bâtiment, Norme AFNOR P 11-212.
ment de pic atteinte pour des déplacements [4] M É N A R D L . (1963), Calcul de la force portante
e x t r ê m e m e n t faibles, puis baissant progressive- des fondations sur la base des résultats des
ment à des résistances de cisaillement résiduel essais pressiométriques, Sols-Soils, 5, pp. 9-32.
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUI N 1999 - RÉF 4255 - PP. 37-54 53
[5] M É N A R D L. (1963), Calcul de la force portante [16] M A T S U M O T O T., T A K E l M . (1991), Effects of soil
des fondations sur la base des essais pressiomé- plug on behaviour of driven pipe piles, Soils and
triques - Seconde partie, Sols-Soils, 6, pp. 9-27. foundations, vol. 31, 2, pp. 14-34.
[6] M É N A R D L. (1965), Notice générale D 60. Centre
[17] K1SHIDA T., F U K A Y A T.. H A N Z A W A H . (1986).
d'Études géotechniques, 41 pages. Development of the friction meter for evaluating
[7] F O N D 7 2 (1972), Fondations courantes d'ou- the skin friction of a pile. Soils and foundations,
vrages d'art, L C P C - S E T R A , Ministère de l'Équi- vol. 26. 1, pp. 122-128.
pement, chapitre 5.2.
[18] A . , R I C H A R D D . (1996),
C O M B A R I E U O., M O R B O I S
[8] BUSTAMANTE M . . GiANESELLi (1981 ), Prévi-
i.. L'autoroute A29, le viaduc de Mirville, des fon-
sion de la capacité portante des pieux isolés sous dations très spéciales, Revue Travaux, 725, Sols
charge verticale. Règles pressiométriques et et fondations.
pénétrométriques, Bulletin de liaison des
Laboratoire des Ponts et Chaussées, 113, [19] R O B E R T Y . (1997), A few comments on pile
pp. 83-108. design, Revue canadienne de géotechnique,
[9] S E T R A - L C P C (1985), Règles de justification des
vol. 34, 4, pp. 560-567.
fondations sur pieux à partir des résultats
pressiométriques, Ministère de l'Équipement, [20] S E I D E L J . P . . H A B E R F I E L S C M . (1995), The axial
32 pages. capacity of pile sockets in rocks and hard soils,
Ground engineering, pp. 33-38.
[10J Note d'information (1995), Utilisation des pieux
exécutés suivant le procédé S T A R S O L dans les [21] K U L H A W Y F . H . . pnooN K . K . (1993), Drilled shaft
fondations d'ouvrages d'art, SETRA. Ouvrages side resistance in clay soil to rock. Proc,
d'art, 19, juin, 13 pages. Conference on design and performance of deep
foundations, Geotechnical Special Publication,
[11] B U S T A M A N T E M . , G I A N E S E L L I L. (1994), Contri- 38, A S C E , pp. 172-183.
bution au dimensionnement des pieux vissés,
Bulletin de liaison des Laboratoires des Ponts et[22] F O R A Y P . (1997). Rappel des mécanismes d'in-
Chaussées, 191, pp. 41-53. teraction. Fondations et travaux spéciaux.
[12] B U S T A M A N T E M . , G I A N E S E L L I L . (1998), Procee- Formation continue ENPC.
dings of the 3rd international geotechnical
seminar on deep foundations on bored and [23] T O M L I N S O N M . J . (1995), Foundation design and
auger piles I Ghent / Belgium / 19-21 octobre. construction, 6e éd., chapitre 7, Longman éditeur.
[13] COMBARIEU o. (1997), Capacité portante des [24] C U N N I N G H A M , M . (1996), Piling on the pressure,
fondations superficielles, pressiomètre et essais Report on the joint BGS/Offshore Engineering
de laboratoire, Bulletin des laboratoires des society, Ground engineering, pp. 31-33.
Ponts et Chaussées. 211, pp. 53-72.
[14] B R U C Y F . (1991), Comportement de la colonne de [25] V I J A Y V E R G I Y A V . N . , F O C H T J . A . (1972), A new
sol des pieux battus tubulaires ouverts, way to predict capacity of piles in clay, Fourth
Conférence à l'Institut français du pétrole, 21 juin. annual offshore tcchnologv conference, Houston,
pp. 865-874.
[15] I R E X (Institut pour la recherche appliquée et
l'expérimentation en génie civil) (1996), Projet [26] G R A U X D . (1967), Fondations et excavations
national TUBA. Journée de présentation des profondes, Tome 1, Géotechnique appliquée,
résultats, Paris, 20 février. éd. Eyrolles, chapitre 10.
ABSTRACT
T h e author e x a m i n e s the problems and questions a s s o c i a t e d with forecasting friction, which is frequently the major
c o m p o n e n t of the bearing capacity of a pile. In the vast majority of c a s e s knowledge of this in the short term is
sufficient. C o n s i d e r a t i o n is given to the specific behaviour of driven metallic tube piles and this results in s o m e
s u g g e s t i o n s for their design.
54 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 221 - MAI-JUIN 1999 - RÉF. 4255 - PP. 37-54