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Des amphores au Binge-Drinking

étymologie : terme qui vient de l’hispano arabe et qui désignait une poudre médicale.

Fermentation principes : processus par lequel les sucres et surtout le glucose, sont transformés en alcool donc
éthanol dans un milieu fermé. Le principe est mis en place depuis des millénaires mais son fonctionnement
n’est étudié qu’au XIXe notamment par Pasteur à la demande de Napoléon II qui était inquiet de la qualité du
vin.

I. Préhistoire : Ve siècle
A. Culture pendant l’Antiquité

Dans la région méditerranéenne la vigne pousse naturellement et les archéologues ont retrouvé des pépins de
raisins cueillis qui datent de - 500 000 dans la région de Nice. On peut dire que l’espèce humaine boit depuis
ses origines sans que cela ait pris tout de suite un sens social fort.

Ca devient un peu + intéressant au Néolithique qui correspond à la période lors de laquelle Homo Sapiens
développe l’élevage et l’agriculture même si c’est un peu plus compliqué que ça. C’est au Proche-Orient qu’on
retrouve les plus anciennes vignes domestiquées à partir du VIe millénaire av J-C. Ensuite la viticulture se
diffuse vers l’Ouest, les premières traces attestées en Grèce datent de 2 500 ans av J-C.

Techniques et production au Néolithique : Petit à petit l’être humain sélectionne les baies les plus grosses,
les plus juteuses et a donc sélectionné quelques cépages qui ont été reproduis à l’aide de boutures et de
semis, exactement comme pour les autres fruits légumes et céréales.

Les premières vignes cultivées en Égypte : Vers - 3000, d’abord un privilège des rois puis des nobles,
vigne cultivée sur des sortes de pergolas puis raisins pressurés dans des sacs pour extraire le jus puis mis
dans des amphores pour fermentation. Le vin apparaît dans les listes d’offrandes funéraires réalisées par les
Égyptiens.

Le vin apparaît dans les premiers textes mythologiques comme l’épopée de Gilgamesh mais aussi dans la
Bible cf Noé : Le neuvième chapitre de la Genèse décrit comment, après le Déluge, Noé commence à cultiver
la terre et à planter de la vigne. Après avoir bu du vin, et s'être enivré, il s'endort nu sous sa tente.

Son fils Cham le découvre ainsi et raconte ce qu'il a vu à ses deux frères, qui entrent à leur tour sous la tente
et couvrent leur père d'un manteau. Une fois réveillé, Noé, honteux, entre dans une grande colère et maudit le
fils de Cham, Canaan à être « l’esclave de l’esclave de ses frères »

B. Quand boire devient une tradition codifiée

Grand rôle des Grecs ds diffusion de la vigne ds le territoire que recouvre actuellement la France continentale
avec fondation de la colonie de Massalia vers 600 av notre ère. Développement progressif en Languedoc et
Provence,.
C’est surtout la période du développement de tradition et de pratique du boire. Chez les Grecs le banquet se
divisait en 2 temps : une première partie consacrée aux aliment solides puis une 2e partie très ritualisée
consacrée à la boisson et notamment au vin coupé à l’eau selon des proportions variables.
Chacun se prépare en se lavant les mains, en se parfumant et en s’ornant la tête d’une couronne, un maître
de banquet doit veiller au bon déroulement de la fête et à la montée de l’ivresse collective, il y a lecture de
poème et musique. Il n’y a que l’élite grecque qui y participe et un homme qui veut paraître cultivé doit être
capable de s’y tenir, les femmes sont exclues à l'exception des prostituées.

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Alcool et religion entretiennent un lien très fort, l’alcool étant dans les sociétés du Proche-Orient la boisson des
Dieux, elle fait partie des cérémonies et des libations. en Grèce : Ambroisie mais on ne connaît pas sa
composition.

En Grèce, la culture de la vigne et l'invention du vin sont attribuées à Dionysos. Associé à la pluie et à la
croissance des plantes, ce dieu incarne la force végétale et la vivacité ; les représentations le montrent
souvent au milieu d'une vigne abondante. Il est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. Son histoire et son
caractère confèrent à la boisson des propriétés contrastées, d'exubérance, de convivialité, mais aussi de
dangerosité violente. Seul Dionysos pouvait boire le vin pur.
Des fêtes sont organisées lors desquelles on boit du vin comme les Dionysies.

Les Romains adoptent également une culture du vin qui sera transmise peu à peu aux territoires conquis dont
la Gaule (cf mythe de la Gaule) et participe au processus de romanisation, d’acculturation des peuples dits
Gaulois.

Image du Gaulois cf Goscinny et Uderzo + discours des Romains qui buvaient le vin coupé à l’eau alors que
les Gaulois le buvaient pur. En réalité les Gaulois boivent très peu de vins mais avant tout de la cervoise à
dose modérée. Ils se servent également de l’écume de la bière pour faire leur pain ou comme produit
cosmétique.
En revanche c’est bien en Gaule que se développe la pratique du tonneau.

Les boissons alcooliques possèdent ici aussi une fin religieuse car elles permettent de communiquer avec
l’au-delà. Il y a aussi naissance de l’idéologie du sang et de l’alcool versés en l’honneur du héros comme en
témoigne les cuves et vases retrouvés dans des sanctuaires. (vase de Vix qui a une capacité de 1 100
litres)
Participe à l’imaginaire Gaulois qui est extrêmement faussé : cf casque à aile n’a jamais existé alors qu’on le
voit dans la BD et sur le paquet de cigarette.
IIe siècle : apogée de la vigne en Gaule

C'est dans la première moitié du IVe siècle, après que l'empereur Constantin se fût converti au christianisme,
en 312, que l'eucharistie (avec la transformation symbolique du vin en sang et du pain en corps du Christ)
serait entrée dans la cérémonie liturgique que l'on connaît aujourd'hui. Mais l'utilisation du vin coupé d'eau
n'est attestée que sous Justin au début du VI e siècle. Au premiers siècle de l’Église l’eucharistie reste un rituel
mémoire renvoyant aux derniers actes du Christ pendant la Cène qu’il s’agit de reproduire.
La présence réelle du corps et du sang du Christ dans le pain et le vin est tardive et se développe au XIe et
XIIe siècle notamment sous la plus de Thomas d’Aquin. Il s’agit de donner une valeur énorme à ce sacrement
et de renforcer le pouvoir des prêtres qui sont les seuls à pouvoir consacrer le pain et le vin.

II. Du Moyen-Âge au XIXe siècle


A. Eglise et vignoble au Moyen-Âge

Ce sont les premiers évêques qui ont assuré la survie de la vigne dans l’Europe chrétienne. Les moines
notamment ceux qui suivent la règle stricte de Saint Benoit ont besoin d’une activité d’auto subsistance donc
la viticulture s’y prête, l’ivresse est condamné, la tempérance est prônée.
Les cisterciens sont les meilleurs, leur plus grande réussite c’est le clos Vougeot : la terre est offerte à
l’abbaye de Citeaux en 1110 et c’est là que naît le concept de « clos » : un vignoble tout en cépage pinot
entouré d’un mur de pierres sèches qui protège des exactions du bétail, et des maraudeurs en même temps
qu’il conserve la chaleur de la journée pour la restituer la nuit.

B. Les pratiques du Moyen-Age à l’époque contemporaine

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Le vin devient ensuite une boisson aristocratique prisée des seigneurs, le roi possède ses propres vignes, le
vin fait partie intégrante des banquets, les convives ne doivent pas manquer de boisson. Très souvent ils font
planter des vignes à proximité de leur demeure.
Le vin est bu en quasi permanence, et quand il tourne au vin aigre au bout d’un an seulement il est associé à
des préparations culinaires.
Au XVIII le moine Dom Pérignon redécouvre l’usage du bouchon de liège pour conserver le vin, pratique
largement oubliée alors que ce matériau était utilisé pour boucher les amphores dès le Ve siècle av JC.
Les paysans et citadins boivent surtout de la piquette mais la boisson la plus répandue au Moyen Âge est en
fait la bière qui a longtemps été considérée comme une boisson païenne, l’Église l’a donc christianisée
comme bon nombres de pratiques sociales et culturelles, ce qui explique le brassage de bière dans les
abbayes. La consommation de bière est autorisée pendant le carême à l’inverse du vin.
Surtout, ce sont les moines qui vont introduire le houblon dans la recette de la bière à partir du IXe siècle,
cette plante à plusieurs avantages : elle améliore l’arôme de la bière en se substituant aux épices autrefois
utilisées.
Au XIIIe siècle la bière se fait appeler godale de l’anglais « good ale » (bonne bière) et on dit que le peuple
godaille.
La consommation de vin est plutôt modeste à part lors des fêtes, l’ivrognerie est condamnée par l’Église et
l’image d’un Moyen Âge remplis de poivrots est une construction de la Renaissance et du XIXe qui sont des
périodes disqualifiantes pour le M A.
Jusqu’à l’époque moderne le buveur appartient aux couches les pus aisées de la société, ça change à partir
du XVIe siècle

Le cidre commence alors à gagner le faveurs populaires et aristocratiques. Cf François Ier gd amateur (galette
des rois?)
Il y a aussi la multiplication du nombre de brasserie ce qui augmente le nb de buveurs.
La période est à la navigation, les marins boivent de l’eau de vie surtout.

La grande nouveauté de l’époque c’est l’augmentation du nb de lieux où l’on peut boire : on compte 89
cabarets, auberges ou bouchon à Rouen en 1556 et 478 en 1742.
Le buveur moderne reste modéré et de plus en plus chic avec le développement de la verrerie, les caves et
les celliers se multiplient ce qui témoigne d’un essor de la volonté de boire de la qualité.

Dernier élément notable pour la période : la RF pendant laquelle les révolutionnaires vont voler des tonneaux
dans des celliers ou des caves. Le rouge est même décrété « boisson égalitaire, républicaine et patriote » le
19 février 1791. Louis XVI obligé de boire le rouge en l’honneur de la Nation.

III. XIX - 2019


A. Au XIX : toutes et tous alcooliques

19e siècle : démocratisation de la conso d’alcool : en 1900 les Fr boivent près de 162 litres de vin par an et 5
litres d’alcool fort + Les lillois : 337 litres de bières par an alors que tous les français et françaises sont
comptabilisés donc même les enfants et les femmes qui boivent moins donc la conso d’un homme adulte est
encore plus élevée.
A titre de comparaison aujourd’hui c’est 44 litres de vin par an donc 4 fois moins.
La grande rupture du XIXe c’est la démocratisation de l’alcool car avant cela c’était cher mais il y a plus de
production + le cidre se développe à l’ouest qui devient progressivement une région d’élevage donc on y fait
du cidre comme quoi c’est très récent (pommiers assurent humidité de l’herbe que les vaches broutent). Donc
le cidre, qui était une boisson rare, de roi, se démocratise
La production devient industrielle au XIXe même si on sait brasser la bière depuis 4000 ans, c’est visible pour
les alcools forts issus de distillation qui est une technique connue depuis les Égyptiens dès le IIe siècle.
Les gdes entreprises se développent bien aidées par la publicité.

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L’une des plus connue reste l’absinthe très appréciée des artistes (dont Rimbaud) qui est un alcool très fort et
hallucinogène

2e raison de la démocratisation de l’alcool : le rôle des autorités publiques qui diminuent le nombre de
taxes imposées à l’alcool.
3e raison : un discours très positif sur l’alcool : on disait du vin qu’il était stimulant, qu’il fluidifiait le
sang, de la bière qu’elle était nourrissante limite détox et que ça fait monter le lait des femmes

Du coup les patrons donnaient du vin à leurs salariés, les bébés avaient un coup de gnole dans le biberon et
les enfants un coup de pinard à la cantine.

A la fin du XIX la consommation d'alcool est quotidienne pour une gde partie de la pop, les débits de boissons,
les cafés ouvrent partout. Le café devient vite un lieu de sociabilité et il est de bon ton pr un candidat à une
élection de payer X tournées pdt une élection au risque de perdre.
Les débits se développent à une vitesse fulgurante puisqu’il est très simple d’en ouvrir un : on donne un papier
à la mairie 15 jours avant de l’ouvrir : à Lyon en 1867 qui compte 360 000 habitants il y a plus de 350
buvettes de plein airs, 800 cafés et 600 restaurants. Les termes pour désigner les lieux du boire se multiplient
également selon la clientèle : bar, bistrot, bougnat, buvette, cabaret, débits, estaminet, troquet, zinc et en
argot : bousingot, cabernon, cafemar, casingue, chapelle, estanco, minzingue, piaule, point d’eau, rade ; et
pour les cafés les plus craignos : boui-boui, caboulot, cambuse, gargote, mastroquet, popine.
Le terme bar vient de l’anglais « bar room », et puis ça se francise car on boit au comptoir avec un pied sur la
bar.
A noter qu’1/5 à 1/4 de ces lieux sont tenus par des femmes.

La population commence aussi à pouvoir boire de la bière à domicile grâce aux progrès de la pasteurisation
qui permet la vente en bouteille

Les spiritueux se multiplient, la Chartreuse connaît un grand succès. Selon la tradition la Chartreuse naît en
1605 puis se développe surtout dans le monastère de la Grande-Chartreuse au XVIIIe.

Cela aboutit à la naissance du concept de l’apéritif qui vient du langage médical et signifie «  qui ouvre les
portes », le mot, enregistré dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert désigne un « médicament qui ouvre
les voies de l’élimination » en gros apéritif ça veut dire couler un bronze.

Donc la pop. Voit les alcools apéritifs se multiplier comme le Picon inventé par un militaire Gaetan Picon qui
invente cette boisson amer à base de racines gentianes, de quinquina et de zestes d’oranges et qui se distille
en France à Marseille. (c’était un soldat qui a combattu en Algérie en 1837).

En 1922 les liqueurs à base d’anis sont autorisées = naissance du Ricard par Paul Ricard qui invente la
recette de Pastis en 1932, c’est lui qui s’occupe de tout et il conçoit même le broc à bec verseur et dessine les
affiches publicitaires.

C’est aussi au milieu du XIXe que sont créées les premières nomenclatures de crus de Bourgogne et de
Bordelais.

Au début du XXe une grosse étude est menée pour comptabiliser les pro du boire, en 1912 on comptabilise  :
1,6 millions de viticulteurs, 1 million de récoltant de cidre, 16 000 distillateurs ambulants.
Une autre étude nous informe sur la journée type d’un cultivateur Normand de la belle époque :

- 4h au lever : eau de vie avec du café


- 6h30 : soupe, œufs frais et cidre
- 9h30 : pain, fromage et cidre

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- 12 heures : repas du midi : viande et légumes, cidre, café et eau de vie (2 petits verres en moyenne)
- 17h : collation : pain, fromage, cidre
- 21 h : souper : soupe, bœuf ou œuf,
confiture, cidre.

Les gens aménagent leur cave en petit bar de dégustation, le boire commence à devenir une pratique
d’amateurs.

Pour les ouvriers les conditions de travail induisent à une alcoolisation soutenue mais qu’on peut tjrs tempérer
car ils ont pas non plus les moyens de s’en acheter des masses.

La bourgeoisie veut marquer sa différence donc se rabat sur des productions de qualité et se constituent des
grandes caves. C’est aussi la bougeoisie qui invente ce qu’on peut appeler le « repas à la française »
(tableau « le déjeuner des canotiers de Renoir ») dans un ordre quasi immuable : apéritifs, entrée, plat,
fromage, dessert, digestif. On commence à dire tchin-tchin qui pourrait venir de tsing-tsing en pidgin de
Canton qui est une expression de salutation et qui aurait été emprunté lors de l’expédition des Boxers en
1900.

Il est clair que le XIX et début XX = période d’énorme consommation à tel point que les buveurs d’eau vont
être ridiculisés, ceux et celles qui ne boivent pas d’alcool sont discrédités comme le dit Baudelaire dans son
ouvrage Du vin et du haschisch : « N’est-il pas raisonnable de penser que les gens qui ne boivent jamais de
vin, naïfs ou systématiques, sont des imbéciles ou des hypocrites ; des imbéciles, c’est-à-dire des hommes ne
connaissant ni l’humanité, ni la nature ; un homme qui ne boit que de l’eau a un secret à cacher à ses
semblables ».

B. Les débuts du discours anti-alcool

Jusque là trop boire était toléré, le poivrot vu comme qqun de festif, ds la littérature souvent des persos
attachants.
Les médecins de la 2e moitié du XIXe ont un gd rôle là dedans en pointant les effets nocifs de l’alcool
C’est en 1852 qu’un médecin suédois utilise pr la première fois le terme “alcoolisme” ds son pays qui est
ravagé par une eau de vie de patate
Alcools forts surtout visés notamment l’absinthe
Le discours se tourne vite vers les classes pops dans le cadre du mvt hygiéniste (cf Haussmann)
Les autorités affirment que l’alcool rend l’ouvrier paresseux et turbulent, les communards sont aussi qualifiés
d’alcooliques par leurs opposants.
TTes les églises se lancent ds e mvt anti alcoolique
Les anti alcooliques ont pas bonne presse en France vu le nb de culto et l’anti cléricalisme ambiant (cf loi de
séparation des Eglises et de l’Etat)
Des mesures sont prises jusque dans l’éducation nationale (affiches anti alcoolisme, dictée de l’Assomoir de
Zola)
Mais très inefficace, la conso ne diminue pas du tout
Les anti alcooliques réussissent toutefois à créer un groupe à l’Assemblée, il y a Jaurès par ex, groupe trans-
partisan.
Grosse coupure en 1914, les asso anti alcool en profitent : interdiction de l’absinthe en 1915, les bouilleurs de
crus perdent leur privilège, loi sur le délit d’ivresse en 1917
Paradoxalement on abreuve les poilus de pinard et d’eau de vie pr tenir dans les tranchées (les nazis ce sera
métaphétamine et Hitler avec l’héroïne).
Pétain va même jusqu’à tenir ces propos : « le vin a été pour les combattants le stimulant bienfaisant des
forces morales comme physiques. Ainsi a-t-il largement concouru, à sa manière, à la Victoire. »
Paradoxalement là encore c’est lui qui va mener la guerre à l’alcool pdt la période Vichy en accusant la
Troisième République de tous les maux, il accuse même l’alcool d’être à l’origine de la défaite française de 40.

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Entre juillet et Août 1940 Vichy prend une série de décrets visant à limiter la production et la consommation
d’alcool. La vente d’apéritifs, notamment anisés et toute publicité est interdite,les taxes sur les alcools
industriels augmente beaucoup.
En 1941 les licences sont créées selon 5 catégories.

CF LA MAISON DEGRADEE AFFICHE DE PROPAGANDE A VOIR

Les industriels se reconvertissent comme Paul Ricard dans la culture de riz en Camargue.

La consommation de vin chute d’elle même du fait de la sous production liée au manque de main d’œuvre
(hommes au STO) et au manque de matériel et de carburants qui sont souvent réquisitionnés. La production
était de 35 millions d’hectolitres en 1942, 28 M en 1945.

De plus l’alcool est souvent réquisitionné lui aussi par les Nazis et ce ravitaillement est organisé par Goering
qui est grand amateur de vin et qui exige des quantités astronomiques pour sa Luffwaffe.
L’attitude des producteurs tombe svt dans la collaboration car les Allemands paient bien.
Les Champenois sont plus réservés certains murent leurs caves et cachent leur bon vin. Pour acte de
Résistance Bertrand de Vogué, directeur de Moet et Chandon finit en prison.

En réalité les Français et les Françaises n’arrêtent toutefois pas de boire, le contrôle total est impossible, on
plante discrètement au fond du jardin.
La Libération va être aussi un moment où le politique va tenter de légiférer, mais le contexte rend la chose
compliquée. Il fait soif après la guerre et les lobbys de l’alcool sont puissants. Le gouvernement démantèle la
législation vichyiste, c’est très libéral, notamment au niveau de la PUB.
Le début des années 1950 marque l’arrivée des alcools étrangers sur les comptoirs : martini, porto, et surtout
les whyskies écossais irlandais ou américains.
Le gouvernement Mendès France légifère pas mal surtout au niveau des taxes qui augmentent fortement.
1956 : vin supprimé des cantines scolaires

Jusque dans les années 50 être ivre au volant n’est pas scandaleux ni répréhensible puisque l’auto est
considérée comme un espace privé, la prise de sang d’un automobiliste auteur d’un accident n’est pas légal.

1970 : législation mise en place du délit de conduite en état d’ivresse (1,2g à l’époque) puis 0,8 en 1984 et
enfin 0,5 en 1995.
En 1980 les taxes sur les alcools augmentent bcp.

années 1990 : publicités, préventions


1991 : loi evin qui interdit les pubs à la TV et au cinéma, les débats parlementaires ont été vifs, les lobbys des
alcools plaidant la mort de l’agriculture, de l’identité française.
Bernard Barbier, Le sénateur Maire de Nuits Saint Georges à déclaré : « Ne tuons pas la viticulture »

Mais 2011 : absinthe de nouveau autorisée car on a montré que c’était la consommation abusive qui rendait
fou et pas l’alcool en soi et que les Suisses ont autorisé de nouveau la production en 2006. A noter
qu’auparavant un décret de Rocard de 1988 autorisait la prod d’absinthe si elle portait un autre nom et si elle
possédait un taux limité de thuyone qui est une molécule toxique à haute dose.

C. 8.6 Bavaria et tampon dans le fion : les nouveaux buveurs.euses

C’est lié à la démographie et à la sociologie qui évolue énormément après le baby-boom et la constitution d’un
groupe social qui n’existait pas auparavant : les jeunes cf années yéyé, rock moto etc même si à nuancer.
Dans les années 70 de nouvelles boissons font leur apparition, des boissons clairement liées aux soirées
comme les tonics ou les whyskies coca.

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C’est le début des discothèques, des rues de la soif comme à Rennes et des grosses soirées à domicile
accentuées par le fait que de plus en plus de jeunes vont à la fac.

Pratique du binge-drinking plutôt anglo-saxonne puis s’étend un peu partout, l’expression « défonce minute »
a pas fait long feu. En revanche la pratique du tampon pour l’insérer dans les muqueuses est une légende
urbaine
En 2009 Bachelot interdit les open bar, notamment pour les soirées étudiantes organisées par les BDE même
si la loi n’est pas vraiment respectée.

Gros développement de la 8.6 qui est quand même connue depuis les 90’s et apparaît dans la pop culture :
"Dans ma rue à chacun ses délices à chacun sa 8.6" Doc Gyneco dans "Dans Ma Rue",
"Si toutes les meufs étaient carrées comme Mariah je fumerais moins je boirai moins de Bavaria" Doc Gyneco
dans "L'Homme qui ne valait pas 10 centimes",

"Plus d'athlètes sur les pistes on assiste à des compètes de 8.6" MC Solaar dans "Les temps changent"
Aujourd’hui boisson prisée par la jeunesse (cf photos) et 100 millions de canettes écoulées chaque année en
France
Apparemment souhaite vouloir redorer son blason en s’associant à l’univers du tatouage.
French paradox ?

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