Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Arrivé à +/- 8 heures, on entre dans un processus où l’acidité et l’alcool produits par la fermentation
imbrique le processus de la fermentation dans le processus de conservation.
Le tableau montre le rapport entre la dose d’ensemencement de levain et le temps de fermentation ( ou maturation).
1.3. Le travail sur 1 levain (ou sur 1 rafraîchi)
Par sa facilité c’est la méthode de travail sur levain la plus utilisée.
Elle permet encore mieux de procurer une fermentation douce au goût avec une bonne transformation des sucres.
La 1/3 ou la 1/2 de la farine ayant eu de courtes fermentations, avant de vivre la fermentation de la pâte finale.
Cette méthode à l’origine démarrait sur levain naturel, mais sera ensuite utilisée avec des pâtes pré-fermentées à la levure.
Marc Dewalque
Laurent
Administrateur
Messages: 6504
Age: 49 ans - balance
Inscription: 29 Aoû 2003, 15:03
Localisation: (48.8478000, 2.2609000)
Pays:
Catégorie: Artisan en activité
MaPageBN: Voir
Macarons: 3,438.00
Safari:
Point de réputation: 90
A remercié: 21 fois
A été remercié: 16 fois
de Estebane 19 Sep 2009, 09:33 Sujet du message:
génial toutes ces explications !!
et merci
je suis justement en pleine tentative de compréhension des différents procédés pour l'élaboration du levain
et ce document tombe a pic !!
je viens de passer 1 journée chez une boulangère (qui fais du pain une fois toutes les 2 semaines, four a bois, chauffe directe, levain, farine bio ...)
le lendemain elle rajoute 1 kg de levain (qui est liquide évidemment) par litre de coulage !!
Remerciemments:
EstebaneCet utilisateur remercie
gwen 35 (12 Nov 2011, 18:00)
Notes: 8.33%
Estebane
Membre assidu
Messages: 80
Age: 40 ans
Inscription: 02 Juin 2007, 23:20
Localisation: montpellier
Pays:
Macarons: 533.00
Point de réputation: 0
A remercié: 0 fois
A été remercié: 2 fois
de Mi-lou 03 Jan 2012, 20:18 Sujet du message: Re: 1. Le levain en tableaux explicatifs
Bonjour Esteban,
Je suis à la recherche d'infos sur le pain au levain, mais comme je suis novice, je n'ai strictement rien compris aux explications que tu as faites sur le pain de ta
boulangère.
Ce que je ne comprends pas ce sont les termes techniques, genre eau de coulage, est-ce que tu aurais l'amabilité de donner les étapes successives de la fabrication du pain
de ta boulangère comme si tu l'expliquais à un enfant de 12 ans s'il te plaît merci d'avance.
Mi-lou
Nouveau membre
Messages: 2
Age: 47 ans
Inscription: 03 Jan 2012, 17:14
Pays:
Macarons: 112.00
Point de réputation: 0
A remercié: 0 fois
A été remercié: 0 fois
de biogwen 04 Jan 2012, 13:39 Sujet du message: Re: 1. Le levain en tableaux explicatifs
Bonjour à tous,
comment conserver le levain chef si on ne fait pas du pain tout les jour?
Je compte en faire une fois par semaine le week end.
merci d'avance
biogwen
Nouveau membre
Messages: 6
Age: 31 ans
Inscription: 15 Déc 2011, 16:04
Pays:
Catégorie: Autres
Macarons: 1.00
Point de réputation: 0
A remercié: 0 fois
A été remercié: 0 fois
Les 2 tableaux suivant viennent d’une étude américaine, ils montrent que dans un milieu légèrement acide de fermentation levure( pH 5,3) les levures de boulangerie
produisent plus de CO² (les bulles de la mie) que les levures « sauvages », tandis qu’en dessous on voit que dans un milieu acide du levain ( pH 4,15) c’est les levures «
sauvages » qui sont le plus efficace en production de CO² .
L’enquête allemande montre sur les 2 tableaux de gauche, l’influence de ce même milieu acide sur la respiration (donc l’activité) des levures. Le tableau montre que plus
il y a production d’acide lactique, plus les levures « respirent » mal. C’est encore pire avec l’acide acétique, comme le montre le dernier tableau.
3. Une description de la microflore du levain
Le dessin essaye de reproduire les différents microorganismes. Les plus petits en bâtonnets sont aussi les plus nombreux ; c’est les bactéries lactiques (en réalité, elles
mesurent ½ à 1 millièmes de millimètres). Plus grandes avec un noyau, les levures (il y a sur ce dessin, 1 levure pour 50 bactéries). Sur le côté du dessin, un bout de
filament de moisissures, qui elles, peuvent se remarquer à l’œil nu. C’est au microscope qu’est réalisé la photo des bactéries lactiques ( en bas à gauche) et des levures
«sauvages» (à droite)
4. Productions des microorganismes du levain naturel
Les levures du levain produisent principalement du CO² (gaz carbonique), de l’alcool (mais celui-ci va s’évaporer lors de la cuisson, ce qui donne l’odeur spécifique aux
boulangeries), une faible production d’acides volatils aromatiques et d’acides animés (issu de la dégradation des protéines). Les bactéries lactiques apportent
principalement les acides organiques (lactique & acétique) qui sont la signature de la fermentation levain par rapport à une fermentation ensemencée uniquement par des
levures. Elles produisent également plus d’acides volatils aromatiques et dégradent mieux les protéines en acides aminés.
5. Dégradation des sucres de la farine par les microorganismes du levain naturel
Une fois détachée des chaînes d’amidon (sucres complexes) de la farine, la molécule de glucose (sucres simples) sera digérée différemment par la levure, par les
bactéries lactiques homofermentaires (qui ne produisent que de l’acide lactique) et par les bactéries hétérofermentaires (qui produisent de l’acide lactique et de l’acide
acétique). Plus les dégradations sont différentes , plus la palette d’arôme de la pâte sera riche.
6. L’épuration naturelle des microorganismes pathogènes dans le levain
En pratiquant un mélange pâteux et en opérant une fermentation mixte (alcoolique et lactique) une épuration naturelle va s’opérer. Les microorganismes pathogènes pour
l’homme ne savent pas supporter un milieu si acide. C’est une des raisons pour laquelle on conserve des légumes de manière traditionnelle en acidifiant le milieu (les
lactofermentations du chou en choucroute par exemple).
Bon pain
Marc
Marc
Administrateur
Messages: 3087
Age: 61 ans - sagittaire
Inscription: 31 Aoû 2003, 09:13
Localisation: 50°25'31.50"N 6° 1'59.57"E
Pays:
Macarons: 10,762.00
Firefox:
Point de réputation: 64
A remercié: 10 fois
A été remercié: 9 fois
énorme tout ces dossiers , on en apprend tous les jours ! merci énormement !
BaBelfish
Membre assidu
Messages: 84
Inscription: 16 Mai 2005, 14:35
Localisation: Var
Pays:
Macarons: 127.00
Point de réputation: 0
A remercié: 1 fois
A été remercié: 0 fois
bravo :applaudissement :applaudissement Oui, Marc = c'est Docteur és Levain. Peut-être même que Marc n'est pas titulaire d'un bac !!
Jloulou17
Animateur
Messages: 280
Age: 58 ans
Inscription: 08 Aoû 2007, 18:00
Localisation: Jonzac
Pays:
Macarons: 618.00
Explorer:
Point de réputation: 0
A remercié: 0 fois
A été remercié: 1 fois
Jloulou17 a écrit:Peut-être même que Marc n'est pas titulaire d'un bac !!
({C'est vrai, j'ai même pas le bac, alors que Lionel il a un bateau lui, :larmes c'est trop injuste.}) :D :D
Bon pain
Marc
Marc
Administrateur
Messages: 3087
Age: 61 ans - sagittaire
Inscription: 31 Aoû 2003, 09:13
Localisation: 50°25'31.50"N 6° 1'59.57"E
Pays:
Macarons: 10,762.00
Firefox:
Point de réputation: 64
A remercié: 10 fois
A été remercié: 9 fois
Et tu nous montes pas de bâteau en nous évitant de trop ramer sur le levain :-) :-) :-)
donne un poisson à cet homme tu le nourriras un jour,apprend lui à pêcher tu le nourriras toute sa vie
Tigrenoir
Membre confirmé
Messages: 428
Age: 44 ans - belier
Inscription: 17 Jan 2007, 16:30
Localisation: 70300 luxeuil les bains
Pays:
Macarons: 417.00
Firefox:
Point de réputation: 0
A remercié: 0 fois
A été remercié: 0 fois
3. Le levain; rationnalisation
Écrire un commentaire
Voir le premier message non lu • 1 message • Page 1 sur 1
de Marc 16 Jan 2008, 23:38 Sujet du message: 3. Le levain; rationnalisation
1. Le démarrage du levain simplifié par les « starters »
Dans le premier tableau on compare ces « starters » de culture de microorganismes avec les chiffres du nombre minimum de microorganismes du décret français
définissant le levain et le chiffre de la levure livrée aux boulangers. Dans le deuxième tableau, on remarque les chiffres de microorganismes contenus dans les
levains séchés sont nettement moindre.
2. Fonction de ces différents « starters » de levain.
De haut en bas du tableau, on va d’une acidification simple (voir parfois d’origine non organique) à une simple levée de pâte. On passe par l’ensemencement des
pré-pâtes par des bactéries lactiques (acidification biologique) pour ajouter des levures lors du pétrissage de la pâte, par la fermentation au levain réalisée à partir
de « starters » de culture pure ou de levains séchés, proche du levain naturel et finir par ce qui est une dérive de l’expression « levain » en l’assimilant à toutes
pré-pâtes ensemencée à la levure de boulangerie.
3. Le poids "mathématique" de la levure dans le levain.
Dès un ensemencement de 0,2% de levure au kilo de farine (soit 2gr/kg ou 1gr./litre d'eau, le degré d'acidité et la force de pousse change. C'est à peu près au
niveau de cette dose que les levures deviennent petit à petit supérieure en nombre aux microorganismes du levain.
4. Mode d’emploi des « starters » de levain
Les méthodes permettent de gagner 2 à 3 jours par rapport à l’élaboration d’un levain-chef. L’incorporation de 3 à 5 % de levains séchés lors du pétrissage est
une usurpation du mot levain (même si elle apporte un peu de goût) et est la méthode la moins digne du professionnalisme.
5. Les machines « fermenteurs à levain ».
Ces machines permettent de garder du levain dans un enceinte où l’on peut contrôler la température. Pour des raisons de « machinabilité » le levain sera fort
hydraté (levain liquide) afin d’être pompé hors du réservoir de la machine. Les hydrations atteignent parfois 2 parts d’eau pour une part de farine. Le
rééquilibrage en farine pour l’obtention d’un milieu pâteux se réalise lors de la confection de la pâte.
6. L’automatisation industrielle du travail sur levains en continu
A partir d’un pétrissage en continu, le levain arrive dans une première cuve où un retour de pâte-mère ou levain-chef vient réensemencer le premier pétrin en
continu. Dans la deuxième cuve le levain est conservé à 10°C d’où il va dans un deuxième pétrin en continu qui distribue alors le levain à maturité dans
différentes cuves.
Bon pain
Marc
4. La mouture de la farine
Écrire un commentaire
soit (la plus grosse partie) suivra un circuit qui le fera passer dans 6 broyeurs différents puis 1 Claqueur ( passage entre cylindres lisses, non plus cannelés).
Bon pain
Marc
Marc
Administrateur
Messages: 3087
Age: 61 ans - sagittaire
Inscription: 31 Aoû 2003, 09:13
Localisation: 50°25'31.50"N 6° 1'59.57"E
Pays:
Macarons: 10,762.00
Firefox:
Point de réputation: 64
A remercié: 10 fois
A été remercié: 9 fois
5. Le pétrissage
Écrire un commentaire
Bon pain
Marc
Marc
Administrateur
Messages: 3087
Age: 61 ans - sagittaire
Inscription: 31 Aoû 2003, 09:13
Localisation: 50°25'31.50"N 6° 1'59.57"E
Pays:
Macarons: 10,762.00
Firefox:
Point de réputation: 64
A remercié: 10 fois
A été remercié: 9 fois
Messages: 3087
Age: 61 ans - sagittaire
Inscription: 31 Aoû 2003, 09:13
Localisation: 50°25'31.50"N 6° 1'59.57"E
Pays:
Macarons: 10,762.00
Firefox:
Point de réputation: 64
A remercié: 10 fois
A été remercié: 9 fois
de Alain 03 Oct 2007, 00:02 Sujet du message: Re: 7. L'autolyse et les pentosanes
Marc a écrit:
J'aime bien ces deux photos et surtout le commentaire qui vient avec.
ALT
Du fabrication maison & rien d'autre.
Ne vendre que ce que l'on est capable de manger soi même.
Alain
Modérateur
Messages: 6946
Age: 52 ans - balance
Inscription: 06 Sep 2003, 20:10
Localisation: Corbie (80) Somme.
Pays:
Catégorie: Artisan en activité
Macarons: 1,400.00
Explorer:
Point de réputation: 43
A remercié: 2 fois
A été remercié: 8 fois
1. Créer son levain personnel est la première étape dans la recherche du goût et l’identitaire
Ce premier tableau (espagnol) décrit l’évolution du nombre de microorganismes sur le mélange farine/ eau, rafraîchi une première fois après 24 heures, puis le deuxième
apport de farine/eau (rafraîchi) après de nouveau 24 heures de maturation (soit 48 heures) et ainsi de suite à la 65ème et 85ème heures. Remarquons au passage qu’après
le premier rafraîchi les germes coliformes (colibactéries ; notamment Escherichia Coli) disparaissent du milieu en fermentation. Une épuration propre aux lacto-
fermentations.
Dans le deuxième tableau (français), l’on remarque qu’à chaque jour (T1 et suivant à la base du tableau) on rafraîchi le mélange farine/eau en doublant chaque fois le
volume de pâte .
C’est au troisième jour que les bactéries lactiques arrivent à leur maximum de croissance, tandis que l’acide lactique produit suit toujours une courbe ascendante le
cinquième jour.
Ce n’est qu’au quatrième jour que les levures arrivent à leur maximum de croissance et la force de pousse (production de CO² = les « yeux du pain ») n’apparaît qu’au
troisième pour croître lentement.
Divers points d’équilibres doivent être atteint avant qu’un mélange farine/eau ne deviennent un levain-chef ou souche-mère.
3.Le choix d’un faible taux d’extraction de la farine donne plus de chance à votre culture de levain –chef
Une farine blanche comporte presque 25 fois moins de levures que la farine intégrale et presque 20 fois moins de bactéries.
Mais dans cette famille de microorganismes il faut préciser qu’il s’agit surtout de bactéries aérobies (vivant en présence de l’air) qui seront supplantées par les bactéries
anaérobies (vivant en milieu pauvre en air, les lactobactériacées), comme le décrit le graphique ci –dessous.
Les levures du levain ayant la faculté de supporter les deux types de milieu (aérobies & anaérobies) peuvent se retrouver autant dans la microflore des champs que dans
la microflore du levain.
La théorie était celle dite de la «génération spontanée». De par cette crédibilité à cette action de «contagion des corps», il fallait que le levain contamine (on dirait
aujourd’hui inocule) «le feu» (c’est à dire le simple échauffement). Il fallait que «l’esprit ardent» du levain soit dans un état précis. S’il l’est de trop, il faudra «le
décharger», s’il l’est trop peu, il faudra «le renouveler». «L’acide est le principe du levain, mais l’acide n’est point à proprement parlé un levain qui fasse lever». Pour
avoir la maturité ou «l’apprêt des levains», on «renouvelle» (la méthode sur plusieurs rafraîchis) «on fournit l’esprit ardent», « on donne de la pâture au feu » et alors
«l’acide est moins fixe» et «on passe de l’acide au spiritueux».
«L’expérience, l’industrie et peut être même le hasard feront naître l’idée de les (les levains) renouveler souvent, c’est à dire d’y ajouter une nouvelle quantité d’eau et
de farine, opération qui diminuant leur aigreur augmente leurs spiritueux».
Depuis leurs découvertes grâce au microscope, il faudra plus de deux siècles pour comprendre la fermentation par la vie des microorganismes. Malgré cela, l’analyse de
l’époque n’est pas sans intérêt. «Un bon levain est dans le commencement de fermentation. Son état est seulement gazeux, c’est celui qui soulève doucement la pâte sans
l’aigrir, ni la faire créneler et donne en même temps un bon goût au pain». Le principe de base passé en proverbe est «m’employez que du levain jeune et en grande
quantité»
Mesurée au pH mètre (pH neutre = 7, en dessous = acide, au dessus= basique) et sur de longues durées de fermentation (même à t° ambiante), on voit que l’acidité d’une
pâte ensemencée à la levure ne progresse que peu, tandis que la pâte au levain, l'acidité augmente rapidement.
7. Le rapport entre l’acidité lactique et acétique
C’est parce qu’elle est une mesure rapide que le pH (potentiel d’Hydrogène) est souvent employé. Mais on peut être plus précis dans la mesure de l’acidité du levain
que par le pH.
On peut également mesurer l’acide titrable total en millilitres ou part pour un million (ppm).
Différencier dans cet acide titrable total, l’acide lactique (plus doux) de l’acide acétique qui a un goût plus métallique et vinaigré.
Différencier au sein de l’acide lactique, l’acide lévogyre dite l’acide L qui est la seule qui métabolisée par l’humain, de l’acide lactique D (dévogyre).
Evaluer le rapport entre ces deux acides qui peut varier de 85 à 75 % d’acide lactique pour 15 à 25 % d’acide acétique. Ce dernier acide étant souvent celui que
l’on cherche à produire en moindre quantité possible.
Et certains, (les Allemands) ont même inventé à l’aide de ces deux acides, un coefficient appelé «quotient fermentaire» en divisant le nombre de molécules
d’acide lactique par le nombre de molécules d’acide acétique présents dans la mie.
C’est par la température de la pâte en fermentation (en influant sur la température de l’eau de coulage) que l’on peut favoriser les bactéries ne produisant que de l’acide
lactique (dite bactéries lactiques homofermentaires) par rapport aux bactéries lactiques hétérofermentaires qui produisent les deux types d’acides. Seulement cette donnée
scientifique devrait bénéficier des derniers éclairages acquis dans le domaine qui précisent que certaines bactéries lactiques homofermentaires ont une autre voie
fermentaire pour les pentosanes et dès lors produisent également de l’acide acétique. De plus la plage de température visant à favoriser les bactéries homofermentaires
est située à +/- 35°C ce qui induit plus d’activation enzymatique générale et nécessite dès lors des contrôles très précis des paramètres (T° & durée) pour ne pas risquer
de verser dans un autre écueil, la trop grande production d’acide total (lactique & acétique)
Bon pain
Marc
Marc
Administrateur
Messages: 3087
Age: 61 ans - sagittaire
Inscription: 31 Aoû 2003, 09:13
Localisation: 50°25'31.50"N 6° 1'59.57"E
Pays:
Macarons: 10,762.00
Firefox:
Point de réputation: 64
A remercié: 10 fois
A été remercié: 9 fois
On reconnaît une céréale «sauvage», (qui existe encore de nos jours) à plusieurs points que nous allons décrire.
Tout d’abord le rachis fragile fait qu’une fois à maturité les graines , une à une, se séparent de l’épi vont ainsi se disséminer et partir au vent, c’est de l’égrenage
spontané.
La forme aérodynamique des barbes va lui donner un comportement proche d’un dard. Ce n’est pas seulement une défense naturelle, mais ainsi dispersés par le
vent, les graines peuvent se planter dans le sol grâce à ce dispositif naturel.
Enfin, et c’est ce qui différencie le grain sauvage du grain cultivé, il dispose à sa base (au bas de la glume) de poils coriaces et hérissés installés à rebrousse-poil
qui lui permette de s’accrocher et s’incruster dans la terre meuble.
D’après les dernières recherches, les plus anciens recensements de l’engrain cultivé (au rachis non fragile) se sont opérés dans les fouilles ; d’Ali Kosh (Iran-Khuzistan)
en 9.500 à 8.750 avant J.C., Jarmo (Irak-Kurdistan en 8.700 avant J.C., Cayonu Teperi (Sud-Est de la Turquie) en 9.000 avant J.C., Abu Hureyra (Nord Syrie) en 9.000
avant J.C. et Hacilar (Centre-Est de l’Anatolie turque) en 8.900 à 8.600 avant J.C.
Pour l’amidonnier au rachis non fragile, donc cultivé, on en a identifié dans les fouilles de Ramad (Sud-Ouest de la Syrie) en 8.200 et 8.000 avant J.C., Can Hassan (Sud
de l’Anatolie) en 8.900 et 8.600 avant J.******
C’est pourquoi la connaissance scientifique récente a parfois du mal à s’imposer sur ce qu’il est convenu d’appeler «le terrain».
Sur le champ, la différenciation ne s’opère pas en termes de chromosomes qui ne sont pas, ni visuellement, ni au toucher, différenciables.
Mais en terme de blés nus ou vêtus ou grains durs ou tendres, en barbus ou raz, là on a des repères. Et ainsi tous les grains vêtus y sont appelés des fois «épeautre» en
français, ou «farro» en italien.
C’est ainsi que 8.000 années autorise parfois d’appeler l’engrain ; petit épeautre, l’amidonnier ; l’épeautre de Tartarie et l’épeautre en devient le grand épeautre. Et
pourtant il lui fallu une mutation supplémentaire (chromosomes D/D de l’Aegilops Tauschi) comme pour le froment pour avoir 3 paires de 7 chromosomes (soit A/A +
B/B + D+D).
Marc
Administrateur
Messages: 3087
Age: 61 ans - sagittaire
Inscription: 31 Aoû 2003, 09:13
Localisation: 50°25'31.50"N 6° 1'59.57"E
Pays:
Macarons: 10,762.00
Firefox:
Point de réputation: 64
A remercié: 10 fois
A été remercié: 9 fois
de René Gineste 05 Juil 2012, 01:05 Sujet du message: Re: x 10. La "naissance" du blé
René Gineste
Nouveau membre
Messages: 2
Age: 47 ans
Inscription: 11 Sep 2011, 12:01
Pays:
Catégorie: Autres
Macarons: 91.00
Point de réputation: 0
A remercié: 0 fois
A été remercié: 0 fois
Accés
Détente
Services
Liens pratiques
de Marc 18 Jan 2008, 07:57 Sujet du message: X 11. Les enzymes en panification
Les enzymes, ce n’est pas des organismes ou même des microorganismes vivants.
Mais ils sont codés (ou commandés) par des organismes ou microorganismes vivants.
Les enzymes peuvent dans le cas précis de la panification provenir de deux sources différentes.
D’abord, la plante ici prenons l’exemple du blé dont la graine va devoir redonner un épis porteur d’autres graines
Cette graine devra germer, dans un premier temps, elle va coder tous les enzymes nécessaire à son évolution.
La deuxième source d’enzymes viendra des microorganismes qui vont créer la fermentation.
En langage biochimique, on appelle cela, la dégradation enzymatique.
Et on peut facilement imager qu’une pâte se dégrade.
2. Ils organisent la nécessaire dégradation pour l’assimilation
Comme dans la farine seul +/- 1 % des hydrates de carbones sont des sucres simples
(en une seule molécule de glucose ou en deux molécules = maltose)
qui sont aussi les seuls pouvant être assimillé par les levures,
il faut dégrader plus vite l'amidon pour procurer de nouvelles molécules de glucose et maltose
afin que la levure puisse produire du gaz carbonique (CO²) et fasse suffisament
et surtout rapidement levé la pâte à pain.
Vers les années 1970, les souches de levure employées (en bleu dans le schéma)
devaient attendre l’arrivée de sucres simples (glucose en une seule molécule) dégradés de l’amidon par les amylases.
Arrivé à 1 h. ½ de fermentation, celle-ci stoppait en production de gaz (CO²) pour reprendre vers 2h. de fermentation.
On a alors choisi une souche de levure qui savait mieux transformé le maltose en CO².
Cette souche (en rouge dans le schéma) sera dite alors levure rapide.
5. La zymase n’est plus ce qu ‘elle était.
Vers 1930, au temps où les enzymes étaient souvent baptisés de noms avec des terminaisons en «…ine»,
on n’était informé que sur 80 enzymes.
En 1947, 200 enzymes sont connus, 850 enzymes sont renseignés en 1968 et 2.500 dénombrés en 1984.
Aujourd’hui, où la terminaison en «…ase» est ajouté au nom du substrat qu’il transforme,
il faudrait employé un spécialiste à temps plein pour en connaître le nombre.
6. Le principe d’action des transformations enzymatiques
La théorie d’Emil Fischer (fin du XIXème siècle) du modèle «clef et serrure» est repris pour expliquer schématiquement
que le substrat, ici la molécule de glucose par exemple, sera la serrure et l’enzyme la clef.
Le substrat (la serrure) ne pourra se dégrader que si le panneton correspond exactement à la clef (l’enzyme),
avec un seul mode de clef, elle ne peut tourner que d’un côté à l’exclusion de toute autre manœuvre .
Ce qui s’appelle catalyse, lorsque l’action dissout ou dégrade et (plus rarement) anabolyse lorsqu’elle assemble ou synthétise.
De nos jours sur Internet, de très belles animations (avec effet flash)
permettent d’expliquer cette action enzymatique vu par l’image de la clef et de la serrure.
Nous avons aimé celle-ci :
Nécessaire à une bonne action enzymatique, les co-enzymes (en bleu sur le schéma de droite)
seront nécessaire à l’emboitement de la clef dans la serrure.
Ces co-enzymes peuvent être des vitamines ou des éléments minéraux, le phosphore et le calcium sont important
pour la glycolyse (du grec :glycos= sucré & lysis= scission) .
Ainsi si une farine complète souvent 2 à 3 fois plus riches en minéraux et 3 à 5 fois plus riches en vitamines
sera plus activable enzymatiquement, d’autant que contrairement aux enzymes les co-enzymes doivent se régénérer.
Des protéines du blé et certains métaux lourds peuvent agir comme inhibiteur d’enzymes.
Comme le montre le schéma, l’inhibiteur (en vert) empêche la clef d’aller dans la serrure en se plaçant entre eux.
7.Les transformations enzymatiques et les apports & demandes d’énergie & le rôle des co-enzymes dans la dégradation du glucose
On l’oublie trop souvent le blé comme le raisin est soumis au climat chaque année différent pendant la période de sa récolte.
Si en plus, lors de la moisson, un blé a été récolté humide ou déjà germé sur pied,
il risque de ne pas permettre de se faire classer comme panifiable.
Le terme de l’instrument qui mesure cet accident climatique sur la farine de blé est dit «indice (ou temps ou taux) de chute»,
puis est suivi du nom de l’inventeur Hagberg
Sur la toile, un diaporama explique bien le procédé à cette adresse.
Dès le moment où le germe pointe et a par conséquent casser la protection
que procure l’enveloppe du grain contre l’humidité et les insectes.
La farine qui en est issu risque fort d’être déclassée en termes de trop forte activité enzymatique (dite aussi diastasique),
elles seront «pesante et lourde» comme peut déjà l’apercevoir
en comparant la farine de seigle par rapport à la farine de blé (froment).
Cet accident est plus connu au Nord (région plus pluvieuse) qu’au Sud de l’Europe.
Dans ces dernières contrées, le climat sec risque lui de procurer des farines qui n’ont pas assez d’activité amylasique.
Il faut alors ajouter des farines de malt (à forte activité amylasique) ou des amylases (issu de l’industrie et souvent produit par des moisissures –amylases fongiques-)
par des microorganismes génétiquement modifié.
Ou le meuniers mélange une farine hypodiastasique (trop d’activité enzymatique) avec une farine hyperdiastasique (trop d’activité enzymatique).
C’est le seul moyen d’utiliser ces farines issus de blés trop riche en enzymes.
Prochain mini-module sur l'aspect améliorant sous lequel sont actuellement utilisé les enzymes en boulangerie.
Bon pain
Marc
de Marc 31 Juil 2010, 16:21 Sujet du message: X 12. Les mycotoxines des céréales
Ce n’est qu’au début du XXème siècle, que les mycotoxines (toxines produites par des moisissures) sont clairement identifiées.
Il faudra des hécatombes dans des élevages industriels de porcs et de dindons pour remarquer que des substances toxiques sont produites sur
des tourteaux de soya et surtout d’arachides.
D’autres moisissures seront identifiées, citons ici les plus présentes sur le blé;
-/ Les Aspergillus (puisqu’ils ont la forme de l’aspersoir répandant l’eau bénite sur l’assemblée dans l’église).
-/ Les Penicilliums, (du latin ; pinceau) présentes dans les croûtes fleuries de fromages à pâte molle (Cammenbert et Brie par ex.) et dans le
«bleu» du Roquefort
-/ Les Fusariums (leurs formes empruntent celles du fuseau des tisserands)
Ces moisissures se subdiviseront encore en sous-espèces puis en souches différentes.
Les toxines de moisissures (mycotoxines) porteront souvent des noms bien difficiles à éduquer en langage commun.
Un tableau rassemble encore une fois les plus connues sur les graines et plus spécialement sur le blé tendre (froment).
Les précisons des dernières colonnes (vers la droite) permettent de différencier les degrés de toxicité et parfois leurs milieux d’implantation.
Un microorganisme, tel une bactérie par exemple, est un mini-organisme vivant et en tant que tel, elle produit ses armes elle-même pour se
défendre face aux autres microorganismes, dans l’environnement où elle se nourrit.
Pour la bactérie, ce sera l’anti-biotique, pour la moisissures se sera la mycotoxine.
Afin d’éviter que la nourriture humaine soit occupée par les moisissures productrices de toxines, l’être humain a très tôt su que les graines se
conservaient d’autant mieux quand elles étaient bien sèches.
Ce que la science va déterminer en terme d’activité de l’eau nécessaire à la vie.
Par ce tableau on remarque que la graine de céréale à une Aw de 0,70 ce qui fait que la moisissure Aspergillus flavus (Aw 0,78) ne résistera pas
bien dans un milieu aussi sec. Les moisissures Fusarium (Aw 0,90) encore moins.
Par contre le pain (± Aw 095), résultant d’un mélange, eau/farine sera plus sensible à l’attaque des moisissures.
La moisissure Aspergillus flavus est plutôt présente lors du stockage du grain, milieu plus sec que le champ ou l’on récolte les grains, endroit où
l’on trouve plus facilement les moisissures Fusariums.
Une fois installée, une comme l’autre (Aspergillus et Fusariums) se multiplie et se diffuse comme des graines parachutes du pissenlit.
Tout d’abord, il faut savoir que nous ne savons pas tout maîtriser, et les conditions climatiques se subissent bien plus qu’elles ne s’évitent.
Grains sains et grains atteints par la fusariose
-/ Pour les moisissures de culture comme les Fusariums, il existe des régions et des années plus propices que d’autres.
-/ Les Fusariums s’implanteront aussi plus facilement avec une pratique de non-labour puisque l’inoculum (échantillon permettant la multiplication)
ne sera pas détruit par le labour.
-/ Dans l’assolement (la tournante des cultures, année après année sur la même terre), un précédent de maïs est aussi un point a éviter, puisque
cette culture est propice de par sa physiologie au développement des Fusariums.
-/ La sensibilité de la variété ou la méthode de culture (population au lieu de variété par exemple) est aussi des réponses qui peuvent apporter des
points positifs
-/ Le traitement aux fongicides (pesticides contre les champignons dont les moisissures font partie) réduit les populations fongiques, mais
apporte d’autres problèmes (pollution des nappes, appauvrissement de la fertilité du sol)
-/ Lors de la récolte et après celle-ci, un tri des grains atteints est possible puisque les grains «fusariées» sont plus petits.
-/ Au stockage, une aération régulière est nécessaire afin d’éviter les températures propice au développement des moisissures.
6. DESINTOXICATION DES LOTS INFECTES
Le risque de mycotoxines concerne les produits d’importation (surtout les fruits secs et épices) comme les produits cultivés chez nous (le blé
tendre et les autres céréales, surtout le maïs).
-/ Certaines méthodes de désintoxication des lots utilisent des produits autorisés pour l’alimentation des animaux, (amoniaque), mais pas pour
l’alimentation humaine.
-/ Une manière de réduire le niveau de contamination en fusariotoxines est le retrait des enveloppes du blé, ce qui élimine ± 50 à 60 % de la
teneur initiale.
-/ Des méthodes mises au point dernièrement s’installent dans les moulins en proposant un traitement à l’aide d’ozone (O³). Cela semble surtout
concerner des marchés plus protégés par le législateur (alimentation pour enfants en bas âge) et aux normes difficiles d’atteindre sans ces
procédés.
-/ Si la mycotoxine ne se détruit pas à la cuisson, des études récentes remarque que la durée plus longue et l’acidification bactérienne apportée
par le levain de panification réduit jusqu’à 90 % des toxines de moisissures.
Ces pages vous ont peut-être permit d'en apprendre plus sur les mycotoxines.
Elles ne sont que la vulgarisation du dossier technique plus approfondi (avec notes et bibliographie)présenté par ailleurs sur ce site.
Si vous désirez en connaître plus, n'hésitez pas à cliquez sur ce lien
Bon pain
Marc