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Cours sur le
levain
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marc Dewalque
janvier 2011
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PROPOSITION DE COURS « LEVAIN DE PANIFICATION »
Présentation en diaporamas courts et séparés en trois sections différenciées par leurs fonctions ;
I. L’élaboration du levain-chef (faire entrer la vie par auto-fermentation)
II. L’ensemencement des pâtes et les rafraîchis (mise au point de l’activité fermentaire)
III. La conservation du levain-chef (conservation de la vitalité fermentaire spécifique)
Ø 0.2.1. Préparer différents levain-chef (de plus de 8 heures), par exemple à la farine complète et
à la farine blutée pour bien évaluer le rôle des sels minéraux plus présents en farine complète
comme élément stabilisateurs dans la conservation au contraire de celui composé
essentiellement d’amidon qui se délite plus rapidement.
Ø 0.2.2 .Préparer 5 petits pots avec une mélange farine-eau à la fin du deuxième jour. Au
troisième jour, 24 heures après un nouveau doublement des quantités de farine et d’eau. Au
quatrième jour, 24 heures après un troisième doublement des quantités. Au cinquième jour, 24
heures après le quatrième doublements des quantités pour permettre d’évaluer la formation ou
l’introduction de la fermentation dans un petit morceau de pâte que l’on nourrit après un temps
de maturité d’une journée (24 heures) à température de +/- 25°C.
Préparer ou conserver suffisamment de levain-chef la veille de l’exposé, pour ;
Ø 0.2.3. Préparer différents rafraîchis de levain ; en démontrant par le simple geste du rafraîchi,
(re-nourrir le levain-chef d’eau et de farine devant les apprenants) et préparer ce même
rafraîchi avec le même levain-chef 2, 4, 6 & 8 heures avant l’exposé pour montrer l’évolution
de la mise en maturité du rafraîchi destiné à ensemencer pâte ou autre rafraîchi. La prise et
mise en bouche d’un petit bout de levain-chef et des différents rafraîchis permet de faire
évaluer la baisse d’acidité. L’observation de la force de pousse (surtout si les rafraîchis sont
disposés dans des récipients transparents, permet une visualisation de l’activité fermentaire).
Ø 0.2.4. Le même exercice de rafraîchis peut se réaliser pour par exemple démonter l’influence
de la température, rafraîchis réalisé en même temps (voir à l’avance, pour la facilité et une
meilleure démonstration) à des températures différents allant de 10°C à 35°C
Ø 0.2.5. Le même exercice de rafraîchis peut se réaliser également pour démontrer l’influence de
l’hydratation (de 200 % à 55 %) sur la vitalité du levain rafraîchi et expliquer la pratique des
machines fermenteurs à levain présente sur le marché.
0.2.6. Apporter des pains de même composition panifié à la levure et au levain afin de faire
apprécier les différences de goût et texture. La différence de texture sait s’apprécier en faisant
tremper une tranche de chaque sorte de pains dans une assiette à soupe chaude, où l’on peut
remarquer une différence de tenue au délayage entre les deux types de fermentation subie par le
pain. L’appréciation du goût restant toujours trop subjective (perception très personnelle) il ne
faut qu’écouter les appréciations et ne pas déduire trop de principe généraux, c’est souvent sur
l’acceptation de l’acidité que se place un débat.
0.2.7. Apporter si vous savez en disposer une autre palette de goût et d’odeur (yaourt et vinaigre
ou mieux flacon d’acide lactique et d’acide acétique) afin d’expliquer les différents acides
produits par la fermentation au levain et expliquer les paramètres de température, d’hydratation, de
diagramme et de durée permettant d’influer sur ce rapport d’acide lactique / acide acétique dans la
fermentation au levain.
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PROPOSITION DE SCHEMA D’INTERVENTION
Commentaires ; Plutôt que les ingrédients d’une recette, c’est l’état fermentaire du mélange
farine-eau qu’il faut apprécier. C’est une méthode de culture de ferment qui se réalise.
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Propositions de commentaires d’approfondissements du chapitre I ;
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I.3. La proposition pratique de
matériel démonstratif 0.2.1.
peut se commenter avec ce
tableau ci-contre, tiré d’un
dictionnaire de nutrition .
Il montre que la farine de
froment intégrale (100 % en
taux d’extraction) contient
plus d’éléments minéraux.
Ceux-ci ne sont pas si
facilement dégradé que
l’amidon (65 % à 75 % en
taux d’extraction, ils font
comme une barrière à
l’hydrolyse.
I.4. Le choix de la farine servant à élaborer la culture d’un nouveau levain-chef est important
aussi. Certains vont
même jusqu’à utiliser de
la farine de seigle qu’il
considère plus riche en
ferments. En fait c’est la
farine intégrale (de
préférence; issus de
l’agriculture biologique),
qui contient plus de
germes «startant» plus aisément la fermentation à faire naître.
I.5. La culture puis l’auto-
fermentation du blé est
une suite de sélection de
microflore suivant
l’adaptation de ceux-ci au
milieu. Au début, sec et
aéré, les bactéries aérobies
(vivant à l’air) et les
moisissures seront à l’aise.
Après dans le milieu
pâteux les bactéries
lactiques (anaérobie =
sans air) engendreront
suffisamment d’acides
organiques pour éliminer
les pathogènes tout en
permettant aux levures
dites «sauvages» ou du
levain, de survivrent
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I.6. Ces deux enquêtes réalisées lors de
l’élaboration d’un nouveau levain-chef donnent
le même vécu pour l’évolution de la microflore
qui s’installe dans la pâte. C’est les bactéries
lactiques qui arrivent les premières à leur
maximum de développement, le deuxième jour. Les levures commencent à stagner dans leur
évolution en nombre, un jour après. C’est en différé également que la production d’acides des
bactéries plafonne (le 3ème jour). Quand au gaz carbonique produit par les levures c’est aux
4ème et 5ème jour qu’il vient gonfler la pâte. Remarquons dans l’étude allemande, l’élimination
progressive des bactéries entérocoques, potentiellement pathogène ne survivant pas en milieu
si acide comme souvent dans les lacto-fermentations employées dans l’alimentation
traditionnelle.
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I.8. Bien que l’élaboration
personnelle d’un levain-chef
est un vécu que l’on souhaite
à tous. Il faut signaler qu’il
existe sur le marché des
produits pour élaborer un
levain-chef. Pour une
approche professionnelle de
ces produits, il convient de
discerner les types de
produits proposés. Les
«starters» sont composés le
plus souvent de culture pure
de microorganismes avec un
taux d’ensemencement de
population microbienne
permettant de s’imposer par
le nombre (entre 108 et 109).
Pour autant que la
conservation lors de la
commercialisation du produit
se réalise correctement. Les
levains séchés, subissent
généralement la dessiccation
sur claie et à froid. Ils ont moins de microorganismes (1.000 fois inférieure au moins). Du coup, à part
le départ sur une souche ayant déjà subi les fermentations préparatrices, ils ont l’équivalent en chiffres
de cellules de ce qui se dénombre dans une farine (mais plus propre au milieu pâteux et acide). Starters
et levain séchés peuvent souvent voir dans leur processus de panification se complémenter avec un
apport de levure au pétrissage, que le décret français autorise avec un maximum de 0,2 % au kilo de
farine. La pratique de ces produits fait gagner 4 jours (par l’emploi de starters) ou 2 jours (par l’emploi
de levain séché) pour la seule élaboration d’un nouveau levain-chef. Autre emploi proposé sur le
marché, l’ajout en direct, de poudre, pâte ou liquide de levain, qui peut être jusque dévitalisé (pour une
meilleure conservation) et qui se mélange sans élaboration de pré-pâte. Ce type d’emploi est
principalement un apport aromatique.
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I.10. Tableau extrait de «Du pain au levain dans 6 jours», a.s.b.l. bio-panem, octobre 1993
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II. LA MISE AU POINT, OU L’APPRET ;
Propositions pratique de matériel démonstratif : (voir 0.2.3., 0.2.4. et 0.2.5., ainsi que les tests
olfactifs et gustatifs ; 0.2.6. et 0.2.7. .)
Montrer les diaporamas de l’élaboration du principe du rafraîchi, des méthodes de travail au levain
(sur un ou plusieurs levains, sur pâte, sur levain naturel de Malouin dit parfois sur levain dédoublé,
d’apport acidifiant sur seigle en Allemagne (voir sur le cédérom)
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II.1. Le rafraîchi, permet de jongler entre les
fermentations procurant la pousse gazeuse (les
levures) et les fermentations apportant le goût
acidulé (les bactéries). Dans son panel, des choix
comme un jeune ou un vieux levain pour
ensemencer, mais surtout une grande ou une petite
proportion de levain. Le schéma précédent montre
la corrélation qui existe entre dose
d’ensemencement (où proportion) et temps de
maturité (l’apprêt). Une fois arrivé à +/- 8 heures
de fermentation, le levain s’embrique du processus
de maturité dans le processus de conservation,
comme si le levain tout-point redevenait lentement
mais sûrement un levain-chef. Faire disparaître
l’acidité du levain-chef semble être de tout temps le premier objectif, on l’obtient avec le rafraîchi.
Plus on fait des rafraîchis, plus l’acidité diminue et plus la force de pousse (l’action des levures)
s’améliore, mais trop de rafraîchi va jusqu’à adoucir de trop la pâte. Tout ce savoir-faire se traduira
professionnellement par des méthodes de travail au levain qui s’appelle, méthode sur un levain, sur
deux levains, sur trois levains, sur pâte,…
II.2 La méthode sur un rafraîchi est la plus connue actuellement. Au début du XIXème siècle, la
panification s’effectuait encore sur trois rafraîchis. Elle passera sur deux rafraîchis puis sur un
rafraîchi au cours du
siècle en devant résister
à l’introduction
concurrentielle des
méthodes rapides, avec
la levure et sans pré-
pâte. Levure qui
évoluera en qualité
surtout vers la fin du
siècle. Ce qui
occasionnera aussi la
disparition des
méthodes au levain,
sera l’évolution des
conditions sociales et la
lutte contre le travail de
nuit. Techniquement,
la méthode sur un
levain permet de
préparer son levain tout-
point en soirée et laisser
celui-ci passé la nuit.
Généralement ensemencé faiblement (10%) pour cette raison, le levain tout-point vivra une maturation
de 8 à 10 heures. Ce qui, quelque part, apporte une plus grande latitude de travail au boulanger,
puisqu’un aussi faible ensemencement de ferment ne brusque pas ou ne fragilise pas la maturité sur un
temps trop court, vite dépassé en durée.
II.3. La méthode sur plusieurs rafraîchis, tout d’abord sur deux rafraîchis. Elle est souvent plus
conséquente en ensemencement de ferment (+/- 30 %) pour le levain tout point, ce qui rapproche en
temps de maturité le tout-point de la pâte (+/-3 heures). Celui-ci se situant encore dans sa phase
ascendante donnera une meilleure force de pousse et un pain moins acide.
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Avec la méthode sur trois levains (ou 3 rafraîchis), on dispose de trois temps de fermentation
réglables.
Ce dernier procédé permet ainsi de s’adapter plus aisément aux changements climatiques d’une
journée entière et aux aléas du travail. Cela se pratique non seulement sur la température de l’eau de
coulage mais aussi en augmentant ou diminuant les temps de maturité, tout en diminuant ou
augmentant les doses de rafraîchis. Il autorise encore plus d’expression de compétence et permet
encore mieux d’apporter une fermentation douce au goût avec une bonne transformation des sucres de
la farine.
II.4. Dans des productions quotidiennes plus importante (plusieurs fournées qui se suivent de 2 en 2
heures) et exclusivement sur levain, il devient inutile de remettre en marche le processus de mise à
maturité du levain-chef (sur 1,2 ou 3 rafraîchis) pour les pâtes des fournées suivantes. Comme l’on
dispose avec la pâte précédente d’une possibilité d’utiliser une partie de celle-ci comme un levain tout-
point, on prépare en fonction une plus grosse quantité de pâte comprenant le levain tout-point et la
pétrissée de la fournée. Ce que les anciens appelaient «pétrir levain et fournée» qui se dénomme de
nos jours ; «pétrir sur pâte». Ce dernier terme deviendra parfois ambigu quand la pâte précédente est
ensemencée à la levure de panification ayant détruit la spécificité du levain (voir I.7.).
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5ème et ainsi de suite (un petit levain de la 4ème pâte pour la 6ème). Le levain-chef pour servir
d’ensemencement des cuissons des journées suivantes se retirait des premières pâtes afin d’avoir ce
qu’il définissait comme «force» du levain, c'est-à-dire une acidité un peu prononcée.
II.5. La méthode de travail dite «sur levain dédoublé» était plutôt employée, dans les régions du
Sud de la France. Cette méthode de travail reprend le principe d’utilisation d’ensemencement de pâte
au levain, à l’aide de levain tout-point venant de la pâte précédente avec un apport supplémentaire de
levain venant du levain tout-point de la pâte précédente, ce qui explique le terme «levain dédoublé»
II.6. En Allemagne et dans les pays du seigle en général, le levain a comme fonction l’acidification
calmant les fréquentes trop fortes activités enzymatique des récoltes de cette céréale plus sensible et en
plus soumise à des saisons humides. C’est au point que les mots «acidification - sauerung» et
«fermentation- gärung» se confondent dans les traités pratique de boulangerie allemande. Utiliser le
levain comme «réserve de pâte acide» n’aura pas la même conduite, puisque arrivé à +/- 8 heures de
maturité, le levain s’installe progressivement et toujours plus dans le processus de conservation par
l’acide organique auto-produit. Ainsi avec la méthode dite «levain d’une semaine», un seul levain est
produit pour toute la semaine.
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Ou on utilise un levain ayant plus de maturité (2 jours) et de ce fait on utilise deux levain-chef pour
pratiquer une méthode appelée «en tandem».
II.7. Les avantages nutritifs du levain sont souvent restés dans une diffusion d’information trop
intimiste du fait que le procédé est peu analysé et tombé en désuétude pendant un temps.
Cette longue fermentation
mixte (alcoolique et lactique)
permet une meilleure
dégradation des aliments en
nutriments, un espace de
formation de multiples
molécules participant à la fois
au goût de la mie et à une
meilleure conservation grâce
aux acides produit. Le
transfert des diagrammes de
panification vers des phases
sans pré-pâte et raccourcies
(panification en 2h.30’,
cuisson comprise), la
migration des temps de
pointage (fermentation plus
massive en pâte) vers la
fermentation finale (en pâtons,
l’apprêt) va diminuer les
aspects positifs de la
fermentation dans la
panification. Le levain,
comparativement à des
fermentations fortement
levurées organise une
meilleure dégradation
enzymatique des composants nutritionnels de la farine et apporte une bonne biodisponibilité des
nutriments. L’hydrolyse de l’acide phytique en est l’exemple le plus probant parce que le plus étudié,
mais le levain sait même être un instrument de lutte contre les mycotoxines et peut-être comme les
nitrosamines. Son aspect d’épuration par la baisse du pH a déjà été vu par ailleurs (voir I.5. et I.6.).
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II.8. L’élaboration de panification au levain a bénéficié de beaucoup de recherches fin du siècle passé.
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II.10. On parle dans ce
chapitre de conduite d’un
levain, Certains paramètres
de pilotage de ce type de
fermentation sont cernés
par l’expérience des
boulangers et d’autres
seront étudié et parfois
circonscris par la science.
Les points les plus forts
seront ceux qui sont à la
fois le fruit de l’empirisme
des fournils et l’approche
vérifiée et contrôlée par les
microbiologistes et autres
chercheurs. Le savoir-faire
de la boulangerie perçoit
par sensibilité la globalité
de ces potentialités de
maîtrise ou recherche
d’équilibre entre les divers
productions des microorganismes du levain (force de pousse et acidité). Tandis que la science aura une
connaissance plus partiel, mais plus reproductible et constante. L’approche des paramètres influents a
été vue un peu au point II.8., en émettant une réserve sur la rigueur à avoir pour les effets de la
température. L’identité microbiologique du pied de souche est le premier point sans en être la priorité
absolue, puisqu’on peut le transformer lentement par l’application pendant plus d’une semaine de
rafraîchis différents de ceux qui l’on précédé en termes de température et type de conservation.
La conduite du levain est liée à un nombre de paramètres interdépendants, il est inutile de parler
température sans tenir compte de la durée de fermentation et de la dose d’ensemencement. Comme il
est important de se soucier de la matière première mise en œuvre (un pain de farine de seigle intégral
supportera plus d’acide qu’un pain blanc au froment) ou des paramètres à utiliser pour réveiller le
levain-chef suivant le procédé de fermentation au levain choisi pour vos pains.
Les bactéries lactiques rencontrées dans le levain sont souvent anaérobies strictes = vivent sans air,
tandis que les levures du levain ont les deux facultés anaérobies et aérobies (sans air et avec air), il fort
plausible alors que les pâtes molles, plus aérées, favorisent les levures sur les bactéries. En sachant que
le levain naturel fini son activité ascendante à plus ou moins 8 heures de maturité ou fermentation et
qu’alors la fonction sera plus la conservation (par l’acide) que la fermentation, un long temps de
fermentation paraît bien faire la part belle aux bactéries plus qu’aux levures. Les Allemands appellent
d'ailleurs le second rafraîchi avant le tout-point, le "grundsauer", soit le levain de base ou de fond, c'est
souvent le levain qui «passe la nuit» et qui apporte plus l'acidité nécessaire à la panification du seigle
de farine complète.
Au niveau de la guidance du levain par les températures, on doit tenir plusieurs paramètres
supplémentaires que les traditionnelles températures de la farine et ambiante pour trouver la
température de l’eau de coulage. La température d’un levain laissé à maturité pendant plusieurs heures
est à prendre en compte d’autant plus que la part d’ensemencement sera importante. Si l’on essaye
d’atteindre les 35°C, il faut respecter de manière pointue quasi un protocole où toutes les températures
se maîtrisent (celle de l’atelier et de la farine, et du levain) et où l’on respectent des doses
d’ensemencements et des temps de maturité précis. C’est d’autant plus important que la marge de
température à régler est étroite, on est vite trop chaud (danger de changement de structures des
protéines et potentialité plus forte d’introduction de microorganismes dits pollueurs du levain, des
bacilles provoquant des fermentations pudriques par exemple) et en dessous de 10°C on fragilise plus
les levures du levain dans l’équilibre à avoir entre celles-ci et les bactéries, équilibre qui fait l’identité
de la fermentation au levain.
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III. LA CONSERVATION DU LEVAIN – CHEF.
Dans les autres langues, le levain-chef a souvent une appellation plus filiale ; levain-mère (espagnol
et italien ; pasta madre et parfois en anglais mother-dough). P.J.Malouin au XVIIIème siècle nous
donne la racine du terme utilisé en français «le levain que l’on a tiré de la pâte qui en a été le chef».
D’autres expressions du siècle des lumières diront d’un bout de pâte qui redevient levain-chef après
avoir passé son apprêt, qu’il «est sur le retour». On peut en effet, tout aussi bien dire que l’on
commence par la fin, puisque le début et la fin du processus de panification au levain sont constitués
du même levain-chef. Les paroles de fournil au temps où le levain était la pratique, disaient alors, que
le levain «s’appesanti», «s’affaiblit», devient un «vieux levain». Il faut douze à vingt-quatre heures
pour que la pâte ensemencée au levain naturel redevienne un levain-chef, mais quatre jours de
conservation sans rafraîchi est la limite, décrit l’expérience de l’époque. «On peut y remédier en
renouvelant le levain toutes les douze heures ou du moins tous les jours, ce qui est une bonne pratique
à observer, parce qu’elle en vaut la peine» écrit A.A.Parmentier dans ses conseils aux ménagères en
1.777.
Aujourd’hui l’enceinte frigorifiée et la consistance liquide règle un peu ce souci de présence
quotidienne auprès du levain-chef. Des expériences en conservation hermétique (type
champagnisation) donne de bons résultats à la reprise de la fermentation.
Conserver son levain-chef pour qu’il puisse encore s’appeler levain et être un ferment, demande du
soin. Ou alors, «Si l’on n’a point de levain, il faut en emprunter», mais cela est moins riche en
spécificité, «ordinairement, le levains se prêtent entre voisins» et même «…il y a presque toujours
dans une ville quelque boulanger qui a de la pâte et qui peut en céder». C’est simple et beau comme la
solidarité, «Se passer le levain» signifiait être bon voisin dans le privé et probablement ici entre
boulangers représentait de la confraternité.
Le levain, c’est trop de vie que pour être un acte de vente, on se l’emprunte, se le donne et se le rend.
III.1. La conservation d’un bout de pâte a des limites. Deux paramètres, la température et la durée de
conservation sans rafraîchis sont corollaire. Une fois les huit heures dépassées l’activité fermentaire
est descendante et plus que faible, il faut soit «re-nourrir» le ferment, soit aider la mise en veille par le
froid positif. Pendant les congés, il n’est pas rare que beaucoup de levains deviennent comme des
animaux de compagnie qui doivent rester au domicile, on demande à des amis de s’en occuper. Ou
quelques jours avant la reprise, on va en emprunter chez un(e) bon(ne) éleveu(se)r. Il s’agit de
revivifier le ferment en le ramenant doucement à température ambiante puis le rafraîchir aussi souvent
que nécessaire. Il est préférable d’employer une farine intégrale pour re-nourrir le levain-chef.
Voir proposition de matériel démonstratif 0.2.1.
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III.2. La conservation d’un levain pour une longue durée (des semaines) peut également prendre la
forme séchée comme nous l’avons vu au chapitre I.8. pour les levains séchés utilisés comme
«démarreur ou starter». Il est alors nécessaire d’avoir un bon suivi étalonné parfois sur une quinzaine
de jours. Il faut sécher en évitant de chauffer et sans que l’altération n’apparaisse. Puis après broyage
et/ou émiettement. La conservation se déroule dans ces endroits hermétique, sec et froid, (classique à
toute bonne condition de conservation).
La culture reprend alors après une courte mise à température ambiante et hydratation via les rafraîchis
successifs.
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