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Linternet Ce formidable média offre à une population de masse mondiale le moyen de communiquer en un clic avec les

populations du monde entier, de s’informer en tant réel, de s’instruire et de conclure de transactions sans interlocuteur
physique et sans bouger de chez soi. Les distances et les frontières sont abolies.

Les entreprises ne pouvaient se désintéresser des opportunités offertes par le « World Wide Web » en matière de
développement des échanges. Le commerce sur Internet se développe sans cesse, et la mise en place d’un serveur Web
est devenue un outil de marketing.

De ce fait le réseau Internet ne permet pas seulement d'échanger des informations et d'offrir aux entreprises une vitrine
nouvelle capable de promouvoir leur activité au-delà de leur zone traditionnelle d'influence. Il constitue aussi un nouvel
outil permettant de passer des contrats et de créer ainsi des relations juridiques.

Ces dernières sont régies par les règles spéciales prévues par le Dahir n° 1-07- 129 du 19 kaada 1428 (30 novembre
2007) et intégrées au DOC.

Au sens large, le contrat de vente électronique est un contrat conclu à distance sous forme électronique par lequel un
commerçant ou un prestataire de services propose à un destinataire identifié ou au public un bien, un service ou des
informations contractuelles déterminé moyennant un prix1.

L'analyse de la formation des contrats de vente à distance par voie électronique présente un intérêt à la fois pratique et
théorique.

L'importance théorique du sujet tient au débat que la formation des contrats par voie électronique avait suscité dans la
doctrine et la jurisprudence sur la loi applicable, le lieu et le moment de cette formation. Ce débat relève de la nature même
de l'Internet qui ignore les frontières. Un autre point de débat est l'illusion selon laquelle l'Internet et le commerce
électronique constituent une zone de non droit.

L'intérêt pratique est que le commerce électronique joue un rôle essentiel dans le décollage technologique et constitue ainsi
la suite logique dans l'appropriation des nouvelles technologies de l'information et de la communication. En effet, plusieurs
banques recourent maintenant à l'usage de cartes de crédit permettant à leurs clients d'effectuer des achats en ligne sans
rencontrer physiquement leurs cocontractants.

Le principal souci chez le consommateur est lié aux données personnelles transmises au commerçant, vient ensuite un
souci légitime concernant la sécurité et la protection de la transaction.

Le consommateur a besoin de s’assurer que sa commande sera livrée après avoir commandé et payé, selon les conditions
et les modalités convenues.

L’analyse de ce sujet soulève plusieurs interrogations, alors est-ce que l’absence physique constitue toujours un obstacle
chez les contractants ? Et comment s’assurer que les parties ont la capacité de conclure un contrat à distance ? Et quelles
sont les conditions de validité concernant l’offre et l’acceptation dans un contrat de vente électronique ?

Au niveau des règles de fond, le contrat électronique doit respecter les conditions générales de validité des
contrats (consentement, capacité, cause, objet), mais le contrat électronique présente des particularités
relatives au consentement des parties, c’est-à-dire à l’offre du cybercommerçant et à son acceptation en
ligne
Chapitre 1 : les conditions de formation d’un contrat de vente électronique.

Un contrat électronique est valablement formé doit respecter les quatre conditions classiques de validité de
contrat, qui sont : le consentement, la capacité, l’objet et la cause.

1
Section 1 Les conditions de fond :

Cette partie consiste en l’étude du processus durant lequel la volonté deux ou plusieurs personnes se rencontrent
à travers des réseaux numériques.

1. Le consentement :
En matière contractuelle, Le consentement peut se définir comme la volonté d'engager sa personne ou ses biens,
ou les deux à la fois.

La conclusion de ce type de contrat vente électronique nécessite la réunion de certaines règles, à savoir la
négociation. Les partenaires choisissent le montage contractuel le plus adapté à leurs relations. Enfin, le client et
son fournisseur doivent maitriser l’ensemble des aspects juridiques qui résultent de la dimension internationale de
leur contrat.

a-L’offre eltq

il résulte, du texte de La Loi n° 53-05 que la voie électronique peut être un outil pour émettre des offres
contractuelles. Cependant, le DOC précise que les conditions de sa communication au cocontractant différent
selon l’identité du consommateur qu’il soit final ou professionnel.
En matière de vente l’offre existe si elle précise la chose et le prix émanant du commerçant ou du prestataire de
services doit comporter les mentions obligatoires sur le bien ou service proposé dans
L’Art. 65-4 sinon elle ne vaut qu’une simple publicité.
Pour être considérée comme une offre, ladite offre doit contenir un certain nombre d’information explicitement
énumérées par le DOC.

- L'offre doit comporter, en outre :

 Les principales caractéristiques du bien, du service proposé ou du fonds de commerce concerné ou l'un de
ses éléments
 Les conditions de vente du bien ou du service ou celles de cession du fonds de commerce ou l'un de ses
éléments ;
 Les différentes étapes à suive pour conclure le contrat par voie électronique et notamment les modalités
selon lesquelles les parties se libèrent de leurs obligations réciproques ;
 Les moyens techniques permettant au futur utilisateur, avant la conclusion du contrat, d'identifier les
erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;
 Les langues proposées pour la conclusion du contrat ;
 Les modalités d'archivage du contrat par l'auteur de l'offre et les conditions d'accès au contrat archivé, si la
nature ou l'objet du contrat le justifie ;
 Les moyens de consulter, par voie électronique, les règles professionnelles et commerciales auxquelles
l'auteur de l'offre entend, le cas échéant, se soumettre.
Toute proposition qui ne contient pas l'ensemble des énonciations indiquées au présent article ne peut être
considérée comme une offre et demeure une simple publicité et n'engage pas son auteur
a) L’acceptation électronique :
L’acceptation doit être expresse, précise et ferme.

Elle émane du destinataire de l’offre, elle doit être confirmée et envoyée à l’auteur de l’offre qui doit en accuser
réception « sans délai injustifié » par voie électronique.

L’acceptant sera dès lors irrévocablement lié par l’offre qui lui a été faite, dès la réception de son acceptation par
l’auteur de l’offre ; c’est-à-dire dès que l’acceptation est placée dans la boîte électronique du cyberacheteur.
La conclusion du contrat sous forme électronique n’est valide que si le destinataire de l’offre a eu la possibilité :
- de vérifier le détail de sa commande, son prix total, et de corriger d’éventuelles erreurs,
- de confirmer sa commande pour exprimer son acceptation.

Un simple clic sur le bouton « OK » peut signifier acceptation d’une offre électronique.

La capacité :

La personne qui fait passer sa commande via Internet doit être capable juridiquement, et pour savoir si elle l’est,
il faut l’identifier. C’est la seule mesure possible pour s’assurer si cette personne est capable de réaliser ce genre
de transaction.

Cette condition est régie par L’Art. 210 du Code de la famille qui dispose : « Toute personne ayant atteint l’âge
de majorité jouit de la pleine capacité pour exercer ses droits et assumer ses obligations, à moins qu’un motif
quelconque établi ne lui limite ou ne lui fasse perdre sa capacité ».

Les moyens d’identification de la capacité du demandeur peuvent être établis soit par la délivrance d’un numéro
de carte de crédit soit par la signature électronique qui fait appel à la technologie du chiffrement, laquelle modifie
un message numérique d’une façon particulière pour permettre d’identifier le signataire.

3. L’objet :

L’objet doit être licite et conforme à l’ordre public. Le cybermarchand est obligé de s’assurer que les produits
proposés sont autorisés par les lois nationales.

A cet égard, l’Art. 57 du DOC dispose que sont dans le commerce juridique toutes les choses au sujet desquelles
la loi ne défend pas expressément de contracter.

Le commerce électronique permet l’échange de tout produit matériel sans aucune distinction, mais tout ne peut
être vendu par Internet. Un vendeur va pouvoir mettre en ligne un produit licite dans son pays d’origine mais
considéré comme illicite ou hors commerce dans d’autres pays du monde.

3. La cause :

La cause c’est à dire les raisons qui ont menés les parties à contracter, elle doit être licite et conforme à l’ordre
public et aux bonnes mœurs, selon les dispositions de L’Art. 62 du DOC : les obligations sans cause ou fondée sur
une cause illicite est non avenue.

Section 2 - Les conditions de forme :

L’accord des parties suffit à former le contrat de vente électronique, ce dernier étant un contrat consensuel soumis
au principe de la liberté contractuelle. Aucune forme supplémentaire n’est requise, cependant il y a quelques
manifestations de formalisme et quelques restrictions au principe de l’autonomie de volonté qui résulte de
dispositions légales impératives imposant un certain contenu au contrat, en vue de protéger les parties ou l’une
d’entre elles, généralement la plus faible.

1-L’écrit électronique

L’écrit électronique, sert à la validité d’un acte dans les cas où la loi exige la forme écrite pour qu’un acte soit
valide. D’où, l’écrit doit répondre aux deux conditions suivantes :
- L’identification de l’auteur de l’écrit électronique doit toujours être possible, il faut utiliser un procédé
fiable d’identification garantissant son lieu avec la personne qui l’a émis. Selon l’Art. 417-3 du DOC
- L’intégrité dudit écrit électronique doit être préservée au stade de son établissement et de sa conservation du
Dahir des obligations et des contrats tel que modifié par La Loi n°53-05 susvisée.

2- La signature électronique :
La signature électronique est un mécanisme permettant de garantir l’intégrité d’un document électronique et
d’en authentifier l’auteur. Elle se différencie de la signature écrite par le fait qu’elle n’est pas visuelle, mais
correspond à une suite de caractères. 2

En cas de litige, la méthode de signature électronique est jugée fiable par les tribunaux. Selon l’Art. 417-3 du
DOC, elle doit en premier satisfaire trois conditions :

 Être propre au signataire ;


 Être créée par des moyens que le signataire puisse la garder sous son contrôle exclusif ;
 Garantir, avec l'acte auquel elle s'attache, un lien tel que toute modification ultérieure dudit acte soit
détectable ;

Chapitre 2 : les étapes de formation d’un contrat de vente électronique.

Le cybermarchand doit informer l’acheteur sur les étapes à suivre pour conclure le contrat (comment
sélectionner le produit retenu, les modes de paiement proposés, etc.) et sur les moyens techniques permettant de
corriger les erreurs possibles lors de la saisie des données.

Dans cette section, on va examiner les conditions contractuelles ainsi que le droit de vérification de la
commande faite en ligne par le client par le client.

Section 1 : Les conditions contractuelles ;

Il s’agit des conditions de garantie, des conditions générales de vente, des mentions légales et autres textes
officiels...

Un premier point de menu pourrait consolider toutes les informations importantes. Il faut obligatoirement y
détailler, au minimum, les données suivantes :

- L'identité de l'e-commerçant :
 Le Nom et Prénom de l’e-commerçant ;
 L’e-mail ;
 Le numéro de téléphone ;
 Le lieu de résidence ;
- L’identité de l’entreprise :

2
M SOUAIDI. Droit des affaires au Maroc, collection livre souaidi.com ,5ème édition 2015, p : 177.
Il faut y avoir obligatoirement les informations suivantes :

 Nom commercial de l’entreprise : la dénomination complète.


 L'adresse géographique complète du siège social et commercial, son numéro de téléphone, un numéro de
télécopie (s’il existe) et une adresse de courrier électronique. 

 La description complète des produits ou services vendus ;
 Les frais de livraison éventuels ;
- Les conditions générales de vente :

Ces conditions lient le cybercommerçant à l’acheteur ;

1. Le prix :

Le prix est un élément essentiel et même caractéristique de la vente qui va permettre de distinguer la vente
d’autres contrats translatifs de propriété mais qui n’ont pas de prix comme la donation ou l’échange ou encore
l’apport en société. Le prix s’exprime par une somme d’argent en contrepartie de l’acquisition de la chose.

 Les modes de paiement acceptés :

Précisez les moyens de paiement autorisé, comme :

 Les cartes bancaires ou chèques ;


 Bons d'achat ;
 Bit coin : monnaie virtuelle de type de monnaie cryptographique ;
 Le mode de traitement de la commande :

Le destinataire de l’offre doit avoir eu la possibilité de vérifier le détail de son ordre et son prix et de corriger
d’éventuelles erreurs (Art. 65-5).

L’acceptation de l’offre adressée doit être sans délai injustifié et par voie électronique.

L’exigence d’un formulaire électronique détachable dont on peut y avoir accès pour le remplir et le renvoyer par la
même voie (Art. 65-6).

1. Le délai et le lieu de livraison :


Il est légalement tenu d'indiquer les délais de livraison dans vos conditions générales de vente.

Cette obligation est parfois difficile à respecter s’il existe des produits dont les délais de livraison sont différents,
ou si certains sont façonnés à la demande du client. En pareil cas, il est intéressant d'expliquer que ce délai peut
être différent par produit et que le client aura, tout au long de sa commande, l'information précise du délai de
livraison de chaque produit séparément.

Si les délais sont exprimés en nombre de jours, il est important de préciser s'il s'agit de jours ouvrables ou de
jours calendaires afin d'éviter tout malentendu.

Il est très important aussi de mentionner le lieu où aura la livraison.

Section 2 : La vérification de la commande :

La validation de la commande sur Internet passe par plusieurs étapes :

- La première étape consiste à sélectionner l’objet à acheter, la quantité voulue, et à entrer les coordonnées
personnelles du demandeur tout en indiquant l’identifiant sur le site.
- Une fois cette étape faite, la commande est validée pour une première fois. Avant de passer au paiement, il faut vérifier
les informations fournies et s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur.
La preuve d’une validation d’achat sur Internet :

- La loi oblige les sites de vente en ligne à accuser réception du paiement pour affirmer qu’il a été bel et bien établi et
que la commande est prise en compte. Cette confirmation peut se présenter soit sous forme de courrier que le vendeur
vous fait parvenir à votre adresse électronique, soit d’une page à imprimer qui s’affiche sur le site.3

Les effets

Obg du cybervendeur

Comme tout commerçant, le cybervendeur doit respecter un ensemble d'obligations juridiques. Pour éviter
les litiges avec ses clients, l'e-commerçant doit veiller principalement à rédiger correctement ses conditions
générales de vente.

Toutefois, d'autres aspects juridiques doivent retenir l'attention du vendeur en ligne pour ne pas mettre en
péril son commerce.

Les obligations du cybermarchand :


 Le cybermarchand doit offrir un moyen de paiement sécurisé. En cas de fraude la responsabilité du prestataire est
engagée et le remboursement du cyberconsommateur est assuré
 Il doit s’engager sur la date ou le délai de livraison
 Il doit réparer, remplacer ou rembourser le produit en cas de défaut
 Il doit informer l’acheteur en cas d’indisponibilité du produit, le rembourser ou le remplacer
 Il doit exécuter le contrat dans un délai de 30 jours
La responsabilité du cybermarchand s’exerce de plein droit à l’égard du cyberconsommateur. Elle porte sur la
bonne exécution des obligations résultant du contrat même si ces obligations sont à exécuter par d’autres que le
cybermarchand. Celui-ci ne peut pas prévoir de clause limitant sa responsabilité ou l’exonérant de toute
responsabilité.
Le cybermarchand peut s’exonérer de sa responsabilité en apportant la preuve que l’inexécution du contrat est
imputable soit à l’acheteur, soit au fait insurmontable et imprévisible d’un tiers, soit à un cas de force majeure.
Les obligations du cyberacheteur :
 L’obligation de retirement : le cyberacheteur doit prendre livraison de la chose. S’il ne le fait pas, le
cybermarchand peut refuser d’exécuter ses propres obligations, demander l’exécution forcée de la vente ou demander
la résolution (annulation) de la vente.
 L’obligation de payer : le cyberacheteur doit payer le prix au jour et lieu prévus dans le contrat de vente. Le
règlement s’effectue soit immédiatement, soit de manière différée à la livraison du bien. Le moyen de paiement le
plus utilisé est la carte bancaire, couplée à une solution de cryptage des données. L’internaute donne son numéro de
carte, sa date de validité et un code inscrit au dos de la carte. La transaction est ensuite réalisée si la carte existe et si
elle n’a pas été déclarée comme volée. Le paiement par carte bancaire, sauf utilisation frauduleuse, est irrévocable.
 Les garanties : le professionnel doit garantir un produit conforme à la description initiale et sans défaut. En cas de
problème, l’acheteur a le choix entre la réparation ou le remplacement du bien. L’acheteur non professionnel peut
bénéficier de quatre garanties différentes : la garantie légale de conformité du bien, la garantie légale des vices
cachés, la garantie d’éviction (le cybermarchand doit indemniser l’acheteur au cas où la propriété de la chose serait
reconnue appartenir à un tiers) et la garantie contractuelle (garantie supplémentaire, gratuite ou payante, accordée
par le cybervendeur).

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