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La coopération Maroco-Africaine
✓ Mounir FIKRI
UA : L’Unité africaine
UE : L’Union Européenne
1
Sommaire :
Introduction
Conclusion
2
Introduction :
« Le Maroc ressemble à un arbre dont les racines nourricières plongent dans la terre d’Afrique et
qui reprise grâce à son feuillage bruissant aux vents de l’Europe.1 » Feu Hassan II.
La coopération entre le Maroc et l’Afrique est une volonté politique du Maroc, inscrite au
préambule de la constitution adoptée le 29 juillet 2011, qui affirme l’engagement du Royaume du
Maroc à « consolider les relations de coopération et de solidarité avec les peuples et les pays
d’Afrique, notamment les pays subsaharienne et du sahel ;- intensifier les relations de
coopération… »2. L’orientation déterminée de cette coopération, dirigé vers les pays africains, a
été rappelé par le Roi Mohamed 6 dans son message Royale au sommet de l’Elysée sur la paix et
la sécurité en Afrique, dans lequel il réaffirme que : « nous avons placé l’Afrique au cœur de
notre politique extérieure et avons fait le choix délibéré, naturel et stratégique en faveur d’une
coopération solidaire, sud-sud et triangulaire, qui se traduit par la mise en œuvre de projets
concrets, au bénéfice de plusieurs pays du continent »3.
Historiquement, la première politique africaine du Maroc, s’exprime dès le 5 janvier 1961 4, avec
l’organisation à Casablanca de la première conférence de l’unité africaine. Le Maroc a été actif
dans la création de l’OUA, et l’un des fondateurs de cette organisation5. Par conséquent, le Maroc
a décidé d’adopter une politique étranger ouverte envers les pays africains, basé sur une
coopération solide, la chose qui sera concrétisé par la signature de plusieurs accords de
coopération, notamment avec le Sénégal en 1966, la République démocratique de Congo en 1972,
le Gabon 1974, la Nigeria en 1977, Niger 1982…. En 1984, lors du sommet de Nairobi de l’OUA,
le Maroc a décidé de quitté cette dernière, en protestant l’admission du Front Polisario au sein de
l’organisation panafricaine. Bien qu’il ait quitté l’OUA, le Maroc n’a pas cessé sa coopération
bilatérale avec l’Afrique subsaharienne.
Avec l’accession du Roi Mohammed 6 au trône, le Maroc a adopté une coopération très active
envers les pays africains, basé sur une logique commerciale et économique. Les moyennes mis en
œuvre par le Maroc pour cette nouvelle politique vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne sont :
l’annulation de la dette marocaine pour les pays africains les moins avancés6, l’exonération totale
des droits de douane pour les produits africains à l’entrée au Maroc, la signature d’un grand nombre
1
Le Roi Hassan II, Le Défis, 1976, page 189.
2
Le préambule de la constitution du Royaume du Maroc du 29 juillet 2011
3
Message Royal au sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique, Paris, 6 décembre 2013
4
Jean-Claude Martinez, Le Roi stabilisateur, page 146.
5
L’organisation de l’unité africaine a été créée le 25 mai 1963.
6
Le Roi Mohammed 6, avait décidé, lors du sommet Afrique Europe de 2000, d’annuler l’ensemble des dettes
marocaines pour les PMA.
3
d’accords bilatéraux avec les pays africains, ainsi qu’un rapprochement avec les communautés
économiques et régionales africains. D’autres actions ont été entreprises par le Maroc en faveur
des pays africains tels que l’aide publique au développement, la coopération technique et l’accueil
d’étudiant africains7. Toutes ces démarches entrepris par le Maroc, ont été couronnés par le retour
du Maroc à l’Union africaine le 30 janvier 2017, en décidant de rectifier la politique de la chaise
vide, qui a causé au Maroc des pertes au niveau des relations bilatérales avec les pays africaine et
qui a beaucoup servi les intérêts des adversaires du Maroc.
Dans le cadre de la coopération sud-sud, qui encadre la coopération Maroc-Afrique, quelle est la
place du commerce au sein de cette coopération ?
7
JAWAD KARDOUDI, géopolitique du Maroc, page 49.
4
Partie1 : cadre réglementaire de la coopération Maroc-
Afrique
Dans cette partie, on va traiter le cadre institutionnelle (chapitre1) et l’Etat des lieux de la
coopération entre le Maroc et ses partenaires africains (chapitre2).
Nous allons traiter dans ce chapitre, l’évolution historique du cadre institutionnelle (section1) et
les principaux accords du cadre institutionnel des relations du Maroc avec l’Afrique subsaharienne
(section2).
8
L’institut Royale des études stratégique, les relations Maroc-Afrique : les voies d’une stratégie globale et rénovée,
page15.
5
Paragraphe3 : troisième phase
Sous le règne de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, la politique africaine du Maroc a évolué vers
une troisième phase marquée par une nouvelle approche de coopération, tout en consolidant les
acquis du passé. Celle-ci se distingue notamment par :
• Un intérêt croissant accordé au secteur économique dans les relations du Maroc avec les
pays de l’Afrique subsaharienne. Les nombreuses visites Royales effectuées dans diffé-
rents pays africains témoignent de cette tendance et ont permis la signature de 400 accords
en une décennie avec plus de 40 pays.
• L’accent mis par le Maroc sur le développer de véritables relations de partenariats sus-
ceptibles de servir au mieux les objectifs de développement réciproque des deux parties.
L’association du secteur privé à la réalisation de cette nouvelle politique.
• Les relations avec l’Afrique se fondent davantage sur le facteur économique. Cette ten-
dance qui est en phase avec l’évolution en cours dans de nombreux pays africains, car, avec
l’évolution de la gouvernance dans ces pays et les possibilités d’alternance qu’elle offre,
la politique africaine du Maroc gagnerait à être fondée sur des bases durables indépen-
dantes des conjonctures politiques.
• Les accords négociés récemment portent à la fois sur le commerce et l’investissement. Une
tendance conforme à l’évolution récente, au niveau mondial, des accords économiques
entre les différents partenaires.
• Le Maroc s’oriente dans les négociations avec l’Afrique Subsaharienne vers la conclusion
d’accords régionaux. Une telle démarche permettrait d’accéder directement aux marchés
régionaux et d’éviter ainsi l’inconvénient de l’étroitesse des marchés nationaux.
6
Section2 : principaux accords du cadre institutionnel des relations du Maroc
avec l’Afrique subsaharienne
La coopération9 économique et commerciale bilatérale a toujours constitué un levier d’action
important de la stratégie du Maroc à l’égard de l’Afrique subsaharienne. Le Maroc a développé
dès les années 60, au lendemain de l’indépendance d’un grand nombre de pays africains, un
important maillage d’accords de coopération bilatéraux avec ces pays, via la formulation d’un
cadre réglementaire approprié.
Les relations économiques entre le Maroc et les pays africains sont régies par un cadre juridique
de plus de 500 accords de coopération. Elles se distinguent par une implication du secteur privé
dans les différentes initiatives gouvernementales en direction du continent.
Nous allons traiter dans cette section les accords bilatéraux (paragraphe1) et les accords à
caractère régional (paragraphe2).
Il s’agit de trois types d’accords : les conventions classiques fondées sur la clause de la nation la
plus favorisée (NPF) ; les conventions commerciales de type préférentiel ainsi que l’accord relatif
au système global de préférences commerciales.
9
Direction des études et prévisions financière, « relations Maroc-Afrique : l’ambition d’une nouvelle frontière »,
page 4
10
Les APPI signés par le Maroc accordent aux investisseurs des pays partenaires le traitement national, la clause de
la nation la plus favorisée et un traitement juste et équitable. Ils garantissent la convertibilité monétaire intégrale pour
les opérations en capital, le libre transfert des bénéfices et le libre rapatriement des capitaux investis.
Ce type de convention traite notamment des droits des ressortissants et des droits reconnus aux étrangers en ce qui
concernent l'exercice des professions libérales et commerciales, leur statut en matière fiscale et leur participation aux
activités de l'Etat (marchés publics, concessions, autorisations administratives).
7
• Les conventions classiques fondées sur la clause de la nation la plus favorisée :
Le Maroc a conclu avec les pays de l’Afrique subsaharienne 14 accords commerciaux bilatéraux
de type nation la plus favorisée (NPF), dont 8 pays d’Afrique de l’Ouest et 6 pays d’Afrique
Centrale.
Angola 23-10-1989
Bénin 07-03-1991
Burkina Faso 29-06-1996
Cameroun 15-04-1987
République Centre Africaine 26-06-1986
Congo 18-09-1996
Côte d’Ivoire 22-9-1973/ Protocole additionnel : 16-12-
1980
Gabon 06-11-1974
Guinée 12-04-1997
Guinée Équatoriale 12-09-1986
Mali 17-9-1987
Niger 7-11-1982
Nigeria 4-4-1977
Soudan 9-9-1998
Tchad 4-12-1997
Source : Ministère du Commerce Extérieur
Le Maroc a conclu des accords commerciaux et tarifaires avec certains pays de l’Afrique
subsaharienne qui prévoient l’octroi de préférences tarifaires réciproques pour certains produits.
Des conditions liées aux règles d’origine ont été retenues pour permettre la réduction des droits
d´importation ou l´exonération totale de ces droits, et même parfois de certaines taxes d'effet
équivalent (Guinée, Tchad, Sénégal). Les dispositions de ces accords prévoient aussi des avantages
fiscaux dans le cas où "la règle du transport direct'' est respectée. Ainsi, le transit d'un produit par
un territoire tiers ne permet pas au pays concerné de bénéficier du régime préférentiel.
8
Maroc-Afrique subsaharienne : conventions commerciales préférentielles
Les accords signés avec les pays de l’Afrique Subsaharienne portent également sur les
investissements. L’objectif recherché étant de promouvoir les investissements réciproques et
d’éviter les doubles impositions. A ce titre, plusieurs accords de promotion et de protection des
investissements ont été signés avec différents pays d’Afrique Subsaharienne.
Le Maroc a signé plusieurs accords relatifs à l’investissement avec les pays africains. Toutefois,
seuls sont entrés en vigueur, les accords de promotion et de protection réciproque des
investissements (APPI) conclus avec le Gabon, la Mauritanie et le Soudan.
9
Guinée Conakry 02/05/2002
Guinée Équatoriale 05/07/2005
Mauritanie Nouakchott, le 13/06/2000
Sénégal 18/02/2001 et 15/11/2006
Soudan Khartoum, le 23/02/1999
Tchad Rabat, le 04/12/1997 (Le Maroc a ratifié
l’accord 30/08/2001)
Source : Direction des investissements
Le volet commercial de l’accord prévoit, pour certains produits, outre le traitement de la NPF, des
exonérations totales ou des réductions de droit de douane et taxes pouvant atteindre jusqu’à 50%.
Les préférences tarifaires ne s’appliquent pas toutefois aux produits fabriqués dans les zones
franches. De son côté, la promotion des investissements occupe une place centrale au niveau de
cet accord. Les deux parties s’engagent à mettre notamment en place les conditions favorables à
la réalisation des investissements croisés.
Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que des négociations sont actuellement en cours entre le Maroc
et la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, pour la conclusion d’un accord
de libre-échange.
11
L’institut Royale des études stratégique, les relations Maroc-Afrique : les voies d’une stratégie globale et rénovée,
page 20
12
Un projet d’accord de commerce et d’investissement avec l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de
l’Ouest (UEMOA).
10
Chapitre2 : Etat des lieux de la coopération entre le Maroc et ses partenaires
africains
Le partenariat sud-sud13 entre le Maroc14 et ses partenaires africains revêt un caractère
multidimensionnel, et couvre les volets politique, économique, social et culturel, mais Demeure
largement sous exploité.
Dans ce chapitre nous allons traiter Etat des lieux de la coopération entre le Maroc et l’Afrique au
niveau politique et économique (section1) et au niveau social et culturel (section2).
Section1 : au niveau politique et économique
En effet, Le Maroc a pris part à plusieurs initiatives en faveur des pays africains sur les plans
politiques (paragraphe1) et économiques (paragraphe2).
Paragraphe1 : sur le plan politique
La première initiative de coopération politique du Maroc avec ses partenaires africains a eu
lieu en 2000, au Caire, lors du premier Sommet Afrique-Europe, à travers l’annulation des
dettes de plusieurs pays africains, et l’ouverture des frontières marocaines à leurs produits
d’exportation.
Le Maroc joue également un rôle prépondérant dans la coopération tripartite 15 de part sa
position de membre non permanent de l’ONU lui permettant de rapporter des financements à
plusieurs projets de développement en Afrique.
Paragraphe2 : sur le plan économique
Il est à souligner que plus de 500 accords de coopération ont été signés avec plus de quarante pays
d’Afrique, dans le cadre de partenariats avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique
Centrale (CEMAC).
13
Depuis deux décennies, La coopération sud-sud se trouve au cœur de la politique étrangère marocaine. La
dynamique des économies africaines prend toute son importance. La vision du Royaume telle que portée par sa
majesté le roi, inscrivant dans un schéma construit autour des notions de développement durable, de
solidarité sud-sud renforcée et de fortes dimensions humaines et sociales. Le retour du royaume à l’union
Africaine renforce cette coopération. Néanmoins, le potentiel de développement de ce partenariat reste
significativement faible. Bien que le Maroc est premier investisseur africain dans les zones de la
communauté économique et monétaire de Afrique centrale et de l’Afrique de l’ouest, nous demeurons au
45ème rang de partenariat commercial avec l’Afrique subsaharienne. D’où la nécessité de résorber les
contraintes structurelles institutionnelles, politiques, logistiques et culturelles pour aboutir à des relations de
coopération plus dynamiques
14
AIBOUD & SLAOUI, la coopération sud-sud entre le Maroc et ses partenaires Africains, page 132.
15
Les programmes de coopération mis en œuvre sur le plan bilatéral, le Maroc a initié une coopération triangulaire
riche et diversifiée avec de nombreux pays africains. Cette coopération est fondée sur un véritable partenariat et une
solidarité effective. Elle présente de nombreux avantages et permet de faire bénéficier les pays africains de
l’expertise marocaine. La coopération tripartite permet de disposer de financements supplémentaires grâce à la
participation des bailleurs de Fonds internationaux
11
Deux principales mesures de facilitation ont fait l’objet du processus de réformes, à savoir d’une
part, la libéralisation de l’investissement à l’étranger dans la limite de 100 millions de dirhams par
an pour l’Afrique, et la création d’un fond de 200 millions de dirhams afin de renforcer
la présence des opérateurs privés marocains sur le marché africain.
D’autre part, le Maroc accorde environ 300 millions de dollars par an à ses amis africains au titre
de l’aide publique au développement (APD), soit 10% de la totalité de ses échanges avec l
‘Afrique.
De point de vue économique, le Maroc est le deuxième investisseur africain en Afrique et le
premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest, mais demeure au 45ème rang de partenariat
commercial avec l’Afrique subsaharienne, derrière l’Algérie (41ème) et la Tunisie (38ème). Alors
que la chine est premier partenaire commercial du continent africain avec 200 milliards de dollars
d’échanges commerciaux en 2012.
L’insertion récente du royaume dans l’union africaine est un atout majeur qui renforce notre
position mais aussi notre responsabilité au sein du continent.
12
Nous sommes les premiers parmi les pays africains francophones à accueillir les étudiants
subsahariens et les deuxièmes après l’Afrique du Sud si on considère l’ensemble du continent.
Nous recensons 7000 étudiants subsahariens annuellement, mais ce chiffre ne représente que 2%
de la totalité des étudiants africains mobiles. Ces derniers étant les deuxièmes plus mobiles
du monde.
Il convient de souligner que 350 places sont réservées aux étudiants africains dans l’ensemble des
cités universitaires marocaines, sans compter la Cité Universitaire Internationale dédiée aux
étudiants non marocains qui compte plus 850 places.
Le Maroc a également participé au développement de compétences de la ressource humaine
subsaharienne dans plusieurs domaines. Le centre de formation des imams maliens de Rabat, d’une
enveloppe de 3 millions d’euros, a contribué à la formation de 500 imams maliens en 2014, en
disposant des formations en sciences islamiques, informatiques, de communication et
astrologiques.
13
Conclusion de la première partie :
Des efforts sont à fournir notamment aux niveaux économique et culturel, afin de développer ce
partenariat.
14
Partie II : la coopération commerciale MAROCO-
AFRICAINE
كثاني أكبر مستثمر إفريقي بالقارة وشجعت، كما خصصت المملكة المغربية ثلثي استثماراتها األجنبية المباشرة إلفريقيا..."
وباعتباره عضوا ُم َوقِّ ًعا.القطاع الخاص المغربي على إنشاء مشاريع بإفريقيا ونقل التكنولوجيا ومواكبة االقتصادات اإلفريقية
، يبقى المغرب مقتنعا بأن هذه االتفاقية ستفتح آفاقا واعدة لالقتصادات اإلفريقية،على اتفاقية إنشاء منطقة التجارة الحرة اإلفريقية
" 16.جاعلة من القارة أكبر أسواق التجارة الحرة في العالم
Dans cette partie nous allons traiter dans un premier temps les échanges commerciaux entre le
Maroc et l’Afrique (chapitre 1), ensuite, l’évolution des échanges commerciaux entre le Maroc et
les partenaires africains (chapitre 2).
16
للجمعية العامة لألمم المتحدة74 كلمة المملكة المغربية التي ألقاها رئيس الحكومة أمام الدورة
15
Chapitre I : Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique
L’Afrique constitue pour le Maroc un marché à fort potentiel, pleine d’opportunités à saisir et un
marché d’une croissance considérable. Vu cette situation, le Maroc, au cours de ces dix dernières
années, a entrepris un certain nombre de réformes afin de réussir son intégration dans l’économie
intra-africaine17. En effet, les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays d’Afrique dégagent
un solde excédentaire de 11,9 Milliards de DHS en 2016 au lieu de 1,3 Milliards de DHS en
200818. Il faut noter que les pays de l’Afrique de l’ouest sont les principaux marchés à l’exportation
pour le Maroc.
Dans ce chapitre nous allons traiter dans un premier temps les partenaires africains du Maroc dans
le cadre de la coopération commerciale (section 1), ensuite, l’analyse de la structure du commerce
entre le Maroc et l’Afrique (section 2).
- Etendre la présence marocaine sur le plan économique, notamment dans les pays riches en
sources naturelles et les pays à haut potentiel économique et financier.
En se basant sur ces objectifs, tracés par la stratégie marocaine, pour désigner les principaux
partenaires, nous pouvons classer les pays africains selon le classement suivant20 :
17
Le commerce intra-africain se situe environ 12%, très en deca du commerce inter-régional en Europe, en
Amérique du Nord avec 60% et 40%.
18
Ministère de l’Economie et des Finances : Département des Statistiques des Echanges Extérieurs, Echanges
Maroc-Afrique Subsaharienne, page 2.
19
L’approvisionnement est une technique ou méthode permettant de livrer à un tiers un bien ou un service. On
distingue généralement :
- Flux administrative : nécessaire à l’envoi et à la réception de donnés, ordres et factures
- Flux physique : c’est l’art d’acheminer le bien vers le demandeur par bateaux, avion, camion ou chemin de fer.
20
L’institut Royale des études stratégique, les relations Maroc-Afrique : les voies d’une stratégie globale et rénovée,
page 88.
16
- Les pays riches en ressources énergétiques : Gabon, Nigeria, Tchad, Angola,
Cameron.
- Les pays riches en ressources autres qu’énergétiques : Cote d’ivoire, Guinée, Zambie,
Namibie.
Généralement les exportations du Maroc envers ces pays partenaires, sont constituées des produits
alimentaires, demi-produits, fils et câbles pour l’électricité produits de confections…. .
D’après la lecture de ce tableau, nous pouvons déduire que L’Afrique de l’ouest est la première
destination des exportations marocaines. Cette région a notamment accueilli en 2014 environ
50,8% de ces exportations, soit l’équivalent de 1,04 Millions de dollars22.
21
Ministère de l’Economie et des Finances : Département des Statistiques des Echanges Extérieurs, Echanges
Maroc-Afrique Subsaharienne, page 3, Rabat 2017.
22
Rim BERAHAB, structure des échanges entre le Maroc et l’Afrique une analyse de la spécialisation du commerce,
OCP Policy center, juillet 2016, page 13. (Consulté en ligne le 12-11-2019),
https://www.policycenter.ma/sites/default/files/OCPPC-RP1607v2.pdf.
17
Le progrès rapide des exportations vers les pays de l’Afrique de l’ouest, plus particulièrement le
Sénégal, Mauritanie, Gabon, Mali et la Cote d’ivoire, peut être expliqué par le développement
remarquable des relations commerciales entre le Maroc et les pays de cette région 23, ce
développement s’est traduit par la présence des entreprises Marocains dans l’Afrique, surtout les
entreprises privés comme ONA, AttijariwafaBank, COMANAV, Groupe ADDOHA ( présents
dans 7 pays d’Afrique subsaharienne).
La signature de plusieurs accords bilatéraux avec les pays de l’Afrique de l’ouest, portant un volet
commercial, à jouer un rôle prépondérant dans la promotion des exportations du Maroc envers ces
pays. Ces accords prennent la forme d’accords fondés sur la nation la plus favorisé (cote d’ivoire,
Nigeria, Mali et Niger), ou encore de conventions commerciales de type préférentielles (le
Sénégal)24. Cependant, plusieurs de ces accords ne sont pas encore entrés en vigueur. Surtout les
conventions multilatérales telles le projet d’accord de commerce et d’investissement avec l’Union
Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) paraphé en 2008. D’autres sont
encore en cours de négociation telle la mise en place progressive de zones de libre-échange avec
la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté
économique et monétaire des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC).
S’agissant des importations marocaines en prévenance des pays d’Afrique subsaharienne, les
principaux fournisseurs du Maroc sont ceux qui font partie des pays disposant des ressources
énergétiques, dont la Nigeria avec laquelle le Maroc a signé un accord sur un tracé on shore qui
longe la cote. La structure de l’importation africaine vers le Maroc, montre le poids des produits
énergétiques avec 52%, suivi des produits alimentaires avec 45%.
Il convient de préciser que la structure des échanges entre le Maroc et l’Afrique, au niveau des
importations, n’a pas connu de modifications durant les deux dernières décennies et concentre
toujours sur les mêmes produits.
23
ABDELHAK JANATI-IDRISSI, « LES INVESTISSEMENTS ET INVESTISSEURS MAROCAINS EN
AFRIQUE », la coopération Maroc-Africaine, série colloque, 2010, page 191.
24
L’accord commercial MAROCO-SENEGALAIS, signé le 13/02/1963.
18
Chapitre II : l’évolution des échanges commerciaux entre le Maroc et les
partenaires africains
Dans ce chapitre nous allons traiter le courant d’échanges entre le Maroc et ses partenaires africains
(section 1), ensuite
Toutefois, le commerce bilatéral entre les deux partenaires demeure faible par rapport à son
potentiel. Le commerce entre eux se situe à un niveau inférieur à ce que laisse supposer les
opportunités du commerce qui existent entre eux. Les exportations des deux partenaires se
concentrent sur les produits les moins dynamiques de la demande mondiale.
Selon le FMI, le droits de douane, en Afrique, sont les plus élevé avec 20% en moyenne27.
les mesures non-tarifaires, comme par exemple, les certificats d’importations, les contrôles qualité
imposés parfois aux importations de manière discriminatoire et la multiplicité des régimes fiscaux
entre les pays, sont de nature à augmenter les coûts de transaction afférents aux échanges extérieurs
25
Direction des études et prévisions financière, « relations Maroc-Afrique : l’ambition d’une nouvelle frontière »,
Page 15. (Consulté en ligne le 12-11-2019), https://asmex.org/wp-content/uploads/2018/12/Relations-Maroc-
Afrique_vd.pdf.
26
https://www.policycenter.ma/publications/relations-entre-le-maroc-et-l%E2%80%99afrique-subsaharienne-quels-
potentiels-pour-le-commerce.
27
Jawad KERDOUDI, géopolitique du Maroc, page 49.
19
et ont, en conséquence, un effet négatif sur la compétitivité des industries nationales et sur le
volume des échanges. Outre les facteurs non-tarifaires, des problèmes structurels liés notamment
à l’infrastructure des transports limitent l’expansion des relations commerciales entre le Maroc et
ses partenaires africains. L’absence quasi totale de lignes directes de transport terrestre ou
maritime, génère des surcoûts et limite incontestablement la compétitivité-prix des produits
échangés.
Le Maroc peut, dans ses relations commerciales avec l’Afrique, saisir les opportunités suivantes :
- Développer les liens économiques avec l’Afrique de l’est et le Nigeria, qui génèrera, selon
le centre d’étude McKinsey, 15% de la croissance des dépenses de consommation du
continent d’ici 2025 et 23% des dépenses des entreprises en Afrique.
- Investir dans les projets avicoles (toutes les sortes d’élevage d’oiseaux ou de volaille), au
niveau des pays africains en mettant en place des unités d’accouvage et des unités de
production d’aliment.
28
En 2016 le Ministère de l’industrie et des entreprises a conclu 9 contrats d’investissement dans l’industrie
automobile, pour un montant total de 441 millions de DHS.
29
Théa olivier, « AFRIQUE : Les trois opportunités économiques pour le Maroc selon McKinsey », TELQUEL,
(consulté en ligne le 12-11-2019), https://telquel.ma/2016/12/19/les-3-opportunites-economiques-africaines-maroc-
selon-mckinsey_1527786/?utm_source=tq&utm_medium=normal_post.
20
Paragraphe 2 : les conditions de renforcement du positionnement du Maroc en Afrique
En Afrique subsaharienne, de nombreuses infrastructures sont nécessaires pour cesser l’isolement
des zones défavorisées et accroître les échanges économiques. Les infrastructures ont un double
rôle en faveur du développement :
- Elles entrent dans les facteurs de production : fourniture d’énergie, transports des biens et
des personnes, communications, La diminution de leur coût et le niveau des services sont
déterminants pour la croissance économique.
- Elles portent sur des services de base dont certains sont considérés comme des droits
fondamentaux (l’accès à l’eau et à l’assainissement), tandis que les autres infrastructures
(énergie, transport, télécoms etc.) contribuent, indirectement au moins, à réduire la
pauvreté. La réalisation d’infrastructures de base constitue une forme efficace de réduction
des inégalités30.
30
Direction des études et des prévisions financières, « Point sur les relations du Maroc avec les pays de l’Afrique
subsaharienne », page 12. (Consulté en ligne le 14/11/2019),
https://www.finances.gov.ma/Docs/depf/2008/2781_maroc_afrique.pdf
21
Conclusion de la 2éme partie :
En conclusion, au cours de cette partie, nous avons essayé de faire une sorte d’analyse à cette
coopération commerciale qui lie le Maroc avec ses partenaires africains. A travers cette analyse,
nous pouvons déduire que le volume des échanges commerciaux, entre les deux partenaires, reste
relativement faible et concentré surtout sur les produits moins dynamiques. La coopération entre
les deux partenaires est caractérisée par un déséquilibre marquant, la plupart des échanges
commerciaux s’effectuent avec l’Afrique de l’ouest, toute en marginalisant les autres régions de
l’Afrique. Cette coopération, malgré sa progression pendant ces deux dernières décennies, n’a pas
encore réussie à atteindre les aspirations des deux partenaires.
22
Conclusion :
En conclusion, au cours de cette étude, nous avons essayé de décrire le cadre réglementaire de la
coopération qui lie le Maroc et l’Afrique, et d’analyser la coopération commerciale Maroc-
africaine.
A cet égard, nous avons met le point sur les accords liant les deux partenaires, en montrant leurs
natures, et leurs impacts sur l’évolution et le développement de la coopération Maroc-Afrique.
Quant à la coopération commerciale, entre les deux partenaires, nous avons essayé d’analyser les
échanges commerciaux et leur évolution. Le volume des échanges entre les deux partenaires reste
relativement faible, par rapport à son potentiel. Ainsi que, cette coopération reste entaché par un
déséquilibre, la plupart des échanges restent concentrer dans la zone Maroc-Afrique de l’ouest,
toute en marginalisant les autres régions de l’Afrique.
Afin d’élargir sa position et sa part du marché en Afrique, le Maroc dispose de nombreux atouts,
dont il peut en profiter, notamment le caractère diversifié de l’économie marocaine et l’importance
de l’expertise acquise dans de nombreux domaines socio-économiques, l’adhésion à plusieurs
accords de libre-échange avec des pays à niveau différent et la position privilégiée du Maroc grâce
à son statut avancé avec l’UE, peuvent jouer un rôle important dans ce sens. Tous ces atouts,
doivent être exploités pour renforcer les faiblesses frappant la relation commerciale entre le Maroc
et l’Afrique, surtout la faiblesse de l’offre exportable et des contraintes financières qui constituent
des obstacles pour le développement rapide de la coopération entre les deux partenaires.
La coopération Maroco-Aficaine est un corps dont la coopération commerciale constitue une partie
sensible et importante dans sa composition. C’est pour cela, qu’il faut la renforcer, la développer
et la promouvoir dans la mesure où il servi, plus au moins, les autres volets de la coopération
(technique, scientifique…).
23
Bibliographe :
❖ Ouvrages généraux :
- Brahim Fassi FIHRI, Amine Amara, Soraya OULAD BENCHIBA, Houssam KHATTAB,
Talal SALAHDINE, Le Maroc en Afrique « La voie Royale », Institut AMADEUS, Rabat,
Maroc, 2015, 244p.
- Rim BERABEH, « structure des échanges entre le Maroc et l’Afrique : une spécialisation
du commerce. », OCP Policy Center, juillet 2016.
(https://www.policycenter.ma/sites/default/files/OCPPC-RP1607v2.pdf.)
- Direction des études et des prévisions financières, « Point sur les relations du Maroc avec
les pays de l’Afrique subsaharienne », octobre 2008,
(https://www.finances.gov.ma/Docs/depf/2008/2781_maroc_afrique.pdf)
- Théa olivier, « AFRIQUE : Les trois opportunités économiques pour le Maroc selon
McKinsey », TELQUEL, (consulté en ligne le 12-11-2019)
https://telquel.ma/2016/12/19/les-3-opportunites-economiques-africaines-maroc-
selonmckinsey_1527786/?utm_source=tq&utm_medium=normal_post
❖ Textes de lois :
24
Table de matières :
Sommaire : ..................................................................................................................................... 2
Introduction : ................................................................................................................................. 3
Chapitre2 : Etat des lieux de la coopération entre le Maroc et ses partenaires africains . 11
25
Partie II : la coopération commerciale MAROCO-AFRICAINE .......................................... 15
Conclusion : ................................................................................................................................. 23
Bibliographe : .............................................................................................................................. 24
26