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La Gestion

Fiscale

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Le PLAN
Introduction
1. Gestion fiscale de l’entreprise Marocaine
(1) Principe de la liberté de gestion

(2) Principe de non-immixtion

(3) Fraude et évasion fiscale

(4) Erreur comptable et décision de gestion

2. Formes d’optimisation fiscale


(1) Identification des options fiscales prévues

par la loi fiscale Marocaine


(2) Exposé des différents cas possibles

d’optimisation fiscale
(3) Choix de gestion et optimisation fiscale

3. Limites de l’optimisation fiscale


(1) La notion d’abus de droit
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(2) Le mode d’application de la loi fiscale
(3) Optimisation fiscale et rapports de

l’administration fiscale avec l’entreprise


(4) La prescription fiscale

Conclusion

Introduction :

L’optimisation de la fiscalité c’est la


transformation de cette dernière en une variable
active de stratégie, dans ce cadre l’entreprise
sera amenée à identifier l’ensemble des options
prévues par les lois fiscales et celles retenues par
elle après avoir procédé à l’évaluation de leurs
conséquences.
Mais quelle démarche doit-elle suivre et sur
quelle base juridique pourrait-elle s’appuyer ?
Toute entreprise peut faire des choix fiscaux qui
l’avantagent en toute légalité. Ainsi des choix
fiscaux mis en œuvre par l’entreprise peuvent
avoir pour objectifs la maitrise et la réduction de
sa charge fiscale. Toutefois, ces objectifs ne
doivent pas dépasser la limite de la légalité.

1. Principes liés à la liberté de gestion

1.1. Notion de liberté de gestion


Le résultat imposable est calculé à partir des
bases comptables rectifiées.

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L’administration fiscale vérifie l’exactitude de ce
résultat mais ne peut se prononcer sur la qualité
de la gestion adoptée par le chef d’entreprise :
c’est le principe de la liberté de gestion .
Ainsi, l’administration fiscale ne peut pas
reprocher à une entreprise d’avoir en recours à
l’emprunt alors que les fonds propres auraient
été suffisants .
La gestion fiscale consiste, en général, à
optimiser la situation fiscale du contribuable .
Dans cette perspective, la décision est un
instrument de gestion fiscale lorsque l’opération
est décidée ou accomplie dans ce but
d’optimisation de la charge fiscale du
contribuable .

1.2 Etendue de la liberté de gestion fiscale

Dans le cadre de la liberté de gestion reconnue


principalement à l’entreprise, elle a le droit de
diminuer se charge fiscale en évitant de crée la
matière imposable, c’est-à-dire que le
contribuable a la possibilité d’être dans les
situations de réaliser une perte ou de réaliser un
bénéfice .
A côté du droit de crée ou non la matière
imposable, la liberté de gestion emporte aussi le
droit d’opter pour la situation le moins imposée.
Ce droit permet d’abord au gestionnaire
d’exploiter l’activité imposable dans le cadre

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juridique de son choix , mais d’une façon plus
générale , il lui permet d’opposer à
l’administration fiscale toute décision de gestion .

Le Chef d’entreprise est seul juge du choix de la


politique de son choix de la politique de
financement de son entreprise : par exemple : il
peut recourir à l’emprunt et, dans ce cas, déduire
les intérêts même si les fonds propres
apparaissent suffisants .

Caution fournie à un tiers sans nécessité


commerciale ;
- Cession de biens à des associés pour un prix
inférieur à leur valeur réelle .

- Remise de dette ou abandon de créance ( par


exemple, abandon de loyers ou de commissions )
pour des motifs étrangers à l’intérêts de
l’exploitation ;

- Mise à disposition gratuite de biens ou de


personnels ( CE 30-9-87, n°50157 ) ou prise en
charge de frais incombant à des tiers ( CE 27-11-
86 , n° 37203 ) ;

- Réduction ou dispense d’intérêts non motivée


par l’intérêts de l’exploitation . Le caractère
d’acte de gestion anormal est généralement
présumé pour les réductions ou dispenses

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consenties à des associés, il en va différemment
lorsqu’elles sont faites à des filiales françaises,
ou à des tiers ;

- Dépenses exagérées, quelle qu’en soit la


nature ( achats de marchandises à un prix
excessif , rémunérations, redevances, etc.. ) ;

En revanche, sont notamment considérés comme


normaux les actes de gestion suivants :

- Prêts accordé à une entreprise


juridiquement étrangère lorsque le taux
d’intérêts réclamé
n’est pas inférieur à celui qui pourrait être
obtenu dans des conditions analogues
sur la le marche bancaire ;

- garantie contre les risques de pertes en


capital accordé par un gestionnaire de
portefeuilles à ses clients pendant les premières
années de son activité. Toutefois,
si des pertes subies, il prend un risque
excédant ceux qu’un chef d’entreprise
peut assumer pour améliorer son
exploitation ;
- Souscription à la demande de la banque, en
garantie d’une ligne de
découvert,d’une assurance décès sur la tête
du dirigeants de l’entreprise,

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même lorsque les membres de la famille de
l’intéresse sont désignés comme
bénéficiaires subsidiaires du capital décès

3 . Fraude et évasion fiscales


3.1 Etudes de la fraude et de l’évasion fiscales

La fraude fiscale (58) est définie comme : « une


violation directe et volontaire de la loi fiscale .
c’est une soustraction frauduleuse ou une
tentation de se soustraire frauduleusement à
l’établissement ou au paiement total ou partiel
de l’impôt .

La fraude est différente de l’erreur comptable qui


peut porter sur un calcul erroné d’amortissement
; par exemple, qui laisse supposer la bonne foi du
contribuable .

3.2. Pénalisation de la fraude fiscale

Jusqu'à l’entrée en vigueur des nouvelles


dispositions tendant à considérer la fraude fiscale
comme une infraction passible de sanctions
pénales, la législation fiscale marocaine ne
prévoyait en la matière, que des sanctions
purement pécuniaires.

La loi les punit ainsi , indépendamment des


sanctions fiscales édictées par la légalisation en
vigueur, d’une amende de 5 000 à 50 000 DH et
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ce n’est qu’en cas de récidive que le
contrevenant est puni, en sus de ladite amende,
d’une peine d’emprisonnement de 1 à 3 mois .
cette récidive doit avoir lieu avant l’expiration
d’un de cinq ans qui suit un jugement de
condamnation à l’amende précitée ayant acquis
l’autorité de la chose jugée .

Formes d’optimisation fiscale

4.Erreur comptable de décision de gestion

Les erreurs comptables et les décisions de


gestion peuvent exister dans la comptabilité de
toute entreprise .

En effet, l’existence d’un système déclaratif pour


le recouvrement des impôts et des taxes entraîne
divers conséquence pour l’administration fiscale
notamment le possibilité pour le contribuable de
commettre des erreurs .

Cependant, il est important de faire le distinction


entre la réalisation d’une erreur comptable et le
pratique d’une décision de gestion .

L’administration fiscale française a reconnu au


contribuable un droit à l’erreur par lequel il peut
réclamer la correction de ses propres erreurs .
Ainsi l’erreur peut faire l’objet d’une rectification

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à l’initiative l’ administration fiscale comme à
celle du contribuable

En l’absence de jurisprudence fiscale marocaine ,


nous pensons que la jurisprudence fiscale
française pourrait être transposée au Maroc .

1. Identification des options fiscales prévues


par les lois fiscales marocaines et évaluation des
conséquences de celles retenues par l’entreprise
1.1 Identification des options fiscales prévues par
les lois fiscales marocains

1.1.2 En matière d’IR

Dans ce cadre, il y a lieu de citer les possibilités


suivantes :

• Le choix de la zone de location de l’entreprise


;
• Le choix du régime d’impresition de les
régimes suivants : régime du résultat net
simplifié , régime net réel et régime du bénéfice
forfaitaires ,

• L’adhésion ou non à une centre de gestion


agrée ;

• Le choix entre l’inscription au bilan ou


maintien dans le patrimoine privé d’éléments tels
que les immeubles , les titres , les detets … ;
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• L’option pour l’IS par les sociétés de
personnes soumises à l’IGR ;

• ..

1.1.3 En matière d’IS

Dans ce cadre , nous retenons les possibilités


suivantes :

• le choix de la zone de localisation de


l’entreprise
• l’option pour l’imposition forfaitaire au taux
réduit de l’IS de 8°/°. Offerte aux sociétés
étrangères ;
• l’option pour le régime de faveur en cas de
fusion de sociétés ;
• l’option pour le non paiement de certains
acomptes sur IS ;
• l’option pour l’IS par les sociétés de
personnes soumise à l’IGR ;
• ….
1.1.4 En matière de TVA

Dans ce cadre , nous pouvons citer les


possibilités suivantes :

• le choix ou non de l’assujettissement à la TVA


• le choix du régime d’imposition à ,la TVA
( régime des débits ou régime des encaissements
);
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• le choix de la périodicité de paiement de la
TVA ( régime mensuel ou régime trimestriel ) ;
• l’option ou non pour l’achat en exonération
de la TVA ;
• le choix entre la séparation des activités
( taxables et celles non taxables ) et
l’assujettissement partiel à la TVA ;
• ….
1.1.5 En matière de droits d’enregistrement

Dans ce cadre , nous retenons les possibilités


suivantes :

• le choix des modalités d’imputation du passif


en cas d’apports de bien à titre onéreux à une
société ;
• l’option pour le régime de faveur en cas de
fusion de sociétés ;
• ….

1.2 Evalution des conséquences des option


fiscales retenues par l’entreprise

Il revient à l’initiateur de l’opération de procéder ,


pour les options fiscales significatives identifiés ,
à l’appréciation de leur impact sur la gestion de
l’entreprise et à l’évaluation de leurs
conséquences financières sur une période
significative . l’appréciation des avantages
fiscaux des options en question devra tenir
compte de la situation fiscale globale de
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l’entreprise et de ses perspectives de
développement .

Cette étape vise l’évaluation critique des options


fiscales mises en œuvre par l’entreprise . en effet
, sur la base de la compréhension des objectifs
de l’optimisation fiscale et de ses contraintes , le
conseil fiscal fournira un jugement sur la
pertinence des choix fiscaux en question . pour
ce faire , le responsable fiscal se référera aux
instruments de l’optimisation fiscale , et
appréciera leur adéquation avec la situation et le
contexte de l’entreprise concernée .

2. Exposé des différents cas possibles


d’optimisation fiscale

• absence définitive d’imposition ;


• absence provisoire d’imposition ;
• diminution de la base imposable ;
• réduction directe de l’impôt ;

2.1 Absence définitive d’imposition

Elle peut être due soit à une exonération


expresse , soit au fait que l’optimisation ou le
gain en question sont hors champ d’application
de l’impot en cause . A titre d’exemple
En matière d’IGR , si on exclut les revenus
agricoles , les gains hors champ sont aujourd’hui

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rares au Maroc . cependant , il existe des
exonérations expresses comme par exemple :

• l’exonération de l’IGR

O des plus-values de cession de valeurs


mobilières lorsque e montant annuel des
cessions ne dépasse pas 20 000 DH ;

O des résidences mises gratuitement à la


disposition d’un membre de la famille pour en
constituer la résidence principale de ce dernier ,
ainsi que des locaux mis gratuitement à la
disposition des administrations publiques des
collectivités locales et des hôpitaux publics ;
• l’exonération de l’IS :

O des dividendes perçus par une société .

• l’exonération de l’IGR ou de l’IS :


O des entreprise exportatrices de produits et
services ;

O des entreprises implantées dans certaines


provinces ou préfectures ;

2.2 . Absence provisoire d’imposition

Il peut s’agir des deux situation suivantes :

• le contribuable peut retarder la naissance


fiscale d’un gain dont il peut tirer d’ores et déjà
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parti ou d’une opération qui existe pourtant en
fait : le fait générateur est ici retardé ;
• malgré la naissance de l’impôt , le
contribuable dispose d’un délai parfois important
pour le payer au Trésor public : il y a alors
exigibilité différée .
A titre d’illustration , il existe en matière d’IS ,
la possibilité d’option pour un régime de faveur
qui autorise l’étalement de l’imposition des plus-
values de fusion sur 10 ans au lieu de les
imposer immédiatement .

2.3 . Diminution de la base imposable

Une troisième forme possible de gestion fiscale


consiste pour le contribuable à réduire sa base
d’imposition . Divers procédés légaux de
réduction existent . ils peuvent être regroupés en
trois catégories principales : diminuer le gain brut
, augmenter les charges déductibles et enfin
l’imputation des déficits antérieurs .

2.4 Réduction directe de l’impôt

Deux procédés principaux de réduction directe de


l’impôt peuvent être distingués :

• le premier procédé agit sur le taux de l’impôt


( en se mettant en situation

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d’imposition au taux le plus bas possibles ) . par
exemple , un entrepreneur , exerçant une activité
à individuel et soumis à l’IGR , peut
transformer son entreprise en une société
soumise à l’IS en vue de bénéficier d’une
imposition au taux proportionnel de 35°/° au lieu
de subir le taux progressif de l’IGR dont le taux
marginal est de 44°/° Toutefois , il est vrai que
cette solution ne peut être intéressante que si
cette entreprise est largement bénéficiaire ;

• un second procédé pour réduire l’impot est


de bénéficier d’une réduction prévue par les
textes de lois fiscaux . ces réductions sont
multiples et ont des objectifs économiques et
sociaux variés . il peut s’agir notamment :

- d’un contribuable qui s’installe dans une zone


encouragée sur le plan fiscal au lieu de s’installer
dans une zone ou il serait soumis aux règles
fiscales du droit commun : ou
- d’un contribuable qui adhère à un centre de
gestion agréé et bénéficie d’un abattement de
15°/° appliqué à la base d’imposition à l’IGR , et
obtient par là une réduction de l’impôt

2.5. Autres formes d’optimisation fiscale

Selon M..S..SCHOLES et WOLFSON , il existe


d’autres cas d’optimisation fiscale , à savoir :

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• la modification de la catégorie de revenu ;
• la modification du lieu d’imposition ou de la
personne imposable ;
• le report da la date d’imposition

3 . Choix de gestion et optimisation fiscale

Les choix de gestion pouvant avoir une


implication fiscale concernent principalement :

• la forme juridique pour une entreprise à créer


• le choix et le mode de réalisation d’un
investissement ;
• le choix d’un mode de financement ;
• le mode de distribution du résultat ;
• l’adoption d’un montage juridique dans le
cadre de rapprochement d’entreprises.

Limites de l’optimisation fiscale

1 . la notion d’abus de droit

Si le principe de liberté de gestion de l’entreprise


pourrait être admis par l’administration fiscale , il
faut noter aussi que le risque existe d’abuser de
cette liberté , pour faire face à des situations
d’exagération , l’administration fiscale dispose de
la possibilité de s’opposer aux abus de droit .

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Quoique l’abus de droit se distingue de la fraude
par une apparence juridique correcte , car il ne
constitue pas une violation délibérée d’une
obligation fiscale , il ne peut être autorisé pour
cette raison

2. le mode d’application de la loi fiscal

Les lois fiscales doivent être, en principe appliqué


de la manière rigoureuse sans interprétation

2.1. Interpretation de la loi fiscale

En matière fiscale, le raisonnement par analogie


n’est pas permis. Ainsi les dispositions légales
prévues dans un texte ne peuvent être étendues
à un autre texte.

L’interprétation par analogie en loi fiscale


impliquerait l’extension à un impôt, des règles
légalement prévues pour un autre.

De ce fait il n’est pas possible, ni pour


l’administration fiscale ni pour le contribuables
d’interpréter les lois fiscales.

2.2 Application rigoureuse de la loi fiscale

L’application rigoureuse de la loi fiscale consiste


à tirer d’un texte, jusqu’à sa limite; toutes le
conséquences possibles. Cependant, en pratique
l’administration fiscale juge parfois utile
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d’adopter l’esprit du législateur au lieu de se
contenter de la lettre du texte de la loi. Cette
interprétation va tenir compte des travaux
préparatoires des lois et des intentions
présumées du législateur.

Par ailleurs, la loi fiscale est exécutoire le jour


même de sa publication au bulletin officiel dan
les différentes région du royaume.

Entre outre, selon le principe constitutionnel


imposé au législateur lui-même, la loi est non
rétroactive. En fait une loi nouvelle créant ou
supprimant des obligations fiscales ne régit que
les situations en fait juridiques existants après sa
publication au bulletin officiel

3.optimisation fiscale et rapports de


l’administration fiscale avec l’entreprise

Ces rapports constituent dans certains cas de


limites à l’optimisation fiscale, notamment
lorsqu’il s’agit des questions difficiles ou
incertaines. En fait dans ces cas, il est difficile
d’obtenir de l’administration fiscales « des
réponses qui engagent » .
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Par ailleurs, d’autre situation constituent en elle-
même des limites à l’optimisation fiscales, nous
citerons à titre d’illustrations les cas suivants :

• Pour certaines activités, l’entreprise se trouve


en situation de devoir supporter définitivement
une partie de la TVA, normalement récupérables,
en raison de la règle dite du « butoir ».
• Une entreprise débitrice envers le trésor
public ne peut procéder à une compensation
avec les sommes dont celui-ci lui est redevable
(excédents d’acompte, TVA à rembourser), alors
que le percepteur peut retenir toute somme due
à l’entreprise pour apurer les impôts réclamés y
compris ceux qui ont fait l’objet de contestation
par l’entreprise.
• L’entreprise se voit réclamer le paiement des
pénalités et majorations sur des sommes ayant
fait l’objet de dégrèvement ultérieur .
• Non respect par le trésor public des délais
légaux en matière de restitution et de
remboursement d’impôt notamment en ce qui
concerne :
o Le délai de restitution d’office du reliquat
concernant l’excèdent d’IS versé par la société ;
o Les délais de remboursement de la TVA

• L’absence de jurisprudences fiscales publiée.


En effet, l’absence de la jurisprudence fiscales
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marocaine, qui constitue une des sources de
droit, est une grave lacune dans notre droit
fiscale

4 . La prescription fiscale

Les règles liées à la prescription fiscale en


matière d’IGR , d’IS , de TVA , de droits
d’enregistrement , d’impôt des patentes et de
taxe urbaine , sont récapitulées dans le tableau
2.2 présente ci-dessous . En effet , ce tableau
indique pour chaque impôt et taxe :

- la référence légale et / ou réglementaire ;


- le délai de prescription ;
- la période non prescrite ; et
- les exceptions au délai de prescription .

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