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Mikhtav 77
Couverture
Recto : Monastère de Dragomirna (© Tereza Sinigalia).
Verso : Fête de la Transfiguration à Stânceni (Roumanie).
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Noël de la chouette
&
du hibou
« Sortez le nez hors de la couette,
Gens du hameau de Bethléem,
Cette nuit n’est pas ordinaire :
C’est la nuit du vingt-cinq décembre,
Début de l’ère chrétienne.
Vous l’attendiez sans l’attendre.
Cette nuit n’est pas ordinaire :
Les bergers qui dans leur cabane
De paille et de pierre sèche
Tiennent compagnie au troupeau
Qui se tient chaud à lui-même,
S’accompagnant de leur pipeau
Malgré l’engelure et l’onglée
Et leurs lèvres que l’hiver gerce,
Pieds posés sur la chaufferette,
Les bergers qu’appellent les anges,
Tous les anges du Paradis,
Par des chants inventés au ciel,
Premier cantique de Noël,
En savent quelque chose ! » dit
La chouette.
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Claude-Henri Rocquet
2015
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Colloque 2016 à Stânceni
Juifs et chrétiens ensemble pour une éthique sociale
Communication
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Jésus et Israël. Mais déjà vingt ans plus tôt, dans la collection
de Robert Morel, « Les Saints de tous les jours », Emmanuel
Eydoux insistait sur les conséquences néfastes d’un certain
nombre de mythes fondateurs de l’antisémitisme. Je
souhaite citer ici le poème dédié à Saint Werner ou Saint
Vernier, patron des vignerons, où il s’attaque à deux terribles
accusations médiévales : la légende du meurtre rituel et la
profanation d’hosties. Il s’agit de l’histoire d’un enfant né
vers 1273 d’un père vigneron au village de Wammenrat,
près de Bacherach sur le Rhin, et qui aurait été martyrisé
par des Juifs en 1287. Elle fait partie d’une longue série
d’affaires de « meurtre rituel » qui fleuriront dans l’Europe
chrétienne jusqu’à l’époque contemporaine, la première
accusation ayant déjà surgi en Angleterre, dans la ville
de Norwich, en 11447. Le scénario est presque toujours le
même : à la veille des Pâques chrétiennes, les Juifs tueraient
un chrétien dont le sang serait utilisé pour confectionner le
pain azyme, l’accusation étant suivi systématiquement par
des émeutes antijuives et des massacres de Juifs. Dans le cas
du « saint Vernier » s’ajoute l’accusation de « profanation
d’hostie », et Eydoux apostrophe ainsi les responsables de
ces calomnies et légendes accusatrices :
« Vous qui écrivez l’histoire sainte vous dites :
il fut saisi par une bande de Juifs qui, pour lui
faire rendre la sainte hostie, le suspendirent par les
pieds, lui firent subir de mauvais traitements, lui
ouvrirent les veines et finirent par le faire mourir
vous qui écrivez l’histoire sainte
vous qui écrivez l’histoire des saints
nous Juifs nous appelons cela
l’accusation meurtrière de meurtre rituel
maintenant si vous voulez que je vous parle
7 C. Iancu, Les mythes fondateurs de l’antisémitisme. De l’Antiquité à
nos jours, Privat, Toulouse 2003, p. 38.
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d’enfants
si vous voulez que je vous parle d’enfants juifs
et pas seulement au Moyen Âge
l’enfant Mortara en plein dix-neuvième siècle
les orphelins Finaly en plein vingtième siècle…»8
Avec la même vigueur, Eydoux s’attaque à la « haine
antijuive » déchaînée lors de l’affaire Dreyfus, lorsque
le capitaine d’origine alsacienne fut injustement accusé
d’avoir trahi sa patrie. Dans Capitaine Alfred Dreyfus, Eydoux
stigmatise non seulement une injustice particulière faite à
l’égard d’un officier juif patriote, mais d’abord et surtout
une injustice collective qu’est l’antisémitisme. Ce n’est pas
seulement Alfred Dreyfus qui est vilipendé c’est le Juif en
général : « … Le Juif, cet étranger campé en France, ce
profanateur, ce déicide, ce traître… »9.
Dans Le dernier Pourimspiel des Orphelins du Docteur
Janusz Korczak, Eydoux ne rend pas seulement hommage
au célèbre pédagogue juif qui accompagna ses deux cents
orphelins jusqu’aux fours crématoires, il reproche d’abord
et surtout le silence du monde chrétien « civilisé
», la
non-réaction des nations « filles de l’Évangile » devant le
massacre systématique des Juifs pendant la Shoah. C’est par
la voix d’Emanuel Ringelblum, historien connu pour ses
Chroniques du Ghetto de Varsovie, qu’est reproché l’abandon
des Juifs :
« Korkzac : (à Ringelblum) Vous ne répondez pas.
Ringelblum : C’est la preuve que nous sommes
abandonnés… c’est la preuve que nous
sommes perdus… C’est la preuve que nous serons
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oubliés…
Korkzac : Vous êtes devenu fou.
Ringelblum : J’avais constitué mon équipe pour
recueillir et envoyer des
renseignements à Londres, puis plus tard à New York
et à Moscou…
J’ai crié au monde libre : “Nous sommes en péril de
mort ». Jour après jour, nos
messagers nous ont quittés pour passer les uns par la
Suède, les autres par la Hongrie
et la Turquie, d’autres par la Suisse, quelques-uns par
la France et par l’Espagne. Est-
il possible que tous soient morts sans qu’un seul ait
pu accomplir sa mission ?
Korkzak : Je commence à soupçonner votre pensée :
elle est horrible.
Ringelblum : Maintenant, cette nuit, en cet instant,
nous venons d’avoir la preuve. Cent
otages polonais ont été fusillés hier à Varsovie et
aujourd’hui Londres le sait. Depuis
trois années de misère et de mort, six millions d’êtres
humains appellent au secours et
leur cri ne serait jamais parvenu jusqu’à Londres,
jusqu’à New York, jusqu’à
Moscou ? »10.
Indigné par l’indifférence de nombreux chrétiens lors
de la guerre du Kippour de 1973, il leur adresse le même
reproche :
« Je me tourne vers mes frères
les disciples des religions chrétiennes
je leur dis :
n’êtes-vous pas les fils de l’Église, fille de la Synagogue
10 E. Eydoux, Le dernier Pourimspiel des Orphelins du Docteur Janusz
Korczak, Marseille-Bâle 1967, p. 28.
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Annexe
Un poème de Tristan Janco dédié à Emmanuel Eydoux
De Marseille à Jerusalem22
À Emmanuel Eydoux. In memoriam
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ancêtres
D’un peuple qui a cheminé sur tous les chemins du
monde
Tu as rugi à l’encontre des persécuteurs
Tu n’as pas plaidé pour le pardon mais pour le droit
Tu n’as pas imploré la miséricorde, mais invoqué la
justice
Tu as témoigné pour les enfants du ghetto de
Varsovie
Pour tes frères massacrés industriellement
Pour tes frères insurgés mains nues contre les
bourreaux
Face à toutes les abominations dont la plus
ignoble fut
La métamorphose de tes frères en cendres dans les
camps d’extermination
Tu as su rappeler la fidélité d’Israël
Tu as élevé ta prière pour faire susciter dans le
coeur
« Des peuples chrétiens, des peuples de l’Islam, des
peuples marxistes »
La fin de leur ignorance, de leur mépris et de leur
haine d’Israël
De Marseille à Jérusalem, au siècle d’Auschwitz
et de Hiroshima
Tu es resté fidèle au message des prophètes d’Israël
Message d’amour et d’espoir pour tous les peuples.
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Conférence
Introduction : christianisme
orthodoxe, judaïsme orthodoxe et
éthique sociale
L e 3 décembre 2015,
plusieurs
orthodoxes du monde entier ont
rabbins
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Pour être délivrés de tout mal, de tout danger, de toute inquiétude, prions
le Seigneur. »
25 Première prière lors de la célébration des fiançailles.
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Psaume 38
(traduction de Louis Segond, 1910)
1
Psaume de David. Pour souvenir.
2
Éternel ! ne me punis pas dans ta colère, /et ne
me châtie pas dans ta fureur.
3
Car tes flèches m’ont atteint, / et ta main s’est
appesantie sur moi.
4
Il n’y a rien de sain dans ma chair à cause de ta
colère, / Il n’y a plus de vigueur dans mes os à cause
de mon péché.
5
Car mes iniquités s’élèvent au-dessus de ma tête ;
/ comme un lourd fardeau, elles sont trop pesantes
pour moi.
6
Mes plaies sont infectes et purulentes, / par
l’effet de ma folie.
1 Thomas Merton, The Sign of Jonas., ch. « The Whale and the
Ivy » (22 déc. 1949) A Harvest Book, Harcourt Inc. , p. 254-255.
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Je suis courbé, abattu au dernier point ; / tout le
jour je marche dans la tristesse.
8
Car un mal brûlant dévore mes entrailles, / et
il n’y a rien de sain dans ma chair.
9
Je suis sans force, entièrement brisé ; le trouble
de mon coeur m’arrache des gémissements.
10
Seigneur ! tous mes désirs sont devant toi, / et
mes soupirs ne te sont point cachés.
11
Mon cœur est agité, ma force m’abandonne, /
et la lumière de mes yeux n’est plus même avec moi.
12
Mes amis et mes connaissances s’éloignent de
ma plaie,/ et mes proches se tiennent à l’écart.
13
Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs
pièges ; /ceux qui cherchent mon malheur disent
des méchancetés, / et méditent tout le jour des
tromperies.
14
Et moi, je suis comme un sourd, je n’entends
pas ; / je suis comme un muet, qui n’ouvre pas la
bouche.
15
Je suis comme un homme qui n’entend pas, /
et dans la bouche duquel il n’y a point de réplique.
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Éternel ! c’est en toi que j’espère ; / Tu
répondras, Seigneur, mon Dieu !
17
Car je dis : Ne permets pas qu’ils se réjouissent
à mon sujet, / qu’ils s’élèvent contre moi, si mon pied
chancelle !
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Car je suis près de tomber, / et ma douleur est
toujours devant moi.
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Car je reconnais mon iniquité, / je suis dans la
crainte à cause de mon péché.
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Et mes ennemis sont pleins de vie, pleins
de force ; / Ceux qui me haïssent sans cause sont
nombreux.
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Ils me rendent le mal pour le bien ; / Ils sont
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Psaume 67/66
1
Au chef des chantres. Avec instruments à cordes.
Psaume. Cantique.
2
Que Dieu ait pitié de nous et qu’il nous bénisse,
/ qu’il fasse luire sur nous sa face, - Pause.
3
Afin que l’on connaisse sur la terre ta voie, / et
parmi toutes les nations ton salut !
4
Les peuples te louent, ô Dieu ! / Tous les peuples
te louent.
5
Les nations se réjouissent et sont dans
l’allégresse ; / car tu juges les peuples avec droiture,
et tu conduis les nations sur la terre. - Pause.
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6
Les peuples te louent, ô Dieu ! / Tous les peuples
te louent.
7
La terre donne ses produits ; /Dieu, notre Dieu,
nous bénit.
8
Dieu nous bénit, /et toutes les extrémités de la
terre le craignent.
Dans ce psaume, ce qui frappe le plus est l’universalité
de son message.
Shmuel ben Meir (c. 1085- c. 1158), petit-fils de Rachi,
homme d’une vaste érudition et grand commentateur de
l’Écriture, souligne la similitude entre le début du psaume
et la bénédiction que le Grand-Prêtre doit prononcer sur le
peuple selon Nb 6,24-25 (« Que l’Éternel te bénisse, et qu’Il
te garde ! Que l’Éternel fasse luire sa face sur toi, et qu’il
t’accorde sa grâce ! »). Qimhi voit dans ce verset une requête
des israélites en exil dont le sort empire sans cesse : Dieu est
prié de multiplier ses bénédictions.
Au v. 3, Rachi lit une demande d’illumination pour le
peuple de Dieu, afin qu’il puisse répandre l’enseignement
de la Torah dans le monde entier. L’humanité erre sans
trouver un sens au chaos où elle vit. Mais si le Seigneur fait
luire sa face sur Israël, ce dernier montrera à tous que c’est
l’Éternel qui guide en fait les événements dans un chemin
sûr, vers un but précis. Ainsi tous les hommes pourront
connaître les bienfaits de la Torah, « Ta voie ».
Le rabbin allemand Samson Raphael Hirsch (1808-
1888), le fondateur intellectuel de l’école contemporaine
de judaïsme orthodoxe Torah im Derech Eretz, considère que
ce qui s’appelle « la voie de Dieu » est un concept à double
signification : d’une part, Dieu conduit les événements
et, d’autre part, Il a tracé pour l’homme une conduite à
suivre. La bénédiction dont le Seigneur comblera Israël va
déterminer le genre humain tout entier à embrasser cette
conduite prescrite par sa Loi. Qimhi ajoute, à propos de
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la terre elle-même.
En commentant le v. 8, Sforno est d’avis qu’après la
Rédemption Israël se répandra sur toute la terre, selon la
promesse divine faite à Jacob : « Ta postérité sera comme la
poussière de la terre ; tu t’étendras à l’occident et à l’orient,
au septentrion et au midi ; et toutes les familles de la terre
seront bénies en toi et en ta postérité » (Gn 28, 14). Et
Rachi, en commentant les dernières paroles du psaume –
« toutes les extrémités de la terre » – dit : « Toutes les nations
comprendront qu’elles doivent suivre l’exemple d’Israël, le
rejoignant dans la louange adressée à Dieu ».
Les commentateurs chrétiens sont unanimes à
interpréter que Dieu « fait luire sa face sur nous » en nous
envoyant son Fils, « resplendissement de sa gloire, effigie
de sa substance » (He 1,3), la Voie de tout homme (Jn
14,6), le salut de tous. Tous les peuples doivent arriver à le
reconnaître, à le louer, à l’adorer dans le Fils. Jérôme dit
que ce psaume est comme un appel lancé par les apôtres ;
saint Athanase le voit, en revanche, comme une prière pour
hâter l’Incarnation, qui apportera toutes les bénédictions
messianiques et surtout la connaissance de Dieu. De
même, pour Augustin, « la voie » qu’on doit « connaître sur
la terre » est le Christ. Hilaire de Poitiers considère que,
lorsque le psaume parle des « peuples », il se réfère aux
tribus d’Israël, tandis qu’en parlant de « nations » il a en
vue les peuples païens. La joie des nations (v. 5) surgira
suite à l’annonce de l’Évangile et au pardon des péchés.
Le « jugement avec justice » exercé par Dieu veut dire la
« justification » des hommes au sens que lui donne l’Apôtre
Paul, c’est-à-dire leur transformation de pécheurs en justes,
à condition d’accepter dans la foi ce don divin qu’aucun
être humain ne saurait mériter (Ga 5,5-6 ; Rm 3, 4-26 ; 5,1
etc.). C’est encore Hilaire qui dit que la terre a donné pour
la première fois son bon produit dans le Christ : en effet,
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Bibliographie
David Kimchi, Commento ai Salmi, a cura di Luigi Cattani,
Città Nuova Editrice, Roma 1991
Rabbi Avrohom Chaim Feuer, Tehillim – A new Translation
with a Commentary Anthologized from Talmudic , Midrashic and
Rabbinic Sources, Mesorah Publications, ltd., New York 1995
I Padri commentano il Salterio della Tradizione, a cura di Dom
Jean-Claude Nesmy, Piero Gribaudi Ed., Torino 1983.
Ancient Christian Commentary on Scripture, vol. VII-VIII Psalms,
edited by Craig A. Blaising and Carmen S. Hardin, general
editor Thomas C. Oden, InterVarsity Press, Downers Grove,
Illinois 2008.
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Communication
L
verset 3,6
e Livre des Proverbes m’est cher en son entier.
Mais étant obligé de choisir, je me suis arrêté au
que je traduirais :
En toutes tes voies, connais-le et il aplanira tes sentiers. Plus d’une
fois, mis devant des situations inattendues, ce verset m’a
fourni l’enseignement dont j’avais besoin.
Ces paroles ont connu plusieurs traductions et
interprétations. Ce n’est ni le lieu ni le temps de présenter
tout ce qui a été écrit. J’ai choisi deux interprétations
seulement, qui ont été pour moi un guide et une source
d’inspiration.
Quelles sont ces voies ? Nos actes peuvent être répartis en
trois voies : la voie d’accomplir les commandements, la voie
des actions qui ne signifient ni accomplir ni enfreindre un
commandement et la voie d’enfreindre un commandement.
En d’autres termes, nous pourrions les appeler la voie du
sacré, celle du profane et celle du péché. Il est naturel
que, lorsque nous prions ou que nous accomplissons un
acte charitable, notre intention soit de faire la volonté du
Créateur. Mais il y a des tentations auxquelles nous pouvons
succomber. Qui d’entre nous n’a pas fait l’expérience de
prier dans le but d’être considéré un homme pieux, ou bien
de poser un acte charitable afin d’être considéré comme
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Mikhtav
Le livre des Chroniques (2 Ch 21,12) se réfère à un écrit
(en hébreu, mikhtav) que le prophète Élie envoya au roi Yoram.
D’où le nom de ce bulletin destiné aux membres de la Fraternité
Saint-Élie (3 numéros par an) et à tous ceux qui souhaitent s’y
abonner.
Abonnement annuel : 20 € ; en format PDF : 12 €
Éditeur : Carmel Saint-Élie
Directeur de la publication : sœur Thérèse Lamboley
Responsable de la rédaction : sœur Éliane Poirot
Couverture et mise en page: sœur Amanda Molnár
Imprimé à Tipografia ”Cromatic” SRL, Târgu-Mureş
Dépôt légal : décembre 2016
ISSN 1959-6154
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Conférence
1. Le terme
L e
pour
terme roumain
« sabbathariens »
(« sâmbătarieni ») est une invention
lexicale de l’auteur. Il pourrait
s’imposer si l’épisode qui constitue le
sujet de cette conférence s’avérait être
une aventure spirituelle exemplaire.
Il y a une riche littérature sur le
sabbatharianisme. D’autre part,
l’histoire de la Roumanie contient des époques ou des
événements qui continuent à être objet de controverse
parmi certains historiens. Ce n’est pas le cas pour notre
thème ; il se rangerait plutôt parmi les sujets simplement
ignorés.
Nous allons commencer ici une incursion à la découverte
de l’une des pages les plus intéressantes de l’histoire des
cultes religieux de notre région.
2.
En juin 1557, la Diète transylvaine de Turda reconnait
officiellement, à côté des confessions catholique,
calviniste et luthérienne, la confession unitarienne.
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Conférence
La miséricorde de Dieu
Dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament
Textes et images
Prof. Tereza Sinigalia
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Compte rendu
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Colloque interreligieux
Comme chaque année, en la fête de la Transfiguration,
le skite a organisé un colloque international à thème
œcuménique ou interreligieux. Cette année, le sujet était
« Juifs et chrétiens ensemble pour une éthique sociale ». Et,
pour marquer le vingtième anniversaire de l’entrée dans
la Lumière de Mère Élisabeth, fondatrice du carmel de
Saint-Rémy, Mère Éliane a invité à rendre grâces pour cette
pionnière du dialogue, non seulement œcuménique, mais
interreligieux. Elle a présenté les différentes éditions de ses
mémoires de Chine, en français, en roumain, en anglais et
en allemand, puis quelques-uns de ses écrits inédits sur le
judaïsme.
La communication du Professeur Carol Iancu de
Montpellier sur Emmanuel Eydoux et le dialogue judéo-chrétien
révéla au public roumain ce grand poète juif de Marseille,
qui fut très lié au Monastère de Saint-Rémy de 1981 à sa
mort en 1992.
Puis le diacre orthodoxe Alexandru Ioniţa, chercheur
de l’Institut oecuménique de Sibiu, parla de La spiritualité
chrétienne de tradition byzantine et ses racines juives, à travers le
rituel du mariage.
La seconde partie du colloque eut lieu le lendemain,
7 août après-midi. Le Professeur Francisca Băltăceanu lut
avec conviction La sagesse dans les Proverbes, dense exposé
du Rabbin Rafael Shaeffer de Bucarest, retenu par un
enterrement loin de Stânceni. Mais celui-ci nous a assurés,
avant et après le colloque, de son soutien très amical. Le
Professeur Monica Broşteanu, nous fit découvrir combien
Juifs et chrétiens sont à l’école du Psautier.
Puis un intermezzo musical fut offert par la famille Ioniţa, avec
le chant du Psaume 133 en hébreu, en roumain, en italien et en
allemand, et repris par tous.
Dr. Vasile Dub, venu avec une quinzaine des membres de
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Le Carmel en fête
Canonisation d’Élisabeth de la Trinité à Rome,
dimanche 16 octobre 2016.
Béatification du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus à
Avignon, samedi 19 novembre 2016.
Plusieurs membres de la Fraternité Saint-Élie ont eu la
grâce de participer à ces deux célébrations. Se sont dirigés
vers Rome : Valer Pol, traducteur des œuvres d’Élisabeth
en roumain, avec sa femme Simona et sa sœur ; Armelle
Chevignard, de la famille de sainte Élisabeth ; P. Paul
Chadeuf, qui a tant oeuvré pour cette canonisation…
Rappelons que lors de la béatification d’Élisabeth à Rome
en 1984, c’est l’icône d’Élisabeth peinte par Mère Teresa à
la demande de Mgr Decourtray qui fut apportée à l’autel
lors de la procession des offrandes.
À Avignon, Père Jean-Philippe Houdret a participé avec
allégresse à la béatification de celui qui fut son Provincial
quand il est entré au carmel en 1964 ! Rappelons que c’est
à la demande du P. Marie-Eugène, alors définiteur, que
Mère Élisabeth est revenue au carmel de Nancy, après son
expulsion de Chine. Lorsqu’elle lui a confié son projet de
fondation d’un carmel de rite byzantin, P. Marie-Eugène l’a
vivement encouragée. P. Louis Menvielle, vice-postulateur
de la cause de béatification du P. Marie-Eugène, est venu
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Fraternité Saint-Élie
La Fraternité Saint-Élie a été fondée le 14 décembre 1991, lors
du quatrième centenaire de la mort de saint Jean de la Croix, au
Carmel Saint-Élie, de Saint-Rémy (Côte d’Or), à la demande de
chrétiens de diverses confessions, amis du monastère.
En lien avec le monastère Saint-Élie, les membres de la
Fraternité partagent son double enracinement, carmélitain et
œcuménique, selon leur état de vie, là où ils se trouvent.
Répartis dans une vingtaine de pays, ils s’engagent à œuvrer
pour l’Unité des chrétiens par la prière, dans la charité et la
vérité évangéliques, et cherchent à mieux connaître leurs racines
juives, « le lien qui relie spirituellement » juifs et chrétiens.
Pour la fête du prophète Élie, « Père et Guide du Carmel »,
les 19-20 juillet, ils viennent partager la prière des moniales
de Saint-Rémy et se retrouvent dans l’amitié et la réflexion, la
louange et l’intercession. La fête de la Transfiguration du Christ,
les 5-6 août, rassemble de même ceux qui peuvent venir au skite
roumain de Stânceni, fondé en 1994 par le Carmel rémigeois.
Chaque jour, les membres de la Fraternité sont unis dans une
même invocation :
« Tu es vivant, Seigneur, Dieu d’Israël, devant qui je me tiens »
(cf. 1 R 17,1).
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Livres et nouvelles
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Ad memoriam
Lysiane Gervais (1939-2016)
En 1983, elle eut à faire face à la
mort tragique de son époux Jean-
Louis qui nous manifestait si bien sa
reconnaissance pour la foi qu’il avait
perçue à travers notre monastère.
Selon son désir, il a rejoint le Seigneur
au milieu de nos chants.
Jeune veuve, Lysiane a continué
son métier d’enseignante tout en
élevant leurs deux garçons, Olivier et Nicolas. Les jeunes
roumaines qui ont séjourné au monastère Saint-Élie ont
bénéficié de ses leçons de français, qu’elle leur a données
avec dévouement.
Son décès est survenu le 17 septembre 2016, à l’âge de 77
ans. La cérémonie religieuse a été célébrée le 22 septembre
2016 en l’église de Saint-Germain-lès-Senailly.
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Félicitations
Carol Iancu, Professeur émérite à l’Université Paul
Valéry de Montpellier a été élu Membre d’honneur à l’étranger
de l’Académie Roumaine. L’élection par vote secret a eu
lieu dans le cadre de l’Assemblée générale des membres
de l’Académie Roumaine, qui s’est tenue le Vendredi 4
novembre 2016, dans l’Aula de l’Académie Roumaine.
Félicitations !
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l’Esprit Saint. Abside de l’autel. Descente de l’Esprit Saint. Abside de l’autel.
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la Descente de l’Esprit Saint. Abside de l’autel. Église de la Descente de l’Esprit Saint. Abside de l’autel.