Vous êtes sur la page 1sur 9

La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation 169

Business Model
(Re)penser le business model au prisme
de la théorie des parties prenantes
par Steven Coissard, Maher Kachour et Éric Berthelot

Steven COISSARD Maher KACHOUR


Directeur des Chaires Doyenne associée à la recherche
IDRAC Business School, Grenoble Coordinatrice des modules Commerce, Vente
France et Négociation, IDRAC Business School, Lyon
France

Q
ualifié de buzzword lors de son émergence (P. Timmers,
1998 ; A. Osterwalder & Y. Pigneur, 2002 ; M. Seppänen
& S. Mäkinen, 2005), le concept de Business Model est
aujourd’hui devenu un véritable outil stratégique (L. Lehmann-
Ortega & J-M. Schoettl, 2005). Apparu à la fin des années 1950
dans la littérature académique (R. Bellman &C. Clark, 1957 ;
G. Jones, 1960), sa généralisation s’est opérée par l’intermédiaire
des praticiens1 au milieu des années 1990 avant d’être relayée
Éric BERTHELOT
Professeur Management et Stratégie 1. Nous avons défini une distinction entre chercheurs et praticiens à partir des
Coordinateur du département Stratégie types de publications présentes dans la base de données Business Source
Premier. Les publications au sein de périodiques, magazines et journaux sont
IDRAC Business School, Lyon considérés comme étant le fait de praticiens, alors que les publications des
France chercheurs sont comptabilisées au sein des revues académiques à comité
de lecture. Les recherches ont été faites en utilisant le booléen « business
model » de façon générale, puis plus spécifiquement dans les seuls mots-clés

septembre-décembre 2015
Cahier
www.LaRSG.fr
170 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation
Business Model

par la sphère scientifique essentiellement à partir du milieu des 2005, H. Chesbrough, 2010 ; S. Coissard & S. Boiteux, 2012)2
années 2000. Cependant, en affinant avec les mots-clés, les soient privilégiées au dépend de la causalité « kottlérienne ».
termes « business model » ne sont significatifs dans les revues Analysé sous l’angle de l’entrepreneuriat (C. Zott & R. Amit, 2006 ;
académiques que depuis une dizaine d’années. E. Jouison, 2008 ; E. Jouison & T. Verstraete, 2009 ; V. Warnier
Graphique 1. Evolution des publications sur le Business Model sur Business et al., 2012), à travers la dimension stratégique (V. Warnier et
Source premier (1990-2014) al., 2004 ; X. Lecocq et al., 2006 ; B. Demil & X. Lecoq, 2008,
2010 ; R. Casadesus-Masanell & J-E. Ricart, 2010 ; D.J. Teece,
2010 ; B. Moigeon & L. Lehmann-Ortega, 2010), une démarche
marketing du business model s’est imposée sous l’impulsion d’A.
Osterwalder et Y Pigneur (A. Osterwalder & Y. Pigneur, 2011 ;
T. Clark et al., 2012 ; A. Osterwalder et al., 2015). En simplifiant
leurs travaux scientifiques, ils ont créé un canvas visuel, ludique
et global permettant à tout un chacun de construire un business
model et de devenir une norme pédagogique, pratique et acadé-
mique (leur ouvrage, Business Model, nouvelle génération, a été
cité près de 3 000 fois. Source : Publish or Perish, août 2015).
Toute modélisation comporte des limites notamment celles de
La confusion étant présente lors de la phase d’émergence de tout moins correspondre à la réalité. L’architecture du canvas d’A.
nouveau concept (T. Gladwin et al., 1995), les auteurs ont tout Osterwalder et Y. Pigneur s’articule autour de la/des proposition(s)
d’abord sous-entendu différentes choses lorsqu’ils ont écrit sur de valeur adressées aux (seuls) clients produite(s) par les
le Business Model (J. Linder & S. Cantrell, 2000). En l’absence ressources et les activités clés de l’organisation en collaboration
de consensus sur une définition universelle du Business Model, avec les partenaires clés. Sans être totalement absent de leur
l’hétérogénéité de son interprétation était profonde, comme le analyse, le rôle des parties prenantes - ou stakeholders - est sous
soulignent les cinquante définitions identifiées sur une période estimé alors même que « the success of a BM is dependant on
de quinze ans par B. Moigeon et L. Lehmann-Ortega (2010). the commitment of all partners involved »3 (E. Faber et al., 2003).
Les confusions autour des termes utilisés (business model, Notre approche remet en cause l’unicité de la « consumer value
stratégie, business concept, business idea, modèle de revenu, proposition » puisqu’il nous semble indispensable de s’adresser
modèle économique), des représentations du business model à l’ensemble des stakeholders. Un business model ne peut se
(architecture, design, pattern, plan, méthode, hypothèse, état…) définir que comme un ensemble de propositions de valeurs
ou des composantes, variables et de leurs relations entre elles coordonnées réalisées par une organisation pour l’ensemble de
n’ont fait qu’accentuer cet état de fait. ses parties prenantes. Il permet d’identifier toutes les activités
Néanmoins, depuis le milieu des années 2000, un effort de relatives à la construction des propositions de valeurs, y compris
conceptualisation a été entrepris. Différents corpus théoriques celles que l’organisation ne souhaite pas effectuer et qu’elle
ont été mobilisés à l’image de la théorie Resource-Based View pourra, ou devra, externaliser. Nous nous rapprochons alors de
(RBV) (J. Hedman & T. Kalling, 2003 ; E. Jouison & T. Verstraete, l’analyse de B. Demil & X. Lecoq (2010) en pensant le business
2009), la théorie VRIN décrite par J.B. Barney en 1991 (J. model comme le médiateur entre la stratégie globale et les
Hedman & T. Kalling, 2003 ; X. Weppe et al., 2013), la théorie stratégies opérationnelles. Si l’importance de l’environnement
des coûts de transaction développée par O. Williamson au début (A. Chandler, 1962) et des parties prenantes d’une organisation
des années 1980 (B. Mahadevan, 2000 ; R. Amit & C. Zott, (T. Verstraete & E. Jouison, 2007 ; R. Casadesus-Masanell &
2001 ; M. Morris et al., 2005), la théorie de la valeur de J.A. J-E. Ricart, 2010 ; B. Demil & X. Lecoq, 2010) a déjà été mise
Schumpeter avant 1926 (M. Morris et al., 2005), la théorie des en évidence implicitement, elle est rarement considérée comme
conventions et la théorie des parties prenantes (E. Jouison & centrale dans les approches en termes de Business Model à
T. Verstraete, 2009 ; E. Berthelot et al., 2012 ; C. Haslam et al., l’exception de C. Haslam, et al. (2015).
2015). D’autres ont décrit les variables d’un business model Notre approche sera essentiellement exploratoire et a pour objectif
(S. Shafer et al., 2005) voire les ont modélisées sous la forme de rapprocher la théorie des parties prenantes du canvas d’A.
« Ressources, Compétences, Organisation et proposition de Osterwalder et Y. Pigneur afin d’envisager quelles propositions
Valeur » (B. Demil & X. Lecoq, 2010), « Génération Rémunération de valeur le business model d’une organisation doit prendre en
Partage » (T. Verstraete et al., 2012) ou du canvas « Business considération. Nous utliserons le secteur de l’enseignement
Model Génération » (A. Osterwalder & Y. Pigneur, 2011). En termes supérieur technique privé comme fil conducteur. Afin de définir
méthodologiques, il semble également admis que l’approche les parties prenantes d’une école supérieure de commerce et
systémique voire complexe (M. Morris et al., 2005 ; H. Chesbrough,
2010 ; C. Zott et al., 2010) et l’effectuation (M. Morris et al., 2. A. Osterwalder et Y. Pigneur reprennent également les principes de l’effec-
tuation sans pour autant citer l’idée de S. Sarasvathy.
3. [Traduction] le succès d’un BM dépend de l’engagement de tous les parte-
utilisés par les auteurs. naires impliqués

septembre-décembre 2015
Cahier
www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion.htm
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation 171

Business Model
les propositions de valeurs que l’organisation leur adresse, nous • Les organisations sociétales sont les associations
avons mené plusieurs entretiens durant l’année 2013 : tout (défense des consommateurs et de l’environnement…),
d’abord, trois entretiens (un non-directif puis deux semi-directifs) les Organisations Non Gouvernementales, les groupes de
avec cinq à six membres membres du conseil d’adminstration pression, les syndicats, les riverains, les activistes, les
sous la forme d’un focus group, puis vingt entretiens semi- représentants des parties prenantes…
directifs avec les différentes parties prenantes définies lors de • Les concurrents directs et indirects
la première phase de l’école de commerce. • Les instituts internationaux établissant des réglementations
financières, sociétales, environnementales…
• Le grand public (au sens large) intègre les consommateurs/
1. Théorie des parties prenantes prescripteurs/utilisateurs/usagers, les générations futures,
et business model les générations passées (comme les fondateurs des organi-
sations), les universitaires…
L’origine du terme parties prenantes (ou stakeholders) remonte Définir les parties prenantes de façon abstraite reste subjectif
aux travaux de E.M. Dood (1932) et C. Barnard (1938) qui consi- parce que cela ne permet pas d’établir les relations concrètes
dèrent que l’entreprise doit équilibrer les intérêts concurrents entre l’organisation et ses parties prenantes ni les relations entre
des différents participants dans le but de maintenir leur coopé- ces dernières (R. Phillips et al., 2003). D’autre part, les frontières
ration nécessaire. Elles se définissent comme « tout groupe entre ces groupes sont assez minces, une partie prenante donnée
ou individu [pouvant] affecter ou être affecté par la réalisation peut appartenir à plusieurs groupes, un salarié peut aussi être
des objectifs de l’entreprise » (R.E. Freeman, 1984). Avec cette entre autres client ou actionnaire. L’ubiquité des parties prenantes
définition, R.E. Freeman a considérablement élargi le spectre (A. Martinet, 1984) est difficilement envisageable sans entrer
des interlocuteurs de l’entreprise et poussé à la justification dans le cœur du business model. Enfin, lors de chaque étape
théorique du concept conduisant à l’apparition de plusieurs types de développement, l’environnement d’une organisation évolue
de définition et d’approche. Ainsi, T.A. Kochan et S. Rubinstein et certaines parties prenantes, bien qu’elles fassent partie
(2000) suggèrent trois critères pour l’identification des parties de l’un des groupes cités, ne peuvent être identifiées lors de
prenantes : elles fournissent des ressources critiques pour le l’élaboration du business model : nous les nommerons « parties
succès de l’entreprise, leur propre intérêt est directement affecté prenantes fantômes ».
par le bien-être de l’entreprise et elles ont un pouvoir suffisant Intrinsèquement, toutes les parties prenantes affectent - positi-
pour influer positivement ou négativement sur la performance de vement ou négativement - la réalisation des objectifs de l’organi-
l’entreprise. J. Post et al. (2002) s’appuient quant à eux sur les sation, mais leur degré d’influence n’est pas équidistribué. Leurs
notions de création de valeur et de risque pour définir les parties intérêts peuvent évoluer, être contradictoires ou convergents
prenantes comme « tous les individus et éléments constitutifs qui selon la période. Elles peuvent se regrouper pour contester ou
contribuent de façon volontaire ou non à la capacité de la firme partager le pouvoir des autres parties prenantes et ainsi entre-
de créer de la valeur, qui en sont les principaux bénéficiaires et/ tenir avec ces dernières des relations conflictuelles ou parte-
ou en supportent les risques ». nariales. Le tableau 1, adapté de Th. Clarke (1998), G. Jones
De la littérature (W. Evan & R.E. Freeman, 1983 ; R.E. Freeman, (2001) et J-J. Rosé (2006) présente les attentes et les intérêts
1984 ; I. Henriques & P. Sadorsky, 1999 ; J. Doonan et al., 2005 ; génériques des principales parties prenantes mentionnées
N. Darnall et al., 2008 ; D. Cazal, 2011) émerge une dizaine de dans la section précédente. Plusieurs auteurs ont également
parties prenantes : cherché à hiérarchiser les parties prenantes, en prenant en
• Les parties prenantes « managériales » ou « centrales » compte les réalités décisionnelles des dirigeants (A. Carrol,
comprennent les dirigeants, le comité d’entreprise, le comité 1979 ; M. Clarkson, 1995 ; A. Caroll & J. Näsi, 1997 ; Pelle-Culpin,
d’administration… 1998 ; I. Henriques & P. Sadorsky, 1999, S. Sharma, 2001 ; A.L.
• Les parties prenantes « noyau dur » ou « de premier rang » Friedman & S. Miles, 2002 ; C. Roux-Dufort, 2003 ; M. Bonnafous-
réunissent les actionnaires/investisseurs/propriétaires, Boucher & Y. Pesqueux, 2006 ; A. Sobczak & C. Girard, 2006
les salariés, les clients, les fournisseurs/sous-traitants/ et 2010) voire même à les pondérer (J. Hosseini & S. Brenner,
distributeurs/partenaires… 1992). Malgré la multitude des méthodes, celle de Mitchell et
• Les pouvoirs publics nationaux avec le gouvernement, les al. (1997) reste de loin la plus mobilisée. Son avantage est
autorités réglementaires… également d’être dynamique en supposant l’évolution constante
• Les pouvoirs publics locaux rassemblent les municipalités, des parties prenantes et en permettant de convertir toutes les
les communautés locales et territoriales… parties prenantes expectatives en définitive. Ils proposent de
• Les instituts financiers permettent de prendre en compte classifier les parties prenantes selon trois critères :
les banques, les assurances, les créanciers… • Le pouvoir désigne la capacité – exprimée ou potentielle –
• Les porteurs d’image représentent les médias, les analystes d’un acteur à imposer sa volonté aux autres.
financiers, les agences de notation… • La légitimité représente l’appréciation de l’action d’une
partie prenante par les autres acteurs sur son caractère

septembre-décembre 2015
Cahier
www.LaRSG.fr
172 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation

Tableau 1. Attentes et intérêts des parties prenantes


Business Model

Parties prenantes Attentes et intérêts


Salariés Rémunération adaptée, bien-être au travail, sécurité de l’emploi, reconnaissance, visibilité en termes
d’évolution de carrière, sentiment d’appartenance et esprit d’équipe…
Fournisseurs Respect des délais de paiement et des engagements contractuels, mise en place des politiques
Sous-traitants d’achat, juste prix, volume de vente, transparence sur solvabilité de l’entreprise, continuité et relation de
Partenaires confiance et partenariat (relation stable et durable), partage des connaissances…
Distributeurs
Partenaires
Actionnaires Retour sur investissement le plus élevé possible (dividendes, valorisation du cours boursier…), partici-
Investisseurs pation aux décisions stratégiques, maîtrise des risques (financiers et politiques au sens large), transpa-
Propriétaires rence (liquidité et solvabilité) et informations fiables…
Clients Relation de confiance et partenariat, la fidélisation, un soin particulier (traitement personnalisé, commu-
nication, disponibilité, accessibilité, confidentialité, gratuité de certains services), l’excellence et la
compétence, la transparence (clarté) et le respect du cahier des charges (tenir les engagements), le prix
juste, les délais de paiement, la fiabilité du service (capacité de l’entreprise à offrir les services promis
avec précision et constance), la simplification des procédures (documents administratifs…), la proximité
géographique…
Dirigeants Rémunérations confortables, satisfaction, pouvoir, et réputation…
Les pouvoirs publics nationaux Paiement des impôts, taxes et cotisations sociales, le respect des lois…
Pouvoirs publics locaux Création d’emploi et contribution à la communauté, respect de l’environnement…
Porteurs d’image Transparence de gestion, information (communication) et responsabilité…
Instituts financiers Respect des délais de remboursement, relation de confiance et de partenariat, respect des exigences
règlementaires, transparence sur la gestion des risques et la solvabilité, sur la sécurité informatique,
fiabilité des systèmes de paiement…
Organisations Une ouverture à la négociation, une relation de confiance et de partenariat, pérennité de l’entreprise,
sociétales respect des critères environnementaux, sociaux et économiques…
Concurrents Respect d’une concurrence loyale (éthique), respect du droit de la concurrence, l’application des normes
environnementales…
Instituts Respect des réglementations et transparence, élaboration de normes, chartes et principes d’actions, mise
internationaux en place de labels, référentiels, chartes, codes de bonne conduite…
Consommateurs Qualité produit/service (respect de l’environnement, valeurs morales, croyances et éthique), confidentia-
Utilisateurs lité et sécurité des biens et services, délais de livraison, mise à jour et innovation, gratuité de certaines
Prescripteurs fonctionnalités, simplicité d’usage, participation à quelques décisions, fidélisation…
Conseillers

désirable, convenable ou approprié en fonction des systèmes Les parties prenantes d’une école de commerce privée
de normes, valeurs, croyances et définitions socialement • Les apprenants (trop souvent limités aux seuls bacheliers)
regroupent les étudiants pré-apprenants (avant leur entrée
construits.
dans l’enseignement supérieur, les lycéens), les primo-
• L’urgence définit le niveau pour lequel une partie prenante
apprenants (étudiants), les post-apprenants (salariés,
requiert une attention immédiate, en se basant sur le temps demandeurs d’emploi et retraités)
du traitement, l’importance de la demande et la relation • Les collaborateurs comprennent les salariés, les porteurs
entre l’entreprise et cette partie prenante. de marque, les membres du conseil d’administration, les
Les entretiens nous ont permis de ressortir dix catégories de représentants syndicaux, du personnel…
parties prenantes dans l’environnement des écoles de commerces • Les actionnaires
privées. • Les parents
Dans le Business Model Canvas d’A. Osterwalder et Y. Pigneur, • Les entreprises sont à la fois clientes, partenaires, prescrip-
trices et fournisseurs
l’ensemble de ces parties prenantes seraient réparties entre
• Les alumni
les cases « segments de clientèle » et « partenaires clés ». En
• Les pouvoirs publics (principalement l’Etat)
s’appuyant sur le canvas, une organisation adresse prin­ci­pa­ • Les porteurs d’images
lement sa ou ses proposition(s) de valeur aux clients, alors qu’en • Les partenaires académiques (centres de recherche,
pratique, elle construit ou co-construit de la valeur pour la plupart universités, autres écoles, françaises ou internationales)
des parties prenantes. La théorie des parties prenantes justifie • Les concurrents
l’importance d’intégrer au canvas l’ensemble des stakeholders
sans se limiter aux partenaires clés.

septembre-décembre 2015
Cahier
www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion.htm
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation 173

2. Proposition(s) de valeur(s)

Business Model
Enfin, si les parties prenantes sont créatrices de valeur, elles

aux parties prenantes sont également et surtout demandeuses de valeur. En d’autres


termes, une organisation ne peut se contenter de ne faire une
« Dans le cadre de la création d’entreprise, le business model proposition de valeur qu’au client et son business model ne
semble être le premier élément servant la cristallisation des peut se comprendre que comme une composition de proposi-
relations entre futures parties prenantes » (T. Verstraete & tions de valeur cohérente à l’ensemble des parties prenantes
E. Jouison, 2007). L’importance du business model est tout (SVP, pour Stakeholders Value Proposition) faisant le lien entre
aussi importante dans le contexte des entreprises établies, que stratégie globale et stratégies opérationnelles. Le business
ce soit en phase de stabilité ou de changement. En d’autres model emprunte les choix stratégiques globaux de la stratégie
termes, le business model constitue un outil de médiation entre corporate et les modes de fonctionnement (interne/externe)
les attentes des divers acteurs impliqués dans la vie d’une entre- et l’aspect économique (la formule de profit) de la stratégie
prise. Il doit permettre d’observer la façon dont l’organisation opérationnelle. Mathématiquement, le business model peut se
mène ses activités, de déterminer les besoins de ses parties modéliser par une fonction :
prenantes et d’élaborer une stratégie adéquate pour (mieux) y BM = SVP = f (S1VP, S2VP…, SnVP),
répondre seule ou en collaboration. où SiVP correspond aux propositions de valeur associées à la
La relation entre les parties prenantes et la création de valeur ième parties prenantes.
peut s’expliquer à partir des actifs intangibles (savoir-faire, Pour chacune des parties prenantes, une proposition de valeur
compétences, information, routines organisationnelles, image peut être associée. Cette dernière peut être positive, négative
de marque, réputation…) et des actifs relationnels qui repré- ou nulle. En explorant les (nouvelles) propositions de valeurs
sentent le goodwill de l’entreprise (J. Post et al., 2002). En qu’une école de commerce privée peut adresser à ses parties
2011, S. Sharma souligne l’importance des parties prenantes prenantes, il s’avère que certaines peuvent être en contradiction
dans le caractère durable d’une organisation : « à court terme, entre elles, c’est-à-dire être positives pour une ou plusieurs
l’intégration des parties prenantes permet de réduire les coûts parties prenantes et négatives pour une autre. La construction
et apporte des opportunités de différenciation ; à long terme, elle d’un business model doit s’appuyer sur une identification et une
permet la construction dynamique de ressources concurrentielles hiérarchisation des attentes des parties prenantes, en tenant
de valeur ». Enfin selon G. Jones (2001), « dans la mesure où les en compte de plusieurs contraintes ou critères :
ressources octroyées par les parties prenantes procurent de • L’environnement socio-économique (par exemple, période
l’avantage compétitif soutenable, les parties prenantes créent de crise ou de prospérité),
de la valeur ». À partir de ces considérations, il semble impor- • L’apport des parties prenantes (financier…),
tant de considérer l’ensemble des parties prenantes au cœur • Le degré de pouvoir, légitimité et urgence,
du processus de création de valeur du business model d’une • L’éventuelle évolution du comportement des parties prenantes
organisation. (risques de regroupement ou collision inter-parties prenantes
Tableau 2. Contributions des parties prenantes au processus de création et intra-parties prenantes),
de valeur • L’ordre d’importance dans chaque catégorie de parties
prenantes.
Parties prenantes Contributions à la création de valeur Dans le cadre de notre étude, les entretiens ont permis de définir
Clients Loyauté à la marque, réputation, fréquence de « nouvelles » propositions de valeurs pouvant être produites
d’achats…
ou coproduites avec les ressources et les activités clés de
Fournisseurs Efficience, réduction des coûts, innovation
l’école (tableau 2).
Sous-traitants technologique, ressources stratégiques,
Partenaires conquêtes de marché, option de développe- Le business model d’une organisation doit représenter la formu-
Distributeurs… ment futur… lation d’une proposition de valeurs cohérente à l’ensemble des
Salariés Développement d’un capital humain spécifique, parties prenantes, définie par la stratégie globale et en interaction
innovation, collaboration, engagement, travail avec les méthodes employées par l’entreprise pour gérer ses
en équipe, attitudes…
ressources (stratégies opérationnelles ou fonctionnelles). Nous
Actionnaires Capitaux, endettement, réduction du risque, du
proposons ainsi de modifier la représentation en remplaçant le
Investisseurs coût de financement ou d’emprunt…
Propriétaires… terme de partenaires clés par celui de parties prenantes et en
Dirigeants Compétence pour la gestion de l’organisation… le rapprochant de la case centrale « proposition de valeur ». Nous
Pouvoirs publics Support macroéconomique et politique, accré- proposons également de scinder la proposition de valeur en
nationaux ditation, licence… deux en intégrant la possibilité de noter l’effet positif ou négatif
Pouvoirs publics Licence de travailler, une légitimité… qu’elle adresse à chaque partie prenante. Ces deux modifications
locaux permettent au canvas d’être plus proche de la réalité tout en
Organisations Stabilité de l’emploi, résolution de conflits, gardant sa force, la simplicité.
sociétales licence de travailler, une légitimité…
Source : construit à partir de G. Jones (2001) et J. Post et al. (2002)

septembre-décembre 2015
Cahier
www.LaRSG.fr
174 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation

Tableau 3. Propositions de valeurs positives et négatives dans une école de commerce privée
Business Model

Tableau 4. Business Model Canvas et parties prenantes

Conclusion La prise en compte de l’ensemble des parties prenantes et des


propositions de valeurs qui leur sont adressées ne peut qu’amé-
Les parties prenantes sont l’élément central de toute approche liorer l’aspect réaliste du canvas d’A. Osterwalder et Y. Pigneur.
en termes de Business Model. Ces dernières ne peuvent se
limiter à une analyse client ou consommateur (A. Osterwalder & Y.
Pigneur, 2011). Les organisations adressent des propositions de Bibliographie
valeurs, pouvant être positives, nulles ou négatives, à l’ensemble
Amit Raphael & Zott Christophe. Value creation in e-business.
de leurs parties prenantes. Ces dernières interagissent avec Strategic Management Journal, 2001, Volume 22, pp. 493-520.
l’ensemble des variables caractéristiques du business model. Barnard Chester. The Functions of the Executive, Eds, Harvard
En conséquence, il est primordial de commencer par une identi- University Presse, Cambridge, 1938
fication puis un classement des parties prenantes, ainsi que de Barney Jay B. Firm Resources and Sustained Competitive
leurs attentes, pour comprendre un business model. Advantage. Journal of Management, 1991, N° 17, pp. 99-120.

septembre-décembre 2015
Cahier
www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion.htm
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation 175

Bellman Richard & Clark Charles. On the Construction of a Multi- Faber Edward, Ballon Pieter, Bouwman Harry, Haaker Timber,

Business Model
Stage, Multi-Person Business Game. Operations Research, 1957, Rietkerk Oscar and Steen Marc. Designing Business Model For
N° 5 (4), pp. 469- 503. Mobile ICT Services. 16th Bled Electronic Commerce Conference
Berthelot Éric, Kachour Maher & Coissard Steven. Les parties eTransformation, Bled, Slovenia, 9-11 June 2003.
prenantes au coeur du business model. Working paper, 2012, Freeman R. Edward. Strategic Management : A Stakeholder
12 pages. Approach. In Pitman Series in Business and Public Policy, Boston :
Bonnafous-Boucher Maria & Pesqueux Yvon. Décider avec les Harpercollins College Div, 1984, 275p.
parties prenantes, La Découverte, Coll. Recherches, Paris, Friedman Andrew L. & Miles Samantha. Developing Stakeholder
2006, 268 p. Theory. Journal of Management Studies, 2002, Volume 39,
Carroll Archie. A Three Dimensional Conceptual Model Of Corporate Issue 1, pp.1-21.
Performance. Academy of Management Review, 1979, N° 4 (4), Gladwin Thomas, Kennely James & Krause Tara-Shelomith.
pp. 497-505. Shifting Paradigms For Sustainable Development : Implications For
Carroll Archie & Näsi Juha. Understanding Stakeholder Thinking : Management Theory And Research. The Academy of Management
Themes from a Finnish Conference. Business Ethics : A European Review, 1995, Volume 20, pp. 804-907.
Review, 1997, N° 6 (1), p. 46-51. Haslam Colin, Tsitsianis Nick, Andersson Tord & Gleadle Pauline.
Casadesus-Masanell Ramon & Ricart Joan-Enric. From Strategy Accounting for Business Models : Increasing the Visibility of
To Business Models And To Tactics. Long Range Planning, 2010, Stakeholders. Journal of Business Model, 2015, N° 3 (1), pp.
Issue 43, pp. 195-215. 62-80.
Cazal Didier. RSE et théorie des parties prenantes : les impasses Hedman Jonas & Kalling Thomas. The Business Model Concept :
du contrat. Revue de la Régulation, 2011, Issue 9. http://regula- Theoretical Underpinnings And Empirical Illustrations. European
tion.revues.org. Journal of Information System, 2003, Volume 12, pp. 49-59.
Chandler Alfred. Strategy and Structure : Chapters in the History Henriques Irene & Sadorsky Perry. The Relationship Between
of the American Industrial Enterprise. MIT Press, 1962. Environmental Commitment And Managerial Importance Of
Chesbrough Henry. Business Model Innovation : Opportunities And Stakeholder Importance. Academy of management journal, 1999,
Volume 42, pp. 97-99.
Barriers. Long Range Planning, 2010, Volume 43, pp. 354-363.
Hosseini Jamshid & Brenner Steven. The Stakeholders Theory
Clark Tim, Osterwalder Alexander & Pigneur Yves. Business Model
Of The Firm : A Methodology To Generate Value Matrix Weights.
You. Pearson France : Village Mondial, 2012.
Business Ethics Quarterly, 1992, N° 2 (2), pp. 99-121.
Clarke Thomas. The Stakeholder Corporation : A Business
Jones Gardner. Educators, Electrons and Business Models : A
Philosophy For The Information Age. Long Range Planning, 1998,
Problem in Synthesis. Accounting Review, 1960, N° 35 (4), pp.
N° 31 (2), pp. 182-194.
619-626.
Clarkson Max. A Stakeholder Framework For Analysing And
Jones Gardner. Organizational Theory : Text and cases. 3rd éd.,
Evaluating Corporate Social Responsability. Academy of
Prentice Hal, 2001, 600p.
Management Review, 1995, N° 20 (1), pp. 92-112.
Jouison Estelle & Verstraete Thierry. Business model et création
Coissard Steven & Boiteux Stéphane. Comprendre le business
d’entreprise. Revue Française de Gestion, 2009, Volume 181,
model pour s’engager Journée de recherche Propedia, Paris, 2012.
pp. 175-197.
Coissard Steven & Boiteux Stéphane. Engagement et Business Jouison Estelle. L’opérationnalité du Business Model en contexte
model. Dans L’engagement, de la société aux organisations de création d’entreprise : recherche action sur le terrain des
Sous la direction de R. Delaye et P. Lardellier, Ed. L’Harmattan, porteurs de projet de création d’entreprise. Université Montesquieu
Collection Des Hauts et Débats, 2013, pp. 267-279. Bordeaux IV : Thèse de doctorat en Sciences de Gestion, 2008.
Darnall Nicole, Henriques Irene & Sadorsky Perry. Do Environmental Kochan Thomas A. & Rubinstein Saul. Toward a Stakeholder
Management Systems Improve Business Performance In An Theory of the Firm : The Saturn Partnership, Organization Science,
International Setting ? Journal of International Management, July/August 2000, N° 11 (4), pp. 367-386.
2008, Volume 14, p. 364-376. Lecocq Xavier, Demil Benoît & Warnier Vanessa. Le business
Demil Benoît & Lecoq Xavier. (Re)penser le développement des model, un outil d’analyse stratégique. Expansion Management
organisations. Revue française de gestion, 2008, Volume 181, Review, 2006, Issue 123.
pp. 113-122. Lehmann-Ortega Laurence & Schoettl Jean-Marc. From Buzzword
Demil Benoît & Lecoq Xavier. Busines Model Evolution : In Search To Managerial Tool : The Role Of Business Model In Strategic
Of Dynamic Consistency. Long Range Planning, 2010, Volume Innovation. Article presented at CLADEA, Santiago de Chile,
43, pp. 227-246. October 2005, 14 pages.
Dodd E. Merrick. For Whom Are Corporate Managers Trustees. Linder Jane & Cantrell Susan. Changing Business Models :
Harvard Law Rev. 1932, N° 45. Surveying the Landscape. A Working paper from the Accenture,
Doonan Julie, Lanoie Paul & Laplante Benoît. Analysis Determinants Institute for Strategic Change, 2000, 15 pages.
Of Environmental Performance In The Canadian Pulp And Paper Mahadevan B. Business Model For Internet-Based E-Commerce :
Industry : An Assessment From Inside The Industry. Ecological An Anatomy. California Management review, 2000, N° 42 (4),
Economics, 2005, N° 55 (April), pp. 73-84. pp. 55-69.
Evan William & Freeman R. Edward. A Stakeholder Theory Of The Martinet Alain. Management stratégique : Organisation et Politique.
Modern Corporation : Kantian Capitalism. In T. Beauchamp & Paris : Mc Graw Hill, 1984.
N. Bowie, Eds. Ethical Theory and Business. NJ : Prentice-Hall, Mitchell Ronald K., Agle Bradley R. & Wood Donna J. Towards A
1983, pp. 75-84. Theory Of Stakeholder Identification And Salience : Defining The

septembre-décembre 2015
Cahier
www.LaRSG.fr
176 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion – supplément au n° 275-276 – organisation

Principle Of Who And What Really Counts. Academy of Management Sharma Sanjay. L’organisation durable et ses stakeholders.
Business Model

Review, 1997, N° 22 (4), pp. 853-886. Revue Française de Gestion, Volume novembre-décembre 2001,
Moigeon Bertrand & Lehmann-Ortega Laurence. Génèse et pp. 154-167.
Déploiement d’un nouveau Business Model : l’Étude d’un Cas Sobczak André & Girard Carine. Des parties prenantes aux parties
Désarmant. M@n@gement, 2010, N° 13 (4), pp. 266-297. prenantes engagées : pour une nouvelle lecture de la théorie des
Morris Mickael, Schindehutte Minet & Allen Jeffrey. The stakeholders. Présentation au 1er Congrès du Réseau International
Entrepreneur’s Business Model : Toward A Unified Perspective. de Recherches sur les Organisations et le Développement Durable
Journal of Business Research, 2005, Volume 58, p. 726-735. (RIODD), Créteil, France, 2006.
Osterwalder Alexander & Pigneur Yves Business model, nouvelle Teece David J. Business Model, Business Strategy And Innovation.
génération. Pearson France : Village Mondial, 2011. Long Range planning, 2010, Volume 43, pp. 172-194.
Osterwalder Alexander & Pigneur Yves. An E-Business Model Timmers Paul. Business Models for Electronic Markets. Electronic
Ontology For Modelling E-Business. In AIS, ed. BLED, Proceedings, Market, 1998, N° 8 (2), pp. 3-8.
2002. http://aisel.aisnet.org/bled2002/2. Verstraete Thierry & Jouison Estelle. Trois théories pour concep‑
Osterwalder Alexander, Pigneur Yves, Bernada Gregory. & Smith tualiser la notion de Business Model en contexte de création
Alan. La méthode Value Proposition Design. Pearson france : d’entreprise. XVIème conférence internationale de management
Village Mondial, 2015. stratégique, Montréal, 6-9 juin 2007.
Pelle-Culpin I. Du paradoxe de la diffusion d’informations environ‑ Verstraete Thierry, Kremer Florence & Jouison-Laffitte Estelle. Le
nementales par les entreprises européennes, Thèse de Doctorat Business Model : une théorie pour des pratiques. Entreprendre
en Sciences de Gestion, Université de Paris IX Dauphine, 1998. et innover, 2012, N° 13 (1), pp. 7-26.
Phillips Roberts, Freeman R. Edward. & Wicks Andrew. What Warnier Vanessa, Lecocq Xavier & Demil Benoît. Le Business
Stakeholder Theory Is Not. Business Ethics Quarterly, 2003, Model : l’oublié de la stratégie. Actes de la 13e Conférence AIMS,
N° 13 (4), pp. 479-502. Normandie, juin 2004.
Post James, Preston Lee & Sachs Sybille. Managing the Extend Warnier Vanessa, Lecoq Xavier & Demil Benoît. Le Business
Enterprise : the New Stakeholder Views. California Management Model, un support à la créativité de l’entrepreneur. Entreprendre
Review, 2002, N° 45 (1), pp. 6-28. et innover, 2012, Issue 13, pp. 27-37.
Rosé Jean-Jacques. Responsabilité sociale de l’entreprise : Pour Weppe Xavier, Warnier Vanessa & Lecoq Xavier. Ressources
un nouveau contrat social. Bruxelles : De Boeck, Méthodes et stratégiques, ressources ordinaires et ressources négatives.
Recherches, 2006, 408p. Revue Française de Gestion, 2013, N° 234 (5), pp. 43-63.
Roux-Dufort Christophe. Gérer et décider en situation de crise. Williamson Oliver. The Economic Institutions of Capitalism : Firms,
Paris : Dunod, 2003, 264 p. Markets and Relational contracting. The Free Press, a Division
Sarasvathy Sara. Causation And Effectuation : Toward A Theoretical of Macmillan, Inc., New-York, 1985. Traduit en français (1994)
Shift From Economic Inevitability To Entrepreneurial Contingency. Les institutions de l’économie, InterEdition, Paris.
Academy of Management Review, 2001, N° 26 (2), pp. 243-263. Zott Christoph & Amit Raphael. Business Model Design and the
Schumpeter Joseph Alois. Théorie de l’évolution économique, 2e Performance of Entrepreneurial Firms. Working paper - Alliance
édition 1926 (selon la préface), Dalloz : France. Center for Global Research and Development, 2006, 47 pages.
Seppänen Marko & Mäkinen Saku. Business Model Concepts : Zott Christoph, Amit Raphael & Massa Lorenzo. The Business
A Review With A Case Illustration. The proceedings of the Model : Theoretical Roots, Recent Developments And Future
International Engineering Management Conference (IEEE). St. Research. Journal of management, 2010, N° 37 (4), pp. 1019-1042.
John’s, Newfoundland & Labrador, Canada, 11-14 September Girard Carine. & Sobczak André. Pour une cartographie des
2005. pp. 376-380. parties prenantes fondée sur leur engagement : Une application
Shafer Scott, Smith Jeff & Linder Jane. The Power Of Business aux sociétaires d’une banque mutualiste française, Management
Models. Business Horizons, 2005, Volume 48, pp. 199-207. & Avenir, 2010, pp. 157-174.

septembre-décembre 2015
Cahier
www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion.htm
Copyright of Revue des Sciences de Gestion is the property of Direction et Gestion Sarl and
its content may not be copied or emailed to multiple sites or posted to a listserv without the
copyright holder's express written permission. However, users may print, download, or email
articles for individual use.

Vous aimerez peut-être aussi