Mort de Michael Jackson

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Le 25 juin 2009, le chanteur nord-américain Michael Jackson meurt d’une
intoxication aiguë au propofol après avoir subi un arrêt cardiaque dans son manoir
de Holmby Hills à Los Angeles en Californie. Son médecin personnel, Conrad
Murray, lui a pratiqué une RCP sur son lit, en vain. Après un appel au 911 à 12h20,
Michael Jackson a été pris en charge par des ambulanciers dans sa demeure, et
déclaré mort un peu plus tard au Ronald Reagan UCLA Medical Center.
Le 28 août 2009, le médecin légiste du comté de Los Angeles qualifie le décès de
Michael Jackson en homicide1. L'autopsie du chanteur a révélé qu'il avait reçu
du propofol, en même temps que plusieurs anxiolytiques benzodiazépines2,3,4. Le
chanteur souffrait en effet de stress, d'insomnie et de fatigue, liés aux préparatifs
d'une série de cinquante concerts intitulée This Is It qu'il avait l’intention
d’entreprendre à l’O2 Arena de Londres du 13 juillet 2009 au 6 mars 20105. Les
officiels responsables du maintien de l’ordre ont enquêté sur le médecin personnel
de Michael Jackson. Le 8 février 2010, Conrad Murray a plaidé non coupable aux
charges d’homicide involontaire, et a été libéré après avoir déposé une caution de
75 000 $USD6. Son procès a débuté le 8 septembre 20117. En novembre 2011, il a
été condamné à quatre ans d'emprisonnement pour homicide involontaire. Murray a
été libéré le 28 octobre 2013 en raison de la surpopulation carcérale.
La mort de Michael Jackson a déclenché de grandes manifestations populaires de
chagrin à travers le monde, générant un accroissement sans précédent du trafic
Internet, et une augmentation drastique des ventes de ses anciens albums, de même
que ceux des Jackson 58. Son service funéraire public s’est tenu le 7 juillet
2009 au Staples Center de Los Angeles, où il avait répété pour ses concerts de
Londres jusqu'à la veille de son décès. Ses funérailles ont été diffusées
en mondovision, attirant une audience globale pouvant se chiffrer jusqu’à un milliard
de personnes9. Au mois de mars 2010, Sony Music Entertainment a signé un contrat
de 250 millions de dollars américains avec les gérants de la succession de Michael
Jackson afin de conserver les droits de distribution sur ses albums jusqu’en 2017, et
de lancer sept albums posthumes. Son décès se classe en première position dans la
liste des 100 moments les plus choquants de la musique établie par la chaîne VH1.

Sommaire

 1Circonstances
 2Enquête
o 2.1Autopsies
o 2.2Police
o 2.3Allégations d’usage de drogue
 2.3.1Propofol
o 2.4Professionnels médicaux
o 2.5Médecin personnel
 3Procès de Conrad Murray
 4Santé
 5Conséquences légales
 6Réaction de la famille
 o 6.1Fortune et succession
 7Réaction du public
o 7.1Couverture médiatique et sur Internet
o 7.2Deuil
o 7.3Hommages
o 7.4Ventes de disques
 8Services
o 8.1Célébration commémorative
o 8.2Enterrement
 9Notes et références

Circonstances[modifier | modifier le code]
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Appel aux urgences d'un agent de sécurité de Michael Jackson.

Le mercredi 24 juin, Michael Jackson est arrivé au Staples Center de Los

Angeles autour de 18 h 30, pour une répétition en vue des spectacles de This Is It.
Le chanteur s'est plaint de symptômes de laryngite et n'a pas commencé à répéter
avant 21 h 00. « Il avait l’air bien et avait une bonne énergie »10, a déclaré un témoin.
Il a répété les chansons Thriller et Earth Song – celle-ci étant la dernière chanson
qu'il ait interprétée lors de cette répétition qui s'est terminée après minuit 10, et donc la
toute dernière chanson qu'il ait interprétée sur scène. Le matin suivant, Jackson ne
sort pas de sa chambre11. Selon l’avocat de Conrad Murray, le médecin personnel de
Jackson, Murray est entré dans la chambre et a trouvé Jackson au lit, ne respirant
plus. Le pouls de Jackson était faible mais perceptible, et son corps était encore
chaud12. Murray a essayé de réanimer Jackson pendant 5 à 10 minutes. Il a déclaré
qu’il n’y avait pas de téléphone dans la chambre et qu’il n'avait pu utiliser son
téléphone portable pour composer le 911 parce qu’il ne connaissait pas l’adresse
exacte du manoir. Murray a spécifié qu’il avait également téléphoné à la sécurité,
mais qu’il n’avait reçu aucune réponse. Murray a fini par courir à l’étage, a appelé à
l’aide, et a ordonné qu'on fasse venir quelqu'un de la sécurité dans la chambre 13. Il a
déclaré que seulement 30 minutes s'étaient écoulées, avant que la sécurité n'appelle
le 91113.

Arrivée du corps de Michael Jackson au Ronald Reagan UCLA Medical Center à 13h14, heure locale.

Le médecin aurait administré une technique de RCP non-standard, en la pratiquant

sur un lit, plutôt que sur une surface dure telle un plancher 14,15. L’avocat du médecin a
indiqué que Murray avait placé une main sous la poitrine de Jackson et utilisé l’autre
main pour la compression thoracique, alors que la procédure standard est d’utiliser
les deux mains pour la compression11,16. Un porte-parole du Los Angeles Fire
Department (LAFD) a dit que l’appel avait été passé à 12 h 21 heure du
Pacifique (19 h 21, temps universel coordonné). Les auxiliaires médicaux se sont
rendus au manoir de Jackson à 12 h 26 et ont remarqué qu’il ne respirait pas 17,18.
Les auxiliaires médicaux ont réalisé la RCP sur place pendant 42 minutes19. L’avocat
de Murray a déclaré que Jackson avait un pouls encore perceptible au moment où il
a été transporté hors du manoir et placé dans l’ambulance 11. Un agent du LAFD a
cependant donné une version différente, déclarant que les auxiliaires avaient trouvé
Jackson en « arrêt cardiaque complet », et qu’ils n'avaient observé aucun
changement dans sa condition lors du trajet vers l’hôpital 20. Le LAFD a transporté
Jackson au Ronald Reagan UCLA Medical Center17. L’ambulance est arrivée à
l’hôpital à 13h14. Une équipe de personnel médical a essayé de réanimer Jackson
durant plus d’une heure. Leur manœuvre est restée sans succès et Michael Jackson
a été officiellement déclaré mort à 14h26, heure locale 21,22,23.

Enquête[modifier | modifier le code]
Autopsies[modifier | modifier le code]

Le bâtiment de coroner du comté de Los Angeles.

Le corps de Michael Jackson a été transporté par hélicoptère au bureau

du coroner de Los Angeles à Lincoln Heights en Californie où, le lendemain 26 juin,
une autopsie de trois heures a été réalisée, pour le compte du coroner du comté de
Los Angeles, par l’examinateur médical en chef, Lakshmanan Sathyavagiswaran 24.
La famille Jackson a organisé une seconde autopsie25. Le 28 août, le coroner du
comté de Los Angeles a fait une annonce officielle, classifiant le décès de Michael
Jackson comme un homicide. Le coroner du comté a déclaré que Jackson était mort
d’une combinaison de drogues dans son corps, les principales étant
l’anesthésique propofol et l’anxiolytique lorazepam. Les drogues trouvées dans son
corps en quantités moins importantes étaient le midazolam, le diazépam,
la lidocaïne et l'éphédrine. Le coroner a gardé le rapport de toxicologie complet privé,
tel que demandé par la police et le procureur de district1. La chaîne BBC a rapporté
le 1er octobre que le rapport d’autopsie révélait que Jackson était « en assez bonne
santé » pour son âge (cf. infra : section 4 Santé)26,27,26,28.
Police[modifier | modifier le code]
Bien qu’ils n’aient pas immédiatement annoncé qu’ils suspectaient un crime, dès le
lendemain du décès de Jackson, les policiers du Los Angeles Police
Department (LAPD) ont commencé à enquêter sur ce cas peu commun et à très forte
visibilité médiatique29. Le 28 août, le LAPD a annoncé que le cas pourrait être référé
à des procureurs susceptibles d'engager des poursuites criminelles 1. Le fait que le
LAD n’ait pas sécurisé la demeure de Jackson, et en ait accordé l'accès à la famille
Jackson, avant de retourner pour enlever certaines pièces à conviction, a soulevé
des inquiétudes de la part de plusieurs observateurs concernant la possible violation
de la « chain of custody » (traçabilité des preuves, documentation chronologique
relatant précisément l'acquisition de chaque preuve et sa consignation) 30,31. La police
a assuré que le protocole avait été respecté 31. Le 1er juillet, la Drug Enforcement
Administration (DEA) s'est joint au LAPD pour mener l’enquête. Ayant l’autorité
légale d’enquêter sur des questions normalement protégées par le secret médical, la
DEA était habilitée à suivre l’ensemble complet de ce qui semblait être une chaîne
complexe de médicaments sur ordonnance fournie à Jackson, potentiellement
assimilables à des drogues30. Le procureur général de Californie, Jerry Brown, a
annoncé que son bureau venait en aide au LAPD et à la DEA dans la création d’une
base de données à l’échelle de l’État de tous les médecins et prescriptions établies 32.
Le LAPD a cité des archives médicales de médecins qui avaient traité Jackson. Le 9
juillet, William J. Bratton, le chef de police de Los Angeles, a indiqué que des
enquêteurs mettaient l’accent sur une possibilité d’homicide ou de surdose
accidentelle, mais il fallait attendre l'obtention des rapports toxicologiques complets
du coroner33. Le journal The Los Angeles Times a cité une source de haut rang dans
l'administration des forces de l’ordre ayant déclaré que les autorités n’allaient peut-
être pas engager de poursuites, même si le coroner déclarait le cas comme étant un
homicide, en raison de l’abus de drogues très bien documenté de Jackson qui
rendrait toute procédure difficile. Néanmoins, la source aurait ajouté que les
procureurs ne s’étaient pas entendus concernant d'éventuels chefs d'inculpation plus
sérieux « pouvant aller jusqu’à l’homicide involontaire » s’il était déterminé que le
décès de Jackson avait effectivement été causé par le Propofol34.
Allégations d’usage de drogue[modifier | modifier le code]
Le site Web de TMZ, qui a annoncé la nouvelle du décès de Jackson, a révélé que
Michael Jackson aurait utilisé bon nombre d’alias, afin de se procurer plus
discrètement ses drogues sur ordonnance, notamment « Omar Arnold » et « Jack
London », ainsi que les noms d’un de ses gardes du corps et d’un employé de
bureau. Selon ces allégations, un médecin appelait la pharmacie pour dire que
Jackson venait chercher la péthidine, et la pharmacie remplissait la prescription en
laissant vide la case du nom du patient35. Il est dit que Jackson utilisait le Propofol,
ainsi que de l’alprazolam (un anxiolytique) et de la sertraline (un antidépresseur)36.
D’autres drogues citées dans ce rapport incluent l’oméprazole, l’hydrocodone,
la paroxétine, le Carisoprodol et l’hydromorphone37. Après sa mort, la police a trouvé
plusieurs médicaments à l’intérieur de sa demeure, dont du Propofol. Certains de ces
médicaments avaient des étiquettes faites aux noms des pseudonymes de Jackson,
alors que d’autres n’avaient pas d’étiquette du tout 38,39. Un document de la police
datant de 2004, réalisé dans le cadre de l'affaire « People vs. Jackson » relative à
des accusations d’abus sexuels sur mineurs, alléguait que Jackson prenait jusqu’à
40 pilules d’Alprazolam par nuit33.
Deepak Chopra, un interniste, endocrinologue et conférencier sur le thème des
interactions pensée-corps (mind-body intervention), qui a été un ami de Jackson
pendant 20 ans, a exprimé ses inquiétudes dans la mesure où, bien qu’il eût
vraisemblablement accès à un large éventail de substances médicamenteuses, il
apparaît que Jackson n’a pas reçu de naloxone, un composé utilisé
pour neutraliser les effets d’une surdose d'opiacés40. Chopra a également critiqué ce
qu’il percevait comme une attitude « pousse-au-crime » de certains médecins
d’Hollywood : « Ce culte des médecins encourageant l’utilisation de stupéfiants,
entretenant des relations d'interdépendance avec des célébrités toxicomanes, doit
être arrêté. Espérons que le décès inutile de Michael constitue un appel à agir. »
(« This cult of drug-pushing doctors, with their co-dependent relationships with
addicted celebrities, must be stopped. Let’s hope that Michael’s unnecessary death
is the call for action. »)40
Eugene Aksenoff, médecin installé à Tokyo qui avait traité Michael Jackson ou ses
enfants en quelques occasions, a exprimé ses inquiétudes à propos de l’utilisation de
drogues variées par Jackson et de son vif intérêt pour celles-ci. Aksenoff a déclaré
au journal The Japan Times que Jackson lui avait demandé des stimulants afin d’être
en mesure d'assurer ses prestations scéniques exigeantes, et qu'il avait refusé de lui
en prescrire. Il se souvient que le chanteur souffrait de fatigue chronique, de fièvre,
d'insomnie et d’autres symptômes, et prenait déjà un nombre élevé de médicaments.
Il soupçonnait qu’un des facteurs majeurs causant ces symptômes était l’utilisation
de stéroïdes ou d’autres produits médicamenteux visant à blanchir la peau 41. People
magazine a rapporté qu'au début de l’année 2007 la famille Jackson avait essayé
d'arranger une intervention pour lui faire entamer une cure de désintoxication, alors
que Michael Jackson vivait à Las Vegas dans le Nevada ; une information plus tard
confirmée par sa sœur, Janet42. Janet Jackson et quelques-uns de ses frères se
seraient déplacés jusqu’à sa demeure, mais auraient été évincés par les agents de
sécurité qui avaient reçu l’ordre de ne pas les laisser rentrer. Selon d'autres rumeurs,
il aurait refusé des appels de sa mère. Une source de la chaîne CNN a déclaré : « Si
vous essayiez de traiter avec lui [pour le raisonner], il vous ignorait. Vous n’entendiez
plus parler de lui pour longtemps. » (« If you tried to deal with him, he would shut you
out. You just wouldn’t hear from him for long periods. ») La famille a alors publié un
communiqué démentant ces rumeurs, mais Janet Jackson ne faisait pas partie des
signataires43.