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ET TERRORISTES
Les liaisons dangereuses
Éditions Ellipses :
La Guerre des robots (2006).
Espionnage business – Guerre économique et renseignement (2005).
Marines Éditions :
Les Commandos-marine français (2003).
Éditions Charles-Lavauzelle :
Du Golfe au Kosovo – Renseignement, action spéciale et nouvel
ordre mondial (2000).
Le Renseignement français à l’aube du XXIe siècle (1998).
ESPIONS
ET TERRORISTES
Les liaisons dangereuses
Terroristes et militaires
sous le même uniforme
1. Viktor Suvorov, Spetsnaz. The Inside Story of the Soviet Special Force,
mars 1986.
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1. Paul Watson, « U.S. Military Secrets for Sale at Afghan Bazaar », Los
Angeles Times, 10 avril 2006.
2. Daniel Cooney, « Afghan Shops Searched for Stolen Files », Associated
Press, 12 avril 2006.
3. Bradley Graham & Dana Priest, « Insurgents Using U.S. Techniques »,
The Washington Post, 3 mai 2005.
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1. Peter Lance, Triple Cross – How Bin Laden’s Master Spy Penetrated the CIA,
the Green Berets, and the FBI, éditions Regan, Los Angeles, 2006, p. XXXIII.
2. « Le Hezbollah s’entraîne en Corée du Nord », Intelligence Online nº 545,
20 avril 2007.
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1. Neil Mackay, « Rogue British Agents Name MI5 Bosses in Video Expose »,
The Sunday Herald, 30 juin 2002.
2. Matthew Teague, « The Untold Story of How British Intelligence Infil-
trated and Undermined the IRA », Ireland Uncensored, 9 mars 2006.
29
1. Markus Wolf & Anne McElvoy, L’Homme sans visage, éditions Plon, 1998,
p. 284.
30
1. Roger Faligot & Rémi Kauffer, Les Maîtres espions, histoire mondiale du rensei-
gnement, tome 2, éditions Robert Laffont, Paris, 1994, p. 49-50.
2. Surnom de la Central Intelligence Agency.
3. Ibid.
4. Information révélée par le quotidien britannique The Guardian, en date du
16 janvier 1991.
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1. Richard Sale, « Exclusive : Saddam Key in Early CIA Plot », The Was-
hington Times, 10 avril 2003.
2. « A Tyrant 40 Years in the Making », The New York Times, 14 mars 2003.
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1. « L’Iran opte pour une stratégie offensive », TTU nº 454, 5 juin 2003.
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1. Rose French, « Gunmakers Arms the Military and the Stars », Associated
Press, 25 novembre 2005.
2. Ian Hopper, « U.S. Government Gave Armor-Piercing Sniper Rifles to Afg-
hanistan, Bin Laden », Associated Press, 16 octobre 2001.
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1. David Wasson & Michael Fechter, « Gun Control Advocates Reload : Aim
to Take Out Loophole in Gun Show Regulations », The Tampa Tribune,
2 novembre 2001.
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1. Stephen Ulph, « Jihadi Forums Marvel at New Role of Snipers », The Intel-
ligence Summit, 4 avril 2006.
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1. Scott Shane, « In Video, Hussein Uses Slingshots and Bows to Rally Iraqis
for War », The New York Times, 24 novembre 2006.
2. David Axe, « Aussie Air-Mobile Posse Pursues Rebel », military.com,
5 avril 2007.
3. Selon Le Larousse de la langue française, il s’agit d’une « grosse flèche d’arba-
lète dont le fer avait quatre pans ».
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1. « Iraqi was killed with crossbow in Sofia », FOCUS News Agency, 11 sep-
tembre 2007.
2. L’unité de mesure du calibre est ici le pouce anglo-saxon (2,54 centi-
mètres). Un calibre .45 correspond à 45 centièmes de pouce, soit 11,43 mm.
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1. Jeanne Grimaud, Darra, le dernier marché aux armes, RFI, 15 juillet 2005.
2. Bruno Birolli, loc. cit.
1. Rick Atkinson, « The Single Most Effective Weapon Against our Deployed
Forces », The Washington Post, 30 septembre 2007.
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1. John Barry, Michael Hastings & Evan Thomas, « Iraq’s Real WMD »,
Newsweek, 27 mars 2006.
2. Rick Atkinson, loc. cit.
3. John Barry, Michael Hastings & Evan Thomas, loc. cit.
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1. Thom Shanker & Éric Schmitt, « GI Toll Is Rising as Insurgents Try Wilier
Bombs and Tactics », The New York Times, 15 mars 2004.
2. Kevin Cullen, « Roadside Bombs Get Smarter and Deadlier », Boston
Globe, 7 mars 2006.
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1. Marcus McDonald, « EOD Airmen Help Destroy Old Rockets », 455th Air
Expeditionary Wing Public Affairs, 19 octobre 2005.
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1. « Excuse Me, I’d Like to Buy Your B-52 », Reuters, 24 août 2007.
2. Jeremy Page, « Rebel bombers’ World Cup Air Raid », The Times, 30 avril
2007.
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Le Scud du pauvre
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1. Bill Gertz, « Probe Finds Scud Was Near Intact », The Washington Times,
26 septembre 1998.
2. Clifford Beal, « The Technology Bazaar – US Reaps Harvest of Soviet
Science », International Defense Review, septembre 1993.
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La roquette improvisée,
arme de choix pour terroriste démuni
1. « Fighter Jet and Missile for Sale Online », Ananova, 9 mars 2007.
2. « Patriot Missile Found in Scrapyard », Ananova, 21 juillet 2007.
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1. Ohad Gozani, « Pilot Tell of Moment Missiles Streaked Past », The Tele-
graph, 29 novembre 2002.
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1. Henry Pierson Curtis, « Orlando Police Ask for Guns, Get Missile Laun-
cher », orlandosentinel.com, 17 août 2007 ; « Expert : “Missile launcher” at
Police Gun Swap Is Carrying Case », Associated Press, 21 août 2007.
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1. Milton Bearden & James Risen, CIA-KGB, le dernier combat, éditions Albin
Michel, Paris, 2004, p. 291-295.
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1. Mohammad Yousaf & Mark Adkin, Afghanistan, l’ours piégé, éditions Ale-
rion, 1995, p. 239.
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1. Avion léger bimoteur d’attaque au sol qui équipait alors l’armée de l’air
argentine.
2. Andy McNab, Action immédiate, éditions Ifrane, Paris, 1996, p. 91.
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2003, « plus de 40 avions ont été atteints par des missiles por-
tables depuis les années 1970, causant au moins 24 crashs et
plus de 600 morts dans le monde entier 1 ». Au Sri Lanka,
97 passagers ayant pris place à bord de deux vols British
Aerospace sont tués les 28 et 29 avril 1995 2. 52 personnes
trouvent la mort lorsque des moudjahidine afghans abattent
un Antonov An-24 des Bakhtar Afghan Airlines le 4 sep-
tembre 1985, juste après son décollage de l’aéroport de Kan-
dahar. Mais 24 coups au but pour 40 missiles tirés contre des
avions commerciaux lents aux évolutions aériennes prévi-
sibles : on est loin de l’arme miracle. Car certains de ces
engins, en particulier les SA-7 soviéto-russes, sont rudimen-
taires. Ils sont incapables de faire la différence entre la chaleur
solaire et celle émise par un réacteur dans certaines condi-
tions d’emploi. De même, leurs batteries se déchargent très
rapidement, assez rapidement en tout cas pour parfois rendre
la visée impossible au cours d’une seule et unique séquence de
tir. Et surtout, se servir d’un tel engin s’apprend. C’est même
une qualification qui doit être régulièrement entretenue par
des entraînements périodiques. Sans doute faut-il voir là la
deuxième raison principale à l’inefficacité relative des missiles
détenus par les terroristes. Prenons l’exemple des Stinger
afghans. Avant de se voir confier ces précieux engins, les pre-
miers moudjahidine sont soigneusement sélectionnés : les
seules candidatures acceptées sont celles des combattants
ayant déjà abattu des avions soviétiques avec des missiles
SA-7. Il faut être afghan pour être admis : tout volontaire
étranger est systématiquement écarté. Et plusieurs mois
s’écoulent entre l’arrivée des instructeurs pakistanais aux
États-Unis et le 25 septembre 1986, date de la première utili-
sation d’un Stinger contre un Mi-24D 3.
Mais les Stinger ne sont pas les seuls sur le marché, loin
s’en faut.
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1. Jim Michaels, « Copter Attackers Routed, U.S. Says », USA Today, 21 mai
2007.
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1. Ibid.
2. « Cocaine Submarine Bust », Associated Press, 26 mars 2005.
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1. « Rand Cites Threats for Ferries, Cruise Ships », National Defense Magazine,
décembre 2006.
2. Edward Owen, « “Eta Plot to Bomb Plymouth Ferry Foiled” », The Tele-
graph, 12 juillet 2007.
3. James Gordon Meek, « FBI Seeks Pair in Possible Terror Surveillance »,
Mouth of the Potomac, 24 août 2007.
4. « Iran Video Game Offers Chance to Blow up US Tanker », Reuters,
30 septembre 2006.
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1. Solomon Kane & Francis Martin, Pirates et terroristes en mer d’Asie, éditions
Autrement Frontières, Paris, 2005.
2. Ibid., p. 70.
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1. « Une tête de vipère dans ses haricots », Associated Press, 17 juin 2007.
2. On quitte là le domaine du biologique, mais l’application du principe de
précaution reste le même.
3. Guillaume Dasquié, Secrètes affaires – Les services secrets infiltrent les entre-
prises, éditions Flammarion, Paris, 1999, p. 140-141.
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Le terrorisme biologique
entre mythe et réalité
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1. Ken Alibek & Stephen Handelman, La Guerre des germes, éditions Presses
de la Cité, Paris, 2000, p. 115-120.
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1. Ibid.
2. Regan Morris, « U.S. Forces Equipped to Detect Deadly Biological
Weapons at War for the First Time », Associated Press, 24 juillet 2002.
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1. David Stringer, « London Cops Check Fuel Tankers for Bombs », Asso-
ciated Press, 6 juin 2007.
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De l’accident à l’attentat
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1. « Blast Destroys Convoy Carrying Fuel for U.S. Base », Reuters, 14 octobre
2005.
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L’industrie chimique
dans la ligne de mire
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1. Mary Beth Sheridan, « In War on Terror, Md. Farmer One of Many Skep-
tical Recruits », The Washington Post, 1er septembre 2007.
2. « Les groupes d’études, faux nez des lobbys », L’Express, 28 septembre
2006.
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Le terrorisme chimique
ou la boîte de Pandore
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l’ouvrage écrit par Ron Suskin sous le titre The One Percent
Doctrine.
Début 2003, quelque part en Arabie saoudite. Un ordina-
teur appartenant à une cellule djihadiste est saisi par les ser-
vices de sécurité. En vertu d’accords de coopération, le
contenu du disque dur est envoyé aux États-Unis pour y être
traité par le bureau de récupération des preuves informa-
tiques rattaché à la Central Intelligence Agency. Dans leur
domaine, ces gens-là sont au top niveau. Ils sont capables de
retrouver des fichiers effacés sur un disque dur, parfois même
après que d’autres fichiers les aient écrasés. Aucun cryptage
connu ne leur résiste et surtout pas Pretty Good Privacy (litté-
ralement, « relativement bonne intimité ») que certains, en
Europe, surnomment par dérision « Pretty Good Plaisan-
terie »…
Le travail avance vite, de nombreux textes sont extraits et
aussitôt soumis à la sagacité des analystes après avoir fait
l’objet d’une traduction sommaire. Un document intrigue les
experts. Il y est fait référence à un système dénommé le mub-
takkar, mot arabe qui signifie « l’inventif ». L’engin possède
deux chambres séparées par une membrane pouvant être
rompue au moyen d’un mécanisme ad hoc. Pas de doute : il
s’agit d’une arme chimique binaire conçue pour délivrer un
gaz à base de cyanure. Un engin idéal pour un remake en infi-
niment plus grave de l’attentat perpétré par Aum Shinrikyo
dans le métro de Tokyo. À Langley, au siège de la CIA, c’est
l’alerte rouge. En une nuit, les techniciens construisent un
prototype à partir des plans retrouvés sur le disque dur.
L’urgence est telle que dès le lendemain matin le prototype est
montré au président, George W. Bush, ainsi qu’au vice-prési-
dent, Dick Cheney. Mais ce que les services de renseigne-
ments américains ignorent encore, c’est où et quand le
mubtakkar doit être utilisé. L’apprendre devient une priorité
absolue.
Son pseudo est « Ali ». Longtemps, on a cru que la CIA
n’avait pas de source humaine au sein du petit cercle des déci-
deurs d’al-Quaida : c’est faux. Dans le courant de
l’année 2002, Ali est venu frapper à la porte de l’agence
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« Ils vont bientôt réaliser leur erreur parce que des villes
américaines vont être frappées par des opérations efficaces. »
Le premier organisme à percevoir la menace dans le bruit de
fond électronique est le site DEBKAfile. Se présentant comme
indépendant mais résolument pro-israélien, il fournit des ana-
lyses souvent contestées dans les domaines du terrorisme
international, de l’espionnage et de la sécurité.
Un deuxième message suit : les attentats vont être per-
pétrés « contre les plus grandes cités de l’Amérique ainsi que
contre son centre nerveux financier au moyen de camions
bourrés de matériaux radioactifs ». Ce deuxième avertissement
est bientôt suivi d’un troisième qui mentionne Los Angeles,
Miami et New York tout en ajoutant : « avec l’aide d’Allah,
l’attaque causera un krach boursier, beaucoup de morts et une
crise financière à une échelle telle qu’elle contraindra les
États-Unis à retirer leurs forces armées de nombreuses régions
du monde, notamment l’Irak, parce qu’ils n’auront pas
d’autres moyens de réduire leurs dépenses 1 ».
Info ? Intox ? Le site DEBKAfile jouit d’une réputation
sulfureuse. On le soupçonne d’être de parti pris. Et d’appli-
quer les méthodes des tabloïds anglais en attirant l’œil du cha-
land avec des scoops qui n’en sont pas vraiment. Professeur à
l’université de Haïfa, spécialiste des rapports entre médias et
terrorisme international, Gabriel Weimann estime que l’affaire
met en exergue « le paradoxe des sites de ce type, qui mêlent
le faux au vrai, ne livrent pas leurs sources, ne signent pas leurs
papiers, mais qui par leur sensationnalisme répondent à une
attente des lecteurs et à l’occasion peuvent être à l’origine d’un
scoop authentique ». Effectuant un travail de veille sur les sites
intégristes, l’universitaire affirme quant à lui ne pas avoir
perçu les messages. Il précise enfin que jamais al-Quaida n’a
annoncé à l’avance le lieu d’un attentat 2. Mais l’essentiel n’est
pas là. Bien que douteuses, les informations n’en vont pas
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1. « New York : contrôle renforcé après une menace terroriste jugée peu cré-
dible », AFP, 11 août 2007.
2. « New York Steps up Security Against Al-Quaida Attack in Response to
DEBKAfile Exclusive Report, Followed by Additional Info on Manhattan Dirty
Bomb », DEBKAfile, 11 août 2007.
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1. « Only a Matter of Time Before Terrorists Use “Dirty Bomb” : New Scien-
tist », AFP, 2 juin 2004.
2. Jim Bronskill, « Terrorist “Dirty Bomb” Could Trigger Severe Economic
Damage : CSIS », Canadian Press, 2 janvier 2007.
3. Alex Rodriguez, « Radioactive, Unprotected : A “Dirty Bomb” Hight-
mare », Chicago Tribune, 15 février 2007.
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Et même s’ils n’ont que peu de raisons de penser qu’ils ont été
exposés aux radiations, ils veulent absolument être examinés
rapidement. Aussi ils vont à l’hôpital, ils y sont pris en charge,
le dépistage révèle immanquablement qu’ils n’ont pas été
irradiés, mais, en attendant, ils ont contribué à engorger le sys-
tème pendant un bout de temps 1. » Les ingénieurs du DRDC
ne sont pas les seuls à parvenir à une telle conclusion.
Mars 2002. Un temps anormalement clément pour la
saison illumine Washington. Le soleil brille, l’air est doux, il
y peu d’humidité, et une brise légère venant du sud-est
apporte un air agréable à respirer. Le printemps est précoce.
Ce matin, nombreux sont les touristes à faire la queue pour
visiter les monuments de la capitale fédérale. Un de ces cars
scolaires jaunes de 66 places se range sur l’avenue de l’Indé-
pendance près d’un centre commercial bien connu, le
National Capital Mall. Les apparences sont trompeuses : ce
n’est pas tout à fait un autobus comme les autres. Pour les
besoins de leur étude, les chercheurs du Center for Strategic
and International Studies, un think tank américain, ont ima-
giné qu’il contenait un engin explosif composé de 1 800 kilos
de TNT et de 680 grammes de césium-137 radioactif. Sur-
prise : beaucoup de victimes sont tuées ou blessées par l’explo-
sion du TNT ainsi que par la projection d’éclats métalliques,
tandis que les dommages causés par le césium apparaissent, en
comparaison, négligeables. La présence de radioactivité pro-
voque en revanche un énorme impact émotionnel au sein du
public. Après « arme de destruction massive » et « arme de per-
turbation massive », voilà la bombe sale qualifiée d’« arme
d’hystérie massive 2 ».
À la Maison-Blanche comme au Kremlin, on veut en savoir
un peu plus. C’est pourquoi, en 2002 et 2003, des tests gran-
deur nature sont organisés dans le désert du Nouveau-Mexique
d’une part ainsi que dans les monts de l’Oural d’autre part. Du
1. Jim Bronskill et Sue Bailey, « Dirty Bomb Would Cause Panic, Cost Bil-
lions : Study », Canadian Press, 2 juillet 2007.
2. Erik Schechter, « Weapon of Mass Hysteria », The Jerusalem Post, 2 mars
2006.
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expliqué aux pilotes d’un ton cassant. Les aviateurs n’ont pas
osé insister. Douze ans auparavant, c’est le même ton qu’il uti-
lisait pour donner ses ordres aux parachutistes de la 106e divi-
sion aéroportée.
Accompagné de son entourage, le personnage embarque.
Il montre des signes d’impatience : l’équipe de télévision se
fait attendre. La voilà enfin. Le dernier reporter a à peine le
temps de boucler sa ceinture que l’hélicoptère décolle ma-
ladroitement. Au début, le vol se passe aussi bien que pos-
sible dans des conditions aussi dantesques. Puis c’est le
drame : le Mi-8 heurte de plein fouet une ligne électrique à
haute tension et s’écrase en contrebas. Les secours relèvent six
morts ; tous les autres passagers sont grièvement blessés. C’est
le cas du gouverneur de la région de Krasnoïarsk, qui est très
rapidement emmené sur une civière vers un second hélicop-
tère en attente. L’appareil décolle immédiatement : il y a
urgence, le pronostic vital est engagé. À l’hôpital de « sa »
ville, les médecins tentent tout ce qu’il est possible de tenter.
En vain : Alexandre Lebed décède des suites de ses blessures 1.
L’homme qui disparaît ce jour-là est une légende des
forces armées soviétiques puis russes. Il se signale à l’attention
des médias en refusant d’envoyer « ses » chars contre le siège
du Parlement russe en 1991. En 1992, il prend la tête de la
XIVe armée stationnée en Moldavie puis se défroque en 1995.
L’année suivante, il est candidat à la présidence russe et récolte
14,4 % des voix. Pour se concilier son électorat, Boris Eltsine
en fait le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de
Russie. C’est à ce poste qu’il signe avec Aslan Maskhadov en
août 1996 l’accord qui met fin à la première guerre en Tchét-
chénie. Il est limogé par le président Eltsine la même année.
Mais c’est une autre affaire qui le propulse à cette époque-là
sur le devant de la scène.
Faut-il y voir une relation avec la signature de l’accord de
paix ? Toujours est-il qu’Alexandre Lebed est encore secré-
taire du Conseil de sécurité lorsqu’il reçoit des informations
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1. Jack Aubry, « Many Fear Terrorist Use of Russian Weapons », The Ottawa
Citizen, 23 août 2007.
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ne vous ont pas dit). Dans les pages de ce livre, l’auteur qui
est présenté comme un ancien consultant du FBI explique
« comment al-Quaida a acheté quelques mini-armes nucléaires
post-soviétiques et loué les services de ressortissants russes
pour l’aider à les faire fonctionner » 1. Puis vient un rapport de
David Dastych et de Gordon Thomas basé sur des informa-
tions d’origines polonaises et tchèques. Enfin, la lettre d’infor-
mation digitale Joseph Farah’s G2 Bulletin entre à son tour dans
la danse. Mais, là aussi, la crédibilité de l’ensemble est enta-
chée par un certain nombre d’amalgames, d’informations
contradictoires entre elles, d’extrapolations douteuses, de
contrevérités et de sources se citant les unes les autres afin de
« faire du volume ». Worldnetdaily affirme ainsi le plus sérieuse-
ment du monde en citant le Joseph Farah’s G2 Bulletin : « Al-
Quaida a obtenu au moins 40 armes atomiques provenant de
l’ex-Union soviétique, y compris des suitcase nukes, des mines
nucléaires, des obus d’artillerie et même 2 quelques têtes de
missiles, selon le rapport. […] En plus de faire exploser ses
propres armes nucléaires se trouvant d’ores et déjà aux
États-Unis, des sources militaires ont également déclaré qu’il
existait des témoignages 3 suggérant qu’al-Quaida payait des
anciens spetsnaz russes, c’est-à-dire des opérationnels des
forces spéciales, pour l’aider à localiser les armes nucléaires
autrefois prépositionnées sur le territoire américain par
l’Union soviétique pendant la guerre froide. » 4 S’il n’y avait
pas la gravité du sujet, on aurait du mal à s’empêcher d’éclater
de rire. Parce qu’il est difficile de comprendre : voit-on vrai-
ment un Ben Laden disposant de 40 bombes gaspiller des sub-
sides à rémunérer grassement d’anciens spetsnaz pour en
retrouver d’autres ? Le reste est à l’avenant. Pour être efficaces,
les armes nucléaires de petites dimensions sont généralement
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1. Ibid.
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1. Peter Zimmerman & Jeffrey Lewis, « The Bomb in the Backyard », Foreign
Policy, novembre/décembre 2006.
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Introduction ...................................................................... 5
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