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ENCORE UNE GUERRE DE RETARD?


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DU MÊMEAUTEUR
Décembre 1997. LesRusses arrivent...
Albin Michel, 1987
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Emmanuel de Richoufftz

ENCOREUNEGUERRE
DERETARD?
Unofficierd'activeoseparler

Préface de Pierre Messmer

Albin Michel
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©Éditions Albin Michel S.A., 1992


22, rue Huyghens, 75014 Paris.
ISBN 2-226-05717-X
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En espérant que nosenfants,


Laurence
Josselin
Gautier
Vulfran
Corentin
Bertille
etMarie-Hortense,
mettrontautant depassion dans leurviequej'en éprouveà l'égard
demonmétier: celui desarmes.

Paris, le 1 mars 1992.


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«Politiques ou soldats, les meilleurs serviteurs


de l'État sont rarement plastiques.
Il faut que les maîtres aient des âmes de maî-
tres, et c'est un calcul bien mauvaisque d'écarter
de la puissance les caractères accusés sous pré-
texte qu'ils sont difficiles. »
Général DEGAULLE,LeFil del'épée.
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Préface

Chacuntrouvenaturelquelesspécialistess'expriment, ora-
lement oupar écrit, sur leur métier. Qui reprocherait à un
médecind'écrire sur la médecine, à unjuriste sur ledroit, à
un architectesurl'urbanisme?
Il en va autrementpour les soldats. S'il est admis que les
générauxenretraitepeuventpublierleursMémoiresoudonner
des avis, utiles en raison de leur expérience; si les travaux
historiques et techniques sont encouragés, surtout lorsqu'ils
portentsurdespointsdedétail, onconsidèreavecméfianceles
officiers qui prennent la plumepour traiter de stratégie, de
tactique, d'organisation, ens'écartant desidéesreçues.
Lecommandements'efforcetoujoursdemaintenirl'unitéde
doctrine chez les cadres, en perdant parfois de vue que le
dogmatisme a conduit les arméesfrançaises à leurs pires
défaites. La rigidité de la hiérarchie militaire lui donne les
moyensdefaire respecter le silence dans les rangs, mêmeen
dehorsduservice.
Est-cebondans lemondeetletempsoùnousvivons?Jene
lepensepas et c'est pourquoi l'excellent livre du colonel de
Richoufftzméritederetenirl'attention.
L'auteura voulufaire connaîtresesréflexions sur les mis-
sionsprésentesetfutures desarmées, surleschoixquis'impo-
sentpuisqu'il n'estpaspossibledetoutfaire, sur les moyens
humains et matériels à mettre en œuvrepour que «l'outil»
militairesoitsolideetbienadapté.
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Celivre qui pourrait être austère estfacile à lire car le style


estclairetdirect. Lesréflexionssérieusesettechniquesalternent
adroitement avec le récit non dépourvu d'humour d'un jour
vécu au «centre opérationnel des armées», quand commence
la guerre du Golfe. Les choses sont vues de l'intérieur, ce qui
donne aux descriptions, aux propositions, aux critiques une
réalité, donc uneforce, que nepeuvent atteindre les auteurs
mêmetrès bons qui observent de l'extérieur.
Cela ne veut pas dire queje suis d'accord en tout avec le
colonel de Richoufftz; par exemple nos idées sur le service
national sont différentes. Mais les débats sont nécessaires
puisqu'ilfaut réévaluer notre organisation militaire, nospro-
grammes d'armement, les rapports avec nos alliés.
LesFrançais qui s'intéressent à la Défense nationale ont le
droit de connaître non seulement lesproblèmes mais aussi les
solutions entre lesquelles ilfaudra décider.
Celivre lesy aidera.
Pierre MESSMER
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Rappel chronologique
2août 1990. Entrée des forces irakiennes à Ko-
weït-City.
10août. Déclenchement de l'opération Sala-
mandre : le porte-aéronefs Clemen-
ceau appareille de Toulon.
13août. Déclenchement de l'opération Arti-
mon: les bâtiments de la Marine par-
ticipent au contrôle de l'embargo
contre l'Irak.
14septembre. Déclenchement de l'opération Da-
guet, consécutive à la violation de
l'ambassade de France à Koweït-City.
29novembre. Lerecours àla force est autorisé par le
Conseil de sécurité de l'Organisation
des Nations Unies.
17janvier1991. Déclenchement de l'offensive alliée
«Desertstorm »(Tempête du désert) :
les forces aériennes françaises s'enga-
gent.
23février. Ultimes préparatifs : la division Da-
guet s'engage.
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24 heures dans le Centre opérationnel


des armées

Dimanche 24février
08 h 30 Une guerre commence 19
08 h 35 Les «chefs »sont là 26
08 h 40 Àcent pieds sous terre 34
08 h 45 Dans la cuve 43
08 h 50 L'équipe de quart «au turf » 57
09 h 00 Une cellule sous-pression 69
09 h 30 «War game » 85
09 h 50 Alerte chimique 90
10 h 10 Oméga secrète 98
12 h 00 Les «cent mille mâchoires » 109
l2 h 45 Préparation du «briefing » 126
13 h 25 Quid de Rochambeau ? 149
14 h 50 Et les paras ? 161
15 h 55 L'invité surprise 176
17 h 15 «Interarmisation »à tout prix 187
18 h 15 La victoire à portée de main 197
18 h 50 Le front craque 211
20 h 00 Relations de bon voisinage 221
23 h 00 Guerre médiatique 234

Lundi 25février
03 h 00 Nuit blanche 253
07 h 30 Ultime informations 269
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LE TEMPS DES CERTITUDES


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Paris, 24février, 8 h30. 8 bis, rue Saint-Dominique.Je dois


montrer patte blanche devant la grille d'entrée. Ce
matin encore, avec automatisme, je sors mon laissez-
passer. La pièce d'identité rigide avec en-tête du minis-
tère de la Défense porte la griffe du «commandant de
l'îlot Saint-Germain». Ma photo est agrafée dans le
coin supérieur gauche de la carte. Je la regarde machi-
nalement; je me vois plus jeune, plus insouciant, plus
souriant aussi. C'est vrai, j'étais alors commandant de
compagnie. Àla tête de mes cent cinquante parachu-
tistes, je me suis «éclaté » pendant deux années. L'ac-
tion véritable, les responsabilités vraies, la camaraderie
partagée, quatre mois d'aventure en Afrique avaient
comblé ma vie d'officier d'infanterie. Pendant vingt-
quatre mois, à ma place comme tant d'autres, j'ai
contribué à faire passer l'idée de défense dans les rangs
de contingents dejeunes Français qui se sont succédé
tous les deux mois dans mon unité. Aaucun moment,
je n'ai regretté mon engagement de jeunesse et mon
choix à la sortie de l'École spéciale militaire de Saint-
Cyr.
Et puis, le commandement m'a orienté sur la voie de
l'enseignement militaire supérieur. Comme des cen-
taines d'autres officiers des trois armées et de la gen-
darmerie nationale à cette période précise de notre
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carrière, j'ai fait un choix décisif. Certes l'accès aux


écoles de guerre des différentes armées assure en prin-
cipe aux candidats un avenir brillant, l'obtention pro-
bable des étoiles et prédestine une petite élite aux plus
hautes responsabilités dans les armées. Mais la réussite
à un concours signifie, outre une préparation assidue
et fastidieuse jusqu'aux épreuves écrite et orale, de
pouvoir exercer aussi nos activités professionnelles
quotidiennes et mener une vie familiale à peu près
normale. L'exercice est périlleux et moralement diffi-
cile. En cas d'échec, toujours possible, c'est la quasi-cer-
titude d'une carrière écourtée voire peu motivante au
sein de l'institution militaire.
Ai-je eu de la chance? Peut-être. Mais l'incertitude
me concernant est désormais levée. Après un temps de
responsabilité en régiment, je suis de nouveau affecté
à Paris, à l'« administration centrale» comme l'on dit.
Officier traitant au sein d'un bureau tout entier tourné
vers l'outre-mer et l'Afrique, en charge depuis le mois
d'août dernier, du suivi des opérations dans le Golfe.
Un «job» passionnant.
Notre cellule a vécu, depuis l'invasion du Koweït par
les divisions blindées irakiennes le 3 août 1990, jus-
qu'au déclenchement de l'attaque aéroterrestre alliée
cejour 24 février 1991, au rythme de cette crise surréa-
liste. Que de changements et de remises en cause
depuis quelques mois ! Nous en avions presque oublié
que notre universjusqu'alors figé en deux blocs rivaux
d'antagonismes idéologique et politique s'était à un tel
point transformé! Ironie de l'Histoire: une guerre
commence. Il y a quarante-six ans, une autre s'ache-
vait; l'architecture de notre monde de l'après-guerre
se décidait au nord de ce théâtre d'opérations...
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LE
' UROPEDEYALTA:
BIPOLARISATIONETDÉMESURENUCLÉAIRE

C'est dans une station balnéaire sur la rive soviétique


de la mer Noire alors défigurée par les combats du
dernier hiver de guerre qu'eut lieu, il y a quarante-
six ans, la conférence tripartite qui devait sceller le
destin de l'Europe. Le 6février 1945 àYalta, trois mois
avant la chute de Berlin, le «petit père des peuples », le
président des États-Unis et le premier ministre britan-
nique modelèrent l'Europe de l'après-guerre sur les
dépouilles du III Reich.
Ainsi, après avoirconnu pendant près d'un siècleune
destinée de dimension européenne et cru en samission
historique, l'Allemagne, symbole de puissance, est
rayée de la carte. Amputée de ses territoires historiques
à l'est de la ligne Oder-Neisse, privée d'une partie de
ses ressources énergétiques, occupée militairement,
divisée politiquement, cette Allemagne croupion, bri-
sée, porterait le fardeau de la défaite et les crimes
expiatoires de tout un peuple. Son élimination en tant
que puissance militaire a brusquement créé un vide
dans cette Europe ruinée par six années de guerre
fratricide. Pour les deux grands vainqueurs, «au
contact »pour lapremière foisdeleur histoire, le temps
était peut-être venu, poussant leurs avantages, sinon de
dominer le monde, du moins d'exercer un leadership
moral exemplaire.
En effet Soviétiques et Américains ont en commun
une tendance à attribuer à leur propre idéologie poli-
tique une validité universelle. Ainsi, forçant l'admira-
tion, le reste du monde n'aurait d'autre recours qu'à
s'aligner sur l'un ou l'autre des Grands. Cette bipolari-
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sation idéologique, cette rivalité de fond américano-so-


viétique a marqué quarante-cinq années de vie politi-
que internationale. Elle abénéficié de la miseau point,
de l'« expérimentation », du développement et de la
prolifération de l'arme nucléaire: cette arme absolue
qui ala capacité de mettre un terme àtoute vie civilisée
non seulement sur le territoire de l'autre camp mais
aussi sur de vastes espaces de la planète. Le décor
paraissait planté une fois pour toutes :la guerre froide.
En dépit de périodes raisonnées de «coexistence
pacifique», les antagonismes et la course à l'hégémo-
nie nucléaire, les tentations et les besoins impérieux de
«frappe en premier» ont contraint les deux Grands à
développer et entretenir des arsenaux militaires déme-
surés susceptibles de s'assener un overkill démentiel
réciproque.

OTAN CONTRE PACTE DEVARSOVIE

Mais chacun des deux systèmes rivaux paré des lau-


riers de la victoire se devait d'assumer la tutelle de
l'Europe de l'après-guerre. Le plan Marshall permit
ainsi à seize pays du Vieux Continent de bénéficier de
l'aide américaine dès 1948. Ceprêt revêt une significa-
tion majeure :les États-Unis renoncent àleur politique
traditionnelle de repli sur soi. Cet isolationnisme avait
jadis laissé le champ libre aux «révolutions du déses-
poir »dans les Empires centraux défaits au lendemain
de la Grande Guerre et favorisé l'émergence des tota-
litarismes, prémices du deuxième conflit mondial. Ce
changement d'attitude signifiait sans doute moins une
conversion de cœur qu'une conversion de raison.
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En effet l'idéologie conquérante de l'URSS, le sta-


tionnement de l'Armée rouge dans les territoires «li-
bérés», l'extrême dénuement des populations, les
privations appelèrent l'Amérique à s'engager totale-
ment dans une action humanitaire à l'échelle d'un
continent. Ces dispositions furent complétées, au mois
d'avril 1949, par le traité de l'Atlantique Nord conçu et
élaboré dans les années de tension Est-Ouestde l'après-
guerre. «Le coup de Prague» instaurant un régime
communiste en Tchécoslovaquie, lacréation desdémo-
craties populaires, le blocus de Berlin, l'explosion de
la première bombe nucléaire soviétique ont contribué
àsceller la solidarité occidentale autour des États-Unis.
L'Amérique accordait sagarantie militaire assortie tou-
tefois des réserves des quatorze signataires, dont la
France, de faire bloc contre une attaque de l'URSS.
L'Union soviétique, réglementant les rapports éco-
nomiques à l'intérieur de son système d'influence
conçoit, cette mêmeannée 1949,un outil d'intégration
économique et commercial du monde socialiste: le
Comecon. Puisen mai 1956,lesplus hauts responsables
des huit pays du bloc oriental, réunis sous la houlette
du maréchal Boulganine, président du Conseil des
ministres de l'URSS, apposent leur signature au bas
d' un traité «d 'amitié, de coopération et d'assistance
mutuelle» que l'Histoire retiendra sous le nom de
«Pacte deVarsovie». Faisant le pendant au Pacte atlan-
tique, cette alliance militaire était progressivement de-
venue l' outil de coordination pour la préparation des
forces, l' uniformisation des doctrines et la standar-
disation des matériels. Les structures politiques in-
ternes au Pacte, l'influence déterminante de l'URSS,
les réunions fréquentes des dirigeants ont permis d'as-
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O
L'TANETLEPACTEDEVARSOV
E
I
ETATDEL
E'UROPEAUTEMPSDELAGUERREFROD
IE(1988)
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surer, pendant plus de trente années, la cohésion et la


pérennité du camp socialiste : l'outil militaire étouffa,
sous la contrainte, toute velléité d'émancipation des
«pays frères ».
Ainsi le décor est planté. L'ensemble des acteurs est
en place. L'enjeu est de taille: c'est la conception de
l'Homme et de la Société dont il est question. La
réplique aura duré quarante-cinq ans !
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8 h 35. Les deux gendarmes mobiles préposés au fil-


trage de l'entrée de la rue Saint-Dominique enserrés
dans leur gilet pare-éclats et fusil d'assaut de calibre
5,56 en «sautoir» - application des mesures du plan
antiterroriste Vigipirate oblige - jettent un regard ra-
pide sur chacune des cartes d'accès présentées par les
quelques arrivants. Unacquiescement de képi autorise
l'entrée dans l'enceinte de ce qu'il convient d'appeler
l'îlot Saint-Germain. Aujourd'hui dimanche, ce n'est
pas la presse des autres jours de semaine où l'entrée
principale du 231 boulevard Saint-Germain connaît
une affluence record dès8h 30.Àpartir du hall central
c'est la dispersion de tous ceux et celles qui travaillent
ici. Par les cours intérieures, les couloirs, les escaliers et
les ascenseurs, civils et militaires gagnent les bureaux
situés aux étages, dans les combles et les sous-sols des
différents bâtiments répartis sur toute la surface de
l'emprise. L'heure du début de travail en semaine est
fixée à 8 h 45 ; à 9 heures pour notre cellule sur la
brèche pendant vingt-quatre heures non stop.
Je franchis la double grille et traverse la cour; une
centaine de mètres tout au plus. Àdroite, le bâtiment
abritant une partie de l'état-major de l'armée de terre.
Àgauche, le lieu de restauration, plus communément
dénommé «les cent mille mâchoires». En face de moi
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une porte vitrée à deux battants. Desvoitures d'autori-


tés, rutilantes, stationnent le long du mur. Les «chefs»
sont déjà là... Cela doit «chauffer ».
Dans le renfoncement, entre les cuisines et les bâti-
ments de la délégation générale pour l'armement
(DGA), quelques «OS de la propreté», vêtus d'un
uniforme, de gants et d'un couvre-chef repoussent
dans le caniveau la gangue du trottoir à l'aide de leur
balai synthétique vert fluo. Chaquejour, le piéton que
je suis voue une profonde admiration à une telle orga-
nisation au service de la collectivité. Cette structure
paraît s'être inspirée de la conception des opérations
militaires. Restaurer la propreté :une mission générale
qui sensibilise toute une armée. Balayeurs, motocy-
clistes, éboueurs, conducteurs, ouvriers ne sont que la
partie visible d'une troupe parfaitement équipée qui
contre-attaquejour et nuit un ennemi multiforme :des
containers, des poubelles, des corbeilles, du verre usa-
gé, des détritus pondéreux, des feuilles mortes, des
papiers, des excréments de chiens, des graffitis...
La zone d'action de ces «hommes en vert» est un
théâtre urbain étendu, peuplé, soumis à deux flux
migratoires quotidiens et à une circulation automobile
intense: un environnement gênant pour contre-atta-
quer dans de bonnes conditions. Mais la tactique et
l'outil se sont progressivement adaptés à la mission au
cours de cette décennie. Une coopération «inter-
armes»sans faille entre «motorisés »et «fantassins »a
raison des tonnes de déchets quotidiens. Laconcentra-
tion des efforts, sensible lesjours de marché, assure un
avantage décisif à l'« attaquant » confronté aux mon-
tagnes de cageots, de papiers et de pelures. L'effet de
surprise est parfois recherché: c'est un ramassage «ci-
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blé »et expéditifsurquelques axessensibles, en dehors


des heures habituelles. Un succès répétitif à mettre au
crédit d'une organisation et d'une technologie avan-
cées: camions-bennes de tous types, balayeuses de dif-
férentes tailles, véhicules-arroseurs de tous formats,
motocyclettes, triporteurs, brouettes... Une véritable
stratégie des moyens mise au service d'un concept
urbain.
Aurions-nous à ce point perdu toute imagination et
tout sens critique pour ne pas nous rendre compte que
notre outil militaire doit s'adapter, lui aussi, sans cesse
à son environnement?
Incroyable cheminement que celui de ma patrie et
de son armée quijusqu'ici avaient parfaitement «trou-
vé leurs marques» pour appréhender les situations,
anticiper les événements, avoir le recul nécessaire, ce
«temps d'avance »propre aux stratèges et indispensa-
ble aux grandes nations. N'avons-nous pas perdu de
cette sérénité qui fit notre force pendant plus de vingt
années?
Lacrise, le conflit, puis la guerre du Golfe ont bruta-
lement bousculé des années de conformisme douillet
et réveillé une armée du temps de paix. Les atermoie-
ments complaisammentrelevéspar lesmédiasn'appor-
tent-ils pas la preuve que notre environnement abel et
bien changé et que le monde ne se partage plus entre
les seuls «bons et méchants»?

DESSEINSHÉGÉMONIQUESETIDÉOLOGIQUES
Àcet égard la période de l'après-guerre est profon-
dément empreinte de cet affrontement idéologique et
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stratégique. Les relations entre les deux Grands sont


autant de défis à relever. Elles sont la marque d'une
compétition Est-Ouest inextinguible, d'une véritable
lutte bloc contre bloc. Les «retombées» sont autant
d'avantages psychologiques, de succès idéologiques,
d'avancées politiques, de gages pour l'opinion interna-
tionale, de certitudes pour les dirigeants, d'atouts en-
grangés dans la perspective de la confrontation finale.
Le premier «bip-bip» au-dessus de nos têtes, la
conquête de l'espace, la course à la Lune, la «guerre
des étoiles», entre autres, sont révélateurs de cet état
d'esprit: celui de la conception de «nouvelles fron-
tières» à l'échelle d'un continent.
Celles-ci galvanisent les énergies, stimulent la re-
cherche, fourbissent l'outil industriel, développent la
compétitivité, ancrent les certitudes. Au-delà des ex-
ploits publics cette compétition sans merci s'est ré-
duite, pour l'essentiel, à une course aux armements
vertigineuse, sous-tendue par une militarisation pres-
que totale du raisonnement et du discours. La tenta-
tion et les besoins impérieux de frapper l'autre en
premier, le souci de chacun de sauvegarder des moyens
de riposte en nombre suffisant ont entraîné les prota-
gonistes à développer une course à la puissance puis à
la précision débouchant sur une surcapacité de des-
truction mutuelle. Lesarmes nucléaires engrangées de
part et d 'autre sont ainsi capables d'annihiler plusieurs
fois Russes et Américains et d'effacer toute vie terres-
tre...
L'horreur apocalyptique est entrée dans la vie de
chaque citoyen, à son insu. La phobie historique —
quoique compréhensible-de l'encerclement, lavolon-
té de défendre les acquis du socialisme, la conservation
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ENCOREUNEGUERRE
DERETARD?
24 février 1991. Dans le désert d'Arabie Saoudite
l'attaque aéroterrestre des alliés contre les troupes
irakiennes va commencer. A Paris, dans les sous-
sols de «l'îlot Saint-Germain», au cœur du Centre
opérationnel des armées, veillent les «gardiens du
Temple». Un groupe d'officiers se relaient 24
heures sur 24 pour suivre les événements et
conduire la manoeuvre. L'un d'eux, le lieutenant-
colonel de Richoufftz, témoigne.
Au-delà de l'atmosphère irréelle de ce poste de
commandement, du ballet des officiels et des
perturbations générées par les informations non
contrôlées déversées en permanence par les
médias, le récit, non dénué d'humour, d'Emmanuel
de Richoufftz nous entraîne dans une réflexion sur
le système militaire français vu de l'intérieur. Et si la
guerre du Golfe avait fait la preuve que notre
organisation militaire est inadaptée ? Si, une
nouvelle fois, nous avions une guerre de retard ?
Devant cette question qui n'est pas sans rappeler
les angoissantes mises en garde lancées il y a plus
d'un demi-siècle par le colonel de Gaulle, nul n'a le
droit de faire la sourde oreille.
Le lieutenant-colonel de Richoufftz, 43 ans,
officier à l'état-major des armées, a été depuis 1989
le témoin direct des opérations extérieures menées
par la France. Il avait auparavant occupé les
fonctions d'aide de camp du Premier ministre et
participé avec le deuxième régiment étranger de
parachutistes à l'opération «Bonite» sur Kolwezi. Il
a déjà publié aux Editions Albin Michel Décembre
1997 : les Russes arrivent...
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