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Arnaud Guérin et Renaud Allioux, fondateurs de Preligens, présentent, le 21 septembre à Paris, des images
satellite analysées par leur logiciel. SEBASTIEN SORIANO/Le Figaro
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Le jeudi
Votre vigie sur le monde. L’actualité internationale, ses soubresauts et ses
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«Ce genre d’outil permet trois gains», résume le général Grégoire de Saint-
Quentin. Ex-patron des opérations militaires françaises, il a rejoint Preligens
cette année au titre de conseiller. «Tout d’abord, il donne la certitude que
toutes les données récoltées par les capteurs vont être analysées», poursuit-
il. Compte tenu du volume en croissance exponentielle d’images disponibles,
à peine 10 % d’entre elles peuvent être analysées manuellement par un
service comme la DRM. «Ensuite, il permet de faire l’analyse dans les temps
alors que le rythme de la décision s’accélère», poursuit Grégoire de Saint-
Quentin. Dans une ère de «guerre cognitive» où le trop-plein d’informations
fait courir un risque de paralysie, l’intelligence artificielle offre une capacité à
décider plus vite. «Enfin, l’outil est discriminant pour faire ressortir
l’information pertinente», termine-t-il.
«On ne peut pas imaginer d’armée performante sans ces outils-là. D’autres
les développent et il est essentiel d’en disposer», insiste-t-il encore. Sous
l’œil des satellites, les armées doivent repenser leurs stratégies de
dissimulation et de discrétion. Elles utilisaient déjà des écrans de fumée pour
dissimuler leurs manœuvres. Elles disposaient de faux matériels gonflables
pour tromper l’adversaire. Elles étaient même capables de générer des
sources de chaleur pour simuler des moteurs visibles à l’infrarouge. Les
chefs militaires doivent déjouer les pièges. Le recours à l’IA transforme
l’équation. Mais elle peut aussi être elle-même leurrée. «L’intelligence
artificielle est un outil mais pas une baguette magique», prévient Arnaud
Guérin. «Nos outils apportent des éléments factuels, des chiffres historicisés,
des données sous différents prismes. Ce sont des informations qu’il est
possible d’enrichir avec d’autres sources», explique-t-il. Au bout du chemin,
l’œil humain et son intelligence continueront de faire la différence.