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Bonus BSPP Qualités de ses personnels

Le sujet aujourd’hui : il y a t- il un profil particulier que la BSPP recherche lorsqu’il procède


à leurs politique de recrutement.

La BSPP, très clairement, ne se distingue pas tellement plus de n’importe quelle autre organisation
dans la mesure où pour le métier qu’on va leur proposer bien évidemment, on a une critérisation de
qualité et d’habitude comportementale qui sont importantes. C’est valable dans toutes les
organisations, dans chaque entreprise lorsqu’elle chasse où recrute des candidats pour tel ou tel
poste, ils ont déjà un profil, une idée des habitudes, et des compétences initiales et développées du
candidat idéal. Là dessus, on est comme eux.

Maintenant, une fois qu’on a dit cela dans un recrutement vous avez deux parties. Évidemment la
jeune ou le jeune que l’on va recruter et puis l’organisme qui va lui donner l’opportunité de
conduire une vie professionnelle épanouie et remplie. Je crois que ces deux entités ont le même
niveau de responsabilité, d’importance dans cette rencontre.
Alors je vais déjà donner un coup de projecteur sur les qualités des jeunes sapeurs-pompiers de
Paris. Ensuite, je donnerais un deuxième coup de projecteur sur l’institution, et qu’est ce que
l’institution doit faire pour que ce jeune sapeur pompier de Paris, recruté puisse tenir toutes les
promesses qu’on a pu déceler en lui lors ce recrutement.

Le sapeur-pompier de Paris, homme ou femme bien évidemment, pour nous il y a à peut près 6
critères de qualité qui sont importants.

Le premier critère je dirais c’est le volontariat et pour cela on a un peu de chance ; je crois qu’il y a
beaucoup de métier qui sont comme ça. Mais nous avons la chance d’avoir des jeunes qui sont
plutôt volontaire, qui viennent à nous plus que nous allons à eux. C’est plutôt confortable parce que
c’est déjà un premier critère. Cette volonté de bien faire et à rejoindre quelque chose ou quelqu'un
est une qualité.

Le deuxième critère bien évidemment c’est l’esprit de travail en équipe. Il faut que l’on décèle
chez ce jeune la capacité à travailler en équipe puisque le métier de sapeur pompier par essence est
un métier d’équipe. On ne fait rien tout seule, on travail déjà au sein de son équipe. On travail
ensuite au sein d’un certain nombre de services, d’agences, qui pourvoient à la délivrance d’un
certain nombre de services qui concourent à la sécurité, à la protection. Donc, très clairement vous
l’avez compris on n’est jamais seule, on est toujours en équipe. C’est important de le déceler à
l’échelon de base, cette capacité à travailler en équipe est donc la deuxième de qualité.

La troisième des qualités est de déceler le courage. Nous avons un métier très exposé où le, la jeune
peuvent y laisser leurs vies. C’est quelque chose qui fait sens et qu’on ne rencontre pas dans tous
les métiers. A partir de là, il faut que l’on soit capable de déceler dans cette recrue cette capacité à
faire preuve de courage et à être confronté à des situations dramatiques sans ciller.

La quatrième des qualités c’est également la capacité de prise d’initiative. On pourrait dire que
cela ne s’applique qu’à des chefs, à un certain niveau de la hiérarchie où de décision. Là très
clairement, nous à notre niveau nous disons non, ça doit s’exprimer à tous les niveaux
d’exécutions, de décisions, ou de commandement. Pourquoi ? Parce que le métier de sapeur
pompier de Paris s’effectue dans un milieu urbain avec je dirais un rythme très trépident. En fait, les
interventions auxquelles nous sommes confrontées sont des interventions très rapides. Nos gens
sont projetés très subitement dans des situations dramatiques, en petit groupe, où chacun doit faire
preuve d’initiative. Bien évidemment, il y a une direction générale, un commandement, des
orientations mais face à une situation subite qui change énormément. Tout d’un coup il faut que nos
équipiers, nos sapeurs soient capables de faire preuve d’initiative de prendre sur eux, de faire une
action soit pour sauver la personne, soit pour s’extraire des situations compliquées. Cette capacité
d’initiative je le répète, elle doit être véritablement éprouvée de l’échelon du sapeur à l’échelon du
gradé, à l’échelon du sous-officier, de l’officier, à tous les échelons d’action, cela est très important.

La cinquième qualité, se sont bien évidemment les qualités physiques. Pourquoi ? Et bien parce
que le métier de sapeurs-pompiers de Paris et des sapeurs-pompiers de manière générale c’est un
métier où on est confronté à des situations difficiles. Le feu est dangereux, éprouvant. Porter
assistance à des personnes dans des situations dégradées c’est aussi éprouvant. Il faut qu’il y ait des
gens, pendant 24h, donc journée/nuit. Il font des gardes de 24h. Il faut que nous ayons des gens qui
soient capables d’encaisser ce choc physique, cette fatigue. Pour cela, on doit avoir quand même
des gens avec de très bonnes conditions physiques.

Je termine avec ces qualités, avec une qualité partagée en deux parties. Cette qualité est l’empathie,
bien évidemment lorsqu’ on va vers l’autre et le sapeur pompier de Paris va vers l’autre donc ce
n’est pas possible qu’il fasse preuve de retenue. Ce n’est pas possible, qu’il se dise, je ne me sens
pas bien dans cette situation, je n’ai pas envie de parler avec ceux-ci ou ceux-là. Il faut qu’on
soulage la douleur, la détresse, il faut être capable de l’accepter et de faire passer ce message.
L’empathie fait ressortir toute cette qualité.
Avec l’empathie qui emballe je dirais toutes ces qualités c’est l’humilité. Le métier de sapeurs-
pompiers de Paris est par essence, un métier qui tous les jours changent, chaque personne est
différente. Nous intervenons auprès de la population, tous les cas sont différents. Il n’y a pas un cas
général, et à partir de là, on décline un certain nombre d’action. Tout le monde est différent donc
face à cela, il faut faire preuve d’humilité. Chaque situation est différente.

Voilà les qualités qu’on attend d’un sapeur-pompier de Paris.

Je donne le focus maintenant sur l’institution. On a recruté, on est content, on a promis. En tout cas,
on a un jeune plein de promesse, on lui a aussi promis quelque chose. Cette promesse qu’on lui a
faite, comment on va la tenir ?

Très clairement, on l’intègre dans un environnement où là cohésion, est le moteur de cette maison.
Pourquoi ? Je l’ai dit l’esprit d’équipe est important, il travaillera toujours en équipe. Pour cela, il
faut que ce sapeur dans sa position, ait à la fois confiance en son équipier, et confiance en sa chaîne
de commandement. C’est très important. Cette confiance réciproque, elle se travaille au fil du
temps. Elle se travaille par des méthodes liées à la création de cet esprit de groupe et cet esprit de
corps, de cohésion.
Ensuite, cette personne, il faut qu’on lui donne les capacités de remplir sa mission et d’ exercer son
métier dans les meilleures conditions. Cela passe une formation initiale de qualité et une
formation de perfectionnement, car le but du jeu est que ce jeune évolue dans sa carrière et accède
à des postes à responsabilités.
A partir de là, il faut qu’on lui donne tous les outils, toute la formation qui lui permette de bien vivre
ce métier. En tout cas, de bien l’exercer. Une fois qu’on a crée ce socle, il faut l’entraîner, il faut
qu’il soit prêt à faire face à tous types de situations. Il est important que l’institution s’attache à
sa préparation opérationnelle, au drill.
Le métier je le répète, il faut toujours l’avoir en tête, est un métier où on est confronté à des
événements à cinétique très rapide. Donc, nos personnes n’ont pas forcement toujours de recul, ou
le temps de réflexion. Il faut qu’ils agissent par rapport à des cas qu’ils ont déjà vu, des cas qu’ils
ont beaucoup travaillé en caserne, en situation, en entraînement. C’est le meilleur gage de succès
lorsqu’on est projeté subitement dans une intervention à 3h du matin, on a pas le temps de relire le
manuel, il faut agir, c’est très important.

Une fois qu’on a crée ces conditions là, vous voyez que normalement, tout est fait pour que notre
recrut se développe dans de bonnes conditions. Il faut bien évidemment que cette personne est
l’occasion, et la possibilité de s’exprimer, c’est très important. Et c’est pour cela que nous
développons au sein de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris : une culture d’analyse après
l’action, une culture de rextex, de retour d’expérience.

Mais à cela plusieurs niveaux, je me positionnerai, j’insisterai sur le niveau de base, le niveau
immédiat après intervention. Le sapeur-pompier de Paris une fois qu’il finit l’intervention, là
plupart du temps, il rentre à la caserne, là il échange avec ses camarades, avec son chef d’agréé, son
chef de garde, voire si tout s’est bien passé.
C’est très important pour nous, d’échanger, de se dire : « est-ce que j’ai dispensé le bon geste »,
« est-ce que j’avais le bon comportement, » car nous travaillons, au contact de l’humain,
majoritairement.
Pour cela, il est important de savoir comment on est perçu de l’autre , et comment on peut vraiment
l’aider. Il est aussi important d’échanger entre nous, sur les bonnes pratiques. Le jeune a besoin de
connaître les bonnes pratiques de l’ancien. Cette relation intergénérationnelle ce n’est pas une vue
de l’esprit, c’est quelque chose de très important chez nous, et c’est quelque chose que nous
développons.
En allant plus loin, dans cette relation intergénérationnelle et cet échange, sur le ressenti de
l’intervention que l’on vient de vivre, on l’observe aussi à travers le dispositif de suivi de nos
personnels, d’accompagnement psychologique de nos personnels.
C’est une dimension, qui longtemps dans les esprits, dans un métier comme le notre, où c’est un
métier, je dirais très engagé, où le courage est une vertu très importante et donc à partir de là on est
toujours bien, on n’ose pas dire que ça ne va pas bien. On veut toujours cacher un peu son mal être.
Très clairement, cela dans notre métier ce n’est pas possible de cacher son mal être, ce n’est pas
possible de se dire « je vais bien, rien a d’emprunt sur moi » parce que c’est le meilleur moyen
d’aller justement dans le mur et d’être confronté à des situations d’impasses, avec des gens qui n’
ont à un moment donné pas su gérer, ont eu du mal à le gérer en interne. Ils peuvent complètement
se désolidariser du groupe, où peuvent complètement ne « plus être dans le match » de ce métier.
Pour nous cela ne peut avoir une conséquence immédiate, nos gens doivent être bien, car nous nous
avons besoins d’eux pour exercer ce métier. Ce métier s’exerce H24, on a besoin de ces gens là tous
les jours dans nos camions. Donc à partir de là, si on commence à créer des conditions, où nos gens
se sentent pas bien, où des conditions défavorables, là on va vers des catastrophes importantes.

Je reviens et recentre sur ce sujet, l’accompagnement, le suivi psychologique, des hommes et


femmes est quelque chose qu’on a mis en avant et qui est très important. C’est un devoir pour
l’Institution. C’est un devoir qu’il faut prendre à la juste mesure et savoir comment l’accompagner,
comment inciter nos jeunes, sans en abuser , à voir régulièrement quelqu’un si nécessaire, en tout
cas à échanger. On a besoin, à un moment donné, face au choc émotionnel, face à ce travail, de très
humain, d’échanger, de se décharger le ressenti pour repartir sur de bonnes bases.

Voilà, je pense avoir été assez clair sur ce qu’on attend d’une jeune recrue femme ou homme dans
les sapeurs-pompiers de Paris. Mais qu’est ce que l’Institution aussi doit donner à cette recrue pour
ne pas décevoir ses attentes, pour ne pas frustrer sa capacité à rendre service et pour que finalement
les deux entités ne fassent plus qu’une et que cela profite à la population qu’on protège et qu’on
secours.

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