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1) Dans la théorie générale de l'énonciation on distingue les notions de l'énoncé (comme produit

de l'acte de langage) et de l'énonciation (procès de la formation de l'énoncé).


C'est Ch.Bally qui a développé le premier la théorie générale de l'énoncé en tant que l'unité
actualisée de langage. C'est lui qui a développé la théorie de dictum (ce qui est dit) et de modus (la
manière de le dire) ainsi que la théorie de la division actuelle de la proposition (distinction de
thème/rhème).
La distinction « le dictum » et « le modus » consiste à opposer le sens de l'énoncé à l'attitude
que le locuteur marque à l'égard de son dire. Plus anciennement, c'est à Austin que la théorie du
l'analyse d'un énoncé en valeur locutoire (ce qui est dit) et force ou valeur illocutoire (ce qui est fait en
disant).
E.Benveniste, l'un des théoriciens de l'énonciation en France, définit « l’enonciation » comme
l'usage de la langue dans les actes de langage concrets. Il attire grande attention au rôle du sujet parlant
lui-même dans l'acte de langage, à son attitude envers le destinataire de langage ainsi qu'à son attitude
envers l'énoncé. Le rôle du sujet parlant détermine l'importance de l'axe « moi-ici-maintenant » pour
l'organisation de l'énoncé et la sélection des formes de langue.
J.Dubois a remarqué quatre paramètres du processus de l'énonciation :
a) distance;
b) modalisation ;
c) transparence;
d) tension
La distance permet d'envisager le procès d'énonciation du point de vue de l'attitude du locuteur
par rapport à ce qu'il dit : le procès sera décrit comme une distance relative que le sujet met entre son
énoncé et lui-même.
La « modalisation » il faut préciser qu'il s'agit plutôt de l'adhésion du locuteur à son propre
discours. Suivant D.Maingueneau, c'est une courbe continue que l'interlocuteur doit interpréter : le
locuteur tient-il ou non à ce qu'il dit ?
C'est bien souvent l’intonation qui porte l'essentiel du poids de la modalisation. Mais il y a
encore beaucoup d'autres modalisateurs facilement repérables qui participent à cette modalisation (par
exemple, certains adverbes comme peut-être, évidemment, etc.).
La « transparence » est interprétée comme le niveau de l'accessibilité de l'information pour le
public.
D.Maingueneau signale que ta tension regarde la relation qui s'établit entre le locuteur et
l'allocutaire. Par l'étude du verbe surtout, temps, aspects, modes en particulier, des verbes « avoir » et «
être », d'une part, et des auxiliaires modaux (pouvoir, vouloir, devoir) d’autre part.
Dans les oeuvres de Ducrot O. on analyse une partie importante du langage: rôle de
présupposition dans l'organisation de l'énoncé (c'est-à-dire de l'ensemble des connaissances communes
aux interlocuteurs et antérieures à l'acte de parole), les problèmes de l'économie et de la redondance
des moyens de l'expression, l'emploi des « mots de langage » qui servent pour l'argumentation et la
conclusion.
2. Types d'énonciation.
Le premier type d'énonciation est une énonciation directe : locuteur et allocutaire sont en
présence l'un de l'autre, le temps de l'émission du message coinclde avec celui de sa réception et donc
que l'allocutaire a toujours connaissance du tempe de l'énonciation
Il n'en va pas de même dans L'énonciation différée, dont la caractéristique essentielle est
justement que le temps de l'énonciation n'est plus commun au locie et à l'allocutaire. Dans les deux cas,
ni le temps de l'énonciation ni le lieu de l'énonciation ne sont pas communs au locuteur et à l'allocutaire
et ce demier, ne voyant pas le locuteur, n'est pas (en principe) en mesure de l 'identifier. D'où sessité
d'entourer ce type d'énonciation de tous les éléments nécessaires au iendage de la situation de
l'énonciation : lieu et date en ëte des lettres et signature à Is fin, nom de l'auteur, date de la mise sous
presse pour les livres, signature de l'article date du journal pour la presse
Le troisième type de l'énonciation est l'énonciation rapportée - quand il y a deux locuteurs,
celui qui raconte et celui qui a tenu les propos racontés, et deux situations d'énonciation différentes
3. Types des énoncés.
On distingue des énoncés stables et instables, dépendants et indépendants de l'environnement,
de style écrit et parlé.
On associe traditionnellement écriture et stabilité: les écrits demeurent. La versification jouait
un rôle essentiel dans ce travail de stabilisation des textes; de la même manière, les actuels slogans
publicitaires, pour être remémorés, se ploient le plus souvent à des contraintes poétiques (« Coca-Cola,
c'est ça », « On est fou d'Afflelou »  
Dans les énoncés dépendants de l'environnement la parole de l'énonciateur est Sous la menace
constante du co-énonciateur, qui à tout moment peut intervenir dans renonciation en cours. Il peut
aussi confirmer l'énonciateur dans son statut en marquant son approbation (par son attitude, des « ah !
», « tiens ! », etc). Les coénonciateurs partagent le même environnement par :
• les indicateurs non verbaux (les mimiques et les gestes) accompagnant la parole;
• les ellipses quand un objet est présent dans l'environnement («t'as-vu..? »):
• de nombreux embrayeurs dont on identifie le référent par rapport à la situation d'énonciation
(je, ici, demain.)
La dynamique de l'échange verbal amène à produire des formules phatiques qui contribuent à
maintenir le contact (« tu vois » « bon », « écoute », etc.), ou encore des constructions disloquées à
gauche (« Mon frère, sa voiture, on lui a volé ») ou à droite (« On lui a volé, à mon frère, sa voiture»)
dans lesquelles le locuteur détache les thèmes de sa phrase, ce dont il veut parler.
Les énoncés indépendants de l'environnement ne s'appuient pas sur un environnement partagé
avec le coénonciateur.
4. Situation de l'énonciation.
L'acte de l'énonciation peut être décrit comme un événement. Il peut auson concevoir comme
une petite scène inscrite dans un lieu et dans un temps donné et exécutée par des acteurs (actants).
Temps, lieu et actants sont les éléments principaux de ce que l'on appelle la situation de l'énonciation et
ces éléments sont évidents pour tous ceux qui assistent à l'acte d'énonciation, donc, en particulier, aux
actants de l'énonciation, mais aussi à tout individu qui serait spectateur sans être concerné directement.
4.1. Les embrayeurs subjectifs
Les pronoms personnels, les adjectifs et les pronoms possessifs utilisés dans l'énonciation
embrayent la langue sur le discours et sont à ce titre des embrayeurs. Les pronoms personnels « je » («
me, moi ») et « tu » (« te, toi ») ainsi que * vous » sont les pronoms de la présence, tandis que les
pronoms de la nous et troisième personne du singulier et du pluriel (« il, elle, ils, elles, eux, le, la, les, lui,
leur») sont appelés pronoms de l'absence (puisqu'ils désignent des personnes absentes de la situation
d'énonciation). Ils sont une marque des « récits à la troisième personne ». Ils ne font pas référence à la
situation d'énonciation.
En revanche, les pronoms personnels des première et deuxième personnes ne sont pas
anaphoriques et ne sont pas commutables avec les noms. « Je » et « tu » sont considérés par
E.Benveniste comme les véritables personnes de l'énonciation dans la mesure où ils se réfèrent
respectivement à une « réalité de discours ».
La troisième personne est parfois utilisée à la place d'une deuxième personne dans certains
contextes. Si une mère s'adressant à son bébé lui dit: Il avait faim, le bébé, L'emploi de la troisième
personne et de l'imparfait révèle non pas une distance affective mais l'incapacité du bébé à répondre
verbalement. On parle alors d'énoncé hypocoristique
4.2. Les embrayeurs (déictiques) temporels.
Les embrayeurs (déictiques) temporels ainsi que les embrayeurs (déictiques) spatiaux assurent
pour leur part la mise en relation des données personnelles de l'énonciation avec la réalité spatiale et
temporelle. À la lettre, ces éléments « organisent les relations spatiales et temporelles autour du « sujet
» pris comme repère ».
Le temps par l'excellence de l'énonciation est le présent. Le présent de l'énonciation et le
présent linguistique ne se coïncident pas.
Les temps qui ont pour référence le moment de l'énonciation sont le présent, le passé composé
(marqueur de l'antériorité) et le futur simple (marqueur de postériorité). Ils sont mis en rapport avec le
présent du locuteur.
Mais l'emploi des indices temporels est aussi fonction de la « visée temporelle ». Ils peuvent
ainsi emporter une valeur durative (combien de temps ?), une valeur répětitive (combien de fois ?), ou,
à l'inverse, indiquer le caractère ponctuel (depuis, depuis quand, dans combien de temps ?).
4.2.1. Le présent de l'énonciation.
Le présent est le temps qui réfère à la situation de l'énonciation et qui ne peut se comprendre
que par rapport à elle. Cependant, il peut y avoir contemporanéité absolue ou dilatation du présent,
contemporanéité déplacée ou contemporanéité figurée.
La contemporanéité absolue concerne des emplois comme : Je vous remercie, Je le jure. Je te
salue., c'est-à-dire, des emplois des verbes performatifs qui ont la particularité, à la première personne
de l'indicatif, de servir à accomplir l'acte qu'ils énoncent, comme par exemple, en l'occurrence,
remercier, jurer, saluer, mais aussi maudire, promettre, interdire, baptiser.
La dilatation du temps peut être si distendue que l'acte d'énonciation n'a plus grande
importance pour déterminer le temps auquel le présent rétere. C'est là le présent de vérité générale, de
définition : Une rose est une rose. ou le présent atemporel, de vérité historique : Paris est la capitale de
la France.
D'autres présent sont décalés par rapport au temps zéro de l'énonciation (présent du locuteur) :
ce sont le présent différé : Tu ne sais pas la nouvelle ? Zoé se (Fpresele présent historique ATautomne
de l'année 1095, le pape Urbain II est en marte. Clermont, aix lisières méridionales de l'aire d'influence
capétienne. An des mois. chasse de Rome, il parcourt en grande pompe, escorté de ses raux, le Sud de la
Gaule. Il s'y sent à l'aise. (Georges Duby, LE Chevalier, la Femme, le Prêtre,Paris, Hachette, 1981, p.7. »).
4.2.2. Le passé simple et le passé composé
On peut dire que le passé simple, temps narratif de l'histoire, est repéré par rapport au temps
de l'énoncé et le passé composé, temps narratif de discours, est repéré par rapport au temps de
l'énonciation.
Pour justifier, en particulier, l'opposition des emplois du passé simple et du passé composé en
français moderne, E Benveniste propose donc de distinguer deux plans d'énonciation, l'un avec fort
investissement du locuteur, qu'il appetle « discours », L'autre sans investissement du locuteur, qu'il
appelle « histoire
4.2.3. Les futurs.
On distingue deux sortes de futur:
• les futurs par rapport au temps zéro de lr'énonciation (le présent du locuteur), « futur simple »
et « futur antérieur »:
• les futurs par rapport au temps des événements racontés (temps de l'énoncé), appelés «
formes en –rais.
4.3. Les embrayeurs (déictiques) spatiaux.
Les embrayeurs spatiaux sont présentés par:
Les indices démonstratifs : Ce... ci / là;
Les indices présentatifs : Voici / voilà, . Ça, ceci, cela, celui-ci / là ;
Les indices adverbiau : Ici / là / là-bas ; Près / loin; En haut / bas ; A gauche / droite ; etc
Comme on peut l'observer, les éléments déictiques s'organisent en couples d'opposés dont
chaque élément marque respectivement la proximité ou l'éloignement de l'objet désigné, et ceci
relativement à la position que l'énonciateur occupe effectivement dans l'espace.
4.4. Les marqueurs de modalité.
L'étude de ce groupe des marqueurs de subjectivité, inaugurée par Bréal, développée par
Ch.Bally, systématisée par E.Benveniste a, depuis ce dernier, fait l'objet d'explorations dans diverses
directions.
Le domaine des modalités d'énonciation correspond aux moyens par lesquels le locuteur
implique ou détermine l'attitude de l'allocutaire à partir de sa propre énonciation. Sur ce point,
E.Benveniste souligne le caractère primordial de l'interrogation qui appelle une réponse, de l'intimation
(sous la forme d'ordres ou d'appels), de l'assertion (dont la première caractéristique cst d'engager le
locuteur sur une certitude er corrétativement d'amener l'allocutaire à y adhérer)
ont pour propriété de spécifier les conditions de recevabilité et la nature de l'acte de parole
véhiculé par une énonciation (G.-E. Sarfati, p.23). Le domaine des modalités d'énoncé rassemble tous les
moyens linguistiques par dc le locuteur manifeste une attitude par rapport à ce qu'il dit. On peut dire,
que par ces recours « le locuteur se présente comme éprouvant « telle ou averattitude » (O.Ducrot,
p.95). La propriété évaluative se loge dans certains lexèmes substantifs, adjectifs, verbes Orechionni
(1980).
Les substantifs subjectifs qui offrent plusieurs illustrations du résultat d'une interférence
constante entre la dénotation et la connotation des termes considérés, On les répertorie selon les types
suivants :
• les substantifs axiologisés par un procédé de suffixation, sur la base d'autres sübstantifs
(chauffard, fillasse, revanchard, vinasse) ou à partir de verbes (vantard, fuyard, fētard) ou bien encore à
partir d'adjectifs (blondasse, fadasse, etc.);
• les substantifs initialement péjoratifs dont la valeur d'origine a également été renforcée par
suffixation: cossard (cosse), flemmard (flemme), froussard (frousse), trouillard (trouille), etc.
5. Présence et l'absence des marques de l'énonciation.
La présence des marques de l'énonciation permet de distinguer le discours du récit qui sont
considérés comme deux catégories fondamentales d'énoncés. Grâce à leurs caractéristiques spécifiques,
on peut déterminer si un texte appartient à l'une ou à l'autre de ces deux catégories. On obtient alors de
précieuses indications sur la situation de communication et les intentions de celui qui émet le message.
RECIT 1. Organisation des temps - les événements sont relatés .) sans référence à l'instant de
l’énonciation (au passé simple, imparfait, plus-que-parfalt, parfois le présent de narration, mais
pratiquement jamais au passé composé). Le systeme des temps est construit autour du passé simple
dont le rôle est de situer les actions dans le chronologie, les unes par rapport aux autres et sans
référence a l’énonciation.

Indices de l’énonciation – les faits et opinions sont commentés par celui qui s’exprime.

Révélateurs du degréde conviction et de l’opinion de l’émetteur. Ils sont présents : l’auteur prend
position quant a la verité/fausseté, certitude/incertitude de son propre énoncé.
DISCOURS 1. Organisation des temps - le termps de référence est le présent de l'énonciation. C'est
aulour de lui que s'organisent le futur et passe (passé composé, Imparfalt, plus-que-parfait mais jamais
le passé simple).
Indices de l’énonciation – sont discrets et absents cad r Indices de l’énonciationcits a la troisieme
personne.
Révélateurs du degréde conviction et de l’opinion de l’émetteur sont absents.

La structure sémantique de l’ordre des mots

 Fonction iconique qui reflète la suite des éléments


 La fonction logique qui reflète la suite des idées – le thème
 Fonction hiérarchique
 Fonction emphatique

Types d’ordre des mots

 L’ordre des mots estprogressif


 Le déterminant suit le déterminé
 La disposition des mots diffère de celle de mots outils.
 La syntaxe liée diffère de la syntaxe disloquée. Si la syntaxe liée est très ligide, la dislocation
permet une grande liberté de l’ordre des mots.

Le mode verbal

Les modes verbaux sont définis selonla modalité qu’il exprime. L’indicatif est le mode zéro qui qui
possède tous les temps et peut situer les processes au passé, présent et futur avec toutes les nuances
possibles.

Le subjonctif et le conditionnel peuvent exprimer toute sorte de modalité selon le contexte: souhait,
regret , ordre, volonté, supposition. L’impératif n’exprime que l’ordre.

1. La phrase est une suite organisée des mots, ordonnés suivant certains règles (ordre des mots)
qui entretienne entre eux certaines relations syntaxiques.

Les tratits caractéristiques de la phrase:

- La phrase possède une unité sémantique (une unité de communication), c’est à dire le contenu
transmis par le message. Ce contenu se dégage du rapport établi entre les signes de la phrase et
dépend du contexte et de la situation du discours.
- Chaque phrase a sa reference qui résulte de la mise en rapport avec une situation même
imaginaire du discours.
- Le sens des mots ne dépendd pas seulement de l’organisation grammatical, mais aussi de celle
syntaxique.

La phrase et l’énoncé.

La phrase a un sens toujours le même quelle que soit la situation de l’énonciation, celui produit par les
choix lexicaux et syntaxiques (elle se trouve au côté de la grammaire). L’énoncé a une signification qui
en fonction de la situation peut s’avérer différente du sens de la phrase. L’énoncé se situe du côté de la
praagmatique. C’est pouquoi une phrase tirée du contexte hors situation de l’énonciation perd sa
signification.

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