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Introduction

L'importance croissante de l'innovation, l'omniprésence des technologies de l'information et


de la communication, la primauté d’une économie de services, ont imposé en quelques
années un nouveau moteur déterminant de la croissance: celle de l'immatériel. A côté des
richesses concrètes que sont l’industrie manufacturière et le capital matériel, l'économie de
l'immatériel, richesse abstraite, est une nouvelle composante d’un monde économique qui a
changé. Elle se fonde sur de nouvelles matières premières : le savoir, les connaissances, la
créativité, l'imagination et les technologies de l'information.

Cette économie du savoir repose sur la créativité, à la fois individuelle et collective, où la


matière grise est l'un des principaux déterminants. Ces richesses nécessitent encore plus de
maîtriser l’information utile permettant d’agir dans son environnement économique,
d’assurer la protection du patrimoine et des savoir-faire, afin d’en tirer un avantage
concurrentiel. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’intelligence économique que les experts
l’ont défini comme : « la maîtrise et la protection de l’information stratégique pour tous les
acteurs économiques ». La réussite et le niveau de performance de l’intelligence
économique reposent sur la capacité de recueillir, de sélectionner et d’analyser des données
pour une utilisation dans le processus de décision. Aujourd’hui, chaque individu crée,
consomme, utilise de l’information numérique. La problématique de sa sécurité, Qu’elle soit
publique et sans notion de confidentialité ou bien privée et confidentielle, la problématique
de sa sécurité, est finit toujours en matière de :

 La nécessité, d’une part, d’archiver et de gérer l’ensemble des données numériques.


 Protéger, d’autre part, les informations récoltées, les sécuriser et les échanger avec
les personnes concernées. Ces différentes étapes sont impliquées dans le processus
d’intelligence économique.
Emergence IE :

L’intelligence économique (IE) est un mode de gouvernance fondé sur la maîtrise et


l’exploitation de l’information stratégique pour créer de la valeur durable dans une
organisation. Elle se décline en veille/anticipation, maîtrise des risques (sécurité
économique) et action proactive sur l’environnement (influence).

L’activité de surveillance n’est pas une création du siècle, l’homme est inné de vouloir savoir
ce qui l’entoure, de prévoir ce que son environnement pourrait être et devenir, afin de
réagir, de s’adapter et d’évoluer. C’est le fondement de sa constitution. Et c’est le principe
même de l’intelligence économique.
 « Le désir de connaître, pour maîtriser davantage l’environnement, en élaborant une
stratégie et en mettant en œuvre des tactiques, constitue l’un des fondements de toute
démarche anthropologique. L’homme veut savoir pour agir : c’est une donnée de base de la
condition humaine. » Eric DELBECQUE.
Connaître l’autre, l’ennemie en particulier, «voir sans être vu », ce que Philip
BAUMARD qualifie de « surveiller la surveillance ». Des évolutions suivant des périodes et
des conditions (politiques, idéologiques,…), le principe a été modifié. Il est devenu « voir
avant d’être vu ». Ce que l’auteur appelle le néo- panoptisme.
Ce courant est développé par l’auteur en se basant sur le panoptisme classique, fondé
par Jeremy Bentham (1787), qui a construit une tour gérée par une seule personne,
permettant de surveiller tous les prisonniers aux alentours. Du fait que la sentinelle n’est pas
localisée, cela donne l’impression, à chacun des prisonniers, qu’il est surveillé, même si ce
n’est pas le cas. Cela permet de réduire l’effort et le coût, en jouant sur le facteur
psychologique.

Ainsi, le néo-panoptisme remplace l’architecture physique par une architecture virtuelle,


celle du système d’information. Par ce biais, on veut donner l’impression aux acteurs de
l’organisation, qu’ils sont surveillés, tout en minimisant l’effectif des personnes qui
surveillent et en utilisant les technologies les plus développées.

Apparue aux Etats-Unis dans le domaine militaire, puis dans celui des affaires, l’intelligence
économique (compétitive intelligence…les britanniques parlant de business intelligence)
s’est imposée depuis 1967, dans les plus grandes entreprises à travers le monde. Toutefois,
elle peine aujourd’hui, à trouver sa place, dans les PME, où le concept est souvent perçu, à
tort, comme abstrait et dogmatique. L’acception anglo-saxonne du terme « intelligence», à
traduire littéralement comme « connaissance approfondie », est souvent confondue avec
l’espionnage économique.
En Europe, comme partout ailleurs, des mutations profondes ont affecté l’environnement
des entreprises, depuis quelques années. Ces mutations sont en général
d’ordre économique (globalisation des échanges et segmentation plus fine des
marchés), géopolitique (éclatement du bloc communiste et accroissement du rôle de l’Union
Européenne), et  technologique (accélération de l’innovation et compétition pour la
prééminence commerciale).
Dans ce contexte, où l’innovation est le moteur de la croissance, ces mutations ont conduit
les entreprises à repenser la stratégie industrielle et à redéfinir les voies et moyens, à même
d’affronter au mieux les nouveaux challenges qui se présentent.

Parallèlement, le développement des nouvelles technologies de l’information et de la


communication a contracté l’espace et le temps, en conduisant  à une dématérialisation de
l’économie. De surcroit, il a rendu les marchés plus concurrentiels et l’environnement des
entreprises plus complexe, plus mouvant et moins perceptible. Ainsi, chaque entreprise
connaît, aujourd’hui, de nouvelles contraintes, de plus en plus pesantes telles que :

 l’extension géographique de son environnement concurrentiel, national et surtout


international;

 l’évolution des règles régissant le commerce international, entraînant notamment la


disparition des protections douanières, et parallèlement, l’avènement de nouvelles
formes de lobbying des Etats et des grandes firmes supranationales ;

 le développement des nouvelles technologies de l’information et des moyens de


communication, qui favorisent l’accès aux marchés porteurs, au profit des concurrents
internationaux.

En France, le concept d’intelligence économique, apparu récemment au début des années


90, est postérieur au concept de veille, formalisé vers le milieu des années 80. Le premier se
démarque du second de deux manières complémentaires:

 Intelligence économique = veille + protection du patrimoine + actions d’influence.


Ainsi, l’intelligence économique intègre deux dimensions supplémentaires par rapport à
la veille, que sont:

– d’une part, la capacité d’influence, c’est-à-dire l’art d’utiliser l’information afin d’impacter
les marchés;

– d’autre part, la protection du patrimoine informationnel, c’est-à-dire la capacité de


l’entreprise à préserver l’information relative à ses connaissances, à son savoir-faire, à ses
choix stratégiques… face aux risques liés à l’inadvertance, à la négligence ou à la
malveillance;

 « Veille » revêt donc une connotation « collecte », alors que « Intelligence


économique » intègre, en plus, la connotation « traitement – analyse ». Comme le
souligne, à juste titre, les acteurs économiques nippons, “l’information appartient à celui
qui sait l’exploiter’”.

En conclusion, depuis la fin de la guerre froide en 1991, on assiste à une globalisation des
marchés et à l’émergence de situations d’antagonismes économiques mondiaux, dont les
protagonistes sont à la fois des blocs économiques supranationaux et des entreprises. Il en
résulte un durcissement de la concurrence, alors même que la création de la valeur des
entreprises repose, de plus en plus, sur la conquête de marchés transfrontaliers.

Dans ce foisonnement, L’émergence de l’intelligence économique ambitionne de nous


apprendre à analyser et à capitaliser sur des situations socio-économiques de plus en plus
complexes.

Chapitre 2
MS Analyse stratégique & intelligence économique (École Internationale des Sciences du
Traitement de l'Information)

Le Mastère Spécialisé Analyse Stratégique & Intelligence Économique a pour objectif


de donner la capacité à l'élève de repérer, pour une entreprise, les sources qui diffusent de
l'information participant au développement de l'entreprise.

Il s'agit de repérer les opportunités stratégiques (ou de les créer), ainsi que d'anticiper les
menaces pour préparer efficacement sa défense. Plus que de la gestion de crise,
l'Intelligence Économique permet de sécuriser le patrimoine de l'entreprise.

Maîtriser l'Analyse Stratégique est un enjeu vital pour tous les secteurs de l'économie
comme dans les organisations publiques, nationales ou internationales.

Programme : La formation s'articule autour de différents modules :

Environnement stratégique de l’entreprise : Contexte mondial, Formes d’affrontement


économique, Stratégie d’entreprise, Révolution de l’information, Décision stratégique et
Intelligence Économique, Cybercriminalité

Management de l’information pour la décision : Introduction à l’Intelligence Économique,


Cycle de l’information, Veille, Systèmes de renseignement, Management des connaissances
(Introduction au Knowledge Management, Méthodologie du management des
connaissances)

Action par l’information : Recherche d’opportunités, Influence par l’information : lobbying,


média, ONG, Méthodes et outils de l'IE appliqués à la conquête de l'international,
Négociation

Contre-Intelligence Économique : Sécurité informationnelle, Aspects juridiques, Culture de


l’Intelligence Économique, Gestion et communication de crise, Éthique

Cellule d'Intelligence Économique : Préalables à la mise en place d'une cellule d'Intelligence


Économique, Principes fondateurs, Audit, Création d'une cellule de veille, Liens entre
l'Intelligence Économique, la communication et la stratégie, Changements induits pour
l'entreprise
Le Mastère Spécialisé® en Intelligence Économique ne permet pas à lui seul, de
maîtriser la plupart des métiers cités. En revanche, il apporte des compétences à forte
valeurs ajoutées pour ces postes.

Sa vocation est de former des spécialistes de l'Intelligence Économique, capables de


travailler en cabinet de conseil, à des postes stratégiques dans les ministères ou dans les
cellules d'IE des grands groupes. A l'issue du MS, les diplômés ont toutes les notions pour
créer une cellule d'IE dans une entreprise ou un organisme.

Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines : Master Intelligence Economique et


Développement Durable
Objectif de la formation :

 Une compréhension du contexte concurrentiel de la croissance verte. L'intelligence


économique en tant que management de cette "richesse" croissante joue un rôle
essentiel dans l'acquisition d'un avantage concurrentiel.
 L'acquisition des connaissances théoriques et pratiques de méthodes et outils de
recherche, de recueil, traitement et protection de l'information. Cette intelligence est
mise au service de la maitrise des risques de l'organisation.
 L'apprentissage des méthodes liées à la pratique de gestion de projet et de conseil en
termes de diagnostics organisationnels ainsi qu'à l'accompagnement au changement.
La mise en place dans les organisations de l'ISO 26000 sera abordée.
 Les outils et méthodes de diagnostic territorial permettant de définir les paramètres
d'attractivité d'un territoire et de mener des missions d'intelligence économique «
territoriales ».
 L'appropriation des outils d'influence émergents et des nouveaux modes de
communication.

Université Jean Monnet Saint-Etienne, IAE : Master Intelligence Economique et Gestion de


l’Innovation (IEGI)
Objectif de la formation :
Le Master 2 Intelligence économique et gestion de l'innovation (mention Analyse et Politique
Économiques) est une spécialité du domaine Économie de l'IAE de Saint-Etienne Université
Jean Monnet. Diplôme d'État de niveau bac + 5.
Il répond aux besoins nouveaux des entreprises en matière de veille économique et
d'organisation des changements technologiques et de l'innovation.

Il propose à des étudiants ayant un profil économiste, gestionnaire ou ingénieur,


une formation professionnalisant dans le domaine de l'intelligence économique et de la
gestion des projets innovants.

Ceci suppose un recours permanent aux sources et réseaux d'information, la maîtrise des
techniques de traitement des données, et une compétence économique et gestionnaire
permettant de transformer ces informations en atout pour la stratégie de l'entreprise. 

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