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Ismu'lláhu'l-Asdaq

Parmi les Mains de la cause de Dieu qui ont quitté cette vie et sont montées vers
l'Horizon suprême, il y a Jináb-i-Ismu'lláhu'l-Asdaq ainsi que Jináb-i-Nabíl-i-Akbar. Il y
en avait également d'autres comme Jináb-i-Mullá 'Alí-Akbar et Jináb-i-Shaykh
Muhammad-Ridáy-i-Yazdí ou encore le très vénéré martyr Áqá Mírzá Varqá.
Ismu'lláhu'l-Asdaq fut réellement un serviteur du Seigneur depuis le début de sa vie
jusqu'à son dernier souffle. Dans sa jeunesse, il rejoignit le cercle du regretté Siyyid
Kázim et devint un de ses disciples. Il était réputé en Perse pour sa vie pure et devint
connu sous le nom de Mullá Sádiq, le saint. C'était un être béni, un homme accompli,
instruit, et très honoré. Les gens du Khurásán étaient très attachés à lui, car il était
un grand érudit et parmi les plus réputés des théologiens, il était unique et sans égal.
Comme enseignant de la Foi, il parlait avec une telle éloquence et un tel pouvoir
extraordinaire, que ses auditeurs étaient conquis avec grande facilité.
Après qu'il fut arrivé à Baghdád et qu'il eut rencontré Bahá'u'lláh, je fus témoin un
jour de l'événement suivant. Il était assis dans la cour du appartement des hommes,
près du petit jardin. J'étais dans une des pièces, juste à l'étage supérieur, qui
donnaient sur la cour. A ce moment-là, un prince persan, le petit-fils de Fath-'Alí
Sháh, arriva. Le prince lui dit: "Qui êtes-vous?" Ismu'lláh répondit: "Je suis un
serviteur de ce Seuil sacré. Je suis un des gardiens de cette porte". Et alors que
j'écoutais d'en haut, il commença à enseigner la Foi. Tout d'abord le prince protesta
violemment mais, en moins d'un quart d'heure, il protesta plus gentiment et avec
bienveillance. Jináb-i-Ismu'lláh l'avait calmé. Alors qu'au départ le prince avait
démenti vivement ce qui était dit, et que son visage avait reflété nettement sa colère,
son courroux s'était maintenant changé en sourire et il montrait une grande
satisfaction d'avoir rencontré Ismu'lláh et d'avoir écouté ce qu'il avait à dire.
Il enseignait toujours avec entrain et gaieté, et répondait gentiment et avec bonne
humeur, même si la personne avec qui il parlait montrait un emportement passionné
contre lui. Sa façon d'enseigner était excellente. Il était réellement Ismu'lláh, le Nom
de Dieu, pas pour sa renommée mais parce qu'il était une âme élue.
Ismu'lláh avait en mémoire un grand nombre de traditions islamiques et maîtrisait les
enseignements de Shaykh Ahmad et de Siyyid Kazím. Il accepta la Foi à Shíráz, à
ses tout débuts, et fut très vite connu comme un croyant. Et parce qu'il commença à
enseigner ouvertement et audacieusement, ils l'attachèrent et le menèrent dans les
rues et les bazars de la ville. Même dans cette situation, tranquille et souriant, il
continuait de parler aux gens. Il ne céda pas; il ne fut jamais silencieux. Quand ils le
libérèrent il quitta Shíráz et alla au Khurásán et là, encore, il commença à propager
la Foi, à la suite de quoi, en compagnie du Bábu'l-Báb, il se dirigea vers le Fort
Tabarsí. Là, il endura des souffrances intenses en tant que membre de ce groupe de
prêts au sacrifice, ils le firent prisonnier au Fort et le remirent aux chefs de
Mázindarán, pour le conduire ici et là dans des endroits divers et pour finalement le
tuer dans une certaine région de cette province. Lorsque, enchaîné, Ismu'lláh fut
amené à l'endroit indiqué, Dieu mit dans le coeur d'un homme qu'il fallait le délivrer
de la prison au milieu de la nuit et le guider vers un endroit où il serait en sécurité.
Durant toutes ces épreuves angoissantes, il resta inébranlable dans sa foi.
Pensez, par exemple, que l'ennemi avait entièrement cerné le Fort et que, sans
interruption, il lançait des boulets de canons depuis leurs pièces de siège. Les
croyants, parmi eux Ismu'lláh, restèrent dix-huit jours sans nourriture. Ils vivaient du
cuir de leurs chaussures. Mais ce cuir se termina vite, et il n'eurent plus rien qu'un
peu d'eau, ils buvaient une gorgée chaque matin et restaient affamés et éreintés
dans leur Fort. Cependant, quand ils étaient attaqués, ils se remettaient
immédiatement sur leurs pieds et montraient devant leurs ennemis un courage
magnifique et une résistance étonnante, conduisant l'armée en dehors de leurs murs.
La faim dura dix-huit jours. Ce fut une épreuve terrible. Tout d'abord, ils étaient loin
de chez eux, entourés et isolés par leurs ennemis; de plus, ils étaient affamés; et
par-dessus tout, il y avait les attaques soudaines de l'armée et les pluies d'obus qui
éclataient au milieu du Fort. Dans de telles circonstances, garder une foi et une
patience inébranlables est extrêmement difficile et endurer de telles afflictions un
phénomène rare. Cependant, Ismu'lláh ne faiblît pas sous le feu de l'épreuve. Une
fois libéré, il enseigna avec plus d'ardeur que jamais, il passa chaque moment à
appeler les gens vers le Royaume de Dieu. En Iraq, il parvint en présence de
Bahá'u'lláh et, une autre fois encore dans la Plus Grande Prison, recevant de Lui
grâce et faveur.
Il était comme une mer houleuse, un faucon prenant son essor. Son visage
rayonnait, sa parole était éloquente, sa force et sa ténacité renversantes. Quand il
ouvrait les lèvres pour enseigner, les preuves se déversaient; quand il chantait ou
priait, de ses yeux les larmes coulaient comme d'un nuage de printemps. Son visage
était lumineux, sa vie était spirituelle, ses connaissances à la fois acquises et innées;
et célestes étaient son ardeur, son détachement pour le monde, sa droiture, sa piété
et sa crainte de Dieu.
Le tombeau de Ismu'lláh est à Hamadán. Plusieurs tablettes ont été révélées pour lui
par la plume suprême de Bahá'u'lláh, y compris une tablette spéciale de visitation
après son décès. Il fut un grand personnage, parfait en tout.
De tels êtres bénis ont maintenant quitté ce monde. Dieu merci, ils ne sont pas
restés pour être témoins des agonies qui suivirent l'ascension de Bahá'u'lláh - des
afflictions intenses; car les montagnes fermement enracinées en trembleront, en
seront secouées et devant cela les collines très élevées se prosterneront.
C'était réellement Ismu'lláh, le Nom de Dieu. Heureux celui qui se promènera autour
de son tombeau, qui bénira son corps avec la terre de cette tombe. Que sur lui soient
les salutations et les louanges dans le Royaume d'Abhá.

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