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Décoder l’implicite
Pour rappel, qu’est-ce que l’implicite ?
Ce qui peut-être trouvé par déduction, qui est sous-entendu.
Exercices d’échauffement :
Réponds aux devinettes suivantes et souligne les indices qui t’ont
permis de trouver la réponse :
La mer est houleuse. La tempête approche. Il faut vite rentrer au port. Il faut
également être vigilant, car le bateau est près des rochers. Cependant, le capitaine
est soulagé, car il aperçoit la lumière tournante.
Qu’est-ce qui va guider le capitaine ?
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J'ai passé une mauvaise nuit. J'avais mal au dos, j'avais très froid et je me tournais
dans tous les sens. Après une heure, j'ai préféré descendre au salon pour regarder
la TV et je me suis endormie.
Suis-je un homme ou une femme ?
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Réponds aux devinettes suivantes :
Les flammes dansaient sur leurs visages farouches, faisant jaillir au fond de leurs
prunelles sombres des éclairs orangés.
Immobiles, effrayés, ils écoutaient leur respiration
contenue, mutuellement fascinés par le battement
nerveux de leurs paupières.
Ils prêtèrent l’oreille un long moment. En vain. Seul, le tintement des boucles des
étriers d’argent agitées, telles des piécettes de tambourin, par le tremblement
convulsif de leurs montures à la robe noire et soyeuse, trouait le silence.
Le second chevalier n’avait pas fini d’endosser son pourpoint d’argent qu’il
s’interrompit et détourna la tête.
Sur cette campagne noire, noyée dans la nuit, plongée dans un néant qui semblait
sourdre de la terre elle-même, le vent s’était levé. Il soufflait sur la plaine une
poussière qui semblait venir du fond des âges. Des soleils noirs, des feuilles
mortes tombées de l’autre côté de la ligne d’horizon, tourbillonnaient en son sein. Il
fondait dans son creuset les paysages, il étirait les os comme de la cire molle, il
figeait les sang dans les cervelles. Son hurlement, c’était la plainte de milliers de
créatures à l’agonie, égarées et errantes à tout jamais. Le brouillard était si dense,
cerné de ténèbres si profondes, le lieu si désolé, que le Temps était aboli, que
l’Homme était absent. Et cependant deux créatures affrontaient ce vide
insupportable, ce froid glacial, cette tempête effroyable, cette foudre en marche
derrière le grand rideau d’éclairs blancs qui zébraient le ciel. Une rafale de pluie
détrempa le sol. Le paysage s’évanouit. Il n’y eut plus désormais que deux
hommes, dans une chape de glace, qui se taisaient, angoissés.
Sans dire un mot, les deux chevaliers ajustèrent leurs armures et enfourchèrent
leurs montures.
Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, sa monstrueuse exubérance déchirait en
lambeau le manteau de la nuit. Son oeil jaune et fixe, dont l’éclat s’accentuait
quand il accélérait son allure pour grimper une pente, faisait surgir brusquement
une colline de l’ombre puis disparaissait au fond de quelque vallée ; la masse
sombre de son corps, tantôt distincte, tantôt cachée derrière quelque repli,
épousait tous les accidents du terrain.
- Dépêchons-nous.
Ils éperonnèrent leurs chevaux et s’élancèrent en direction d’un vallon voisin.
- Il va passer par là.
De leur poing ganté de fer, ils saisirent leurs lances et rabattirent les visières sur
les yeux de leurs chevaux.
- Seigneur !
- Invoquons Son nom et Son secours !
A cet instant, le dragon contourna la colline. Son oeil, sans paupière, couleur
d’ambre clair, les absorba, embrasa leurs armures de lueurs rouges et sinistres.
Dans un horrible gémissement, à une vitesse effrayante, il fondit sur eux.
La lance frappa un peu au-dessous de l’œil jaune et fixe. Elle rebondit et l’homme
vola dans les airs. Le dragon chargea, désarçonna le cavalier, le projeta à terre, lui
passa sur le corps, l’écrabouilla.
Quant au second cheval et à son cavalier, le choc fut d’une violence telle, qu’ils
rebondirent à trente mètres de là et allèrent s’écraser contre un rocher.
- Tu t’arrêtes ?
- Un jour, je me suis arrêté et je n’ai rien vu. Je n’aime pas stopper dans cette
lande. J’ai les foies.
- Pourtant nous avons touché quelque chose...
- Mon vieux, j’ai appuyé à fond sur le sifflet. Pour un empire, le gars n’aurait pas
reculé...
Ray Bradbury, Un remède à la mélancolie, collection "Présence du futur", Denoël, 1961 (1948).
1) Quel est le statut du narrateur dans cette nouvelle ? Quel effet est donc
donné ?
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2) Comment l’auteur s’y prend-il pour surprendre le lecteur ?
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3) Surligne une métaphore dans le texte.
4) Quelles informations le texte te donne-t-il sur la lande ?
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5) Retrouve les termes concernant le dragon qui appartiennent au champ
lexical du feu.
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6) Quels sont les éléments principaux de cette nouvelle que tu devrais retenir
si tu voulais la résumer ?
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7) Quel est le retournement de situation à la fin ?
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8) Selon toi, le Dragon dont parlent les chevaliers existe-t-il vraiment ? Justifie
ta réponse (deux réponses sont possibles, fais donc bien attention à être
complet dans ta justification). Fais si possible un lien avec le genre auquel
appartient la nouvelle.
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Luc était un troubadour des temps modernes. Il sillonnait les routes de France
avec sa guitare et son sac à dos depuis trois mois. Étudiant en 4e année de
médecine, il avait tout plaqué du jour au lendemain pour partir à l’aventure.
Habitué à une vie aisée où tout ce qu’il désirait se matérialisait en un claquement
de doigts, il avait décidé de mettre un grand coup de pied à tous ses privilèges qui
l’ennuyaient, le grisaient, et l’étouffaient. Il vivait de petits boulots : tantôt livreur de
pizzas, tantôt distributeur de prospectus... C’était sa grande fierté, pouvoir subvenir
à ses besoins à 23 ans, sans que ses parents n’interviennent.
Il avait pris la route de suite après le boulot, vers 18h, alors que la nuit était déjà
installée. Cela faisait plus de cinq heures qu’il avalait les kilomètres et la fatigue se
faisait sentir. Des douleurs dans la nuque commençaient à apparaître, ses yeux le
piquaient, ils semblaient s’assécher sous le souffle chaud du ventilateur. L’envie de
les fermer quelques secondes pour les soulager le démangeait. Mais il ne pouvait
se le permettre, il risquait l’accident. Il devait rester concentré sur la route qu’il
avait bien du mal à distinguer malgré le balayage rapide de ses essuies glace. « Si
seulement les autoroutes étaient éclairées ! » pestait-il. Le mauvais temps le
stressait au point que sans s’en rendre compte il agrippait son volant avec
tellement de force que les jointures de ses mains blanchissaient. Les premiers
bâillements apparaissaient. Il fallait qu’il reste éveillé. La prochaine aire n’était
même pas annoncée.
Il tenta de secouer Luc qui dormait la tête appuyée contre le battant, la bouche
ouverte, mais le véhicule dévia sur la droite. Daniel pesta contre son passager qui
s’avérait être un vrai boulet.
Il appuya sur le petit bouton rouge gravé des lettres « power » de son auto-radio et
n’obtint dans un premier temps que des grésillements. Sans quitter la route des
yeux, il se pencha en avant pour tourner le bouton de recherche de stations de
radio. Il tomba sur de la musique classique qu’il s’empressa de changer. Il capta
ensuite une radio où l’animateur racontait des faits divers, des affaires meurtrières
qui avaient eu lieu ces dernières années. Puis, il enchaîna avec celle qui défrayait
la chronique depuis plusieurs semaines. L’Est de la France tremblait sous la
menace d’un tueur en série qui avait quatre meurtres à son actif.
Arrivés à la station service, il gara son véhicule sur le côté. Il n’y avait pas âme qui
vive. Au moment de sortir de la voiture, Luc se réveilla. Daniel se mit en retrait, il
alluma une cigarette en réfléchissant. Ses mains ne tremblaient pas uniquement à
cause du froid. Luc sortit à son tour et le rejoignit en esquissant un sourire. Le
crâne de Daniel semblait prêt à exploser. C’est alors qu’il aperçu quelque chose de
métallique à l’intérieur du blouson de son passager laissé ouvert. D’une pichenette,
il envoya son mégot dans les buissons et sans crier gare il se jeta sur Luc, les
mains en avant.
Surpris, et encore à moitié endormi, ce dernier n’eut aucune réaction. Les yeux
exorbités et les veines du front saillantes, il tenait les poignets de Daniel qui
enserraient sa gorge l’empêchant de respirer. Il tenta de le faire lâcher, mais ses
bras faisaient des moulinets dans le vide. Ses forces l’abandonnaient
progressivement. Ses jambes se pliaient. Il se trouvait maintenant à genou devant
son agresseur comme s’il le suppliait de l’épargner. Et puis, le trou noir.
Le corps sans vie de Luc, la cinquième victime, gisait dans les fourrés, là où le
mégot avait atterrit quelques secondes plus tôt. Il extirpa de son blouson sa lame
et frappa Luc de vingt-trois coups de couteau, selon son rituel. Quand il eut fini, il
l’essuya sur le pull- over et le rangea précautionneusement dans sa poche
intérieure, comme s’il s’agissait d’un objet précieux.
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