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Prépération DALFC1 PDF
Prépération DALFC1 PDF
com/french_italian_spanish
1
NOUVEAU DIPLÔME NIVEAU C1
APPROFONDI DE LANGUE FRANÇAISE
PRÉPARATION DALF C1
COMPRÉHENSION ÉCRITE
PRODUCTION ÉCRITE
PRODUCTION ORALE
2
Éditions FRANÇAIS PLUS : Vasso Loukou
14, rue Saki Karagiorga, 15 343 ATHENES
Tel: 210 60 19 383 - 22510 23 836
Fax: 210 60 19 383
Tel mobiles: 6982075897-694 694 0696
E-mail: livresfle@francaisplus.com
Site: www.francaisplus.com
ISBN: 960-630-910-X
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement des auteurs est illicite.
3
SOMMAIRE
UNITÉ 1 FRANCOPHONIE................................................. 8
Compréhension écrite............................................................................................... 9
Production écrite......................................................................................................13
Production orale.......................................................................................................19
Compréhension écrite..............................................................................................24
Production écrite......................................................................................................27
Production orale.......................................................................................................34
Compréhension écrite..............................................................................................38
Production écrite......................................................................................................41
Production orale.......................................................................................................48
Compréhension écrite.............................................................................................53
Production écrite.....................................................................................................58
Production orale......................................................................................................65
Compréhension écrite............................................................................................85
Production écrite....................................................................................................90
Production orale.....................................................................................................97
Fiche d’évaluation................................................................................................129
Vers le C2..............................................................................................................131
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AVANT PROPOS
Le DALF, Diplôme approfondi de langue française, au niveau C1 vise un niveau de perfectionnement élevé. Il
correspond à une maîtrise du français égale à celle de tout locuteur francophone natif pouvant effectuer des
opérations langagières complexes dans le cadre personnel, professionnel, éducationnel, public…
L'examen du DALF, niveau C1, du Cadre européen de référence pour les langues fait appel à quatre
compétences qui sont testées dans quatre épreuves :
1. Compréhension de l'oral
2. Compréhension des écrits
3. Production écrite
4. Production orale
Chaque épreuve est notée sur 25 points, avec un seuil de réussite à 50 points sur les 100 points totaux et une
note minimale par épreuve de 05 sur 25. La durée totale des épreuves collectives est de 4 heures.
Ce manuel est un instrument de travail de l'examen du DALF, niveau C1.
Vous trouverez dans le présent ouvrage les épreuves de : compréhension des écrits, production écrite,
production orale. L'épreuve de : compréhension de l'oral fait l'objet d'un livre à part avec enregistrements et
transcriptions des passages oraux.
Le présent ouvrage a pour but d'emmener les locuteurs de la langue française au niveau C1, de manière
progressive et thématique.
Les unités, construites en fonction des épreuves de l'examen, proposent des notions indispensables à la
compréhension et à la production de textes argumentatifs. C'est pourquoi il présente une démarche allant du
texte le plus courant au texte le plus complexe : du texte informatif au texte argumentatif. Ainsi pour permettre
l'initiation au texte argumentatif, les unités abordent progressivement : l'information dans la presse, puis
l'explication dans le roman, l'explication scientifique, l'explication argumentative, pour arriver aux textes
argumentatifs.
L'ordre des unités a une importance pédagogique mais ne l'impose pas.
Les unités sont thématiques et offrent un travail d'acquisition du vocabulaire facilité par la familiarisation de
champs lexicaux récurrents et leur réinvestissement dans des productions écrites ou orales. Les thèmes, La
francophonie, Le sport en crise, Changer le monde…ont été choisis en fonction de leur pertinence polémique
dans l'actualité.
Les six unités comportent des tâches allant d'opérations simples à des travaux complexes, afin de décomposer
les difficultés et de permettre un apprentissage progressif.
Chaque unité a des objectifs à acquérir sous forme de ressources complémentaires :
Plus de savoir : présenter l'information, raconter, expliquer, démontrer, argumenter, persuader…
Plus de grammaire : des rappels grammaticaux à réactiver pour des productions.
Plus de vocabulaire : des enrichissements lexicaux en vue de l'amélioration de l'écrit.
Plus de méthode : des rappels ou des analyses de procédés techniquement utiles.
Plus d'expression : des moyens de créer ou d'améliorer un style.
Plus d'arguments : des aides à l'argumentation par la proposition de pistes de réflexion
Le travail est centré sur des exercices fondamentaux de la perspective des épreuves de l'examen :
compréhension, synthèse, essai argumenté, production orale.
Des exercices directement liés à l'étude du texte argumentatif ponctuent ce travail d'acquisition.
La dernière partie du manuel est consacrée aux examens par des tests blancs.
Le présent ouvrage comporte des fiches d'évaluation pour chaque épreuve qui y est étudiée et proposée en test
d'examen ainsi qu'une présentation du niveau supérieur C2 de parfaite connaissance du français.
Espérant contribuer à l'apprentissage du niveau C1, de très bonne connaissance du français, par cet ouvrage,
nous avons voulu être utiles à l'initiation et au perfectionnement des apprenants en langue française sur le
travail des textes argumentatifs.
Les auteures.
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De l'information à l'argumentation
UNITÉ 1 FRANCOPHONIE L'information dans la presse
Compréhension écrite
Un monde polyglotte pour échapper à la dictature de l'anglais
Production écrite
Synthèse de documents :
Francophonie
La diversité culturelle comme enjeu fondamental du développement
Essai argumenté
Production orale
Usage des langues
Pourquoi désire-t-on apprendre le français ?
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UNITÉ 4 LE SPORT EN CRISE L'explication argumentative
Compréhension écrite
L'olympisme entre dérives médiatiques et société de consommation
Production écrite
Synthèse de documents :
Les Jeux Olympiques
Les héros mythifiés de l'olympisme
Essai argumenté
Production orale
Francophonie et olympisme : des valeurs partagées
Extrait de la Charte des Jeux Olympiques
Test d'examen 1
Test d'examen 2
Test d'examen 3
7
https://vk.com/french_italian_spanish
UNITÉ 1
FRANCOPHONIE
Compréhension écrite
Production écrite
Synthèse de documents :
Francophonie
La diversité culturelle comme enjeu fondamental du développement
Essai argumenté
Production orale
Usage des langues
Pourquoi désire-t-on apprendre le français ?
De tous les liens que nouent les hommes dans la cité, le lien de la langue est le plus fort, parce qu’il fonde le
sentiment d’appartenance à une communauté. Parce que la mondialisation des échanges et les progrès de la
construction européenne ne cessent de le faire évoluer, les pouvoirs publics sont appelés à réaffirmer une
politique de la langue qui, tout en veillant à garantir la primauté du français sur le territoire national, participe à
l’effort de cohésion sociale et contribue à la promotion de la diversité culturelle en Europe et dans le monde.
Information : la délégation générale à la langue française et aux langues de France élabore la politique
linguistique du Gouvernement en liaison avec les autres départements ministériels. Organe de réflexion,
d'évaluation et d'action, elle anime et coordonne l'action des pouvoirs publics pour la promotion et à l'emploi du
français et veille à favoriser son utilisation comme langue de communication internationale. Elle s'efforce de
valoriser les langues de France et de développer le plurilinguisme.
Culture, gouvernement français : dqlflf@culture.gouv.fr
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Plus de savoir
Présenter l'information
La presse est un média, c'est-à-dire un support de diffusion de l'information.
Le journal informe (événements, faits-divers), donne des renseignements pratiques (météo, bourse, résultats
sportifs, petites annonces…) et détend les lecteurs (dessins, jeux, feuilletons…).
Le journal est indispensable à la vie démocratique.
Il expose un événement, le commente. Le journal dénonce les scandales, les injustices et lutte contre la
désinformation.
La presse constitue ce qu'on appelle souvent le "quatrième pouvoir".
Un article d'information présente des faits, des événements, des renseignements. Il répond aux
interrogations simples du lecteur : où, qui, quoi, quand, pourquoi… en ce qui concerne un fait-divers par
exemple.
Dans un texte d'idées, des observations, des remarques et des explications sont formulées.
Un article d'opinion propose un commentaire. L'auteur propose une interprétation, une signification et
donne son opinion à propos de l'information.
Le commentaire se distingue par le système des temps et le vocabulaire employé.
Le commentaire est exprimé dans un temps (le présent, le passé-composé, le futur) ancré dans la situation
d'énonciation (les réflexions sont formulées au moment de la production du message).
Les informations sont présentées à l'aide d'un vocabulaire concret alors que les commentaires, réflexions,
opinions et expressions des sentiments font souvent appel à un vocabulaire abstrait.
Compréhension écrite
Pour toutes les élites de la planète, l'usage de l'anglais est le premier des signes de
reconnaissance. Il existe un lien logique entre la soumission volontaire ou résignée à
l'hyperpuissance américaine et l'adoption de sa langue comme unique outil de communication
internationale. Or le chinois, les langues romanes¹ et demain l'arabe ont tout autant vocation à
jouer ce rôle. C'est affaire de volonté.
D'une part, la pression médiatique est grande pour faire de l'anglais la seule langue de
"communication internationale" sans que l'on sache exactement ce que cela signifie. Faute de
réflexion minimale sur l'articulation entre ces trois paramètres que sont la réalité et la prévision des
véritables besoins langagiers de l'ensemble des citoyens, la géopolitique des langues et la
géopolitique tout court, les rapports aboutissent tous à cela : proposer l'enseignement obligatoire
de l'anglais, en France ou ailleurs dans l'Union européenne. En fonction de quoi ? De l'avenir de
l'Europe et du monde, des rapports avec les États-Unis ?
D'autre part, la puissance impériale américaine ne repose pas seulement sur des facteurs
matériels (capacités militaires et scientifiques, production de biens et de services, contrôle de flux
énergétiques et monétaires, etc.) : elle incorpore aussi et surtout la maîtrise des esprits, donc des
référents et signes culturels, et tout particulièrement des signes linguistiques. Ces facteurs
idéologiques et économiques se renforcent mutuellement et contribuent à la consolidation d'une
unipolarité linguistique planétaire. La langue anglaise se situe au centre d'un système où elle joue
un rôle identique à celui du dollar dans le système monétaire international. Empruntant au lexique
de l'astrophysique, ce système repose sur l'existence d'un astre suprême (l'anglais) autour duquel
gravitent une douzaine de langues-planètes, elles-mêmes entourées d'environ 200 langues-lunes,
dans l'orbite desquelles évoluent quelques 6000 autres langues. De plus, comme le remarque
Claude Hagège, professeur au Collège de France, "le prestige des élites industrielles et
économiques conduit par snobisme les classes moyennes à les imiter et donc à vouloir parler
l'anglais ". Par ailleurs, l'enseignement de cette langue, en termes de méthodes, d'outils
d'évaluation et de personnels, est devenu une véritable industrie et un poste d'exportation non
négligeable pour les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Quand la Commission européenne, au mépris
du règlement linguistique de l'Union, ne publie que certains programmes et appels d'offres
communautaires qu'en anglais, et qu'elle exige qu'il soit répondu dans cette langue, elle favorise
indûment les entreprises et les institutions des pays de langue anglaise et oblige les autres à
9
s'acquitter des surcoûts de traduction pour concourir. Si des Etats de langues romanes prenaient
la décision de promouvoir ensemble des méthodes d'apprentissage, ces langues pourraient
acquérir un statut mondial de cohypercentralité avec l'anglais. Les langues romanes, à elles
seules, sont officielles dans 60 pays, 30 pour le français, 20 pour l'espagnol, 7 pour le portugais, 2
pour l'italien (Italie et Suisse) et 1 pour le roumain. L'anglais, lui, n'est langue officielle que dans 45
pays, l'arabe dans 25. D'autre part, en termes démographiques, des projections à l'horizon de 2025
donnent 1561 millions de Chinois, 1048 millions de ressortissants de pays anglophones, 484
millions d'hispanophones, 285 millions de lusophones² et 506 millions de francophones (ce dernier
chiffre appelant cependant des réserves car les habitants d'un Etat officiellement francophone sont
loin de tous parler le français, de même que, par exemple, au Nigeria, officiellement anglophone,
seule une petite minorité est capable de s'exprimer en anglais). Ces précautions prises, il apparaît
que , avec l'Italie et la Roumanie, les "romanophones" susceptibles de se comprendre entre eux
représenteront plus de 1,3 milliard de locuteurs dans une vingtaine d'années. Ce sont donc trois
blocs d'importance comparable (anglais, chinois, langues romanes) et à terme, l'arabe (448
millions de locuteurs prévus en 2025) qui ont une vocation à incarner une hypercentralité
linguistique au niveau mondial. Figer cette dernière dans le seul anglais n'est pas faire preuve
d'une grande capacité d'anticipation.
Il ne faut pas laisser à l'anglais le monopole de l'hypercentralité. Quant au chinois, les choses sont
déjà en marche. M Joël Bel Lassen, inspecteur général de cette discipline, indique que "dans une
douzaine d'années, 100 millions de touristes chinois vont parcourir le monde. En Asie, le chinois
est devenu la langue véhiculaire. Quand les Japonais et les Coréens négocient, ils utilisent
maintenant l'anglais et le mandarin. Le chinois a acquis une dimension pratique, à la manière de
l'anglais.
Puisque tous les fantasmes se focalisent sur l'anglais de "communication internationale",
parlons-en. On en connaît seulement le périmètre dans des communautés professionnelles au
lexique bien délimité : celle des pilotes de bateaux, le Seaspeak, l'Airspeak, utilisé par les
équipages des avions et les contrôleurs aériens ; l'anglais de spécialité, des chercheurs, celui de
l'hôtellerie, des finances, etc. Ce n'est de toute évidence pas ces langues-là qu'il est question
d'enseigner à l'école primaire, d'autant qu'elles peuvent s'apprendre ultérieurement sur le tas si le
besoin s'en fait sentir.
En attendant, ne pas insulter l'avenir consiste, en Europe, à enseigner non pas une, mais deux
langues étrangères à l'école primaire. Que l'on cesse de dire aux Européens qu'ils ne peuvent plus
communiquer entre eux qu'en anglais. Au sein de l'Union européenne, on compte 174 millions de
locuteurs de langues romanes, contre moins de 70 millions d'anglophones de naissance.
Comme le dit Umberto Eco, "une Europe de polyglottes n'est pas une Europe de personnes qui
parlent couramment de nombreuses langues, mais dans le meilleur des cas, de personnes qui
peuvent se rencontrer en parlant chacun sa propre langue et en comprenant celle de l'autre sans
pour autant être capable de la parler couramment". Introduire l'intercompréhension des langues
romanes dès le primaire, c'est d'emblée donner aux enfants le plaisir d'accéder à la
compréhension de deux ou trois autres langues d'Europe.
Il faut prendre partie à ce nouveau débat à la fois planétaire, européen et national.
Un débat culturel.
D'après Bernard Cassen, Le Monde diplomatique, janvier 2005
10
Plus de méthode
Grille de lecture :
Thème : l'anglais est voulu comme unique outil de communication par les élites de la planète.
Paradoxe : or, d'autres langues peuvent jouer ce rôle.
Thèse : il faut préférer un monde polyglotte pour échapper à la dictature de l'anglais.
D'une part : première observation : la pression médiatique veut faire de l'anglais la langue de
communication internationale.
D'autre part : seconde observation : la puissance des États-Unis repose sur des facteurs
matériels et sur la maîtrise des esprits
De plus : ajout d'une idée : les élites veulent parler anglais
Par ailleurs : introduction d'un nouvel élément : l'enseignement de l'anglais est devenu une industrie
Proposition de l'auteur : si les langues romanes font la promotion de leur apprentissage, elles pourraient
aussi acquérir un statut au même titre que l'anglais
Présentation d'arguments : des données chiffrées, les langues romanes officielles dans 60 pays, 30 pays
pour le français,…
Justification de la critique : puisque tous les fantasmes se focalisent sur l'anglais, parlons-en.
Questions
2. D'après l'auteur, l'anglais est-il justifié dans sa place de première langue du monde ?
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5. Que devrait-il se passer normalement dans les institutions de la Commission européenne en ce qui
concerne l'usage des langues ?
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8. Selon vous, après "Puisque tous les fantasmes se focalisent sur l'anglais de "communication
internationale", l'auteur utilise l'expression "parlons-en" pour :
approuver cette évidence
dénigrer avec ironie
faire comprendre que la discussion se poursuit
11. D’après le texte, quel est l'avenir, souhaitable, des langues en Europe ?
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Plus d’expressions
• sans que l'on sache
• faute de
• reposer sur
• en termes de
• non négligeable
• loin de
• les choses sont déjà en marche
• se focaliser sur
• parlons-en
• contribuer à
• ce n'est de toute évidence pas
• que l'on cesse de dire
• c'est d'emblée
• au mépris de
• il faut prendre partie
(essayez de reprendre ces expressions dans des phrases personnelles)
12
Plus de méthode
La synthèse de documents
Plusieurs documents sont proposés à partir desquels il faut rédiger une synthèse concise, ordonnée et
objective.
Il s'agit de : - comprendre les textes proposés
- dégager pour chacun d'eux les arguments et les éléments d'information à retenir
- rester objectif et s'abstenir de tout commentaire
Il faut également : - construire un plan à partir des informations et des arguments fournis par les textes
- mettre en forme un écrit et le présenter de façon claire
Selon les textes : - dans le cas de 2 textes qui se complètent, qui vont dans le même sens, le plan
retenu est de hiérarchiser et de classer les informations essentielles.
- dans le cas de deux textes totalement ou partiellement opposés, le plan retenu mettra en
évidence les thèses et arguments en présence.
Le texte de synthèse doit être objectif.
Ne pas introduire de connaissances personnelles sur le thème, ni d'informations extérieures aux documents.
Ne pas introduire de commentaires personnels, ni même d'allusions.
Le texte de synthèse :
- le plan du développement est organisé. Il est clair et cohérent
- l'introduction formule brièvement la problématique de l'ensemble des documents
- les références des documents peuvent être précisées (type, auteur, date…)
- la conclusion portant sur l'ensemble des documents, est objective.
Production écrite
Texte 1
La Francophonie
Apparue en 1880 sous la plume du géographe Onésime Reclus pour décrire la communauté linguistique et
culturelle que la France constituait avec ses colonies, la francophonie s'est aujourd'hui affranchie de cette
connotation coloniale pour désigner deux réalités différentes mais complémentaires. Dans son acceptation
la plus large, elle englobe l'ensemble des actions de promotion du français et des valeurs qu'il véhicule sans
considération des pays dans lesquels elles s'inscrivent. Au sens institutionnel, elle qualifie l'organisation
internationale qui regroupe les 56 États et gouvernements qui ont choisi d'adhérer à sa Charte.
La langue française continue en effet d'occuper dans le monde une place importante : seule langue parlée
sur les cinq continents avec l'anglais, elle demeure la langue de travail des organisations internationales, en
Europe comme en Afrique. Le français est la langue maternelle de près de 80 millions de locuteurs, ce qui la
place au 11℮ rang dans le monde. Enfin, on évalue à plus de 250 millions le nombre de personnes
"capables d'utiliser occasionnellement le français". Au-delà de ces données chiffrées, des enquêtes menées
dans de nombreux pays montrent que le français garde l'image positive d'une langue utile, indispensable
dans certains secteurs professionnels, mais aussi une langue indissolublement liée à des valeurs, à une
culture, à des projets de société de portée universelle. La langue française a le privilège d'être
mondialement reconnue comme une grande langue de civilisation. C'est ce statut du français qui fonde sa
diffusion dans le monde, sa présence dans les systèmes éducatifs et son enseignement.
On évalue à 82,5 millions le nombre d'élèves et d'étudiants qui apprennent le français.
Le dispositif institutionnel de la francophonie compte des instances politiques et des opérateurs. Les
instances politiques sont animées par les conférences des chefs d'États et de gouvernement qui se
réunissent tous les deux ans dans un pays différent. Élu par les chefs d'État et de gouvernement pour un
mandat de quatre ans renouvelable, le Secrétaire général est considéré comme le "chef d'orchestre" de la
Francophonie.
Elle est présente sur les cinq continents et constitue une mosaïque de peuples qui, par-delà leurs
différences, nourrissent une ambition politique et culturelle commune : celle de bâtir de véritables États de
droit et de promouvoir la diversité linguistique et culturelle. La Francophonie est désormais bien plus qu'une
simple communauté linguistique et, si la langue française reste son dénominateur commun, elle véhicule,
partout dans le monde, des valeurs et un message d'universalité et de démocratie. Elle est un acteur
reconnu du développement.
13
Texte 2
La diversité culturelle comme enjeu fondamental du développement
Entretien avec Roger Dehaybe, administrateur général de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie
On en parle beaucoup aujourd'hui et la Francophonie met résolument l'accent sur cette idée de "
diversité culturelle ". Il faudrait peut-être préciser d'abord d'où vient cette notion et ce qu'elle recouvre ?
Roger Dehaybe : Nous à la Francophonie, nous en parlons depuis longtemps. Lorsque nous avons créé la
Francophonie intergouvernementale, le projet était clairement d'organiser, grâce à une langue de partage, le
français, l'affirmation de la diversité culturelle. Et je dirai que les fondateurs de l'agence ont mis davantage
l'accent sur la différence, que sur l'unité au sein de la communauté. On l'a un peu perdu de vue, en faveur d'une
vision culturelle un peu trop parisienne : Céline Dion c'est de la culture, Brel c'est de la culture, les chanteurs
africains... c'est du folklore. Même chose pour les langues : l'islandais c'est une langue, il y a 230 000
personnes qui la parlent; le haoussa, qui n'est parlé " que " par 1 200 000 Africains, c'est un dialecte ! On a
donc assisté à une contradiction entre les objectifs originaux et la pratique. En outre, on s'est heurté à des
obstacles plus techniques : faire tourner des spectacles, faire éditer un auteur africain, ce n'est pas simple.
Finalement, ce que l’on peut constater c’est que le projet francophone est resté en deçà de ses objectifs.
Lorsqu'on entend parler de diversité culturelle, on attend la Francophonie sur la question linguistique,
puisque c'est par là qu'elle se définit d'abord. Est-ce que la diversité culturelle doit signifier la diversité
linguistique, et donc impliquer que le français n'occupe plus la place primordiale qui est la sienne ?
Roger Dehaybe : Les notions de langue et de culture sont toujours étroitement liées. La langue n'est jamais que
l'expression d'une culture. Le problème du français se pose d'abord au niveau mondial : est-ce que le français
dans les rencontres et les organisations internationales doit rester une langue de travail ? C'est en effet un
combat qu'il faut continuer à mener, pour le plurilinguisme dans les échanges internationaux. Une langue,
quelle qu'elle soit, ne peut pas être la langue du monde. Mais nous devons avoir la même cohérence au sein de
l'ensemble francophone. On ne peut pas mener ce combat au plan international, et dire que nous trouvons juste
d'imposer le français auprès des 50 états et gouvernements francophones. Á partir de là nous devons redéfinir
les rapports entre le français et les langues partenaires. Au Niger, pays fondateur de la Francophonie, 70 % des
gens parlent une autre langue que le français. En terme d'alphabétisation, l'enfant malien qui parle à la maison
en bambara, lorsqu'il va à l'école et qu'on l'éduque en français, se trouve confronté à un problème d'ordre
psycho-pédagogique. Les Maliens ont décidé, comme d'autres, de développer la pédagogie convergente, c'est-
à-dire d'enseigner d'abord l'enfant dans sa langue, et de l'amener ensuite au français : on en fait un meilleur
francophone, car il est prouvé que pédagogiquement l'enfant a de meilleurs résultats en français...
Se pose une question de moyens. Est-il bien réaliste d'encourager le bilinguisme, voire le trilinguisme,
dans des systèmes éducatifs déjà sinistrés, où le français et la qualité de son enseignement reculent ?
Roger Dehaybe : Oui, il faut des moyens. Mais à l'inverse, est-ce que la situation de l'éducation au Sud a
démontré que c'était le meilleur système qui a été appliqué jusque là ? Parmi les pays les moins scolarisés au
monde figurent six pays de l'Afrique de l'ouest francophone... On rejoint toute la problématique du bilan des
politiques de coopération multi ou bi-latérales, pour lesquelles on commence à reconnaître qu'une des raisons
de l'échec de ces politiques, c'est l'absence de prise en compte de la dimension culturelle des pays
partenaires... et donc de leur langue. La chance de la Francophonie aujourd'hui, c'est de pouvoir, dans un
partenariat différent, restituer clairement la langue française comme une langue de communication, nationale
dans certains cas, ou internationale, mais aussi comme une langue qui va permettre de donner aux cultures
enclavées une dimension internationale. Son rôle est de faire la promotion des cultures et des langues des
peuples. C'est cela, le dialogue des cultures : c'est reconnaître la différence, et rendre possible l'échange dans
une langue, en l'occurrence le français.
L'absence de politiques culturelles, qui est flagrante aujourd’hui et qui n'est pas seulement liée à la
question des ressources disponibles, ne devrait-elle pas conduire à interpeller les états du Sud ?
Roger Dehaybe : Ce n'est pas un débat dans lequel il faut seulement mettre le Sud en perspective. Partout, la
culture reste un parent pauvre des politiques des Etats. Les pays du Sud sont confrontés à des urgences
sociales, économiques, éducatives... Quand dans un pays riche on atteint 2 % du budget consacré à la culture,
on peut faire quelque chose. Avec ces mêmes 2 % au Sud, on ne peut rien faire...On n'a peut-être pas assez
dit, ou l'on n'a peut-être pas été assez convaincant, on a peut-être mal expliqué à quel point la culture pouvait
être un facteur de développement. On n'a peut-être pas assez défendu cette notion dans les grandes enceintes
internationales. Mais les idées commencent seulement à changer. Il faut faire apparaître que la diversité
culturelle n'est pas seulement une revendication des créateurs... que c'est une revendication de tous ceux qui
veulent qu'un pays se développe. L'éducation, la culture sont un enjeu fondamental du développement.
Propos recueillis par Thierry Perret, Dossier de presse "Diversité culturelle : un combat francophone",
sur le site de l'Agence intergouvernementale de la francophonie.
14
Synthèse
Présentation des documents
texte 1 texte 2
d'une analyse scientifique
d'une polémique sur les langues
d'une prise de position en faveur du français
d'un entretien
Étude du texte 1
6. Retrouvez dans les éléments proposés ceux qui constituent la première partie, puis la seconde, puis
notez-les dans leur ordre de parution de chaque partie :
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Première partie : ………………………………………………………….
Étude du texte 2
9. Le deuxième document se présente comme 4 réponses à 4 questions posées par un journaliste. Dans
quelle(s) réponse(s) retrouvez-vous ces mots du titre ?
11. Expliquez la phrase "Finalement, le projet francophone est resté en deçà de ses objectifs".
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12. D'après vous, la seconde réponse sur la diversité culturelle, linguistique, est-elle plutôt :
une démonstration un rapport
16
16. La quatrième question comme la troisième évoque le problème de l'investissement financier
vrai faux
18. Quel est l'effet provoqué par les répétitions "on n'a peut-être pas assez dit… on n'a peut-être pas été
assez convaincant, on n'a peut-être mal expliqué… on n'a peut-être pas assez défendu …" ?
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19. Pensez-vous que les réponses de Roger Dehaybe ont bien défendu sa thèse présentée dans le titre ?
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20. Résumez chaque réponse de Roger Dehaybe (sous la forme de prise de notes)
a. réponse 1 : …………………………………………………………………….
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b. réponse 2 : …………………………………………………………………….
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c. réponse 3 : …………………………………………………………………….
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d. réponse 4 : …………………………………………………………………….
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Synthèse
Introduction : Cent vingt-cinq ans après sa création, la francophonie reste un acteur fondamental du
développement et continue de favoriser la diversité culturelle.
23. Vous rédigez un texte concis et cohérent, en 220 mots. Vous pouvez donner un titre à votre synthèse.
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Essai argumenté
Vous rédigez un texte personnel, clair et logique, en 250 mots environ. (Vous pouvez vous appuyer
sur des informations des documents que vous retrouvez ici, au bas de la page, dans "plus
d'arguments").
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Plus d’arguments
La langue française :
• elle englobe l'ensemble des actions de promotion du français et des valeurs qu'il véhicule
• seule langue parlée sur les cinq continents avec l'anglais
• au 11℮ rang dans le monde
• langue indissolublement liée à des valeurs, à une culture, à des projets de société de portée
universelle
• elle est un acteur reconnu du développement
• une langue de partage
• l'affirmation de la diversité culturelle
• la langue n'est jamais que l'expression d'une culture
• une langue, quelle qu'elle soit, ne peut pas être la langue du monde
• son rôle est de faire la promotion des cultures et des langues des peuples
• l'éducation, la culture sont un enjeu fondamental du développement.
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https://vk.com/french_italian_spanish
Production orale
Plus de savoir
Un éditorial
L'éditorial, à la différence de l'article d'information, est un genre de commentaire.
Le journaliste présente ses idées personnelles, il argumente, s'engage sur un sujet d'actualité.
L'éditorial représente l'ensemble du journal et ses valeurs. Le rédacteur en chef le signe.
C'est un article d'opinion.
Document 1
Pourquoi désire-t-on apprendre le français ?
Le plus souvent pour des raisons inexplicables et impalpables, pour un halo de rêve…
Auberge de campagne, petit restaurant avec sa nappe à carreaux rouges et blancs où la patronne cuisine un
délicieux bœuf carottes accompagné d'un gratin dauphinois savoureux, restaurant prestigieux signalé par les
guides : tout cela fait partie des rêves de France, de ces tableaux extrêmement séduisants pour les
étrangers, qu'ils soient touristes, hommes d'affaires ou élèves d'une classe de français…
En savoir plus sur la cuisine, cet art de la transformation, de l'interprétation et de la création, nous a paru
propice à mobiliser les apprenants dans une période où les fêtes de fin d'année commencent à occuper les
esprits. Sociologues, ethnologues, journalistes économiques, chefs de cuisine, photographes et
dessinateurs ont conjugué leurs efforts pour apporter sur le sujet des points de vue aux angles variés.
Des traditions aux commémorations : Émile Zola nous a paru pâtir des grandes manifestations qui ont
entouré le bicentenaire des naissances de Victor Hugo et Alexandre Dumas. Avec la rubrique "Sur le vif",
nous avons voulu permettre aux enseignants de s'interroger avec leurs élèves sur Zola, intellectuel engagé
dont la mort, il y a cent ans, est probablement un assassinat politique.
Enfin, grâce à plusieurs enquêtes ou articles centrés sur la francophonie du Moyen-Orient et grâce au
supplément Francophonies du Sud joint à ce numéro, les forces et les faiblesses de la francophonie
aujourd'hui sont clairement mises en lumières…
Votre repas francophone est servi !
Françoise Ploquin, Éditorial, Le français dans le monde, nov-déc nº324, 2002
Document 2
Pour saluer la francophonie, qui est un vaste ensemble géographique et humain adonné à l'usage de la
langue française, et sans revenir sur la nature de cette langue, il m'a semblé qu'un mot révélait la nature et
les enjeux d'une défense et illustration de la francophonie. Ce mot c'est usage. Mot ancien, qui parle de
pratique, d'expérience, d'utilité, de façon de parler. Depuis le début de la Renaissance, époque où ceux et
celles qui emploient le français s'interrogent sur les pouvoirs et les "beautés" de cette langue, on parle de
ses usages. On cherche d'abord à enrichir et à défendre ce français, alors minoritaire par rapport aux
dialectes et infériorisé par rapport au latin, puis, avec la vision hiérarchique du règne de Louis XIV, on
s'emploie à dégager un bon usage autoproclamé, qui est alors celui de la France d'en haut, celle du pouvoir,
celle de la Cour et de la Ville, bien entendu Paris.
L'illusion prétentieuse et volontariste d'un seul bon usage, toute autre façon de parler étant montrée du doigt,
n'a pas disparu. Une autre illusion, celle du français, langue la plus belle, la plus logique, la plus délicate de
toutes celles qu'on parle à la surface de la Terre, continue de s'exprimer au vingt et unième siècle,
prétendant, par exemple, que le français, c'est la culture, l'intelligence, la poésie et que l'anglais, je l'ai lu tout
récemment, est un idiome utilitaire, commerçant, ce qui est tout simplement insultant pour la langue de
Shakespeare, de Lewis Carroll ou de Faulkner, voire de Samuel Beckett, qui n'écrivaient pas qu'en français.
Ce ne sont pas les langues auxquelles il faut distribuer des bons et des mauvais points, c'est aux façons de
s'en servir, aux usages, précisément.
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Épreuve en deux parties
Exposé, document 1
1. La francophonie
2. Le "bon usage" d'une langue
Exposé, document 2
Discussion, document 1
Discussion, document 2
Notes :
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Plus de vocabulaire
Objectivité, subjectivité : le rôle des adjectifs qualificatifs
Exercices
A. Étudiez les adjectifs qualificatifs employés, pouvez-vous définir le point de vue de l'auteur ?
"Jamais la vie n'a semblé plus lourde à porter. Après les grandes secousses sociales, on a
souvent constaté ce dégoût de vivre, ce besoin du sommeil de la terre. C'est un vent mauvais
dont le souffle charrie la mort. L'épidémie du suicide se déclare, comme une peste venue on
ne sait d'où."
Emile Zola, Etude sur la France contemporaine, 1875-1880
B. Il s'agit d'un article de l'Encyclopédie, pourtant, un jugement transparaît dans l'emploi de certains
qualificatifs, lesquels ?
"La guerre est le fruit de la dépravation des hommes ; c'est une maladie convulsive et violente
du corps politique ; il n'est en santé, c'est-à-dire dans son état normal que lorsqu'il jouit de la
paix ; c'est elle qui rend vigoureux les empires ; elle maintient l'ordre parmi les citoyens ; elle
laisse aux lois une force nécessaire ; la population, l'agriculture et le commerce sont favorisés
; en un mot, elle procure au peuple le bonheur qui est le but de toute société démocratique.
La guerre, au contraire, dépeuple les Etats ; elle y fait régner le désordre absolu, les lois sont
forcées de se taire, elle rend incertaine la liberté, elle trouble gravement le commerce, les
terres deviennent incultes et abandonnées…"
Jancourt, article de "Presse", l'Encyclopédie, 1751-1772
C. Étudiez le vocabulaire péjoratif employé par Michel Rio pour décrire un bibliothécaire.
Transformez le personnage en un bibliothécaire admirable.
"Wilde n'était pas seulement un monstre solitaire par l'esprit, mais aussi par l'enveloppe.
C'était un Vinci avec une apparence de Caliban, un Quasimodo amputé de sa bosse et
augmenté de son génie. Sa laideur, qui fascinait et repoussait, semblait proportionnée à son
intelligence, tant du point de vue de l'énormité que des effets sur autrui. Il devait en souffrir,
et cette souffrance jamais exprimée, se manifestait indirectement, à mon sens, dans deux
tendances qui le résumaient assez bien: il aggravait comme à plaisir son délabrement
extérieur par le négligé ostentatoire, presque provocant dans ces lieux, de sa mise, et il
faisait de son incroyable savoir, qui aurait pu être la source d'une relation féconde et
généreuse avec le monde, un véritable appareil défensif, une barrière hérissée d'épines entre
lui et les autres. "
21
Plus de grammaire
L'emploi de la voix passive
La construction passive présente le résultat d'une action, d'un fait, observé, décrit. C'est pourquoi la
voix passive est fréquemment utilisée dans les articles de presse, dans les textes explicatifs.
• Le français est plus parlé dans cette région du monde.
La voix passive permet de ne pas préciser l'agent ou ce qui est à l'origine de l'action, du fait. C'est
très utile lorsque l'agent est inconnu ou lorsqu'il est si évident qu'il est inutile de donner cette
précision.
• Le français est parlé au Liban.
La voix passive permet de placer en position de sujet du verbe, en début de phrase ou de
proposition, ce qui est affecté par une action.
• L'expansion de la langue française est constatée chaque année.
Dans la construction passive, marquée par être suivie du participe passé d'un verbe transitif, il
arrive que l'auxiliaire être soit sous-entendu.
• La Grèce, associée à la Francophonie, défend l'enseignement du français….
Exercices
A. Présentez les informations données, en utilisant le passif.
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UNITÉ 2
RÉCITS DE VIE
Compréhension écrite
Un extrait de roman : Le tigre, Alki Zei
Production écrite
Synthèse de documents :
Tant que l'Afrique écrira, l'Afrique vivra
L'Afrique littéraire est-elle bien partie ?
Littérature d'Afrique francophone
Essai argumenté
Production orale
Internet saisi par la folie des "weblogs"
Raconter sa vie sur le web ?
Je suis né à Marseille. De père italien et de mère espagnole. D'un de ces croisements dont la ville a le
secret. Naître à Marseille n'est jamais un hasard. Marseille est, a toujours été, le port des exils, des
exils méditerranéens, des exils de nos anciennes routes coloniales aussi. Ici, celui qui débarque un
jour sur le port, il est forcément chez lui. D'où que l'on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les
rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières. Marseille est familière. Dès le premier
regard. C'est pour ça que j'aime cette ville, ma ville. Elle est belle pour cette familiarité qui est comme
du pain à partager entre tous. Elle n'est belle que par humanité. Le reste n'est que chauvinisme. De
belles villes, avec de beaux monuments, il y en a plein l'Europe. De belles rades, de belles baies, des
ports magnifiques, il y en a plein le monde. Je ne suis pas chauvin, je suis marseillais. C'est-à-dire
d'ici, passionnément, et de tous les ailleurs en même temps. Marseille, c'est ma culture au monde. Ma
première éducation au monde. C'est par ces routes de navigation anciennes, vers l'Orient, l'Afrique,
puis vers les Amériques, ces routes réelles pour quelques-uns d'entre nous, rêvées pour la plupart des
autres, que Marseille vit, où que l'on aille. Paris est une attraction. Marseille est un passeport.
Je crois à ce que j'ai appris dans les rues de Marseille, et qui me colle à la peau : l'accueil, la
tolérance, le respect de l'autre, l'amitié sans concession et la fidélité, cette qualité essentielle de
l'amour.
J'aime croire, car j'ai été élevé ainsi, que Marseille, ma ville, n'est pas une fin en soi. Mais seulement
une porte ouverte. Sur le monde, sur les autres. Une porte qui resterait ouverte, toujours.
Jean-Claude Izzo, Marseille
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Plus de savoir
Raconter
Souvenirs, mémoires, journaux intimes, autobiographie sont des récits de vie. L'auteur y présente
des faits et des événements appartenant à son vécu, de façon authentique ou non. L'auteur choisit
de parler ou non de certains épisodes de sa vie, avec divers sentiments, nostalgie, ironie,
rancœur…
Certains récits sont faussés et rapportent des événements inventés car l'auteur utilise parfois son
récit pour recomposer, idéaliser sa vie…
Quand l'auteur cherche à convaincre son destinataire, l'explication qu'il donne sur son expérience
vécue constitue une argumentation.
Compréhension écrite
Grand-père avait raison de dire que nous avions toujours congé ! Nous avions juste deux heures
de classe, et, à la récréation, monsieur Karnassis nous a rassemblés dans la cour et nous a fait
mettre en rang.
- Vous n'allez pas rentrer dans vos classes, a-t-il dit, je vais vous conduire sur la place, et là,
toute l'école assistera à une grande leçon.
- Est-ce que nous allons faire de l'instruction civique ? ai-je demandé à Alexis.
- Non, ce n'est pas ça, m'a-t-il répondu, puisque les grandes classes y vont et qu'elles ne font
pas d'instruction civique.
En arrivant sur la place, nous avons été ahuris. Juste au milieu, à l'endroit où il y a un lion en
marbre sur un pilier, brûlait un grand feu. Un peu plus loin, sur une estrade, se tenait le préfet,
Amstramgram-Pic-et-Pic-et-Colégram¹, le père de Pipitsa et l'évêque en tenue de cérémonie.
Autour du feu, il y avait des gens, surtout des enfants, amenés par leurs écoles. Nous n'y
comprenions rien. Bientôt, il est arrivé deux hommes qui portaient de grands sacs sur leur dos.
Ils ont fait s'écarter les gens en les poussant et, arrivés près du feu, ils y ont déversé leurs sacs.
C'étaient des livres !
- Qu'est-ce qu'ils font ? a demandé Alexis à un garçon qui était à côté de moi.
- Ils brûlent les livres nocifs ², a-t-il répondu.
Monsieur Karnassis est monté sur l'estrade et a commencé à faire un discours. Il parlait de
livres terribles et nocifs qui corrompaient l'âme et faisaient de l'homme un criminel.
- Approchons-nous pour voir, a dit Alexis.
Nous nous sommes faufilés entre les gens et nous sommes arrivés tout près du feu. Les élèves
des grandes classes étaient déjà en train de sauter par-dessus les flammes comme si c'était la
Saint-Jean. Bizarre, comment brûlent les livres ! Au début, il n'y a que les feuilles qui prennent
feu, le livre s'ouvre, comme si une main invisible le touchait, puis, à mesure qu'il brûle, il
ressemble à une fleur qui ferme ses pétales. Le feu a baissé, et alors, même les élèves de
l'école primaire pouvaient le sauter. Mais les hommes aux sacs revenaient tout le temps les
vider de nouveau. Le feu montait, montait, les enfants poussaient des cris, et allez ! C'était à qui
sauterait le plus haut. À un moment, comme les hommes vidaient un sac, quelques livres sont
tombés juste à nos pieds. J'allais donner un coup de pied pour en envoyer un dans le feu, mais
je me suis arrêtée. Je l'avais vu quelque part, ce livre-là… Relié en noir avec des lettres
dorées…Du pied, j'ai soulevé la couverture et cette fois, j'en ai été sûre. C'était l'un des
"anciens" de Grand-père. Sur tous les livres, Grand-père mettait sa signature à l'encre violette.
Je l'ai reconnue immédiatement, écrite de tout son long sur la page de garde. Grand-père ne
permet à personne de toucher à ses livres. Comment son "ancien" pouvait-il se trouver là, prêt à
être jeté au feu ? Je me suis baissée pour le ramasser. Je l'ai tenu un instant.
- Jette-le donc, m'a chuchoté Alexis, et il m'a arraché le livre des mains et l'a lancé dans le feu,
tu ne vois pas qu'on te regarde ?
Moi, je ne savais plus où j'en étais. Sur l'estrade, monsieur Karanassis et Pic-et-Pic-et-Colégram
regardaient dans ma direction et se disaient quelque chose. J'ai tourné les yeux et j'ai vu les
enfants, et même des grandes personnes, qui criaient et sautaient par-dessus le feu, mais la
plupart des gens restaient silencieux, les lèvres serrées. J'ai scruté les visages un à un, sûre
que je trouverais un homme avec un chapeau à bords rabattus cachant presque les yeux et une
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épaisse moustache comme une brosse ! Puis, sans savoir pourquoi, je me suis mise à pousser
les enfants pour reculer et sortir du cercle qui n'arrêtait pas de se resserrer et de nous faire
avancer, si bien qu'Alexis et moi, nous nous étions retrouvés au premier rang et de plus en plus
près du feu. Alexis m'a suivie. Nous nous sommes arrêtés un peu à l'écart des gens, pour
reprendre haleine. Au-dessus de nos têtes, volaient, comme des chauve-souris, des morceaux
de papier brûlé.
- Si tu avais vu comment monsieur Karanassis t'a regardée quand tu t'es baissée pour ramasser
le livre ! m'a dit Alexis.
Lorsque le feu s'est éteint et qu'il n'y a plus eu de livres à y jeter, les gens ont commencé à se
disperser. Monsieur Karanassis a dit qu'il était trop tard pour retourner à l'école et il nous a
laissé rentrer chez nous. Alexis et moi, nous avons pris le chemin de notre maison. Je ne sais
pas pourquoi, mais je ne lui avais pas encore dit que le livre que j'avais ramassé était un
"ancien"de Grand-père.
Plus d'expressions
Les figures de style
Questions
2. Que se passe-t-il ?
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3. Quels sont les temps les plus employés, pourquoi ?
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7. Á la vue du feu, quels sont les sentiments des spectateurs ? Ces sentiments sont-ils les mêmes
pour tous ?
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8. Relevez des expressions décrivant ce à quoi est sensible la personne qui raconte l'événement.
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9. Qu'est-ce qui permet de comprendre ce qu'elle a ressenti au moment de donner un coup de pied
dans un livre ?
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10. Relevez les images décrivant les livres consumés par le feu.
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11. Quels sont les mots utilisés pour montrer le choc émotionnel de la personne qui a voulu ramasser
un livre ?
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12. Comment expliquez-vous les réactions d'Alexis ?
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14. Quel intérêt cet extrait de récit présente-t-il pour un lecteur d'aujourd'hui ?
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15. S'agit-il d'un simple récit ? Quelles sont les intentions de l'auteur ? (Témoigner et faire part d'une
émotion ? S'adresser à la sensibilité du lecteur ? Raconter et exprimer des réflexions ?)
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Production écrite
Texte 1
Littérature d'Afrique francophone
Depuis ce matin, Ben, jeune écrivain camerounais vivant en région parisienne, a du mal à cacher son
inquiétude. Après plusieurs retouches, il vient de déposer son premier manuscrit aux maisons d’édition
parisiennes. Mais qu’est-ce qui motive la décision de l’écrivain africain de se faire publier en France ?
De quelle littérature s’agit-il et pour quel public ?
« La littérature africaine a commencé avec la Négritude », affirmait récemment Ahmadou Kourouma
dans la préface d’un ouvrage. Il serait en effet difficile de parler de littérature francophone d’Afrique
subsaharienne sans remonter à sa source qu’est le mouvement de la Négritude. Ce courant de
pensée se manifestait essentiellement par la révolte contre la domination coloniale, la discrimination
raciale et l’amertume laissée par les souvenirs de l’esclavage. Á partir de la seconde moitié des
années trente, la littérature négro-africaine est une littérature de frustration, d’insatisfaction et de
revendication. Cependant, des thèmes autres que le leitmotiv de la souffrance du Noir, animent
l’œuvre des poètes négro-africains comme Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire.
Présence Africaine est une maison d'édition née en 1947 à l’initiative de l’écrivain sénégalais Alioune
Diop et de quelques intellectuels, sous la forme d’une revue littéraire. Deux ans plus tard, elle se
transforme en maison d’édition. Elle jouera un rôle primordial dans la promotion du livre et des
intellectuels africains, autrefois contraints à publier leurs œuvres à « compte d’auteur ». La littérature
africaine vit avec son temps et refuse désormais de se faire l’écho de revendications (politiques ou
sociales) collectives. C’est une littérature qui se veut « témoignage sur l’homme». « J’écris pour moi,
car quand j’écris, je suis seule », déclare l’écrivaine gabonaise Bessora. Les jeunes auteurs africains
restent engagés, ils continuent d’aborder des problèmes qui minent la société, mais simplement sur un
ton moins solennel. Jusqu’à la fin des années soixante-dix, les femmes sont quasiment absentes
de la scène littéraire africaine. C’est à parti des années quatre-vingts que s’impose la littérature
féminine. La part de la production littéraire féminine dans ce renouveau éditorial n’est pas des
moindres : un tiers de la production de romans, nouvelles et récits appartient aux femmes.
Mais le livre en Afrique reste un luxe qu’on peut difficilement s’offrir. Un roman dans une librairie
africaine coûte environ 10 000 FCFA (environ 15€) qui se trouve être le salaire mensuel d’un
manœuvre. Par ailleurs, l’écrivain est encore considéré comme un être étrange complètement
déconnecté de la réalité ambiante. De plus la langue dans laquelle le livre est généralement écrit
(français, anglais…) est peu accessible à une importante frange de la population souvent peu
scolarisée. La culture de l’oralité est encore persistante.
D’après Françoise Essangui, Journal littéraire nº40, décembre 2003
Texte 2
L'Afrique littéraire est-elle bien partie ?
En Afrique, depuis 1991, la liberté d’expression officielle demeure très relative, la situation financière
et professionnelle des intellectuels très précaires et la vie culturelle sans autonomie. Pour écrire une
histoire de la littérature au Mali, il faudrait nécessairement évoquer des sujets critiques. Or, il paraît
difficile, aujourd’hui, pour un professeur de Lettres, un chercheur ou un historien employé dans la
fonction publique et/ou ayant des fonctions politiques, de relater les dessous des cartes, les luttes
intestines.
Mais qu’entend-on par « littérature africaine » ?
Et pourquoi ne pas se contenter plus essentiellement de « littérature » sans autre qualificatif ? Ou
encore : plus que la géographie, les langues ou les genres littéraires n’identifient-ils pas des
distinctions plus adéquates ? « je suis homme, je suis nègre/ pourquoi cela prend-il le sens d’une
déception ? » se désolait le grand poète Tchicaya U Tam'si. L’enjeu principal de la littérature africaine,
francophone en particulier, est de l’affirmation des identités africaines, se justifiant alors moins par la
recherche de ses propres spécificités que par la nécessité de sortir de la posture du dominé. Les
conditions de l’avènement de la littérature écrite dans la plupart des pays subsahariens furent
l’intégration et le dépassement du fait colonial. Puis, aux lendemains des indépendances, les écrivains
durent s’affranchir du discours anticolonialiste, de la prose ethnologique, des dogmes idéologiques,
parfois des modèles communautaires et, enfin, de l’obsession identitaire. Les conditions de la
reconnaissance des auteurs africains résident désormais dans l’intégration des voix de l’Afrique aux
chœurs de la mondialisation. L’Afrique littéraire est-elle donc si bien partie ?
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Au regard de la croissance spectaculaire du nombre de titres qui forment le corpus africain
subsaharien actuellement, on peut dire sans exagération que la création littéraire se porte bien.
Il faut en finir avec la monochromie du prétendu « continent noir », alors que les couleurs de l’Afrique,
depuis les rives méditerranéennes jusqu’à la nation Arc-en-ciel, qui fête en 2004 le dixième
anniversaire de la fin de l’apartheid, jaillissent, pour le meilleur ou le pire, dans les imaginaires.
D’après Fily Dabo Sissoko, Internet, site de Dambayo Hamakhis
Texte 3
Tant que l'Afrique écrira, l'Afrique vivra
Longtemps marquée par la négritude et l'engagement politique, la littérature africaine semble opérer
une mutation radicale. Des auteurs, nés après des indépendances, revendiquent l'universalité d'un art
qui ne dit pas seulement l'Afrique mais le monde. Leurs œuvres, écrites à la première personne,
révèlent de nouveaux combats. Les talents ont progressivement investi tous les genres : le théâtre,
l'autobiographie et, bien sûr, le roman. Les auteurs modernes se caractérisent par leur souci de se
distancier d'une quelconque mission d'engagement et de témoignages sur l'Afrique, tout en situant
leurs récits dans les turbulences de leur pays d'origine. Le continent noir émergeait alors de siècles
de servitude et d'exploitation coloniale qui avait profondément brouillé son image de soi et la
perception que les autres peuples avaient de lui. La littérature sous la plume de Senghor, Césaire et
bien d'autres encore, est devenue dénonciation, contestation et résistance. "Je viendrais à ce pays
mien et je lui dirai : ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix la
liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir", écrivait Césaire. En 2001, le dramaturge
togolais Kossi Efoui déclarait : "l'écrivain africain n'est pas salarié par le ministre du tourisme, il n'a pas
mission d'expérimenter l'âme authentique africaine. Contrairement à leurs prédécesseurs, les écrivains
africains aujourd'hui offrent un regard de nature et de portées différentes. C'est un regard non plus
tourné vers l'Afrique, mais plutôt vers soi : écritures de soi africain, écritures africaines de soi, qui
démontrent la possibilité de s'auto-écrire et de se penser hors des prescriptions de l'Occident, l'ancien
pouvoir colonisateur. Les jeunes écrivains ne se désintéressent pas pour autant totalement des
convulsions qui secouent leur continent mal en point. "En fait, je n'ai jamais cessé de parler de la
question noire, mais j'essaie de faire en sorte que mon théâtre engage chaque être humain vers la
singularité de l'expérience vécue du noir", explique l'homme de théâtre Koffi Kwahulé.
Il faut continuer d'écrire pour dire le monde, pour l'interroger. C'est ce que font les écrivains africains.
Avec désespoir, car l'idéal d'une littérature capable de changer le monde s'est effondré. Mais la jeune
génération écrit avec la certitude que, tant qu'elle écrira, elle vivra. L'Afrique vivra.
D’après Tirthankar Chanda, Le Monde diplomatique, décembre 2004
Plus de méthode
Le déroulement chronologique
Les textes comportent des indicateurs temporels (en gras dans le texte) qui permettent de
reconstituer le déroulement de l'histoire littéraire en Afrique, en 2 phases :
autrefois : longtemps
siècles de
à partir de la seconde moitié des années trente
en 1947
deux ans plus tard (en 1949)
jusqu'à la fin des années 70
à partir des années 80
depuis 1991
en 2001
en 2004
maintenant : depuis ce matin
aujourd'hui
désormais
28
Synthèse
Étude du texte 1
Étude du texte 2
10. Dans le texte 1, des difficultés financières ont été évoquées, qu'apprend-on de plus à ce sujet dans
le texte 2 ?
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13. Le fait d'être noir est-il un avantage pour un écrivain ?
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Étude du texte 3
17. Dans le texte 2, on a évoqué le souci des auteurs africains de se détacher de la littérature
francophone, le texte 3 poursuit-il cette idée ?
oui non
Justification :
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19. Qu'est-ce qui change avec des écrivains comme Senghor, Césaire ?
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20. Les jeunes écrivains s'intéressent désormais à la vie des Africains et à leurs problèmes dans leur
société :
vrai faux
Justification :
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https://vk.com/french_italian_spanish
Synthèse
Introduction : La littérature africaine cherche à s'affirmer dans toutes ses spécificités et à s’affranchir
de l’étiquette de littérature folklorique.
Conclusion : La littérature africaine, qui parle de l'Afrique d'aujourd'hui, de ses hommes et de ses
femmes, de ses conflits, veut être reconnue comme une littérature à part entière.
27. Vous rédigez un texte concis et cohérent, en 220 mots. Vous pouvez donner une titre à votre
synthèse.
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Essai argumenté
Les écrivains de tous les pays devraient avoir le droit de s'exprimer, de publier, librement ; c'est ce que
démontrent les écrivains africains.
Vous rédigez un texte personnel, clair et logique, en 250 mots environ. (Vous pouvez vous appuyer sur
des informations des documents et vos connaissances).
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Plus de vocabulaire
Les mots organisateurs (1) : les connecteurs temporels
Les indicateurs temporels servent à organiser le texte (tout d'abord, ensuite, pour conclure…).
Ces mots organisateurs assurent la cohérence du texte.
Ils permettent de situer un événement :
- par rapport au moment où l'on parle (repère déictique)
• J'ai téléphoné hier. On se voit demain ?
- par rapport à un point de repère déjà présent dans le contexte (repère anaphorique)
• Il est arrivé dimanche et le lendemain, il était déjà reparti.
- sans rapport avec le moment où l'on parle, ni le contexte
Exercices
"Je suis très attirée par le français depuis mes quatorze ans. J'ai eu mon premier contact avec
cette langue au collège. Mais j'ai souvent dû changer de ville à cause du travail de mon père,
qui était pasteur. J'ai ensuite commencé l'espagnol. Puis j'ai tout oublié… C'est à la Juilliard
School, l'école de musique de New York, que j'ai décidé d'étudier de nouveau le français pour
mieux pouvoir m'intéresser aux mélodies et aux opéras chantés dans cette langue. Mon
professeur, Jennie Tourel, était russe, mais elle avait fait la plus grande partie de sa carrière en
France. Elle m'a communiqué sa passion pour la musique et la langue française, les mélodies
de Debussy… J'adore chanter en français : c'est peut-être la musique française qui m'a touchée
le plus, avant la langue…
À la Juilliard, nous devions apprendre chaque année une langue : j'ai appris l'italien, puis le
français. Trois heures tous les matins… Enfin, j'ai rencontré mon futur mari en Suède, mais il est
ensuite allé travailler en France. Il était plus facile pour moi de venir en France que pour lui de
partir travailler aux USA… Je pouvais lire le français, sans problème, mais parler m'était très
difficile. Ce n'est que lors de mon second été à Aix-en-Provence que j'ai commencé à oser le
faire. Les gens du Sud me semblaient plus indulgents que les parisiens…"
D’après Barbara Hendricks, Le français dans le monde, nº334, 2004
B. Récrivez le texte ci-dessous avec des informations vous concernant, sans oublier de changer les
indications de temps.
L'être que j'appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les huit heures du matin,
à Bruxelles, et naissait d'un Français appartenant à une vieille famille du Nord, et d'une Belge
dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s'étaient fixés
dans le Hainaut. La maison où se passait cet événement, puisque toute naissance en est un
pour le père et la mère et quelques personnes qui leur tiennent de près, se trouvait située au
numéro 193 de l'avenue Louise, et a disparu il y a une quinzaine d'années, dévorée par un
building. Que cet enfant soit moi, je n'en puis douter sans douter de tout.
Marguerite Yourcenar, Archives du Nord,
Gallimard, 1997
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33
Production orale
Document 1
Internet saisi par la folie des "weblogs"
Blog est une abréviation de weblog, qui peut se traduire par "carnet de bord sur la Toile". Les
néologismes en provenance des États-Unis perturbent souvent notre routine linguistique, mais il leur
arrive de correspondre à de réelles nouveautés. Les blogs sont des journaux personnels en ligne,
tenus au moyen de logiciels simples qui permettent de taper un texte sur l'ordinateur et, une fois
qu'on est connecté, de l'envoyer instantanément pour qu'il s'affiche sur une page Web entretenue à
cet effet. Les blogs mélangent volontiers informations et opinions, et sont souvent accompagnés d'un
lien à une source originale, à un autre blog ou à un article que le blogeur commente ou signale à son
public. Le premier blog reconnu remonte au 7 octobre 1994, et il est attribué à Dave Winer,
programmeur et développeur d'un logiciel des plus couramment utilisés. Les blogs sont maintenant
dans le domaine public. Les plus grands médias en publient. Il s'agit de journaux personnels, de
registres, de carnet de bord ou d'un mélange de tout cela que les intéressés écrivent au jour le jour,
voire d'heure en heure. Ils peuvent être individuels ou collectifs. La forme est encore en train de se
chercher à l'intersection de l'intime et du public. Le phénomène se situe dans le droit fil de ce qui est
la réalité principale de la Toile : la communication many to many, ou horizontale, comme la
messagerie électronique (mél) et les messageries instantanées. C'est moins la "mort de la distance"
qui compte que la communication intense entre personnes qui ne se connaissent pas. Le propre de
ces blogs est de rendre cette communication publique. Ce qui invite à se demander si les blogeurs
sont des journalistes. Est-ce un drame ? Loin de là. Pour Clay Shirkyn analyste d'Internet, "Les gens
veulent un monde où l'on a pas besoin ni d'aide ni d'autorisation pour écrire haut et fort." Chaque
blogeur s'adresse d'abord à un cercle restreint d'amis et de collègues. Il favorise la création de
nouveaux réseaux de relations sociales. Les blogs apparaissent ainsi comme une des formes de
récits spécifiques à Internet. Ils disent, avec une bonne dose de narcissisme, l'histoire globale et
fragmentée du monde contemporain.
D’après François Pisani, Le Monde diplomatique,août 2003
Document 2
Raconter sa vie sur le web ?
On entend de plus en plus parler des blogs et de la blogosphère, de leur influence nouvelle auprès
du public, de leur rôle dans la vie journalistique et politique. Pourtant le développement des blogs
marque une révolution d’une toute autre nature. S’il faut résumer ce qu’est un blog, on peut se
contenter de dire qu’il s’agit d’un système user-friendly de publication et de diffusion en ligne. Au
niveau le plus basique, le blogger se contente d’ouvrir un compte blog, comme un compte mail. Il y
écrit ensuite ce qui lui plaît. Le blog se charge alors de présenter agréablement ce contenu, de le
classer et de le diffuser auprès des autres blogs et des moteurs de recherche. Partant de là, on
imagine aisément des blogs sur les recettes de cuisine, sur sa vie ou sur son école. Et bien sûr, on
comprend aussi qu’un blog sur un sujet qui intéresse une communauté sera repris par les autres
blogs de cette communauté. Il y a probablement peu de chances pour qu’un blog sur ma vie
intéresse réellement une communauté assez vaste pour installer d’autres blogs sur ma vie qui
reprendront les informations que je publierais. Dès qu’une info, une idée ou une argumentation est
présente sur un blog, elle est reprise par d’autres blogs qui travaillent à la compléter, à la reformuler,
à la clarifier. Elle est alors à nouveau reprise par d’autres blogs qui recommencent ce travail et ainsi
de suite. Mais là encore, tout cela n’annonce rien d’extraordinaire en soi. La plupart des analystes
des médias traitent encore les blogs avec dédain, ignorant la profonde liberté qui s’en dégage et le
pouvoir que peut receler une communauté capable de vérifier des informations 24h/24h en utilisant
toutes les ressources personnelles dont ils disposent : amis, relations professionnelles, expertises
personnelles, etc...
D’après Jean-Baptiste Soufron, site de blog Internet, 2004
34
Épreuve en deux parties
Exposé
1. Un nouveau moyen de communication grâce à l'Internet
2. Définir les blogs, la "blogosphère", l'utilité de tels messages
3. Le besoin impérial de communiquer, ses expériences, des événements…
Discussion
1. Quelle est votre opinion à propos des blogs ?
2. Comment expliquez-vous un tel engouement pour les messageries électroniques ?
3. "Raconter sa vie en ligne", le faites-vous, êtes-vous prêts à le faire ?
Plus d'arguments
La communication Internet
• les blogs sont des journaux personnels en ligne
• les blogs mélangent volontiers informations et opinions,
• accompagnés d'un lien à une source originale
• dans le domaine public
• il s'agit de journaux personnels, de registres, de carnet de bord ou d'un mélange de tout cela
• ils peuvent être individuels ou collectifs
• la communication intense entre personnes qui ne se connaissent pas
• les bloggeurs sont des journalistes
• un système user-friendly de publication et de diffusion en ligne
• blogs sur les recettes de cuisine, sur sa vie ou sur son école
• une info, une idée ou une argumentation est présente sur un blog
• la plupart des analystes des médias traitent encore les blogs avec dédain
• une communauté capable de vérifier des informations 24h/24h en utilisant toutes les
ressources personnelles
Notes :
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35
Plus de grammaire
Valeur et modes des temps
Les modes des verbes renseignent sur la manière dont on envisage une action ou un événement.
Le mode indicatif situe les actions ou les faits dans le réel.
• Il y a des théories qui ont été démontrées dans ce domaine.
Le mode subjonctif place les actions ou les faits dans le domaine de l'envisagé, du pensé.
• Je regrette qu'on ne m'ait pas expliqué la situation.
Le mode conditionnel s'emploie :
lorsque la réalisation de l'action ou du fait n'est pas certaine
• Je vous ai donné des informations qui devraient vous aider.
lorsque l'énonciateur cherche à présenter une pensée de façon atténuée
• Il ne faudrait pas oublier qu'ils sont responsables de ce qui est arrivé.
L’infinitif est un mode qui permet l'emploi d'un verbe avec la valeur d'un nom
•Refuser demande réflexion. (le refus)
Le participe est un mode qui permet l'emploi d'un verbe avec la valeur d'un adjectif
•C'est une personne très attachante.
Les modes comportent des temps simples et des temps composés.
Les temps situent dans le passé, le présent ou le futur :
- par rapport aux faits entre eux
- par rapport au moment d'énonciation
Exercices
B. Dans ce passage des Maximes et pensées de Chamfort, soulignez les verbes et reconnaissez
les modes. Lequel évoque un fait envisagé ?
"L'honnête homme, détrompé de toutes les illusions, est l'homme par excellence. Pour peu qu'il
ait de l'esprit, sa société est très aimable. Il ne saurait être pédant, ne mettant d'importance à
rien. Il est indulgent, parce qu'il se souvient qu'il a eu des illusions comme ceux qui en sont
encore occupés. C'est en effet de son insouciance d'être sûr dans le commerce, de se
permettre ni redites, ni tracasseries."
Avant de terminer cette introduction, un mot d'explication sur ma démarche tout au long de ce
livre. Chaque section est divisée en chapitres, chaque chapitre en thèmes. Ces thèmes portent
sur un aspect particulier de l'objet de chaque chapitre. Selon le niveau de connaissances
préalable du lecteur, les différents thèmes lui paraîtront plus ou moins difficiles. Certains thèmes
pourront être omis sans que l'idée générale en soit rendue incompréhensible. Pour permettre au
lecteur non initié de reprendre pied, j'ai résumé au début de chaque section la trame dans
laquelle ces thèmes s'insèrent.
Hubert Reeves, introduction de Patience dans l'azur, Editions du Seuil, 1988
36
https://vk.com/french_italian_spanish
UNITÉ 3
L'ÉTAT DE LA PLANÈTE
Compréhension écrite
Tsunamis, cyclones, inondations, des catastrophes si peu naturelles
Production écrite
Synthèse de documents :
La planète bleue en péril
L'engagement de la France en faveur du développement durable
Pour un tourisme écologique
Essai argumenté
Production orale
Environnement
Le lien est établi entre le nombre de décès et la dégradation de la qualité de l'air
L'explication scientifique
37
Plus de savoir
Expliquer
Celui qui explique choisit de s'adresser directement ou non au destinataire.
Il s'adresse directement au destinataire en utilisant des pronoms personnels, des adjectifs et des
pronoms possessifs concernant la deuxième personne : tu, vous, ton, votre, le tien, le vôtre…
• Vous avez lu…
Il peut s'adresser d'une manière plus générale à tout le monde.
Le registre de langue, les arguments et les exemples sont adaptés au destinataire.
De plus, l'énonciateur peut s'impliquer directement dans l'échange d'arguments en utilisant des mots
de la première personne : je, mon, nous, le mien…
Certaines expression rappellent la présence de l'énonciateur : à mon avis, en ce qui me concerne,
quant à moi…
Par ailleurs, l'utilisation de la forme impersonnelle : il semble que, il est juste de… permet de
présenter une opinion comme étant celle de tout le monde, l'énonciateur et les autres.
• Il est faux de croire que les problèmes sont temporaires…
Lorsque l'énonciateur n'éprouve pas le besoin de rappeler sa présence, le texte entier est
l'expression de ce qu'il pense. Le texte a alors une portée plus générale.
Compréhension écrite
Les mouvements de l'écorce terrestre et l'activité volcanique ont toujours causé des
destructions. Nombre de régions sont concernées, de la Californie au Japon en passant
par la Côte d'Azur. Mais à la conjonction de quatre plaques tectoniques, les pays d'Asie
sont parmi les plus exposés. Entre 1990 et 2000, l'Asie du Sud-Est a connu plus de 100
tremblements de terre d'une magnitude supérieure à 6,5 sur l'échelle de Richter. En
1883, l'explosion du Perbuatan, sur l'île de Krakatau, entre Sumatra et Java, avait fait 37
000 morts, ses effets étant ressentis dans tout l'océan Indien. Pour le seul archipel
indonésien, on dénombre encore 130 volcans en activité. Sans être aussi graves, de
plus petites éruptions y ont entraîné le déplacement de 150 000 personnes depuis le
début des années 1980. On peut regretter que là où des mangroves¹ faisaient tampon
entre la mer et les hommes, les coupes se sont multipliées, notamment pour l'élevage
de crevettes destinées aux pays de l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE). Les mangroves protègent de l'érosion, des inondations, des
effets de cyclones, des raz de marée, et contribuent à la fixation du carbone, réduisant
le réchauffement du climat. Depuis la fin des années 1950, les deux tiers de ces forêts
ont été détruits en Asie du Sud-Est, soumis à la pression du "développement" et des
activités commerciales. Il en va de même des formations coralliennes asiatiques, qui
sont menacées à 80% par la pêche à l'explosif, l'aménagement incontrôlé du littoral,
l'utilisation de cyanure pour la capture de poissons tropicaux…
38
Á cela s'ajoute les effets du réchauffement climatique, car le corail est fragilisé par
l'élévation de la température de la mer.
Á l'évidence, même intacts, les coraux et les mangroves n'auraient pas arrêté le
tsunami, mais ils auraient pu en limiter les effets et auraient un rôle à jouer dans les
catastrophes de moindre importance.
Le nombre particulièrement élevé des victimes de catastrophes naturelles n'est pas
entièrement dû à la fatalité : les bilans tendent à s'alourdir avec la densification des
établissements humains et leur concentration sur les côtes. Dans cette région du
monde, en effet, plus de 70% de la population vivent dans les zones côtières, car
dépendant des ressources de la mer pour leur nourriture, leurs emplois et leurs revenus.
Mais une large proportion de l'urbanisation est faite d'habitat informel, particulièrement
vulnérable, et la surexploitation des ressources naturelles provoque une dégradation de
l'environnement.
Les catastrophes révèlent aussi le manque de faculté d'anticipation de nombreux
gouvernements. Alors que les pays du Pacifique, Etats-Unis et Japon en tête, ont su se
doter dès 1949 d'un Centre de surveillance des tsunamis, rien de tel n'existe pour
l'océan Indien. Pourtant d'autres pays "pauvres" comme Cuba ont su élaborer des
politiques de prévention.
39
Plus de méthode
Les procédés de l'explication
Explication : les phénomènes naturels ne sont pas nouveaux, ils ont toujours causé des
destructions
Étapes de l'explication :
• les faits : en 1883 : l'explosion du Perbuatan fait 37 000 morts.
en 1980 : 150 000 personnes déplacées
entre 1990 et 2000 : plus de 100 tremblements de terre
• les conséquences : le nombre élevé des victimes de catastrophes naturelles
• les causes : pas entièrement la fatalité, l'urbanisation informelle, la surexploitation des ressources
naturelles, le manque d'anticipation, le manque de réactivité
Les connecteurs logiques : en gras dans le texte
Visée argumentative : les actions de secours sont compliquées par la difficulté des situations :
- recours à l'exemple : le responsable du service météorologique
- commentaire : au moins les dernières catastrophes font reparler de la dette
- engagement : on doit s'interroger sur la médiatisation et les actions humanitaires
ouverture du problème : que restera-t-il des mouvements quelques mois après une catastrophe ?
Questions
10. Pensez-vous, comme l'auteur, qu'il y ait d'autres désastres "laissés à l'écart" et pourquoi ?
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11. Á qui l'auteur impute-t-il une grande part de responsabilité ?
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12. L'engagement dans les actions humanitaires, par "principe de précaution", par prévention ou
autre, est-il vital à l'avenir de la planète ?
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Plus d'expressions
Production écrite
Les trois textes ci-dessous sont issus des articles de la journaliste Mélina Gazsi, du Dossier
"Préserver l'avenir de la planète", Label France, nº59, 2005
Texte 1
La planète bleue en péril
41
limites biologiques. Enfin, l'augmentation de la pression démographique, avec 8 milliards d'êtres
humains prévus en 2020, ne peut qu'exacerber les problèmes posés par les rejets polluants, qu'il
s'agisse de ceux de l'agriculture, des industries, des transports ou ceux venant des particuliers.
Des solutions existent pourtant dans tous ces domaines. C'est avant tout une question de
volonté politique. Or celle-ci dépend dans une large mesure de la prise de conscience des
citoyens. On comprend d'autant mieux l'enjeu capital que représente le défi de changer les
mentalités, pour que chacun s'engage à repenser son rapport à l'environnement.
Texte 2
L'engagement de la France en faveur du développement durable
Il est de mieux en mieux établi que l'exploitation excessive des ressources de notre planète ne
permet plus leur renouvellement. Le réchauffement climatique, la déforestation massive, la perte
de la biodiversité, la pollution croissante aux effets parfois irréparables que connaît notre
environnement sont autant de preuve de la globalité et de la gravité des menaces qui pèsent sur
notre planète. Pour autant, nos sociétés modernes ne peuvent ni ne doivent renoncer au
"progrès". La seule voie possible est "le développement durable", c'est-à-dire un développement
"économique et un progrès social qui préservent l'environnement et permettent le
renouvellement de nos ressources naturelles et énergétiques.
La France, sous l'impulsion du président de la République, a adopté une stratégie nationale de
développement durable ambitieuse le 3 juin 2003, lors d'un conseil interministériel spécialement
consacré au développement durable. Cette stratégie constitue la feuille de route du
gouvernement pour une durée de cinq ans. Par ailleurs, notre pays est fortement engagé sur le
plan international pour relever les défis majeurs auxquels nous sommes confrontés, en
particulier la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la biodiversité.
Pour cela, il faut notamment que nous disposions d'instruments institutionnels et financiers
renforcés. C'est le sens de la proposition française d'une Organisation des Nations unies pour
l'environnement (ONUE) et des discussions en cours sur de nouveaux mécanismes de
financement du développement.
L'engagement de la France pour un développement durable est profondément ancré dans la
conviction d'un monde plus solidaire, moins dangereux, passe prioritairement par une politique
de long terme en faveur de notre patrimoine naturel commun.
Texte 3
Pour un tourisme écologique
L'écotourisme se veut une réponse "durable" à l'inquiétante montée d'un tourisme de masse
insuffisamment conscient des menaces qu'il fait peser sur l'environnement.
Le tourisme est la principale industrie du monde et le secteur d'activité qui connaît la croissance la
plus rapide. Son impact écologique est considérable, notamment sur les écosystèmes encore
intacts. Le développement d'un tourisme tourné vers une consommation de plus en plus rapide et
"rentable" des voyages, où chacun pense avoir le droit de découvrir jusqu'à la parcelle la plus
reculée du monde, participe à la menace qui pèse sur le renouvellement des ressources naturelles
telles que l'eau douce, les forêts et les récifs coralliens et met en péril la survie de nombre
d'espèces vivantes, trop souvent exposées à la curiosité de touristes s'imaginant dans des zoos à
ciel ouvert. Dans ce contexte, comment l'écotourisme remet-il en question l'ensemble des
pratiques en contradiction avec le respect de l'environnement ?
Des associations de protection de la nature comme WWF ont établi un code de bonne conduite en
collaboration avec les acteurs locaux pour un tourisme responsable. Ce texte vise à limiter l'impact
néfaste du tourisme sur la biodiversité. Il défend l'interdiction du commerce illicite des espèces
sauvages et prône le respect de la faune. Il recommande le recours aux énergies propres comme
le chauffage solaire, encourage la réduction des emballages ou, encore, dénonce la pollution
acoustique de certaines réserves naturelles. L'implication des populations locales est un gage
essentiel de la réussite d'un tel programme. Par exemple, en Ouganda, depuis la création du parc
national de Bwindi, 3600 touristes sont venus voir les gorilles. Le WWF et les services des parcs
nationaux redistribuent 12% des taxes d'entrée aux villageois, qui bénéficient ainsi des fruits de
cette activité tout en protégeant leur environnement. Dans de nombreux pays, la valorisation des
parcs naturels pourrait devenir un atout économique, à condition d'aborder la nature avec respect
et de faire en sorte que le voyage ne rime pas avec pillage !
42
Synthèse
3. Quelle est la thèse commune aux 3 textes parmi ces propositions : (cochez la ou les bonnes
cases)
il faut freiner les activités humaines
il faut limiter les besoins énergétiques
il faut s'engager en faveur de l'environnement
il faut soutenir les association de protection de la nature
Étude du texte 1
9. Dans quel but l'auteur ajoute-t-il les arguments de l'utilisation massive des engrais et
l'exploitation de la mer et termine-t-il sa réflexion par l'explosion démographique ?
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10. Qui, selon l'auteur, détient une part de responsabilité et une part d'initiatives ?
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11. Résumez le texte 1 (sous la forme de prise de notes)
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Étude du texte 2
Étude du texte 3
17. Dans le dernier texte, pourquoi le tourisme a-t-il été choisi comme exemple de danger pour
l'environnement ?
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18. "Son impact écologique est considérable, notamment sur les écosystèmes encore intacts"
Quel est l'effet du mot "notamment" dans la présentation de l'argument ?
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Synthèse
22. Quel est le texte qui apporte une preuve de l'efficacité des mesures à prendre ?
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23. Choisissez la relation qui existe entre les textes et précisez le numéro de chaque texte :
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texte nº … texte nº …
la complémentarité texte nº … texte nº …
l'illustration texte nº … texte nº …
l'opposition texte nº … texte nº …
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Essai argumenté
La planète est en péril. Il est temps que tous les pays s'engagent concrètement pour préserver
l'environnement qui appartient aux générations futures.
Vous rédigez un texte personnel, clair et logique, en 250 mots environ. (Vous pouvez vous appuyer
sur des informations des documents et illustrer vos arguments, voir ci-dessous).
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Plus d'expressions
Pour illustrer des arguments
Une idée ou un argument est illustré par un exemple qui est un fait concret.
Il y a plusieurs types d'exemples :
• les chiffres et les statistiques qui ont une valeur scientifique
• des faits connus de tous
• l'expérience personnelle vécue et attestée
46
Plus de vocabulaire
Les mots organisateurs (2) : les connecteurs logiques
Ce sont des mots qui indiquent un lien logique entre 2 faits, 2 idées.
Les mots organisateurs permettent d'articuler les arguments entre eux et de marquer les différentes
étapes d'un raisonnement.
Les principaux articulateurs logiques : exprimant :
• à cause de, grâce à, car, en effet, puisque,… : la cause
• donc, par conséquent, c'est pourquoi… : la conséquence
• pour, en vue de, afin que, de peur que,… : le but
• mais, cependant, en dépit de, bien que, quoique,… : l'opposition
• tandis que, alors que… : la comparaison
• au cas où, en cas de, à moins de, si : la condition
• également, de plus, en outre, par ailleurs… : une différence
en revanche, contrairement à …
• comme, c'est le cas de, notamment … : une explication
• pourtant, cependant, en tout cas, quoique… : la concession
• non seulement… mais encore, à plus forte raison… : l'insistance
Exercices
A. Relevez les connecteurs logiques du texte et précisez quels liens logiques ils expriment.
Au printemps dernier, des arbres génétiquement modifiés ont été plantés au Portugal. Il s'agit d'une
variété d'eucalyptus dont les caractéristiques génétiques ont été transformées pour qu'ils
fournissent une pâte à papier qui réponde aux besoins actuels de cette industrie. Il y a en effet une
demande croissante de papiers très lisses, blancs et opaques ou de papiers spéciaux dans
lesquels on puisse introduire de nouvelles molécules pour leur donner certaines particularités. Mais
ces papiers exigent qu'à l'issue du processus de fabrication la pâte soit très homogène. C'est
pourquoi il faut disposer d'arbres dont le bois contient peu de lignine parce que pour être séparée
de la cellulose, la lignine exige un traitement non seulement coûteux mais aussi générateur de
pollution. Puisque la lignine donne aux arbres leur rigidité et leur fournit une protection naturelle
contre les insectes et les parasites : il est donc difficile de trop la réduire. C'est pourquoi la société
britannique Advanced Technologies et la papeterie portugaise Stora Celbi travaillent en vue de
modifier génétiquement les arbres.
D'après un article de Science et Vie, janvier 2004
La communication entre les scientifiques et le public est aujourd'hui plus importante qu'elle ne l'a
jamais été ………..la plupart des grands problèmes de l'actualité font appel, de près ou de loin, à
des connaissances scientifiques ou techniques. Ainsi en est-il de l'énergie, de l'information, de la
biologie, et ……..de la pollution. Il existe ………….des contradictions profondes entre la fonction du
scientifique, source d'informations nouvelles, et celle du journaliste, 'traducteur" de ces informations
en termes compréhensibles pour le public. La recherche scientifique se fonde sur un processus
continu……..les médias réagissent à partir d'événements.
1. La cause : Les associations écologistes sont très inquiètes. Les problèmes de la désertification et
de la sécheresse s'aggravent en Afrique.
2. La conséquence : Cette année a été marquée par des inondations dans les régions de l'Asie du
Sud. Les récoltes seront mauvaises.
3. L'opposition : Le nombre de catastrophes naturelles s'est accru au mois de septembre. Les
météorologues demeurent optimistes sur l'évolution du climat.
4. Le but : On ne devrait plus voir de marées noires. Il s'agit de punir les responsables de la pollution.
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Production orale
Document 1
Les experts tirent la sonnette d'alarme
"La dégradation de nos écosystèmes est si avancée qu'elle remet en cause l'avenir de l'humanité".
Cette déclaration est issue du rapport qu'un millier de scientifiques originaires de 95 pays ont établi
sous l'égide de l'Organisation des Nations unies. Première constatation : pour répondre aux
besoins des populations en nourriture, en eau, en bois, en fibres et en combustibles, l'homme a
modifié, et en à peine plus de cinquante ans, l'équilibre des grands écosystèmes par une
surexploitation des ressources. Or les éléments que recèlent les forêts, les savanes, les océans et
leur fonction régulatrice sont indispensables à notre survie : ils purifient l'air, fournissent l'eau
douce, les stocks de pêche, les médicaments, stabilisent le climat et limitent l'érosion des sols et
l'impact des catastrophes naturelles. Second constat : le temps presse. Nous avons à peine une
quarantaine d'années devant nous pour renverser la tendance. Les experts estiment que 60 % des
écosystèmes sont fortement menacés et la tendance devrait s'accentuer avec l'impact du
réchauffement planétaire. "Si nous ne changeons pas notre façon de faire dans le sens d'un
développement durable en intégrant le prix à payer pour les services rendus par la nature, nous
léguerons à nos descendants un monde invivable", affirment les scientifiques qui ont établi une liste
des priorités comme sauvegarder les réserves d'eau douce, les stocks étant déjà inférieurs à nos
besoins. Comme le déclare le secrétaire des Nations unies, Kofi Annan : " C'est seulement en
comptant à leur juste valeur l'ensemble de nos précieuses ressources naturelles et humaines que
nous pouvons espérer bâtir un futur durable."
Document 2
Environnement
Jamais la terre n'aura subi autant d'atteintes : épuisement et pollution des réserves d'eau douce,
destructions des sols par les cultures intensives, déforestations massives, pollution de la mer et de
l'air… La terre est malade. Au début du troisième millénaire, la terre deviendra-t-elle inhumaine,
inhospitalière pour l'homme par la faute de l'homme ?
Des conférences internationales pour rien ?
Le problème de l'environnement concerne tout le monde. Il faut des négociations internationales
sur plusieurs niveaux : politique, économique, juridique…Malheureusement, il y a des pays qui ont
des intérêts en contradiction avec la protection de la nature, d'où la difficulté d'établir des règles
planétaires respectées par tous. Les "tricheurs" avancent toutes sortes de bonnes raisons pour ne
pas appliquer des mesures internationales discutées dans les conférences. On le voit dans le
domaine de la pêche : l'exploitation raisonnable des mers échoue parce que, dans certains pays, la
pêche est une source de profit. Pour toutes sortes de raisons, des pays comme le Japon et la
Norvège, ne respectent pas les décisions de protection sur la baleine, une espèce devenue rare.
Ce qu'il faut faire
Les gouvernements commencent à utiliser des instruments contre les pollueurs. L'instrument le
plus classique reste l'impôt. Si les Européens en général émettent beaucoup moins de dioxyde de
carbone dans l'atmosphère que les Américains, c'est parce que tous les pays européens taxent
fortement l'énergie. Des idées commencent à faire leur chemin dans la tête des citoyens : "crise de
l'environnement", "générations futures", "alimentation biologique"… Certains pays ont inscrit
l'éducation à l'environnement dans les programmes scolaires. Car l'urgence, c'est l'information,
l'éducation, l'enseignement de l'environnement. Donner une information écologique aux citoyens de
la planète. On devrait traiter de l'environnement autant en géographie et en histoire qu'en sciences
naturelles. L'admiration et la connaissance de la nature ne suffisent pas, il faut aussi connaître les
connexions profondes entre les vivants et leur milieu.
Un monde pour demain
Il faudrait trouver des modes de cultures, des sources d'énergies qui respectent plus
l'environnement. Pourquoi ne pas créer un Conseil supérieur de l'environnement au niveau
européen, au niveau mondial, avec des pays qui acceptent les règles du jeu. Sans règles du jeu,
comment avancer ?
48
L'origine de la vie, l'histoire de la vie sur des millions d'années sont communs aux animaux et aux
hommes. Les destructions de l'environnement frappent presque simultanément les espèces
animales et végétales et l'homme. Nous devrions donc cesser de nous poser en maîtres qui se
permettent de dégrader, de détruire ce que bon leur semble, sans regarder les conséquences pour
nous et pour ceux qui nous suivront.
Nicolas Hulot, R.Barbault, D.Bourg, Pour que la terre reste humaine, Seuil,1999
Exposé
1. L'utilité des organisations internationales dans le cadre de la protection de
l'environnement
2. Les responsables de la dégradation de l'environnement
3. Les menaces imminentes pour l'avenir de la Terre
Discussion
1. Le développement des activités humaines a provoqué une crise écologique sans
précédent dans l'histoire de la planète.
2. Nous sommes les dernières générations à avoir la capacité d'arrêter la destruction du
vivant.
3. Aujourd'hui, la biodiversité biologique est menacée : depuis le début du vingtième
siècle, les espèces disparaissent 600 fois plus vite que le rythme naturel !
Notes :
………………………………………………………………….............
………………………………………………………………………….
.
Plus d'arguments
La dégradation de l'environnement
• La dégradation de nos écosystèmes est si avancée qu'elle remet en cause l'avenir de
l'humanité
• l'homme a modifié, et en à peine plus de cinquante ans, l'équilibre des grands écosystèmes
par une surexploitation des ressources
• Nous avons à peine une quarantaine d'années devant nous pour renverser la tendance
• 60 % des écosystèmes sont fortement menacés
• les réserves d'eau douce, les stocks étant déjà inférieurs à nos besoins.
• Jamais la terre n'aura subi autant d'atteintes
• La terre est malade
• Le problème de l'environnement concerne tout le monde
• Les gouvernements commencent à utiliser des instruments contre les pollueurs
• Certains pays ont inscrit l'éducation à l'environnement dans les programmes scolaires
• Il faudrait trouver des modes de cultures, des sources d'énergies qui respectent plus
l'environnement
• Les destructions de l'environnement frappent presque simultanément les espèces animales
et végétales et l'homme
49
Plus de grammaire
La nominalisation
La nominalisation est un procédé lexical qui consiste à tirer d'un verbe un nom de même famille.
• réparer, la réparation
On peut recourir à la nominalisation pour prendre des notes, construire une phrase autour d'un
nom, sans verbe. On peut l'utiliser également dans les portraits ou les descriptions.
L'emploi de la phrase nominale permet de mettre en valeur, elle donne une impression de
raccourci, d'accélération qui permet de renforcer une idée ou une émotion.
Ce procédé est utilisé dans la presse parce qu'une phrase sans verbe est réduite à son minimum
et ne garde que l'essentiel. L'accent est mis sur l'essentiel du message, c'est-à-dire un mot.
Dans les titres de presse, le but en éliminant le verbe est de concentrer la lecture sur le terme le
plus fort de l'information pour qu'il ait un effet choc.
• réchauffement climatique.
Les transformations :
• Le climat se réchauffe rapidement : phrase verbale
• Le réchauffement rapide du climat : phrase nominale
Une même forme verbale peut donner 2 nominalisations qui correspondent à 2 sens du verbe :
• abattre : l'abattage d'un arbre
l'abattement d'une personne désespérée
•arrêter : l'arrêt des travaux
l'arrestation des malfaiteurs
Exercices
Le développement durable vise à répondre à deux immenses déséquilibres qui se sont aggravés
durant la seconde moitié du vingtième siècle. Le premier concerne la redistribution des richesses à
l'échelle planétaire. Le second déséquilibre vise l'environnement planétaire : changement
climatique, effets sur la couche d'ozone, raréfaction et pollution des ressources en eau,
empoisonnement des écosystèmes, érosion de la biodiversité… Le défi du développement durable
est de produire davantage de richesses en consommant moins de matières et d'énergie.
B. Retrouvez la forme nominale correspondant à chaque forme verbale soulignée dans le texte.
Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres
besoins. Il existe des pistes pour ce faire, comme celle développée par l'écologie industrielle. Pour
fabriquer les produits dont nous avons besoin, il est possible de recycler l'immense gisement que
représentent les déchets. Un procédé permet déjà, par exemple, de transformer les boues des
stations d'épuration en briques, un autre les poussières d'aciéries en pigments pour peinture…
C. Dans la Charte de l'environnement, retrouvez soit la forme verbale soit la forme nominale des
éléments soulignés.
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Article 2 : Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de
l'environnement.
……………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………….
Article 4 : Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu'elle cause à
l'environnement dans les conditions définies par la loi.
……………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………….
Article 6 : Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. Á cet effet, elles
concilient la protection et la mise en valeur de l'environnement, le développement et le progrès
social.
……………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………….
UNITÉ 4
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https://vk.com/french_italian_spanish
LE SPORT EN CRISE
Compréhension écrite
Production écrite
Synthèse de documents :
Les Jeux Olympiques
Les héros mythifiés de l'olympisme
Essai argumenté
Production orale
Francophonie et olympisme : des valeurs partagées
Extrait de la Charte des Jeux Olympiques
L'explication argumentative
Vers un nouvel olympisme
Impuissant face à la gangrène du dopage, enlisé dans sa compromission délibérée avec la logique de
l'argent, isolé par une structure privée de démocratie, l'olympisme participe aujourd'hui à
l'enfermement de notre société dans une culture de la lutte, la lutte de chacun contre tous. Par la
réponse implicite qu'ils donnent à l'interrogation sur le sens de la vie en commun, les Jeux, en mettant
l'accent sur la compétition, sont devenus dangereux.
Ce dont l'humanité d'aujourd'hui a le plus besoin, ce sont de véritables rencontres, celles qui
permettent à chacun de s'ouvrir à l'autre, celles qui font apparaître dans un ensemble d'êtres humains
une réalité plus riche que l'addition de ses éléments.
Albert Jacquard, Halte aux Jeux, Stock, 2004
52
Plus de savoirs
Démontrer
Le texte argumentatif est un discours, c'est-à-dire qu'il met en scène une situation de communication
dans laquelle un émetteur exprime une opinion et sollicite de diverses manières son récepteur pour le
convaincre.
La démonstration
L'explication argumentative consiste à expliquer quelque chose à quelqu'un dans l'intention de
l'influencer.
La démonstration consiste à justifier une thèse par un raisonnement construit avec :
• un vocabulaire précis
• des liens explicites entre les phrases, les paragraphes
• des rapports logiques pour marquer le raisonnement
Réfuter
La réfutation est un type de raisonnement qui consiste à attaquer et à détruire une thèse opposée à
la sienne. Ce procédé est utilisé dans les plaidoiries d'avocat, les articles de presse, la littérature
engagée. Dans un texte argumentatif, on réfute en dénonçant des contresens, des interprétations
fausses, en relevant des contradictions, en démontrant des manipulations, en mettant en évidence
les erreurs de l'adversaire, en lui opposant des valeurs supérieures.
Les stratégies :
• déclarer la thèse adverse dépassée
• opposer une exception
• faire voir des contradictions
• retourner un argument
• concéder sur un point pour mieux en tirer avantage
• disqualifier la thèse adverse par l'ironie
Compréhension écrite
S'il est une institution qui aura traversé ce siècle en s'y confondant comme un caméléon,
c'est bien l'olympisme. Nés à la fin du XIXème siècle de la volonté d'un baron français de
régénérer l'esprit des Jeux de la Grèce antique, les Jeux modernes ont toujours collé à
leur époque; d'abord pétris d'humanisme universel puis sérieusement malmenés par les
deux conflits mondiaux, ils se sont finalement adaptés à la montée en puissance des
médias, et se sont laissés submerger par la mainmise des entreprises mondialisantes. Á
l'heure où l'Occident demande pardon pour tout et n'importe quoi, les Jeux Olympiques de
Sydney ont permis aux Australiens de laver leur conscience sur le problème aborigène.
C'est dans la deuxième partie du siècle dernier (nous sommes encore au XXème!) que
plusieurs tentatives furent faites de relever, en les adaptant à la vie moderne, les Jeux qui
se tenaient tous les quatre ans en Grèce, à Olympie (où se situait le temple de Zeus) qui
mêlaient épreuves sportives et cérémonies religieuses. Leur première tenue remonte à
776 avant notre ère: seuls les Grecs pouvaient y participer, mais n'importe qui pouvait y
assister, à l'exception des femmes mariées; la mère d'un athlète, qui avait bravé l'interdit,
ne dut la vie sauve qu'au fait que son fils devint champion olympique. Au fil du temps, les
53
jeux voient la participation des colonies grecques et s'enrichissent d'épreuves nouvelles
(lutte, pugilat, course de chars). C'est donc la Grèce entière qui se réunit tous les 4 ans à
Olympie, les Cités en profitant pour suspendre toute action guerrière. Ce rassemblement
traversera les siècles et connaîtra quelques dérapages. L'empereur Néron fut ainsi
champion de course de chars en étant le seul participant, les autres ayant déclaré forfait
car il avait annoncé que quiconque s'opposerait à lui serait condamné à mort... Les Jeux
continuent jusqu'au IVème siècle de notre ère où, sous l'influence de l'évêque de Milan
qui les considérait comme impies, l'empereur Théodose les interdit en 393. Deux
tremblements de terre au VIème siècle détruiront les restes du site, condamnant à 13
siècles d'oubli l'une des plus marquantes manifestations de l'Antiquité.
Après plusieurs tentatives infructueuses entre 1859 et 1889, c'est à l'initiative de Pierre de
Fredy, baron de Coubertin, qu'une proposition de rétablissement des Jeux est énoncée
en 1892 et approuvée lors d'un congrès international, deux ans plus tard. Le Comité
Olympique International est créé la même année, sa langue officielle sera le français. Les
premiers Jeux modernes auront lieu dans le berceau de l'olympisme, à Athènes, en 1896,
et les suivants en 1900 à Paris, en hommage à de Coubertin. En 1912, des épreuves
artistiques et intellectuelles sont organisées; le baron de Coubertin obtiendra une médaille
d'or en... littérature, pour son "Ode au Sport", publiée sous un pseudonyme. La première
différence majeure avec les Jeux de l'antiquité surviendra à l'occasion du premier conflit
mondial : ce ne seront pas les Jeux qui arrêteront la guerre, mais la guerre qui
supprimera les Jeux, en l'occurrence, ceux qui devaient avoir lieu à Berlin en 1916.
L'épreuve renaît en 1920 à Anvers, où est hissé pour la première fois le drapeau aux cinq
anneaux entrelacés, représentant les cinq continents, mais aussi voulant affirmer la
primauté de l'universalisme sur les nationalismes. Cette même année verra une autre
innovation, le serment olympique prononcé par un athlète du pays organisateur, la
flamme olympique faisant son apparition à Amsterdam en 1928, en même temps que...
les premières épreuves féminines. Les Jeux ont pris une importance capitale, et c'est le
monde entier qui a les yeux braqués sur le pays organisateur, qui doit se surpasser. Le
point d'orgue de la mise en scène des cérémonies sera bien évidemment les Jeux de
1936, à Berlin. Après le deuxième conflit mondial, un demi-siècle de prospérité
économique arrive, les Jeux dérivent doucement mais sûrement vers un produit de
grande consommation, l'apogée en la matière étant la pitoyable foire (aux sens propre et
figuré !) d'Atlanta en 1996. Cette ville industrieuse, (siège de la plus universelle boisson
gazeuse aux extraits aromatiques), subtilisa en effet à Athènes l'organisation des Jeux du
centenaire. Le symbole était plus qu'évident, les Jeux avaient vendu ce qu'il leur restait
d'âme, et le triomphe de l'argent sur la sueur avait définitivement eu lieu. Car il était déjà
bien loin, le temps où l'Amérindien Jim Thorpe, vainqueur du pentathlon et du décathlon
en 1912, dut rendre ses médailles d'or et vit effacer son nom des tablettes, au motif
d'avoir participé quelque temps après les Jeux à des rencontres professionnelles de
base-ball. Les tenants de l'amateurisme pur et dur n'eurent pas les mêmes scrupules
lorsque le bloc stalinien envoya après-guerre ses sportifs d'état, qui n'avaient d'amateurs
que le nom, ce qui faussa les compétitions et permit à la propagande communiste de
vanter son modèle de société... Les droits de télévision ont aussi contribué au
professionnalisme des compétiteurs; ils sont en effet passés de 1,1 million de dollars pour
les Jeux de Rome en 1960, à 88 millions en 1980, et à environ 900 millions pour 1996;
mais le plus époustouflant était encore à venir, puisque la chaîne américaine NBC a
acheté l'exclusivité des droits de Sydney (et des trois prochains Jeux, été et hiver) pour...
3 milliards de dollars ! Et pas pour la beauté du sport, puisque cette chaîne n'a finalement
pas diffusé une seule minute de direct, se réservant les images pour des émissions
grand-public ! Revers de la médaille, une grande majorité de télévisions qui se sont
retrouvées privées d'images, se voyant même interdire de filmer les à-côtés, comme par
exemple de suivre tel ou tel athlète dans le village olympique... officiellement pour des
raisons de sécurité, bien entendu. Plus anecdotique, mais aussi révélateur, le timbre-
poste émis par les États-Unis pour l'occasion, n'affiche ni les cinq anneaux, ni aucun autre
symbole olympique. Le mot "Olympique" n'y figure d'ailleurs pas, il est juste fait mention
de "Summer Games" (Jeux d'été). Paupérisation du service postal outre-Atlantique, ou
royalties hors de prix ? Mystère...
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Mais cessons de jouer les bougons¹ qui ne voient partout que monopole yankee et
omnipotence de l'argent roi, et revenons, avec un peu de recul, au culte du muscle galbé
et du dépassement de soi... Plein feux donc sur Sydney et sur l'Australie, qui profitait de
l'occasion pour tenter de se faire pardonner les humiliations diverses envers les quelques
Aborigènes² qui avaient survécu à un siècle d'extermination à petit feu. L'organisation des
épreuves fut un modèle et cette machine parfaitement huilée ne connut pas d'accroc.
Ouverts, symboliquement, par l'athlète aborigène Cathy Freeman qui fut la dernière
relayeuse de la flamme, les Jeux connurent, côté terrains, joies et déceptions, ainsi que
les inévitables anecdotes, comme ce nageur de Guinée Équatoriale, qui nageait pour la
première fois de sa vie dans un bassin olympique (il s'entraîne d'habitude dans un fleuve),
avec un maillot de bain et un bonnet ordinaires, à mille lieues des équipements de
compétition. Il termina sa série du 100 mètres nage libre dans un temps de plus du
double de ce qui se pratique couramment; mais nous retiendrons l'indécence des
commentateurs télé, qui habituellement s'extasient sur tout ce qui vient du continent noir,
ricanant sous cape de la pitoyable prestation de ce pauvre bougre. Hormis une médaille
d'or en boxe et une d'argent en judo, la prestation de ceux que les associations "droit-de-
l'homme" n'ont aucun scrupule à récupérer fut assez décevante. La disparition de Marie-
José Pérec, deux jours avant son entrée en lice, jeta le ridicule sur l'ex-championne:
partie à la hâte de son hôtel en laissant l'ardoise, elle rentra en France dans l'anonymat,
les journaux ayant compris que son cas était peu défendable. Elle illustre bien en tout cas
la faillite de l'athlétisme français qui rentre bredouille. Et quel contraste avec le judoka
David Douillet, malgré un profil similaire (tous deux champions olympiques sortants,
trentenaires et ayant subi des ennuis de santé). Ayant courageusement choisi de prendre
le risque de finir sa carrière par une défaite sur le tatami plutôt que de se retirer sans
combattre, le judoka normand sort vainqueur, mais garde la tête froide après la victoire;
quand on lui demande si c'est le plus beau moment de sa vie, il répond sans hésiter :
"Non, le plus beau moment, c'est mes gosses". En conservant son titre, il devient le
judoka le plus titré de tous les temps. Comme d'habitude, et pour un total sensiblement
égal à celui d'il y a quatre ans, le gros des trente-huit médailles françaises a été l'œuvre
du judo, de l'escrime, du cyclisme sur piste, du canoë-kayak et du tir, tous ces sports où
d'authentiques champions vivotent dans l'ombre des disciplines médiatisées, ignorés des
sponsors qui préfèrent s'acoquiner avec les plus riches.
Le rideau est donc retombé sur les Jeux, mais Sydney a organisé également dans la
foulée les Jeux Paralympiques, pour handicapés physiques, comme c'est la tradition
(seule Moscou, en 1980, avait refusé, au motif bien stalinien qu'il n'y avait pas de
handicapés dans ce qui était l'U.R.S.S.). Et Sydney s'enorgueillit aussi d'organiser dans
quelques mois les Jeux Gays (hé oui, ça existe !). Avant de vous laisser délirer ou
fantasmer sur ce que peut être ce genre de compétition, signalons que les prochains Jeux
d'été auront lieu sur notre bon vieux continent, à Athènes. Ne soyons pas faussement
naïfs concernant ce retour aux sources de l'olympisme : les participants ne se déplaceront
pas pour une couronne de laurier.
Edmond Blacadeur, Les Jeux Olympiques : de la tradition au merchandising,
www.devenir.fr
1. un bougon : celui qui exprime souvent son mécontentement, qui râle, un grognon, un ronchon
2. les aborigènes : indigènes, natifs du pays où ils vivent
Questions
55
2. Le texte présente des informations objectives et des commentaires. Relevez, dans les cases qui
conviennent et sans reprendre les mots du texte, des éléments qui concernent les points suivants
(comme dans l'exemple 1) :
2. les JO et la guerre
3. les pays
organisateurs
4. les médias
5. les JO de Sydney
6. les JO d'Athènes
A. Premier paragraphe
3. "S'il est une institution qui aura traversé ce siècle en s'y confondant comme un caméléon, c'est bien
l'olympisme" signifie que :
l'olympisme a été toujours le même
l'olympisme a changé
Justifiez votre réponse par une phrase personnelle :
………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
4. Citez deux changements significatifs concernant les épreuves des Jeux Olympiques.
…………………………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………………………………...
B. Deuxième paragraphe
56
8. Qu'est-ce qui, selon l'auteur, a portée atteintes aux valeurs de l'olympisme ?
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
9. Quel est l'intérêt de présenter des informations chiffrées sur les droits de télévisions ?
Est-ce pour :
faire comprendre l'importance des retransmissions télévisées ?
faire accepter les évolutions dans le domaine de la télévision ?
faire comprendre l'ampleur de l'argent dans le domaine de la télévision ?
C. Troisième paragraphe
10. D'après l'auteur, les JO de Sydney ont été un prétexte pour mettre en valeur les aborigènes
autrefois victimes d'exterminations :
oui non on ne sait pas
11. Expliquez la différence que fait Edmond Blacadeur entre certains sportifs et David Douillet.
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
12. Quel est le sentiment de l'auteur en ce qui concerne les Jeux Olympiques d'Athènes ?
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
13. Quelle est votre opinion personnelle sur "la couronne de laurier"
et les distributions de médailles ?
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…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
57
Production écrite
Document 1
De l'exploit à la compétition
Très tôt, nous éprouvons les limites de ce que nous permet notre corps. Nous tendons la main vers
un objet désiré mais notre bras est trop court, il nous faut renoncer. Á mesure que nous devenons
maîtres de nos gestes, nous faisons l'inventaire de ce que nous permet notre organisme. Mais
parce que nous sommes des humains, nous n'acceptons pas la frontière qui nous enferme dans le
domaine du possible. Nous essayons de remodeler nous-mêmes l'espace où notre pouvoir peut se
déployer. Chacun de nous s'il reste isolé, ne pourra guère agrandir cet espace de possibilités. Mais
s'il est immergé dans la communauté humaine, ce domaine s'enrichit de tout ce qu'apportent les
rencontres, de ce que nous apprennent les autres, de tout ce que rend possible l'action collective.
Lorsque l'objectif de victoire personnelle est la finalité réelle des efforts consentis, l'aboutissement
ne peut être qu'une lutte contre les autres, alors que la réussite essentielle des êtres humains est
de savoir lutter contre soi avec l'aide des autres. Les Jeux olympiques sont devenus une illustration
de ce dévoiement, de cette perversion. Officiellement, il s'agit de rencontres où chacun manifeste
au mieux ses talents. Le mot d'ordre est partout répété : "L'important c'est de participer, non de
gagner." Mais il est difficile de ne pas déceler dans cette formule une bonne dose d'hypocrisie, tant
l'accent est mis à toute occasion sur la nécessité de gagner. Cela est vrai bien sûr pour les athlètes
sur la piste, mais ce l'est aussi pour les villes qui concourent en vue d'obtenir la mission d'organiser
les prochains Jeux ou pour les nations qui consacrent des crédits à préparer une délégation. Á
chaque échelon, tous n'ont qu'un but, la victoire. Contrairement aux déclarations grandioses, qui
ont sans doute été autrefois sincères, l'important, dans la réalité vécue aujourd'hui par ceux qui
participent, est de gagner, et tout est mis au service de cette ambition.
Or les Jeux ne sont pas un événement anodin. Ils polarisent longuement l'enthousiasme et
proclament leur ambition de définir un idéal de vie. L'accent que, contrairement aux slogans, ils
mettent sur la victoire a des répercussions sur l'attitude de millions d'enfants et d'adolescents.
Autrefois, ils allaient chercher des modèles dans les vies des héros ou des saints. Aujourd'hui, ils
les trouvent chez ceux qui réussissent, le critère étant la notoriété ou la fortune. Les Jeux sont
devenus, notamment grâce à la télévision, les grands pourvoyeurs de modèles.
Il faut constater les dangers impliqués par cette évidence : dans les processus impulsés par les
Jeux, que ce soit dans les stades ou dans les instances de décision, tout est au service de la
victoire, car elle seule reste dans les mémoires. Dans une société où les techniques viennent de
faire un bond en avant grâce au progrès de la connaissance, où la source de l'efficacité collective
est l'argent, ce "tout" peut apparaître comme effrayant.
Albert Jacquard, Halte aux Jeux, Stock 2004
Document 2
Véritablement engagée depuis la seconde guerre mondiale avec la multiplication sans fin des
compétitions, la mondialisation du sport s'est doublée d'une "sportivisation" du monde comme
vecteur politico-idéologique commun à l'ensemble des puissances financières qui soumettent la
planète à leur diktat. Après que le baron Pierre de Coubertin eut lancé le mouvement irrésistible de
propagation sportive en ressuscitant les Jeux Olympiques à Athènes, en 1896, le phénomène
sportif s'est caractérisé par la combinaison de plusieurs facteurs : un développement sans
précédent sur toute la planète, leur homogénéisation internationale par la codification de règles
unifiées.
L'unité de cet ensemble a reconfiguré à la fois le temps du monde (mise en place de calendriers
compétitifs de plus en plus resserrés) et l'espace géopolitique (multiplication des lieux du sport : au
pied des immeubles, dans les stades, chez soi devant l'écran) et ce dans un spectacle
mondialement télédiffusé. Cela donne une nouvelle histoire, constituée par les exploits, les records,
les performances, créant des mythes et de "fabuleuses légendes" dont les champions seraient les
dieux, au milieu d'un océan d'images.
Nouvelles stars de la mondialisation, les champions ont pris la place des vedettes du cinéma et du
show-biz. Le sport "réellement existant" n'est qu'une frénésie de compétitions, l'organisation
planétaire de leur rotation permanente dans un calendrier universel. Le sport n'est plus désormais
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que l'une des composantes d'un temps et d'un espace autonomisés dans et par le capital. Il est la
prise de possession du temps et de l'espace à son image et comme image.
Cette pandémie¹ sportive - l'extension de sa sphère d'influence au sein de la vie quotidienne - est,
de fait, repérable dans la mondialisation du sport en tant qu'univers impitoyable de "gagnants", à
l'occasion cogneurs. L'espace public, réduit à un écran de rêve télévisé, est saturé de sport à un tel
niveau d'engagement que la politique, par exemple, est considérée elle aussi comme un sport. Le
typhus² sportif (origine du mot tifosi) a contaminé les consciences à une vitesse inouïe, faisant de
chaque individu un supporteur en puissance. Au point que le sport s'exerce dorénavant sur le
même registre que les besoins, boire, manger ou dormir, et qu'il est devenu un espace -temps
quasi exclusif par la passion de l'inessentiel : un tir au but, un sprint ou un service-volée. Le sport
constitue la vie quotidienne, et, pour un grand nombre d'individus, il n'y a plus rien en dehors de lui.
J-M Brom, M. Perelman, P. Vassort, Fausses valeurs de l'idéal sportif, Le Monde diplomatique,
juin 2004
1. pandémie : épidémie qui atteint un grand nombre de personnes
2. typhus : maladie infectieuse
1. Ces deux textes ont été écrits pour : (cochez la bonne case)
présenter les JO critiquer les JO défendre les JO
2. Les titres de ces deux textes annoncent des textes plutôt : (cochez la bonne case)
optimistes pessimistes
texte 1 texte 2
les limites physiques du corps humain
la solidarité
le détournement des valeurs sportives
l'organisation des Jeux Olympiques
la mondialisation du sport
le vedettariat des athlètes
l'influence des Jo en tant qu'événement sportif
la médiatisation des rencontres sportives
le pouvoir de l'argent
Étude du texte 1
5. Quel est le titre du livre d'Albert Jacquard d'où est extrait le passage ?
……………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
6. Le pronom personnel "nous" employé par l'auteur recouvre quelles personnes ? Les sportifs,
tout le monde ?
……………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
7. Remettez de l'ordre dans le raisonnement d'Albert Jacquard avec ces 3 idées proposées dans
le désordre : l'homme refuse ses limites / grâce aux autres, l'homme peut dépasser ses limites
/ l'homme seul a des limites physiques
D'abord : …………………………………………………………………
Ensuite : …………………………………………………………………
Enfin :…………………………………………………………………….
59
8. Quelles est la différence entre "la victoire personnelle" et "la réussite des êtres humains" ?
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
10. Que faut-il comprendre par "l'important c'est de participer, non de gagner" ? Est-ce une idée
qui a encore cours sur les stades ?
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
11. De quels gagnants Albert Jacquard parle-t-il ?
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
12. Reformulez personnellement, en gardant le même sens, "les Jeux ne sont pas un événement
anodin".
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
Étude du texte 2
14. La mondialisation s'est doublée d'une "sportivisation". Pourquoi le premier nom n'est-il pas
lui aussi entre parenthèses ?
……………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
16. Les compétitions sportives ont modifié les emplois du temps et l'espace géopolitique :
oui non on ne sait pas
60
Synthèse
22. D'après vous ces deux textes ont le même ton : (cochez la ou les bonnes cases)
humoristique pessimiste sarcastique
Introduction : Les vraies valeurs de l'idéal sportif des premiers Jeux Olympiques ont
disparu sous le pouvoir des médias et surtout de l'argent.
Développement : 1. ce que sont devenus les JO
2. le rôle des médias
3. le pouvoir de l'argent
Conclusion : Parce que les JO ne sont plus les jeux qu'ils étaient, doit-on les annuler ou
est-il encore possible de changer les choses ?
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…
Plus d'expressions
Le champ lexical est l'ensemble des mots ou expressions se rapportant à une même notion ou à
un même thème.
Dans les documents 1 et 2, il y a plusieurs termes pour parler de la victoire.
Le champ lexical de "victoire" : la réussite, le succès, gagner, les gagnants…peut être enrichi par
des mots personnels, à l'aide du dictionnaire, en cherchant les synonymes, ce qui donne un plus
grand nombre d'expression à réutiliser.
Afin d'améliorer l'expression, il s'agit de faire ce type de recherche sur les "mots-clés" des
documents, par exemple, ici, "argent" : la fortune, s'enrichir, la richesse, milliardaire…
61
Plus de méthode
Les figures de la démonstration
Pour démontrer que l'on a raison sur un argument, on peut amener son interlocuteur à réfléchir sur
une idée inattendue que l'on soutient : un paradoxe (c'est-à-dire une réflexion à contre-courant de
ce que l'on admet habituellement)
• Condamner les Jeux Olympiques, c'est assurer leur succès.
On peut aussi surprendre en disant le contraire de ce que l'on pense : une antiphrase.
• Bravo, il a encore réussi ! (tout en pensant : il a échoué, en ironisant…)
L'effet ironique peut être créé avec d'autres figures :
- la litote (faire comprendre plus en disant moins) :
• Il ne déteste pas le sport … (l'intention est ironique)
- l'euphémisme (atténuer un propos pour ne pas blesser)
• Des progrès sont possibles… (c'est assez médiocre)
Diverses figures :
• Je ne vous dirai pas que j'adore le sport…
• Il est superflu de rappeler que je n'aime pas le sport
• Vous dirai-je que je suis un grand sportif ?
L'ironie détruit une opinion qu'elle présente comme dérisoire, absurde, elle déstabilise le lecteur sur
la valeur d'une certitude et impose finalement une nouvelle vision de la réalité.
Les vacances se composent d'une succession de pluies fines coupées d'orages plus
violents. Il peut même arriver qu'il ne pleuve pas du tout. C'est ce qu'on appelle
l'éclaircie. C'est pourquoi l'homme part en vacances. Il est heureux et a beaucoup
d'enfants. Il les assied sur la banquette de façon à coincer les paquets. Le lendemain,
les plages sont noires de monde. La mer se couvre de canards en plastique jaune que
chevauchent des hommes intrépides.
Alexandre Vialatte, Almanach des quatre saisons, Édition Julliard, 1981
B. Dans le Dictionnaire philosophique, (1764), Voltaire définit la guerre comme une "boucherie
héroïque" et ajoute que "c'est sans doute un très bel art que celui qui désole les campagnes". Quel
est l'effet créé par le choix des qualifications "héroïque" après boucherie et "bel" devant art ?
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…………………………………………………………………………………………………………
C. Lisez l'extrait suivant et relevez les procédés qui rendent expressive la démonstration de l'auteur.
Ce qui me dégoûte dans la guerre, c'est son imbécillité. J'aime la vie. Je n'aime même que la
vie. C'est beaucoup, mais je comprends qu'on la sacrifie à une cause juste et belle. J'ai soigné
des maladies contagieuses et mortelles sans jamais ménager mon don total. Á la guerre, j'ai
peur, j'ai toujours peur, je tremble, je fais dans ma culotte. Parce que c'est bête, parce que c'est
inutile. Inutile pour moi. Inutile pour le camarade qui est avec moi sur la ligne de tirailleurs.
Inutile pour le camarade en face. Inutile pour le camarade qui est à côté du camarade en face
dans la ligne de tirailleurs qui s'avance sur moi. Inutile pour le fantassin, pour le cavalier, pour
l'artilleur, pour l'aviateur, pour le soldat, le lieutenant, le capitaine, le commandant. Attention,
j'allais dire le colonel ! Oui peut être le colonel, mais arrêtons-nous. Inutile pour tous ceux qui
sont sous la meule, pour la farine humaine. Utile pour qui alors ?
J. Giono, "Je ne peux pas oublier", 15.11.1934, Refus d'obéissance, Édition Gallimard
62
Essai argumenté
Vous avez décidé d'exprimer vos opinions sur la promotion du sport dans la Communauté
Européenne. Vous écrivez au Parlement Européen des Jeunes (www.eyp.org) pour expliquer quelles
sont, selon vous, les valeurs sportives à développer et quelles sont les dérives à éviter pour favoriser
les pratiques du sport. Vous faites part de vos opinions concernant les valeurs de l'Olympisme.
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63
Plus de vocabulaire
Le vocabulaire de l'opinion
Un texte polémique qui provoque une discussion, un débat, contient explicitement ou implicitement
une thèse qu'il défend et explicitement une thèse qu'il réfute.
Le choix d'un vocabulaire péjoratif qui déprécie car il exprime un jugement négatif, accentue les
aspects négatifs et les défauts des idées adverses.
Le choix d'un vocabulaire appréciatif, laudatif ou mélioratif permet soit d'appuyer les idées défendues,
soit d'ironiser sur les idées de la thèse réfutée.
Exercices
A. Après avoir lu le texte ci-dessous, pouvez-vous dire quelles sont les thèses en présence ?
Les thèses :
...................................................et…………………………………….......................
Tous les sondages montrent que ce sont les mêmes sports qui sont mis en accusation pour le
dopage : le cyclisme, l'athlétisme, l'haltérophilie et la natation, et à un haut niveau. Ce procès va
conforter l'idée générale mais cela ne fera pas avancer du tout la réflexion sur l'utilisation de
produits dopants par des gamins, alors que le vrai problème est là.
Tout le monde s'accorde à dire que la fréquence des compétitions entraîne des récupérations
difficiles, voire impossibles. Maîtrisons donc les calendriers sportifs par des mesures rigoureuses.
La loi sur le dopage de 1989 prévoyait de créer des structures médicales et scientifiques pour le
sport à haut niveau. Cela n'a pas été fait. Il faut ajouter à cela que seulement 10 à 20 % des
athlètes français sélectionnés aux Jeux Olympiques sont évalués médicalement et scientifiquement
de façon régulière en collaboration avec leurs entraîneurs.
64
Production orale
Document 1
Des enjeux économiques de taille
Si les Jeux modernes sont une immense manifestation sportive, ils sont aussi une énorme entreprise
économique et financière. Les installations sportives sont toujours plus nombreuses et somptueuses,
les moyens matériels et les technologies mis en œuvre plus sophistiqués et les coûts générés plus
vertigineux. Entre 1948 et 1976, seuls les Jeux de Tokyo dégagèrent un bénéfice de plus de 3 millions
de dollars, tandis que ceux de Montréal en 1976 enregistrèrent un déficit de 80 millions de dollars. Á
partir de 1984 à Los Angeles, les Jeux redevinrent bénéficiaires, notamment grâce à l'explosion des
droits de retransmission télévisée, multipliés par 2000 entre 1968 et 2000. Retransmis pour la
première fois en direct, les Jeux de Rome, en 1960, furent suivis par plus de 200 millions de
téléspectateurs. Ils étaient plus de 1,5 milliards pour ceux de Moscou, en 1980 et plus de 2 milliards
pour ceux de Los Angeles, grâce aux retransmissions par satellites. On estime que les Jeux de
Sydney, en 2000, ont été suivis par une trentaine de milliards de téléspectateurs en audience
cumulée. Désormais, les pays et les villes candidats aux Jeux doivent en priorité compter sur le
parrainage (sponsoring). Les Jeux de 1996 se sont déroulés à Atlanta, ville du sponsoring officiel des
Jeux, la compagnie Coca-cola. Les recettes du parrainage s'élevèrent à 550 millions de dollars, soit un
tiers du budget global des Jeux. Pour les Jeux de Sydney, en 2000, les doits de retransmission
télévisée ont atteint 700 millions de dollars et les sponsors ont payé environ 700 millions de dollars au
CIO¹. De son côté, l'Union européenne de radiodiffusion a versé au CIO 1,7 milliards de francs pour
ces mêmes droits et s'est engagée pour un montant de 2 milliards pour la retransmission des Jeux
d'Athènes en 2004.
Extrait de "Les JO : du mythe antique à l'événement mondial", par Alain Kimmel,
Le français dans le monde, n°334, 2004
1. CIO : Comité International Olympique
Document 2
Extrait de la Charte Olympique
Article 2
L'Olympisme est une philosophie de la vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités
du corps, de la volonté et de l'esprit. Alliant le sport à la culture et à l'éducation, l'Olympisme se veut
créateur d'un style de vie fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon exemple et le
respect des principes éthiques fondamentaux universels.
Article 3
Le but de l'Olympisme est de mettre partout le sport au service du développement harmonieux de
l'homme, en vue d'encourager l'établissement d'une société pacifique, soucieuse de préserver la
dignité humaine. Á cet effet, le mouvement olympique mène seul ou en coopération avec d'autres
organisations, et dans la limite de ses moyens, des actions en faveur de la paix.
Article 6
Le Mouvement Olympique a pour but de contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant
la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination d'aucune sorte et dans l'esprit
Olympique qui exige la compréhension mutuelle, l'esprit d'amitié, la solidarité et le fair-play.
Article 7
L'activité du Mouvement Olympique, symbolisée par cinq anneaux entrelacés, est universelle et
permanente. Elle se déploie sur les cinq continents. Elle atteint son point culminant lors du
rassemblement des athlètes du monde au grand festival du sport que sont les Jeux Olympiques.
Article 8
La pratique du sport est un droit de l'homme. Tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer le sport
selon ses besoins.
65
Épreuve en deux parties
Conseils :
Il est utile d'organiser ses idées selon un plan, comme cela vous est proposé.
1. Les Jeux modernes n'ont plus rien à voir avec l'esprit des Jeux Olympiques antiques.
- organisation de la réflexion : 1. un rappel des vraies valeurs des JO
2. les dérives financières (télévisions, sponsors,…)
3. les dérives du dopage (l'athlète, être encore modèle ?)
- illustration des arguments par des exemples sur les Jeux Olympiques d'Athènes
- commentaires personnels.
Plus d'arguments
Pour ou contre les Jeux Olympiques
• ils sont aussi une énorme entreprise économique et financière
• des droits de retransmission télévisée, multipliés par 2000
• Jeux de Sydney, en 2000, ont été suivis par une trentaine de milliards de téléspectateurs
• les sponsors ont payé environ 700 millions de dollars au CIO
• l'Olympisme est une philosophie de la vie
• l'Olympisme se veut créateur d'un style de vie fondé
• le sport au service du développement
• d'encourager l'établissement d'une société pacifique
• des actions en faveur de la paix
• bâtir un monde pacifique
• sport pratiqué sans discrimination
• sur les cinq continents
• grand festival du sport
• la pratique du sport est un droit de l'homme
66
Plus de grammaire
L'emploi de l'impersonnel
Les verbes impersonnels ont pour sujet "il" qui ne représente rien, ni personne.
On les emploie dans l'explication de phénomènes naturels ou climatiques : il fait nuit, il pleut, …ou
avec certains verbes : il faut, il se peut, il convient de …
Un énonciateur qui ne souhaite pas s'impliquer de manière personnelle dans son discours, dans
son écrit, peut avoir recours à la forme impersonnelle, c'est une manière atténuée d'affirmer
quelque chose : il convient de remarquer que, il semble que, il est à noter que…
Exercices
A. Complétez le texte par des formes verbales impersonnelles proposées dans le désordre :
ne faut pas, est vrai, se peut que, est incontestable, faut, convient de remarquer que, faut
"Il ……………… que le Tour est plus qu'un événement sportif. Il ………………… qu'il est ancré
dans la mémoire et la conscience collective de la plupart des Français. Qui ne s'est jamais installé
près d'une route avec son père ou son grand-père, pour voir passer le Tour ? Les enfants
découvrent des images, des couleurs, la caravane publicitaire et l'inscrivent dans leur mémoire.
Mais le Tour, c'est aussi l'occasion de découvrir notre pays. Il………………………… tous les
téléspectateurs ne sont pas passionnés de technique cycliste, mais ils partagent le plaisir de
découvrir les régions traversées. Il …………….. absolument garder l'esprit de fête induit par le
Tour. Or le Tour permet de s'enthousiasmer pour la compétition, d'admirer le vainqueur, mais aussi
de communiquer, en parlant de l'étape de la veille avec des amis… Le Tour, il ……………… ce soit
un peu le bal de la Libération. Il …………………….. reconnaître qu'il existe toujours des soucis de
dopage, mais il ………………. être cynique et croire que tout le monde triche."
B. Reformulez les phrases suivantes en remplaçant les verbes qui affirment par une formulation
atténuée avec un verbe impersonnel.
1. …………………………………………………………………
2. ………………………………………………………………...
3. …………………………………………………………………
4. …………………………………………………………………
5. ………………………………………………………………….
6. …………………………………………………………………
67
UNITÉ 5
Compréhension écrite
Production écrite
Synthèse de documents :
Le cinquième pouvoir
Les fonctions de la presse
Essai argumenté
Production orale
Peut-on critiquer la télévision ?
Le journalisme est mort, vive le journalisme !
L'argumentation
Les médias (presse, radio, télévision, cinéma, livre, disque, affiche, Internet et multimédia…) sont le
vecteur ou canal par lequel sont diffusés, au public, les messages, de toutes natures, indispensables à
la vie sociale. Ils sont le lieu d'échange des idées et des opinions, de contrôle et de critique de tous les
pouvoirs, sans lesquels il ne peut y avoir de véritable démocratie. Ils constituent un des supports
essentiels de la création et de la diffusion culturelle. Tant par les informations qu'ils comportent que
par la publicité qui en assure le financement, ils sont le soutien indispensable de toute activité
économique.
Ce qui, du point de vue du droit au moins, est constitutif et caractéristique des médias, c'est le fait ou
acte de "publication". Aussi délicate et incertaine que soit la notion, elle se distingue des relations
individuelles de type interpersonnel, des messages ou correspondances de caractère privé. Les
médias sont des supports ou moyens de diffusion qui, par nature, ont vocation à mettre un message à
la disposition du public. Leurs destinataires ne sont pas préalablement et nommément déterminés (au-
delà du seul cas de la diffusion par abonnement). Il n'y a, en tout cas, à leur égard, aucune exclusion
de principe. Leur contenu et leur usage ne sont pas réservés à un cercle étroit et fermé de personnes
individuellement identifiées. Instruments d'information et de communication, destinés au public, les
médias sont ouverts au plus grand nombre, sans contrôle, restriction, distinction ni discrimination.
Mieux que tout autre, la notion de "publication" serait probablement plus exacte et la plus pertinente.
Pour des raisons de commodité, on lui préférera cependant le terme, d'usage plus répandu, de
"médias" !
Pierre Albert, La presse, PUF, coll. "Que sais-je ?"
68
Plus de savoir
Argumenter
L'argumentation est une activité de communication quotidienne
qui fait appel aux sentiments et à la raison.
Compréhension écrite
Les causes externes de cette crise sont connues. D'une part, l'offensive ravageuse des
quotidiens gratuits. En France, en termes d'audience, 20 Minutes, est déjà en tête et
touche plus de 2 millions de lecteurs par jour en moyenne, loin devant Le Parisien et un
autre gratuit, Métro. Ils drainent vers eux d'importants flux publicitaires, les annonceurs ne
distinguant pas le lecteur qui achète son journal de celui qui ne le paie pas.
Pour résister à cette concurrence, certains titres, surtout en Italie, en Espagne, en Grèce,
en Turquie proposent chaque jour, pour un petit supplément de prix, des DVD, des
bandes dessinées, des CD, des livres, des atlas, des encyclopédies, mais aussi des
collections de timbres ou de vieux billets de banque ou encore des services de verres,
des jeux d'échecs, etc. Ce qui renforce la confusion entre information et marchandisation,
avec le danger que les lecteurs ne sachent plus ce qu'ils achètent. Les journaux brouillent
leur identité, dévalorisent le titre et enclenchent un engrenage diabolique dont on ignore
l'issue.
La cause externe est, bien sûr, Internet, qui poursuit sa fabuleuse expansion. Au cours du
seul premier trimestre 2004, plus de 4,7 millions de nouveaux sites web ont été créés. Il
en existe actuellement dans le monde quelque 70 millions et la Toile compte plus de 700
millions d'usagers.
69
Dans les pays développés, beaucoup délaissent la lecture de la presse -et même la
télévision- pour l'écran de l'ordinateur. L'ASDL (Astmetric Digital Suscriber Line), en
particulier, change la donne. Pour des prix variant entre 10 et 30 euros par mois, on peut
désormais s'abonner à l'Internet rapide. Déjà, en France, plus de 5,5 millions de foyers
ont accès en très haut débit à la presse en ligne (79% des journaux du monde possèdent
des éditions en ligne), à toute sorte de textes, à du courrier, des photos, des musiques,
des émissions de télévision ou de radio, des films, des jeux vidéo, etc.
Il y a aussi le phénomène des "blogs", si caractéristiques de la culture du web et qui, sur
le ton du journal intime, mélangent parfois, sans complexe, information et opinion, faits
vérifiés et rumeurs, analyses documentées et impressions fantaisistes? Leur succès est
tel qu'on en trouve désormais dans la plupart des journaux en ligne. Cet engouement
montre que beaucoup de lecteurs préfèrent la subjectivité et la partialité assumées des
bloggers à la fausse objectivité et à l'impartialité hypocrite d'une certaine presse. Et la
connexion à la galaxie Internet à travers le téléphone-portable-qui-fait-tout risque
d'accélérer le mouvement. L'information devient encore plus mobile et plus nomade. On
peut savoir, à tout moment, ce qui se passe dans le monde.
Mais cette crise a aussi des causes internes qui tiennent, principalement, à la perte de
crédibilité de la presse écrite. En premier lieu parce que celle-ci appartient de plus en
plus, on l'a vu, à des groupes industriels qui contrôlent le pouvoir économique et sont en
connivence avec le pouvoir politique. Et aussi parce que le parti pris, le manque
d'objectivité, les mensonges, les manipulations et même tout simplement les bidonnages
ne cessent d'augmenter. On sait qu'il n'y a jamais eu d'âge d'or de l'information, mais ces
dérives atteignent maintenant des quotidiens de qualité. Aux Etats-Unis, l'affaire Jayson
Blair, ce journaliste vedette falsificateur de faits, plagiaires d'articles copiés sur Internet et
inventeur de dizaine d'histoires, a causé du tort au colossal New York Times, qui avait
souvent publié en "une " ses affabulations.
En France, les désastres médiatiques ne sont pas des moindres, comme l'a montré le
traitement de l'affaire de Marie L. qui prétendait avoir subi une agression à caractère
antisémite dans le métro.
Toutes ces affaires, ainsi que l'alliance de plus en plus étroite avec les pouvoirs
économique et politique, ont causé un tort dévastateur à la crédibilité des médias. Elles
révèlent un inquiétant déficit démocratique. Le journalisme de bienveillance domine, alors
que recule le journalisme critique. On peut même se demander si, à l'heure de la
globalisation et des mégagroupes médiatiques, la notion de presse libre n'est pas en train
de se perdre.
Sur Internet, la confusion, qui finit par piéger les lecteurs peut encore aller plus loin. Ainsi
le site Forbes.com du magazine économique américain Forbes, utilise un nouveau
procédé pour faire de la publicité en intégrant directement des liens promotionnels dans le
contenu des articles. Les annonceurs achètent des mots-clés, et, lorsque la souris de
l'internaute passe dessus, une fenêtre contenant un message publicitaire apparaît. Les
journalistes ne sont pas informés par avance sur les mots-clés achetés par les
annonceurs, mais certains se demandent si on ne va pas bientôt leur demander d'écrire
des articles en utilisant des mots précis dont on espère qu'ils rapporteront gros à
l'entreprise de presse.
De plus en plus de citoyens prennent conscience de ces nouveaux dangers. Ils expriment
une extrême sensibilité à l'égard des manipulations médiatiques et semblent convaincus
que, dans nos sociétés surmédiatisées, nous vivons paradoxalement en état d'insécurité
informationnelle. L'information prolifère, mais avec une garantie de fiabilité nulle. Il arrive
souvent qu'elle soit démentie. On assiste au triomphe du journalisme de spéculation et de
spectacle, au détriment du journalisme d'information. La mise en scène (l'emballage)
l'emporte sur la vérification des faits.
Au lieu de constituer le dernier rempart contre cette dérive due aussi à la rapidité et à
l'immédiateté, de nombreux quotidiens de presse écrite ont failli à leur mission et
contribué parfois, au nom d'une conception paresseuse du journalisme d'investigation, à
discréditer ce qu'on appelait jadis le "quatrième pouvoir". De plus en plus de journalistes
considèrent que ce sont leurs opinions -rarement étayées- qui sont sacrées, tandis qu'ils
n'hésitent pas à déformer les faits pour les contraindre à justifier leurs opinions.
Dans un tel contexte, les journalistes honnêtes considèrent que rien n'est plus important
que de ne pas trahir la confiance des lecteurs. Nous comptons sur leur mobilisation et
70
leur solidarité pour défendre l'indépendance de la presse et la liberté qu'elle nous garantit.
Nous nous efforcerons de demeurer fidèles aux principes fondamentaux qui caractérisent
notre manière d'informer. En ralentissant l'accélération médiatique ; en pariant sur un
journalisme des lumières pour dissiper la part d'ombre de l'actualité ; en nous intéressant
à des situations qui ne sont pas sous les projecteurs de l'actualité mais qui aident à mieux
comprendre le contexte international ; en proposant des dossiers encore plus complets,
plus approfondis et mieux documentés sur les grandes questions contemporaines ; en
allant au fond des problèmes avec méthode, rigueur et sérieux ; en présentant des
informations et des analyses inédites et souvent occultées ; et en tentant d'aller à contre-
courant des médias dominants. Nous demeurons persuadés que de la qualité de
l'information dépend celle du débat du citoyen. La nature de celui-ci déterminant la
richesse de la démocratie.
Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique, janvier 2005
2. Celui qui rédige et signe ce texte est-il journaliste professionnel ou journaliste occasionnel ?
Justifiez votre réponse en relevant des expressions du texte.
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
B. Première partie
3. Selon l'auteur,
a) la baisse des ventes des journaux est :
irréversible imminente très grave
b) le fait que des groupes industriels achètent des journaux ou magazines est :
inquiétant regrettable négligeable
4." Le phénomène est loin d'être circonscrit à la France", cette phrase signifie que le phénomène est :
limité à la France
s'étend aussi en dehors des frontières françaises
C. Deuxième partie
7. Quelles sont les causes externes et internes, qui mettent en péril la presse écrite ?
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
9. Quels sont les mots employés par l'auteur pour qualifier ce qui est faux ?
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
71
D. Troisième partie
10. D'après Ignacio Ramonet, quelle est la menace la plus dangereuse pour le journalisme ?
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
12. Dans la conclusion de son article, Ignacio Ramonet précise que les journalistes doivent :
(cochez les cases qui correspondent aux convictions exprimées dans le texte)
Plus de vocabulaire
Le vocabulaire du raisonnement
Le choix des mots est important dans la logique du raisonnement.
A. Soulignez dans le message suivant tout les mots qui marquent le raisonnement.
Je suis tout à fait favorable aux journaux gratuits que je lis régulièrement, 20 minutes et Metro
que je trouve à la fac. Je pense que c'est notamment très positif auprès d'une population qui
n'a pas forcément l'habitude des journaux. De plus, je considère que cela peut favoriser
l'esprit critique : je songe notamment aux débats qu'on a avec mes amis de fac sur une
information qu'on a tous pu lire dans ces journaux. Sans oublier les réactions aux lettres des
lecteurs publiées.
Par contre, il faut se méfier tout de même. Certes, ces journaux, surtout Metro, recopient les
dépêches AFP mais faut voir comment. Régulièrement les dépêches sont tronquées ce qui
peut amener des contresens. Alors l'information gratuite, oui, mais pas comme seule source
d'information.
Enfin, c'est toujours mieux que rien.
Héléonie, débat sur un forum de discussion Internet, 2005
B. Retrouvez ce que marquent les mots organisateurs en gras dans le message suivant.
Les bases du problème : il y avait Á nous Paris, hebdomadaire inoffensif d'actualité culturelle
lancée par la RATP. Il y a désormais Métro et 20 minutes chaque jour.
L'information a-t-elle un prix?
Pour moi ce n'est qu'un juste retour des choses que les dépêches soient livrées gratuitement
à toute la population. Même si pour l'instant seuls les citadins sont ciblés. En plus, il est
heureux que deux quotidiens concurrents soient proposés. Cela dit, il n'y a pas, à proprement
parlé, deux éclairages différents justement parce que la source est la même.
D'autre part, contrairement aux JT, journaux télévisés - l'autre diffusion de masse-, les deux
quotidiens laissent une place ridicule à l'analyse et l'opinion.
Enfin, et n'hésitez pas à me contredire là-dessus, il ne me semble pas que l'information soit
partisane ou commerciale…
Speudo, débat sur un forum de discussion
Internet, 2005
C. Introduisez dans le message suivant des verbes et des noms marquant la logique du
raisonnement, tels que : je soutiens que, d'abord, de plus, sans compter que, j'en déduis que
….en pensant que c'est vous qui prenez la parole.
Les journaux gratuits, l'information à la portée de tous ? Quelle idée fantastique ! Grâce à
cela la population sera mise au courant de tout ce qui se passe dans le monde et pourra
juger de façon objective.
Dans le monde moderne, l'information en est arrivée au point où elle est presque devenue un
« business » à part entière. Les journalistes recherchent des "scoops", la télévision montre
des images de plus en plus sanglantes ou choquantes afin de faire monter son audimat, la
presse écrite, pour ne pas rester en reste, multiplie les "articles à sensation" afin de continuer
à vendre dans un pays où les gens lisent de moins en moins et s'intéressent de plus en plus
à l'image. Dans ce contexte, que sont les quotidiens gratuits ? Certes, ils contribuent à
l'information de la population mais il leur arrive de faire des "raccourcis malencontreux" ou
des résumés qui ôtent l'essentiel. L'information contenue dans ces quotidiens est d'une
qualité bien inférieure à celle des "grands" de ce marché, Le Monde, Libération et autres…
Pourquoi préférer les quotidiens gratuits ? Pour plusieurs raisons, (plus d'images, d'articles
brefs et d'une langue moins élaborée, etc…) mais surtout pour s'occuper, pour avoir de la
lecture dans les transports. On ne les prend pas pour être informé puisqu'on les jette à la
sortie…
73
https://vk.com/french_italian_spanish
Production écrite
Texte 1
Les fonctions de la presse
Le service, ou plutôt l'ensemble des services que la presse rend au public, est difficile à
préciser. Les fonctions sociales de la presse sont multiples : la diversité de ses organes, la
variété de leur audience, la confusion de leur contenu accroissent la difficulté de les définir.
L'analyse des services rendus par la lecture d'une publication est aussi peut-être artificielle,
car les différentes fonctions sont naturellement complémentaires : on ne lit pas un journal
pour se distraire ou s'informer mais on se distrait et on s'informe en lisant.
La première fonction de la presse est naturellement l'information, c'est-à-dire la transmission,
l'explication et le commentaire des nouvelles au double niveau de la petite et de la grande
actualité. Mais le champ d'information de la presse, qui est en principe illimité est, en réalité,
considérablement restreint, d'abord par la curiosité du public qui ne se porte pas également
sur tous les aspects de la vie du monde, mais aussi par la nature même du journalisme qui,
pour beaucoup, reste encore descriptif du superficiel, du pittoresque, de l'accidentel. Un
journal doit non pas instruire son lecteur, mais l'intéresser, et la vieille formule des écoles de
journalisme américain : "un chien mord un homme, ce n'est pas une nouvelle ; un homme
mord un chien : c'est une nouvelle", est assez révélatrice à ce sujet. De plus, et sans vouloir
débattre de la question de l'objectivité du journalisme, il convient d'évoquer, au moins, les
déformations que l'instrument de transmission de nouvelles qu'est le journal fait
obligatoirement subir aux informations qu'il livre, par le seul fait de leur sélection et de leur
mode de présentation dans le corps du journal.
De cette fonction traditionnelle dérive celle de la documentation. La rapidité de l'évolution du
monde moderne rend vite dépassés les ouvrages de type encyclopédique ou les bilans
présentés par les livres sur les sujets qu'ils traitent : la presse contemporaine se voit donc de
plus en plus confier, en fait, le rôle de remise à jour des connaissances que sa périodicité lui
permet de remplir plus facilement que le livre dont les rééditions sont toujours irrégulières et
aléatoires et l'audience plus limitée. Cette fonction de documentation est plus spécialement
réservée à la presse technique et spécialisée, mais elle conduit de plus en plus fréquemment
la presse d'information générale, y compris les quotidiens, à publier des articles ou des
documents destinés, en fait, à être conservés. La presse devient de plus en plus un
instrument de référence documentaire.
Le divertissement est la troisième des grandes fonctions de la presse : en soi déjà la lecture
est une activité de divertissement. Ainsi l'enquête sur l'audience de dix grands régionaux
français montre que 90% des lecteurs considèrent la lecture de leur quotidien comme une
occasion de détente. Mais par ses rubriques de jeux, par ses rubriques de lectures
romanesques, par ses rubriques d'échos, voire ses récits de faits divers, la presse cherche
aussi à distraire plus directement son lecteur. L'illustration elle-même n'a que rarement
purement valeur informative et reste, pour l'essentiel, l'image.
La lecture de la presse aide aussi à l'intégration de l'individu dans le corps social. La lecture
du journal est une sorte de dialogue avec le monde. Elle brise l'isolement de l'individu : elle
est par excellence un acte de participation.
Ainsi, par les différentes fonctions qu'elle remplit, la presse est un véritable service public.
Pierre Albert, La presse, PUF, coll. "Que sais-je ?"
Texte 2
Le cinquième pouvoir
74
commerciale, ses créations populaires, ses objectifs essentiellement mercantiles ; de l'autre,
la communication au sens publicitaire, le marketing, la propagande, la rhétorique de
persuasion ; et enfin, l'information avec ses agences de nouvelles, les bulletins radiodiffusés
ou télévisés, la presse, les chaînes d'information en continu, bref, l'univers de tous les
journalismes.
En d'autres termes, les groupes médiatiques possèdent désormais deux caractéristiques
nouvelles : premièrement, ils s'occupent de tout ce qui relève de l'écrit, de l'image, du son.
Seconde caractéristique, ces groupes sont mondiaux, planétaires, globaux et pas seulement
nationaux ou locaux.
La mondialisation, c'est aussi la mondialisation des médias de masse, de la communication
et de l'information. Préoccupés par leur gigantisme, les grands groupes médiatiques ne se
proposent plus, comme objectif "civique", d'être un "quatrième pouvoir" ni de dénoncer les
abus contre le droit, ni de corriger les dysfonctionnements de la démocratie pour
perfectionner le système politique. Ils ne souhaitent même plus s'ériger en "quatrième
pouvoir" et encore moins agir comme un contre-pouvoir.
La question civique qui nous est donc désormais posée est celle-ci : comment réagir ?
Comment se défendre ? Comment résister à l'offensive de ce nouveau pouvoir ?
Dans la nouvelle guerre idéologique qu'impose la mondialisation, les médias sont utilisés
comme une arme de combat. L'information, en raison de son explosion, de sa multiplication,
de sa surabondance, se trouve littéralement contaminée, empoisonnée par toute sorte de
mensonges, polluée par les rumeurs, par les déformations, les manipulations. C'est pourquoi
il est nécessaire d'élaborer ce qu'on pourrait appeler une "écologie de l'information". Afin de
nettoyer, de décrasser l'information de la "marée noire" des mensonges. De même qu'on a pu
obtenir des aliments "bio" a priori moins contaminés que les autres, il faudrait obtenir une
sorte d'information "bio". Les citoyens doivent se mobiliser pour exiger que les médias
appartenant aux grands groupes globaux respectent la vérité, parce que la vérité constitue en
définitive la légitimité de l'information.
C'est pourquoi nous avons proposé la création de l'Observatoire international des médias.
Pour disposer enfin d'une arme civique, pacifique, dont pourront se servir les citoyens afin de
s'opposer au nouveau superpouvoir des grands médias de masse. Un "cinquième pouvoir"
dont la fonction serait de dénoncer le superpouvoir des médias. Ces médias qui, dans
certaines circonstances, ont non seulement cessé de défendre les citoyens, mais qui agissent
parfois contre le peuple dans son ensemble.
D'après le texte d'Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique octobre 2003
Synthèse
texte 1 texte 2
d'un quotidien national
d'une revue grand public
d'un journal spécialisé
d'un ouvrage de vulgarisation
3. Après avoir parcouru rapidement les textes, à votre avis, quel est leur objectif ?
texte 1 texte 2
informer
critiquer
dénoncer
75
4. Relevez les éléments qui sont communs aux deux documents.
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Étude du texte 1
7. De ces deux concepts "publication" ou "média" que faut-il préférer d'après l'auteur ?
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8. Retrouvez l'ordre de parution dans le texte de ces idées : (notez la lettre dans la
bonne case)
a/ la présentation des nouvelles n'est pas parfaite
b/ l'image n'est pas négligeable dans l'information
c/ la lecture de la presse favorise les contacts humains
d/ la presse a développé un rôle documentaire
e/ les fonctions de la presse sont multiples et différentes
f/ la presse a pour objectif l'intérêt du lecteur
1 2 3 4 5 6
Étude du texte 2
76
13. Quelles sont les inquiétudes à avoir ?
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14. Comment avez-vous compris l'expression "il faudrait obtenir une sorte d'information
"bio" ?
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Synthèse
18. Quel est le texte qui pose le plus d'interrogations ? Quel effet produisent-elles au
lecteur ?
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77
Essai argumenté
Pour servir la liberté d'expression, les médias ne doivent pas s'assujettir au pouvoir de
l'argent et pour cela, ils ont à reprendre leurs fonctions originelles d'information et d'aide aux
citoyens.
Vous rédigez un texte personnel, clair et logique, en 250 mots environ. (Vous pouvez vous
appuyer sur des informations des documents. Vous devez organisez vos arguments et varier
votre expression, voir ci-dessous).
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Plus d'expressions
L'éloquence
Pour convaincre son interlocuteur ou son auditoire, il ne suffit pas de proposer des
arguments logiques et organisés, il faut susciter le désir d'écouter, retenir l'attention,
frapper le cœur et la mémoire.
Il existe plusieurs manières de s'exprimer pour donner, volontairement, plus de force, plus
d'originalité aux arguments.
78
Plus de méthode
L'organisation des arguments
Argumenter, c'est adresser à un destinataire une série d'arguments, c'est-à-dire des
raisons convaincantes, pour lui faire admettre une conclusion. Le texte argumentatif est
construit selon une logique rigoureuse du raisonnement. En effet, les arguments sont
choisis, développés, organisés en un raisonnement construit. Les exemples sont cités
pour illustrer et rendre plus crédibles les arguments.
Exercices
A. Dans ce texte, relevez les arguments des 2 thèses présentes.
L'ordinateur effraie. Certains craignent de subir un jour une sorte de dictature de la machine.
Pourtant, l'informatique fait progresser la science, modernise le travail et améliore le confort de
tous les jours. Mais elle a aussi, c'est vrai, ses défauts : elle impose de nouvelles contraintes,
supprime des emplois (mais en crée d'autres), engendre le piratage et peut même être source
d'accidents informatiques (une erreur de comptes dans une entreprise ou même l'explosion
d'une fusée ! Toutefois, une erreur est presque toujours d'origine humaine : le bug¹est un virus
ou une fausse manipulation). Malgré son inévitable cortège d'effets pervers, l'informatique
envahit notre quotidien.
Jérôme Colombain, La cyberculture, Editions Milan, 1997
1. un bug ou bogue : une erreur dans un programme informatique
Pourquoi critiquer les journaux gratuits parce qu'ils ne sont pas comme les grands quotidiens
? Non franchement, je ne vois pas ce qu'on reproche à ces journaux. Ce serait comme
reprocher à Internet d'être trop souvent mal rédigé, de mauvais goût et mal écrit… Ces
journaux ne sont pas du même type que la presse grand format, pourquoi les comparer ? Les
critiquer oui, mais de dire que le français "moyen", (pauvre mais pas trop) se doit d'acheter le
journal, c'est stupide et irréaliste !
Yann, débat sur un forum de discussion Internet, 2005
C. Lisez le texte :
79
désir légitime d'ouverture à l'autre ! Si l'on en croit les nouveaux apôtres de ce nouvel
Évangile, nous n'aurions qu'à nous féliciter de cet élargissement des frontières ancestrales
dans lesquelles l'humanité croupissait : disparu le village où chacun restait confiné toute sa
vie dans l'ignorance, révolue cette époque où l'information arrivait à ses destinataires déjà
périmée ! Voici les temps nouveaux où des citoyens éclairés vont exercer leur sollicitude sur
les misères du prochain et participer également à la vie publique.
Ne rêvons pas trop : cette ère nouvelle, si elle bouscule en effet notre univers, ne réussit
guère qu'à substituer une communication indirecte et désincarnée aux vrais rapports
humains qui, à l'évidence, ne peuvent se passer de la présence charnelle de l'autre. Car on
ne communique bien qu'avec des mots. Si la plupart des grands médias s'adressent à
nous, c'est dans une masse d'images confuses et de slogans publicitaires qui ne peuvent
que nous guider à notre insu vers des buts plus ou moins douteux. Et que penser d'une
apothéose de la communication qui permet aux gens de dialoguer jusqu'à l'autre bout
de la planète alors qu'ils n'ont pas encore adressé un mot à leur voisin de palier ?
1. Inscrivez dans le cadre les mots que vous aurez choisis, parmi les mots en gras
uniquement, et qui correspondent à la définition suivante :
2. Dégagez les deux thèses en présence (la thèse soutenue et la thèse rejetée) que vous
présenterez avec vos propres mots. Pour cela, évitez le banal "l'auteur dit que..." Choisissez
plutôt parmi les verbes d'opinion suivants :
affirmer - prôner - supposer - déclarer - assurer - reconnaître - s'insurger - dénoncer -
déplorer - préconiser - regretter - convenir - souhaiter - stigmatiser - s'alarmer
80
Plus de grammaire
D'une catégorie grammaticale à une autre
Passer d'une catégorie grammaticale à une autre rend possible la construction de phrases
complexes pour les textes argumentatifs. Cela évite la fragmentation de la pensée qui
résulte de la juxtaposition de phrases courtes. Il suffit de penser à passer une notion d'une
catégorie grammaticale à une autre pour trouver une meilleure expression.
un verbe peut être préférable à la locution verbale : rendre ridicule
ridiculiser
un nom préférable à un adjectif : ils sont compréhensifs leur
compréhension
un adjectif préférable à un verbe : cela me fait peur c'est effrayant
Exercices
A. Réécrivez les propositions juxtaposées suivantes en une seule phrase, en modifiant les
catégories grammaticales en caractères gras.
1. Vous hésitez trop longtemps. Cela nuit à votre travail.
2. Elle est très préoccupée. Je me demande pourquoi.
3. Il faut bien écouter les consignes. C'est nécessaire pour comprendre.
4. Le fonctionnement de cet appareil est très simple. Même un enfant le
comprend.
5. De nombreux candidats ont échoué. Les professeurs se disent inquiets.
B. Trouvez des noms, ou d'autres verbes correspondant aux verbes ou locutions suivantes
, comme dans l'exemple : épouvanter : l'épouvante, l'épouvantail
- omettre - appréhender - faire une erreur - solliciter - sentir - faire silence
- corriger - agréer - faire de la place - percevoir - être contre - soutenir
81
Production orale
Document 1
Peut-on critiquer la télévision ?
Document 2
Les médias nous démontrent de plus en plus souvent leur inefficacité, lorsqu’ils rapportent
fausses informations ou informations sans intérêt (à peu près tout ce qui a trait à la politique
politicienne, franchement : ça change quoi à ta vie de savoir si Chirac et Sarkozy se sont
disputés dans les trois derniers jours ou pas ?). De plus, les journaux à l’heure actuelle sont
de plus en plus centralisés dans les mains de quelques multinationales aux intérêts évidents,
peu (pas ?) de journaux indépendants sont encore publiés, ce qui nous assure que
l’objectivité est passée à la trappe, il y a bien longtemps. Les enquêtes se réduisent comme
peau de chagrin, récemment j’ai vu une interview d’un mec qui avait publié un livre sur les
dessous de l’enquête américaine contre Al-Quaïda, et le présentateur s’extasiait qu’il y ait
passé deux ans. Bien sûr, pondre des sujets fouillés c’est pas rentable à court terme (et
rarement à long terme). L’exploit journalistique à l’heure actuelle, c’est de mettre un mot de
plus de trois syllabes en réécrivant les dépêches de l’AFP (Agence France Presse, des fois
que...). Quand à la télé, j’en parle même pas (de toutes façons j’y ai renoncé y’a longtemps).
Alors oui, un journalisme gratuit, multiple, auto-critiqué, assumant sa subjectivité (le
journalisme traditionnel continuant à asséner LA vérité). Un journalisme vivant l’actualité au
lieu de la subir, aussi. Souvent, les gens parlent de ce qui les touche, et ont une
connaissance intime du sujet, ce qui évite les approximations ou déformations du journaliste
sensé tout savoir mais ne maîtrisant rien, et s’adressant à des clients. Le blog,
s’affranchissant de ces rapports marchands, transmet l’information parce qu’elle le concerne
et pas pour vendre à son lectorat. D’ailleurs, des sites comme indymedia.org (y’en a d’autres
mais j’ai pas les liens là), suivent la même démarche... journaux coopératifs d’information
(définition qui s’applique aussi à certains blogs). Un regret cependant... tout le monde n’a pas
accès à cette information. Lorsque je travaillais, j’ai dû apprendre à l’une de mes collègues à
se servir de google, alors d’ici qu’elle sélectionne ses sites d’information fiables pour recouper
leurs informations... y’a encore un pas.
Solveig, blog du 14 novembre 2004
82
Épreuve en deux parties
Conseils : Attention :
puisque les documents constituent un support de votre réflexion, vous devez les
enrichirde vos commentaires, expériences et divers exemples.
éviter tout bavardage, "discuter" c'est un peu se disputer en paroles ! Le verbe discuter
vient du latin discutere qui signifie "agiter", et il a pour synonymes : débattre, critiquer, traiter.
Exposé
1. La télévision est hypocrite (les mises en scènes télévisées, le jeu théâtral du
présentateur…)
2. Le "diktat" de l'Audimat
3. L'intérêt des blogs pour la transmission d'informations
Discussion
1. La télévision n'est-elle pas un formidable instrument de pouvoir ?
2. Que penser de l'objectivité à la télé ?
3. En se dégageant du pouvoir de l'argent, les blogs permettent un journalisme différent
et gratuit pour tous ?
Notes :
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………………………………………………………………….............
………………………………………………………………….............
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Plus d'arguments
La critique des médias
• La télévision, instrument de communication, est un instrument de censure
• Á la télévision, le débat démocratique est conçu sur le modèle du combat de
catch, le "face-à-face", tenant toujours compte de l'Audimat
• Les médias nous démontrent de plus en plus souvent leur inefficacité
• les journaux à l’heure actuelle sont de plus en plus centralisés dans les mains de
quelques multinationales aux intérêts évidents
• des sujets fouillés, c’est pas rentable
• un journalisme gratuit, multiple, auto-critiqué, assumant sa subjectivité (le
journalisme traditionnel continuant à asséner LA vérité)
• Le blog, s’affranchissant de ces rapports marchands, transmet l’information
83
UNITÉ 6
CHANGER LE MONDE
Compréhension écrite
Au secours ! Nous ne comprenons plus !
Production écrite
Synthèse de documents :
Défis pour la planète
S’engager pour les Objectifs du millénaire
Essai argumenté
Production orale
Le sous développement
Les Objectifs du millénaire pour le développement
Autres mondes
La peur s'infiltre dans les moindres recoins, se répand à travers les frontières, paralyse les
meilleures volontés. Attentats terroristes, prolifération nucléaire, réchauffement de la planète,
tsunamis, cyclones, grippe aviaire : une menace chasse l'autre à la "une" des médias.
Désormais, personne ne croit plus ni aux lendemains qui chantent, ni au libéralisme
triomphant paré de tant de promesses non tenues.
Orphelins d'un siècle que certains réduisent à des génocides et à des massacres, nous
sommes guettés par l'abattement. Peut-on encore changer le monde ? Faut-il vraiment s'y
atteler ? Existe-t-il un programme global de transformation ?
Pourtant partout domine une volonté de maîtriser son destin, de choisir sa propre voie.
Ce qui peut naître, ce n'est pas un nouveau modèle, mais de multiples autres mondes,
échangeant, coexistant, s'enrichissant les uns les autres. Des principes universels se
forgeront, se forgent déjà, en commun, autour de la défense des plus démunis, de l'égalité,
des droits de chaque personne à une vie plus enrichissante, du rejet de toute domination, y
compris masculine. Ils prendront différentes formes ici et là, contribuant à l'émergence d'une
humanité à la fois plus solidaire et plus diverse.
D'après l'article d'Alain Gresh, Le Monde diplomatique, octobre-novembre 2005
84
Plus de savoir
Convaincre, persuader
Quand une personne (l'émetteur) veut amener son auditoire, ses lecteurs à partager son
opinion, il prononce ou écrit un texte argumentatif.
Les textes qui cherchent à convaincre ont une visée argumentative comme :
le discours politique, le texte publicitaire, le texte explicatif, narratif.
L'émetteur a une opinion sur un thème qu'il aborde.
Il expose son point de vue, développe une démonstration pour prouver la justesse de
son opinion.
Il défend une thèse et organise son argumentation.
Compréhension écrite
85
Alors que les avancées scientifiques de nos civilisations permettraient aujourd'hui de nourrir 9
milliards d'individus et d'assurer un revenu minimum à l'ensemble de la population mondiale,
tant les besoins sont grands, les écarts de richesse se creusent et les inégalités augmentent.
Nous ne comprenons plus !
Nous, citoyens du monde, avons combattu les régimes monarchiques et leurs privilèges, les
régimes autoritaires de l'Europe des 19ème et 20ème siècles, ceux de l'Afrique, les régimes
totalitaires de l'Est de l'Europe, ceux de l'Amérique du Sud, les régimes fascistes des années
30, et nous ne vivons toujours pas, au 21ème siècle, dans de véritables régimes
démocratiques à participation citoyenne directe.
Nous ne comprenons plus !
Lorsque nous lisons un journal, écoutons la radio ou regardons la télévision, nous sommes
tristes, bouleversés, horrifiés : attentats, conflits ethniques, guerres économiques, guerres
préventives, génocides, mines anti-personnelles, missiles nucléaires, nouvelles armes
(bactériologiques, chimiques, climatiques, semi-nucléaires, à uranium appauvri),
extermination de certains peuples, crimes crapuleux, déchets radioactifs, catastrophes
industrielles, réchauffement de la planète, effet de serre, trou dans la couche d'ozone, fonte
des glaces, catastrophes naturelles qui s'intensifient, écosystèmes en danger, destruction de
nos forêts, pollution de nos océans, rejets plastiques, pesticides, dégazages en mer, littoraux
salis par le pétrole, nappes phréatiques souillées, baleines, éléphants ou grands singes
exterminés ou tués pour le commerce, disparition définitive de milliers d'espèces,
expérimentations animales cruelles, SIDA, cancer, famines, épidémies, choléra et paludisme,
médicaments génériques refusés aux pays pauvres, maladies orphelines non traitées,
malnutrition infantile, prostitution, esclavage moderne, ghettos, SDF, personnes âgées
délaissées, retraités en danger, suicide des jeunes, drogues, chômage, délocalisation, mort
de l'artisanat, mal bouffe, OGM, faillite de grands pays comme l'Argentine, concentration de
la richesse, corruptions politiques, élections truquées, justice à deux vitesses, journalistes
emprisonnés, "traçabilité" des êtres humains, Patriot Act aux États-Unis, prosélytisme
religieux (à l'école, dans les cités, dans certains États), censure, Hommes enfermés pour délit
d'opinion, multiplication des sectes, racisme, clonage de l'humain.
Nous ne comprenons plus!
Nous, citoyens du monde, affirmons haut et fort que nous ne voulons pas de ce monde rempli
de haine, de violence physique et morale, de discrimination, d'intolérance et de soumission.
Ceux qui ont compris nous disent qu'un autre monde est possible. Ils affirment que les
peuples doivent réagir, inventer de nouvelles formes de gouvernance politique et reprendre le
pouvoir confisqué. Ils proposent des moyens de mise en oeuvre de programmes basés sur
un commerce équitable, une économie saine et solidaire, un transfert des technologies, un
partage des richesses et assurent que tout ceci profiterait à l'ensemble de l'humanité, qui
pourrait s'enrichir et s'épanouir durablement. Alors pourquoi cacher, discréditer, enfermer
tous ces scientifiques, ces économistes, ces humanistes, ces philosophes, ces hommes
politiques en les traitant publiquement d'utopistes ou de terroristes ?
Nous ne comprenons plus !
Pour nous aider à comprendre, certains nous disent : lisez ces deux livres, avant qu'ils ne
soient brûlés : 1984 de George Orwell et Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley !
Mais peut-être que nous ne voulons pas comprendre !
Par contre, la seule chose que nous comprenons, c'est que l'on nous a menti. Nous savons
maintenant que nos gouvernants nous ont menti en nous faisant croire :
-que le meilleur moyen pour enrayer la pauvreté et vivre durablement dans un monde libre et
en paix était l'économie de marché, mondialisée et libérale,
-que l'économie libérale assurait la liberté des individus, la démocratie et respectait les droits
de l'Homme,
-que les peuples d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie vivaient dans le besoin parce qu'ils ne
s'étaient pas soumis aux lois de l'économie occidentale.
Nous savons maintenant que nos gouvernants nous ont caché :
-que toutes les conditions avaient été réunies pour soumettre, dans un premier temps par la
colonisation, puis par d'autres formes de dépendance, ces mêmes peuples, c'est-à-dire les
trois-quarts de la planète,
-que les politiques des gouvernements des pays du Nord ne servent que l'intérêt de quelques
grandes familles, toujours plus riches, et non l'intérêt général,
-que, depuis Bretton Woods et surtout les années 80, les hommes politiques sont soumis aux
décideurs économiques, qui influencent les lois,
86
-que, de manière générale, le but de la mondialisation, de plus en plus concentrationnaire, est
le contrôle de la totalité des êtres humains par une oligarchie financière.
Nous, citoyens du monde, affirmons haut et fort que nous ne voulons pas de ce monde rempli
de haine, de violence physique et morale, de discrimination, d'intolérance et de soumission.
Messieurs les décideurs économiques, Messieurs les décideurs politiques, vous êtes
quelques centaines, nous sommes des milliards ! Bientôt vous ne pourrez plus continuer à
ignorer, étouffer, broyer un nombre toujours croissant d'individus qui appellent au secours et
qui, un jour, sauront et réagiront. Ce jour-là, vos privilèges, qui auront sali votre âme et qui
resteront dans l'Histoire, deviendront une honte insupportable. Pour vous ce sera la fin, mais
vous pourrez toujours être fier d'avoir réussi une chose : détruire ce qui est, et empêcher ce
qui aurait pu être. Alors, vos petits-enfants seront, à leur tour, des victimes, victimes de vos
folies. Messieurs les décideurs politiques, Messieurs les décideurs économiques, vos
politiques biocides irresponsables détruisent les écosystèmes et les relations humaines, elles
ne respectent pas la Vie, elles vont jusqu'à mettre en péril la survie de notre espèce. Chaque
vie est précieuse, la mienne et celle de mes enfants, la vôtre et celle de vos enfants. Prenez
vos responsabilités d'élus, remettez en cause vos choix, changez la donne ! Rien n'est
impossible à l'Homme. Soyez les premiers véritables démocrates modernes sur qui les
puissants de demain prendront exemple ! Soyez courageux, soyez grands, levez-vous et
faites l'Histoire ! Pour vous, pour nous, pour vos enfants, pour l'humanité et pour les
générations futures.
ZOA- www.notremonde.org, 2005 Document envoyé aux médias, aux
associations humanitaires, aux députés français et à la Présidence de la
République française.
A. Questions sur l'ensemble du texte
5. D'après l'auteur, il existe encore des pays où les individus sont libres : (cochez la bonne
case)
vrai faux on ne sait pas
…………………………………………………………………………………………………………..
7. Selon l'auteur, on ne connaît pas encore de vraie démocratie : (cochez la bonne case)
vrai faux on ne sait pas
Justification : …………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………….
87
8. Quelle est l'intention de l'auteur en présentant une telle énumération de désastres ?
…………………………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………………………………...
……………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………...
dissimulations :
………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………..
11. Á qui sont adressés tous les reproches ? Justifiez votre réponse.
……………………………………………………………………………………………………………
12. Au nom de quoi l'auteur s'est-il permis d'écrire une telle missive ?
………………………………………………………………………………………………………….....
……………………………………………………………………………………………………………
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Plus de méthode
Réfuter
Pour défendre ses idées, on s'oppose à celles de son adversaire en présentant une série
d'arguments.
En réfutant les idées adverses, on persuade le lecteur du bien fondé de ses propres idées.
88
Exercices
« Je vous dis qu'il faut regarder tous les hommes comme nos frères. Quoi ? Mon frère le turc
? Mon frère le Chinois ? Oui, sans doute ; ne sommes-nous pas tous enfants du même père
et créatures du même Dieu ! »
Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763
1. Je vous dis qu'il faut partager nos
richesses…………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………….
2. Je vous dis qu'il faut faire participer les femmes à la politique
……………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………..
B. 1. Lisez le texte ci-dessous. Remarquez comment Victor Hugo s'oppose à la peine de mort
et comment il réfute les arguments de ceux qui sont pour.
Ceux qui jugent et qui condamnent disent que la peine de mort est nécessaire. D'abord parce
qu'il importe de retrancher de la communauté un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui
nuire encore. S'il ne s'agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. Á quoi bon la mort ?
Vous objectez qu'on peut s'échapper d'une prison ? Faites mieux votre ronde. Si vous ne
croyez pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des ménageries ?
Pas de bourreau où le geôlier¹ suffit.
Mais, reprend-on, il faut que la société se venge, que la société punisse. Ni l'un, ni l'autre. Se
venger est de l'individu, punir est de dieu.
La société est entre deux. Le châtiment est au-dessus d'elle, la vengeance au-dessous. Rien
de si grand et de si petit ne lui sied. Elle ne doit pas "punir pour se venger" ; elle doit corriger
pour améliorer.
Transformez de cette façon la formule des criminalistes, nous la comprenons et nous y
adhérons.
Reste la troisième et dernière raison, la théorie de l'exemple. Il faut faire des exemples ! Il
faut épouvanter par le spectacle du sort réservé aux criminels qui seraient tentés de les imiter
!
Eh bien, nous nions d'abord qu'il y ait exemple. Nous nions que le spectacle des supplices
produise l'effet qu'on en attend. L'édifier, le peuple, il le démoralise et ruine en lui toute
sensibilité, partant toute vertu. Les preuves abondent. Au moment où nous écrivons, il n'a
que dix jours de date. Il est du 5 mars, dernier jour du carnaval. Á Saint-Pol, immédiatement
après l'exécution d'un incendiaire nommé Louis Camus, une troupe de personnes masquées
est venue danser autour de l'échafaud² encore fumant.
Faites donc des exemples ! Le mardi gras vous rit au nez.
Victor Hugo, Le dernier Jour d'un Condamné, 1829
1. le geôlier : personne qui garde les prisonniers
2. l'échafaud : la guillotine
Ceux qui gouvernent et les militaires disent que la guerre est nécessaire. D'abord,
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
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Production écrite
Texte 1
Défis pour la planète
L’année 2005 est cruciale s’agissant des Objectifs du millénaire pour le développement
(OMD).
En effet, les dirigeants du monde se sont engagés à les atteindre en 2015 pour réduire de
moitié la pauvreté globale, en tout cas, au tiers du parcours, le bilan est mince et appelle
des efforts supplémentaires. Le 23 septembre 2000, la quasi-totalité des chefs d’État et de
gouvernement de la planète, réunis aux Nations unies, adoptaient la Déclaration du
millénaire. Suite à celle-ci et à de grandes conférences, les huit objectifs pour le
développement ont été définis, en vue de diminuer de moitié la pauvreté et la faim dans le
monde et d’améliorer l’éducation et la santé, avec des résultats attendus en 2015. Cinq
ans après la Déclaration du millénaire, la situation apparaît pour le moins contrastée.
Dans un rapport, les Nations unies notent que « des progrès sans précédent ont été
réalisés dans la lutte contre la pauvreté, notamment en Asie, mais des retards, notamment
en Afrique subsaharienne ». Si progrès il y a, ils sont désespérément lents. Un milliard de
personnes vivent dans une misère absolue. Le taux de personnes sous-alimentées a
baissé, mais leur nombre reste élevé - 800 millions. La faim a progressé dans certaines
régions, surtout en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud, chez les paysans sans terre et
les 37 millions de réfugiés des conflits et catastrophes. Le taux d’inscriptions à l’école
primaire progresse. Il est passé de 80 à 83 %. Les filles sont majoritaires parmi les 115
millions d’enfants non scolarisés, alors même que le rapport de l’ONU souligne
l’importance de leur éducation comme la condition préalable de l’égalité entre les sexes
« sans laquelle on ne pourra vaincre ni la faim, ni la pauvreté, ni la maladie ».Aucune
avancée n'a été réalisée, en tout cas, en matière de santé maternelle, avec 500 000
femmes qui meurent chaque année pendant leur grossesse ou lors de l'accouchement. En
politique, les femmes représentent 16 % des parlementaires de la planète. Le sida efface
des décennies de développement dans les pays les plus touchés. Affectant 39 millions de
personnes, il est devenu en fait la quatrième cause de décès prématuré dans le monde et
se propage à un rythme alarmant. Pourtant, les exemples de la Thaïlande et de l’Ouganda
montrent que les efforts entrepris ont réussi à faire reculer le taux de contaminations. En
matière d’environnement, l’accès à l’eau potable a augmenté de 10 %, mais plus d’un
milliard de personnes en sont toujours exclues. En 2010, au rythme actuel de la
contamination, on prévoit que 18 millions d’enfants seront orphelins.
La seule solution efficace et durable, selon les dirigeants des pays en développement et
les organisations de solidarité internationale (OSI), réside, en effet, dans un réel
changement des règles du commerce. Selon un rapport de l’Organisation des Nations
unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publié en février 2005, si les prix des dix
produits agricoles de base (café, sucre, cacao, coton, bananes...) exportés par ces pays
avaient augmenté en suivant l’inflation depuis 1980, ces derniers auraient gagné plus de
110 milliards de dollars supplémentaires en 2002, soit le double du montant de l’aide qu’ils
ont reçue. De quoi sortir du sous-développement des sociétés entières.
L’aide au développement n’en reste pas moins, notamment aux yeux de la France, une
condition préalable nécessaire pour donner aux pays les plus pauvres les moyens de
s’insérer dans la mondialisation.
Texte 2
90
L’analyse d’un acteur et témoin privilégié de l’action des Nations unies.
e
En tout cas, le sommet du 60 anniversaire de l’Organisation des Nations unies (ONU), à
New York, ne doit pas faire illusion. Les chefs d’État aiment se rencontrer et parler
réformes. Mais cette succession de manifestations ne cache-t-elle pas en fait quelque
sentiment de culpabilité, comme si l’on célébrait cette institution d’autant mieux qu’on la
délaisserait ? Au fait, l’ONU est-elle toujours utile ? Banalité, copieusement délayée dans
les rapports soumis au secrétaire général des Nations unies, que cette description des
mutations du monde : la globalisation des communications, des économies est aussi celle
des atteintes au développement, à la santé, à l’environnement, à la sécurité. La vraie
question est de toute façon, de savoir si l’ONU a su s’adapter et relever ces défis.
Malgré des échecs et des lenteurs, la réponse est affirmative. Les Nations unies prennent
en compte la double mutation des défis, qui changent de nature. Ils affectent tous les
aspects de la vie en société. Ils n’opposent plus les seuls États ; ils concernent chaque
individu, indifféremment des barrières dressées par les gouvernements. Le cas d’école
qu’envisageait la Charte était celui de la guerre frontale : un pays en envahit un autre, la
Corée du Nord contre la Corée du Sud, l’Irak contre le Koweït. Mais, en soixante ans, les
dangers ont pris mille autres formes. Plus nouvelles, en revanche, sont les menaces que
font peser les déséquilibres économiques entre le Nord et le Sud, le terrorisme, les
épidémies, les atteintes à l’environnement. La pauvreté détruit les rapports humains dans
les zones déshéritées d’Afrique ou d’Asie centrale, le sida mène des pays au chaos, le
mépris de l’environnement ruine d’anciennes républiques soviétiques. Les Nations unies
sont conscientes de ce que la paix du monde dépend aussi du respect de ses équilibres.
Les Nations unies pratiquent depuis toujours, en amont des conflits, la diplomatie
préventive. En bien ou en mal, l’opinion retient surtout, en matière de règlement des
conflits, les opérations de maintien de la paix. Dans la réalité d’aujourd’hui, combien de
cessez-le-feu, combien de zones incandescentes, qui n’explosent pas parce qu’une
poignée d’hommes en bleu préserve une trêve fragile, mais qui dure et vaut mieux que la
guerre !
Les conflits actuels sont pourtant en majorité d’anciennes luttes qui ressurgissent. Il ne
suffit pas d’avoir rétabli la paix. Encore faut-il la consolider, désarmer mais aussi
développer. L’autorité principale - celle qu’incarne le Conseil de sécurité - doit-elle être
modifiée ? Le problème, en fait, n’est pas celui de la « légitimité » du Conseil tel qu’il est.
La question est celle de l’ambition, très compréhensible, de plusieurs pays de rejoindre les
rangs de celui-ci. Le débat sur la réforme n’est rien d’autre que l’illustration du prix attaché
au rôle des Nations unies. Sur ce chapitre essentiel, le sommet consacre, du moins, la
victoire de la sagesse. Si puissant et si bien inspiré soit-il, un État ne peut gendarmer le
monde. Les Nations unies, c’est l’écoute permanente, le respect de l’avis d’autrui. L’esprit
de la Charte, qui oblige à cette constante concertation, vit toujours. L’ONU reste utile.
Alain Dejammet ancien ambassadeur de France,auprès de l’ONU, Label France, 59, 2005
Synthèse
Présentation des documents
2. L'auteur du second texte n'est pas un journaliste, d'après vous, est-ce que sa fonction
professionnelle peut influencer l’impact de son écrit ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
91
4. Dans quel texte retrouve-t-on : (mettre une croix dans la case correspondante)
texte 1 texte 2
le plus de dates
le plus d'interrogations
le plus de chiffres
le plus d'affirmations
le plus de critiques
Étude du texte 1
8. Cochez, en fonction de leur sens dans le texte, les termes qui conviennent aux points
suivants :
- les ressources des populations : en hausse en baisse au même niveau
- la famine : en recul en progression au même point
- le taux de scolarité : en régression en progression au même stade
- la santé maternelle : stagne progresse régresse
- le sida : stabilité des décès multiplication des décès hausse des décès
- le taux d'accès à l'eau potable : a doublé a chuté reste stable
9. Quelles sont les solutions qui peuvent aider à "sortir du sous-développement des
sociétés entières" ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Étude du texte 2
11. Quelles sont les intentions d'Alain Dejammet ? (cochez la bonne case)
mettre en doute les actions de l'ONU
déplorer le manque d'efficacité de l'ONU
s'interroger sur le bien-fondé de l'ONU
justifier l'ONU
13. L'auteur démontre-t- il que les Nations Unies ont évolué ? Si oui, comment ?
…………………………………………………………………………………………………
92
14. Si les interventions de l'ONU sont difficiles, c'est parce que les problèmes se sont
diversifiés et multipliés : vrai faux on ne sait pas
15. Relevez des menaces dont il est sujet dans le second texte et que vous aviez déjà
rencontrées dans le premier texte.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
16. La diplomatie préventive est-elle une solution préconisée dans les 2 textes ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Synthèse
Introduction : On constate que les problèmes actuels au niveau planétaire sont nombreux
et graves. Faut-il remettre en question les organisations internationales ?
Conclusion : Si les bilans sont insuffisants, il faut néanmoins poursuivre les actions
93
Plus d'expressions
Les traces de l'argumentation
Essai argumenté
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……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
94
Plus de grammaire
Le conditionnel
Le conditionnel est le mode de l'irréel, il envisage des actions qui n'ont pas lieu dans la
réalité.
Il y aurait eu un problème, tout le monde l'aurait su !
Il est employé par prudence dans une opinion qui n'est pas encore démontrée, pour
proposer un avis avec circonspection.
Je voudrais pouvoir combattre cette erreur.
Plus de vocabulaire
Les moyens lexicaux de la persuasion
Le texte contient des raisons convaincantes qui soutiennent l'opinion défendue et/ou qui
contestent l'opinion adverse.
95
Exercices
B. Dans le message ci-dessous, soulignez les mots ou expressions qui marquent les
convictions de Laure.
« Tous mes copains me traitent de "grosse capitaliste" parce que je sors de prépa HEC¹ et
que je rentre dans une école de commerce. Parfois ça me fait rire et parfois ça m’agace, car
je ne veux pas être un grand patron. Mon rêve, c’est de faire de la diplomatie et de travailler à
l’ONU. Pour moi, ce serait un bon compromis entre donner sa vie pour les autres et protéger
la sienne pour notamment construire une famille. Je sais que l’ONU souffre de
dysfonctionnements importants, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut se contenter de
critiquer tout en restant passif. Ça vaut le coup d’essayer d’y travailler pour changer les
choses. J’ai eu la chance de beaucoup voyager. Et c’est au Cambodge que j’ai pris
conscience des inégalités entre les hommes et les pays. Et même si je ne m’identifie pas à
un parti politique, je suis plutôt à gauche. Mais je suis curieuse de comprendre tous les
systèmes. À HEC, grâce à une matière passionnante d’histoire et géographie économique,
j’ai mieux compris ce que signifiait le capitalisme, le communisme. Je suis devenue plus
attentive à l’actualité politique. Bien sûr, le commerce régit le monde. Mais il faut en
comprendre les mécanismes pour faire avancer les choses, pour inventer un nouveau
monde. J’ai croisé des jeunes à HEC pour qui la seule motivation est de faire du fric. Mais il y
en a d’autres comme moi qui se demandent quoi faire pour aider le SDF dans leur rue. Ça
me travaille beaucoup. »
Laure, vingt ans, étudiante en première année en école de commerce, Lille
1. HEC : Haute Ecole de Commerce
2. SDF : Sans Domicile Fixe
96
Production orale
Document 1
Le sous-développement
Il est indéniable que la misère est un scandale que les peuples du tiers monde mettent sous
les yeux des touristes nantis. Elle est aussi un danger pour l'équilibre de la planète que les
hommes politiques des grandes ou des petites puissances devraient prendre en
considération. Or elle n'est jusqu'ici, le plus souvent, qu'un thème de discours professé par
des riches honteux, exploité par les dirigeants eux-mêmes des pays pauvres. La réalité éclate
pourtant à tous les coins de rue des nations prolétaires et les chiffres qui résument la tragique
condition de la majorité des êtres humains sont tellement énormes qu'ils en perdent même
toute leur signification. Quelques huit cents millions d'habitants du globe vivent en état de
"pauvreté absolue" et cinq cents millions souffrent de sous-alimentation chronique. Cinquante
millions meurent de faim chaque année. Plus de huit cents millions sont analphabètes.
Quatre cents millions d'enfants sont atteints de maladies graves.
Face à une telle énumération, il ne s'agit plus d'afficher de bons sentiments, mais ou bien de
s'engager sur le terrain, ou bien de définir des solutions de justice. Il est insupportable et
explosif que les trois quarts de la population mondiale ne représentent que moins d'un
cinquième du poids économique général. Il est absurde que les armements représentent un
milliard de dollars par jour, alors que l'aide publique au développement, même si ses
mécanismes de fonctionnement peuvent être contestés, est vingt fois inférieure. Les pays
déshérités portent aussi leur part de responsabilité, qui consacrent environ 10% de leur
produit national brut aux dépenses militaires et dont les élites détournent parfois quelques
secours de l'Occident et profitent des avantages de la société de consommation.
Faudra-t-il encore longtemps que des millions meurent pour que des milliers vivent ?
Document 2
Les Objectifs du millénaire pour le développement
97
Épreuve en deux parties
Conseils :
Pour ne pas tomber dans la banalité d'arguments connus, veillez à être original. Proposez
des pistes de réflexions intéressantes. Évitez de tenir un discours trop pessimiste. Vous
pouvez porter plus d'intérêt à un point de réflexion, comme ceux donnés dans Plus
d'arguments et orienter la discussion sur celui-ci.
Plus d'arguments
Pour changer le monde
• la misère est un scandale
• un danger pour l'équilibre de la planète
• Cinquante millions meurent de faim chaque année
• Quatre cents millions d'enfants sont atteints de maladies graves.
• les armements représentent un milliard de dollars par jour
• Éliminer l’extrême pauvreté et la faim
• Assurer l’éducation primaire pour tous
• Promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomie des femmes
• Réduire la mortalité des enfants
• Améliorer la santé maternelle
• Lutter contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies
• Assurer la durabilité environnementale
• Développer un partenariat global pour le développement
98
https://vk.com/french_italian_spanish
3 tests d’évaluation
PRÉPARATION DALF C1
COMPRÉHENSION ÉCRITE
PRODUCTION ÉCRITE
PRODUCTION ORALE
99
Test 1 DALF C1
COMPRÉHENSION DES ÉCRITS 25 points
Répondez aux questions en cochant la bonne réponse ou en écrivant l'information demandée (dans ce cas,
formulez votre réponse avec vos propres mots ; ne reprenez pas de phrases entières du document, sauf si cela vous
est précisé dans la consigne). Attention : les questions de la rubrique A portent sur la totalité du texte, les questions
des rubriques B, C uniquement sur la partie du texte indiquée.
2. Le Couperet est l'histoire d'un homme au chômage qui, pour retrouver du travail,
décide d'assassiner ses concurrents potentiels sur le marché. Qu'est-ce qui vous a
intéressé dans le roman?
Son potentiel cinématographique et populaire. On ne peut pas dissocier l'un de l'autre. J'ai un
grand respect pour le cinéma d'avant-garde, mais je serais incapable d'en faire. Le film est
aussi un spectacle. Mais, puisque je tenais absolument à tourner en France, il était
impossible pour Jean-Claude Grumberg, le scénariste et moi d'adapter littéralement le roman.
Il était trop violent, et je voulais casser la linéarité pour ne pas rendre le personnage
sympathique d'emblée. Je tenais à ce que, au début, il soit négatif : le premier assassinat est
horrible. Je voulais aussi que la famille soit plus présente. Quand il tue les gens, Bruno, mon
personnage, n'est pas haineux, il est pragmatique. Il est en guerre pour sauver ses proches.
Il devient prédateur. Mais, dans cette société, il y a toujours un prédateur qui a plus faim que
vous. J'ai également beaucoup aimé l'aspect «conte amoral» du roman. Bruno est un
monstre, mais mon boulot est de le rendre sympathique. Que le spectateur s'identifie à lui et
se demande, à un moment donné, ce qu'il peut avoir de commun avec lui. La morale de
l'histoire, c'est la réponse que chacun va lui apporter.
100
soyons les mieux placés pour dire ce qu'il faut faire. Aux politiques de s'en occuper. Á
chacun son boulot ! J'ai rencontré le maire d'une ville du Nord qui me disait, à la fin de la
projection du Couperet: «Aujourd'hui, on ne peut plus rien changer.» Entendre cela est
terrible. D'autant que cet homme, qui appartient à la majorité actuelle, avait l'air vraiment
sincère et bouleversé. Je suis inquiet, mais il existe toujours, chez moi, un fond d'utopie. Je
crois que l'homme, ontologiquement, n'accepte pas l'uniformisation, qu'elle soit dictée par
les religions ou par les systèmes politiques. La révolte est toujours possible. Il faut replacer
l'être humain au centre du monde. Mais surtout continuer à lui donner la capacité de
s'exprimer et le convaincre que l'individualisme ne mène à rien.
4. Vous n'en avez pas eu assez de cette image de Costa-Gavras cinéaste militant?
Non, car j'ai toujours traité de sujets qui me passionnaient. Et, apparemment, ils plaisaient
aussi au public. Il n'y avait donc pas de raisons d'arrêter. La seule chose que je redoutais,
c'était de réaliser des films alimentaires. Cela ne m'est jamais arrivé.
8. N'avez-vous pas l'impression que l'esprit collectif de votre époque s'est transformé
aujourd'hui en somme d'individualités?
Oui, sûrement. Ces jeunes me demandent de mesurer les résultats de ce que j'ai pu faire, qui
sont parfois assez maigres, et à la fois ils se rendent compte qu'il faut quand même y aller.
Même si je suis prudent en disant cela, je sens un espoir chez eux.
101
11. Quand on regarde votre filmographie, il y a quelques films, comme Conseil de
famille ou Clair de femme, par exemple, qui se situent moins sur une ligne politique.
Était-ce une façon de vous aérer l'esprit?
Beaucoup se demandent effectivement pourquoi j'ai réalisé Clair de femme, une histoire
d'amour. Et pourquoi pas ? J'ai été bouleversé par le roman de Romain Gary. Á l'époque,
j'étais dans la quarantaine, et les relations avec les femmes et avec la mort me préoccupaient
beaucoup. C'est le sujet qui compte. Á un moment donné, mes propres préoccupations se
cristallisent autour d'une histoire. Quant à Conseil de famille, il y a eu un problème de
scénario. Le propos était de dire que l'important n'est pas la quantité des biens acquis, mais
la qualité de la vie. Le ton était plus léger que d'habitude, c'est vrai, mais j'ai complètement
raté le script. La même chose est arrivée pour La Petite Apocalypse. C'était un film ambitieux
dans lequel Jean-Claude Grumberg et moi voulions traiter de notre génération sous le thème:
sommes-nous nostalgiques et qui sommes-nous devenus? Nous n'avons pas été au fond des
choses. Échec. De toute manière, le public n'a jamais tort.
13. Et maintenant?
Une comédie musicale.
14. Ah bon?
C'est le rêve de tous les metteurs en scène, non? Peut-être parce qu'on a tous été fascinés
par Fred Astaire et Gene Kelly. Il y a trois ans, on m'a proposé Chicago. Je ne me sentais
pas à l'aise avec le sujet, que je trouvais un peu futile. Mais le résultat est bon. C'est beau,
une comédie musicale... Penser qu'un jour je pourrais en réaliser une relève pour moi de
l'utopie. Encore une.
2. Dans le cadre ci-dessous, donnez le titre et le genre du film dont il est question. 3 points
102
B. Première question du journaliste
4. Quel est le thème de son nouveau film ? Qu'est-ce qui caractérise ce film Le couperet par
rapport à un de ses anciens films : « Z »? 1,5 point
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5. Le fait que Costa Gavras soit un immigré a-t-il joué un rôle dans sa vie, dans sa carrière ?
1 point
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7. Pour quelles raisons le personnage principal, Bruno, se met-il à tuer ? 1,5 point
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8. Avec l'histoire d'un homme au chômage, qui tue pour retrouver du travail, le cinéaste veut
montrer : (cochez la case correspondante) 3 points
vrai faux on ne sait pas
la violence de l'acte criminel
une solution extrême pour retrouver un emploi
le criminel comme un monstre
un personnage soutenu par sa famille
un personnage dont les actes ne se justifient pas
une suite de crimes impunis
10. Quel est, pour Costa Gavras, l'objectif de son travail ? 1,5 point
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11. Expliquez la différence qu'il existe entre le cinéma militant et les films alimentaires.
1,5 point
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103
G. Neuvième question du journaliste
13. Quels sont les conseils que le cinéaste donne à tout individu ? 2,5 points
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14. Pourquoi le projet d'une comédie musicale est-il surprenant ? 2,5 points
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Vous ferez une synthèse des documents proposés, en 220 mots environ.
Pour cela, vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu'ils contiennent, vous les
regrouperez et les classerez en fonction du thème commun à tous ces documents et vous les
présenterez avec vos propres mots, sous forme d'un nouveau texte suivi et cohérent. Vous
pourrez donner un titre à votre synthèse.
Attention :
• Vous devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre et en évitant
si possible de mettre deux résumés bout à bout
• Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles qui se trouvent
dans le document, ni faire de commentaires personnels
• Vous pouvez bien entendu réutiliser les "mots clés" des documents, mais non des
phrases ou des passages entiers
Document 1
104
auront plus de possibilités de profiter de leur temps libre. Donc, il faut que la réduction du
temps de travail soit accompagnée d’une politique du temps libre, politique qui n’existe pas
en France aujourd’hui. Les pouvoirs publics doivent se poser la question de la qualité du
temps libre donné au gens. Il existe une tendance lourde à la réduction du temps de travail
même si elle est vécue différemment dans chaque pays. Lorsque l’on parle de temps
partiel par exemple, il ne faut pas oublier que l’activité des femmes est au centre de la «
distribution du travail », elle peut même être sa variable principale. Ainsi, de nombreuses
femmes travaillent à temps partiel sans l’avoir choisi, notamment en France, où la culture
égalitariste a donné naissance au modèle « madame et monsieur à temps plein ». C’est
totalement différent aux Pays-Bas, où le temps de travail non complet est volontaire et
partagé à la fois par les hommes et les femmes. Il s’y développe un modèle de travail à la
carte, issu d’une culture du travail que l’on retrouve notamment dans les pays
scandinaves, particulièrement au Danemark. Ce sont des pays où il existe une vraie
politique du temps libre, où les crèches sont nombreuses et où les hommes qui partent en
congé de paternité sont valorisés. L’acquis déterminant, c’est que nous sommes sortis du
temps industriel et que le temps de travail compté à l’heure n’a plus de sens pour
énormément de travailleurs aujourd’hui, notamment parce que le travail est de plus en plus
intellectualisé. D’ailleurs, on peut se souvenir qu’entre les deux guerres mondiales,
certains métiers de la fonction publique étaient organisés en mission et non pas en heures
travaillées. Le facteur était tenu d'effectuer sa tournée quel que soit le temps que cela lui
prenait. Néanmoins, cette nouvelle façon d’envisager le travail, moins axée sur le temps de
travail, n’est pas valable pour tous. En deçà d’un certain salaire (le clivage se situant
autour de 1 200 euros), ce n’est pas le pouvoir sur le temps libre qui prime, mais bien le
pouvoir sur son temps de travail et le maintien du pouvoir d’achat. Il y a donc un énorme
chantier à entreprendre pour que les travailleurs, notamment dans l’industrie, puissent
exercer un pouvoir sur l’organisation de leur temps de travail.
Viard, La société des 35 heures, 2002, éditions de l’Aube.
Document 2
105
Synthèse : nombre de mots : ……..
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106
Exercice 2 : Essai argumenté 12 points
Vous écrivez à une association de protection des consommateurs pour donner votre avis sur la
difficulté qu'on les gens aujourd'hui à gérer leur temps libre parce que tout est devenu
commercial. Vous critiquez l'industrie des loisirs. Vous vous opposez aux médias qui dominent
les loisirs et vous proposez d'autres formes de distractions, plus intelligentes, moins
coûteuses… (250 mots environ)
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107
PRODUCTION ORALE 25 points
1. Exposé
Á partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le
présenterez au jury.
Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et
une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).
Attention :
Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.
Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des
informations et des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires,
des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable
réflexion personnelle.
En aucun cas vous ne devez pas vous limiter à un simple compte rendu des documents.
2. Entretien
Le jury vous posera ensuite quelques questions et s'entretiendra avec vous à propos du contenu
de votre exposé.
Document 1
Nous allons vivre une époque de progrès technologique passionnante. Mais quelles en seront
les retombées sur la société ?
Á l’aube du XXIème siècle, il semble qu’une nouvelle moisson d’avancées techniques soit à
portée de main. Des progrès rapides sont attendus dans les domaines des technologies de
l’information, des matériaux, du génie génétique, de la protection de l’environnement et de
l’énergie, pour n’en citer que quelques-uns. De nouvelles combinaisons ou interactions entre
les différentes technologies auront également une importance capitale. Á plus long terme,
l’homme prendra l’habitude d’évoluer dans un environnement dont tous les éléments sont
raccordés à des réseaux. Il sera entouré de meubles, d’appareils ménagers et d’équipements
bureautiques intelligents. Il habitera et travaillera dans des immeubles intelligents. Il se
déplacera sur des routes intelligentes, dans des voitures intelligentes pilotées par capteurs.
L’imagerie constitue une autre application extrêmement prometteuse ; ses usages iront des
codes-barres hautement sophistiqués au marketing vidéo en passant par la réalité virtuelle.
Les produits techniques complexes comme les automobiles, les gratte-ciel ou les avions
seront conçus, planifiés, construits, testés et évalués dans le cyberespace avant de prendre
forme dans la réalité. D’ici à une dizaine d’années, les technologies de l’information auront
selon toute probabilité envahi toutes les facettes de l’activité humaine et des loisirs.
Néanmoins, rien dans les avancées technologiques ne permet de préjuger de la manière dont
elles seront employées ni de l’ampleur de cette utilisation. Si l’on souhaite concrétiser les
promesses des technologies du XXIème siècle, et notamment de celles de l’information, les
citoyens, les entreprises et les pouvoirs publics doivent adopter une culture de créativité,
d’expérimentation et d’ouverture au changement. Les pouvoirs publics aux niveaux national
et international doivent garantir que les bénéfices des nouvelles technologies profitent à la
société dans son ensemble. Dans la mesure du possible, ils doivent aussi veiller à maîtriser
les risques potentiels et les effets secondaires indésirables des nouvelles technologies sans
pour autant entraver le dynamisme technologique et culturel, économique et social.
Programme de l'OCDE sur l'avenir, Wolfgang Michalski, OCDE Observateur, octobre 1999
108
Document 2
8 Français sur 10 sont d’accord avec l’idée que la société accorde de plus en plus de place
aux loisirs et aux divertissements. Les loisirs issus des nouvelles technologies occupent déjà
une place de choix. Ainsi, 43% des Français déclarent utiliser Internet, 40% regarder des
films sur DVD et 35% effectuer des activités de loisirs sur un ordinateur (par exemple,
scanner des photos, faire des montages vidéo, télécharger de la musique). Cette place
grandissante des nouvelles technologies dans les loisirs devrait sans conteste se développer
à l’avenir si on en juge les écarts entre générations. Ces écarts se retrouvent au niveau de la
notoriété des dernières innovations techniques. Ainsi par exemple, si 98% des 15-25 ans
savent ce qu’est une Webcam, c’est le cas de seulement 66% de la génération de leurs
parents, les 50-64 ans. Les Français eux-mêmes reconnaissent unanimement l’influence
grandissante des nouvelles technologies sur leurs loisirs quotidiens. Au palmarès des
dernières innovations qui ont marqué leurs loisirs arrivent en tête l’ordinateur, suivi du
téléphone mobile et d’Internet, puis des consoles de jeu, du DVD et de la télévision
numérique. Même s’ils ne les utilisent pas tous encore, on notera l’intérêt des Français pour
certaines activités permises par les dernières innovations technologiques qui mettent à profit
leur propre créativité, le fait de monter ses propres vidéos, de créer ses propres albums
photos, de dessiner ou d'imaginer l'intérieur de son logement sur son ordinateur, créer ses
propres compilations musicales. Derrière ces activités largement « familiales » arrive en
retrait la création de son propre site Internet, activité encore largement perçue comme très
technique par ceux qui se sentent peu à l’aise avec les nouvelles technologies. La quasi
totalité des Français déclare aujourd’hui téléphoner, regarder la télιvision ou écouter de la
musique. De manière moins généralisée mais toutefois très répandue, 50% vont au cinéma,
43% surfent sur Internet, 40% regardent des films sur DVD et 35% effectuent des activités de
loisirs sur un ordinateur. Enfin, certains loisirs restent minoritaires si l’on prend l’ensemble de
la population mais peuvent être considérés comme des loisirs de masse si l’on cible certaines
générations. C’est notamment le cas des jeux vidéo sur ordinateurs, pratiqués par 47% des
15-25 ans contre moins d’un Français sur quatre en moyenne. L'équipement dont rêvent les
Français pour leur prochain anniversaire ? Quatre cadeaux arrivent en tête du palmarès
général des Français : le Home cinéma, un caméscope numérique, un appareil photo
numérique, et enfin un ordinateur.
D'après une étude Ipsos, 2003
109
TEST 2 DALF C1
COMPRÉHENSION DES ÉCRITS 25 points
Répondez aux questions en cochant la bonne réponse ou en écrivant l'information demandée (dans ce cas,
formulez votre réponse avec vos propres mots ; ne reprenez pas de phrases entières du document, sauf si cela vous
est précisé dans la consigne). Attention : les questions de la rubrique A portent sur la totalité du texte, les questions
des rubriques B, C uniquement sur la partie du texte indiquée.
La culture
La culture, en apparence, ne sert à rien. Mais elle est faite précisément de la masse de ces
souvenirs oubliés : quand ils ont été longuement accumulés, leur présence constitue un
trésor particulièrement riche et varié et devient alors comme une seconde nature ; elle ajoute
une sorte de halo à toutes les impressions, à toutes les expériences, à toutes les
connaissances qui se présentent. On cite déjà la fameuse formule disant que la culture est ce
qui reste lorsque l'on a tout oublié. Cette formule pouvait paraître une boutade tant que l'on
n'avait pas touché du doigt cette présence de quelque chose qui survit à l'oubli et y survit en
quelque sorte de façon définitive. S'il est vrai que l'élève, au sortir d'études normales aura
perdu une fille avec Victor Hugo conquis un empire avec Alexandre ou Napoléon, traversé les
mers et leurs périls avec Ulysse ou avec Conrad, cela est encore plus vrai des expériences si
nombreuses de celui qui ne cesse de les accumuler par ses lectures, ses contacts et ses
connaissances au cours de l'année. Celui-là aura reçu au fond de lui-même tout un monde de
sensations, d'idées et de savoirs qui sont le fruit de siècles multiples et de civilisations
diverses. Tout cela sera en lui, aura déposé des couches successives de connaissances non
pas présentes à la conscience mais plus ou moins disponibles, plus ou moins précises, qui
rempliront à chaque instant ses perceptions et son existence.
J'ai cité le cas de la femme de ménage qui me demandait si Athènes était en France ; c'est le
cas de l'ignorance totale. Celui qui aura fait des études saura au moins qu'Athènes est la
capitale de la Grèce et qu'elle a joué un grand rôle à un certain moment de l'histoire de notre
civilisation : il saura peut-être aussi que la ville est près de la mer et il pourra à l'occasion
utiliser ses vagues notions pour organiser un voyage ou entretenir une conversation. Mais
l'homme cultivé verra plus ou moins consciemment une masse énorme d'images entourant le
nom et lui donnant sa vie et son relief, il pensera aux grands siècles de la culture athénienne
avec, autour, ces constellations de noms que sont Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane,
Thucydide et bien d'autres. Il verra comme une image de marbre symbolique peut-être, un
visage qui sera celui de Périclès et évoquera vaguement l'idée d'une démocratie triomphante.
Tout cela fera autour du seul nom d'Athènes comme un halo incertain mais brillant et
s'étendant très largement en toutes sortes de directions. Ses souvenirs seront présents et
absents ; ils donneront au nom seul d'Athènes son relief et son sens. Mais ce n'est pas vrai
du seul nom d'Athènes. Que l'on évoque devant lui les Aztèques ou la lointaine Chine ou bien
telle merveille du nouveau monde, l'effet sera le même : pour lui tous les mots auront ce halo,
évoqueront, de façon imprécise, des connaissances, des familiarités, des images. Qui plus
est, toutes ces connaissances en passant en lui, en revenant, en redisparaissant, auront
ouvert des chemins dans son esprit, l'orientant de façon immédiate vers certaines idées et
certaines impressions qui demeurent en lui.
Pour l'homme cultivé, autour de chaque sensation existe comme une constellation de
souvenirs, littéraires ou autres, qui la prolongent. Mais que l'on ne s'y trompe pas : ces
savoirs flottants n'ont rien à voir avec l'érudition ni avec la science. La science ne saurait se
contenter de connaissances imprécises. Elle ne se contente pas non plus de ces lueurs qui
accompagnent nos impressions. En fait, la science et la culture sont séparées.
Le savant, quant à lui, pourra très bien ne pas être un homme cultivé. Il pourra très bien s'être
enfermé dans les limites de sa spécialité. Cela arrive ; cela arrive que trop souvent, surtout
depuis que les études littéraires ont été très largement écartées de la formations scientifique.
Comme j'aimerais évoquer ce grand médecin qui avait révolutionné les techniques relatives
au rein et qui, en même temps, écrivait des pièces de théâtre et des contes pour enfants ! Il
faut préciser que des spécialistes d'un niveau moins éblouissant réussissent aussi très
souvent cette combinaison. La tradition le dit : il y a une quantité de médecins, d'avocats, de
juges qui sont des hommes d'une rare culture, possédant de belles bibliothèques, ayant
110
voyagé, lu et compris ce qu'ils voyaient autour d'eux. De même qu'il y a des hommes de
laboratoire dont la culture est immense.
Je suis moi-même assez spécialiste pour ne pas craindre d'offenser les spécialistes en
précisant ma pensée par une autre comparaison : celle des jeux télévisés. Rien, en effet, ne
peut être plus opposé à la culture que ces jeux. Dans les jeux télévisés, il faut donner à des
questions précises des réponses précises et rapides. Ces réponses peuvent ne correspondre
à aucune connaissance en profondeur, elles doivent venir comme une sorte d'automatisme
sans la moindre imprécision. Au contraire, la culture ne saurait pas répondre à ces questions
: elle vit de souvenirs souvent détenus inconscients, presque oubliés, mais qui sont
incorporés à l'être lui-même au point de faire un tout avec lui et de donner un sens aux
moindres expériences.
Après tout, ce n'est pas un hasard, si le mot "culture" a commencé déjà en latin, puis à
nouveau en français, par s'appliquer à l'art de faire pousser des plantes? Tous ces savoirs
accumulés, assimilés, remués, ainsi que tout l'enrichissement qu'ils apportent font penser, en
effet, à la façon dont on remue la terre, dont on la fertilise, dont on la traite de façon que
s'épanouissent les graines que l'on y aura semées. Et ensuite on continuera, on arrosera, on
libérera le sol de toutes les mauvaises herbes qui l'épuisent et prennent une nourriture qui,
autrement, serait précieuse. Il ne faut pas pousser trop loin la comparaison, mais j'aime
qu'elle rende compte et des soins qu'exige la culture intellectuelle et la vie qui en est le
résultat.
En tout cas l'idée de culture appliquée aux plantes s'oppose à l'idée de petits pots presque
sans terre où on aurait mis des plantes déjà fleuries et sans avenir, des petits pots tout prêts,
en quantité, un peu comme les réponses aux jeux télévisés. La culture suppose
l'enracinement, la profondeur et la perspective d'un épanouissement sans cesse en progrès.
Quand on dit la culture, on définit le but auquel tendent ces lectures, ces contacts qui se font
au cours d'une vie. Quant au contraire on dit les cultures, on définit un ensemble de
connaissances, de valeurs, d'institutions, d'usages qui règnent dans un pays ou un groupe de
pays , l'on admet alors que ces cultures sont diverses et l'on se trouve confronté au problème
de leur valeur relative.
Si l'on admet que la culture est ainsi faite d'une somme d'apprentissages de lectures, de
rencontres et d'expériences qui ont déposé en chacun de nous leurs traces, alors on
comprend qu'à l'intérieur d'un cadre donné il y ait nécessairement des éléments d'information
communs : un même apprentissage en classe, les mêmes lectures principales, la même vie
parmi des institutions et des usages auxquels on s'est habitué ; chacun précisera cette
expérience à sa manière, il choisira parmi les cadres offerts ; il les dépassera à l'occasion par
son information personnelle , mais le fond principal sera le même et l'existence d'un tel fond
chez tous créera une parenté. Ainsi se définira la culture de ce pays, par l'élément commun
existant entre presque tous les souvenirs oubliés des hommes de ce pays.
De même que le choix de nos lectures et de nos informations préside largement à la
définition de notre personnalité, de même l'appartenance à un groupe ayant les mêmes
traditions et les mêmes sources d'information définiront une culture commune à tous ceux qui
y participent de près ou de loin, de façon sommaire ou approfondie.
Appartenir à la même culture crée un lien profond, comme un lien de famille.
Après tout, avoir lu les mêmes livres, écouté les mêmes musiques, admiré les mêmes
qualités ou les mêmes personnes est un peu comme d'avoir fait un voyage ensemble dont on
revient avec les mêmes expériences et prêts à être amis.
Jacqueline de Romilly, Les trésors des savoirs oubliés, Editions de Fallois, 1998
111
2. Á l'aide du texte, donnez une définition de la "culture" et des "cultures" : 3 points
culture : …………………………………………………………………………
………………………………………………………………………….
cultures : ……………………………………………………………………….
……………………………………………………………………….
6. Doit-on considérer cette formule comme une boutade, une plaisanterie ? 2 points
Cochez la bonne réponse et dites pourquoi en 2 ou 3 lignes
oui non on ne sait pas
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8. D'après le texte, par quoi se différencie une personne cultivée ? 1,5 point
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9. Il y a "autour du seul nom d'Athènes comme un halo incertain" , un "halo" est : 1 point
une zone obscure
un lieu inconnu
un cercle lumineux
112
D. Troisième paragraphe
10. Expliquez, en vous appuyant sur le texte, la différence faite par 2,5 points
Jacqueline de Romilly entre l'homme cultivé et le savant.
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11. Qu'est-ce que l'auteur reproche aux jeux télévisés ? 1,5 point
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E. Dernier paragraphe
13. Quels sont les autres mots qu'utilise Jacqueline de Romilly 2 points
pour évoquer "une parenté" ?
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113
PRODUCTION ÉCRITE 25 points
Vous ferez une synthèse des documents proposés, en 220 mots environ.
Pour cela, vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu'ils contiennent, vous les regrouperez et les
classerez en fonction du thème commun à tous ces documents et vous les présenterez avec vos propres mots, sous
forme d'un nouveau texte suivi et cohérent. Vous pourrez donner un titre à votre synthèse.
Attention :
• Vous devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre et en évitant si possible de mettre
deux résumés bout à bout
• Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles qui se trouvent dans le document, ni
faire de commentaires personnels
• Vous pouvez bien entendu réutiliser les "mots clés" des documents, mais non des phrases ou des passages
entiers
Document 1
114
Document 2
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https://vk.com/french_italian_spanish
Synthèse : nombre de mots : ……..
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Exercice 2 : Essai argumenté 12 points
Vous participerez à un débat sur : "La société d'aujourd'hui", vous préparez votre intervention.
Vous êtes jeune, entre 16 et 25 ans, vous faites part de vos revendications. Vous aimeriez
que les adultes acceptent les changements de la société et qu'ils soient plus à l'écoute des
jeunes. Vous prenez position pour les jeunes et vous réfutez les arguments qu'avancent
généralement les plus âgés. Enfin, vous souhaitez que s'établisse un climat de confiance et
que finissent les conflits de générations.
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PRODUCTION ORALE 25 points
1. Exposé
Á partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le
présenterez au jury.
Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et
une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).
Attention :
Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.
Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des
informations et des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires,
des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable
réflexion personnelle.
En aucun cas vous ne devez pas vous limiter à un simple compte rendu des documents.
2. Entretien
Le jury vous posera ensuite quelques questions et s'entretiendra avec vous à propos du contenu
de votre exposé.
Document 1
Les aléas de la conquête de l’indépendance
118
Document 2
Parents, souvenez-vous !
Patrice Huerre, Nouvel Observateur, Hors série nº41, semaine du 15 juin 2000
119
Test 3 DALF C1
Répondez aux questions en cochant la bonne réponse ou en écrivant l'information demandée (dans ce cas,
formulez votre réponse avec vos propres mots ; ne reprenez pas de phrases entières du document, sauf si cela vous
est précisé dans la consigne).
Attention : les questions de la rubrique A portent sur la totalité du texte, les questions des rubriques B, C uniquement
sur la partie du texte indiquée.
On parle souvent du don des langues. Et il est vrai que certains paraissent en acquérir avec
plus de facilité que d'autres, bien qu'aucun spécialiste du cerveau n'ait jusqu'ici localisé une
zone, un type de circuit ou un mécanisme qui soit spécifiquement le vecteur de ce don. On
pourrait se demander si les polyglottes d'hier et d'aujourd'hui le sont au sens plein, et s'il ne
s'agirait pas plutôt d'esprits agiles, certes, mais dont la tâche est facilitée par l'un ou l'autre
des nombreux facteurs qui rendent leur talent moins étonnant, ou plus proche qu'il ne paraît
des mesures humaines ordinaires : parenté entre les langues qu'ils connaissent , rareté des
circonstances où ils les parlent, par rapport à celles où ils les lisent, les écrivent ou les
comprennent, ce qui est moins difficile , éducation de la mémoire par une pratique régulière,
laquelle a souvent pour effet de nouveaux apprentissages, le polyglotte étant celui qui peut
apprendre assez vite une langue qu'il ne connaît pas, autant que celui qui en connaît déjà
plusieurs.
En tout état de cause, aucun "don des langues" ne saurait dispenser d'une étude sérieuse, et
il n'est pas vrai que ceux qui n'auraient pas ce don soient contraints de fournir beaucoup plus
d'efforts sans être assurés d'un bon résultat.
Certes ceux dont la famille, grâce à des circonstances favorables, a un accès plus facile aux
choses de l'esprit peuvent en tirer un avantage, mais cela n'est pas une loi.
Les langues, en particulier les traits spécifiques de leur prononciation et les contraintes de
leur lexique, ne peuvent d'aucune manière se deviner. Et il n'est d'autre moyen, pour donner
ses meilleures chances à leur apprentissage, que de le faire commencer très tôt. Par ailleurs,
l'introduction précoce d'une langue facilite l'apprentissage ultérieur d'autres langues.
Pour assurer le succès d'une telle entreprise aussi souhaitable, il convient de réduire ce qu'on
pourrait appeler la mentalité unilingue. Celle-ci est souvent bien enracinée.
L'unilinguisme se trouve même posséder parfois, pour des raisons purement politiques liées
à l'isolationnisme et au nationalisme ombrageux des États, une considérable force de
résistance, ou d'inertie. Même les États qui prennent le parti de l'isolement ne laissent pas
close la porte des langues. Le Japon, au plus fort de sa politique de repli sur soi, n'empêcha
pas la population de s'intéresser aux langues étrangères, comme l'attestent, notamment, les
mots portugais empruntés en japonais dès la première moitié du XVII℮ siècle, ainsi que les
centaines de mots néerlandais conservés dans cette langue, où ils furent introduits du XVII℮
siècle au XIX℮. Les langues sont gourmandes, et les interventions officielles, bien que
souvent efficaces, sont impuissantes à brider leurs appétits. Reflet de cette gourmandise, la
curiosité des langues d'autrui qui habite les hommes, quels que soient les choix du pouvoir :
en Union soviétique, aux temps du paroxysme de méfiance à l'égard du monde extérieur non
communiste, l'enseignement des langues étrangères demeura remarquable par sa qualité.
Le bilinguisme est un phénomène tout à fait normal. Une autre raison, essentielle, tient à la
nature des langues. Par l'effet d'une erreur assez commune, on confond les notions de
langue et de langage. La faculté de langage étant le discriminant principal qui définit l'humain
par rapport aux autres espèces animales, il va de soi qu'elle est unique. Mais pourquoi cette
faculté de langage unique devrait-elle se manifester sous la forme d'une seule langue ? Dans
le cadre des États, des nations, des régions, des groupes sociaux, l'expérience la plus
élémentaire donne à voir une pluralité de langues. Il faut en déduire que rien dans la nature
du langage comme faculté n'exige qu'un homme ne manifeste cette faculté qu'à travers une
seule langue.
De plus, les langues, étant toutes des illustrations particulières d'une seule et même faculté,
ont nécessairement entre elles d'étroites ressemblances de structures. Une des
120
conséquences de ce fait est que dans les sociétés plurilingues, les enfants, exposés à
diverses langues qu'ils s'habituent à comparer plus ou moins inconsciemment, deviennent
plus facilement multilingues.
En Inde, l'anglais est langue officielle auxiliaire, le hindi langue de l'Union et il existe onze
langues constitutionnelles, et on y compte plus de cent autres langues. Ici comme en Afrique
subsaharienne, le nombre des multilingues et celui des langues qu'ils parlent ont tout lieu
d'impressionner fortement un français d'aujourd'hui.
Il se trouve que le phénomène qui a éveillé en France l'intérêt pour le multilinguisme est,
dans la continuité même de l'attachement au français, affaire éminemment politique, la
naissance de l'accroissement du groupe des pays francophones. En effet, deux nécessités
sont apparues de plus en plus pressantes aux pouvoirs politiques, en France comme au
Québec, en Wallonie et en Suisse Romande : d'une part celle de répondre à la demande
exprimée vis-à-vis du français, par les jeunes États, d'Afrique maghrébine et subsaharienne
notamment, issus de la décolonisation, d'autre part celle de respecter les langues de tous ces
États, afin que le français n'apparût pas comme un outil de domination, mais au contraire une
garantie de diversité. C'est donc la sollicitude à l'endroit des pays promoteurs de la
francophonie qui, en France, a conduit le pouvoir à prendre conscience de l'urgence d'une
politique d'ouverture au multilinguisme, désormais tenue pour une arme efficace en vue
d'affronter le formidable défi que lui lance aujourd'hui la diffusion mondiale de l'anglais. C'est
l'enseignement des langues européennes occidentales qui en tire aujourd'hui parti, à raison
même de l'effort de promotion du français au sein de l'Union européenne par le biais d'une
défense et illustration du multilinguisme.
De fait, sur la nécessité de développer l'enseignement des langues en Europe, l'accord est à
peu près unanime.
En dépit de toutes les bonnes intentions et des réalisations concrètes dans des programmes
européens, il n'est pas question dans ces projets de former partout de véritables bilingues et
multilingues. Il est important de prendre conscience d'une vérité : enseignement bilingue
n'implique pas enseignement précoce. Les raisons de ne pas introduire l'anglais dès le début
sont claires. Si l'on prend pour exemple, dans les classes bilingues franco-allemandes
d'Allemagne, les élèves qui apprennent l'anglais en entrant au gymnase, on constate que la
plupart d'entre eux, quand ils en sortent, le parlent avec une aisance suffisante pour qu'on
puisse les considérer comme quasiment trilingues. Au contraire, le choix précoce de l'anglais,
à mesure que les écoliers et leurs familles prennent conscience de son poids international,
les dissuade d'ajouter plus à leur cursus, par la suite, qu'une seule langue étrangère nouvelle.
En d'autres termes, alors que toutes les autres langues acheminent naturellement les élèves
vers le multilinguisme, l'anglais les en écarte.
Ainsi, paradoxalement, l'anglais, vecteur de tant de savoirs et de tant de pouvoirs sur le
monde, apparaît comme un obstacle au partage universel des compétences. Il demeure vrai
qu'en abandonnant à l'anglais le seul statut d'idiome pourvoyeur de notions scientifiques,
l'humanité se prive de la floraison d'idées qui est le reflet naturel de la féconde diversité des
cultures et des langues.
Si l'Europe ne réagit pas à cette situation en formant des citoyens multilingues, elle
s'exposera davantage encore au péril du "tout anglais", réservé à une élite, et que ses
partisans présentent souvent comme "inexorable".
Former des multilingues, ce n'est pas seulement défendre des langues menacées par une
hégémonie, c'est aussi contribuer à la lutte en faveur de l'emploi. Car les multilingues peuvent
mettre leurs aptitudes au service des pays dont ils connaissent la langue. Le dynamisme de
l'Europe suppose donc une réelle exploitation, grâce à l'éducation bilingue, de ses richesses
linguistiques. La défense de cette diversité est le devoir de l'école. C'est pourquoi il apparaît
qu'une politique scolaire est la réponse aux redoutables défis lancés à la diversité des
cultures par la puissance des moyens d'information modernes. Il convient de ne pas oublier
que la maîtrise de l'information par les médias de tous genres a fait de ces derniers des
contre-pouvoirs menaçants pour l'école, car jusqu'ici, celle-ci possédait seule le pouvoir
d'instruire. Il faut donc renforcer ce pouvoir, et lui donner les moyens de répandre, chez tous
les enfants européens, les types de bilinguisme et de multilinguisme les plus aptes à
préserver la diversité culturelle. Car seule l'école dispense un enseignement désintéressé et
non soumis à la loi du profit.
Les unilingues de l'Europe de demain risquent d'apparaître comme des sinistrés de la parole.
Les multilingues seront, au contraire, le ciment du monde. Comment refuser de donner aux
121
écoliers dès les premières années, en y introduisant le bilinguisme, ce surcroît d'humanité qui
fait tout l'enchantement de l'enfant aux deux langues ?
Claude Hagège, L'enfant aux deux langues, Éditions Odile Jacob, 1996
définition exemple
les bilingues
les multilingues
B. Première partie
C. Deuxième partie
5. Qu'entend-on par "le bilinguisme est un phénomène tout à fait normal" ? 2,5 points
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6. Quel argument les exemples des langues en Inde ou en Afrique attestent-ils? 1,5 point
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7. Les enjeux de la francophonie sont : (cochez les bonnes réponses) 3 points
D. Troisième partie
11. D'après Claude Hagège, quelles sont les conséquences positives 2,5 points
de la formation des citoyens européens à l'apprentissage de plusieurs langues ?
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123
PRODUCTION ÉCRITE 25 points
Document 1
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Document 2
Ce sont les pionniers ou peut-être les victimes d'une révolution des moeurs sans égale. Sous
la loupe des sociologues, des psychologues, des démographes et dans le miroir déformant
de nos téléviseurs, ils sont devenus malgré eux une énigme à la mode, un genre de peuple
ovni pour la majorité encore écrasante des couples. En France, aujourd'hui, 9 millions
d'individus vivent seuls. Une personne sur trois, à l'âge où les autres sont à deux, est en tête-
à-tête avec elle-même. Mais observer ces solitaires comme une population à part, comme un
noyau d'irréductibles construisant vaille que vaille, en parallèle des couples, une alternative
définitive au bonheur à deux serait une erreur de lecture. La figure du vieux garçon ou de
l'éternelle incasable n'existe plus : la proportion d'individus restant célibataires à vie est
devenue marginale. « Dans les années 60, il n'y a encore qu'un modèle d'union possible : un
mariage pour la vie, c'est assez simple, explique le sociologue Louis Roussel. Puis le divorce,
qui à partir de 1975 peut être prononcé par consentement mutuel, augmente de 10 à 40 % en
quelques années, l'union libre s'impose, la fécondité est maîtrisée, les femmes se mettent à
travailler et acquièrent leur indépendance financière. Ces changements sont extrêmement
rapides. Et toutes les nouvelles pièces de ce puzzle assemblées donnent la réalité que nous
mesurons aujourd'hui : l'union de deux personnes ne relève plus de la sphère publique, mais
de l'ordre strictement privé. Voilà la révolution : que ce soit au sein du mariage ou de l'union
libre, c'est au couple de définir sa propre loi. » La foudroyante libération sexuelle et
amoureuse fait aux individus un cadeau fantastique mais empoisonné : celui du choix. Le
couple est par conséquent investi de toutes les espérances, de tous les désirs. Il doit être le
lieu de l'épanouissement à deux, du bonheur sexuel, et laisser à chacun l'espace pour se
construire, se réaliser sans se faire de l'ombre. Désormais, l'union des deux sexes n'est plus
un statut figé mais une histoire, avec des séquences, des ruptures, des hésitations et des
recommencements. Et les 9 millions de « solos » que l'on chiffre aujourd'hui, qu'ils soient
divorcés, séparés ou célibataires, ne sont finalement que les acteurs, à un moment donné, de
l'un des épisodes de cette histoire morcelée : le temps de la solitude.
"On nous transforme en mystère, en problème. Le jour où l'on cessera de faire du célibat un
"sujet", nous pourrons peut-être le vivre comme une étape normale. Dans ma famille, je suis
un être du troisième type. Personne ne se gêne pour m'interroger avec une indiscrétion sans
nom, pour essayer de comprendre les raisons de cette solitude qui fait tellement peur à mes
proches. Pour mes parents, avoir une fille encore célibataire, c'est un échec», explique
Sarah, 30 ans. Incroyable décalage entre la réalité de l'évolution des mœurs : le couple ne
dure plus. Mais il continue à être un modèle, un signe extérieur de réussite,
d'épanouissement. « Les gens se mettent à chercher l'amour comme ils chercheraient un
emploi, explique Georges Alcaraz. Sans doute est-ce un signe d'angoisse, mais ils ont à
l'esprit un tas d'idées préconçues sur ce que doit être un couple ou une histoire d'amour. Il
faudrait les désintoxiquer car ils perdent dans cette quête rationnelle de l'autre beaucoup de
naturel, de spontanéité. »
Au carrefour de la solitude, les 9 millions de futurs amants sont à cran. Ils ont troqué leurs
sueurs froides sentimentales contre un bilan chez un professionnel, ils ont fait le compte de
leurs erreurs passées, calculé leur pourcentage de réussite à venir, mesuré leur indice de
séduction et mis de l'ordre dans leurs fantasmes. Ils sont « prêts » à rencontrer l'autre. On
leur murmurerait bien que des siècles de mythologie amoureuse les contemplent et les
contredisent, et que si Iseut s'était dit « prête » à rencontrer Tristan, les deux amants maudits
se seraient sans doute croisés sans se voir. Mais on leur dira plutôt que la roue tourne et
qu'ils ont toutes les chances de se remettre un jour ou l'autre à l'apprentissage périlleux du
couple. Les chiffres le disent. Et ça, ce n'est pas de la littérature !
125
Exercice 2 : Essai argumenté 12 points
Vous devez présenter un débat télévisé sur "La recherche du bonheur aujourd'hui". Vous
évoquez les changements, l'évolution des mœurs, les nouveaux types de familles, les
différentes aspirations des gens à être heureux qui ont transformé la société d'aujourd'hui. Vous
n'oubliez pas que vous aurez à faire face aux différents points de vue des intervenants invités :
une adolescente, un père de famille, un journaliste, un responsable politique, une
psychologue…
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126
PRODUCTION ORALE 25 points
1. Exposé
Á partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le
présenterez au jury.
Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et
une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).
Attention :
Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.
Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des
informations et des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires,
des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable
réflexion personnelle.
En aucun cas vous ne devez pas vous limiter à un simple compte rendu des documents.
2. Entretien
Le jury vous posera ensuite quelques questions et s'entretiendra avec vous à propos du contenu
de votre exposé.
Document 1
Réussir sa vie
Alors, que veulent vraiment les Français ? Réussir leur vie de famille, d'abord, leur vie de
couple, ensuite, leur carrière, enfin. Voilà la principale révélation du sondage que publie
L'Express en exclusivité, sur « Les attitudes des Français à l'égard de la réussite », mené par
l'institut Scan pour le Lab'Ho, l'« observatoire des hommes et des organisations » du groupe
Adecco, spécialiste de l'intérim. Á une époque où 1 mariage sur 3 se termine par un divorce,
où l'éducation des enfants n'a jamais été si périlleuse, garder sa femme, ses amis et ses
rejetons relève désormais de l'exploit. Deuxième enseignement: les Français ne vouent pas
un culte démesuré à l'argent. Seuls 25 % d'entre eux estiment qu'il est très important d'en
gagner beaucoup. Au fond, ils suivent à la lettre le fabuleux conseil d'Amélie Poulain: il faut
savourer les petits riens de la vie quotidienne. Pour 41,3 % d'entre eux, réussir, c'est se
satisfaire de ce que la vie nous a donné, sur le plan professionnel et personnel. Bref, il ne
s'agit plus, aujourd'hui, de réussir sa vie, mais ses vies.
Á ce jeu-là, les Français estiment s'en tirer honnêtement: 89 % d'entre eux pensent, tout
compte fait, avoir plutôt réussi dans la vie. Plus de 9 sur 10 sont satisfaits de leur vie familiale,
de leurs relations avec leurs amis et de leur épanouissement personnel; 8 sur 10 de leurs
amours et de leur boulot. «Les gens définissent la réussite en fonction de ce qu'ils en
perçoivent dans leur propre vie, explique le psychiatre Patrick Légeron, patron de Stimulus,
un cabinet de conseil aux entreprises. C'est la fable du renard et des raisins: puisque l'animal
ne peut pas attraper les fruits, il décrète qu'ils sont trop verts. N'oublions pas que le sentiment
de maîtriser son destin, d'en être l'artisan, est une variable essentielle de la réussite. »
Aujourd'hui, il faut réussir d'autant plus qu'on est le seul responsable de son sort et de son
destin. C'est un commandement si fort, une source d'angoisse si oppressante que l'on préfère
clamer que tout va bien, à défaut de se convaincre soi-même. Il y a plusieurs méthodes pour
parvenir à ses fins. Á chacun son plan d'attaque : les néostoïciens (41,3 % des Français)
jouent la sagesse et le bonheur, modestement. Les hédonistes (27,7 %), qui se méfient de la
réussite, cultivent leur jardin secret en prenant soin de maintenir les contraintes du travail
dans de strictes limites. Toujours sur la brèche, les chercheurs d'excellence (22,1 %), eux,
veulent tout réussir, travail et vie privée. Enfin, les seuls à mettre franchement en avant la
réussite sociale et professionnelle sont les entrepreneurs (8,3 %). A force de travail ou de
talent, ils comptent toucher le gros lot: belle carrière, responsabilités importantes et revenus
élevés.
H & A. V, L’Express, 24 janvier 2002
127
Document 2
Le triomphe du bonheur
Une petite musique modeste et tendre flotte sur la France. C'est le triomphe des petits
bonheurs, d'un certain bien-être, d'une morale "SAM Suffit (ça me suffit)". La plupart des
Français ne croient plus au paradis sur terre ni au ciel. Ils ne croient plus aux lendemains qui
chantent. Les Français semblent s'accrocher à ce qui reste quand on croit avoir tout perdu:
soi-même et ses amis. Ils s'accrochent parce qu'ils n'ont jamais été si libres de leurs choix, si
informés de ce qu'ils n'ont pas. Ils ne cessent pas de se demander s'ils ne se trompent pas
de vie, de partenaire, de métier, de bonheur… Et ils ne savent pas quoi répondre quand leurs
enfants, ayant remarqué leur incertitude, leur demandent: "Comment faire pour être
heureux?" Et si on leur répondait: "Tu es toi-même l'outil de ton bonheur. Á toi d'écouter tes
émotions, de développer tout ce qu'il y a en toi, d'ouvrir tes yeux…"?
Et si "être heureux" n'était qu'une question d'attitude? Ce refrain-là, nous l'entendons chanter
assez souvent aussi: le bonheur est dans le regard d'un passant, le courage des héros
anonymes, le sourire d'un enfant, un rayon de soleil sur un champ de blé après l'orage… Ou
comme le disait récemment le chanteur Davie Bowie dans une interview (sur France 2):
"Peut-être devrions-nous apprendre à vivre au jour le jour. Si nous en sommes capables..." Il
faut apprendre à se considérer soi-même comme l'outil principal de son bien-être. Il faut
apprendre à maîtriser son corps, ses émotions, ses sens. Il faut accepter en soi et chez les
autres ce qu'on ne peut pas changer. "Rester zen, simplement" ordonne la pub pour un thé
vert. Les nouveaux mots d'ordre: se chercher, s'accepter, s'estimer. Aujourd'hui, les Français
se perdent un peu. Tout ce qui autrefois les aidait à se tenir droit et à avancer sans se faire
trop de soucis est, de nos jours, devenu négociable, à commencer par l'amour, la morale et
l'autorité. Dans une socιété folle d'individualisme, où il est normal de vivre ensemble, mais…
libres, selon l'expression du sociologue François de Singly, chacun devient son propre
maître, prêtre et juge. Si Kant avançait encore l'idée qu'il fallait "mériter" le bonheur, on
affirme aujourd'hui "le droit absolu" au bonheur. C'est même devenu un devoir: il faut réussir
sa vie.
J. Paespart, www. source-pedagogique.fr, 10.02.2002
128
FICHE D'ÉVALUATION
Il est important de connaître les critères de correction qui correspondent à chaque épreuve
afin de :
- savoir ce qui est précisément attendu du candidat,
- corriger éventuellement ses défaillances,
- améliorer des compétences,
en vue de la réussite à l'examen.
Respect de la consigne
Respect de la situation et du type de production demandée.
Respect de la consigne de longueur.
Capacité à argumenter
Présenter et défendre un point de vue à l'aide d'arguments, de justifications et/ou
d'exemples pertinents.
Adapter ce qu'il dit en tenant compte de l'effet à produire sur le destinataire.
Cohérence et cohésion
Production d'un texte clair, fluide et bien structuré, démontrant un usage contrôlé des
outils d'organisation, d'articulation et de cohésion du discours.
Mise en page, paragraphes et ponctuation sont logiques.
Compétence lexicale / orthographe lexicale
Étendue et maîtrise du vocabulaire
Disposer d'un vaste répertoire lexical qui permette de surmonter sans recherche
apparente les lacunes. De petites bévues occasionnelles.
Maîtrise de l'orthographe.
L'orthographe est exacte à l'exception de quelques lapsus.
Compétence grammaticale / orthographe grammaticale
Maintien constamment un haut degré de correction.
Les erreurs sont rares et difficiles à repérer.
Élaboration des phrases / souplesse
Disposer d'une variété de structures permettant de varier la formulation.
129
PRODUCTION ORALE (25 points)
130
https://vk.com/french_italian_spanish
VERS LE C2
DALF C2
DALF niveau C2 : atteste une maîtrise de la langue de haut niveau sans toutefois avoir
l’ambition d’égaler un locuteur natif. Il implique des tâches académiques ou cognitivement
exigeantes.
131
ÉDITIONS FRANÇAIS PLUS
www.francaisplus.com livresfle@francaisplus.com
132
133
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·1
D A L F C 1
C O R R I G E
D E S E X E R C I C E S
V a s s o L o u k o u
A g n è s M a t r a h j i
2 0 0 6
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·2
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·3
UNITE 1
Compréhension écrite
Production écrite
Synthèse
3
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·4
texte 1 texte 2
d'une analyse scientifique
d'une polémique sur les langues
d'une prise de position en faveur du français x
d'un entretien x
4
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·5
5
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·6
Plus de vocabulaire
Exercices
A. Étude des adjectifs qualificatifs.
Le pessimisme de l'auteur de ce passage est caractérisé par l'emploi d'adjectifs
négatifs, la vie lourde à porter et le vent mauvais, adjectifs qui ont pour
contraire: légère, agréable.
B. Un jugement transparaît dans l'emploi de certains qualificatifs.
Les qualificatifs de convulsive et violente pour parler de la guerre comme d'une
maladie, marque la désapprobation de l'auteur pour la guerre et son désordre
absolu, la liberté qui y est incertaine, les terres rendues incultes et
abandonnées et s'oppose à la paix, positivée, elle qui rend vigoureux les
empires et donne aux lois une force nécessaire.
C. Transformation du personnage en un bibliothécaire admirable.
"Wilde n'était pas seulement un personnage génial par l'esprit, mais aussi par
l'enveloppe. C'était un bel homme avec une apparence de Don Juan, de style
italien au large sourire et augmenté d'un charme discret. Sa beauté, qui
fascinait, semblait proportionnée à son intelligence, tant du point de vue de sa
finesse que des effets sur autrui. Il devait en profiter, et ce désir de plaire jamais
exprimé, se manifestait indirectement, à mon sens, dans deux tendances qui le
résumaient assez bien: il insistait comme à plaisir son apparence extérieure par
un style à la mode, presque provocant dans ces lieux, de sa mise, et il faisait
de son incroyable savoir, qui était la source d'une relation féconde et généreuse
avec le monde, un véritable appareil de séduction, un besoin de se savoir
admiré par les autres. "
Plus de grammaire
Exercices
A. Le passif.
1. L' Union internationale des journalistes et de la presse de langue française a
été créée en 1650.
2. Le regroupement des pays désireux de poursuivre avec la France des
relations culturelles et linguistiques a été proposé par Léopold Senghor en
1960.
3. Le premier organisme intergouvernemental de la francophonie a été fondé
en 1970.
4. Le premier sommet de la Francophonie a été organisé à Paris, en 1986.
6
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·7
UNITE 2
Compréhension écrite
1. Les personnages se trouvent à l'extérieur, sur la place d'un village.
2. Sur la place du village on assiste à un spectacle insolite, des livres sont
brûlés dans un grand feu.
3. Les temps les plus employés sont les temps du passé (passé-composé,
imparfait) pour évoquer cet événement révolu et le présent lorsqu'il y a des
dialogues ancrés dans la situation de communication.
4. L'événement est vu par une fillette, elle va à l'école primaire et on sait qu'elle
"s'est baissée".
5. Des indicateurs temporels: bientôt, au début, puis, à un moment, puis,
lorsque.
6. Les "livres nocifs" sont des livres jugés nuisibles par les dirigeants et détruits
pour ne pas être lus.Réponse personnelle à l'explication de monsieur
Karanassis.
7. A la vue du feu, les sentiments des spectateurs sont partagés; il y a chez
certains de la surprise, de l'incompréhension, chez d'autres une excitation
provoquée par le spectacle du feu.
8. Expressions de la sensibilité de la personne qui raconte l'événement: c'était
des livres, comment brûlent les livres, comment se trouvait-il là, et allez …
9. Elle a été très étonnée par la reliure au moment de donner un coup de pied
dans un livre et c'est pour cela qu'elle a brusquement arrêté son mouvement.
10. Les images décrivant les livres consumés par le feu: le livre s'ouvre comme
si une main…, ils volaient comme des chauve-souris.
11. Les mots utilisés qui montrent le choc émotionnel de la personne qui a
7
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·8
Production écrite
Synthèse
1. D'où provient chaque texte:
8
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·9
9
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·10
Plus de vocabulaire
Exercices
A. Soulignez dans ce texte tous les indicateurs temporels.
Depuis mes quatorze ans. J'ai souvent dû changer...
J'ai ensuite commencé l'espagnol. Puis j'ai tout oublié… j'ai appris l'italien, puis
le français.Trois heures tous les matins. Enfin, j'ai rencontré mon futur mari en
Suède, mais il est ensuite allé travailler en France. Ce n'est que lors de mon
second été.
B. Ecrit personnel.
Plus de grammaire
Exercices
A. Retrouvez le mode et le temps de chaque verbe dans l'extrait suivant:
Les feuilles d'automne,Victor Hugo, 1831. N'y a-t-il que des temps du
passé?
Des verbes à l'imparfait de l'indicatif: avait, remplaçait, perçait,
effaçait, n'avait pas
Des verbes au passé-simple de l'indicatif: naquit, fut, fit
Un verbe au présent de l'indicatif: c'est
B. Les verbes et les modes. Il ne saurait être pédant envisage le fait où il serait
pédant.
- indicatif, présent:
est l'homme par excellence, sa société est très aimable, Il est indulgent, C'est
en effet, ceux qui en sont encore occupés (voix passive)
- subjonctif, présent: Pour peu qu'il ait de l'esprit
- conditionnel, présent: Il ne saurait être pédant
- indicatif, passé-composé: il a eu des illusions
C. Les verbes qui expriment: 1. une action passée 2. une action future 3.
une action simultanée
10
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·11
UNITE 3
Compréhension écrite
1. Le titre et le sous-titre amènent le lecteur à penser que l'on peut douter du
caractère "naturel" des catastrophes qui affectent souvent des pays, des
populations pauvres.
2. Le texte confirme le titre et sous-titre car, chiffres à l'appui, on peut vérifier
que les catastrophes sont plus fréquentes dans les zones "pauvres".
3. L'auteur montre qu'il y a toujours eu des catastrophes naturelles dans
l'histoire et le prouve en citant des cas de tremblements de terre connus dès
1883.
4. Le nombre élevé de victimes s'explique du fait de la grande concentration
humaine sur des zones côtières particulièrement touchées par les séismes.
5. Les causes qui aggravent ces désastres: la densification de l'habitat urbain
anarchique et la surexploitation des ressources naturelles.
6. L'auteur évoque le licenciement d'un responsable de service météo pour
monter l'absurdité de l'absence de réaction en face du danger et la primauté
stupide de l'intérêt économique.
7. Le bilan des pertes humaines pourrait être allégé par de meilleures
infrastructures, routes, moyens et voie de communication, par l'application de
mesures de constructions anti-sismiques.
8. Le point positif important de la solidarité entre pays relevé par l'auteur est le
gel de la dette.
9. Réponse personnelle sur la médiatisation de tels événements?
10. Réponse personnelle sur les autres désastres "laissés à l'écart".
11. Une grande part de responsabilité revient aux pays riches.
12. L'engagement dans les actions humanitaires, par "principe de précaution",
par prévention est vital pour l'avenir de la planète car il permettra de prévenir
les populations qui habitent dans des zones à risques grâce à des systèmes de
surveillance et tentera de limiter les atteintes à l'environnement.
Production écrite
Synthèse
1. Après une première lecture, pouvez-vous dire quel est le document:
11
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·12
5. Le texte qui:
12
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·13
13
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·14
Plus de vocabulaire
Exercices
A. Les connecteurs logiques et les liens logiques qu'ils expriment.
pour: le but / en effet: une démonstration / Mais: opposition/ C'est
pourquoi: une conséquence / parce que: une raison / non seulement coûteux
mais aussi: l'insistance /Puisque: une raison déjà connue / donc: une
conséquence / C'est pourquoi: la conséquence /en vue de: le but
B. Les articulateurs dans le texte.
La communication entre les scientifiques et le public est aujourd'hui plus
importante qu'elle ne l'a jamais été parce que la plupart des grands problèmes
de l'actualité font appel, de près ou de loin, à des connaissances scientifiques
ou techniques. Ainsi en est-il de l'énergie, de l'information, de la biologie, et ,
également de la pollution. Il existe cependant des contradictions profondes
entre la fonction du scientifique, source d'informations nouvelles, et celle du
journaliste, 'traducteur" de ces informations en termes compréhensibles pour le
public. La recherche scientifique se fonde sur un processus continu en
revanche les médias réagissent à partir d'événements.
C. Les phrases et leur rapport logique.
1. Les problèmes de la désertification et de la sécheresse s'aggravent en
Afrique, c'est pourquoi les associations écologistes sont très inquiètes.
2. Cette année a été marquée par des inondations dans les régions de l'Asie du
Sud de sorte que les récoltes on été mauvaises.
3. Le nombre de catastrophes naturelles s'est accru au mois de septembre
cependant les météorologues demeurent optimistes sur l'évolution du climat.
4. Il s'agit de punir les responsables de la pollution pour ne plus voir de marées
noires.
Plus de grammaire
Exercices
A. Retrouvez la forme verbale correspondant à chaque nom.
le développementdévelopper, les déséquilibres déséquilibrer, la
redistribution redistribuer, le changement changer, la raréfaction se
raréfier, la pollution polluer, l'empoisonnement empoisonner, l'érosion
éroder, le défi défier
B. Retrouvez la forme nominale correspondant à chaque forme verbale.
compromettre la compromission, répondre la réponse, il existe
l'existence, fabriquer la fabrication, recycler le recyclage, représentent
14
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·15
UNITE 4
Compréhension écrite
3. "S'il est une institution qui aura traversé ce siècle en s'y confondant comme
un caméléon, c'est bien l'olympisme" signifie que:
l'olympisme a changé
Réponse justifiée par une phrase personnelle.
15
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·16
Production écrite
1. Ces deux textes ont été écrits pour: critiquer les JO
2. Les titres de ces deux textes annoncent des textes plutôt: pessimistes
16
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·17
texte 1 texte 2
les limites physiques du corps humain x
la solidarité x
le détournement des valeurs sportives x
l'organisation des Jeux Olympiques
la mondialisation du sport x x
le vedettariat des athlètes x x
l'influence des Jo en tant qu'événement sportif x
la médiatisation des rencontres sportives x
le pouvoir de l'argent x
17
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·18
Plus de méthode
Exercices
A. Les procédés ironiques: les oppositions: les vacances qui ne sont pas
ensoleillées mais pluvieuses, le fait qu'elles puissent être sans pluie; les enfants
considérés comme des paquets; le caractère intrépide, valeureux pour
chevaucher des canards gonflables.
B. Quand Voltaire définit la guerre comme une boucherie, il utilise un terme
incompatible avec le terme suivant héroïque (c'est un oxymore) et provoque la
surprise. La guerre est aussi incompatible avec l'art.
C. Les procédés qui rendent expressive la démonstration de l'auteur: les
oppositions (ce qui le dégoûte et ce qu'il aime, ce qui est beau et ce qui est laid),
les répétitions et les accumulations(inutile pour), les images (la farine humaine)
et l'interrogation finale.
Plus de vocabulaire
Exercices
A. Les thèses en présence: le procès du dopage et le dopage des jeunes.
B. La thèse défendue dans le texte: il faut prendre des mesures sur la
fréquence des rencontres sportives.
18
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·19
Plus de grammaire
Exercices
A. Texte complété par des formes verbales impersonnelles.
"Il est incontestable que le Tour est plus qu'un événement sportif. Il est vrai qu'il
est ancré dans la mémoire et la conscience collective de la plupart des Français.
Qui ne s'est jamais installé près d'une route avec son père ou son grand-père,
pour voir passer le Tour? Les enfants découvrent des images, des couleurs, la
caravane publicitaire et l'inscrivent dans leur mémoire. Mais le Tour, c'est aussi
l'occasion de découvrir notre pays. Il convient de remarquer que tous les
téléspectateurs ne sont pas passionnés de technique cycliste, mais ils
partagent le plaisir de découvrir les régions traversées. Il faut absolument
garder l'esprit de fête induit par le Tour. Or le Tour permet de s'enthousiasmer
pour la compétition, d'admirer le vainqueur, mais aussi de communiquer, en
parlant de l'étape de la veille avec des amis… Le Tour, il se peut que ce soit un
peu le bal de la Libération. Il faut reconnaître qu'il existe toujours des soucis de
dopage, mais il ne faut pas être cynique et croire que tout le monde triche."
B. Formulation avec un verbe impersonnel.
1.Il est inconcevable que tous les sportifs se dopent.
2.Il est remarquable que les jeunes ne font plus beaucoup de sport.
3.Il est évident que rien n'est fait pour améliorer la situation.
4.Il est certain que les choses changeront dans peu de temps.
5.Il est regrettable que les équipements sportifs et le matériel ne soient pas
mieux entretenus.
6.Il est incontestable que l'arbitre n'était pas juste et qu'il a fait des erreurs.
UNITE 5
Compréhension écrite
1. L'objectif du texte est: d'alarmer
2. Celui qui rédige et signe ce texte est un journaliste professionnel, il fait partie
du "nous": nous nous efforcerons de rester fidèles aux principes fondamentaux
qui caractérisent notre manière d'informer".
3. Selon l'auteur,
a) la baisse des ventes des journaux est: très grave
b) le fait que des groupes industriels achètent des journaux ou magazines est:
inquiétant
4." Le phénomène est loin d'être circonscrit à …": s'étend aussi en dehors
des frontières françaises
5. Les synonymes de "réduction": la baisse, la chute, le recul, diminuer
6. Réponse personnelle.
7. Les causes, qui mettent en péril la presse écrite, externes: la concurrence
des journaux gratuits, Internet. Les causes internes: la perte de crédibilité et le
19
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·20
manque d'objectivité.
8. Certaines parutions pour augmenter leurs ventes offrent divers cadeaux.
9. Les mots pour qualifier ce qui est faux: le mensonge, le manque d'objectivité,
les manipulations, les bidonnages.
10. D'après Ignacio Ramonet, la menace la plus dangereuse pour le
journalisme est la prolifération de l'information.
11. La presse constitue-t-elle toujours un "quatrième pouvoir": non
Justification: la presse a failli à sa mission de ce qu'on appelait jadis le
"quatrième pouvoir".
12. Dans la conclusion de son article, Ignacio Ramonet précise que les
journalistes doivent:
s'intéresser à tout aller plus loin dans leur travail
être rigoureux être innovateurs
Plus de vocabulaire
Exercices
1. Les mots qui marquent le raisonnement.
Je suis tout à fait favorable / Je pense / notamment / De plus / je considère /
je songe / notamment / Par contre / tout de même. / Certes / mais / Enfin
2. Les mots organisateurs en gras marquent: Même si: la concession, En plus:
l'addition, parce que: la cause, D'autre part: la transition, Enfin: l'addition
3. Des verbes et des noms marquant la logique du raisonnement:
Les journaux gratuits, l'information à la portée de tous? Quelle idée fantastique!
Je soutiens que grâce à cela la population sera mise au courant de tout ce qui
se passe dans le monde et pourra juger de façon objective.
Dans le monde moderne, l'information en est arrivée au point où elle est
presque devenue un «business» à part entière. D'une part, les journalistes
recherchent des "scoops", d'autre part, la télévision montre des images de plus
en plus sanglantes ou choquantes afin de faire monter son audimat, par
conséquent, la presse écrite, pour ne pas rester en reste, multiplie les "articles
à sensation" afin de continuer à vendre dans un pays où les gens lisent de
moins en moins et s'intéressent de plus en plus à l'image. Je me demande dans
ce contexte, que sont les quotidiens gratuits? Certes, ils contribuent d'abord à
l'information de la population mais il leur arrive en plus de faire des "raccourcis
malencontreux" ou des résumés qui ôtent l'essentiel. Sans compter que
l'information contenue dans ces quotidiens est d'une qualité bien inférieure à
celle des "grands" de ce marché, Le Monde, Libération et autres…
Pourquoi préférer les quotidiens gratuits? J'en déduis plusieurs raisons, (plus
d'images, d'articles brefs et d'une langue moins élaborée, etc…) mais surtout
pour s'occuper, pour avoir de la lecture dans les transports. Je maintiens qu'on
ne les prend pas pour être informé puisqu'on les jette à la sortie…
20
Corriges2 9/1/2006 12:09 ÌÌ ™ÂÏ›‰·21
Production écrite
Synthèse
texte 1 texte 2
d'un quotidien national
d'une revue grand public
d'un journal spécialisé x
d'un ouvrage de vulgarisation x
3. Leur objectif:
texte 1 texte 2
informer x
critiquer
dénoncer x
1 2 3 4 5 6
e a f d b c
21
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des grands médias de masse: signifie qu'il faut organiser un contrôle, une
supervision des médias.
11. L'auteur dénonce la constitution de grands groupes internationaux de
presse.
12. "le quatrième pouvoir": est celui de la presse (qui informe, dénonce,
corrige…) dans son rôle vis-à-vis du pouvoir et "le cinquième pouvoir"est celui
des individus (qui vérifient, exigent la vérité) sur les médias.
13. On peut s'inquiéter de l'absence de contre-pouvoir, l'absence de critiques.
14. "il faudrait obtenir une sorte d'information "bio" signifie que l'information ne
doit pas être contaminée par des intérêts financiers ou politiques mais doit
restée de bonne qualité.
15. Le texte propose comme solution au problème posé la création de
l'Observatoire international des médias.
16. Résumé du texte sous forme de prise de notes:
- regroupement des divers moyens de communication de masse
- culture de masse
- globalisation
- perte du quatrième pouvoir et nécessité de créer le cinquième pouvoir
- un Observatoire pour défendre la démocratie et les citoyens
17. La caractérisation: texte argumentatif: le deuxième texte; texte explicatif: le
premier texte
18. Le texte qui pose le plus d'interrogations est le second et il interpelle le
lecteur, le guide vers la réflexion.
Plus de méthode
A. Relevé des arguments des 2 thèses:
Contre l'ordinateur: L'ordinateur effraie, une sorte de dictature de la machine,
impose de nouvelles
contraintes, supprime des emplois, engendre le piratage, source d'accidents
informatiques, erreur de
comptes, l'explosion d'une fusée
Pour l'ordinateur: fait progresser la science, améliore le confort
B. Les mots dont l'expressivité renforce la conviction.
Pourquoi critiquer les journaux gratuits parce qu'ils ne sont pas comme les
grands quotidiens? Non franchement, je ne vois pas ce qu'on reproche à ces
journaux. Ce serait comme reprocher à Internet d'être trop souvent mal rédigé,
de mauvais goût et mal écrit… Ces journaux ne sont pas du même type que la
presse grand format, pourquoi les comparer? Les critiquer oui, mais de dire que
le français "moyen", (pauvre mais pas trop) se doit d'acheter le journal, c'est
stupide et irréaliste!
C. 1. Inscrivez dans le cadre les mots que vous aurez choisis, parmi les mots
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2. Réponse personnelle.
Plus de grammaire
A. Réécriture des propositions juxtaposées suivantes en une seule phrase:
1. Votre hésitation nuit à votre travail.
2. Je me demande le pourquoi de sa préoccupation.
3. L'écoute des consignes est nécessaire pour comprendre.
4. Même un enfant comprend la simplicité du fonctionnement de cet appareil.
5. Les professeurs disent leur inquiétude de l'échec de nombreux candidats.
B. Des noms, d'autres verbes
omettre: l'omission, l'oubli / appréhender: l'appréhension / faire une erreur: se
tromper / solliciter: la sollicitation, la demande / sentir: le sentiment / faire
silence: (se) taire / corriger: la correction / agréer: l'agrément, l'acceptation /
faire de la place: débarrasser / percevoir: la perception / être contre: s'opposer
/ soutenir: le soutien
UNITE 6
Compréhension écrite
1. Le texte se présente comme: une revendication de droits
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Plus de méthode
A. Réponses personnelles.
B. 1. Victor Hugo prend en compte le point de vue adverse, il énumère les
arguments auxquels il s'oppose. L'auteur concède seulement à Dieu le pouvoir
de juger à mort et donne un exemple de l'absurdité de la mise à mort et de son
effet sur le peuple.
2. Réponse personnelle.
Production écrite
Synthèse
1. Ces textes s'adressent à tout le monde.
2. L'auteur du second texte n'est pas un journaliste, sa fonction professionnelle
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texte 1 texte 2
le plus de dates x
le plus d'interrogations x
le plus de chiffres x
le plus d'affirmations x
le plus de critiques x
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le sida, la pauvreté.
16. La diplomatie préventive est une solution préconisée dans le second texte.
17. L'ONU est justifiée dans son institution et son fonctionnement car elle
réussit à maintenir la paix, à éviter les conflits qui pourraient se déclencher.
18. Résumé du texte sous forme de prises de notes:
- on peut s'interroger sur la valeur de l'ONU
- L'ONU reste utile même si ses résultats sont insatisfaisants
- elle s'est adaptée aux conflits qui se sont diversifiés
- Il y a une diplomatie de prévention
- un Etat seul ne peut gendarmer le monde
19. Les auteurs ont à peu près le même ton: non
20. Les auteurs abondent dans le même sens: oui
21. Le texte:
texte 1 texte 2
reconnaît l'utilité des organisations x
internationales dont l'ONU
critique la réelle efficacité
de telles organisations
présente un bilan
tout de même optimiste
est un constat d'échec x
Plus de vocabulaire
A. Les marques de:
- l'implication personnelle de l'émetteur: Je pratique le basket, A mon âge, je
sais bien, je faisais de la gym, j'appartiens à un groupe
- l'implication du destinataire: Quand tu es dans un sport, tu as un rôle à tenir
"on": on est tous pareils: correspond à toute personne
B. Les convictions de Laure: un bon compromis entre donner sa vie pour les
autres et protéger la sienne pour notamment construire une famille, l'ONU
souffre de dysfonctionnements importants, Ca vaut le coup d'essayer, j'ai mieux
compris, Je suis devenue plus attentive, Ca me travaille beaucoup.
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purement commerciaux.
12. L'originalité de Costa Gavras: le fait qu'il reste un révolté et qu'il refuse
d'être indifférent.
13. Les conseils que le cinéastes donne à tout individu: chaque individu doit
rester lui-même, avoir une morale (éthique) et respecter les autres dans leur
dignité et liberté.
14. Le projet d'une comédie musicale est surprenant parce que c'est un genre
tout à fait différent des autres réalisations de Costa Gavras, mais "c'est beau".
TEST 2 CORRIGE COMPREHENSION DES ECRITS
1. Jacqueline de Romilly, a l'intention de: définir des notions
relatives à la culture
2. La culture: est la masse des souvenirs oubliés, c'est ce qui reste quand on a
tout oublié, c'est la somme des apprentissages, c'est l'art de «faire pousser.»
Les cultures: c'est l'ensemble des connaissances, des valeurs qui règnent
dans un pays.
3. L'implication de l'auteur dans son écrit: "je suis moi-même assez
spécialiste…"
4. D'après J. de R, la culture est faite: de connaissances,
de souvenirs et d'expériences
5. " la culture est ce qui reste lorsque l'on a tout oublié": réponse personnelle
6. Doit-on considérer cette formule comme une boutade, une plaisanterie:
non, la culture est quelque chose qui survit au passé.
7. Citer le cas de la femme de ménage: c'est montrer un cas d'ignorance, de
manque de culture total.
8. Une personne cultivée a des "cercles" de connaissances et pour elle tout est
source de savoir.
9. Un halo incertain" , un "halo" est: un cercle lumineux
10. La différence: l'homme cultivé n'est pas enfermé dans les limites d'une
spécialisation comme peut l'être le savant qui est un spécialiste d'un domaine.
11. Les jeux télévisés ne font pas appel à des connaissances mais à des
automatismes pour des réponses précises et rapides.
12. Dans la comparaison faite par Jacqueline de Romilly,
culture des plantes culture intellectuelle
fertiliser x x
s'épanouir x x
semer x x
arroser x x
libérer x x
prendre soin x x
mettre en petits pot x
l'enracinement x
la profondeur x
la perspective de l'épanouissement x
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13. Les autres mots: appartenir à une même culture, avoir la culture comme lien
de famille.
définition exemple
les bilingues peuvent s'exprimer les classes franco-allemandes,
dans 2 langues Québec, Suisse, Wallonie
les multilingues ont la faculté Inde, Afrique
de s'exprimer
dans plusieurs langues
3. D'après le texte:
4. Réponse personnelle.
5. "le bilinguisme est un phénomène tout à fait normal" parce que les hommes
ont toujours été naturellement attirés par la découverte des autres langues.
6. Les exemples des langues en Inde ou en Afrique attestent le fait que les
enfants exposés à plusieurs langues deviennent plus facilement bilingues.
7. Les enjeux de la francophonie sont: conserver l'attachement au français
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