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DU MOT
AU TEXTE
ex ercices de français pour les avancés
Cavallioti
retiparire 2007
À ma mère.
TU}ESCU, MARIANA
Du mot au texte: exercices de français pour les
avancés / Mariana Tu]escu - Bucure[ti: Cavallioti, 2001
296 p.; 23,5 cm.
Bibliogr.
ISBN 973 – 96107 - 9 – x
811.133.1
Cavallioti
recunoscută CNCSIS
tél: 0744-201568
www.cavallioti.ro
Pour les renseignements et commandes, s’adresser à l’adresse ci-dessus.
3
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS 5
Bibliographie 293
AVANT-PROPOS
Le présent livre s’adresse aux élèves des classes terminales, à ceux qui
préparent leur baccalauréat ou leur concours d’admission en faculté, aux
étudiants et aux professeurs de français.
Il est issu d’une longue réflexion pédagogique sur le phénomène
linguistique.
Les acquis théoriques de la linguistique moderne, le progrès incessant de
la théorie du langage ont profondément marqué la didactique des langues
des vingt dernières années. Science pilote, la linguistique théorique a
marqué un tournant dans la configuration des sciences de l’homme. Aussi
croyons-nous que l’apprentissage et l’enseignement d’une langue étrangère
doivent faire siens les concepts, théories et pistes de recherche propres à la
linguistique actuelle.
L’apprentissage d’une langue ne saurait être seulement affaire
d’automatismes, entraînement à la manipulation des structures, mais bien
exercice profond de raisonnement, appropriation réfléchie et consciente des
structures, règles, mécanismes de fonctionnement qui constituent ce code
complexe qu’est la langue. Et le français est, parmi ces codes, l’un des plus
perfectionnés, mais aussi l’un des plus contraignants et fuyants à la fois.
Grammaires, études théoriques, méthodes et livres d’exercices sur le
français ne manquent pas. Le français langue étrangère a fourni et ne cesse
de fournir matière à réflexion pour les linguistes, didacticiens, concepteurs
de méthodes et professeurs de langues. La vocation s y s t é m a t i q u e ,
l o g i q u e et c u l t u r e l l e de cette langue ne fait pas de doute.
Le présent livre relève d’une conception systématique de la langue et
témoigne d’une option méthodologique. La théorie du fonctionnement du
langage, du niveau lexical (le mot) au niveau discursif et textuel est mise en
oeuvre dans cette série d’exercices conçus comme instruments d’acquisition
et de perfectionnement des structures et des mécanismes langagiers. La
plupart de ces exercices sont c o g n i t i f s, c’est-à-dire ils explicitent la
théorie linguistique qui les sous - tend. Le lecteur se trouvera ainsi en
présence d’un ensemble de données théoriques qu’il doit acquérir pour être
ensuite à même de les exploiter. Ainsi la réflexion et l’intelligence sont-elles
mobilisées dans un cadre explicite, préalable à la formation de la
compétence de manipulation et d’interprétation des faits de langue.
Dans l’élaboration de ces exercices nous avons tenu compte des
exigences suivantes:
1. l’exploitation d’une base théorique propre à expliquer tel
phénomène de langue; qu’on se rapporte, à ce sujet, aux chapitres
portant, par exemple, sur la combinatoire figée, la métaphore et la
métonymie, le discours rapporté, la cohérence du texte, les types de textes etc.;
2. le recours constant au contexte linguistique et situationnel, la
nécessité de former chez les apprenants du français la compétence
de communication;
3. la graduation de la complexité du phénomène décrit, la
6 Mariana TUÞESCU
Mariana TU}ESCU
1. LA DÉRIVATION SUFFIXALE
1. Dites de quels verbes proviennent les noms suivants:
- arrivée, plongée, rentrée, traversée;
- arrosage, chauffage, essayage, sondage;
- changement, bourdonnement, gonflement, pétillement, tassement;
- fermeture, ouverture, coupure, reliure, salissure;
- fauchaison, salaison, crevaison, livraison;
- baignade, dérobade, embrassade, glissade, reculade;
- alliance, assurance, espérance, jouissance, réjouissance, méfiance,
souffrance;
- rêverie, duperie, tromperie, tricherie, tuerie.
Quel est le trait sémantique (ou sème) de ces noms dérivés au moyen des
suffixes? Essayez d'introduire ces dérivés suffixaux dans des phrases.
14. Formez à partir des verbes ci-dessous des noms dérivés en -ANCE,
- ENCE, -ERIE, -MENT, -URE, -ON, exprimant l’action ou le résultat de
l’action:
broder, croiser, endurer, adhérer, dénigrer, flatter, courber, éblouir,
exiger, hurler, graver, mouiller, présider, peindre, railler, souffrir,
tromper, venger.
Construisez des phrases avec ces mots dérivés.
15. Les suffixes -OIR, -OIRE servent à former des dérivés désignant des
outils (instruments) ou des ustensiles. Étudiez les phrases suivantes et
rendez les noms d'outils par des paraphrases:
1. LA RÔTISSOIRE est en panne.
2. Marie emploie UNE PASSOIRE pour égoutter les légumes.
3. Cet écrivain se sert d'UN GRATTOIR pour gratter les taches de son
manuscrit.
4. Dès que les invités arrivèrent, ma mère apporta LA BOUILLOIRE pour
préparer le thé.
5. Il faisait avec UN ARROSOIR des huit sur le dallage poussiéreux.
6. Penchées sur la rivière, ces femmes battaient le linge avec UN BATTOIR.
16. L'instrument servant à ASPIRER (la poussière) s'appelle l'ASPIRATEUR; la
machine qui BAT (le blé) s'appelle la BATTEUSE; l'instrument qui sert à
faire RÔTIR la viande s'appelle la RÔTISSOIRE.
collection:
colonne; dix; cent; hêtre; saule; branche; feuille; mât; marmot; cheveu;
valet; prêtre.
Modèle: douze ⇒ douzaine; chêne ⇒ chênaie;
piéton ⇒ piétaille.
19. Quels sont les noms qui désignent le contenant obtenus à partir des noms
suivants, désignant le contenu:
Modèle: cendre ⇒ cendrier
beurre; cendre; encre; chandelle; bonbons; poudre; sel; soupe.
20. Dites quels sont les diminutifs dérivés des mots suivants:
garçon; fille; femme; gant; tarte; malle; main; maison; casque; histoire;
fourgon; mitrailleuse; livre; fleur; poche; pince;
aigle; carafe; âne;
coq; gant; oiseau;
ours; mouche; escadre; croûte; carafe;
lion; souris; lapin; puce; loup; arbre;
île; chien;
rue; tour.
Quels sont donc les suffixes qui désignent les diminutifs ou les petits des
animaux?
de penser.
(B) - Le gonflAGE d'un pneu - Le gonfleMENT du genou.
(C) - Le lavAGE des vitres de la voiture - Un laveMENT
purgatif.
(D) - Le tassAGE d'un adversaire - Le tasseMENT des
vertèbres.
(E) - Le battAGE du blé - Le batteMENT du coeur.
Sur ce modèle, placez les lexies suivantes dans des contextes syntagmatiques
différenciateurs. Travaillez avec le dictionnaire:
arrosAGE - arroseMENT; / atterissAGE - atterrisseMENT;
/ barrAGE - barreMENT; / boisAGE - boiseMENT; / pavAGE -
paveMENT; / raffinAGE - raffineMENT; / blanchisseMENT -
blanchiMENT - blanchissAGE; / décollAGE - décolleMENT -
décollaTION; / brunisseMENT - brunissAGE - brunissURE;
/ pourrisseMENT - pourrissAGE - pourritURE; / déchireMENT -
déchirURE; / fournisseMENT - fournitURE; / noircisseMENT -
noircissURE; / déchiquetAGE - déchiquetURE; / garnissAGE -
garnitURE; / montAGE - montURE.
Traduisez en roumain ces structures.
24. Remplacez les points de suspension par un nom dérivé du verbe
mentionné:
ARRIVER: L'.........du train. L'.............des marchandises.
AFFLUER: Un.........de sang à la face. L'...........de visiteurs.
CHAUFFER: Le...........central. Une surface de...........
COUCHER: Le..........du soleil. Champignons de........... Un sac de......... Un
compartiment muni de............
COUVRIR: Une..........de laine. Le..........d'une boîte. Le livre et les.........-
livres.
CROÎTRE: La.......d'une plante. La.......économique. La.......des eaux. Les
meilleurs......du Bordelais.
FONDRE: La......des neiges. La.......des métaux.
LEVER: Le.......du soleil. Le.....du rideau. .......la séance. La......du pain.
PORTER: A une.......de fusil. Le......port des marchandises.
PRÉPARER: La.......d'un mets. Les......d'un voyage.
RACCOURCIR: Prendre un........ La mode est au.......des robes.
25. Étudiez les groupes nominaux ci-dessous et précisez de quel adjectif
provient chacun des noms dérivés.
Modèle: La fraîcheur de l'air - L'air est frais.
La robustesse de cette personne - Cette personne est
robuste.
- La maigreur de cet enfant; / - La blondeur de ses cheveux; / - La
I. LA FORMATION DES MOTS 13
30. Remplacez par un adjectif en -AL, -AIRE, -EL, -EUR, -EUX les
constituants en italique.
14 Mariana TUÞESCU
Modèle: (A) Une pierre placée sur une tombe ⇒ une pierre
tombale.
(B) Un serpent qui a du venin ⇒ un serpent
venimeux.
1. Une personne qui possède des millions. / 2. Une circonstance qui sert
d'occasion. / 3. Un emploi qui ne doit être exécuté qu'un temps. / 4. Une nouvelle
qui fait sensation. / 5. Une rue remplie de boue. / 6. Des doctrines visant à l'égalité
complète. / 7. Une affaire qui dépend de la chance. / 8. Un récit ayant rapport à la
légende. / 9. Un événement qui se produit par accident. /
10. Une musique qui doit être exécutée par des instruments. / 11. Un charme qui
empoisonne. / 12. Un esprit qui a des visions. / 13. Le péché contracté par la race
humaine dès son origine. / 14. Une bière qui produit de la mousse. /
15. Un mendiant qui a des vêtements en loques.
31. Transformez les déterminants prépositionnels en dérivés suffixés adjectifs
de relation:
Modèle: Les déclarations du président ⇒ les déclarations
présidentielles;
La production de céréales; les vacances des ministres; un monde de cauchemar;
une culture de légumes; un jardin de fruits; les prévisions du budget; la pénurie
d'énergie; le personnel de l'hôpital; l'exemple des parents.
32. Transformez les adjectifs de relation des groupes nominaux ci-dessous en
déterminants prépositionnels:
Modèle: Les forces policières ⇒ les forces de la police.
- des querelles boutiquières; - une croûte boueuse; - une piste cavalière; -
une culture légumière; - une ville frontalière; - l’industrie plumassière; - un
sentier pierreux; le fond rocheux d'une rivière.
33. Convertissez les propositions relatives qui déterminent les noms ci-
dessous en adjectifs de relation dérivés au moyen des suffixes - É, -U, -
EUX (-EUSE), -IER (-IÈRE).
Modèle: (A) Un homme qui porte une cravate rouge ⇒ Un
homme cravaté de rouge.
(B) Une tante qui aime à faciliter les mariages ⇒
Une tante marieuse.
(C) Un homme qui vit dans le besoin ⇒ Un
homme besogneux.
1. Un homme qui a de la barbe et de grosses moustaches. / 2. Un militaire
qui a un grade. / 3. Une personne qui a un grand âge. / 4. C'est un cocher de
jadis qui porte une houppelande. / 5. Une coquille qui renferme de la nacre.
/ 6. Une mer où les tempêtes sont fréquentes. / 7. Des voyages qui sont pleins
d'aventures. / 8. Voilà une plaine où il y a beaucoup de cailloux. / 9. Une
I. LA FORMATION DES MOTS 15
femme qui rapporte de cancans. / 10. Des fruits qui sont propres à telle ou
telle saison. / 11. Un employé qui agit par routine. / 12. C'est un carte qui
indique les routes. / 13. Un discours qui repose sur le mensonge. / 14. Tu as
pris cet escalier de pierre, alors que mon cousin avait pris un chemin qui était
couvert de pierres. / 15. Cette fille a une chevelure qui est frisée comme le
crêpe. / 16. C'est une femme qui porte un chapeau et des gants.
34. Comment définissez-vous:
- le passage piéton? - un sentier piéton? - une porte piétonne? - une zone
piétonne?
- une rue piétonnière? - la circulation piétonnière?
- un terrain marécageux? - des plantes marécageuses?
- la signalisation routière? - le réseau routier de chaque pays?
Formez des phrases avec ces structures nominales.
35. Quels sont les dérivés adjectivaux des noms propres suivants? Joignez
chacun des adjectifs obtenus à un nom:
Modèle: Corneille ⇒ cornélien; une tragédie cornélienne.
Baudelaire; Dreyfus; Flaubert; Freud; Hugo; Ibsen; Kafka; Lamartine;
Lénine; Mallarmé; Marivaux; Mitterand; Molière; Napoléon; Œdipe;
Picasso; Platon; Proust; Rabelais; Racine; Rousseau; Sartre; Stendhal;
Voltaire; Rimbaud; Freud; Newton; Balzac; Aristote; De Gaulle; Kant;
Nietzsche; Wagner.
36. Quels sont les adjectifs en -AIN, -ESQUE, -IEN, -IF dérivés des mots
suivants? Joignez à chacun d'eux un nom:
Modèle: masse ⇒ massif; de l'or massif.
- Carnaval; adhésion; haut; livre; instinct; funambule; rivière; proche;
sport.
37. Formez avec les mots suivants des adjectifs diminutifs en -ET, -ELET, -
IN, -OT et joignez chacun d'eux à un nom:
Modèle: maigre ⇒ maigrelet, maigriot, maigrichon; un
enfant maigrelet, maigriot, maigrichon.
- aigre; clair; fou; gras; jeune; rond; galant; pâle; petit; simple; pauvre; vieil
(vieux).
38. Mettez en roumain les phrases suivantes:
1. Il commanda un demi de vin clairet. - 2. Je n'aime pas la soupe
clairette. - 3. Sa vie n'est pas précisément folichonne. - 4. Ces gamines
pâlottes me font du mal. - 5. Celui-ci, le pauvre, a deux enfants
souffrants: un garçon maigrelet et une fille maigrichonne. - 6. À son
âge, il court après les filles: c'est un vieux galantin. -
7. Quand je l'ai revu, dix ans après, c'était un petit homme
grassouillet. - 8. Entre nous, il n'est pas fortiche. - 9. Il montait de la
16 Mariana TUÞESCU
rue les accords d'une mélodie assez simplette. - 10. Il prit une gorgée
de ce petit vin blanc aigrelet.
39. Quels sont les verbes dérivés à partir des adjectifs suivants:
- blanc, bleu, jaune, rouge, vert;
- aigre, grand, gros, épais, faux, jaloux, rance, terne.
Construisez des phrases avec les unités lexicales (lexies) ainsi obtenues.
40. Quels sont les verbes dérivés des noms suivants:
abri, numéro, papillon, aiguillon, bénéfice, poix, borne, émail, étude,
épaule, fête, sillon, fusil, interview, photographie, nickel, sermon,
schéma, tache, foudre, vagabond?
Introduisez ces verbes dans des phrases.
41. Les suffixes verbaux -ISER et -IFIER forment des dérivés marqués par le
trait <+CAUSATIF> et caractérisés par la fonction aspective.
La paraphrase généralisée de ces verbes dérivés sera: «transformer en X», ou
X = nom ou adjectif de départ.
Ainsi on aura:
- alcool ⇒ alcoolISER «transformer en alcool»
- gaz ⇒ gazéIFIER «faire passer à l'état de gaz»
- solide ⇒ solidIFIER «transformer en substance solide».
Sur ce modèle, dites quels sont les verbes formés au moyen de ces suffixes à
partir de:
acide, agonie, classe, code, colon, divin, exemple, égal, gel, général,
fertile, martyr, personne, statut, tranquille, tyran.
45. Rendez le sens des verbes ci-dessous par des paraphrases qui contiennent
un nom ou un adjectif de la même famille:
Modèle: bêtifier: « faire la bête, dire des bêtises ».
bêcher; culbuter; feinter; finasser; freiner; se parcheminer; se refléter;
saucissonner.
Construisez des phrases avec ces verbes.
46. Rendez par des verbes en -OYER, -ER les paraphrases suivantes:
- « dire à quelqu'un tu »;
- « dire à quelqu'un vous »;
- « dire à quelqu'un: "je suis contre" »;
- « dire à quelqu'un merci ».
48. Indiquez quels sont les sèmes qui différencient les termes des paradigmes
dérivationnels ci-dessous; placez chacun de ces termes dans un contexte
approprié:
1. Beurre - beurrer - beurrerie - beurrier (nom) - beurrier,-ère (adj.).
2. Huile - huiler - huilerie - huileux,-euse - huilier (nom) - huilier,-ère
(adj.).
3. Acide - acidifier - acidification - acidifiable.
4. Classe - classifier - classification - classificateur,-trice.
5. Numéro - numéroter - numérotage - numérotation.
2. LA PRÉFIXATION
1. Formez au moyen du préfixe DÉ- (DÉS-, DIS-) des mots dérivés et faites
entrer chacun d'eux dans une structure phrastique:
Modèle: tourner ⇒ détourner une rivière
altérer, approuver, faire, avouer, organiser, sceller, loger, localiser, traquer,
posséder, sécher, tremper; mariage, espoir, règlement, honneur.
2. Au moyen du préfixe IN- (IL-, IM-, IR-) formez des dérivés tirés des
adjectifs suivants:
altérable; respectueux; cohérent; occupé; lisible; attentif; avouable;
buvable; certain; efficace; correct; discret; logique; conscient; résolu;
contestable; matériel; réel; lettré; responsable .
3. Vous avez ci-dessous une série de verbes. Formez à partir de ceux-ci des
lexies préfixées en RE- (RÉ-, RES-, R-) et précisez la modification
sémantique amenée par le dérivé préfixal. Faites entrer ces nouvelles
unités dans des phrases:
I. LA FORMATION DES MOTS 19
abaisser; suer; écurer; monter; partir; saisir; agir; acheter; abattre; boiser;
servir; appeler; emplir; former; battre; cuire; montrer; pêcher; produire;
serrer; organiser; sentir; toucher; unir.
4. Formez des lexies préfixées au moyen des préfixes MAL-, MÉ-, MAU- à
partir des termes suivants:
adroit, commode, gracieux, habile, honnête, propre, plat, aisé, heureux,
venu; allier, estimer, contenter, mener, prendre, dire.
5. Formez les lexies préfixées avec les verbes suivants et les préfixes placés
entre parenthèses. Dites ensuite en quoi consiste la différence sémique
entre la lexie de départ et la lexie d'arrivée:
- clore (É-); courir (A-, DIS-, EN-, SE-); créer (RE-); cueillir (AC-, RE-);
écrire (DÉ-, R-, RÉ-); fondre (CON-); jeter (PRO-, RE-); lire (É-, RE-);
mener (se DÉ-, SUR-); muer (RE-); pendre (DÉ-); poser (COM-, PRO-,
SUP-); prendre (AP-, COM-, s'É-); quitter (AC-); sortir (AS-); tenir (OB-);
tester (AT-, CON-, DÉ-, PRO-); venir (AD-, CON-, DE-, SOU-).
À remarquer que ces lexies ont des origines différentes.
7. Dans les phrases qui suivent, les adjectifs sont formés au moyen des
préfixes ARCHI-, EXTRA-, SUPER-, ULTRA-, HYPER-, SUR- qui
expriment l'idée de quantité. Trouvez d'autres lexies adjectivales de
même structure; consultez, à ce sujet, le dictionnaire:
1. Les autobus sont archipleins, archicombles aux heures de pointe. /
2. Maman nous a acheté des petits pois extra-fins. / 3. Le TGV français
est un train ultramoderne et ultra-rapide. / 4. C'est une huile
superfine. / 5. Cette année la récolte de blés est surabondante. / 6. Le
bruit suraigu de ce marteau-piqueur me casse les oreilles. / 7. Cet
enfant est hypernerveux; il faudra qu'il aille voir un médecin. / 8. Il
faudra acheter une pellicule ultra-sensible. / 9. Nous assistâmes au
tournage d'un film à l'atmosphère survoltée.
13. Dans les exemples ci-dessous, les lexies au préfixe É- ont des origines
différentes. Dites, par le recours à votre compétence linguistique, si l'on y
perçoit des unités analysables ou inanalysables. Quel serait, dans le cas
des unités analysables, le sens du préfixe É-?
- ce spectacle éblouit les yeux; - des cheveux ébouriffés; - ébruiter
une nouvelle; - un jeune écervelé; - échancrer un corsage; - échapper
à la mort; - le feu échauffe les métaux; - écrémer le lait; - un mur qui
s'écroule; - une bouche édentée; - effacer un mot; - un type élancé; -
un crime éhonté; - élargir un habit; - éprouver une émotion; - une
course éreintante;- éveiller un dormeur; - égayer un malade; -
s'évertuer à trouver quelque chose; - s'efforcer de plaire;- s'élever
dans les airs; - émousser un rasoir.
3. LA PARASYNTHÈSE
10. Au moyen des mots en gras apparaissant dans les structures verbales ci-
dessous formez des verbes signifiant:
arriver à bord; habituer à un climat; rendre plan; rendre plus tendre;
asseoir à une table; faire devenir sain; habituer à la guerre; mettre à
sec; opposer front à front; prendre terre; prendre avec les griffes;
rendre parent par alliance; rendre franc.
4. LA COMBINATOIRE FIGÉE
1. Mettez au pluriel les noms composés ci-dessous:
un(e) garde-malade; un(e) garde-barrière; un garde-champêtre; un
garde-magasin; un garde-manger; un garde-meuble; un garde-chasse; un
garde-chiourme; un garde-feu; un garde-fou; un garde-nappe; un garde-
port; un garde-robe; un garde-voie; un garde-vue.
Traduisez en roumain ces lexies.
2. Mettez au pluriel les noms composés en italique:
1. Ces immeubles ont des rez-de-chaussée presque semblables.
2. Ah! les grand-mère! De quelle tendresse elles savent entourer l'enfance
de leurs petit-fils et de leurs petite-fille.
3. Des guet-apens avaient été tendus aux ennemis.
4. Dans mon enfance, ma mère avait de beaux couvre-lit.
5. Le printemps est annoncé par l'apparition des perce-neige.
6. Ces richards ont plusieurs pied-à-terre dans la région.
7. Nos invités échangeaient des coup d'oeil complices.
8. Ils ont eu mal au coeur, c'était normal, après avoir avalé une douzaine
de pied-de-cheval.
I. LA FORMATION DES MOTS 25
7. Quelles sont les structures profondes qui expliquent la formation des lexies
figées ci-dessous? Construisez des phrases avec ces unités:
un assureur-vie; un crève-la-faim; un gagne-petit; un pisseur de copie;
un sans-culotte; un sans-logis / sans-abri; un sans-travail; un bien
pensant; un empêheur de tourner en rond; un jemenfichiste; un
jusqu’au-boutiste.
8. Précisez quels sont les objets référentiels dénommés par les lexies
composées suivantes; traduisez en roumain ces lexies:
un chauffe-bain; un chauffe-plats; une lèchefrite; une essoreuse à salade;
un grille-pain; un grille-viandes; un lave-vaisselle;
un ouvre-boîtes; un presse-agrumes; une rôtissoire électrique;
un ramasse-miettes.
Faites entrer ces unités dans des énoncés.
10. Dans les exemples ci-dessous, décelez les cas où les constituants en
italique appartiennent à la combinatoire libre de ceux où ils
appartiennent à la combinatoire figée:
1. J'achète toujours du prêt-à-porter, c'est plus pratique et moins cher.
/ 2. Il est toujours prêt à porter les vêtements usés des dons
humanitaires. / 3. Il faudra sabler les allées du jardin, sinon elles
seront envahies par les mauvaises herbes. / 4.Passez chez nous ce soir,
on sablera le champagne.
12. Précisez le sens des locutions ci-dessous en vous appuyant sur leur
transcodage en lexies simples. Montrez comment l'analyse de ces locutions
est incompatible avec les règles et les épreuves de la syntaxe:
1. J'ai appris cette nouvelle par ouï-dire. / 2. C'est un idéaliste: il travaille
toujours à l'oeil. / 3. On ne doit pas juger les gens sur des on-dit. / 4. Ne
vous inquiétez pas du qu'en dira-t-on. / 5. Hier soir il était très fatigué; je l'ai
surpris qui faisait des coq-à-l'âne. / 6. Des marchands de journaux se
promenaient dans les rues, criant à tue-tête: « Paris Presse », « France Soir
», « Figaro Magazine »! / 7. Votre travail est fait à la diable; vous montrez
trop de laisser-aller; soignez les détails et pas d'à-peu-près. /
8. C'est une femme à toute épreuve, mais un peu vieux jeu et très collet
monté. / 9. Notre entreprise est à vau-l'eau. / 10. Il n'avait pas son pareil: il
s'en donnait à coeur joie, mangeait à bouche que veux-tu et buvait à
tire-larigot.
Mettez en roumain ces phrases.
13. En quoi consiste la différence sémantique entre les lexies formant les
paires suivantes:
- les allées / les allées et venues; • - les noms / les prête-noms; • - le
poids / le poids lourd; • - le poids / le poids mort; • - l'oeil / le coup
d'oeil; • - le fusil / le coup de fusil; • - le pot / le pot aux roses; • - le
I. LA FORMATION DES MOTS 29
16. Soit les structures figées suivantes, qui renferment le mot POISSON.
Traduisez-les en roumain, ensuite construisez de petits textes révélateurs
de leur sens:
- poisson d'avril; - être heureux comme un poisson dans l'eau; - engueuler
quelqu'un comme du poisson pourri; - finir en queue de poisson.
19. Expliquez les plaisanteries langagières des textes suivants, centrées sur
des lexies composées:
1. Vers lui, c'était la piscine d'hiver. Il la dépassa et par la face latérale,
pénétra dans cet organisme pétrifié, en traversant un double jeu battant
de portes vitrées à barres de cuivre. Il tendit sa carte d'abonnement, qui
fit un clin d'oeil au contrôleur à l'aide de deux trous déjà perforés. Le
30 Mariana TUÞESCU
contrôleur répondit par un sourire complice, n'en ouvrit pas moins une
troisième brèche dans le bristol orange, et la carte fut aveugle. (B. Vian)
2. Un homme à chandail blanc lui ouvrit une cabine, encaissa le
pourboire qui lui servirait pour manger, car il avait l'air d'un menteur.
(B. Vian)
3. Alors, seulement, Colin revint à la vraie réalité et s'aperçut que le
plafond était à claire-voie, au travers de laquelle regardaient les
locataires d'en dessus. (B.Vian)
1. LE GROUPE NOMINAL
1.1. Le genre
même. / 12. Notre mère se fait volontiers l'exécuteur attentive de nos projets
d'enfants. / 13. Il y avait, chez les Gaulois, des prêtres qui s'appelaient druides.
/ 14. Cette femme n'est qu'une débiteur de fausses nouvelles. / 15. La femme
qui doit quelque chose, surtout de l'argent, à quelqu'un s'appelle débiteur. /
16. En termes de droit, celle qui forme une demande en justice s'appelle
demandeur; celle contre laquelle est intentée la demande s'appelle défendeur;
celle qui donne à bail porte le nom de bailleur.
5. Quels sont les noms féminins correspondant aux noms masculins suivants:
daim, sanglier, dindon, jars, drôle, étalon, lévrier, poulain, faune,
gendre, loup, opérateur, parrain, neveu, traître?
6. Quels sont les noms masculins correspondant aux noms féminins suivants:
ânesse, diaconesse, biche, laie, brebis, chatte, épouse, Suissesse, héroïne,
jument, muette, servante, petite-fille, nièce, belle-fille (ou bru), petite-
maîtresse, tsarine?
9. Mettez l'article UN ou UNE et accordez les adjectifs entre crochets avec les
noms dont vous préciserez le genre:
... antichambre [ouvert ] / ... autoroute [nouveau] / ... [petit] élastique /...
écritoire [ancien] / ... argile [gras] / ... emplâtre [chaud] / ... chrysanthème
[blanc] / ... caramel [délicieux] / ... effluve [odoriférant] / ... épithète [réussi]
/ ... exorde [insinuant] / ... en-tête [manuscrit] / ... glaire [épais] / ... après-
midi [pluvieux] / ... insigne [nouveau] / ... haltère [pesant] / ... moustique
[agaçant] / ... moustiquaire [léger] / ... omoplate [saillant] / ... orbite [creux] /
... [frais] oasis / ... pore [dilaté] / ... rail [étroit] / ... [excellent] relâche.
5. Sora lui cea mare este manechin la Casa de Mod\; întoars\ acas\, este o
excelent\ buc\t\reas\.
6. De team\, i-au pierit pofta de mâncare [i somnul.
7. To]i recru]ii erau b\ie]i din satul meu, pe care îi cuno[team din copil\rie.
8. Când am atins acest trandafir, i-a c\zut o petal\.
9. - Vrei o cl\tit\ cu dulcea]\? m-a întrebat Elena.
- Nu, i-am r\spuns; a[ prefera o înghe]at\ de alune.
10. În trei s\pt\mîni, temelia acestor blocuri a [i fost s\pat\ de constructori.
11. Ce ar spune to]i ace[ti oameni b\trîni dac\ te-ar auzi vorbind asemenea prostii?
12. Anul trecut, Cr\ciunul a c\zut într-o duminic\.
13. De Pa[ti, la români este obiceiul s\ se m\nînce ou\ ro[ii.
14. Ai primit telegrama care î]i anun]a sosirea prietenei tale din Canada?
15. Într-o dup\-amiaz\ ploioas\, mi-am dat întîlnire cu pictorul italian într-o
cafenea de lâng\ Universitate.
1.2. Le nombre
- les eaux des puits / - les éditoriaux des journaux / - les succès des
rivaux / - les legs aux neveux / - les poids des métaux / - les remords des
filous / - les troupeaux dans les enclos / - les yeux des malheureux / - les
poitrails de ces animaux
4. Il existe en français une catégorie de noms, dits les “pluralia tantum”, qui
ne connaissent que le pluriel. À l'intérieur de cet inventaire fermé, on
peut distinguer quelques classes sémantico-lexicales:
(A) - noms de cérémonies: agapes, épousailles, funérailles,
fiançailles, noces, obsèques;
(B) - noms indiquant des sommes d'argent, des
rétributions: frais, arrérages, appointements,
émoluments, gages, honoraires;
(C) - noms appartenant à divers autres champs lexicaux:
ambages, annales, alentours, débris, décombres,
doléances, entrailles, errements, gens, frusques,
moeurs, mânes, nippes, ossements, pourparlers,
prémices, pleurs, semailles, sévices, représailles,
ténèbres, vivres etc.
Faites entrer chacun de ces noms dans une phrase, après en avoir précisé le
sens par le recours au dictionnaire:
5. Certains noms du singulier indiquent des collectifs. C'est le cas de:
bétail, marmaille, racaille, piétaille, valetaille.
La plupart de ces noms ont une valeur péjorative. Traduisez-les en roumain
et ensuite introduisez-les dans des énoncés.
6. Les phrases suivantes contiennent des noms à double forme au pluriel.
Mettez donc au pluriel les noms en italique, tout en veillant à respecter
les valeurs sémantiques:
1. La mythologie raconte les douze travail d'Hercule. / 2. Certains chevaux
peureux refusent de s'engager dans les travail des maréchaux-ferrants. /
3. Est-il rien au monde de plus clair, de plus profond que des oeil d'enfants? /
4. Les oeil-de-loup, les oeil-de-chat, les oeil-de-serpent sont des pierres
chatoyantes. / 5. Les botanistes rangent l'oignon, le poireau, l'échalote dans
la famille des ail. / 6. De longs chapelets d'ail pendaient aux poutres du
grenier. / 7. Quel tableau touchant que celui d'une famille heureuse, avec
des enfants qui entourent de soins affectueux les vieux aïeul . / 8. Nos bons
aïeul, dit-on, n'étaient guère savants, ils se livraient à de durs travail, mais ne
vivaient-ils pas aussi heureux que les gens d'à présent, sous les ciel du bon
Dieu? / 9. J'aime à regarder la photo de ma mère, jeune encore; la voilà, en
robe de soie, à côté de ses parents et de ses deux aïeul. / 10. Certaines
infiltrations se produisent parfois dans les ciel de carrière. / 11. Le peintre
français Joseph Vernet a peint des marines dont les ciel sont fort beaux. / 12.
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 37
Nous vivons dans des régions tempérées, mais des populations fort
nombreuses vivent sous des ciel incléments. / 13. Étoile du soir, qui brilles au
fond des ciel, que regardes-tu?
7. Faites entrer chacun des noms suivants dans deux phrases en l'employant
d'abord au singulier, puis au pluriel, avec des sens différents:
attention; bonté; humanité; lunette; or; impatience; vacance; vue.
1.3. L'adjectif
droit, froid, gris, étourdi, futur, jeune, éternel, aérien, bas, contigu,
certain, compact, blanc, complet, bénin, douillet, éternel, froid, crochu,
gentil, chrétien, amer, doux, beau, glouton, honnête, intelligent, joufflu,
malin, musulman, petit, pesant, majeur, public, peureux, naïf, secret,
sot, juif, nouveau, solennel, réparateur, sec, turc, vieux, vengeur, vieillot
ambigu, bouffon, compensateur, faux, frais, caduc, expressif, exprès,
modérateur, désuet, quotidien, public, hospitalier, tapageur, sauveur,
vengeur.
- une blouse bleue; - une soie bleu ciel; - des uniformes gros bleu; - des
reflets lie de vin; - une mer vert d'émeraude; - une jument bai brun; -
des carreaux vert jaune; - une robe vert pâle; - des mouettes noires et
blanches; - des gants crème; - des rubans écarlates; - des maillots de bain
roses; - des jupes mauves; - une classe verte; - des foulards vert bronze; -
des étendues ardoise; - des cheveux châtains; - ces grands papillons bleus
et noirs; - des uniformes kaki; - des cercles snob; - la secte zen; des maîtres
zen; des imbécillités kitsch; - des potages standard; - des mots très sexy; -
des chats angoras; - des endroits sélects: - une bouche vermeille1.
6. Certains noms ou groupes nominaux employés adjectivement sont
invariables. Soit les exemples ci-dessous:
- des yeux noisette
- des maillots chair
- les velours grenat des sièges
- de longs filets orange
- des cheveux poivre et sel
- des reflets pourpres, carmin, cerise, garance, giroflée
- de fins souliers couleur d'orange mûre.
Exception: écarlate, mauve, pourpre, rose qui, devenus de vrais adjectifs,
varient:
- des rubans écarlates
- des chemisiers roses
Traduisez en roumain ces groupes nominaux.
10. Faites entrer dans des phrases les expressions suivantes, formées d'un
verbe et d'un adjectif pris adverbialement :
sentir bon; coûter cher; marcher droit; parler haut; penser juste; tenir
ferme; voler bas; voir clair.
11. Dans les énoncés qui suivent, pouvez-vous placer l'adverbe TRÈS devant
chaque adjectif qualificatif?
1. Ce malade passe sa vie dans un fauteuil roulant. / 2. Je n'aime pas les
enfants impertinents. / 3. On ne peut installer dans ce réduit que des lits
pliants. / 4. Le vin blanc monte plus à la tête que le vin rouge. / 5. Des
étudiants appliqués suivaient le cours de ce professeur. / 6. Les soins
médicaux demandent beaucoup de compétence. / 7. On aime toujours à
revenir dans son pays natal. / 8. Les réunions familiales vous
enchantent-elles? / 9. L'autorité paternelle a-t-elle disparu? / 10. Un
arrêté préfectoral interdit la baignade dans cette rivière. / 11. Un pays riche
produit beaucoup de blés. / 12. La vie parisienne ne plaît pas à tout le
monde. / 13. On s'attend à une décision ministérielle sur cette question. / 14.
Un mendiant borgne vous invite toujours à lui faire l'aumône. / 15. Dans son
appartement, il y avait une fenêtre borgne.
12. Remplacez les points de suspension par le comparatif de supériorité de
l'adjectif placé en tête de la phrase:
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 43
1. ATTENTIF. Nous prêtons une oreille ... quand on nous parle de nos
qualités.
2. GRAND. Les malheurs nous ont blessés, mais nous avons acquis par la
suite une ... expérience.
3. HAUT. Il n'est pas toujours bon d'occuper un emploi ... que celui
qu'on mérite.
4. PRÉCIEUX. Est-il un bien ... que l'honneur?
5. SOT. Il n'est pas rare qu'un sot personnage trouve un autre ... encore
pour l'admirer.
6. BON. Il n'est pas de ... remède à l'ennui que le travail.
7. MAUVAIS. Le proverbe dit qu'un coup de langue est parfois ... qu'un
coup de lance.
8. PETIT. Les maux d'autrui nous semblent souvent ... que les nôtres.
9. BON. Le vrai bien est celui qui rend les hommes ... .
10. PETIT. Le lionceau est ... que le lion.
11. MAUVAIS. Il n'y a point de ... sourd que celui qui ne veut pas entendre.
12. PETIT. Ce fut un cours de ... importance.
15. Sur le modèle: L'autoroute du Sud est la plus longue des autoroutes
françaises, complétez convenablement les propositions suivantes:
............... le plus cher de ............... / ............... le plus rapide de
............... / ............... le moins dangereux de ............... / ............... la
moins lumineuse de ............... / ............... le meilleur de ............... /
............... le pire de ...............
17. Dans le langage expressif, le superlatif absolu formé avec TRÈS peut être
remplacé par un adjectif comme: SENSATIONNEL, FORMIDABLE,
EXTRAORDINAIRE, par un préfixe comme HYPER-, EXTRA- SUPER-
ou bien par un suffixe comme -ISSIME. Soient comme exemples: un
spectacle formidable / extraordinaire / sensationnel; un homme
hypersensible; une poudre extra-fine; un livre rarissime; une
personnage richissime.
Employez ces structures superlatives pour qualifier :
un accident - un combat - un film - un exercice d'acrobatie - un peintre
- une femme sensible - un vin de très bonne qualité - des bonbons de
très bonne qualité - une robe très chic - un carburant très fort - un
ciment de très bonne qualité.
18. Vous avez ci-dessous des exemples de structures superlatives formées avec
le suffixe -ISSIME. Rendez-les par des paraphrases et précisez en quoi
consiste leur valeur sémantique et stylistique:
1. J'ai eu une petite audience de dix minutes au plus avec un Anglais
importantissime. / 2. Une longuissime lettre. / 3. Un grandissime
tableau. / 4. L'ameublement modernissime du bureau. / 5. Que de
gravissimes problèmes! / 6. Le baron ajusta son monocle, un gros
monocle, pour gens myopissimes.
19. Certains adjectifs changent de sens selon qu'ils sont placés avant ou
après le nom. Parmi ceux-ci on peut citer:
- PAUVRE : Pauvre famille! = une famille malheureuse, qui
a des ennuis;
Une famille pauvre = une famille qui n'a pas assez
d'argent.
- HONNÊTE: un honnête homme = concept du XVIIe siècle
français;
un homme honnête = une personne incorruptible, de
conduite irréprochable.
- SACRÉ: une sacrée histoire = une histoire maudite
(épithète pour renforcer un terme injurieux);
un livre sacré = un livre liturgique, un livre essentiel de
la foi.
Précisez le sens des adjectifs suivants par le recours à des paraphrases:
... billet ... de cinquante francs. Elle dit du mal de ses collègues: c'est une ...
langue ... . Quel ... sourire ... , quelle haine dans ses paroles!
(NOMBREUX). - Le Parlement vota la loi des allocations pour ... familles
... . De ... familles ... crèvent de faim par ce temps de flambée des prix.
Ce professeur a toujours travaillé avec des ... classes ...
13. Mettez en français les phrases suivantes, tout en veillant à bien traduire
les structures en italique:
1. Copilul acesta este grav bolnav. P\rin]ii s\i trebuie s\-l duc\ de urgen]\ la
doctor.
2. Un p\rinte care î[i iube[te copilul, nu îi iart\ nici o gre[eal\.
3. Ciocîrlia, aceast\ vesel\ [i umil\ pas\re de cîmp, este tovar\[a plugarului [i ea
îi cînt\ speran]a.
4. În c\dere, mi-am scrîntit piciorul [i mi-am rupt ciorapul.
5. În tinere]e, citeam acelea[i c\r]i, vedeam acelea[i filme, împ\rt\[eam acelea[i
gînduri. De ce oare acuma ne sim]im str\ini unii de al]ii?
6. Acelea[i vorbe, acelea[i fapte, [i acelea[i gesturi, auzite de mii de ori, care
mi-au am\rit via]a!
7. Locuiam în acela[i bloc; ei la etajul al treilea, iar noi la parter.
8. El-însu[i mi-a f\cut aceast\ m\rturisire.
9. Pacientul, el-însu[i, mi-a spus c\ nu se simte bine.
10. Ei în[i[i [i-au recunoscut gre[eala [i ne-au cerut iertare.
11. Chiar [i unui matematician i-ar fi greu s\ rezolve aceast\ problem\.
12. To]i oamenii sunt muritori.
13. Dator\m p\rin]ilor no[tri toat\ afec]iunea noastr\.
14. Ace[ti bie]i oameni au drept singur\ hran\ o can\ de lapte [i o bucat\ de
pîine.
15. Ce regiune bogat\! N-am v\zut nic\ieri o asemenea varietate de fructe,
legume [i flori!
16. O astfel de veste nu ne poate aduce decît am\r\ciune.
17. Cele mai mici zgomote, precum: pa[ii mamei în cas\, curgerea robinetului,
zumzetul unei albine, m\ deranjeaz\.
18. Avem acest seminar din dou\ în dou\ s\pt\mîni.
19. În fiecare miercuri seara, merg la cinematograf. Pre]urile biletelor sunt reduse.
20. De ce a]i cump\rat tot felul de fleacuri? Ca s\ v\ cheltui]i banii cî[tiga]i din
greu?
21. Oricîte eforturi ar face, acest elev slab la carte nu va putea recupera r\mînerea
în urm\.
22. Oricît ai fi de obosit\, trebuie s\ faci acest efort; este în interesul t\u.
23. Tot românul î[i închipuie c\ [tie fran]uze[te; aceasta este credin]a multor
concet\]eni de ai no[tri.
24. Au venit to]i în p\r; nici un membru al familiei nu lipsea.
6. La variation de l'emploi du mode dans la relative est régie par le sens modal de
l'indicatif, du conditionnel et du subjonctif. Ainsi, l'Indicatif indique-t-il
une certitude, le Conditionnel un monde possible, hypothétique qui
54 Mariana TUÞESCU
11. Réécrivez en français correct les phrases suivantes, recueillies dans des
copies d'élèves:
1. Pour la centième fois mon dictionnaire vient de tomber de l'étagère où
il est trop gros pour y tenir.
2. À gauche est placée la salle à manger dont au milieu il y a une table
carrée.
3. Ils engloutissent des bouchées énormes dont seule l'une d'elles m'aurait
rassasié.
4. Nous jouions à deviner, d'après le numéro des autos, le département
dont elles venaient.
5. Le buffet, dont on tire facilement son spacieux tiroir, est en chêne.
12. Mettez en français les phrases suivantes:
1. Fata pe care ai v\zut-o traversînd strada era sora cea mare a lui Paul.
2. Filmul despre care ]i-am vorbit a luat un mare premiu la Festivalul de la
Cannes.
3. }ara pe care am vizitat-o este una dintre cele mai frumoase din Europa.
4. Am rev\zut cu emo]ie or\[elul pe str\zile c\ruia mi-am petrecut copil\ria.
5. Publicul c\ruia conferen]iarul se adresa era un public larg, dar receptiv la
progresele cercet\rii [tiin]ifice.
6. Elevul care î[i va da silin]a s\ înve]e fiecare lec]ie va dobândi cuno[tin]ele
necesare de care va avea nevoie la concursul de admitere în facultate.
7. Cînd crezi c\ ai putea s\-mi descrii ]inutul în care te-ai n\scut?
8. Este singurul loc în care ai putea s\-]i g\se[ti lini[tea.
9. Caut cu disperare un mecanic care s\ [tie s\-mi repare ma[ina.
10. Bolnavul era cuprins de o nelini[te a c\rei cauz\ nu o cuno[tea.
11. Copilul acesta p\rea rezervat cu toat\ lumea, afar\ de mama sa în ale c\rei
bra]e se refugia adesea.
12. Cît a[ fi de fericit s\ v\ dau informa]iile de care ave]i nevoie!
13. C\r]ile pe care ]i le-am împrumutat îmi fuseser\ trimise din Fran]a de un
prieten cu care am copil\rit [i a c\rui poveste ]i-o voi povesti cît de curînd.
14. V\ afla]i în fa]a unei situa]ii delicate ale c\rei urm\ri va trebui s\ le cînt\ri]i cu
mare aten]ie.
15. Nu cred c\ voi putea vizita mîine expozi]ia tîn\rului pictor ale c\rui tablouri
le-a prezentat Televiziunea în seara aceea de care ]i-am vorbit.
16. Spectacolele la care am asistat s\pt\mîna trecut\ marcau sfîr[itul Festivalului
de Teatru Contemporan.
17. Vincen]iu ne-a invitat la sus]inerea tezei sale de doctorat, la a c\rei redactare,
de-a lungul anilor, am fost martori activi.
18. To]i aceia c\rora Rectorul dorea s\ le comunice vestea nu au fost de fa]\.
19. Singurul lucru în care cred este profesiunea mea. {i munca poate fi o ra]iune
de a exista.
20. Cît a[ dori s\ g\sesc un om în care s\ am încredere [i cu care s\ pot comunica.
hot\rîse s\ r\mîn\ [i s\ nu mai umble în c\utarea unui loc bun, de[i cu studiile sale
secundare l-ar fi g\sit cu u[urin]\: un miros dulce de prim\var\ îl întîmpinase, pe care
de atunci nici munca necalificat\ la preg\titul r\sadurilor, nici condi]ia lui de simplu
muncitor [i nici durata, anii petrecu]i, nu reu[ir\ s\ i-l smulg\ din suflet. Intrase
în\untru st\pînit de un sentiment care nu-l mai sl\bea, c\ via]a lui e distrus\, [i se
pomenise cum parc\ aici cineva îi picura în inim\ un balsam, care-i d\dea senin\tatea
de care avea nevoie ca s\ uite e[ecul s\u în lume. Era o lume care îi ajungea, aceast\
prim\var\ închis\. (Marin Preda)
2. LE GROUPE VERBAL
2.1. Les modes
c o n j o n c t i o n s et l o c u t i o n s c o n j o n c t i v e s (bien
que, encore que, quoique, sans que, à (la) condition que, pourvu que, à
moins que, de sorte / de façon / de manière que, pour que, afin que, de
peur que, avant que, jusqu'à ce que); structures s u p e r l a t i v e s
(le meilleur, le seul, l'unique etc...)
Mode de l'hypothèse, le CONDITIONNEL inscrit le procès dans un
avenir chargé d'i n c e r t i t u d e. Il exprime de nombreuses
valeurs qui vont du prospectif à l'incertitude, du potentiel à
l'irréel, du probable au possible, de l'illusion et de l'imaginaire à
la réserve prudente, du désir et du souhait de l'énonciateur à
l'anticipation imaginaire des événements, de l'information
d'emprunt à l'interrogation rhétorique, de l'atténuation polie à
la demande ou à la mise en garde.
"C'est que, par nature, le conditionnel ne se conçoit pas en dehors
de la conjecture"(R.Martin).
Mode de volonté, l'IMPÉRATIF exprime généralement un ordre,
une défense, un avertissement, une permission.
Les modes non personnels sont, comme on le sait, l'INFINITIF, le
PARTICIPE et le GÉRONDIF.
Dans les textes suivants, distinguez les modes et justifiez leur emploi:
(I) La première expédition contre les Daces se déclencha l'année suivante.
Par goût, et par politique, je me suis toujours opposé au parti de la
guerre, mais j'aurais été plus ou moins qu'un homme si ces grandes
entreprises de Trajan ne m'avaient pas grisé. Vues en gros, et à distance,
ces années de guerre comptent parmi mes années heureuses. Leur début
fut dur ou me parut l'être. Je n'occupais d'abord que des postes
secondaires, la bienveillance de Trajan ne m'étant pas encore totalement
acquise. Mais je connaissais le pays; je me savais utile. Presque à mon
insu, hiver par hiver, campement par campement, bataille par bataille, je
sentais grandir en moi des objections à la politique de l'empereur; ces
objections, je n'avais à cette époque ni le devoir, ni le droit de les faire à
voix haute; d'ailleurs, personne ne m'eût écouté. (M.Yourcenar).
(II) Je me félicite que le mal m'ait laissé ma lucidité jusqu'au bout; je me
réjouis de n'avoir pas à faire l'épreuve du grand âge, de n'être pas destiné à
connaître ce durcissement, cette rigidité, cette sécheresse, cette atroce absence
de désirs. Tout est prêt: l'aigle chargé de porter aux dieux l'âme de
l'empereur est tenu en réserve pour la cérémonie funèbre. Mon mausolée,
sera terminé à peu près à temps pour le transfert des cendres encore chaudes.
J'ai prié Antonin qu'il y fasse ensuite transporter Sabine; j'ai négligé de lui
faire décerner à sa mort les honneurs divins, qui somme toute lui sont dus; il
ne serait pas mauvais que cet oubli fût réparé. Et je voudrais que les restes
d'AElius César soient placés à mes côtés. (...)
Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton
hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 59
2. Mettez les verbes entre parenthèses aux modes et aux temps convenables:
1. Elle (ALLER) la semaine prochaine voir ses grands-parents en province.
2. Nous (ALLER) à la piscine pourvu qu'il (FAIRE) beau.
3. (PARTIR) tout de suite et (REVENIR) pour le dîner, nous dit maman.
4. Tu ne (AVOIR) pas la fièvre, par hasard?
5. Hier, il (FAIRE) très froid; c'est pourquoi nous (METTRE) le chauffage.
6. (AVOIR) soin de ne pas blesser tes collaborateurs!
7. Il (SE TAIRE) ne (SAVOIR) que dire.
8. (DIRE)-moi qui tu hantes, je te (DIRE) qui tu es.
9. (AVOIR)-vous la gentillesse de m'accompagner?
10. Tout le monde se réjouit qu'elle (S'EN ALLER).
11. Je crains qu'il ne (ÊTRE) fâché.
12. Je finirai mon travail avant que ne (ÊTRE) de retour.
13. J'ai vu les deux hommes (PARTIR) par là.
14. Quand tu (POSSÉDER) tous les biens de la terre, en (ÊTRE)-tu plus
heureux?
15. La vie est trop courte pour que nous en (PERDRE) une part
importante à des bagatelles.
16. Quelque savant que l'on (ÊTRE), on a toujours quelque chose à
apprendre.
17. Sans la contrainte de la discipline, vous (RISQUER) de vous égarer;
sachez donc vous y soumettre, quand même elle vous (SEMBLER)
pénible.
18. (POUVOIR)-il réussir à ce concours!
19. Il est certain qu'il (VENIR) nous voir.
20. Est-il certain qu'il (VENIR) nous voir.
21. Je crois qu'il (SAVOIR) se tirer d'affaire.
22. Je ne crois pas qu'il (DEVOIR) faire tant d'efforts.
23. Je suppose qu'il (VALOIR) mieux prendre toutes les précautions avant
de (TENTER) cette grande aventure.
24. Soyez attentifs aux petites choses; non qu'il (FALLOIR) vous absorber
dans un examen fort méticuleux, mais l'observation exacte (ÊTRE)
excellente.
25. Ce malheureux n'a pas une pierre où (REPOSER) sa tête.
26. Nous cherchons un menuisier qui (SAVOIR) nous faire une caisse.
27. Obéis si tu veux qu'on t'(OBÉIR) un jour.
28. Il est probable qu'il (RÉUSSIR) à nous convaincre.
29. Il est possible qu'il (RÉUSSIR) à nous convaincre.
3. Justifiez l'emploi du subjonctif dans les énoncés suivants:
1. « Parfois ce morceau de paysage amené ainsi jusqu'à aujourd'hui se
60 Mariana TUÞESCU
détache si isolé de tout, qu'il flotte incertain dans ma pensée comme une
Délos fleurie, sans que je puisse dire de quel pays, de quel temps - peut-être
tout simplement de quel rêve - il vient. (M. Proust).
2. Soit que la foi qui crée soit tarie en moi, soit que la réalité ne se forme
que dans la mémoire, les fleurs qu'on me montre aujourd'hui pour la
première fois ne me semblent pas de vraies fleurs (M.Proust).
3. Comme chaque jeudi, il évita de pousser les volets, afin que le marché
ne le vît pas. (Fr. Mauriac)
4. Cependant, M. Jérôme s'étonnait que sa bru le soignât avec la passion
d'une soeur de Saint-Vincent-de-Paul.
5. Aussi absurde que cela me semblât à mille milles de tous les endroits
habités et en danger de mort, je sortis de ma poche une feuille de
papier et un stylographe. (A. de Saint-Exupéry)
6. Il eut un soupir de regret et se dit encore:
- Celui-là est le seul dont j'eusse pu faire mon ami. (A. de Saint-
Exupéry)
7. Mais dans mon désarroi, je me tournai alors vers le jeune homme
comme vers une incarnation d'elle-même qui fût incapable de me faire
souffrir. (M. Tournier)
8. La prudence aurait exigé qu'ils observassent la plus grande retenue
l'un à l'égard de l'autre. Qu'ils en aient agi autrement me remplit de
fureur - fallait-il qu'ils se soucient peu de me défier, entourés
d'espions comme ils l'étaient! (M.Tournier)
9. - Ça te plaît, toi, que papa aille à la chasse?
- Pas trop, me dit-elle. C 'est un amusement dangereux. (M. Pagnol)
10. C'est complètement idiot, disait Ted, et il est faux que je m'y sois
jamais intéressé. - Il est normal qu'à ton âge tu ne te souviennes plus
de ton plaisir à ce spectacle, mais quand tu vieilliras, ce plaisir te
reviendra et tu éprouveras une vraie jouissance à retrouver tes pleurs et
tes rires. - Vous retombez en enfance! - Puissé-je ne l'avoir jamais
quittée! (M. Déon)
probable que tu (RÉUSSIR, futur) à surmonter ces difficultés. / 11. Il est hors
de doute que la science (ÊTRE, présent) bornée; s’ensuit-il de là qu'il
(FALLOIR, présent) l'ignorer? / 12. Je comprends que le tout (ÊTRE,
présent) plus grand que chacune de ses parties. / 13. Quoi que vous
(FAIRE, présent), quoi que vous (ÉCRIRE, présent), évitez la médiocrité. /
14. Tout heureux que mon père me (PARDONNER, plus-que-parfait) ma
faute, je pris la résolution d'être plus sage à l'avenir. / 15. Puisque vous vous
doutez que des difficultés (SURGIR, futur) plus tard dans votre chemin, il est
nécessaire que vous (ACQUÉRIR, présent) dès maintenant assez de force
pour les vaincre. / 16. Je suppose que vous (COMPRENDRE, passé) la gravité
de ce problème et que vous ne (CONSENTIR, futur) jamais que l'on
(SÉDUIRE, présent) votre honneur.
5. Dans les énoncés ci-dessous, remplacez le verbe principal par les verbes ou
les expressions verbales entre parenthèses et opérez là où le cas s'y prête,
les modifications nécessaires:
M o d è l e:
(A) Je pense que Pierre viendra nous voir (CROIRE,
DOUTER, DÉSIRER, ESPÉRER, SOUHAITER)
⇒ Je crois que Pierre viendra nous voir.
⇒ Je doute que Pierre vienne nous voir
⇒ Je désire que Pierre vienne nous voir.
⇒ J'espère que Pierre viendra nous voir.
⇒ Je souhaite que Pierre vienne nous voir.
(B) Il est possible qu'il soit malade (IL EST PROBABLE /
CERTAIN / IMPOSSIBLE / REGRETTABLE / ÉTRANGE /
ÉVIDENT)
⇒ Il est probable qu'il est malade.
⇒ Il est certain qu'il est malade.
⇒ Il est impossible qu'il soit malade.
⇒ Il est regrettable qu'il soit malade.
⇒ Il est étrange qu'il soit malade.
⇒ Il est évident qu'il est malade.
(A)
1. Il trouve que ce procès est légal ( CROIRE, DIRE, CONSIDÉRER,
ADMETTRE, DOUTER, ESTIMER, VOULOIR).
2. Je vois que vous n'êtes pas content (CROIRE, AVOIR PEUR,
CRAINDRE, S'ÉTONNER, REGRETTER)
3. Je doute qu'il puisse résoudre ce problème (PENSER, ESPÉRER, SAVOIR).
4. Je doute qu'il ait compris cette situation (SAVOIR, SUPPOSER,
ESPÉRER).
5. Je constate que le vrombissement du moteur a cessé (ENTENDRE,
62 Mariana TUÞESCU
8. Inversez l'ordre des propositions dans les phrases ci-dessous et opérez les
modifications syntaxiques requises. Il sera question, tout d'abord, du
changement du mode verbal :
M o d è l e: Je crois qu'il est venu à temps. ⇒ Qu'il
soit venu à temps, je le crois (volontiers).
1. Il est évident qu'il a fait des progrès. / 2. Il est certain que la
francophonie est une réalité politique, économique et non seulement
culturelle. / 3. J'admets qu'il a eu tort de se brouiller avec ses collègues. /
4. Je me rends compte qu'il a beaucoup maigri les derniers temps. / 5. Le
jury soutient que ce candidat est le meilleur. / 6. Il est hors de doute
qu'il se taira pendant le procès.
fortune de ses entants. Mais tout valait mieux que le déshonneur; et, si
M. Dambreuse arrêtait les poursuites, on le payerait bientôt,
certainement; car elle allait vendre, à Chartres, une petite maison
qu'elle avait. (G.Flaubert)
VI. Il faisait, à Nice, une chaleur atroce, et je m'informai si les habitants
du pays n'avaient point dans la montagne au-dessus quelque vallée
fraîche où ils pussent aller respirer. (Maupassant)
Décelez les infinitifs, les participes et les gérondifs de ces textes et justifiez
leur apparition.
CONTRIBUER aussi à ce lent changement qui est la vie des villes. / ... /
FONDER des bibliothèques, c'était encore CONSTRUIRE des greniers
publics, AMASSER des réserves contre un hiver de l'esprit qu'à certains
signes, malgré moi, je vois VENIR (M.Yourcenar). / 9. Que FAIRE?
Comment LUTTER contre la mort? / 10. Ah! REFAIRE à mes yeux une
vision neuve, les LAVER de la salissure des livres, les RENDRE plus
pareils à l'azur qu'ils regardent! (A.Gide). / 11. Elise, un dimanche, à
midi, revient de la messe à jeun et il ne reste plus de lait. De FULMINER
contre la cuisinière (M.Jouhandeau). / 12. VERSER le contenu du sachet
dans une tasse. AJOUTER 200 cc d'eau bouillante. MÉLANGER à l'aide
d'une cuillère. REMUER quelques instants avant de CONSOMMER.
Votre Minute Soup est prêt (Consignes Royco sur le potage en sachet).
Vous remarquerez que la forme simple de l'INFINITIF exprime l'aspect
n o n a c c o m p l i du procès.
Traduisez en roumain ces énoncés et observez les différences dans
l'expression du mode verbal.
16. Remplacez l'INFINITIF par un mode personnel et faites toutes les autres
modifications requises:
1. J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui PARLER véritablement,
jusqu'à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans (Saint-
Exupéry).
2. Le bruit s'enfle maintenant... Quand le pilote le sent COMBLER en lui
quelque chose de jusqu'alors inassouvi, il pense: « c'est bien »! (Saint-
Exupéry).
3. Pour REJOINDRE Mathilde, il lui faut REMONTER des profondeurs de
sa vie à l'extrême surface du passé le plus proche (Fr. Mauriac).
4. Ils virent, pendant quelques semaines encore, S'OUVRIR les persiennes
derrière lesquelles Fernand Cazenave passait des nuits blanches, étendu
sur le lit de Mathilde (Fr. Mauriac).
5. Aussi quand Baktian vint m'INFORMER de la présence de ces deux rois
étrangers et de leur suite dans la capitale de la Judée, ma première idée
fut de DEMEURER à l'écart de tout ce remue-ménage diplomatique
(M.Tournier).
La forme composée de l'INFINITIF marque l'aspect a c c o m -
p l i du procès et peut, en relation avec une autre forme verbale,
exprimer l'antériorité ou la postériorité temporelle.
Ainsi, précédé de APRÈS, l'infinitif composé permet l'expression de
l'antériorité dans le futur:
(1) Vous partirez, après avoir terminé votre travail =
Vous partirez quand vous aurez terminé votre
travail.
Comme tel, il est l'équivalent d'un futur antérieur.
Marqueur de l'antériorité dans le passé, l'Infinitif composé est
68 Mariana TUÞESCU
19. Discernez les participes présents d’avec les adjectifs verbaux et précisez à
quel signe vous les reconnaissez:
1. Quel agrément bien séduisant que la conversation avec un ami
sachant beaucoup de choses et s’offrant complaisamment à vous en
faire part! / 2. Cet ami, se prêtant à tous nos désirs, partageant notre vie
quotidienne, calmant nos peines et dilatant nos joies, apportera à notre
âme l’aliment nourrissant ou le charme apaisant qu’elle souhaite. / 3. On
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 69
26. Mettez les verbes entre parenthèses à la forme adéquate pour exprimer la
s i m u l t a né i t é des actions, états ou événements:
1. Paul m’a confié qu’il (AIMER) ma nouvelle maison, qu’il s’y
(SENTIR) à l’aise. / 2. Le médecin nous dit que dans le cas de Colette
l’intervention chirurgicale (ÊTRE) inévitable. / 3. Il s’arrêta net; je vis
qu’il (AVOIR) encore à me dire quelque chose. / 4. Je savais qu’il
(VOULOIR) s’acheter une nouvelle voiture mais il n’(AVOIR) pas
l’argent nécessaire. / 5. Il était sept heures et demie; je lui rappelai qu’il
(DEVOIR) se dépêcher. / 6. Mon copain avait prétendu qu’il
(CONNAÎTRE) le problème; j’étais sûr qu’il se (TROMPER). / 7. Mes
parents m’avaient appris que j’(AVOIR) un ange gardien.
27. Remplacez les infinitifs entre parenthèses par les temps convenables pour
exprimer le rapport d’ a n t é r i o r i t é des actions, états ou
événements; faites les autres modifications entraînées par cette
transformation:
1. Je croyais que vous (VOIR) déjà ce film. / 2. Ma soeur m’a dit que
quelqu’un me (CHERCHER). / 3. Dans ma précédente lettre je te disais
que je (RECEVOIR) le colis qui me (FAIRE) un grand plaisir. / 4.
L’écrivain me confie qu’il (TRAVAILLER) à ce livre depuis longtemps et
qu’il y (RACONTER) les mésaventures de sa vie. / 5. Paul se rendait
compte qu’il (AVOIR TORT) d’abandonner ses études de médecine. / 6.
Elle me demande où je (PASSER) mes vacances. / 7. Je voulais savoir si
nos voisins (RENTRER) de leur campagne. / 8. Pierre demanda à Jacques
s’il lui (ARRIVER) quelque accident de vitesse. / 9. Il ignorait que sa fille
(FAIRE) une si bonne impression dans la réunion d’il y a une semaine. /
10. Marie souffrait à l’idée que son fils ne pas (POUVOIR) faire un
doctorat d’État.
30. La règle du SI conditionnel exige une concordance des temps. Soit les
trois phrases:
a) S’il fait beau, je resterai quelques jours de plus.
b)S’il faisait beau, je resterais quelques jours de plus.
c) S’il avait fait beau, je serais resté quelques jours de plus.
Complétez les phrases suivantes en utilisant des verbes aux formes imposées
par l’époque temporelle impliquée:
1. Si tu as soif ...............................
2. Si tu avais soif ..........................
3. Si tu avais eu soif, ........................
4. Si je suis reçu.................................
5. Si j’étais reçu ...............................
6. Si j’avais été reçu.........................
7. Si nous avons de ses nouvelles .........................................
8. Si nous avions de ses nouvelles .......................................
9. Si nous avions eu de ses nouvelles ....................................
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 73
34. Une même époque peut être désignée par des formes verbales différentes.
Soit les phrases suivantes, témoignant de l’époque PRÉSENTE
(AUJOURD’HUI):
74 Mariana TUÞESCU
40. Dans les phrases suivantes, remplacez SI par d’autres mots subordonnants
(AU CAS OÙ, À MOINS QUE, POURVU QUE, À LA CONDITION QUE
etc.). Veillez aux modifications de la forme du verbe:
1. Si vous allez chez le fromager, j’aimerais que vous me rapportiez une boîte
de camembert. / 2. Si je ne suis pas à la gare, prenez un taxi. / 3. Si vous nous
prévenez, nous irons vous chercher à l’aéroport. / 4. Je vous prête mon
matériel, si vous me promettez d’être le seul à vous en servir. / 5. Il peut tout
comprendre si on se donne la peine de lui expliquer. / 6. Si tu as besoin
d’une voiture, tu peux toujours prendre la mienne. / 7. Je vous
accompagnerai volontiers, si cela ne vous gêne pas.
(I) Trop souvent sous-estimé, voire totalement ignoré, le milieu minéral est
donc l’objet d’atteintes de toutes sortes ponctuellement graves, aux multiples
conséquences. Interrogés, les responsables de ces atteintes, après une réaction
de surprise traduisant l’ignorance de leurs responsabilités, croient tous au
caractère infime, voire négligeable de leurs actes en ce domaine: « Ce ne sont
que griffures peu importantes par rapport à l’immensité infinie de la Nature!»
(P.Pellerin)
(II) Sans doute je rêve. Je suis au collège. J’ai quinze ans. Je résous avec
patience mon problème de géométrie. Accoudé sur ce bureau noir, je me
sers sagement du compas, de la règle, du rapporteur. Je suis studieux et
tranquille. Des camarades, autour de moi, parlent à voix basse.
L’un d’eux aligne des chiffres sur un tableau noir. Quelques-uns,
moins sérieux, jouent au bridge. De temps à autre je m’enfonce plus
loin dans le rêve et jette un coup d’oeil par la fenêtre. Une branche
d’arbre oscille doucement dans le soleil. Je regarde longtemps. Je suis
un élève dissipé... (A.de Saint-Exupéry).
caractère événementiel.
L’IMPARFAIT de style indirect peut apparaître soit en
subordonnée, soit en proposition indépendante. Il est aussi un
temps fondamental du système hypothétique. Sa valeur modale
est rattachée à l’irréalité, quand elle n’exprime pas un désir, ou
une atténuation.
Vu cette description des valeurs de l’IMPARFAIT, expliquez l’emploi de ce
temps dans les textes suivants:
(I) Quand le mistral ou la tramontane ne soufflaient pas trop fort, je
venais me mettre entre deux rochers au ras de l’eau, au milieu des
goélands, des merles, des hirondelles, et j’y restais presque tout le jour
dans cette espèce de stupeur et d’accablement délicieux que donne la
contemplation de la mer. /.../ (A.Daudet)
(II) Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau
habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand
pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme
surpris dans son travail. (G.Flaubert)
(III) Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était
pas le théâtre et le drame de mon coucher, n’existait plus pour moi,
quand, un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère,
voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon
habitude, un peu de thé. (M.Proust)
(IV) Autour de la maison, la pluie endormante chuchotait. M. Jérôme
avait ses douleurs de chaque hiver dans l’épaule gauche et geignait.
Mais Noémi allait mieux. Elle s’obligeait à un effort quotidien pour
détourner Jean de ses projets de voyage; elle avait promis au Ciel de
tenter l’impossible pour qu’il demeurât près d’elle.»(Fr.Mauriac)
(V) Comme il savait bien qu’il la mangerait, le loup ne se pressait pas.
(A.Daudet)
13. Dans le texte suivant, certains énoncés constituent le récit, les autres le
dialogue. Attention! Vous mettrez au passé composé tous les verbes qui
font partie du récit, mais vous ne modifierez pas le dialogue:
QUARTIER LIBRE
Je mets mon képi dans la cage
et je sors avec l’oiseau sur la tête
Alors
on ne salue plus
répond l’oiseau
Ah bon
excusez-moi je croyais qu’on saluait
dit le commandant
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper (J. Prévert)
14. Dans le texte suivant, remplacez les passés composés par une forme
temporelle exprimant l’ultériorité:
POUR TOI, MON AMOUR
15. Indiquez si, dans les exemples qui suivent, le FUTUR est mode ou temps.
Justifiez votre réponse. Quelles valeurs modales sont exprimées par ce
FUTUR?
1. Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi.
Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir (A.Camus). /
2. J’avouerai que l’architecture gothique est pour moi comme le son de
l’harmonica (Stendhal). / 3. Quoi! ces gens se moqueront de moi? / 4. On
sonne; ce sera le facteur. / 5. Notre ami est absent; il présidera quelque
réunion importante. / 6. Il aura manqué son train. / 7. On ne sera jamais
assez sévère avec les voleurs. / 8. Tu ne tueras pas. Tes père et mère
honoreras. / 9. Vous me rendrez ce service, n’est-ce pas? / 10. Je vous
rendrai ce livre dans les plus brefs délais. / 11. Vous prendrez bien une
tasse de café avec moi? / 12. Rapportée à l’abbaye, la légende trouvera un
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 89
moine, qui ne sait pas qu’écrire, qui sera heureux, qui voit tout, toutes les
choses merveilleuses /.../ Copiée, chargée, surchargée d’ornements souvent
grotesques, elle ira de siècle en siècle, jusqu’à ce que honorablement elle
prenne rang à la fin dans La Légende dorée. (J.Michelet) / 13. Demain et dans
les jours qui suivent, il n’y aura pas d’éclaircies. Le temps sera pluvieux sur
toute la France. / 14. Le 17. octobre 1815 Napoléon arrivera à Sainte
Hélène, son dernier exil; il ne reverra plus jamais la France. / 15. Eurotunnel
a rapporté plus de 6 milliards de francs à ses banquiers, mais rien aux
actionnaires, qui devront patienter jusqu’à 2004 pour toucher leurs
premiers dividendes (Le Monde du 25 mars 1995). / 15. C’est l’heure où l’être
qui n’est plus aimé murmure à celui qui ne l’aime plus: « Tu ne me verras
pas. Je ne t’importunerai pas. Je vivrai dans ton ombre. Je t’entourerai
d’une protection dont tu n’auras même pas conscience.» (Fr.Mauriac)
la nature de l’aspect toute différenciation qui a pour lieu le temps impliqué » (Langage et science,
p.47-48).
3
Les études modernes envisagent l’ASPECT comme catégorie englobante, ayant un aspect lexical
(classes de verbes, infixes, préfixes, suffixes), un aspect sémantique et un aspect grammatical. Les
effets du discours sont, par ailleurs, fondamentaux dans la précision de l’ASPECT.
Marc Wilmet a consacré à l’ASPECT des pages fondamentales. L’ASPECT - écrit-il - traduit la
situation du repère par rapport au procès, tandis que le TEMPS traduit la situation du procès par
rapport au repère (Etudes de morpho-syntaxe verbale, p.156 ; « L’Aspect en français, essai de synthèse
», in French Language Studies, 1991, pp.209-222.
90 Mariana TUÞESCU
17. Classez les verbes des phrases suivantes selon qu’ils expriment des actions
accomplies ou des actions non accomplies:
1. J’ai marché deux heures. / 2. Le visiteur entre. / 3. Il est entré. / 4. Ce
soir, nous avons dîné plus tôt que d’habitude. / 5. Les grilles du château
se sont entrouvertes.
18. Dans les phrases suivantes, classez les verbes en deux colonnes, suivant
qu’ils expriment l’événement accompli ou l’événement en voie
d’accomplissement:
1. J’avais manqué mon dernier train. / 2. J’avais failli manquer mon
train, mais j’ai réussi à monter dans la dernière minute. / 3. Je reprenais
le chemin de Saint-Nom-la Bretèche. / 4. Après qu’il eut mangé, bu, fait
tous ses devoirs, il retourna à sa chère musique. / 5. Colette faisait du
tricot; sa petite-fille dansait, elle suivait le rythme et le rythme la
pénétrait avec tous ses détails. / 6. La musique s’était tue et Jeanne était
assise auprès de la cheminée, haletant un peu, encore sous le charme de
cette musique divine.
24. Complétez les énoncés suivants, appartenant à l’axe du récit, par la forme
temporelle convenable du verbe indiqué entre parenthèses. Vous tiendrez
donc compte des temps relatifs, c’est-à-dire des événements situés par rapport
à un moment de référence autre que celui de l’énonciation. Opérez les
modifications entraînées par le choix du temps verbal:
1. La veille, on (DRESSER) sur la place du marché des estrades pour les
festivités qui (SE TENIR) y dans quelques jours.
2. Ce jour-là, la fête (BATTRE SON PLEIN).
3. Alors il (PRENDRE CONGÉ) et nous (QUITTER) sans mot dire.
4. Le lendemain de son arrivée, il (ALLER) voir son médecin.
5. Comme il (FAIRE CHAUD), Il (ENLEVER) sa veste.
6. Puisqu’il (NEIGER), nous DEVOIR) prendre nos vêtements chauds.
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 93
2.3.1. Le Passif
1. Transformez les énoncés suivants de la voix active à la voix passive.
Modèle:
(A) La police interroge les témoins ⇒
Les témoins sont interrogés par la police.
(B) On donnera tous les renseignements aux employés ⇒
Tous les renseignements seront donnés aux employés.
1. Le facteur distribua le courrier. 2. Le lion a tué la gazelle. 3. Un fleuve de
boue a recouvert le village. 4. Les voisins détestent ce spectacle. 5. Le général
de Gaulle a donné une nouvelle constitution à la République Française. 6. Ce
juge d'instruction instruit l'affaire d'empoisonnement. 7. On ne prendra
aucune décision avant la semaine prochaine. 8. On a libéré les deux otages.
9. Le directeur doit signer l'attestation. 10. On doit toujours respecter les
limitations de vitesse. 11. On ne publiera aucun communiqué officiel. 12. Le
secrétaire général a ouvert la séance. 13. On a souvent désavantagé les
minorités. 14. Certains enfants désobéissent à leurs parents.
2. Transformez les énoncés suivants de telle sorte que le passif y soit remplacé
par l'actif. Procédez à toutes les modifications syntaxiques exigées par ce
retournement :
1. Cet astéroïde n'a été aperçu qu'une seule fois au télescope, en 1909, par
un astronome turc. (A. de Saint-Exupéry). / 2. C'était un brave homme ; il a
été descendu par un boulet à Waterloo. / 3. La rivière était bordée par des
grèves de sable. (Flaubert). / 4. Le pont était sali par des écales de noix, des
bouts de cigares, des pelures de poires, des détritus de charcuterie apportée
dans du papier. (Flaubert). / 5.L'horizon nous était caché par les hautes
94 Mariana TUÞESCU
est tout corrompu. - 12. Vous êtes inquiet. - 13. Ce président est déchu
de ses fonctions.
retrouver, pour chacun des énoncés, en utilisant la forme active. Si cet agent
avait été nommé, les textes ci-dessous auraient-ils été plus clairs? Quel est le
rôle de l'absence du complément d'agent?
1. Chiens perdus: De très bons maîtres sont demandés pour une portée de
chiots (briards) de deux mois. Un berger allemand attend également
d'être adopté.
2. Un ancien inspecteur des impôts est condamné à 10 millions de francs
d'amende... pour fraude fiscale.
3. Chaînes haute-fidélité: Chacune de ces chaînes a été conçue comme un
tout dont les éléments sont parfaitement adaptés les uns aux autres... La
présentation a été étudiée en vue de regrouper chaque chaîne sous la
forme la plus pratique et la plus compacte possible.
4. Rillettes d'oie ou de porc: les rillettes peuvent aussi être classées parmi les
conserves; elles se font soit avec de l'oie et du porc mélangés par parties
égales, soit rien qu'au porc suivant la méthode qui a été indiquée pour les
rillettes de Tours.
5. Le tabac, interdit, symboliquement, dans les lieux publics.
6. Une épaisse fumée envahit rapidement les cages d'escaliers, au point
que les sauveteurs, qui étaient placés sous les ordres du commandant L.
envisagèrent d'ordonner l'évacuation. Les deux grandes échelles avaient
été amenées sur place pour parer à toute éventualité. Un peu avant
minuit, tout danger était écarté.
7. Toute absence non signalée entraîne l'envoi d'une demande
d'explications. Une semaine après, cette demande est réitérée par lettre
recommandée. Tout élève absent plus de 8 jours sans justification peut
être rayé des contrôles de l'établissement.
8. Le présent contrat est établi pour une durée d'un an. Il peut être renouvelé
par toute reconduction. Il peut être résilié à tout moment par une simple
lettre recommandée.
2.3.2. L'Impersonnel
1. Mettez le verbe météorologique à la forme convenable. Il sera tenu compte
que la phrase impersonnelle a la forme: Il + Verbe à la troisième
personne du singulier + X, Y (où X, Y sont d'autres constituants de la
phrase). A remarquer que il n'est pas substitut, il ne remplace aucun
nominal; c'est un morphème zéro, signe formel de l'impersonnel, symbole
de ce qu'on a nommé la "personne d'univers":
1. /PLEUVOIR/ à verse quand il fit son apparition sur le pas de la porte. / 2.
Depuis deux jours, /NEIGER/ sans arrêt. / 3. Que /PLEUVOIR/ ou que
/VENTER/, il sort toujours acheter son journal. / 4. Le printemps dernier
/GRÊLER/; voilà pourquoi toute la culture fruitière avait été endommagée. /
5. Bien que le matin /BRUMER/, l'après-midi le temps se remit au beau; vers
sept heures du soir /FAIRE BEAU/. / 6. Si /FAIRE CHAUD/ dimanche, j'irai à
la piscine. / 7. Je n'aime pas sortir quand /FAIRE MAUVAIS/, quand /FAIRE
FROID/ et que /FAIRE DU VENT/. / 8. /TOMBER/ une de ces pluies fines qui
semblent sourdre de l'air. / 9. J'aime regarder de ma fenêtre le paysage de
98 Mariana TUÞESCU
3. Traduisez en français:
1. De dou\ zile este un ger de crap\ pietrele. 2. Nu mi-a[ fi închipuit ca dup\ un cer
atît de senin, s\ plou\ cu g\leata toat\ dup\-amiaza. 3. Se întîmpl\ adesea s\ cad\
grindina în luna mai. 4. La Ecuator, c\tre amiaz\, cade o ploaie m\runt\, tun\ [i
fulger\. 5. Ast\zi este mai frig decît ieri, bate vîntul [i burni]eaz\. 6. Îmi aduc aminte
cu duio[ie de iernile din copil\rie: ningea cu fulgi mari [i s\niu]a m\ purta zglobie
peste dealurile troienite de z\pad\. 7. Se poate oare s\ fie atît de cald în sudul Italiei?
8. Nu credeam c\ poate s\ ning\ zile în [ir în acest ]inut cu clim\ mediteranean\. 9.
Cînd s-a l\sat cea]a, ne-am oprit din mers [i am început s\ ne preg\tim tab\ra pentru
noapte. 10. În acea diminea]\ de noiembrie, cînd a c\zut bruma, mi-am spus cu
melancolie c\ toamna s-a sfîr[it.
dernier. 9. On m'a élevée dans les principes d'il y a trente ans. 10. Il y a
des idées que je ne peux pas supporter.
5. Vu les remarques ci-dessus, étudiez les différents types d'IL Y A des les
phrases suivantes:
1. IL Y EUT un silence lourd de significations. 2. À dîner, ce soir, IL Y EUT
deux absents: Mac Allister et Simon. 3. IL Y AURA toujours des gens qui
aiment la vérité. 4. La mode des mini-jupes est passée, IL N'Y A PAS
longtemps. 5. - Qu'est-ce qu'IL YA, Colette? - IL Y A que je m'ennuie,
maman. 6. On n'avait aucune nouvelle de lui; IL Y AVAIT belle lurette qu'il
avait quitté son poste. 7. Tu oublies qu'IL Y A EU la guerre... 8. Un jour, il est
allé à la foire de Roume, de l'autre côté de la forêt de Crémone. IL Y A de ça
cinq ans (J. Giono). 9. IL Y A EU longtemps une affiche rouge placardée sur
ce mur. 10. Elle était la petite-fille du garde-forestier tué par la foudre IL Y
AVAIT quinze ans. 11. IL Y AURA bientôt une heure QUE ce pauvre hère
longeait la rue. 12. Les marins avaient jeté l'ancre. IL Y AURA de cela un an à
la Saint-Jean.
6. Dans le texte suivant, remplacez, là où le cas s'y prête, le verbe DEVOIR
par le verbe FALLOIR, en opérant toutes les modifications syntaxiques
exigées par cette substitution:
ANTIGONE : A chacun son rôle. Lui, il DOIT nous faire mourir, et nous,
nous DEVONS aller enterrer notre frère.» (...)
CRÉON: Pourquoi as-tu tenté d'enterrer ton frère?
ANTIGONE: Je le DEVAIS... Je le DEVAIS tout de même. (...)
- Mais si votre vie, votre bonheur DOIVENT passer sur lui avec leur usure, si
Hémon ne DOIT plus pâlir comme je pâlis, s'il ne DOIT plus me croire morte
quand je suis en retard de cinq minutes, s'il ne DOIT plus se sentir seul au
monde et me détester quand je ris sans qu'il sache pourquoi, s'il DOIT
devenir près de moi le monsieur Hémon, s'il DOIT apprendre à dire "oui ",
lui aussi, alors je n'aime plus Hémon. (J. Anouilh)
7. Dans les phrases ci-dessous, substituez, là où le cas s'y prête, le verbe
FALLOIR par le verbe DEVOIR. Faites les modifications syntaxiques
imposées par ce changement:
1. Il FAUT retrouver les gens qu'on aime. - 2. Il me FAUT beaucoup de
courage pour mener à bien ce travail. - 3. Vous n'avez pas la femme qu'il
vous FAUT! - 4. Quand le vin est tiré, IL FAUT le boire. - 5. Il FAUT vous
dire qu'il partira dans peu de jours. - 6. Il la rudoyait, il FALLAIT voir! -
7. Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur! Avec votre vie qu'il
FAUT aimer coûte que coûte (Anouilh). - 8. FAUT-il être bête tout de
même!- 9. Marie se conduit comme il FAUT. - 10. Il FAUT que je vous
dise la vérité, c'est indispensable!
employés personnellement.
Ceci entraîne des conséquences syntaxiques importantes: le sujet
formel IL est soudé au verbe; la séquence nominale qui suit le
verbe est une « rallonge » syntactico-sémantique du verbe: cette
phrase répond à la question QUE SE PASSE-T-TIL? ou QU 'EST-
CE QU'IL Y A? La négation doit elle aussi, frapper toute la
phrase, sa forme étant IL N'EST PAS VRAI QUE + P. Somme
toute, cette structure impersonnelle, nommée quelquefois la t r
a n s f o r m a t i o n i m p e r s o n n e l l e est une forme de t o
p i c a l i s a t i o n ou t h é m a t i s a t i o n propre au français,
qu'aucune langue romane ne possède.
Rendez compte de la différence syntaxique et sémantique qui s'établit entre
les phrases des séries suivantes:
I. a. De nombreux colis sont arrivés Gare du Nord ce matin.
b. Il est arrivé de nombreux colis Gare du Nord.
II. a. Un vent terrible souffle depuis deux jours.
b. Il souffle un vent terrible dans cette contrée.
III. a. Beaucoup de Chinois viennent à Paris.
b. Il nous vient des Chinois, des Hindous.
IV. a. Ses vêtements traînent par terre.
b. Il traîne dans cette cuisine de quoi nourrir toute une famille.
V. a. Beaucoup de gens meurent dans des accidents de voiture et d'avion.
b. Il meurt un homme toutes les minutes.
VI. a. Des denrées qui manquaient sur le marché .
b. Il ne manquait pas de gens pour me reprocher mes fautes.
VII. a. Maman mijote de bons petits plats.
b. Il se mijote par là quelque chose que j'ignore encore et qui entraîne
des allées et venues.
VIII. a. Un chat dormait dans un coin de la pièce.
b. Il dormait un chat dans un coin de la pièce.
IX. a. Les dernières rames de wagons sont passées il y a deux minutes.
b. Il est passé des rames de wagons vers minuit.
X. a. On pense toujours à bien plus de choses qu'on en dit.
b. Il se pense toujours bien plus de choses qu'il ne s'en dit.
XI. a. L'envie de frapper cette tête orgueilleuse pour la punir le prit
aussitôt.
b. Deux ou trois fois, il lui prit une envie soudaine de frapper cette
tête orgueilleuse pour la punir de ce qu'elle avait dit (J.Green).
9. Pronominalisez la séquence nominale 'sujet logique' qui suit le verbe
impersonnel:
1. Il resta des fruits frais sur la table de la cuisine. 2. Il m'est arrivé des
paquets de chez mes parents. 3. Il aurait manqué une âme à ce hall de gare
baroque. 4. Il se passe ici des événements étranges. 5. Un après-midi, dans
le salon de Mme Ancelot, assistée de ses trois filles, il fut procédé, en présence
de Johnny, à une première exploration des souvenirs de Milon
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 101
spectacol? - Cum s\ nu! Mi-l amintesc cu emo]ie. 15. - Î]i place spanacul? - Mor dup\
el! 16. Alerg\torul a parcurs, f\r\ s\ gîfîie, 500 de metri.
9. Le complément d'objet peut être le sujet monté d'une phrase enchâssée
dont le verbe est à l'infinitif. Parmi les verbes qui peuvent régir un o b -
j e t s u j e t m o n t é, il faut citer:
(a). Les verbes factifs:
1. Ce directeur FAIT travailler ses employés. / 2. Un jour on ENVOIE le
petit commis porter des papiers à la Société Générale. / 3. Le pion AIDE les
collégiens à faire leurs devoirs écrits.
(b). Des verbes de perception:
4. J’ÉCOUTE le pianiste jouer du Chopin. / 5. Je l'ENTENDS ouvrir la
porte. / 6. On APERCEVAIT au loin des petits jouer à cache-cache.
(c). Des verbes d'opinion et d'attitude propositionnelle:
7. Je le CROYAIS parti déjà. / 8. Il le TROUVAIT injuste.
(d). Des verbes performatifs d'appréciation:
9. Elle REMERCIE ses collègues de lui avoir dit la vérité. / 10. Il m'a
FÉLICITÉ d'avoir été si prudent. / 11. On ne peut que les LOUER d'avoir
agi ainsi.
(e). Des verbes permissifs et performatifs:
12. Elle ACCUSE le jardinier d'avoir coupé les roses dans son jardin. / 13.
On avait HABITUÉ cet enfant à travailler seul. / 14. La vie nous OBLIGE
souvent à partir de zéro. / 15. Ses conseils INVITENT les apprentis à faire
des progrès. / 16. Malade, ce vieillard la PRIAIT de passer chez lui. / 17.
IL fallut palabrer un grand moment pour les PERSUADER de nous
suivre.
Transformez les phrases ci-dessus de sorte que le complément d'objet direct
devienne le sujet et que le verbe à l'infinitif devienne le prédicat de ce sujet.
M o d è l e: Je VOIS les enfants traverser la rue.
⇒ Les enfants traversent la rue.
Le professeur LOUE l'élève d'avoir bien répondu.
⇒ L'élève a bien répondu.
Elle le TROUVAIT médiocre. ⇒ Il était médiocre.
10. Mettez en français le texte suivant:
Cei patru kilometri dintîi îi str\batem în fug\ peste livezi cu pruni [i meri, prin
cur]ile oamenilor, c\ci, ne[tiind ce for]e avem în fa]\, ne e fric\ s\ nu fim
surprin[i. A[ vrea s\ [tiu ce se petrece în sufletul ]\ranilor [i nevestelor care-[i
continu\ lucrul. Nu, \sta nu e r\zboiul adev\rat. Va veni [i acela. Pentru atacul
satului [i al dealului din spate, suntem patru batalioane. Fire[te c\ nu [tim
absolut nimic despre ce avem în fa]\, c\ci statul nostru major se informeaz\,
pare-se, numai de la oamenii no[tri de la aprovizionare, cînd se duc înapoi dup\
ceai [i fasole. De[i noaptea fusesem în avanposturi,sînt iar\[i în lina întîi.
Cîteva lucruri tot a[ putea spune despre Tohanul Vechi. C\ oamenii din
plutonul meu s-au pornit a[a de r\u, c\ nu s-au mai oprit pîn\ nu au ajuns
dincolo de sat singuri, cu toate înjur\turile mele furioase [i mai ales, cu toate
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 105
ordinele primite din urm\: s\ nu înainteze prea repede c\ vor compromite leg\-
tura trupelor care dau atacul.
C\ m\ însp\imînt\ violen]a [i precizia focului nostru de artilerie împotriva
tran[eelor inamice.
Apoi, c\ întîia oar\ mi-a dat un burghiu în inim\ un glon].Veneau rare, fî[înd,
rupînd din cînd în cînd cearceafuri de [ifon, invizibile. (Camil Petrescu)
2. Quels sont les circonstants de manière des énoncés ci-dessous et par quels
tests allez-vous les découvrir? Par quels types de structures sont-ils
exprimés?
1. Ils étaient à l’Hôtel de Boulogne, sur le port. Et ils vivaient là, volets
fermés, portes closes, avec des fleurs par terre et des sirops à la glace,
qu’on leur apportait dès le matin. (G.Flaubert)
2. Justement, je savais que ma présence serait remarquée, et
favorablement commentée. (A.Camus)
3. D’un coup de sa longue cravache de cuir, il frappa furieusement,
follement, la douce bête cabrée, toute blanche d’écume. Elle se dressa
plus encore, secouant à droite et à gauche sa sotte petite tête obstinée,
avec un gémissement presque humain. (G.Bernanos)
me sécher. Le sable crisse dans ma chemise, dans mon pantalon, écorche mes
pieds dans mes souliers. Mes cheveux sont encore collés par le sel. Denis, lui,
m'a regardé sans bouger. Son visage lisse est sombre, indéchiffrable. Assis à
l'ombre des veloutiers, il est resté immobile, les deux mains appuyées sur la
longue gaule où les calmars sont accrochés comme des oripeaux. Il ne va
jamais se baigner dans la mer, j'ignore même s'il sait nager. Lui, quand il se
baigne, c'est à la tombée de la nuit, au haut de la rivière Tamarin, ou dans le
ruisseau de Bassin Salé. Parfois il va loin, vers les montagnes, du côté de
Mananava, et il se lave avec des plantes dans les ruisseaux des gorges. Il dit
que c'est son grand-père qui lui a appris à faire cela, pour avoir de la force.
(J.M.Le Clézio)
la nature, ... .
10. Complétez chacune des phrases suivantes par les prépositions qui
conviennent, et indiquez chaque fois le type de complément circonstanciel
et les tests de repérage:
1. Le bus roulait ... grande allure ... sur la route de Fort-Apache.
2. ... des orages, la rivière avait grossi et coulait ... furie. 3. Buffalo Bill
entra ... le salon enfumé et se dirigea ... le comptoir ... surveillant ... coin
de l’oeil les consommateurs. 4. ... couper la voie ferrée, les bandits
avaient disposé ... les rails un amas de branches et de grosses pierres. 5.
Ils avançaient ... bruit, ... petits pas, ... ne pas éveiller l’attention des
gardiens.
Clézio)
PEUR QUE.
1. Elle le nourrit bien. Il va mieux.
Elle se nourrit bien. Elle va mieux.
2. Couvrez-vous. Vous attraperez froid.
Elle lui met un béret. Il attrapera froid.
3. Je suis mon régime. Je guéris.
Il me donne un régime. Je guéris.
4. Il va à 1’hôpital. Il subit une opération.
Elle amène son mari à l’hôpital. Il subit une opération.
5. Faites attention. Vous vous cassez la jambe.
Je le surveille. Il se casse la jambe.
6. Vous devrez rouler attentivement. Vous n’aurez pas d’accident.
20. Dans les paires de phrases suivantes, employez dans la première le passé
et reliez-les ensuite de sorte qu’elles expriment le but (DE SORTE QUE,
AFIN QUE, POUR QUE) et la conséquence (DE TELLE SORTE QUE).
Veillez à l’emploi correct du mode et du temps:
Modèle:
(A) On lui donnera de la novocaïne. Il n’a pas mal.
(B) (BUT) On lui a donné de la novocaïne de sorte qu’il
n’ait plus mal.
(C) (CONSÉQUENCE) On lui a donné de la novocaïne de
sorte qu’il n’a pas eu mal.
1. On l’amènera en ambulance. Il fait le trajet plus vite.
On l’a amené.............
2. L’infirmière me fait une piqûre. Je ne sens rien.
L’infirmière m’a fait ............
3. On lui inocule la variole. Il ne peut plus l’attraper.
On lui a inoculé ........
4. Il se repose bien. Il ne tombe pas malade.
Il s’est bien reposé......................
21. Réunissez en un seul énoncé qui exprime soit le BUT, soit la
CONSÉQUENCE, les deux séquences données. Veillez à toutes les
modifications syntaxiques nécessaires:
1. ne pas laisser sortir - attraper un rhume;
2. le médecin le soigne - guérir rapidement;
3. avoir mal à la gorge - ne pouvoir rien avaler;
4. allongez-vous là - je vous ausculte;
5. suivre un régime - maigrir;
6. malgré sa jambe cassée, on va l’installer - pouvoir lire quand même;
7. le dentiste lui a arraché toutes ses dents - mettre un dentier;
8. être guéri - avoir été bien soigné;
9. subir une opération - avoir une cicatrice .
22. Rédigez un texte de dix lignes sur chaque sujet suivant:
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 113
mai târziu am f\cut destule mutre b\nuitoare, am evitat gelos multe prilejuri care mi-
ar fi fost dezagreabile, am tras cu urechea la multe, am spionat destule plec\ri în vizit\
ale nevesti-mi, c\ci mi-era team\ c\ nu se mai v\d în lume tocmai pentru c\ acum se
v\d când doresc, în vreo garsonier\, dar niciodat n-am avut prilejul s\ fiu pân\ la
cap\t nefericit. (Camil Petrescu)
4. LA PHRASE MODALISÉE
excessive qui lui était accordée et son amabilité insuffisante. Il m’a semblé
plus tard que c’était un des côtés touchants du rôle de ces femmes oisives et
studieuses... (M.Proust)
3. - Tonton, demandai-je, est-ce que ça aurait tué un sanglier?
- Certainement, s’écria-t-il, à condition de le toucher...
- Au défaut de l’épaule gauche!
- Exactement!
Il arracha les journaux superposés, et je vis, incrustées profondément dans
le bois, une vingtaine de petites billes de plomb.
- C’est du bois dur, dit-il. Elles n’ont pas traversé! Si nous avions eu des
balles...
- Heureusement, ils n’en avaient pas eu, car à travers la porte massacrée,
nous entendîmes une faible voix. Elle disait, incertaine:
- Est-ce que je peux sortir, maintenant?
C’était la « bonne ». (M.Pagnol)
4.1.1. L’interrogation
1. Par quels moyens exprime-t-on l’interrogation dans les énoncés suivants?
1. Est-ce que vous avez passé de bonnes vacances de Pâques? 2. Es-tu
content? 3. Combien avez-vous de livres? 4. Où habitez-vous?
5. Vous venez? 6. Quand est-ce que tu sors faire des courses? 7. Pierre
viendra-t-il nous voir ce soir? 8. Qu’est-ce que tu as pris au petit
déjeuner? 9. Puis-je te demander de me rendre un petit service?
10. Que sait-il de cette histoire? 11. Combien de fois as-tu échoué à
l’examen? 12. Qui frappe à la porte? 13. Qui est-ce qui frappe à la porte?
14. Tu prends lequel de ces livres? 15. Lequel prends-tu?
16. Avec quoi tu joues? 17. Avec quoi est-ce que tu joues? 18. Avec qui
joues-tu? 19. Ira-t-il passer ses vacances au bord de la mer?
20. Pour quelle liste est-ce que vous votez? 21. Vous votez pour quelle
liste? 22. Pour quelle liste votez-vous? 23. Comment l’accident s’est-il
passé?
Distinguez, d’après l’expression de l’interrogation, les différents styles ou
niveaux de langue.
à la piscine? 21. Passera-t-il chez nous, ce soir? 22. Prenez-vous des bains de
soleil? 23. Ne vous souvenez-vous pas de cette soirée inoubliable? 24. Qu’y
a-t-il d’étrange dans son comportement? 25. A qui en voulez-vous? 26.
Qu’aurais-je pu faire, à votre place? 27. Veux-tu nous accompagner ce soir
chez les Dupont? 28. Avez-vous bien compris la leçon? 29. Qu’a-t-elle voulu
démontrer par son comportement?
- Nu.
- Domni[oara Didina Dobrescu îndepline[te oare condi]iunile ce ceri d-ta spre a-]i
fi tovar\[\ în via]\?
- Da, da: îi plac leandrii.
- Atunci?
- Atunci consimt...» (I. A. Bassarabescu)
(II) Un b\iat cu [or] alb alearg\ cu dou\ franzele rumene [i calde în bra]e. Este oare un
parfum mai ame]itor ca mirosul de pîine cald\?
Cînd o frîngi în dou\, se înal]\ un abur copt [i bun, cum n-a urzit înc\ divinitatea
nic\ieri un fructu cu arom\ mai dulce. În cîte case, în cîte mii de case din acest
Bucure[ti nu se afl\ ast\zi buc\]i de pîine aruncate la gunoi? Buc\]i mari de pîine, felii
abia atinse. Ei mîncau acas\, la m\su]a lui care l-a crescut, numai pîine neagr\. Poate
fi ceva mai bun ca o felie de pîine neagr\ cu unt? Felia de diminea]\, înainte de a
pleca la [coal\... (C. Petrescu)
b) La bonne plaisanterie!
21. a) Elle est très impertinente.
b) Elle est d’une impertinence!
22. a) Ce garçon de restaurant est très empoté.
b) Ce garçon est d’un empoté!
23. a) Je ne comprends rien à cette histoire-là.
b) Du diable si je comprends quelque chose!
24. a) Ce salaud de flic m’a collé une contravention.
b) Ce flic m’a collé une contravention, le salaud!
25. a) Le professeur nous invita à garder le silence sur cette histoire
désagréable.
b) - Motus, bouche cousue! - nous dit le professeur.
26. a) J’éprouvai une douleur aiguë lorsqu’il m’arracha la dent.
b) - Aïe! fis-je à l’instant même, chez mon dentiste.
/ 13. Hourra! C’est notre équipe qui l’emporte! / 14. Ah! que ce tableau est
ravissant!
10. Remplacez les points de suspension par l’interjection convenable, choisie
entre celles qui sont données ci-après:
Ah! Hé! Bravo! Hélas! Fi donc! Oh! Quoi! Miséricorde! Holà!
Motus! Gare! Halte! Eh bien! Hein!
1. ... voilà enfin le beau et bon livre que je cherchais. 2. ... , vous
resteriez insensibles à la peine de vos frères! 3. Soyez discret! et sur tout
ce que je vous ai dit ... 4. Je suis vilaine ...? Vous m’en voulez?
5. ...! Ne roulez pas si vite! 6. ... mon ami! Voilà un succès qui vous
honore. 7. ...! Le passage est interdit. 8. ... Venez vite à mon secours!
9. ... je ne me trompais pas: nous avons gagné le gros lot! 10. ...! lui dit-
elle en le repoussant. 11. ...! S’il entreprend d’escalader ce pic, il va se
rompre le cou! 12. ...! Que de jeunes gens se sont fourvoyés pour avoir
méprisé les sages avis de leurs parents!
11. Étudiez les énoncés exclamatifs des textes ci-dessous et précisez la
structure et la valeur des marqueurs de l’exclamation:
1. - Oh! s’écria mon bon maître en bondissant sur le plancher poudreux
d’où s’éleva un nuage de poussière, oh! que de rêveries! C’en est trop,
vous vous moquez! et monsieur Mosaïde ne peut emmagasiner tant de
folies dans sa tête, sous son grand bonnet qui ressemble à la couronne de
Charlemagne. (A.France)
2. A la question de M.Seurel, une dizaine de voix répondirent, criant
ensemble “
« Le grand Meaulnes! le grand Meaulnes »
Mais M. Seurel fit semblant de ne pas entendre. Alors ils crièrent:
« Fromentin! »
D’autres:
« Jasmin Delouche! »
Le plus jeune des Roy, qui allait aux champs monté sur sa truie lancée au
triple galop, criait:
« Moi! Moi!», d’une voix perçante. (Alain-Fournier)
3. Broum, broum! C’étaient les mêmes vrombissements, à la même heure.
4. Au lever du jour, la poule s’en allait par les champs; cracra, cracra,
qu’elle faisait, comme celles qui sentent l’oeuf prêt à pondre.
5. On entendait le bruit de l’eau dans la salle de bain: glou glou!
6. Glouglou! cria le dindon dans la basse-cour.
7. Ding, ding, ding! Ah! que j’aime ce carillon qui me réveille tous les
matins!
8. PÈRE UBU: Ventrebleu, de par ma chandelle verte! /.../ Cornebleu,
jambedieu, tête de vache! nous allons périr, car nous mourons de soif et
sommes fatigué . /.../
Oiseau de nuit, bête de malheur, hibou à guêtres! Où as-tu pêché ces
sornettes? En voilà d’une autre! Et qui a fait ça? Bougrelas, je parie.
(A.Jarry)
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 135
9. La liste finie, il la lut à haute voix. Cependant, ma mère avait sorti les
bartavelles du garde-manger et les posa sur la table:
- Que veux-tu faire? demanda-t-il d’un air inquiet.
- Je vais les plumer et les vider, et nous les rôtirons ce soir.
- Malheureuse! Ce n’est pas de la volaille, c’est du gibier! Et quel gibier!
Nous ne les mangerons que demain, car aujourd’hui ce serait un crime!
/.../
...Un jour, M.Arnaud, qui était un pêcheur passionné, avait pris à la ligne
une énorme « rascasse »: il avait apporté à l’école une photographie de
son exploit. /.../
...A table, mon père décrivit ce tableau triomphal, et il avait conclu:
- Qu’il soit content d’avoir pris une belle pièce, je veux bien l’admettre, mais se
faire photographier avec un poisson! Quel manque de dignité! De tous les
vices, la vanité est décidément le plus ridicule! (M. Pagnol)
12. Mettez en français le texte suivant:
Dup\ un r\stimp de dezmeticire, Teofil se gîndi s\ plece. Îl scormonea îns\
dorin]a s\ afle mai de aproape cine e domnul Socrate, cum l-o mai fi chemînd,
de ce l-o fi poftit de atîtea ori [i atît de st\ruitor la mas\.
{i domnul Socrate se arat\ cu oarecare sfial\, lungind cam mult plînsetul u[ii,
care aproape înn\bu[ise glasu-i moale.
- A, în sfîr[it, ]i-ai adus aminte [i de mine. Adic\, vreau s\ spui... mi-ai f\cut pl\cere. Ia
poftim! Trebuie s\-]i fie foame, [i tontul de Ion n-a pus masa ... Ioane!
Ion nu r\spunse.
- A! nerodule, iar ai pierit!
Domnul Socrate se încurc\ printre scaune, se lovi de pat, nu-[i g\sea p\l\ria.
- Trebuie s\ m\ duc s\-l caut. Uite, numai d-astea îmi face. Te rog s\ m\ ier]i un
minut. Vin îndat\ ... (I.A.Bassarabescu)
Queneau:
NOTATIONS
Dans l’S, à une heure d’affluence. Un type dans les vingt-six ans, chapeau
mou avec cordon remplaçant le ruban, cou trop long comme si on lui
avait tiré dessus. Les gens descendent. Le type en question s’irrite contre
un voisin. Il lui reproche de le bousculer chaque fois qu’il passe
quelqu’un. Ton pleurnichard qui se veut méchant. Comme il voit une
place libre, se précipite dessus.
Deux heures plus tard, je le rencontre Cour de Rome, devant la gare
Saint-Lazare. Il est avec un camarade qui lui dit: « Tu devrais faire
mettre un bouton supplémentaire à ton pardessus ». Il lui montre où (à
l’échancrure) et pourquoi.
4.1.3. L’injonction
1. Transformez les énoncés assertifs suivants en énoncés injonctifs. Opérez, à
ce sujet, toutes les modifications syntaxiques nécessaires, amenées par
l'emploi de l'impératif (pour les 2-èmes personnes singulier et pluriel et
la 1-ère pluriel) ou du subjonctif (pour la 3-ème personne, singulier et
pluriel).
M o d è l e: Il va à l'école ⇒ Qu'il aille à l'école!
Tu vas à l'école ⇒ Va à l'école!
Tu y vas ⇒ Vas-y!
Tu t'en vas d'ici ⇒ Va-t'en d'ici!
Nous allons à pied ⇒ Allons à pied!
1. Vous êtes sages. 2. Ils font leurs devoirs sérieusement. 3. Vous n'êtes
pas en retard. 4. Vous n'avez pas peur des malfaiteurs. 5. Tu me dis la
vérité. 6. Tu ne me caches pas la vérité. 7. Tu ne me la caches pas. 8. Tu
as soin de toi-même et de tes proches. 9. Vous lui direz toute la vérité.
10. Vous la lui direz. 11. Vous vous taisez pendant ce cours. 12. Les
spectateurs se taisent durant le spectacle. 13. Tu le salues avec courtoisie.
14. Tu envoies ce télégramme dans les plus brefs délais. 15. Tu l'envoies
le plus vite possible. 16. Ils savent de quoi il s'agit. 17. Nous n'avons
pas peur du danger. 18. Nous ne sommes jamais en retard. 19. Tu
prends ce paquet et tu le donnes à ton frère. 20. Nous allons à la
piscine.
2. Transformez les assertions suivantes en injonctions. Vous emploierez, à ce
sujet, l'impératif et vous procéderez à toutes les modifications syntaxiques
requises:
M o d è l e: Tu me prêtes ce livre ⇒ Prête-moi ce livre!
Tu me le prêtes ⇒ Prête-le-moi!
1. Tu aides ton copain. 2. Vous vous taisez. 3. Tu lui parles à haute voix.
4. Vous êtes sages. 5. Nous ne parlons pas de cette histoire.
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 137
5
La force ou la valeur illocutionnaire est l'intention avec laquelle un locuteur
(énonciateur) emploie son énoncé et qu'il veut faire reconnaître à son destinataire. C'est le
but de la communication. La force illocutionnaire reflète, à ce sujet, la situation de
communication. Ainsi, une injonction pourra exprimer « l'ordre », « la prière », « la
requête », « le conseil », « l'invitation » , « le reproche », « la défense » « l'offre », « la
permission », « la remontrance», « l'avertissement » etc.
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 139
Étudiez à ce sujet les énoncés suivants et précisez dans quelles situations ils
sont employés:
1. Ne pas se pencher en dehors. / 2. Prendre la première rue à gauche,
s'arrêter ensuite sur le parvis de la cathédrale. / 3. Ne pas ouvrir le
coffret. Confier l'entretien de l'appareil uniquement à un personnel
qualifié. / 4. Verser le contenu du sachet dans une soupière. Ajouter 750
ml. d'eau froide. Amener à ébullition en remuant de temps en temps. /
5. Prendre deux comprimés par jour, avant les repas. / 6. Ne pas
dépasser la dose prescrite. Ne pas laisser à la portée des enfants.
Traduisez en roumain ces énoncés.
12. Donnez à une amie française les recettes des plats roumains musaca et
sarmale.
14.Le discours ci-dessous du Père Ubu représente un texte injonctif. Quels en sont
les marqueurs? Expliquez comment s'enchaînent les actes directifs d'ORDRE,
d'ENGAGEMENT et d'OBLIGATION VOLITIVE pour constituer un
ensemble significatif qui est une « stratégie militaire »:
L'ARMÉE: Les Russes! L'ennemi!
PÈRE UBU: Allons, messieurs, prenons nos dispositions pour la bataille.
Nous allons rester sur la colline et ne commettrons point la sottise de
descendre en bas. Je me tiendrai au milieu comme une citadelle vivante
et vous autres graviterez autour de moi. J'ai à vous recommander de
140 Mariana TUÞESCU
mettre dans les fusils autant de balles qu'ils en pourront tenir, car 8
balles peuvent tuer 8 Russes et c'est autant que je n'aurai pas sur le dos.
Nous mettrons les fantassins à pied au bas de la colline pour recevoir les
Russes et les tuer un peu, les cavaliers derrière pour se jeter dans la
confusion, et l'artillerie autour du moulin à vent ici présent pour tirer dans le
tas. Quant à nous, nous tiendrons dans le moulin à vent et tirerons avec le
pistolet à phynances par la fenêtre, en travers de la porte nous placerons le
bâton à physique, et si quelqu'un essaye d'entrer gare au croc à merde!!!
OFFICIERS: Vos ordres, Sire Ubu, seront exécutés.
PÈRE UBU: Eh! cela va bien, nous serons vainqueurs. Quelle heure est-il?
LE GÉNÉRAL LASCY: Onze heures du matin.
PÈRE UBU: Alors, nous allons dîner, car les Russes n'attaqueront pas
avant midi. Dites aux soldats, Seigneur Général, de faire leurs besoins et
d'entonner la Chanson à Finances.(Alfred Jarry)
4.1.4. La négation
1. Dans les exemples suivants, précisez la nature des moyens qui expriment
la négation. Dites ensuite quel est le niveau d’incidence de la négation et
quel est donc le constituant nié:
1. Ces événements n’étaient pas à leur place et Marie ne pouvait croire à
leur vérité.
2. - Tu ne sais pas où nous allons? (M.Pagnol)
3. Les députés n’étaient nullement pressés de sortir.
4. Pourquoi se montrer impatient par des efforts disproportionnés? Pierre,
apôtre de la non-violence inclinait à ne plus s’obstiner.
5. Personne ne reparlera jamais de cette histoire.
6. Ce n’est pas à Rome que je voudrais aller, mais à Florence.
7. C’est un chauffard; il conduit maladroitement.
8. Jean a descellé le piton du mur.
9. Le soldat déloge la balle du chargeur.
10. - Paul ne fume plus.
- Est-ce qu’il a jamais fumé?
11. Au CNRS, comme ailleurs, délocalisation ne rime pas avec
décentralisation mais avec dislocation!
12. « Un Président pour une France désunie!», titraient les journaux à la
veille du second tour des élections présidentielles de mai 1995.
13. Il n’y a que Maille qui m’aille. (Slogan publicitaire).
14. - Est-ce que tu répondras à cette lettre?
- Non.
15. Ne pas laisser ce médicament à la portée des enfants. Ne pas dépasser
la dose prescrite.
16. N’avoir jamais rien demandé aux autres, voilà qui vous donne une
142 Mariana TUÞESCU
certaine indépendance.
17. L’homme du monde se trouve là comme dans un pays lointain, dont il
ne connaît ni les routes, ni la langue, ni les moeurs, ni la coutume (La
Bruyère).
18. Il ne fait que de rares apparitions dans cette société.
19. - Je dirai toute la vérité, ne vous en déplaise.
- Qu’à cela ne tienne!
20. Il n’y a aucun remède.
21. Je n’aime guère ce quartier.
22. Nul n’est censé ignorer la loi.
23. Je ne suis allée nulle part pendant ces jours fériés.
24. C’étaient de nouvelles peines auxquelles ils ne s’attendaient mie.
(G.Sand)
Vous remarquerez la diversité des moyens linguistiques qui expriment la
négation et le fait qu’on peut nier tout élément de langue, du niveau lexical
au niveau discursif.
2. Au niveau phrastique, il y a deux types de négation: une n é g a t i o n
p r é d i c a t i v e (ou t o t a l e) et une n é g a t i o n n o n -
p r é d i c a t i v e (ou p a r t i e l l e). Décelez dans les énoncés ci-dessous
le type de négation exprimée:
1. Cottard n’était pas libre le lendemain et d’ailleurs Rambert n’avait plus
besoin de lui. (A.Camus)
2. - Qu’est-ce que cela fait? dit-il. Ce n’est pas la loi qui compte, c’est la
condamnation. Nous n’y pouvons rien. (Ibid.)
3. Tout ne sera pas fini alors.
4. J’espère que Tarrou ne tardera pas, murmura Rieux. (A.Camus)
5. - Vous savez, dit-il d’une voix sourde, ce n’est pas cela qui me fait
partir.(A.Camus)
6. - L’épidémie va trop vite? demanda Rambert.
Rieux dit que ce n’était pas cela et que même la courbe des statistiques
montait moins vite. Simplement, les moyens de lutter contre la peste
n’étaient pas assez nombreux. (A.Camus)
M o d è l e:
(A) Pierre va à Marseille ⇒ Ce n’est pas Pierre qui va à
Marseille.
(B) Pierre va à Marseille ⇒ Ce n’est pas à Marseille que
Pierre va.
(C) Je m’adresse à lui ⇒ Ce n’est pas à lui que je m’adresse.
1. Vous lirez ce livre dans une semaine. 2. Jacques repasse sa chemise. 3.
Jacques sort sa voiture du garage. 4. Il m’écrit très souvent. 5. Je leur
apprends à être profonds et respectueux. 6. Marie achète des petits pois. 7.
Ils roulent à tombeau ouvert. 8. Claude est venu parce qu’il voulait
demander de l’argent à ses parents.
9. Les énoncés qui suivent renferment les adverbes aspectuels déjà, encore,
toujours. Transposez-les dans les énoncés négatifs correspondants, tout en
veillant à placer les adverbes ci-dessous dans le champ de la négation. Vous
remarquerez les transformations lexicales qui s’imposent:
M o d è l e:
A. Pierre est déjà là. ⇒ Pierre n’est pas encore là.
B. Pierre est encore là. ⇒ Pierre n’est plus là.
C. Il est toujours en retard. ⇒ Il n’est jamais en retard.
1. Il a déjà terminé son congé. 2, Tu es déjà fatigué. 3. Il est encore
sous l’emprise des leçons de ce philosophe. 4. Tu as déjà pris du café. 5.
Prenez encore du cognac! 6. Jacques était encore dans son bureau à 21
heures. 7. Il est toujours en proie au désespoir. Il arrive toujours le
premier. 9. La vie se déroule toujours pareille, avec la mort au bout.
(Maupassant)
6
dans la liste des forclusifs suivants: point, nullement, aucunement,
personne, rien, guère, jamais, jamais de la vie, aucun.
M o d è l e: A. - Es-tu fatigué? ⇒ Nullement.
B. - Qui vous prête des livres? ⇒ Personne.
1. Est-ce que l’amour est aveugle? 2. Jean gardait-il le silence pendant la
cérémonie? 3. Vous mangez du lard? 4. Est-ce que vous allez oublier ce
séjour en Roumanie? 5. Connaissez-vous quelqu’un qui puisse me
rendre ce service? 6. Avez-vous des nouvelles de Paul?
7. Quel physicien ignorerait ces principes? 8. Pourriez-vous me faire ce
sale coup? 9. Que faites-vous? 10. A quoi penses-tu? 11. Est-ce qu’il
n’exagère pas un peu? 12. Vous n’avez personne de sérieux à me
recommander? 13. Est-ce votre ami?
11. La négation condensée est, selon P.Charaudeau, celle qui
consiste à nier la réalisation d’un processus ou d’une
qualification à travers la négation de l’un des éléments de
l’énoncé, ellipse étant faite des autres éléments.
C’est le cas de:
- le non-respect des règles;
- de nationalité non-française.
La marque principale en est non ou pas, mais c’est ici que
s’emploient les forclusifs: personne, nul, aucun, rien, jamais.
Rendez les négations condensées ci-dessous par des énoncés négatifs
formés de NE et d’un forclusif:
- une non-intervention; un non-conformiste; des non-dits; le non-être: non-
comparution en justice ;
- un arrêt / une ordonnance de non-lieu; bénéficier d’un non-lieu;
- Plus besoin d’innombrables papiers et factures de tout genre (Slogan
publicitaire).
- Un travail point terminé, nullement intéressant.
- Il attendait sans nullement s’impatienter.
- Je ne crains guère de choses et ne crains aucunement la mort. (La
Rochefoucauld )
- Rien à signaler à bord.
- Jamais, tu entends, jamais de la vie.
- Ici, personne.
- Bizarrement, le docteur m’a conseillé non pas de prendre un
tranquillisant, mais de marcher le plus possible.
- C’est un bon conseil, non / pas seulement pour vous, mais encore / aussi
pour moi.
6
Comme on le sait, le système de la négation en français repose sur l’association
d’un élément constant, la particule NE, et d’un ou plusieurs éléments appartenant à
l’ensemble que J. Damourette et Ed.Pichon numment les forclusifs: pas, plus, aucun,
jamais, personne, rien, nul, nullement, aucunement, guère etc.
146 Mariana TUÞESCU
15. Composez de petits textes où vous emploierez le NE explétif régi par les
structures suivantes:
Douter que. - Ne pas craindre que. - Nier que. - Avant que. - Ne pas
empêcher que. - Sans que. - A moins que. - Il s’en faut de peu que. -
Meilleur que. - Autrement que. - Défendre que. - Ne pas empêcher que.
- Doutera-t-on que...? - Avez-vous peur que... ?
mai tîrziu decât prev\zuse. 5. Ioana avusese o otit\ grav\; pu]in lipsise s\-[i
piard\ auzul. 6. {tia c\ doresc aceast\ carte; de aceea mi-a oferit-o înainte de a i-
o cere.
4.2.1. Pouvoir
1. Le verbe modal POUVOIR a cinq valeurs: capacité interne (Tu PEUX
voir à longue distance sans lunettes.), possibilité (Rien ne POUVAIT
apparemment troubler son travail. Il PEUT pleuvoir d’un instant à l’autre.),
permission (- Est-ce que je PEUX partir? - Oui, vous POUVEZ partir, dit
Claude.), éventualité épistémique (Cet enfant PEUT avoir maintenant
dix ans.), sporadicité (Les Alsaciens PEUVENT être obèses = Certains
Alsaciens sont obèses, pas tous. Jean PEUT être odieux = Il arrive parfois à
Jean d’être odieux).
Les tests de la paraphrase, de l’enchaînement sont de nature à
lever l’ambiguïté de l’auxiliaire modal POUVOIR et à préciser de
quelles valeurs il est question.
Explicitez les différentes valeurs modales de POUVOIR dans les énoncés
ci-dessous:
1. Comme il n’y avait pas trop de monde, il PUT facilement trouver une
place assise.
2. Il PEUT avoir sur son compte 20 000 francs.
3. Cette valise est lourde et pourtant je PEUX la soulever.
II. LA STRUCTURE DE LA PHRASE 151
4.2.2. Devoir
1. Le verbe modal DEVOIR est caractérisé, lui aussi, par une
plurivocité sémantique et ce n’est que le contexte de son emploi
qui lève cette ambiguïté.
DEVOIR remplit trois valeurs modales: l ’ o b l i g a t i o n » (Il
DEVRA être à Paris dans deux jours), l a p r o b a b i l i t é (Le train
DOIT se trouver maintenant entre Paris et Nanterre) et la
n é c e s s i t é (Le plomb DOIT fondre à 335 degrés).
Explicitez les différentes valeurs modales du verbe DEVOIR par le recours
aux paraphrases des énoncés ci-dessous. Opérez les modifications
syntaxiques requises:
M o d è l e:
(a) Jean DOIT venir d’un moment à l’autre =
(a’) Il est PROBABLE que Jean vienne d’un moment à l’autre.
(b) Tu DOIS prendre ton pardessus =
(b’) Il FAUT que tu prennes ton pardessus.
1. Nous DEVONS remercier nos parents pour leurs sacrifices. 2. Cet enfant
DOIT être grand maintenant. 3. L’eau DOIT bouillir à 100 degrés. 4. -
Caroline a mauvaise mine. - Elle DOIT être souffrante. 5. Ça DOIT être
terrible, l’enfer! 6. Jean DOIT avoir perdu, car il a l’air tout penaud. 7. Le
Secrétaire d’État aux Universités DEVRAIT être maintenant à Paris. 8. Il
DOIT pleuvoir d’un moment à l’autre. 9. Elle est morose, elle DOIT avoir
mal dormi. 10. Les enfants DOIVENT être très indulgents envers les
grandes personnes. (A. de Saint-Exupéry) 11. En face, au-delà des toits, le
grand ciel pur s’étendait, avec le soleil rouge. Qu’IL DEVAIT faire bon là-
bas! (G.Flaubert)
2. Levez l’ambiguïté des phrases suivantes, en faisant recours soit à leur
enchaînement, soit à leur paraphrase:
1. Jean DOIT venir. 2. Son père a DÛ se faire naturaliser. 3. IL DOIT faire
chaud là-bas. 4. Elle DEVRAIT avoir froid. 5. Hélène DOIT sortir pour
154 Mariana TUÞESCU
sais,...
5. Rendez par des paraphrases les structures suivantes, centrées sur le verbe
polysémique CROIRE; observez le régime syntaxique du verbe et faites
ensuite l’inventaire de ces types de structures:
1. Après cet accident, on l’a cru mort. 2. Je n’en pouvais croire mes
oreilles. 3. Nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont
(Montesquieu). 4. C’est un naïf: il croit aux promesses de tous. 5. Le
médecin crut à une pneumonie. 6. Ce malade croit aux médecins. 7.
Marie ne va pas à l’église, mais elle croit en Dieu. 8. Je crois en mes
amis. 9. - Est-ce que tu crois à la guerre? - Je n’y crois pas. 10.
Malgré son intelligence, mon cousin croit au père Noël.
11. D’après les premières preuves, le juge d’instruction crut à un crime.
12. Il faut croire en soi. 13. On vous dit quelquefois: Ceci est un fait...
C’est dire: Croyez! (P.Valéry) 14. A l’en croire, tout est perdu. 15. Je
crois fermement à ma linguistique.
12. Analysez les verbes de modalité qui apparaissent dans le texte suivant:
Madame Arsinoé Saindoux, voyante extralucide, 18, boulevard des
Batignolles. Les mains de Paul tremblent sur les bras de son fauteuil.
- Tu crois à ces choses-là? demande Michel, se retenant de laisser
paraître du dédain.
- Je ne sais. Puisque je crois en l’âme immortelle, je n’ai aucune raison de
supposer a priori qu’on ne puisse communiquer avec les morts.
Michel trouve le raisonnement juste.
- Mais l’église désapprouve le spiritisme.
Paul a un geste excédé.
- Spiritisme ou non... Seulement, ajoute-t-il comme un aveu qui lui
coûte, j’ai peur...
- Veux-tu que je t’accompagne?
C’est en effet ce qu’il voulait. (M.Yourcenar)
décidément.
c. Vous savez cela aussi? Décidément, vous savez tout!
d. Décidément, je n’ai pas de chance!
e. Ce curé, décidément, ne ressemblait pas aux abbés que nous avions
connus.
3. a. Il vécut heureusement les dernières années de sa vie auprès de sa
jeune épouse.
b. Il a enfin compris, heureusement.
c. Heureusement, le train n’a pas de retard.
d. Heureusement que je ne m’en soucie guère.
veut-il de moi?
4. Dans les énoncés suivants remplacez là où le cas s’y prête, le modalisateur
peut-être par l’auxiliaire épistémique pouvoir, tout en opérant les
changements syntaxiques qui s’imposent:
1. Je suis roi, mais je suis pauvre. Peut-être la légende fera-t-elle de moi le
Mage venu adorer le Sauveur en lui offrant de l’or (M.Tournier).
2. - Demain, répondis-je, avec ma grand-mère, j’irai les chercher en
voiture au train de 4 h 2’.
- Dans la voiture à Fromentin, peut-être?
3. Peut-être avait-il perdu de son autorité et de sa force de persuasion,
car il ne put obtenir de M.Jérôme que la clause fût effacée de ses
dernières volontés...(F.Mauriac)
4. Je suis peut-être un peu comme les grandes personnes, j’ai dû vieillir
(A. de Saint-Exupéry).
5. Il venait le diable sait d’où; peut-être bien de Hongrie. (A. Duhamel).
6. Ils ne viendront peut-être pas.
7. Il y a peut-être dans mon cas un peu de lâcheté? C’est possible.
(J.Romains)
Par quels équivalents pourriez-vous remplacer PEUT-ÊTRE là où POUVOIR
n’est pas de mise?
17. Il y avait bien deux mille personnes dans la manif. 18. Je sais bien
que tu me diras la vérité. 19. Paul aime bien Marie. 20. Je crois bien
qu'après tout cet effort tu as décroché le grand prix...
1. Dans les phrases suivantes, remplacez les points par l'un des mots de la
série suivante: DENRÉES, MARCHANDISES, ARTICLES, PRODUITS,
FOURNITURES:
La publicité lance souvent, sur le marché, de nouveaux.................pour la
lessive. - Cet épicier ne vend que des.........................de premier choix. -
Dans ce rayon, vous trouverez tous les................. de voyage. - En
septembre, on se presse, dans les librairies, pour acheter
les............................ scolaires. - Les fruits et les légumes sont
des..................périssables.
3. Reliez, par une flèche, la phrase de gauche à l'expression de droite qui lui
correspond:
- D'une jeune fille qui s'habille à la mode, on dit qu'elle - c'est du vent
est......
- Le bavard parle souvent inutilement, ce qu'il dit....... - dans le vent
- Pour accueillir aimablement quelqu'un, on lui - aux quatre vents
dit........
- D'une personne qui vient et repart rapidement, on - quel bon vent
dit qu'elle est passée....... vous amène?
- D'une maison dont rien ne ferme, on dit qu'elle est - en coup de vent
ouverte.......
- De celui à qui tout réussit, qui est favorisé, on dit - des moulins à
qu'il a..... vent
- Don Quichotte se battait contre....... - le vent en poupe
En vous appuyant sur le dictionnaire, précisez quels sont les sèmes qui
forment le sens lexical des unités:
CHAT, CHIEN, MOUCHOIR, ROBE, ARMOIRE, GLACE, ACQUÉRIR,
BOIRE, RIRE, SE PROMENER, TRAVAILLER.
Vous aller constater que les définitions lexicographiques vous fournissent des
paraphrases, qu’on analysera (segmentera), POUR DÉCOUVRIR LES
SÈMES CONSTITUTIFS DU SENS LEXICAL.
Quel est le sens des lexèmes suivants compte tenu de leurs classèmes?
Pour répondre à cette question, vous devrez employer ces mots dans des
II. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 167
phrases:
ÉCRIRE, ABOYER, RIRE, SALUER, DORMIR, MIAULER; LE COURAGE, LA
JOIE, L’ENTHOUSIASME, LA BEAUTÉ, LA FARINE, LA PATRIE.
8. Définissez les mots suivants, en découvrant les sèmes et les classèmes qui
forment leurs sens. A noter que le sens global d’un mot, somme des sèmes
et des classèmes qui constituent sa signification lexicale, s’appelle s é m è
m e:
- restaurant, immeuble, studio;
- patron, usine, fabrique, école;
- cruauté, méchanceté, optimisme, courage;
- songer, bêcher, faire du tricot, coudre.
10. Vous avez ci-dessous des groupes nominaux qui présentent l’adjectif
AURICULAIRE. Quel est le sens de chacune de ses occurrences, compte
tenu de son contexte nominal?
Pavillon auriculaire ; - Nerf auriculaire; - Témoin auriculaire; - Doigt
auriculaire.
Traduisez en roumain ces structures.
12. Complétez les énoncés ci-dessous par un des verbes suivants, compte tenu
de l’isotopie ou de la cohésion sémantique de sa struc-ture:ACCEPTER,
ASSIGNER, IMPOSER, INCOMBER, RETOMBER, REVENIR:
1. C’est à vous que cette tâche... 2. C’est à lui qu’il... de prendre la
décision. 3. Il doit en... la responsabilité, car c’est lui le plus âgé. 4. Je
doute qu’il... ce rôle, car ce n’est pas le beau rôle. 5. Il s’est vu... cette
tâche, sans pouvoir riposter. 6. En cas d’échec, c’est sur moi que la
responsabilité... 7. Il ne faudrait pas lui... cette tâche, mieux vaudrait la
lui faire... de bon gré.
168 Mariana TUÞESCU
14. Placez chacun des verbes ci-dessous dans un contexte SUJET + VERBE +
COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT, en veillant à respecter les classèmes:
arroser baptiser inonder seringuer
asperger doucher irriguer submerger
baigner imbiber mouiller tremper
15. Donnez aux verbes suivants, sur la base de leurs classèmes ou traits
sémiques combinatoires, un sujet marqué par le sème «personne» et un
complément d’objet:
agripper coudoyer empoigner plier
allonger croiser fléchir secourir
balancer écarter joindre serrer
brandir embraser palper tapoter
16. Placez les groupes nominaux ci-dessous comme objets directs auprès du
verbe convenable:
M o d è l e: le défi ⇒ relever le défi
une rebuffade ⇒ essuyer une rebuffade
- un accueil, le gant, un défi, d’anciennes querelles, un refus;
- un complot, la discorde, sa faute, des inquiétudes, la révolte;
- une conférence, un cours, un discours, un entretien, quelques paroles;
- un séjour, une visite, un voyage d’affaires.
18. Joignez les adjectifs suivants à des noms adéquats, porteurs de leurs
restrictions sélectives ou sèmes combinatoires:
- camus; crépi; glauque; trapu;
- écrémé; rance; saur;
II. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 169
- escarpé; étale;
- bis; vairon; vermeil;
- à pic; en colimaçon; en fer-à-cheval
Mettez en roumain les structures nominales que vous aurez formées.
19. Faites l’analyse sémique des mots HALLE, MARCHÉ, BAZAR, SOUK en
vous aidant du tableau suivant, dans lequel vous allez cocher les
rubriques convenables:
Sèmes «Lieu où l’on vend des «Fixe» «Couvert» «On y vend des
Mots produits fabriqués» produits»
alimentaires objets
Halle
Marché
Bazar
Souk
20. Sur le modèle de l’exercice précédent, faites une grille d’analyse sémique
pour les unités lexicales suivantes:
salaire; appointements; émoluments; gages; honoraires; solde; vacation.
Joignez ensuite chacun des mots ci-dessus à un complément du nom propre à
en dégager le sens.
Modèle: salaire de professeur; vacation des experts.
21. Dans la liste ci-dessous, faites l’ensemble de ce qui se rapporte à
«l’habillement» et l’ensemble de ce qui se rapporte à la «parure»:
bracelet - robe - chemisier - jupe - veste - broche - manteau - collier -
boucles d’oreilles.
25. Cherchez des énoncés qui puissent expliquer l’emploi différencié des
adverbes de manière ci-dessous:
gravement ~ grièvement; nommément ~ nominalement;
chaleureusement ~ chaudement
Soit, comme modèle pour le dernier couple adverbial, la publicité suivante:
Il vous accueillera CHALEUREUSEMENT, mais il discutera
CHAUDEMENT.
26. Pour vous vêtir, n’utilisez pas le verbe METTRE! Sur le modèle METTRE
UN VÊTEMENT c’est SE VÊTIR, donnez le verbe précis correspondant
aux opérations vestimentaires suivantes:
- mettre un habit, c’est... / - mettre ses chaussures, c’est... / - mettre des
gants, c’est... / - mettre une cravate, c’est... / - mettre un chapeau, c’est...
29. Dans les phrases suivantes, remplacez le mot abstrait CHOSE par le
lexème adéquat, exigé par les classèmes:
1. La méchanceté est une CHOSE redoutable. 2. L’entêtement est une
CHOSE qui peut vous jouer de mauvais tours. 3. La bosse des langues est une
CHOSE utile pour la jeune génération. 4. L’accroissement de la délinquance
juvénile est une CHOSE dangereuse. 5. L’oeil exercé du peintre perçoit
jusqu’aux plus fines CHOSES. 6. La cohérence est pour un discours une des
CHOSES majeures. 7. La croissance économique représente la CHOSE
prioritaire pour les pays en voie de développement. 8. Pourquoi s’habille-t-
elle toujours de CHOSES si criardes? 9. Une équipe bien soudée est une
CHOSE indispensable pour la réussite d’une entreprise. 10. Voilà la CHOSE la
plus contestable de son plaidoyer.
33. Transformez les mots ci-dessous en d’autres mots, dont le sens sera le
même objet marqué par le sème «mauvaise qualité».
M o d è l e:
café + «mauvais» ⇒ jus de chaussette, lavasse
écrivain + «mauvais» ⇒ écrivailleur, écrivaillon, plumitif,
172 Mariana TUÞESCU
34. Dites quelle corrélation sémique s’établit entre les mots des paires ci-
dessous:
boisson / vs / bibine film / vs / navet
commerçant / vs / mercanti marchandise / vs / camelote
cuisine / vs / ratatouille voiture / vs / guimbarde
médecin / vs / médicastre piano / vs / casserole
2. SYSTÈMES SÉMIQUES
8. Quelle corrélation sémique s'établit-il entre les lexies des paires suivantes?
chapeau- chapeauté herbe - herbeux
cravate - cravaté pierre - pierreux
houppelande - houppelandé vert-de-gris - vert-de-grisé
cheveu - chevelu ventre - ventru
Introduisez ces lexies dans des énoncés.
14. Faites l’analyse sémique des mots CROÛTE, LICHETTE, LOPIN, MIE.
Explicitez leurs restrictions sélectives par le recours à leurs contextes
syntagmatiques.
15. Exposez des paraphrases pour les unités des séries suivantes,
appartenant à un même système sémique:
(A) reculer, se traîner, trottiner.
(B) avoir bon bec, balbutier, couper la parole à quelqu’un, grommeler,
fausser les notes, marmonner, nasiller, rabâcher, tempêter.
la présupposition
(A) Françoise cherchait à partir
est invariable.
Les énoncés impératifs:
(IVc) Claire, empêche Françoise de partir!
emphatiques:
(IV d) Claire, elle, a empêché Françoise de partir!
et celui formé par l’enchaînement:
(IV e) Claire a empêché Françoise de partir bien que celle-
ci fût décidée à le faire
ne portent aucune atteinte au présupposé (A), maintenu constant
sous toutes ces modifications.
Vu ces considérations, trouvez le présupposé contenu dans chacune des
phrases suivantes; analysez exclusivement le sens des verbes en caractères
gras:
1. Il enlève son béret, se déshabille et entre dans l’eau. 2. Il a cessé toute
activité depuis deux ans. 3. Dès que la pluie se fut arrêtée, Pierre
interrompit son travail, et sortit pour aller chercher des champignons. 4. Je
lui ai vendu un gilet beige. 5. Tu t’es acheté une paire de gants. 6. Colette
nous a offert trois lapins. 7. Je commence à m’impatienter. 8. Ce chasseur
tua trois lapins. 9. Marie dépoussière les tapis. 10. Il refusa de me prêter ce
livre. 11. Il se réjouissait de voir son élève réussir.
12. Guy s’excusa auprès de sa femme d’avoir écrit cette lettre.
11. Quels sont les posés et les présupposés des énoncés suivants?Les éléments
pertinents sont ceux en caractères gras:
1. Je continue à apprendre l’anglais. 2. Hugues cessa de venir en retard. 3. Il
ne fume plus. 4. Pour un Italien, il sait beaucoup de logique. 5. Il est
grand pour un pygmée. 6. Prenez encore du café. 7. Vous êtes déjà
rentré? 8. Tiens! Il est déjà 8 heures. 9. Je suis encore fatigué de mon
voyage en train. 10. Tous les enfants ne sont pas sages. 11. Vous êtes
encore là? 12. Marc partira au Maroc s’il a de l’argent. 13. Je refuse de
partir. 14. Pierre n’a pas tenu sa promesse. 15. Paul sait que Marie
viendra. 16. Paul se doute que Marie viendra. 17. Paul s’imagine que
Marie viendra. 18. Si cet élève avait appris, il aurait su. 19. Fermez la
porte! 20. N’oublie pas qu’il faut téléphoner à Odette.
Vérifiez le choix de vos présupposés par le recours aux épreuves précitées
(négation, interrogation, injonction, emphase, enchaînement).
1. Jean a compris que sa soeur avait déjà quitté Paris. 2. Il a persuadé ses
parents de le laisser partir en excursion. 3. Ils se sont rendus compte qu’il
était trop tard. 4. Il ignorait que sa soeur fût malade 5. Il regretta d’avoir glissé
un dictionnaire sous sa tête en guise d’oreiller.
14. Quels sont les posés et les présupposés des verbes blâmer, condamner,
désapprouver, vitupérer, apparentés au verbe critiquer?
Construisez des phrases avec ces verbes de jugement.
16. Précisez quels sont les posés et les présupposés des verbes admirer,
apprécier, approuver, féliciter, louer. Construisez des énoncés avec
ces verbes.
17. Rendez compte de la structure présuppositionnelle des phrases suivantes
à l’aide des procédés de mise en valeur. Indiquez à chaque fois le
présupposé (PP) et le contenu posé (P) de la phrase:
M o d è l e: Michel écrit des lettres dans son bureau.
(i) C’est Michel qui écrit des lettres dans son bureau ⇒
(PP) Quelqu’un écrit des lettres dans son bureau.
(P) Michel écrit des lettres dans son bureau.
(ii) C’est des lettres que Michel écrit dans son bureau ⇒
(PP) Michel écrit quelque chose dans son bureau.
(P) Michel écrit des lettres dans son bureau.
1. Pierre range les livres de sa bibliothèque. 2. Anne cultive des tulipes
dans son jardin. 3. Il est allé hier soir voir son père malade à l’hôpital. 4.
Marc et Colette prendront demain l’avion pour Paris.
18. Posez des questions à propos des phrases suivantes en vue d’obtenir des
réponses qui mettent en valeur les structures présuppositionnelles
différentes de ces assertions:
M o d è l e:
Elle cherche une poupée à cheveux blonds pour sa fille.
(a) - Est-ce une poupée à cheveux blonds qu’elle cherche
pour sa fille?
- Non, elle cherche une poupée à cheveux châtains.
(b) - Est-ce une poupée à cheveux blonds qu’elle cherche?
- Non, elle cherche une poupée sans perruque du tout.
(c) - Est-ce pour sa petite fille qu’elle cherche une poupée?
- Non, c’est pour sa nièce.
1. J’ai besoin d’un pull à col roulé. 2. Elle veut s’acheter une jupe à rayures
noires. 3. J’ai envie de lire un roman d’aventures du XIXe siècle.
19. Indiquez les présupposés des énoncés suivants et, sur cette base,
expliquez l’emploi du mode verbal dans les propositions régies:
1. (a) Je crois que la séance s’est prolongée tard dans la nuit.
(b) Je ne crois pas que la séance se soit prolongée si tard dans la nuit.
2. (a) Je me doute qu’il est possible de l’aider encore.
(b) Je doute qu’il soit possible de l’aider encore.
3. (a) Il semble que la lettre est arrivée hier.
182 Mariana TUÞESCU
22. Quels sont les présupposés des énoncés ci-dessous centrés sur des verbes
implicatifs négatifs?
1. Il évitait lâchement de rencontrer son regard. 2. La plupart des
journaux s’abstenaient de tout commentaire. 3. Elle refusa de
reconnaître ses torts. 4. Il néglige de répondre à son courrier. 5. Le
concierge a oublié de vous prévenir de l’arrivée de Jacques.
23. Indiquez quels sont les présupposés des verbes en caractères gras; sur cette
base, expliquez en quoi consiste l’anomalie des énoncés marqués par un
astérisque, par rapport aux énoncés bien formés correspondants:
1. (a) J’avais oublié que je devais aller chez lui.
(b)* Je suis en train d’oublier que je dois aller chez lui.
2. (a) Je sais que Jean est actuellement à Paris.
(b)* Je ne sais pas que Jean est actuellement à Paris.
II. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 183
3. (a) Que Paul ait eu cette idée farfelue, je n’en savais rien.
(b)* Que Paul ait eu cette idée farfelue, je n’en sais rien.
4. (a) J’ignorais que son frère avait suivi les cours de l’École Polytechnique.
(b)* J’ignore que son frère a suivi les cours de l’École Polytechnique.
1. Il est venu quand tu l’as appelé. 2. Cela s’est passé après que Paul
vous eut téléphoné. 3. Ils ont terminé la moisson avant qu’il pleuve. 4.
Annie est désolée parce que ses géraniums ont gelé. 5. Il a compris sans
que je lui aie rien expliqué.
27. Quels sont les contenus posé et présupposé de l’affiche publicitaire
suivante:
Buvez COCA-COLA
COCA-COLA désaltère le mieux.
Tâchez d’exprimer plus explicitement la structure logique de ce texte.
28. Les connecteurs logiques parce que et puisque ont des statuts
sémantiques différents. Parce que rattache deux propositions en
rapport de CAUSE - EFFET; puisque marque une justification, en
rattachant deux propositions dont l’une est la preuve qui justifie
II. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 185
mais non:
* Il l’aime et il l’épousera, car il l’aime.
On acceptera, par contre:
Il l’aime et il l’épousera, car il l’aime vraiment,
où il l’aime vraiment est assertée.
A la différence de parce que, car ne peut pas introduire une
proposition où l’on rappelle simplement ce qu’un locuteur vient
de dire. A ne peut pas dire:
- Il fait beau
et B y répondre:
* - Eh bien, sortons, car il fait beau.
En employant car P, le locuteur semble se référer à une raison
jusque là ignorée; en employant puisque P, au contraire, il a l’air
de se référer à une sorte d’aveu de l’auditeur, implicite ou non,
et se fondant sur cet aveu, il cherche par son dire à contraindre
l’auditeur à admettre le bien-fondé de l’acte de langage accompli
dans la proposition principale. Lorsque P découle avec évidence
de la situation même de discours, car P devient impossible:
comment asserter ce que la situation impose avant même que
l’énonciation ait lieu? Ainsi on dira:
Dites-moi la vérité, puisque vous savez tout
mais non
* Dites-moi la vérité, car vous savez tout.
Et également:
Je vais vous l’expliquer, puisque je vous vois.
Compte tenu de ces explications, justifiez l’emploi de car dans les énoncés
suivants:
1. Quant à notre mère, elle se reprochait un peu la naissance de Putois, et
non sans raison. Car enfin Putois était né d’un mensonge de notre mère,
comme Caliban du mensonge du poète (A.France).
2. - Serrez bien votre crosse, Joseph, car j’ai mis une charge et demie de
poudre. Et vous, Mesdames, bouchez-vous les oreilles, car vous allez
entendre le tonnerre! (M.Pagnol)
3. Je l’énervais et elle m’énervait aussi, car je les aime et je les déteste, ces
animaux charmants et perfides (Maupassant).
32. Mettez à la place des points de suspension parce que, puisque ou car et
justifiez votre choix:
1. Naturellement, je viendrai,... je l’ai décidé. 2. Je ne peux pas avoir de
chien... je voyage beaucoup. 3. Paul est de retour,... sa voiture est devant
la maison. 4. - Raconte-moi ce qui s’est passé,... tu es là.
188 Mariana TUÞESCU
5.... je vous vois, j’en profite pour vous dire que Marc est rentré hier
soir. 6. Ils (les chats) sont délicieux pourtant, délicieux surtout,... en les
caressant, alors qu’ils se frottent à notre chair, ronronnent et se roulent
sur nous en nous regardant de leurs yeux jaunes qui ne semblent jamais
nous voir, on sent bien l’insécurité de leur tendresse, l’égoïsme perfide
de leur plaisir (Maupassant). 8. Papa, dis-moi ce que c’était que Putois...
tu veux que je le sache, dis-le moi (A.France).
34. Dans les énoncés qui suivent, mettez à la place des points de suspension PEU
ou UN PEU, compte tenu de la signification du contexte:
1. Je ne vois presque rien dans la pièce: la lampe éclaire... 2. Nous
sortons... le soir de peur de ne pas être attaqués. 3. Cet élève est...
intelligent; il n’arrive même pas à résoudre les problèmes les plus
simples. 4. Le soleil avait tourné... et l’ombre commençait à approcher
de la fenêtre de mon appartement. 5. Ce brave homme est... timbré; c’est
le malheur et le chagrin. 6. Elle effeuillait la marguerite et se disait: «Il
m’aime,... Beaucoup. Passionnément.» 7. Il faut être... trop bon pour
l’être assez (Marivaux).
II. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 189
41. Indiquez, dans les couples d’énoncés ci-dessous, quelles sont les marques
linguistiques qui permettent de distinguer l’emploi performatif de
l’emploi constatif des verbes en gras:
1. (a) Je promets d’aller souvent rendre visite à mes amis.
(b) Je promets souvent d’aller rendre visite à mes amis.
2. (a) Je jure d’entreprendre tous les efforts afin de le sauver.
(b) Attends! je suis en train de jurer que j’entreprendrai tous les
II. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 191
4. LE SENS FIGURATIF
4.1. La métaphore
1. Distinguez, dans les couples d'énoncés ci-dessous, les sens dénotatifs (non-
figuratifs, non-métaphoriques) des sens connotatifs (figuratifs,
métaphoriques) exprimés par le même mot (le même signifiant lexical):
1 (a) Il était complètement IVRE; il ne pouvait plus tenir debout.
(b) Le poème de Rimbaud Le Bateau IVRE est un manifeste de la poétique
symboliste.
2 (a) Marie EMPOISONNE les rats de sa cave.
(b) La flambée des prix et l'inquiétude EMPOISONNENT la vie des gens.
3 (a) Bien qu'il soit encore jeune, ce gars est un gros VENTRU.
(b) De ma fenêtre j'aperçois les dômes VENTRUS de l'église russe.
4 (a) Ce chien LÈCHE la main de son maître.
(b) Ces flammes LÈCHENT la plaque de la cheminée.
Expliquez en termes sémiques la différence de sens entre le terme propre et le
terme figuré. Précisez le rôle du contexte syntagmatique dans la formation
du sens métaphorique.
1. Les fenêtres du village étaient tout en feu sous les rayons obliques du
soleil, qui se couchait dans la prairie (G.Flaubert).
2. Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de sel. Je ne
sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front et, indistinctement, le
glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de moi. Cette épée brûlante
rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux.
C’est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent.
Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser
pleuvoir du feu (A.Camus).
3. C’est à Rome, durant les longs repas officiels, qu’il m’est arrivé de
penser aux origines relativement récentes de notre luxe, à ce peuple de
fermiers économes et de soldats frugaux, repus d’ail et d’orge,
subitement vautrés par la conquête dans les cuisines de l’Asie,
engloutissant ces nourritures compliquées avec une rusticité de paysans
pris de fringale. Nos Romains s’étouffent d’ortolans, s’inondent de
sauces, et s’empoisonnent d’épices (M.Yourcenar).
Traduisez en roumain ces textes, tout en essayant de maintenir les structures
figuratives.
11. Vous avez ci-dessous un texte d’information politique qui date. Il est basé sur
une métaphore filée, trope qui constitue sa cohérence discursive. Étudiez-le,
tout en essayant de préciser le contenu sémantique des mots:
BERLINE, MOTEUR, FONCTIONNEMENT, PILOTER, COUPS D’ACCELERATEUR,
CHANGEMENTS DE VITESSE, DIESEL (TROP PAISIBLE), TIGRESSE, RONRONNER, RUGIR.:
Certes, la désignation d’un Premier ministre est toujours une opération
périlleuse aux résultats aléatoires. Dans cette berline qu’est l’exécutif sous la
V-e République, Matignon est en effet le moteur, et tout finalement dépend
de son bon fonctionnement. Le Président pilote, encore faut-il que le chef du
gouvernement réponde à ses coups d’accélérateur ou à ses changements de
vitesse. Rocard, aux yeux de Mitterand, était devenu un diesel trop paisible.
Avec Edith Cresson, il pense mettre une tigresse dans son moteur. La
politique ronronnait, il veut qu’elle rugisse. (Edith Cresson: un pari, in Le Point,
20-26 mai 1991).
A quel domaine référentiel a-t-on puisé le champ sémantique de cette
métaphore filée?
Trouvez pour chacune des métaphores ci-dessus des contextes phrastiques de
leur emploi non métaphorique, dénotatif. Vous pouvez, le cas échéant,
construire tout un récit témoignant du domaine de la conduite des autos.
Quelle est l'analogie sémique qui rend possible cet emploi textuel des mots
antre, iceberg, ressusciter, médecine et magie?
15. Expliquez les mutations sémiques qui se trouvent à la base de la
formation des synesthésies suivantes:
1. «les froides ténèbres» (Baudelaire); 2. «odeurs légères» (Baudelaire);
3. «les bruits aigres des bals publics» (Verlaine); 4. «de blancs sanglots»
(Mallarmé); 5. «Ma songerie.../ S’enivrait savamment du parfum de
tristesse» (Mallarmé).
16. Expliquez les mécanismes sémantico-discursifs des personnifications
suivantes:
1. «L’eau se frottant les mains aiguise les couteaux». (Eluard)
2. «Les armes du sommeil ont creusé dans la nuit
Les sillons merveilleux qui séparent nos têtes». (Eluard)
3. «La mer, rauque chanteuse». (Baudelaire)
4. «... La ville magique
où des orgues moudront des gigues dans les soirs». (Verlaine)
17. Mettez en français le texte suivant:
În anul 1888, o secet\ îndelung\, vreme de dou\ luni, a uscat lanurile mo[iei Buciumeni
a boierului Alexandru Filoti [i a s\r\cit toate ogoarele ]\ranilor din cele nou\ sate ale
mo[iei. Ardea v\zduhul; nourii se ar\tau numai pe marginile z\rii. În trei sâmbete
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 199
ie[ise preotul cu icoanele la [ipotele de sub deal, urmat de ob[te. Se vede c\ era o
mânie a lui Dumnezeu; toat\ lumea î[i luase n\dejdea dinspre partea ploii. În ima[uri,
vântul stârnea pulberi; fâne]ele sunau uscat [i trist; p\pu[oaiele î[i r\suceau frunzele în
ar[i]\. Numai grâul boierului se alesese bun [i batozele morm\iau la girezi, în patru
col]uri ale mo[iei, împresurate de oameni cu obrazurile asudate [i negre de colb
amestecat cu pleav\ [i fum. (M.Sadoveanu)
1
Par compréhension logique, A.Henry entend «l’ensemble des caractères, génériques
ou spécifiques, qui définissent un être ou un groupe d’êtres» (Métonymie et métaphore). Ce
concept est identique à ce qu’on appelle en logique moderne intension.
200 Mariana TUÞESCU
16. Formez, à partir des noms propres ci-dessous, deux séries d’énoncés;
dans la première série vous emploierez le sens propre et, dans la seconde,
le sens figuré du même mot:
- Bossuet - Euclide - Newton - Mécène - Benjamin - Crésus - Molière.
Essayez de créer des antonomases à partir des réalités culturelles roumaines
et traduisez en français vos inventions .
17. Mettez en français les énoncés suivants:
1. În România, venitul pe cap de locuitor este extrem de sc\zut. 2. S\racul de el,
cu o cas\ de copii, cu atâtea guri de hr\nit, nu [tiu cum va mai face fa]\ cre[terii
pre]urilor. 3. A doua zi, recitindu-[i scrisoarea, i se p\ru cam umflat\ [i o rupse.
Se mai potolise pu]in cu speran]a joiei viitoare. (Rebreanu) 4. - N-am nimic,
domni[orule, afar\ de sufletul din oase!... N-am!... Dar ia-mi-l, ia-mi-l!... C\
feciorul mi-i în c\tane de doi ani de zile [i cât amarul de p\mânt ne-a l\sat
Dumnezeu, acolo zace în paragin\ de m\ doare inima... Numai sufletul mi-a mai
r\mas... Amu încaltea ia-mi [i sufletul, domni[orule!... (L.Rebreanu)
18. Dans le fragment qui suit, Flaubert décrit un encombrement de voitures
sur les Champs-Elysées et en présente les occupants.
Analysez la manière dont les réseaux synecdochiques contribuent à donner de la
réalité décrite une vision fragmentée, kaléidoscopique, plus pertinente que
celle qu’aurait pu exprimer le texte dénotatif, non-figuré, littéral:
Du bord des panneaux armoriés, des regards indifférents tombaient sur la
foule; des yeux pleins d’envie brillaient au fond des fiacres; des sourires
206 Mariana TUÞESCU
1. Voici une liste de mots; trouvez pour chacun d'eux un terme de sens plus
large, qui vise l'hyperonymie:
2. Les mots qui suivent sont groupés en séries hyponymiques; pour chacune
d'elles, trouvez l'hyperonyme commun à tous les termes et complétez la
liste des termes spécifiques par d'autres hyponymes:
Modèle: la série VIOLETTE, TULIPE, ŒILLET, GLAÏEUL,
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 207
3. Vous avez ci-dessous une liste de mots; trouvez pour chacun d'eux un
hyponyme, un hyperonyme et réunissez-les ensuite dans une seule phrase.
Soit, par exemple, le mot AUTOMOBILE; il aura pour
hyponyme, par exemple, une OLTCIT et son hyperonyme
sera VÉHICULE:
fleur, officier, bague, jardin, footballeur, maison, roman, voilier.
4. Trouvez les verbes dont TUER est le générique et précisez pour chacun de
ces verbes le/les trait(s) spécifique(s). Employez ensuite ces verbes dans
des phrases révélatrices de leurs valeurs particulières.
5. Le type de phrase qui correspond à la relation d'implication hyponymique
est la phrase attributive basée sur la hiérarchie - ÊTRE. Sa forme
correspond à:
Le / les / un N1 est un / des N2.
Avec des noms comme TULIPE, BLÉ ou FER, elle sera
illustrée par des structures comme:
Les tulipes sont des fleurs.
La tulipe est une fleur.
Une tulipe est une fleur.
Le blé est une céréale.
Le fer est un métal.
En même temps, la relation hyponymique se manifeste dans des
phrases d' a p p a r t e n a n c e, c'est-à-dire des phrases dont le
sujet est une ou des occurrences individuelles dont on prédique
l'appartenance à une classe. Il s'agit donc d'une phrase
attributive de forme:
C'est un X ou C'est du X,
où X indique la classe dont l'individu sujet est une occurrence, fait
marqué par l'article indéfini ou partitif:
208 Mariana TUÞESCU
5.2. La synonymie
1. Dans les phrases suivantes, remplacez le verbe CORRESPONDRE par l’un
des synonymes appartenant à la série suivante: ÉQUIVALOIR,
RÉPONDRE, COMMANDER À, ÉCRIRE À:
1. Cette personne CORRESPOND au signalement publié dans la presse.
2. Le mot anglais star CORRESPOND au mot français étoile. 3. Cette
camionnette CORRESPOND à vos besoins. 4. Le grade de sergent-chef
CORRESPOND à celui de quartier-maître dans la marine. 5. Cette pédale
CORRESPOND à l’embrayage. 6. Ma soeur CORRESPOND avec une jeune
Anglaise.
4. Donnez les synonymes des adjectifs suivants, tout en tenant compte des
contextes nominaux dans lesquels ils apparaissent. Vous expliquerez
ensuite le rôle des classèmes dans le choix de l’unité lexicale.
I. CONCENTRÉ - boîte de lait CONCENTRÉ
- esprit CONCENTRÉ
- caractère CONCENTRÉ
II. CRIARD - enfant CRIARD
- voix CRIARDE
- couleur CRIARDE
- dette CRIARDE
III. FORT - femme FORTE
- homme FORT
- cuir FORT
IV. NATUREL - le lion est NATUREL en Afrique.
- gaz NATUREL
- eau minérale NATURELLE
- (ling.) genre NATUREL
- eau-de-vie NATURELLE
- enfant NATUREL
5. Indiquez les synonymes des adjectifs ci-dessous, compte tenu des noms qu’ils
déterminent. Ces noms constituent les restrictions de sélection des adjectifs.
Construisez des phrases avec les groupes nominaux ainsi obtenus:
- CLAIR: eau; idée; allusion; esprit; son; vitre
- ÉTROIT: chambre; esprit; vêtement; sens
- FAIBLE: enfant; esprit; vieillard; élève; raisonnement; style
- FROID: accueil; boisson; main; réponse; vent; zone
- HAUT: lieu; naissance; son; ton; taille.
- MAUVAIS: action; caractère; conduite; écriture; goût; influence; rêve
8. Remplacez les points par un des mots de la série synonyme: LIEU, ENDROIT,
EMPLACEMENT, PLACE, SITE, selon l’isotopie du contexte:
1. La police s’est rendue sur... de l’accident. 2. La voiture débouche sur...
à toute allure. 3. C’est un... merveilleux; il faudrait y revenir plus
souvent. 4. Il y eut plusieurs débats pour fixer... du stade. 5. Dans le
train, les enfants de moins de cinq ans paient demi... 6. Je crois qu’il a
été reçu au concours dans les premières... 7. Vous allez trouver tout ce
qu’il vous faut sur... 8. A quel... a-t-il été blessé? 9. Je me suis
longuement attardé aux meilleurs... du roman.
10. Les synonymes suivants ne sont pas interchangeables. D’après les contextes où
ils sont employés, dites quelle différence sémique les distingue:
- CAPABLE / SUSCEPTIBLE: Il est capable de courir le 1500 m en 4
minutes 30 secondes. - Son dernier disque est susceptible d’avoir un
grand succès. - Seriez-vous capable de taper ce texte à la machine? - Ce
fauteuil est susceptible d’être transformé en chaise-longue.
- DÉNUÉ / DÉPOURVU: Cet enfant est dénué d’imagination. - En ce
moment, je suis dépourvu d’argent. - Cette opinion est dénuée de tout
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 211
11. Dans les couples suivants, le synonyme entre parenthèses ne peut être
utilisé que pour l’une des deux phrases; indiquez laquelle:
1. a. Il est toujours très exact à ses rendez-vous. (PONCTUEL)
b. Avez-vous l’heure exacte?
2. a. Une douce mélodie parvenait à mes oreilles. (SUAVE)
b. Cette année, l’hiver a été doux.
3. a. J’aime cet endroit calme. (TRANQUILLE)
b. Pendant la morte-saison, les affaires sont calmes.
4. a. C’est un rude adversaire. (RAUQUE)
b. Il a une voix rude et perçante.
5. a. Il s’est montré grossier envers nous. (MALPOLI)
b. Vous avez fait une grossière erreur.
6. a. Cette douleur tenace me ronge. (PERSÉVÉRANT)
b. Il est trop tenace pour abandonner près du but.
7. a. Le buvard absorbe l’encre. (BOIRE)
b. Les vacances ont absorbé toutes mes économies.
8. a. Le gardien de but attrape la balle au vol. (SAISIR)
b. Il a attrapé un coup de soleil.
12. Dans chacune des phrases suivantes, substituez au verbe FAIRE le verbe
équivalent qui convient le mieux:
Le maçon FAIT lui-même sa maison. - Nous ne FAISONS pas cet article. -
Il faudra bientôt s’arrêter pour FAIRE de l’essence. - L’acrobate FAIT un
double saut périlleux. - Mon fils FAIT du droit. - “C’est un métier que
de FAIRE un livre”(La Bruyère). - Que vous le vouliez ou non, cela n’y
FAIT rien. - - Le facteur FAIT ce trajet chaque matin. - As-tu FAIT la
vaisselle?
13. Voici des séries de groupes nominaux. Lequel des deux adjectifs proposés est
exigé par les restrictions sélectives de chacun des noms tête?
1. PÉRILLEUX / DANGEREUX: un individu, une zone, une situation,
un poison, un animal, une route, une affirmation.
2. LÉGER / ANODIN (n’employez pas LÉGER avant le nom): une déception,
un repas, une blessure, une clause, un personnage, une critique, une
recommandation, une punition.
3. LÉGER / IMPERCEPTIBLE (employez LÉGER avant le nom): une
couche de vernis, des efforts, un son, un parfum, un haussement
d’épaules, un froncement de sourcils, une dissonance.
14. Dans les listes qui suivent, associez les termes deux par deux:
- apprivoiser, domestiquer, dompter, dresser ---- un fauve, un berger
212 Mariana TUÞESCU
15. Remplacez les points de suspension par l’un des synonymes suivants:
ATTESTER, CONFIRMER, ASSURER, DÉCLARER, PRÉTENDRE:
1. Je vous... par cette lettre que, comme prévu, mon avion atterrira à
Orly. 2. Alors qu’il avait manifestement tort, il est allé jusqu’à... qu’il
avait raison. 3. Je soussigné, Jean Dupont,... sur l’honneur que ces
renseignements sont exacts. 4. Je ne comprends pas Philippe! Il me dit
aujourd’hui qu’il ne viendra pas alors qu’hier il m’avait... qu’il ferait
tout pour se libérer. 5. Si vous voulez mon avis, je vous... tout net que je
n’aime pas vos façons de faire.
16. Dans les textes suivants, évitez la répétition des mots en italique en les
remplaçant par des synonymes:
1. Contrairement à ses camarades qui n’avaient aucun but dans
l’existence, Marc avait pour but d’atteindre un but difficile. Le but de ses
désirs était très précis et il mit tout en oeuvre pour persévérer dans le but
qu’il s’était fixé. 2. Un détective qui enquête sur un assassinat doit toujours
remonter aux causes. Un crime est rarement commis sans causes. L’appât de
l’argent n’est souvent qu’une cause qui dissimule la véritable cause qui a
poussé le coupable à agir. 3. Pour finir son devoir, l’élève finit sa
démonstration en finissant sur un point important qu’il traita
malheureusement trop vite par peur de ne pouvoir finir à temps.
19. Dans les séries de synonymes suivantes, il existe un mot qu’on ne saurait
rattacher directement à la série respective. Lequel? Expliquez ce
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 213
22. Dans chacun des textes ci-dessous, les mots en italique, bien que
synonymes, présentent une légère différence de sens. Expliquez cette
nuance:
1. La populace ne peut faire que des émeutes. Pour faire une révolution, il
faut le peuple. (V.Hugo)
2. Dans Thérèse Raquin, Zola a voulu étudier des tempéraments et non des
caractères.
3. Ce ne sont pas les ennemis naturels qui se battent /.../. Ceux qui se
battent, ce sont ceux que le sort a lustrés et préparés pour une même
guerre: ce sont des adversaires.(Jean Giraudoux)
4. LE ROI: Tu m’avais prévenu trop tôt. Tu m’avertis trop tard. Je ne veux
pas mourir. (Eugène Ionesco)
23. Vous avez ci-dessous des locutions formées d’un verbe et d’un
déterminatif de forme à + NOM. Remplacez ces locutions par leurs
paraphrases ou synonymes syntactico-sémantiques:
- aller à pied; mener à terme; traiter à forfait avec un entrepreneur; mettre à
profit les enseignements d’un maître; mettre sa responsabilité à couvert;
acheter à tempérament; crier à pleins poumons; être à charge; courir à
bride abattue; recevoir quelqu’un à bras ouverts: je vous dis cela à titre
de renseignement; ce critique prend l’auteur à partie; l’enfant est venu à
terme.
214 Mariana TUÞESCU
1. Les homonymes sont des mots à forme identique et à sens différents. Entre les
sens des homonymes il n’y a pas de rapport logique ou d’intersection sémique.
L’origine de l’homonymie s’explique, en général, par l’histoire du
vocabulaire. Les homonymes appartiennent souvent à des catégories
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 215
2. Quelle signification ont les mots hais (tu hais) et les haies (prairie
bordée de haies; haie vive; 110 mètres haies)? Et les mots mur et
mûre? Placez ces mots homophones dans des contextes. Envisagez, à ce
sujet, le poème suivant de Raymond Devos:
JE HAIS LES HAIES
Je hais les haies qu’elles soient de mûres
qui sont des murs qu’elles soient de houx!
Je hais les haies Je hais les murs
et les mûriers qu’ils soient en dur
qui font la haie qu’ils soient en mou!
le long des murs. Je hais les haies
Je hais les haies qui nous emmurent.
qui sont de houx. Je hais les murs
Je hais les haies qui sont en nous!
(R.Devos)
9. Les homonymes qui composent cette liste peuvent être noms ou verbes.
Trouvez des phrases où ils apparaîtront tantôt dans un sens, tantôt dans
l’autre:
- sort; - brosse; - espace; - lit; - menace; - teint; - gare; - trait; - part; -
trompe; - porte; - bois.
10. La polysémie est la relation sémantique qui s’établit entre les différents
sens d’un mot qui se trouvent dans un rapport logique.
Ce rapport peut être dit “d’extension de sens”, de “restriction de
sens”, de “métonymie”ou de “métaphore”(analogie, c’est-à-dire
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 217
12. Vous avez ci-dessous des phrases centrées sur le verbe polysémique PASSER.
Donnez pour chacune de ses occurrences le synonyme paraphrastique et
observez le rôle du contexte dans la précision du sens:
1. Les fleurs PASSENT. 2. L’explorateur PASSE un fleuve. 3. Une voiture
PASSE le pont. 4. La mode PASSE. 5. L’élève PASSE un examen. 6. Il
218 Mariana TUÞESCU
13. Voici toute une série de CARTES: carte postale, carte de visite, carte
d’identité, carte de séjour, carte orange, carte Michelin, carte de
géographie, carte routière, carte d’électeur, carte de fête, carte muette.
Employez chacune d’elles dans une micro-situation, exprimée par un énoncé.
14. Marquez par une flèche la relation qui existe entre l’expression de gauche
contenant le mot CARTE et l’expression de droite ayant le même sens:
- Tirer les cartes. - Dire l’avenir à l’aide des cartes.
- Jouer cartes sur table. - Laisser à quelqu’un tous les pouvoirs.
- Jouer sa dernière carte. - Commander un menu de son choix.
- Brouiller les cartes. - Essayer une dernière fois de réussir
quelque chose.
- Dîner à la carte. - Embrouiller les affaires.
- Donner carte blanche. - Être très franc dans tout ce qu’on fait.
15. Précisez, en vous aidant du dictionnaire, la relation qui existe entre les
deux sens de ces mots. Sur quelle analogie repose-t-elle?
- La CLÉ d’un appartement. La CLÉ de sol. - Une DISCIPLINE de fer.
Une DISCIPLINE d’éveil. - La PLUME d’un corbeau. La PLUME d’André
Gide. - RESTAURER ses invités. RESTAURER des tableaux. - TOURNER
en rond. TOURNER un film.
16. Employez chacun des mots polysémiques ci-dessous dans des phrases
différentes, à même de dévoiler ses significations:
(a) - cas; - accent; - direction; - assistance; - correction;- intérêt; - peine;
soin; - terme.
(b) - affecté; - étourdi; - délicat; - honnête; - juste; - touché; - uni.
(c) - filer; - gagner; - nommer; - juger; - dresser; - composer; - ordonner; -
souffler; - trouver.
17. Montrez les différents sens des verbes ci-dessous, en les employant d’abord
dans une phrase où ils auront pour complément un être animé, ensuite dans
une phrase où ils auront pour complément un objet inanimé:
- commander; - estimer; - délivrer; - occuper; - presser; - recevoir.
18. Précisez au moyen d’un synonyme le sens de chacun de ces mots dans les
contextes suivants:
- RAME: (a) Les haricots à rames sont plus faciles à cueillir que les
haricots nains. (b) Il passe tous les quarts d’heure plusieurs rames de
trains. (c) Les rames s’enfonçaient dans l’eau alternativement.
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 219
21. A partir des énoncés suivants, cherchez les synonymes et les antonymes
du verbe MONTER dans chacun de ses emplois:
- La mer MONTE. - La fièvre MONTE. - Jacques MONTE l’escalier. - Les
déménageurs MONTENT le piano. - Le chat MONTE à l’arbre. - Les généraux
ONT MONTÉ une conspiration. - Le jockey MONTE un cheval blanc. - Ce
haut fonctionnaire MONTE dans la hiérarchie sociale.
27. Ayez une bonne... vue! Complétez les phrases suivantes à l’aide du mot
vue et des expressions données: point de vue, en vue, à vue, à vue
d’oeil, en vue de.
1. Sur cette route, le guide Michelin signale un magnifique.... 2. Le
dessin... se fait sur mesure, sans instrument. 3. Dire que l’automne est
une saison triste est un... discutable. 4. Au printemps, les bourgeons
grossissent.... 5. Les étudiants en D.E.A. travaillent avec ardeur... passer
leur diplôme. 6. A l’exposition des travaux d’élèves, le maître place... les
oeuvres les mieux réussies.
30. Expliquez le double sens des mots sur lesquels jouent ces écrivains:
1. La Cour du roi est comme un édifice bâti de marbre; je veux dire qu’elle
est composée d’hommes fort durs mais fort polis. (La Bruyère)
2. Un ministère qu’on soutient est un ministère qui tombe. (Talleyrand)
3. La France contient trente-six millions de sujets, sans compter les sujets
de mécontentement. (Henri Rochefort)
4. - Qui donc êtes-vous? (...) - La Bande des Voleurs d’Escaliers. Est-ce
donc d’aujourd’hui seulement que vous entendez parler d’escaliers
dérobés? (Alphonse Allais)
5. DORANTE: Mademoiselle votre fille comment se porte-t-elle?
Mme JOURDAIN: Elle se porte sur ses deux jambes. (Molière)
5.4. L’antonymie
3. Quel serait, dans chaque phrase, les antonymes des quatre termes suivants?
SEC: - En été, l’air est sec.
- Il lui dit la vérité d’un air très sec.
- Je n’aime pas les gâteaux secs.
AIGU: - Un angle aigu.
- Une pointe de flèche aiguë.
- Un accent aigu.
- Une douleur aiguë.
FROID: - Il se lave à l’eau froide.
- En toutes circonstances, il reste froid.
- Ce professeur est très froid avec ses élèves.
NOUVEAU: - C’est un nouveau modèle.
- Ce film est très nouveau.
- Il est nouveau dans cette carrière.
5. Vous avez ci-dessous des lexies préfixées. Dites pour chacune d’elles si elle
possède un antonyme non préfixé:
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 223
9. Reliez par une flèche l’adjectif DUR à son synonyme et à son contraire:
Synonymes Contraires
insensible - de la viande DURE doux
coriace - un siège DUR simple
rigoureux - un DUR travail confortable
inconfortable - un problème très DUR tendre
difficile - un climat DUR facile
pénible - un coeur DUR sensible
10. Quels sont les antonymes des adjectifs suivants, compte tenu des noms
avec lesquels ils se combinent?
(A) du beurre frais - un teint frais - une boisson fraîche - des traces
toutes fraîches;
(B) un verre fragile - une personne fragile - un bonheur fragile;
224 Mariana TUÞESCU
12. Dans les phrases suivantes, remplacez les adjectifs en caractères gras par
leurs antonymes:
1. Pierre habite dans un immeuble ancien au troisième étage. 2. Tous
les jours je rencontre ce vieil homme à la boulangerie. 3. Pourquoi es-tu
gai aujourd'hui? 4. Ton quartier est vraiment tranquille!
5. L'affiche que tu as achetée à l'exposition est belle mais chère!
6. Nous avons passé une soirée agréable. 7. Alain est grand et gros. 8.
L'appartement que tu as trouvé est clair. 9. Le malade a passé une nuit
tranquille. 10. Pour déménager il a mis un vieux pantalon!
11. La voiture de François est sale. 12. Pierre porte toujours des
vêtements foncés. 13. Tu es petite, la table est trop haute pour toi. 14.
Ce paquet a l'air très léger. 15. Après le prochain village, la route
devient plus étroite. 16. Ce chien a l'air gentil. 17. Le dernier film que
j'ai vu était intéressant. 18. Ces deux fauteuils sont différents.
13. Indiquez quels sont les antonymes des mots en caractères gras, compte
tenu de leurs classèmes ou restrictions sélectives:
heures d'ouverture des magasins; l'ouverture d'un congrès; discours
inaugural; le démarrage d'une voiture; le démarrage d'un navire;
quai du départ; ligne de départ (sports); train en partance pour.
14. Démontrez par l'analyse sémique que, dans les paires ci-dessous, les
lexies en italiques ne sauraient être antonymes:
- faire de gros bénéfices ~ les maléfices d'un sorcier;
- un homme estimable ~ une valeur inestimable;
- connaître une science ~ méconnaître un service;
III. LA STRUCTURE SÉMANTIQUE 225
16. Donnez les antonymes des adjectifs suivants, compte tenu des classèmes
des noms qu'ils déterminent:
(A) un air précieux; des gestes fébriles; un regard fuyant; une
physionomie repoussante; des manières revêches.
(B) une mise impeccable; un chapeau démodé; une robe neuve; une
toilette discrète; des couleurs criardes; une tenue soignée; des talons
plats.
17. Dans les phrases qui suivent remplacez les circonstants par leurs
contraires:
1. Je n'aime pas voyager de nuit. 2. Depuis janvier, il travaille à mi-
temps. 3. Cet article est paru à la une du «Figaro». 4. Il a acheté cet
appartement à tempérament. 5. Cette usine fabrique des voitures à
bon marché. 6. Il se rend à son boulot à pied.
19. Indiquez, là où il est possible, les antonymes des lexies préfixées qui
suivent:
sous-homme, sous-officier, sous-production, sous-ingénieur,
sous-entendu, sous-alimentation, sous-développement, sous-bois,
sous-vêtement, sous-louer, sous-location, sous-locataire, sous-préfet,
sous-secrétariat, sous-secrétaire d'État, sous-payer.
dans la société»
- région sous-équipée /vs/ région suréquipée -
«équipement industriel»
(A) - péché véniel /vs/ péché mortel
- maison dotale /vs/ maison paraphernale
- une jupe droit fil /vs/ une jupe en biais
- la citation ci-dessous /vs/ la citation ci-dessus.
(B) - sous-équipement d'une usine/vs/ suréquipement d'une
usine
- sous-estimation des résultats /vs/ surestimation des
résultats
- sous-exposition d'une pellicule /vs/ surexposition d'une
pellicule
- sous-emploi de la main d'oeuvre /vs/ plein d'emploi de la
main d'oeuvre
1. LE NIVEAU TRANSPHRASTIQUE.
ÉNONCÉ ET ÉNONCIATION.
COHÉRENCE ET COHÉSION DU TEXTE ET DU
DISCOURS.
TEXTICITÉ ET DISCURSIVITÉ. LES CONNECTEURS
DISCURSIFS.
Modèle :
(a) Jean est allé à la cave. Il voulait chercher du charbon
⇒ Jean est allé à la cave parce qu'il voulait chercher du
charbon.
(b) Ce voisin entre périodiquement dans la cour. Il balaie
les feuilles mortes ⇒ Ce voisin entre périodiquement dans
la cour pour balayer les feuilles mortes.
1. J'ai acheté des chocolats. Vous les emporterez. 2. Il connaît la région. Il
pourra nous servir de guide. 3. Mes chemises sont froissées. Maman les a
entassées dans l'armoire. 4. Marie a bu beaucoup de cognac. Elle a la gueule
de bois. 5. Ce malfaiteur a inondé la cave. Il détruit les preuves.
6. Il entra. Tous les regards se tournèrent vers lui. 7. Il a de l'argent. Il pourra
partir en vacances. 8. Il était coupable. Il dut taire la vérité. 9. Sa voix
tremblait. Il s'adressait à nous. 10. Tu es fatigué. Tu continues à travailler
d'arrache-pied. 11. Marie est très âgée. Elle a toute sa tête.
12. Tu t'en vas. Passe-moi un coup de fil. 13. Il avait réfléchi. Il eût hésité.
6. *- Tu as l'heure ?
- Son sac est sur la table.
7. *- Anne est-elle rentrée ?
- Il fait beau.
8. *La neige est tombée en abondance cette nuit. - Qui frappe à
la porte ?
9. *- Accepteriez-vous de présider cette séance ?
- Ne fumez pas dans ma chambre!
10. *- Ferme la fenêtre!
- Merci, je ne bois jamais.
Les phrases de sous (A) forment des textes ; elles représentent le niveau
transphrastique. L'ensemble (A) est donc caractérisé par la t e x t i c i t é;
L'ensemble (B) ne l'est pas. La non-cohérence de chacune des séquences de sous
(B) est le signe de l'absence de texticité. Les éléments de sous (B) se maintiennent
donc au niveau phrastique.
5. Démontrez que les phrases qui suivent perdent dans le texte leur
autonomie et arrivent à former un tout supérieur ; chacune d'elles
implique sémantiquement la phrase antérieure et entraîne la phrase
suivante. Cet enchaînement sémantique et syntaxique, au-delà de la
phrase, suite configurationnellement orientée d'unités (propositions)
séquentiellement liées et progressant vers une fin s'appelle t e x t e :
Quand ce fut son tour, au moment de régler son billet, il se tourna vers
Edouard et lui dit d'un ton sans appel :
- Donnez-moi vingt livres.
- En voilà dix puisque votre billet en vaut six.
- Oui, mais je prendrai une pinte ou deux avant le départ.
Edouard lui tendit à regret le billet de vingt livres, conscient de se
comporter en pigeon et sentant bien qu'il était dans sa nature de se
laisser gruger tant lui déplaisait l'idée de refuser quelque chose qui
restait dans ses moyens.
- Eh bien, dit-il conciliant, nous boirons cette pinte ensemble.
- Je ne bois jamais avec la classe moyenne. (M. Déon)
6. Le texte recèle les traces de son énonciation. Vous avez ci-dessous plusieurs
réponses des personnes interviewées à propos de la manière dont elles ont
passé les vacances. Précisez, pour chacun des textes qui suivent, les
données de l ' í n v e s t i s s e m e n t é n o n c i a t i f: le sexe du
personnage, son état civil, son milieu social, sa profession, le genre de vie qu'il
mène, sa psychologie, sa conception sur les vacances:
(I) - Oh! je suis pas partie bien souvent dans ma vie. En '51, je suis allée à
Lourdes. Et il y a deux ans, mon mari et moi, on a décidé d'aller chez
mon frère en Bretagne. C'est pas facile de tout laisser mais on s'est
arrangé. C'est les voisins qui ont soigné les bêtes.
Finalement, ça change les idées. Et puis, c'est joli, la Bretagne!
On a bien aimé. Mais voyez-vous, au bout de huit jours, j'étais bien
contente de rentrer.
IV. LA STRUCTURE TEXTUELLE 231
(II) - Pensez! Trois semaines sans pointer, trois semaines sans machines,
sans métro; l'air pur, quoi! Il y en a qui voyagent, il y en a qui changent
de coin tous les ans. Moi, j'en ai trouvé un sur la Costa Brava. Pas cher.
Quand j'ouvre les volets, pas de mur, pas de gris, rien que du bleu.
(III) - Tous les ans, on veut partir, pourtant on n'a jamais pu. Bien sûr,
maintenant, mon mari, il a droit aux congés payés. Mais cette année...
avec les trois semaines de grève... Et puis, il y a le poisson qui se vend
pas tellement. Alors? les enfants iront en colonie, mais nous? avec quoi
partir? avec quoi partir?
(Textes puisés à la méthode Interlignes, Didier, Paris, 1977)
7. Précisez les relations qui existent entre ces interlocuteurs: sont-elles
amicales, familiales, fonctionnelles, professionnelles? Y a-t-il entre les
interlocuteurs un rapport de supérieur à inférieur ou y a-t-il égalité?
1. - Vous devriez prendre la robe rouge: elle vous va mieux. 2. - Vous direz à
Richard qu'il termine son rapport pour le 12. 3. - Vous devez absolument
vous expliquer et justifier vos retards réitérés. 4. - Taisez-vous! 5. - Vous
voudrez bien passer à mon bureau dans le courant de la semaine prochaine.
6. - Nous voulons une augmentation de salaire.
7. - Vous devriez lire ce livre: il vous intéressera sûrement. 8. - Et si nous
allions chercher des champignons dimanche prochain? 9. - Je voudrais tant
que tu ne dises rien à personne! 10. - Je veux bien m'occuper de la
bibliothèque, à condition que quelqu'un m'aide. 11. - Tu peux aller chez
Isabelle mais ne rentre pas après sept heures.
Remarquez qu'il s'agit d'un énoncé de DIRE DE FAIRE; qui doit agir: celui
qui demande ou celui à qui on demande?
8. Dans quelles situations ont été produits les textes qui suivent? Quel est
l'émetteur ou l'énonciateur de chacun d'eux? Quelle intention
communicative a-t-il?
(I) Je soussigné, Marc Rigaud, demeurant 4, rue des Ponts à Perpignan,
déclare sur l'honneur ne bénéficier d'aucune réduction, à quelque titre
que ce soit, sur les moyens de transports publics.
(II) Mes chers amis,
Mon voyage en Abyssinie s'est terminé.
Je vous ai déjà expliqué comme quoi, mon associé étant mort, j'ai eu de
grandes difficultés au Choa, à propos de sa succession. On m'a fait payer
deux fois ses dettes et j'ai eu une peine terrible à sauver ce que j'avais
mis dans l'affaire. Je n'ai pas de chance!... Enfin, envoyez-moi de vos
nouvelles. Je vous souhaite paix et bonheur!
Arthur Rimbaud (Correspondance)
(III) Pernelle: la finesse à toute épreuve.
Voici une nouvelle vaisselle vraiment nouvelle! Nouvelle, pourquoi?
C'est la première fois qu'une vaisselle vraiment fine, vraiment délicate,
vraiment légère est en même temps aussi incroyablement solide.
Elle résiste aux chocs (pas aux coups de marteau, bien sûr) et conserve
son éclat, même si vous la lavez tous les jours en machine.
232 Mariana TUÞESCU
C'est incroyable, mais c'est vrai. Et nous vous en donnons la preuve: sur
chaque article il y a un bon de garantie de 2 ans, tous risques.
9. Précisez dans quelles situations d'énonciation sont produits les textes qui
suivent. Avec quel but chacun de ces textes est-il produit? Quelle peut
être l'identité du ou des récepteur(s )?
(I) Maintenant, regardez dans le viseur. Vous allez voir tout de suite si vos
images sont nettes ou pas. Vous voulez filmer un papillon en macro? Pas
d'accessoires à monter sur l'objectif, votre sujet s'envolerait: une simple
bague à tourner et l'aile du papillon remplit tout l'écran.
Vous pouvez aussi choisir votre diaphragme pour filmer à contre-jour,
filmer image par image pour sous-titrer vos films, lier vos séquences par
des fondus... (Publicité)
(II) Mercredi 28 janvier. Bruxelles. Je ne t'écris qu'une page à toi, Charles,
car tu seras peut-être en route pour Bruxelles quand cette lettre sera à
Paris. Viens le plus tôt que tu pourras et préviens-moi de ton arrivée par
un mot. J'irai t'attendre au débarcadère. Aie soin de me dire l'heure où
tu arriveras. Je t'embrasse sur les deux joues. À bientôt. (Victor Hugo)
(III) Pour des raisons de santé et de sécurité, il est interdit de fumer:
- durant les cours, travaux dirigés et travaux pratiques;
- pendant les épreuves collectives de contrôle continu et d'examen
terminal;
- dans les salles de travail et les bibliothèques sauf s'il a été réservé
une salle pour les fumeurs isolée de la salle pour non-fumeurs.
11. Dans les exemples suivants, déterminez quelles sont les relations sociales
établies entre les trois personnes désignées dans les énoncés (l'émetteur de la
question, l'émetteur de la réponse, la personne désignée par le nom propre);
précisez quels sont les marqueurs linguistiques de ces relations:
1. - Viendras-tu à la gare accompagner Claude?
- Euh... je ne sais pas si je pourrai... je crois que je ne serai pas libre.
2. - Jacques t'avait demandé de remettre le paquet entre les mains du
destinataire, l'as-tu fait?
- Je vous prie de m'excuser, il m'a été pratiquement impossible de le
faire, vu qu'on avait oublié d'indiquer l'adresse du destinataire.
3. - Es-tu prête, Colette? on sera en retard et tante Alice sera contrariée.
- Oh, ce que tu peux être rasante parfois, tu sais que tante Alice est la
personne la plus accommodante qui soit.
12. Dans les échanges conversationnels suivants, la réplique du locuteur B
est basée sur une implication conversationnelle. Laquelle? Comment le
respect de cette implication entraîne la cohérence du texte dialogal?
1. (A) - Ferme la porte!
(B) - Tout de suite.
2. (A) - Quel âge cette jeune fille peut-elle avoir?
(B) - Tu sais, elle a coiffé Sainte-Catherine.
3. (A) - Je me sens défaillante.
(B) - Et pourtant tu as bonne mine.
4. (A) - Je n'ai plus d'essence.
(B) - Il y a un pompiste au coin de la rue.
5. (A) - Tu viens ce soir avec moi au cinéma?
(B) - Tu sais, j'ai un examen demain matin.
6. (A) - Qu'est-ce que tu penses? Peut-on lui confier cette tâche?
(B) - Tu sais, c'est une personne très aimable.
7. (A) - Où habite Alain?
(B) - Quelque part dans le Midi de la France.
8. (A) - Je trouve que la femme de ton directeur est agaçante.
(B) - Il fait très beau dehors, ne trouves-tu pas?
13. Imaginez une situation, décrite par un petit dialogue, dans laquelle un
énonciateur pourrait employer les expressions suivantes:
1. Il n'y a pas de roses sans épines. 2. Tirer à quelqu'un une épine du
pied. 3. Ne pas avoir froid aux yeux 4. Se casser le nez à la porte de
quelqu'un. 5. Ce n'est pas la mer à boire. 6. C'est de la tarte à la crème.
7. C'est un cautère sur une jambe de bois. 8. Il est la cinquième roue du
carrosse. 9. Il enfonce des portes ouvertes. 10. Cela lui va comme un
tablier à une vache.
14. Les expressions suivantes, énoncées dans certaines situations, acquièrent
une valeur ironique. Indiquez pour chacune d'elles un contexte
linguistique révélateur de son emploi. Justifiez le fonctionnement des
implications conversationnelles:
234 Mariana TUÞESCU
vacarme. Lui seul avait encore imaginé de placer au deuxième étage les
comptoirs des tapis et des meubles, des comptoirs où les clients étaient plus
rares, et dont la présence au rez-de-chaussée aurait creusé des trous vides et
froids. S'il en avait découvert le moyen, il aurait fait passer la rue au travers
de sa maison. (E. Zola)
I. Dressez la liste de tous les procédés employés par Mouret dans son magasin
pour faire de la publicité (`À ce sujet, observez le premier paragraphe).
II. Comment Mouret s'y prend-il pour inciter les femmes à acheter? Dressez la
liste de tous ses «pièges» (Observez le deuxième paragraphe).
III. Montrez comment Mouret conçoit l'aménagement du magasin pour son
plus grand profit. (Observez le troisième paragraphe).
IV. A partir de l'étude du texte, comparez le grand commerce du XIXe siècle
avec celui d'aujourd'hui.
V. Faites-vous vos courses dans une grande surface, un supermarché? Dans
l'affirmative, décrivez:
- les employés, leur travail;
- l'aménagement du magasin: disposition des «gondoles», des rayons,
des produits en réclames;
- la publicité dans le magasin (annonces au micro, réclames, jeux...)
- les techniques de vente (soldes, promotions);
- l’approvisionnement du magasin etc.
Vous pouvez vous intéresser encore à d'autres aspects. À vous de les
découvrir.
VI. Mouret fait-il preuve de vertus « managérielles » modernes?
(E) - Sortez!
(F) - J'imagine que Colette sera là.
(G) - Je vous demande de fermer la porte.
(H) - Tu n'es pas disponible en ce moment.
(I) - Maintenant je peux te dire la vérité.
(J) - Aujourd'hui il fait beau: demain il fera peut-être
mauvais.
(K) - (Jean à son ami Paul) - Je démissionnerai.
(L) - Tu peux partir, lui dit Jacques.
(M) - Où aller?
(N) - (Le député X de l'Assemblée Générale à un Doyen de
Faculté Y) - Vous m'avez invité à venir visiter
votre Faculté. Cela ne me sera pas possible en ce
moment. Croyez que je le regrette vivement.
(O) - Quel dommage que vous ne soyez pas venus. Pas un
nuage pendant 15 jours; et des pistes! Je ne vous dis que ça.
(P) (i) - Hep! tu viens m'aider?
(ii) - Dis donc, si tu m'aidais un peu?
(iii) - Alors, on n'aide pas le copain, non?
(Iv) - Un coup de main, ça ne serait pas de trop!
3. Précisez quels sont, dans le texte qui suit, les énoncés propres au discours
direct et les énoncés caractéristiques du discours rapporté:
Il me fallut longtemps pour comprendre d'où il venait.
Le petit Prince, qui me posait beaucoup de questions, ne semblait jamais
entendre les miennes. Ce sont des mots prononcés par hasard qui, peu à
peu, m'ont tout révélé. Ainsi, quand il aperçut pour la première fois
mon avion (je ne dessinerai pas mon avion, c'est un dessin beaucoup
trop compliqué pour moi), il me demanda:
- Qu'est-ce que c'est que cette chose-là?
- Ce n'est pas une chose. Ça vole. C'est un avion. C'est mon avion. Et
j'étais fier de lui apprendre que je volais. Alors il s'écria:
- Comment? Tu es tombé du ciel!
- Oui, fis-je modestement.
- Ah! ça c'est drôle...
Et le petit Prince eut un très joli éclat de rire qui m'irrita beaucoup. Je désire
que l'on prenne mes malheurs au sérieux. (A. de Saint-Exupéry)
Relevez les verbes transcripteurs du discours rapporté.
6. Dans le texte qui suit, transformez les énoncés propres au discours direct
en énoncés de discours rapporté:
Paul arrivait, pied nus, pour savoir ce qui se passait et il demanda:
- Est-ce qu’il y a des chameaux?
- Non, dit mon père, il n’y a pas de chameaux.
- Et des rhinocéros?
- Je n’en ai pas vus.
J’allais poser mille questions, lorsque ma mère me dit:
- Mange.
- Et comme j’oubliais ma tartine, elle poussa ma main vers ma bouche.
Puis, elle se tourna vers Paul:
- Toi, va d’abord mettre tes pantoufles, sinon tu vas nous faire encore une
angine. Allez, file!
9. Vous avez ci-dessous des discours rapportés, des discours indirects libres basés
sur des verbes transcripteurs du discours rapporté, verbes de communication
qui se trouvent en italiques. Transformez ces textes en discours directs tout en
maintenant inchangés les énoncés neutres de ce point de vue ou ceux qui
expriment déjà des discours directs:
(I) Un soir, elle avoua à Maxime qu'elle mourait d'envie d'aller à un bal
que Blanche Muller, une actrice en vogue, donnait aux princesses de la
rampe et aux reines du demi-monde. Cet aveu surprit et embarrassa le
jeune homme lui-même, qui n'avait pourtant pas de grands scrupules. Il
voulut catéchiser sa belle-mère: vraiment, ce n'était pas là sa place; elle
n'y verrait, d'ailleurs, rien de bien drôle; puis, si elle était reconnue, cela
ferait scandale. A toutes ces bonnes raisons elle répondait, les mains
jointes, suppliant et souriant:
- Voyons, mon petit Maxime, sois gentil. Je le veux... Je mettrai un
domino bleu sombre, nous ne ferons que traverser les salons.(É. Zola)
(II) Elle lui conta la peur qu'elle venait d'avoir dans le parc Monceau.
Alors elle lui confessa une autre de ses envies: elle aurait voulu faire, la
nuit, sur le petit lac du parc, une promenade dans la barque qu'elle
voyait de ses fenêtres, échouée au bord d'une allée. Il trouva qu'elle
devenait élégiaque. (É. Zola)
246 Mariana TUÞESCU
3. Étudiez dans le récit qui suit le rôle du passé simple et celui de l’imparfait.
Relevez la chronologie de l’enchaînement des événements narratifs:
Un homme s’élança sur le cadavre. Bien qu’il fût sans barbe, il avait à
l’épaule le manteau des prêtres de Moloch, et à la ceinture l’espèce de
couteau leur servant à dépecer les viandes sacrées et que terminait, au
bout du manche, une spatule d’or. D’un seul coup il fendit la poitrine de
Mâtho, puis en arracha le coeur, le posa sur la cuiller et Schahabarim,
levant le bras, l’offrit au Soleil.
Le soleil s’abaissait derrière les flots; ses rayons arrivaient comme de
longues flèches sur le coeur tout rouge. L’astre s’enfonçait dans la mer à
248 Mariana TUÞESCU
5. Vous avez ci-dessous trois textes sur les «joies de la bicyclette». Étudiez
attentivement et en en tirant profit, racontez votre première leçon de
natation, de ski ou de patin:
(I) LA LEÇON DE BICYCLETTE
- Je voudrais essayer, dit Elisabeth.
- Tu es déjà montée à bicyclette? demanda Pépitou (le grand-père
d’Elisabeth).
- Non.
- Alors, fais attention. Ne te crispe pas. C’est moi qui te guide.
Pépitou l’épaula légèrement et se mit en marche. La machine roulait
avec lenteur. Il pressa le pas. Elisabeth appuya sur les pédales. Pépitou,
accroché à la bicyclette, commença à trotter en soufflant.
- Bon... bon... Pédale toujours... Regarde en avant!...
Grisée par le succès, Elisabeth accéléra le mouvement de ses jambes.
- Pas si vite! gronda Pépitou, qui maintenant, était obligé de courir pour
rester au niveau des roues.
Soudain, elle se sentir seule, libre, perchée très haut, entourée de vide.
Pépitou l’avait lâchée. Une crainte délicieuse lui poignait le coeur. Le guidon
vibrait dans ses mains. Les fenêtres de l’école défilaient en sautillant le long de
sa joue droite. Elle allait s’envoler. Un caillou en décida autrement. La roue
avant hésita, dévia. Elisabeth se retrouva par terre, les jambes prises sous sa
machine, dont une pédale tournait encore. Elle s’était écorché le genou. Le
250 Mariana TUÞESCU
sang coulait, mais elle n’avait pas mal. En voyant accourir Pépitou, elle pouffa
de rire. Geneviève le suivait. Elle était blanche et balbutiait d’une voix
mourante:
- Tu vois que c’est dangereux, Pépitou!
Puis elle s’enfuit en hurlant:
- Maman! Maman! Vite! Elisabeth s’est blessée!
Pépitou avait une mine coupable. N’était-il pas l’instigateur de cette
expérience qui se terminait par un accident? (H.Troyat)
(II) LES JOIES DE LA BICYCLETTE
Le soir de ce même jour, à neuf heures, deux bicyclettes sortaient de
Nevers. Bénin et Broudier roulaient coude à coude. Comme il y avait clair
de lune, deux ombres très longues, très minces, précédaient les machines,
telles que les deux oreilles du même âne.
- Sens-tu cette petite brise, disait Bénin.
- Si je la sens, répondait Broudier. Ça me traverse les cheveux tout
doucement, comme un peigne aux dents espacées.
- Tu as quitté ta casquette?
- Oui, on est mieux.
- C’est vrai. Il semble qu’on ait la tête sous un robinet d’air... Mon vieux!
Je suis heureux! Tout est admirable! Et nous glissons à travers tout sur de
souples et silencieuses machines. Je les aime, ces machines... Elles ne nous
portent pas bêtement...
Mais le mouvement cessa de leur être insensible. Ils durent peser sur les
pédales. Une montée toute droite faisait une lueur entre des arbres noirs.
La côte était ardue. Chaque pédale, tour à tour, semblait aussi résistante
qu’une marche d’escalier. Elle cédait pourtant, et les roues avançaient par
saccades. La machine faisait front d’un côté puis de l’autre, comme une
chèvre qui lutte contre un chien.
La côte était gravie. Cent mètres de plaine, puis les machines partirent toutes
seules. (...) Les deux bicyclettes allaient d’une vitesse toujours accrue. Les deux
roues d’avant sautaient ensemble. (J.Romains)
(III) PROMENADE À BICYCLETTE
Si déjà pour un jeune homme ordinaire la bicyclette est un instrument
bien amusant, que ne devait-elle pas sembler à un pauvre garçon comme
moi, qui naguère encore, traînait misérablement la jambe, trempé de
sueur, dès le quatrième kilomètre!...
Au haut des côtes, descendre et s’enfoncer dans le creux des paysages;
découvrir comme à coups d’ailes les lointains de la route qui s’écartent et
fleurissent à votre approche, traverser un village dans l’espace d’un instant
et l’emporter tout entier d’un coup d’oeil... En rêve seulement j’avais
connu jusque-là course aussi charmante, aussi légère. Les côtes me
trouvaient plein d’entrain. (Alain-Fournier)
6. Continuez les séquences qui préludent à des récits. Construisez ces récits.
Veillez au bon emploi des temps verbaux:
1. Nos voisins, les Vincent, trouvent, à leur retour des vacances, la clôture
brisée et, à l’intérieur, l’appartement saccagé. Alors...
2. La foule est arrêtée, derrière le portillon, par une double porte fermée
IV. LA STRUCTURE TEXTUELLE 251
9. A quels moments d’un récit et dans quel type de textes trouve-t-on ces
expressions?
1. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
2. A suivre.
3. La suite au prochain numéro.
4. Le cas de Mademoiselle X n’est pas banal.
5. Il était une fois. (Trouve-t-on: Il était deux fois?)
6. Toute ressemblance avec les événements récents ou des personnages
contemporains serait purement fortuite.
7. Ceci est l’histoire véridique d’une baleine qui fut transformée en une
adorable souris.
10. Que signifient ces expressions très courantes:
252 Mariana TUÞESCU
3. Tout texte est constitué à partir d’un thème (sujet logique) et d’un rhème
(ou prédicat). La progression du texte descriptif se fait surtout par le
développement des rhèmes ou propos. Précisez, à propos des textes
suivants, les rapports entre thèmes et rhèmes (propos) et étudiez
comment les opération d’ancrage et d’aspectualisation interfèrent avec
les themes ~ rhèmes. Justifiez les temps verbaux employés; pourrait-on
remplacer ces temps par d’autres?
(I) Charles descendit dans la salle, au rez-de-chaussée. Deux couverts,
avec des timbales d’argent, y étaient mis sur une petite table, au pied
d’un grand lit à baldaquin revêtu d’une indienne à personnages
représentant des Turcs. On sentait une odeur d’iris et de draps humides
qui s’échappait de la haute armoire en bois de chêne, faisant face à la
fenêtre. Par terre, dans les angles, étaient rangés, debout, des sacs de blé.
C’était le trop-plein du grenier proche, où l’on montait par trois marches
de pierre. Il y avait, pour décorer l’appartement, accrochée à un clou, au
milieu du mur dont la peinture verte s’écaillait sous le salpêtre, une tête
de Minerve au crayon noir, encadrée de dorure, et qui portait au bas,
écrit en lettres gothiques: «A mon cher papa».(G.Flaubert)
(II) La cafetière est en faïence brune. Elle est formée d’une boule que
surmonte un filtre cylindrique muni d’un couvercle à champignon. Le
bec est en S aux courbes atténuées, légèrement ventru à la base. L’anse
a, si l’on veut, la forme d’une oreille, ou plutôt de l’ourlet extérieur
d’une oreille, mais ce serait une oreille mal faite, trop arrondie et sans
lobe, qui aurait ainsi la forme d’une «anse de pot». Le bec, l’anse et le
champignon du couvercle sont de couleur crème. Tout le reste est d’un
brun clair très uni, et brillant. (A.Robbe-Grillet)
Est-ce que ces deux descriptions sont du même type? Par quels moyens
linguistiques chacun des textes est-il réalisé?
Mettez en roumain ces textes.
4. En vous inspirant des textes ci-dessus, décrivez:
A. une chambre à coucher, ensuite une salle à manger qui vous sont
familières;
B. un objet quotidien: un fer à repasser, une salière-poivrière, une théière.
11. Faites le portrait physique d’un vieillard, en prenant appui sur les
structures suivantes:
traîner une jambe, voûté, des vêtements usagés, un nez crochu, des
cheveux blancs épars, une cravate noire ressemblant à une ficelle, des
bottines couvertes de poussière et sans lacets, un manteau long qui
traînait par terre, une démarche difficile, l’oeil hagard.
12. Vous avez ci-dessous un portrait actuel, intitulé Côté cour, côté
banlieue; c’est le portrait de Jean de Boishue, secrétaire d’État à
l’Enseignement supérieur en France, portrait publié dans le numéro
1193, de juillet 1995 de la revue LE POINT.
Expliquez le titre du texte suivant et essayez d’intervertir l’ordre des
propositions qui le constituent. Tâchez aussi d’en supprimer quelques-unes.
A quelles conclusions arriverez-vous?
(= l’unité maximale).
Comme E.Goffman (1973, 1974) l’a démontré, tout acte
illocutoire constitue une menace potentielle pour les faces
positive (= l’image publique) et négative (= l’indépendance) des
interlocuteurs.
C’est ce caractère virtuellement menaçant de tout acte dans
l’interaction sociale qui détermine la structure de la conversation à
trois niveaux: acte de langage, intervention, échange.
E.Roulet (1981) distingue, à la suite de E.Goffman, deux types
fondamentaux d’échange:
(a)Les échanges confirmatifs , qui visent simplement à
entretenir ou à confirmer une relation établie; l’exemple le plus
courant est l’échange de salutations:
1. - Bonjour, Pierre.
- Bonjour, Marie.
(b)Les échanges réparateurs , qui visent à neutraliser les
effets potentiellement menaçants pour la face de l’interlocuteur. Ce
type d’échange comprend généralement trois constituants: (1)
une intervention de requête; (2) une intervention de
l’interlocuteur visant à satisfaire cette requête; (3) une nouvelle
intervention du locuteur visant à évaluer la manière dont sa
requête est satisfaite.
2. - Tu peux me passer la salière?
- Volontiers.
- Merci, mon petit.
La conversation et le dialogue ont une structure récursive, basée sur
une succession d’échanges, constitués généralement de deux ou trois
interventions, chacune d’elles formée d’actes de langage.
Dans la structure de l’échange, on distingue les fonctions
illocutoires initiatives (l’assertion, la demande
d’information, la requête), qui caractérisent la première
intervention, et les fonctions illocutoires réactives
(comme l’évaluation), qui caractérisent la troisième intervention
et permettent de clore l’échange.
Compte tenu de ces éléments, analysez la structure hiérarchique du dialogue
suivant. Précisez les types d’actes de langage, la forme des interventions, le
fonctionnement et les types d’échanges conversationnels. Montrez comment
s’établit la cohérence de ce texte dialogal:
EXCÈS DE VITESSE
4
L’échange est l’ensemble des interventions, de la rupture au rétablissement de
l’équilibre interactionnel.
260 Mariana TUÞESCU
1. A. - ........................................
B. - Pourquoi pas?
2. A. - .......................................
B. - Volontiers.
3. A. - ........................................
B. - Naturellement.
4. A. - ........................................
B. Je n’y avais pas pensé.
5. A. - .......................................
B. - Je ne saurais vous le dire.
6. A. - .......................................
B. - Il ne manquait plus que ça!
7. A. - ........................................
B. - Je ne sais pas ce que j’aurais fait.
8. A. - ........................................
B. - D’accord!
9. A. - .......................................
B. - C’est vrai?
10. A. - .....................................
B. - Sûrement pas!
11. A. - ...................................
B. - C’est entendu.
12. A. - ...................................
B. - Vous ne me laissez pas le choix.
13. A. - .........................................
B. - Chouette!
14. A. - ............................................
B. - C’est à quel sujet?
15. A.- ..........................................
B. - Pour ma part, je n’y vois pas d’inconvénient.
cents balles!
HÉLÈNE: Fais voir. Quatre cent quatre-vingt-quinze! Mais ce n’est pas
possible. Il doit y avoir une erreur.
NICOLAS: On va voir. Euh ... garçon, s’il vous plaît! J’crois qu’il y a une
erreur, là.
LE GARÇON: Mais non, Monsieur. J’ai fait l’addition à la caisse.
NICOLAS: Mm... Alors, vous avez dû mettre quelque chose qu’on n’a pas
eu... Mm... Ah! Tenez, regardez. Vous avez marqué deux bouteilles de
Saint-Émilion.
LE GARÇON: Et vous n’en avez bu qu’une?
NICOLAS: Mais, bien sûr!
HÉLÈNE: Ah, je sais ce qui c’est passé. On a commandé à l’autre garçon
d’abord, mais il a oublié de nous l’apporter. Alors, on vous a appelé et
on a commandé de nouveau. Votre collègue a dû nous marquer la
bouteille sur l’addition sans nous l’apporter.
NICOLAS: Il est toujours là, l’autre garçon?
LE GARÇON: Oui, je vais lui demander ... (Il revient.) Oui, effectivement,
c’est ce qui c’est passé. Excusez-nous, hein?
HÉLÈNE: Il n’y a pas de mal.
NICOLAS: Hé! Facile à dire, quand ce n’est pas toi qui payes!
HÉLÈNE: Oh! Mais j’te rappelle que c’est moi qui ai la voiture. Tu vas
rentrer à pied, toi!(A.Chamberlain & Ross Steele)
Mme BERNARD: Mais pourquoi passez-vous par là? La gare, c’est tout
droit!
LE CHAUFFEUR: Vous n’avez pas vu la circulation? Par ici, c’est un peu
plus long, mais ça roule beaucoup mieux. Il n’y a que deux feux rouges.
Mme BERNARD: Mais je n’ai pas eu de problèmes dans l’avenue des
Mimosas.
LE CHAUFFEUR: Je vous assure que ça va plus vite par ici.
Mme BERNARD: Je vous signale que je connais très bien la ville, hein?
LE CHAUFFEUR: Alors, je fais demi-tour ou quoi?
Mme BERNARD: Non, non. Continuez. On verra bien si c’est plus rapide.
J’ai un train dans un quart d’heure.
LE CHAUFFEUR: Faites-moi confiance, Madame. Vous l’aurez, votre train.
10. Pensez à une situation dans laquelle une femme peut engager la
conversation. Jouez ensuite la scène:
(I) Première situation: Dans un train: une femme veut mettre sa valise
assez lourde dans le compartiment à bagages. Elle demande à un
monsieur s’il veut bien l’aider.
(II) Deuxième situation: Dans un avion: une dame demande à son voisin s’il
peut arrêter de fumer. Elle s’excuse parce qu’il n’y avait plus de place dans la
partie non-fumeurs, mais elle est allergique à la fumée.
(III) Troisième situation: Sur le quai de la gare: encombrée de bagages,
avec deux enfants, à la descente du train, une femme se rend compte
qu’elle n’a plus une de ses valises.
11.Trouvez une phrase pour vous assurer que votre interlocuteur vous écoute
dans chacun des cas suivants, en imaginant successivement que vous
parlez à un(e) ami(e), à un(e) collègue, à un(e) supérieur (e)
hiérarchique.
A. L’expression de votre interlocuteur vous laisse croire «qu’il est
ailleurs».
B. Vous avez conscience que l’histoire que vous lui racontez est
compliquée et ne l’intéresse pas.
C. Il y a beaucoup de bruit.
D. Votre interlocuteur reste silencieux et ne réagit pas à vos propos.
heures du soir?
Ça vous plaît de voir tous ces jeunes qui traînent sans rien faire?
- Il ne faut pas exagérer.
- Exagérer! Vous n’avez jamais été attaqué, vous!
- Non. Et vous?
- Moi? Non, enfin... j’aurais pu...
1. Le texte explicatif est produit par un énonciateur qui se décentre, qui est
neutre par rapport à son objet et qui fournit une réponse à une question
dont l’opérateur est POURQUOI.
D’une façon générale, la structure d’une séquence explicative est la
suivante: l’opérateur [ POURQUOI] fait passer d’une schématisation S -
i , qui présente un objet complexe (0 - i), à une schématisation S - q, qui
fait problème (objet problématique O - q), puis un second opérateur [
PARCE QUE] permet de passer de S - q à une schématisation explicative
S - e (O - e). La séquence explicative proposée par J.Bl.Grize (1990) est la
suivante:
S-i Pourquoi S-q Parce que S-e
[O -i] [O - q] [O - e]
«Le rôle du [POURQUOI] est toujours d’introduire une sorte de rupture
{...} dans la schématisation, de désigner un manque de cohérence et le
rôle de [PARCE QUE] est de combler la lacune en introduisant un aspect
nouveau» (Grize, 1990).
L’explication scientifique est un discours théorique, à la troisième
personne, qui s’oriente plutôt vers la description des faits et des
phénomènes.
Le critère de l’explication est donc l’opérateur [POURQUOI], mais
[COMMENT] joue parfois le même rôle.
Comment décrivez-vous la structure des textes ci-dessous? Analysez la
configuration des séquences explicatives:
(I) Le phénomène Greenpeace
Il a pris subitement son essor outre-Atlantique, en 1971.
Des Canadiens audacieux inaugurèrent alors, sur l’Océan, la pratique
très remarquée de l’intrépide bateau protestataire.
Depuis ce jour fameux, le mouvement Greenpeace s’est finalement
internationalisé.
Parce que ses représentants ont su s’interposer spectaculairement, sur
de fragiles embarcations, entre baleines en danger d’extinction et
baleiniers qui ne voulaient pas le savoir.
Parce que, au nom de phoques, de tortues marines, de manchots en péril,
ses manifestations, souvent téméraires, toujours frappantes dans leur
268 Mariana TUÞESCU
PRÉMISSE
(explicite ou implicite)
ARGUMENT(S)
THÈSE
(Conclusion)
une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand l'univers
l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui tue, parce qu'il
sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui , l'univers n'en sait
rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il faut nous
relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir.
Travaillons donc à bien penser: voilà le principe de la morale.(Pascal)
Quelle est la vertu argumentative de la définition de l'homme comme
«roseau pensant»?
7. Les publicités suivantes ont une structure implicite, basée sur des
enthymèmes (ou syllogismes abrégés). Quelle en est la force
argumentative?
1. Avec le Petit Robert, on trouve toujours ses mots.
2. Concorde: Rio de Janeiro à 7 heures de Paris.
3. Le test de la FIAT 131: une berline familiale qui reprend les techniques
d’hier pour faire face à la crise d’aujourd’hui.
4. Toutes les machines à laver se ressemblent... D’aspect seulement
(Publicité pour la machine à laver MIELLE).
5. Tout le monde ne prend pas AIR INTER pour les mêmes raisons... mais
tout le monde a de bonnes raisons pour prendre AIR INTER (Réclame
publicitaire pour les vols de la Compagnie AIR INTER).
6. DISNEYLAND Paris: Rien que d’y penser, ça fait rêver (PARIS-MATCH,
janvier 1995).
17. Dans les textes qui suivent explicitez le rôle et le fonctionnement des
connecteurs argumentatifs en gras:
(1) Le petit Prince ne parvenait pas à s’expliquer à quoi pouvait servir,
quelque part dans le ciel, sur une planète sans maisons, ni populations,
un réverbère et un allumeur de réverbères. Cependant il se dit en lui-
même: «Peut-être bien que cet homme est absurde. Cependant il est
moins absurde que le roi, que le vaniteux, que le businessman et que le
buveur. Au moins son travail a-t-il un sens. Quand il allume son
réverbère c’est comme s’il faisait naître une étoile de plus ou une fleur.
Quand il éteint son réverbère, ça endort la fleur ou l’étoile. C’est une
occupation très jolie. C’est véritablement utile puisque c’est joli.» (A. de
Saint-Exupéry)
(II) Il n’y a pas longtemps, certains restaurants affichaient: «Ici, le couvert
est ébouillanté.» Mais, peu à peu, ils ont renoncé à toute publicité
puisque les clients étaient forcés de venir. Le client, d’ailleurs, dépense
volontiers /.../ Il paraît aussi que des scènes de panique ont éclaté dans
un restaurant parce qu’un client pris de malaise avait pâli, s’était levé,
avait chancelé et gagné très vite la partie. (A.Camus)
18. A partir des connecteurs discursifs ci-dessous, utilisés dans cet ordre,
construisez une argumentation sur les sujets suivants:
(A) l’importance du sport dans la vie des jeunes;
276 Mariana TUÞESCU
19. Observez cette conclusion. Quel rôle y jouent les articulateurs logiques et
les connecteurs argumentatifs? Et la disposition en paragraphes?
Car c’est bien de quoi il s’agit en dernier ressort: le citoyen est un homme
qui ne laisse pas à d’autres le soin de décider de son sort et du sort
commun.
Parce qu’elle dépend essentiellement de la volonté des citoyens, parce
qu’elle suppose un effort permanent, la démocratie n’est jamais acquise.
On ne peut jamais se reposer sur elle, s’endormir en elle.
Pas plus qu’elle ne peut être acquise, elle ne peut être parfaite.
Il n’existe pas de démocratie atteinte et accomplie une fois pour toutes.
Elle est ce vers quoi on tend, ce qui demeure à l’horizon.
Mais aussi parce qu’elle n’est jamais pleinement acquise, la démocratie est
toujours menacée. Par ses adversaires, sans aucun doute. Mais bien plus
par la négligence ou l’inertie des citoyens. Eux seuls peuvent la faire
vivre, en la portant jour après jour, dans une action incessante.
(P.Mendès-France)
20. Les principales relations logiques dans l’argumentation sont:
- LA CONCESSION exprimée par: malgré, sans doute, certes, bien que,
quoique, quelque ... que etc.
- L’OPPOSITION exprimée par: mais, au contraire, en revanche, tandis
que, alors que, ou, plus faiblement par: néanmoins, pourtant,
toutefois etc.
- L’ADDITION ou GRADATION exprimée par: et, de plus, en outre,
surtout, d’abord, ensuite, enfin, outre que etc.
- LA CAUSE et LA JUSTIFICATION exprimées par: parce que, en effet,
sous prétexte que, non que (CAUSE REJETÉE), étant donné,
puisque, car etc.
- LA CONSÉQUENCE exprimée par: donc, c’est pourquoi, de là, d’où etc.
Dans les extraits textuels qui suivent, retrouvez les relations logiques et
précisez par quels articulateurs discursifs elles sont exprimées:
(I) Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins
malheureux que nous; les fétiches hollandais qui m’ont converti me
disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs
et noirs. Je ne suis pas généalogiste; mais si ces prêcheurs disent vrai,
nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m’avouerez qu’on
ne peut en user avec ses parents d’une manière plus horrible. (Voltaire)
(II) La psychologie de l’automobiliste est un chapitre nouveau dans
l’anthropologie, non parce que l’automobiliste est un homme nouveau,
mais au contraire parce que c’est un être dont le fond n’a pas changé,
IV. LA STRUCTURE TEXTUELLE 277
1. Les textes suivants, dus à Marguerite Yourcenar, sont basés sur des
métaphores et des comparaisons. Analysez la manière dont les
constituants en italiques arrivent à former des structures poétiques et
confèrent au texte auquel ils appartiennent une valeur figurative:
1. Grâce à Wang-Fô, Ling connut la beauté des faces de buveurs estompées
par la fumée des boissons chaudes, la splendeur brune des viandes
inégalement léchées par les coups de langue du feu et l’exquise roseur des
taches de vin parsemant les nappes comme des pétales fanés.
2. Comme le voyageur qui navigue entre les îles de l’Archipel voit la buée
lumineuse se lever vers le soir, et découvre peu à peu la ligne du rivage, je
commence à apercevoir le profil de ma mort.
Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d’un palais
trop vaste, qu’un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. Je ne
chasse plus (...)
Le renoncement au cheval est un sacrifice plus pénible encore: un fauve n’est
qu’un adversaire, mais un cheval était un ami. Si on m’avait laissé le choix de ma
278 Mariana TUÞESCU
ANTHROPOS COSMOS
Voir là-dessus, Groupe µ, Rhétorique de la poésie. Lecture linéaire. Lecture tabulaire. Seuil, 1990.
282 Mariana TUÞESCU
8. Vous avez ci-dessous deux poèmes sur La cigarette, l’un dû à Jules Laforgue
et l’autre à Francis Ponge. Comparez-les et relevez l’expression des trois types
de médiation: RÉFÉRENTIELLE, DISCURSIVE et RHÉTORIQUE ainsi
que la manière dont se réalise le modèle triadique: ANTHROPOS (=
HOMME) ~ LOGOS (= LANGAGE) ~ COSMOS (= UNIVERS):
IV. LA STRUCTURE TEXTUELLE 283
(I) LA CIGARETTE
Oui, ce monde est bien plat; quant à l’autre, sornettes.
Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort.,
Et pour tuer le temps, en attendant la mort,
Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.
Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes,
Moi, le méandre bleu, qui vers le ciel se tord,
Me plonge en une extase infinie et m’endors,
Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.
Et j’entre au paradis, fleuri de rêves clairs,
Où l’on voit se mêler en valses fantastiques
Des éléphants en rut à des choeurs de moustiques.
Et puis, quand je m’éveille en songeant à mes vers,
Je contemple, le coeur plein d’une douce joie,
Mon cher pouce rôti comme une cuisse d’oie.
(II) LA CIGARETTE
Rendons d’abord l’atmosphère à la fois brumeuse et sèche, échevelée, où
la cigarette est toujours posée de travers depuis que continûment elle la
crée.
Puis sa personne: une petite torche beaucoup moins lumineuse que
parfumée, d’où se détachent et choient selon un rythme à déterminer
un nombre calculable de petites masses de cendres.
Sa passion enfin: ce bouton embrasé, desquamant en pellicules
argentées, qu’un manchon immédiat formé des plus récentes entoure.
Ar fi putut merge cu ochii închi[i oriunde prin livad\! Copil\ria cu genunchii zgîria]i l-
ar fi c\l\uzit pretudineni, din pom în pom, ca pe un voievod orb, prin potecile cucernice
ale norodului s\u. ... L\sase livada ast\-toamn\, cenu[ie de ploi, împotmolit\ în glodul
mohorît; o reg\sea ager\, plin\ de cer, înmugurind. ... În cale îi ie[ir\ merii, vi[inii,
piersicii, renglozii... {i, rînd pe rînd, buzele lui murmurau:
- Iat\ merii; iat\ vi[inii; iat\ piersicii...
A[a cum ar fi spus: bine v-am g\sit, merilor; bine v-am g\sit, vi[inilor; bine v-am g\sit,
piersicilor...
... Ocoli întreaga livad\, [i la urm\ de tot se îndrept\ spre pomul dintre to]i mai drag,
spre zarz\rul de la geamul fostei lui od\i. «S-a mai schimbat oare?» {i-l amintea de cînd
era mic: [i el, [i zarz\rul. Copil\riser\... Crescuse cu încetul, rîzînd cu din]ii de lapte ai
mugurilor fiec\rui April, în\l]îndu-se pe treptele prim\verilor, spre fereastra od\ii. {i într-o
diminea]\ neuitat\, copilul în c\ma]\ de noapte [i pomul în c\ma[\ de flori, î[i întinde
mînile la geam - pe pragul prin care zarz\rul intra în odaie, cu vîntul [i cu soarele...
... Îl v\zu de departe, [i-l auzi [i se gr\bi s\-l întîmpine. Pe zidul alb, zvîntat de soare,
crengile se desprindeau armonioase, cu bra]ele în\l]ate în ritmul unui început de d\n]uire;
mul]imea mugurilor ]esea un abur umed de m\rg\ritare ruginii. P\rea îmbujorat zarz\rul,
[i surîz\tor, ca obrajii bucuriei...
(Ionel Teodoreanu)
sortit du fond, salua Cottard, avança en écartant le coq d'un vigoureux coup
de pied et demanda, au milieu des gloussements du volatile, ce qu'il fallait
servir à ces messieurs. Cottard demanda du vin blanc et s'enquit d'un
certain Garcia. Selon le nabot, il y avait déjà quelques jours qu'on ne l'avait
vu dans le café.
«Pensez-vous qu'il viendra ce soir?
- Eh! dit l'autre, je ne suis pas dans sa chemise. Mais vous connaissez son
heure?
- Oui, mais ce n'est pas très important. J'ai seulement un ami à lui
présenter.»
Le garçon essuyait ses mains moites contre le devant de son tablier.
«Ah! monsieur s'occupe aussi d'affaires?
- Oui» dit Cottard.
Le nabot renifla:
«Alors, revenez ce soir. Je vais lui envoyer le gosse»
En sortant, Rambert demanda de quelles affaires il s'agissait.
«De contrebande, naturellement, ils font passer des marchandises aux
portes de la ville. Ils vendent au prix fort.
- Bon, dit Rambert. Ils ont des complicités?
- Justement.» (A.Camus, La Peste)
- ...!
Sonia se ridic\ de pe divan alene, cu mi[c\rile înv\luite în moliciunea somnului [i
în c\dura soarelui, ca în faldurile unui [al vene]ian.
- Vai! ce-i în capul meu!
Un v\lm\[ag lucios de tumbe brune nelini[ti luciul oglinzii ovale: p\rul Soniei
dup\ somn.
Luînd de pe m\su]\ un flacon [olduros, cu potcap de argint aurit, i-l încredin]\ lui
Nuni:
- }ine-l bine [i desf\-l cu b\gare de seam\... dac\ vrei s\ ne plimb\m!
În timp ce feti]a, devenind grav\ deodat\, de[uruba dopul, Sonia începu s\ se
pieptene. Pe rînd pieptenele [i peria biruir\ buclele înd\r\tnice, pîn\ cînd - supuse -
alunecar\ de o parte [i de alta a c\r\rii, pe tîmplele palide, pe obrajii cire[ii de somn,
încol\cindu-se mocnit în jurul grumajilor.
Sonia în\l]\ ochii, pe sub sprîncene: prea era lins\!
Scutur\ capul: buclele o n\p\dir\ ca un stol de p\s\ri bunduce. Nuni începu s\ rîd\:
- Sonia, tu te joci [i Nuni face treab\!
- Las\, Nuni, c\ vine [i r\splata!
Nuni zîmbi; î[i luase singur\ r\splata: o pat\ umed\ de parfum pe rochi]\.
- Sonia, cum se cheam\ parfumul t\u?
- Eau de lavande.
- Lev\n]ic\?
- Da, Nuni!
- Sonia, da’lev\n]ica parc\-i albastr\! De ce nu-i [i parfumul la fel?
Sonia ridic\ din umeri, încurcat\...
- Nuni drag\, nici ploaia nu-i albastr\, [i doar cade din cer! (Ionel Teodoreanu)
5. Lisez attentivement le texte suivant et tâchez de le comprendre:
DANS CE PETIT HÔTEL, QUI SE DIT GRAND (ET D’ALBION), IL Y A...
(Pierre Daninos)
Il y a un monsieur qui, à la fin de chaque repas, d’un coup de crayon
préalablement humecté, marque sur la bouteille son niveau de vin. Le soir, il
emporte son eau minérale dans sa chambre et laisse sa femme au salon. L’après-
midi, on l’a vu taillant des bouchons.
Il y a, bien étendu, beaucoup d’enfants insupportables et un célibataire qui, les
supportant à merveille, montre aux parents comment il faut s’y prendre. La
meilleure preuve que les célibataires connaissent beaucoup mieux les enfants (et
les femmes) que les pères de famille, c’est qu’ils ne se marient pas...
Il y a une Dame Blanche (corsage blanc, albe ombrelle) assez distante (face-à-
main), qui ne sort qu’avec Nietzsche. Elle déjeune, dîne, se promène et doit
dormir avec Zarathoustra. Jamais elle ne lit aucun journal. Du moins le croyait-
on. Et puis, hier, Michel, le fils du professeur Letoupin, a dit qu’il l’avait vue au
P.M.U. du Crotoy, dévorant Paris-Turf. Sa côte a beaucoup baissé dans l’hôtel.
«Nitchevo!» a conclu le boute-en-train de l’endroit, car il y a évidemment un
boute-en-train redoutable.
Il y a un ménage qui se lève toujours très tôt et voit des choses extraordinaires
qu’il rapporte à haute voix à déjeuner, pour que les autres regrettent bien. «La
mer était belle ce matin à six heures! Hein, Gaston? On aurait juré du feu! Ah! ça
IV. LA STRUCTURE TEXTUELLE 289
valait la peine!»
Il y a le professeur Letoupin, qui sait à peu près tout, depuis les origines du
plissement hercynien jusqu’au type de baba que l’on aura dimanche au dessert.
Comme les gens qui savent tout, il commence presque toutes ses phrases par
«Savez-vous comment ...» ou «Savez-vous pourquoi...» pour s’entendre dire
«Non» et placer ce qu ‘il sait’ /.../
Il y a un monsieur qui a été emporté dans le courant, l’autre jour, et que l’on a
vu avec anxiété disparaître vers le large (bon nageur, naturellement). A la mer
comme sur la terre, ce sont toujours les bons qui partent. A l’autre bout de la
salle à manger il y a un autre monsieur qui s’est porté à son secours, l’a rejoint et,
pour éviter qu’il se débatte, lui a asséné un grand coup sur la nuque. C’était pour
son bien: un corps inerte est plus aisé à tirer qu’un être vif. L’emporté, s’il l’a bien
encaissé, l’a très mal pris. Loin de rester inerte il a répliqué par un coup de pied
dans le ventre, criant qu’il n’avait sonné personne (je vous le dis: un de ces
champions qui savent se faire emporter par le courant et ramener par un autre).
Le sauveteur, tenaillé par la crampe, a failli se noyer. Les deux hommes sont
brouillés. Et chacun dans son coin souhaite en secret qu’aux grandes marées
l’autre y reste. Preuve qu’il est difficile de vivre, voire de mourir tranquille, en
vacances.
Il y a une dame qui, chaque soir, pleure aux fruits. Allergie? Réminiscence? On
ne sait, mais le fait est là: les fruits la font pleurer. Spectacle piquant vers lequel
convergent tous les regards. On soupçonne même Mme Pintard d’avoir fait
placer ses invités d’hier soir près de la table de la pleureuse pour qu’ils puissent
mieux voir. Eh bien, le croira-t-on? La dame qui pleure n’a pas pleuré. «C’est
toujours comme ça, a soufflé Mme Pintard à son mari. Quand nous avons invité
les Ducreux pour le perroquet avant notre départ, Abdul n’a pas dit un mot de la
soirée!»
Il y a un vieux médecin qui n’exerce plus mais sur qui l’hôtel s’exerce.
Personne ne veut l’importuner, bien sûr; alors tout le monde vient le trouver,
juste pour un conseil ... ne serait-ce que pour savoir si cela vaut vraiment la
peine de consulter un vrai médecin pas en vacances et qui fait payer. Seul point
inquiétant, la petite feuille de la Sécurité Sociale ... pour les prestations... Mais on
ne peut pas tout avoir.
Il y a un couple cossu, avec sa petite fille Sophie. Des soyeux de Lyon... très
riches. On se demande pourquoi ils ne sont pas au Carlton. Gênés eux-mêmes,
ils ont expliqué qu’ils étaient à Capri. Revenus à cause de la petite qui avait
besoin d’iode. Le fameux coup de fouet de la Manche. Tout était plein. Ils ont
pris ce qu’ils ont trouvé. Ils se vengent: a) par le supplément de bouquet servi sur
leur table à tous les déjeuners. Comme ils arrivent tard, on a le temps de regarder
(le dimanche, jour du bouquet-pension, ils prennent de la langouste); b) par
l’Italie: ils ne cessent de parler de leur palace de Capri, du charme de Capri, des
prix de Capri. Au début, ils en parlaient avec les autres. Et puis les autres en ont
eu assez.
Maintenant ils en parlent entre eux. On les a mis en quarantaine. Surtout
depuis l’histoire de la table près de la fenêtre que les Lherbieux guettaient depuis
dix-huit jours et que les soyeux leur ont soufflée. Mme Luneaud, la directrice, a
dit que c’était pour la petite ... l’air de la mer... l’iode... O iode! que ne ferait-on
croire en ton nom! Pas aux Lherbieux toutefois, qui ont dit:
290 Mariana TUÞESCU
«Pensez-vous! C’est le bouquet, voyons! ... Avec leurs supplément, ils sont plus
intéressants que nous!»
Les Lherbieux, et les autres, ont eu leur revanche le jour où les Santal-Lemoine
sont arrivés d’Espagne, et même d’ailleurs. Eux aussi venaient se faire fouetter
après l’insolation. Au café, M. Santal-Lemoine a dit à la serveuse en lui montrant
sa monnaie (les cigarettes se paient comptant):
«Je ne peux pas vous payer avec ça... Ce sont des bolivars!» Tout l’hôtel a
cherché aussitôt où il y avait des bolivars. Mlle Tierce a dit:
«En Bolivie, tiens!»
Mais le professeur Letoupin a corrigé:
«Ce serait trop commode! Non, en Bolivie, c’est le boliviano. Les bolivars, c’est
au Venezuela.»
Têtes de soyeux, ravalés au rang de voyageurs de banlieue. (P.Daninos)
- Présentez le scénario qui forme le noyau du texte.
- A partir des descriptions données par Daninos, dressez la «fiche»
sociologique et psychologique de chaque personnage. Par exemple, pour le
premier personnage: sens de l’économie à la limite de l’avarice, égoïsme, un
peu de misanthropie; il occupe ses journées à des tâches méticuleuses et
inutiles, à la limite de la manie.
- Étudiez le rôle de l’IRONIE dans le portrait de chaque personnage et dans
la description des situations.
6. Dans l’éditorial suivant, dû à Claude Imbert, analysez la manière dont les
différents types de texte interfèrent pour se constituer en un texte
polytypologique complexe.
Justifiez ensuite le titre choisi, en essayant de l’expliciter par une
périphrase. En quoi consiste son implicite? Résumez ce texte en trois
phrases:
LE MURMURE DE COLOMBEY
Une nouvelle présidence pour une nouvelle politique, bon! Mais qu’est-ce que
nous appelons, au juste, une «politique», sinon de plus en plus, un arsenal de
recettes susceptibles de modifier l’état économique de la Nation? Recettes pour la
relance de l’offre ou de la demande; recettes monétaires; recettes fiscales; textes
pour attaquer de divers biais la grande misère du chômage. (...)
Mais dans un pays libre, cette influence n’est jamais décisive si la mentalité
collective reste passive et atone. Une nouvelle politique doit, pour réussir,
inspirer une nouvelle confiance collective. C’est évidemment ce que Chirac
cherche dans la proclamation d’un changement fort et le recours au «pacte
républicain».
*
Nul ne peut dire encore si ses annonces prochaines suffiront à faire lever la
pâte bien molle de l’opinion. Mais la vision est juste qui consiste à se soucier
enfin des «mentalités» et de leur rôle dans le sort commun. Abusés que nous
sommes par le matérialisme marxiste ou son homologue libéral, nous ne
sommes que trop résignés à compter pour du beurre les éléments immatériels -
idéaux, croyances, convictions - qui pèsent tout autant que le flux des échanges
IV. LA STRUCTURE TEXTUELLE 291
matériels.
C’est ce philtre mystérieux d’idées, de filiation patriotique et d’ambitions
communes qui forme le sentiment national. Le seul qui puisse imposer sans
contrainte les règles nécessaires à toute collectivité et les arbitrages de l’intérêt
général. Le seul qui puisse aujourd’hui combattre la tribalisation économique
d’intérêts divergents et ce désenchantement civique qui nous engourdit. Quelle
pitié de constater que les illusions fasciste ou communiste suscitèrent jadis tant
d’enthousiasme et que, dans notre monde aux trois quarts écrasé par le
dénuement et la violence d’État, une oasis de liberté comme la nôtre n’inspire, à
ceux-là mêmes que le chômage épargne, que la mélancolie démocratique!
Alors, il est, pour quelques jours, permis de rêver éveillé: comment redonner
aux enseignants le goût d’enseigner le bonheur ou la fierté d’être français?
Comment, après avoir tant exalté les droits de l’Homme, commencer de nommer
leurs devoirs? (...) Comment, dans l’exercice politique, substituer le grand théâtre
de l’ambition nationale à ces saynètes dérisoires de l’ambition personnelle? A ces
délires qu’excitent les médias («Monsieur, comment voyez-vous la présidentielle
de 2002?» ...) et qui donnent, certains moments, à la politique un air de nef des
fous?
Comment redonner à ses responsables un minimum de décence civique? (...)
Voyez Tapie - que tous les honnêtes gens avaient percé à jour alors même que
Mitterand en faisait un ministre aigrefin le plus «toc» de l’après-guerre - voyez-
le, dans le giron complaisant des deux premières chaînes de télé, apostropher ses
juges et apitoyer les jobards! (...) Quel État, en accordant à la sécurité publique
autant d’égards qu’à la Sécurité sociale, s’attaquera à l’inégalité des citoyens
devant la loi?
Comment, enfin, réveiller la valeur la plus nécessaire à la démocratie - la
responsabilité personnelle - qui s’endort dans le cocon individualiste et la
résignation à l’assistanat? Qui osera dire, en France, comme Kennedy en 1961:
«Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez-vous
plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays»?
*
On n’attendra pas la lune d’une nouvelle présidence. Une grande partie du
délabrement de la société échappe à l’action politique. Exemple: dans un pays où
6 millions de personnes vivent seules, où le nombre de familles dites gentiment
«monoparentales» a doublé depuis 1968, on conviendra que, lorsque la famille,
premier embryon du contrat social, se trouve elle-même mutilée, l’apprentissage
élémentaire des règles et codes collectifs qui fondent la cohésion sociale s’en
trouve durablement perturbé.
Il reste que la politique n’est pas sans moyens. Elle peut «modéliser» un
nouveau civisme. Regagner, par la volonté de réforme, une crédibilité perdue.
Restaurer dans la jeunesse une «certaine idée de la France». L’attente populaire,
dit-on, est grande. Mais où a-t-on vu un pouvoir démocratique satisfaire une
nation couchée? Il faut d’abord la relever. C’est, j’imagine, ce que Chirac, le jour
même de son investiture, voulait s’entendre murmurer, d’outre-tombe, par la
bouche d’ombre de Colombey. (C.Imbert, Le Point, mai 1995)
Ce texte vous aura permis de comprendre qu’il n’existe pas de texte informatif.
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