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Colocviu Internaţional de traducere specializată şi interpretare/
Colloque International de Traduction spécialisée et Interprétation
Actele colocviului
Competenţele traducătorilor şi interpreţilor în
vederea integrării pe piaţa actuală a muncii
Timişoara
27-28 mai 2010
INTRODUCERE......................................................................................................................5
AVANT-PROPOS....................................................................................................................6
Corina Georgeta ABRAHAM- BARNA, RESSOURCES OFFICIELLES DE
TERMINOLOGIE, À L’USAGE DES TERMINOLOGUES, DES TRADUCTEURS ET DES
INTERPRÈTES ..........................................................................................................................7
Eugenia ARJOCA IEREMIA, L ’ACQUISITION DE LA COMPÉTENCE TRADUCTIVE
DANS LE DOMAINE MEDICAL. LE CAS DES TRADUCTIONS DU ROUMAIN VERS LE
FRANÇAIS ...............................................................................................................................12
Izabella BADIU, DÉVELOPPEMENT D’UN MASTER EN INTERPRÉTATION DE
CONFÉRENCES – LE STANDARD EUROPÉEN ................................................................20
Iulia BOBĂILĂ, INTERPRETARE VS. MEDIERE CULTURALĂ ÎN CONTEXT
EDUCAŢIONAL – CAZUL SPANIEI ......................................................................................26
Sanda CHERATA, IMPACTUL TEHNOLOGIEI INFORMAŢIEI ASUPRA ASIGURĂRII
CALITĂŢII TERMINOLOGIEI ÎN TRADUCERILE SPECIALIZATE ...................................31
Dorina CHIŞ, LA TERMINOLOGIE DANS LA FORMATION DES TRADUCTEURS.........42
Corina CILIANU-LASCU, POUR UNE FORMATION INTERDISCIPLINAIRE DU
TRADUCTEUR EN ÉCONOMIE : ENTRE DOMAINE DE RÉFÉRENCE, LINGUISTIQUE
ET TERMINOLOGIE...............................................................................................................48
Abdelouahab DAKHIA, ENTRE DIDACTISATION ET AXIOLOGISATION UNE
TRADUCTION EN RECHERCHE : LA SURCONSCIENCE DES APPROCHES
INTERCULTURELLES............................................................................................................56
Daniela DINCĂ, Maria MIHĂILĂ, POUR UNE APPROCHE CONTRASTIVE DE LA
TRADUCTION JURIDIQUE ...................................................................................................65
Georgiana LUNGU-BADEA, QUELLE(S) COMPETENCE(S) TRADUCTIONNELLE(S)
POUR ACCOMPLIR LA TÂCHE DU TRADUCTEUR? .........................................................76
Gigi MIHĂIŢĂ, DIN EXPERIENŢA DCT PRIVIND FORMAREA DE
COMPETENŢE PENTRU TRADUCEREA ŞI REVIZIA DE TEXTE JURIDICE ...................84
Cristi MUJDEI, CONSTRÂNGERI LINGISTICE ŞI EXTRALINGVISTICE ÎN
ACTIVITATEA TRADUCĂTORILOR DIN INSTITUŢIILE UE ..............................................87
Tania PETCOVICI, TRADUCEREA ŞI TRANSFERUL REALITĂŢII JURIDICE
EUROPENE.............................................................................................................................93
Colocviul internaţional de traducere specializată şi interpretare Competenţele traducătorilor şi
interpreţilor în vederea integrării pe piaţa actuală a muncii, Timişoara, 27-28 mai 2010
Page 3
Mariana PITAR, COMPÉTENCES ET QUALITÉ DANS LA TRADUCTION DES
DOCUMENTS AUDIO-VISUELS .........................................................................................101
MIRELA POP, EVOLUTION DU CONCEPT DE COMPÉTENCE EN TRADUCTION À
L’HEURE DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPROCHE PAR COMPÉTENCES EN
ÉDUCATION ET FORMATION............................................................................................108
Bianca Maria Carmen PREDESCU, CONSIDERAŢII PRIVIND SPECIFICUL
TRADUCERII SPECIALIZATE DE DREPT INTERNAŢIONAL ŞI DREPT EUROPEAN ...116
Adriana SFERLE, LES DICTIONNAIRES JURIDIQUES: DES OUTILS POUR LES
TRADUCTEURS ....................................................................................................................128
Patricia ŞERBAC, COMPETENŢELE NECESARE ÎN ABORDAREA TRADUCERII
CĂRŢII POTOPUL LUI NOE DE WILLIAM RYAN ŞI WALTER PITMAN .........................145
Yuliya SHVETSOVA, LA PRATIQUE DE LA FORMATION DES INTERPRÈTES EN
RUSSIE ET L’INTÉGRATION DANS L’UNION EUROPÉENNE ........................................153
Mihaela TOADER, DÉFIS ET PROGRÈS ACTUELS DANS LE DOMAINE DE LA
FORMATION À LA TRADUCTION GÉNÉRALE ET SPÉCIALISÉE EN ROUMANIE ...158
Mihaela VISKY, LA COMPÉTENCE EXTRALINGUISTIQUE DE L’INTERPRÈTE
PROFESSIONNEL.................................................................................................................171
SECŢII/SECTIONS.............................................................................................................177
Lucrările din acest volum reflectă interesul suscitat de tematica acestui colocviu atât
în rândul cadrelor didactice formatoare ale traducătorilor şi interpreţilor, cât şi în rândul
interpreţilor profesionişti ce lucrează independent sau în cadrul unor birouri de traducere. O
prezenţă importantă la acest colocviu au avut-o reprezentanţii unor instituţii româneşti sau din
cadrul Uniunii Europene răspunzătoare de calitatea traducerii, care au împărtăşit în acelaşi
timp participanţilor din experienţa lor.
care sunt metodele cele mai eficiente de formare a unor buni traducători şi
interpreţi şi care este rolul formatorului ?
Mariana PITAR
Preşedintă a colocviului
Les travaux réunis ici reflètent l’intérêt suscité par le thème du colloque non seulement
auprès des enseignants formateurs de traducteurs et d’interprètes, mais aussi auprès des interprètes
professionnels indépendants ou travaillant dans des agences de traduction–interprétation. Une
présence notable à ce colloque a été celle des représentants d’institutions roumaines ou
européennes responsables de la qualité de la traduction, qui ont pu, en même temps, partager leur
expérience avec les participants au colloque.
quelles sont les méthodes les plus efficaces pour la formation de bons traducteurs et
interprètes et quel est le rôle du formateur ?
quelles sont les perspectives de l’intégration des traducteurs roumains sur le marché
européens?
quels sont les facteurs de décision en ce qui concerne la qualité de ces activités ?
Les participants ont pu enrichir leurs connaissances théoriques et pratiques sur les outils
informatiques d’aide à la traduction dans le cadre de plusieurs ateliers regroupés sous le titre
Instruments informatiques dans la formation du traducteur et de l’interprète.
Mariana Pitar
Présidente du colloque
INTRODUCTION
Dans le contexte de l’intégration de la Roumanie dans l’Union Européenne, l’impact du
travail des traducteurs sur la société devient de plus en plus important. Les échos concernant la qualité
des traductions en roumain au sein de la Direction Générale de la traduction (DG Traduction) de la
Commission européenne et aux autres institutions et organes de l'UE (Conseil, Parlement, Cour de
justice, Comité économique et social, Cour des comptes, etc.) sont bons, mais il y a quelques
problèmes. Ces problèmes sont liés, dans certains cas, à la méconnaissance des terminologies. Nous
avons focalisé notre recherche sur ce problème, ayant comme solution évidente l’apprentissage des
terminologies officielles pour la traduction et l’interprétation.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Notre recherche est basée sur l’analyse de la structure des programmes d’enseignement des
masters en traduction et interprétation proposés par les universités roumaines, pour l’établissement de
l’état de l’art. Concernant les ressources signalées, celles-ci sont constituées par les ressources en
ligne proposées par quelques institutions : la Commission européenne, la Délégation générale à la
langue française et aux langues de France, le Service de la langue française du Ministère de la
Communauté française de Belgique, l’Office québécois de la langue française, l’Organisation des
Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, etc.
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
La prémisse de notre étude est qu’un traducteur ne peut pas être formé pour tous les
domaines, puisqu’il ne peut pas connaître tous les termes, même dans sa langue maternelle. Donc, si
le traducteur ne peut pas couvrir tous les domaines, on doit former, d’une part, des traducteurs
« généralistes » et, d’autre part, des traducteurs spécialisés, comme dans le cas des autres professions
libérales, les médecins, par exemple.
Pendant la première partie de la formation, le traducteur suit, évidemment, les matières
fondamentales, le bon usage. Il doit apprendre des principes, mais surtout des méthodes de travail. On
détaillera plus bas des méthodes concrètes à l’usage des terminologues, des traducteurs et des
interprètes en formation.
Concernant le traducteur ou l’interprète spécialisé, il doit être formé au niveau du master. Son
domaine de spécialisation devrait être établi par le choix d’un stage obligatoire en entreprise, où il
devrait développer un projet de traduction spécialisée. Une des tendances actuelles du marché
éducationnel est d’offrir des masters interdisciplinaires. Notre thèse est que les masters de traduction
CONCLUSIONS
En essayant de répondre aux questions « Quelles sont les perspectives de l’intégration des
traducteurs roumains sur le marché européens? », et « Que signifie qualité dans la traduction et
l’interprétation ? », cette étude ouvre quelques pistes concrètes pour l'acquisition de la terminologie
par les futurs terminologues, traducteurs et interprètes spécialisés. Ayant à la base les normes ISO de
terminologie et traduction, et en acquérant les bons termes des ressources officielles, la qualité du
travail des professionnels de la langue augmente, ainsi que leurs chances d’insertion sur le marché du
travail européen.
BIBLIOGRAPHIE
Les réflexions qui sont à la base de notre article sont issues d’une longue expérience en
traduction médicale, dans le domaine de l’ophtalmologie1. Les textes que nous traduisons depuis une
bonne trentaine d’années, du roumain vers le français, appartiennent à trois catégories discursives
différentes : résumés, communications orales sous forme de poster (affiché ou électronique) et
articles publiés dans la revue de spécialité Journal français d’ophtalmologie (JFO), paru aux Éditions
Masson. Ainsi, le même sujet médical arrive-t-il à être traité sous trois formes rédactionnelles
différentes. À tout cela s’ajoute la traduction de la légende des figures.
Riche de cette expérience, nous avons pu proposer un cours universitaire de traduction
médicale en Master I 2. Le cours théorique, dont la durée totale prévue est de 14 heures, est complété
par un atelier de traduction, auquel on a affecté toujours 14 heures, de sorte que l’enseignement de la
traduction médicale est limité à un total de 28 heures, ce qui agit comme une contrainte importante,
dont il faut absolument tenir compte dans le processus de formation des traducteurs spécialistes.
2. La compétence traductive
Celle-ci est liée à la nécessité de comprendre le texte à traduire. La traduction médicale est
une opération scientifique bien plus qu’une simple opération linguistique : « Nécessité donc, avant
de traduire, de se documenter à fond. (…) nous proposons au traducteur un itinéraire logique. À la
lecture du document à traduire, un document qui, dans la plupart des cas, traitera d’une maladie
Cette compétence suppose l’acquisition préalable d’un savoir minimal sur les conditions de la
production du texte, sur les méta-règles discursives qui assurent la cohésion et la cohérence textuelles
ainsi que sur les principales caractéristiques des différents types de textes.
Le texte médical est une combinaison de trois types de textes : informatif, explicatif et
argumentatif. Il est fondé sur une collection de données scientifiques, qui résultent d’une longue et
persévérante observation médicale. Le médecin – producteur du texte médical - observe les
symptômes du malade, enregistre les résultats des examens médicaux et fait l’effort d’interpréter les
données pour établir le diagnostic réel. Dans la plupart des cas, le médecin doit résoudre tous les
problèmes scientifiques liés au diagnostic différentiel, car fixer le bon diagnostic c’est aussi une
question de choix subjectif fondé sur des arguments objectifs précis. Ensuite, le médecin doit établir
la conduite thérapeutique la meilleure pour traiter tel ou tel malade et il doit réaliser un suivi régulier
de l’évolution de la maladie. Toute conduite médicale implique une longue expérience professionnelle
et des choix à faire, assumés avec responsabilité et honnêteté. Le discours médical implique
également une dimension prédictive concernant l’évolution de l’état de santé du malade, du cas
examiné par le médecin qui produit le texte à traduire.
Accumulant une riche expérience professionnelle, le médecin est amené à se poser des
questions sur la manière de rédiger un texte médical en vue de sa publication : « Publier, c’est sans
aucun doute un des désirs les plus chers de presque tous les médecins, même s’ils ne l’expriment pas
toujours. Publier, c’est faire part de son expérience clinique, de l’évolution de ses travaux de
recherche, qu’ils soient cliniques ou expérimentaux ou de laboratoire. C’est entrer en communication
avec l’ensemble du monde médical et parfois même au-delà, vers tous ceux qui pourraient s’intéresser
aux avancées les plus récentes dans les domaines de la médecine ». (Guide Pfizer 2010, Préface : 4).
Le traducteur spécialisé peut aider le médecin à améliorer son style et son expression dans la
langue maternelle ou « langue de départ ». Avant de traduire, il doit vérifier soigneusement le texte
pour voir si le (les) donneur(s) d’ouvrage a (ont) rigoureusement respecté les instructions
rédactionnelles exigées par la revue de spécialité susceptible de publier le texte traduit. Le professeur
Jean-François Korobelnik du Groupe Hospitalier Pellegrin de Bordeaux remarquait à juste titre :
« Les publications en ophtalmologie se caractérisent souvent par une forte présence de l’imagerie.
(…) l’ophtalmologie déborde assez peu sur d’autres spécialités. Ainsi, bien que nous soyons
fréquemment confrontés aux manifestations oculaires de maladies systémiques comme le lupus ou le
diabète, il est rare que des articles signés par des ophtalmologues paraissent dans des revues de
médecine interne, de diabétologie, d’infectiologie, etc. Il en découle que le nombre de revues
susceptibles de publier le travail d’un ophtalmologue est relativement restreint ». (Guide Pfizer 2010 :
12).
L’article scientifique rend compte d’un travail de recherche ; ses auteurs doivent
communiquer clairement leurs résultats pour susciter l’intérêt du lecteur. « Utiliser un schéma
d’organisation standard facilite la rédaction des différentes sections. Actuellement, le format IMRAD
(acronyme de Introduction, Method, Results and Discussion, en français Introduction, Matériel et
méthodes, Résultats, Discussion) est préconisé par la quasi-totalité des revues scientifiques » (Guide
Pfizer 2010 :24). On ajoutera à ce schéma le chapitre final, consacré aux Conclusions. Le style
rédactionnel privilégie la lisibilité et la compréhension, qui seront facilitées par l’emploi de mots
simples, de phrases courtes et d’un plan clair. L’usage des paragraphes permet de mieux visualiser les
différentes idées développées.
Le résumé doit refléter avec précision le contenu de l’article ; il sera structuré en cinq
sections : Introduction, Objectifs, Méthodes, Résultats et Conclusions. Il a donc la même structure que
l’article proprement dit et en constitue une sorte de synopsis. « Le résumé structuré exige de la
concision. Le style télégraphique sera toutefois évité et la structure des phrases devra rester complète.
La formulation ne doit pas être excessivement elliptique et le ou les résultat(s) clés de l’étude doivent
être présentés brièvement » (Guide Pfizer 2010 : 28)5.
Les mots-clés sont nécessaires au classement de l’article dans les bases de données. Il s’agit
soit de mots, soit de phrases courtes. Leur choix n’est pas laissé à la seule discrétion des auteurs de
l’article, car ils doivent appartenir au vocabulaire MeSH (Medical Subject Headings) qui permet de
décrire les articles indexés dans Medline (http://www.nlm.nih.gov/mesh/MBrowser.html).
‐ fr. hyperfluorescence > roum. hiperfluorescenţă ; fr. hyper-réflectivité > roum. hiper-
reflectivitate, etc.
Dans un autre article (Arjoca Ieremia 2004 : 121-124), nous avons analysé les différentes
possibilités de traduire, dans les textes ophtalmologiques, les prépositions roumaines la, cu, în,
possibilités définies clairement par les caractéristiques sémantico-syntaxiques des contextes
langagiers médicaux. Les correspondants français de ces prépositions s’écartent, parfois, des
équivalences générales, telles qu’elles sont établies par les dictionnaires bilingues. Par ex.
angiofluorografia la ochiul drept (FNM) – l’angiofluorographie de l’œil droit ; Fibrele retiniene cu
mielină sunt egal distribuite la ambele sexe(FNM) – Les fibres nerveuses à myéline sont distribuées
de manière égale dans les deux sexes. La règle générale conformément à laquelle à la préposition
roumaine la correspond en français à n’est plus valable dans ces cas. Dans la langue générale, les
équivalences possibles de la préposition cu sont à ou avec, de la préposition în sont en et dans. Cela
n’est plus valable dans les contextes suivants : Tensiunea arterei humerale avea valori normale sub
tratament cu beta-blocante şi inhibitori ai enzimei de conversie (FNM) – La tension de l’artère
humérale avait des valeurs normales sous traitement par bétabloquants et inhibiteurs de l’enzyme de
conversion. D’autres exemples encore : Angiofluorografia arată vase retiniene tortuoase şi intense
tulburări de permeabilitate în timpii târzii (H) – L’angiofluorographie révèle des vaisseaux rétiniens
tortueux et d’intenses troubles de perméabilité sur les temps tarifs ; Angiografia în verde de
indocyamin (H) – L’angiographie au vert d’indocyamin.
Bien sûr, les exemples que nous avons présentés sont beaucoup plus nombreux ; nous avons
essayé de trouver des explications linguistiques plausibles à l’emploi particulier de ces prépositions,
emploi qui nous avait été suggéré par les lecteurs anonymes français des articles soumis au Comité
scientifique de lecture du Journal français d’ophtalmologie (JFO).
Les matrices phraséologiques sont, dans la conception de Daniel Gouadec (1999 : 226)
«… des structures figées à l’intérieur desquelles permutent une ou plusieurs variables. La structure
figée, qui se répète donc telle quelle, constitue l’élément matriciel. Elle crée une base réexploitable,
une sorte de préfabriqué ou de modèle. Les variables à l’intérieur des matrices sont des unités
lexicales (dans le discours général) ou des entités terminologiques (dans les discours spécialisés)
représentant, à chaque fois, l’élément spécifique traité dans le discours ».
Cette conception s’est avérée utile dans l’analyse de certaines structures matricielles formées
en roumain par des verbes au passif réfléchi, c’est-à-dire des verbes à la forme pronominale de sens
passif, à la troisième personne du singulier ou du pluriel ; le verbe est précédé par le pronom réfléchi
se (s’) et il est suivi par le sujet. Exemples : Se descrie cazul unui bărbat de 31 ani (H) – Deşi fibrele
nervoase cu mielină sunt considerate benigne, s-au semnalat în ultima vreme cazuri cu anumite
anomalii vasculare retiniene (FNM).
Deux structures matricielles sont possibles en français, dans ce cas : soit la matrice
phraséologique formée par nous (pronom personnel, Ière personne du pluriel) + verbe actif +
complément : Nous rapportons le cas d’un homme âgé de 31 ans ; soit le pronom indéfini on ( qui
n’existe pas en roumain) + verbe actif + complément : Quoique les fibres nerveuses à myéline soient
considérées comme bénignes, on a signalé ces derniers temps des cas d’association à certaines
anomalies vasculaires rétiniennes6.
Enfin, nous voudrions signaler d’autres exemples significatifs de matrices phraséologiques,
parmi lesquelles l’emploi en tête de phrase de certains adjectifs adverbialisés, tels que
angiofluorografic, (bio)microscopic, histopatologic, macroscopic, oftalmoscopic, ultrasonografic,
etc. Ceux-ci sont séparés par une pause relative du reste de la phrase ; examinons l’exemple suivant :
Enuclearea globului ftizic a permis izolarea ţesutului coroidian osificat. Macroscopic, acesta
a avut formă de cupă, cu diametrul de 1,7 cm, culoare alb-galbenă, suprafaţă neuniformă, în mijlocul
căreia se remarcă orificiul osos al nervului optic (PhPV). - L’énucléation du globe oculaire
phtisique permet d’isoler le tissu choroïdien ossifié. En macroscopie, celui-ci présente une forme de
coupe, ayant le diamètre de 1,7 cm, d’un blanc-jaunâtre, de surface non-uniforme avec au milieu
l’orifice osseux du nerf optique.
L’adjectif adverbialisé macroscopic, à fonction de « complément de relation » (voir
Gramatica limbii române, II, Enunţul, 2005 : 521-525) est rendu en français par un syntagme
prépositionnel, formé de : en + nom (sans article). D. Vigier appelle ce type de constructions
« adverbial praxéologique » détaché en position initiale (2005 : 5). Selon nous, Ie syntagme
prépositionnel] est le résultat, en structure de surface, d’une transformation d’ellipse appliquée à un
énoncé complet (existant en structure profonde) de la forme « Quand on a effectué l’examen/l’analyse
macroscopique » ; au niveau discursif, on constate une progression à thème constant. L’adverbe
macroscopic, ainsi que le syntagme français correspondant en macroscopie ont une importante
fonction rhématique.
Dans l’exemple suivant : Pacienta, 50 de ani, rasă caucaziană, cu cecitate monoculară
dreapta, asociată cu hiperpigmentare perioculară congenitală (...) a fost examinată oftalmologic,
dermatologic şi imagistic pe o perioadă de 7 ani (PhPV) – La patiente, âgée de 5O ans, de race
caucasienne, a une cécité mono-oculaire droite associée à une hyperpigmentation périoculaire
congénitale. Pendant une période de 7 ans, la patiente a été suivie régulièrement en ophtalmologie,
en dermatologie et par différentes techniques d’imagerie médicale, on peut observer que nous avons
eu recours à une solution traductionnelle complexe ; nous avons introduit l’adverbe régulièrement
auprès du verbe suivre employé à la forme passive. C’est qu’il fallait avoir un premier énoncé
complet. Les deux premiers adjectifs adverbialisés oftalmologic et dermatologic sont rendus par deux
syntagmes prépositionnels, véritables structures phraséologiques matricielles, qui expriment les
différents types d’investigation médicale (les différents points de vue adoptés dans l’investigation). Le
troisième adjectif adverbialisé imagistic n’a même pas de correspondant adjectival en français; il est
4. Conclusion
NOTES
1. Nous traduisons pour une équipe formée d’habitude par 3 ou 4 médecins ophtalmologues de
la Clinique d’ophtalmologie de Timişoara. Ils sont tous membres de la Société française
d’ophtalmologie et participent régulièrement aux congrès annuels d’ophtalmplogie, organisés à Paris.
2. Il s’agit du master intitulé Traducere specializată, proposé au cadre de la section Langues
modernes appliquées (LMA) de la Faculté des Lettres, d’Histoire et de Théologie, de l’Université de
l’Ouest de Timişoara.
3. Dans ce qui suit, nous allons nous occuper seulement de la première et de la troisième compétence ;
nous allons aborder la compétence linguistique dans un autre chapitre.
4. Les exemples du présent article sont recueillis dans divers articles que nous avons traduits, le long
des années, du roumain vers le français, à savoir : Les fibres nerveuses à myéline associées à une
occlusion de l’artère ciliorétinienne (FNM) ; Anthrax cutané palpébral (A) ; L’hamartome combiné
de l’épithélium pigmentaire et de la rétine (H ) ; Angiosarcome de Kaposi conjonctivo-palpébral (K) ;
Ossification de la choroïde : à propos de trois cas (OCH) ; La phacomatose pigmento-vasculaire
associée à la persistance et à l’hyperplasie du corps vitreux primitif et à l’ossification scléro-
choroïdienne (PhPV).
5. Tous les articles que nous avons traduits respectent le format standard, demandé par la revue
Journal français d’ophtalmologie. Ils sont accompagnés d’un résumé en français et de trois à cinq
mots-clés, d’un abstract en anglais et des key-words. À la fin se trouvent la Légende des figures et la
Bibliographie.
6. Pour plus de détails voir Eugenia Arjoca Ieremia (2004 : 124-127).
7. Il s’agit d’un article à paraître, intitulé Le rôle de la dérivation impropre dans la traduction
BIBLIOGRAPHIE
Izabella BADIU
Université Babeş-Bolyai
Cluj-Napoca
2003-2004 20 12 7 7 58,3% 2 0 1 0 3
2004-2005 43 12 5 10 83,3% 0 2 0 3 5
2005-2006 38 12 10 9 75% 0 0 0 5 5
2007-2008 36 12 8 6 50% 0 0 0 2 2
2008-2009 43 12 8 8 66,6% 0 0 0 1 1
En bref, les chiffres illustrent d’une part l’intérêt croissant des candidats pour ce type de
formation et, d’autre part, le taux de réussite en baisse constante montre la manière dans laquelle les
exigences à la sortie du programme ont augmenté. La pression du marché européen demande à la fin
du programme des diplômés qui soient capables de travailler au plus haut niveau dans les plus brefs
délais. Aussi, la barre de passage à l’examen final se place-t-elle toujours plus haut. Du coup, les
chances de décrocher un travail dans les institutions de l’UE augmentent en proportion directe. Ce qui
peut paraître médiocre en termes quantitatifs est en fait un succès d’école du point de vue qualitatif.
Le résultat encore plus concret de cette formation avancée est un tout nouveau profil des jeunes
interprètes des années 2000 en contrepoids aux interprètes souvent formés sur le tas qui tenaient le
marché dans la période de la préadhésion à l’UE. Leur portrait robot ? Ces jeunes diplômés d’un
Master ont bénéficié d’une formation complète en interprétation consécutive et simultanée qui est en
ligne avec les requis à tout test d’admission pour travailler sur le marché international. Les meilleurs
d’entre eux ont pu effectuer des stages dans des grandes écoles européennes et des voyages d’études
dans les institutions à Bruxelles. Et les années 2000 sont très marquées par des recrutements massifs
auprès de l’UE à travers les tests d’accréditation interinstitutionnelle pour les indépendants ou
freelance, auxiliaires interprètes de conférences dans le jargon européen, ainsi que le concours EPSO-
AD5 pour fonctionnaires organisé à l’automne 2006 en vue de l’adhésion de la Roumanie à l’UE à
partir du 1 janvier 2007.
Plus particulièrement, le Master de l’Université Babes-Bolyai de Cluj a su se faire connaître
en Europe par la qualité de ses formateurs ainsi que par un nombre de diplômés brillants de sorte que
le programme a été accepté en 2007 comme membre de plein pied dans le consortium EMCI –
European Masters in Conference Interpreting (http://www.emcinterpreting.org/) réunissant les 19
plus importantes écoles en interprétation à travers l’Europe et qui obéit au principe de la
représentation d’une seule école par pays. L’observance stricte des standards décrits plus haut y a joué
grandement. Tout comme la relation stratégique avec les DG interprétation de la Commission
respectivement du Parlement Européen. Un autre forum international de prestige, la Conférence
Internationale Permanente d’Instituts Universitaires de Traducteurs et Interprètes – CIUTI, a accepté
MEIC en tant qu’observateur et le récent annuaire des écoles en interprétation de conférences de
l’AIIC vient d’enregistrer le Master de Cluj.
Si telles sont les réussites depuis la mise en place du master en 2002, il faudra écrire un tout
nouveau chapitre sur les effets du processus de Bologne sur notre programme. À peine la
reconnaissance européenne au plus haut niveau fut-elle obtenue que ce nouveau défi a demandé à être
relevé. En 2008 a démarré le nouveau cursus sur deux années et ce sera en juin prochain que l’on
pourra apprécier les résultats de nos premiers diplômés selon ce système. Mais pour une évaluation un
tant soit peu pertinente du programme plusieurs années et plusieurs générations devront se succéder.
Mais au-delà des contraintes institutionnelles, auxquelles par ailleurs toutes les universités
européennes sont confrontées, le processus de Bologne apporte aussi beaucoup de flexibilité. Et si un
mot d’ordre il y a dans la profession, c’est sûrement la flexibilité. Formellement, le schéma de
Bologne permet justement une organisation modulaire de certaines matières, met un accent fort sur
l’assurance de la qualité (déjà si demandée par les partenaires européens) et encourage vivement les
relations fortes entre formation et besoins du marché. Il ne nous reste plus qu’à trouver des solutions
dynamiques pour mettre en œuvre ces principes.
Bibliographie
Gile, Daniel (2009): Basic concepts and Models for Interpreter and Translator Training, Amsterdam, John
Benajmins.
Seleskovitch, Danica/ Lederer, Marianne (2002): Pédagogie raisonnée de l’interprétation, Paris, Didier
Erudition/Klincksieck.
Iulia BOBĂILĂ
Universitatea Babeş Bolyai
Cluj-Napoca
Note
1. “Compared to (written) translation the concept on interpreting clearly foregrounds the interpersonal
dimensions of the translational process. This is reflected in most definitions, which usually describe
interpreting as enabling communication between persons or groups who do not speak the same
language. Rather than an abstract intermediate position between languages (and cultures), mediation
in interpreting thus relates to also to the position of the interpreter between the communicating parties.
This intermediate position is at the heart of the Latin expression underlying the term for interpreter in
English and in many other (Romance) languages. The origins of the word ‘inter-pres’, though not
conclusively established, have been associated with ‘inter partes’, designating the human mediator
positioned between two sides or parties”. (Pöchacher, 2008:12)
2. “[...] we might think of the interpreter’s distance or proximity to either party, or ask whose side the
interpreter is on – which would land us right in the middle of the controversy surrounding the
interpreter’s role.” (Pöchacher, 2008: 12-13).
3 Dora Sales Salvador, «Panorama de la mediación intercultural... y la traducción/interpretación en los
servicios públicos en España», http://www.aulaintercultural.org/print.php3?id_article=1115, consultat
în 15.01.2010
4 Pentru detalii a se vedea ,Holly Mikkelson, The Professionalization Of Community Interpreting,
http://www.acebo.com/papers/profslzn.htm, consultat în 15.01.2010
Bibliografie:
Pöchacher, Franz (2008): «Interpreting as Mediation». Carmen Valero Garcés, Anne Martín (ed.),
Crossing Borders in Community Intepreting. Definitions and Dilemmas, John Benjamin’s Publishing
Company, Amsterdam/Philadelphia.
Sassier, Monique (2001), Construire la mediation familiale. Paris, Dunod.
Giménez Romero, Carlos (1997) «La naturaleza de la mediación intercultural». Revista de
Migraciones, 2, Madrid, p. 125-159.
Sanda CHERATA
Université Babeş-Bolyai
Cluj-Napoca
1. INTRODUCERE
Calitatea unei traduceri specializate este dată, în mare măsură, de calitatea terminologiei. Prin
aceasta se asigură utilizarea unei terminologii corecte, unitare şi consecvente, fapt crucial atunci când
se traduce un text de dimensiuni mari şi/sau un corpus de documente cu conţinut înrudit. Problema
devine şi mai acută când traducerea se efectuează în echipă. În Ghidul de bună practică în Asigurarea
Calităţii al LISA (Localization Industry Standards Association) (LISA:12) se arată că, în procesul de
localizare, resursele terminologice de calitate sunt vitale atât pentru textul sursă cât şi pentru
traducerea în limba ţintă.
Calitatea terminologiei se asigură printr-o bună gestiune terminologică, ceea ce înseamnă
cunoaşterea şi aplicarea unor principii pentru tratarea termenilor:
- documentarea – realizarea unui inventar se surse din domeniul de cunoştinţe căruia îi aparţine
textul sursă (se recurge la orice fel de resurse documentare pertinente (Gambín 2004), Yuste
(2002:33);
- identificarea corectă a termenilor în textul sursă;
- tratarea terminologică:
stabilirea atributelor termenilor din limba sursă (definiţii în cadrul sistemului
conceptual, contexte de utilizare, exemple, alte atribute);
stabilirea echivalenţilor în una sau mai multe limbi;
stabilirea atributelor termenilor echivalenţi;
stocarea informaţiilor terminologice într-un format adecvat;
- regăsirea informaţiilor terminologice.
În felul acesta se asigură calitatea (cercetarea terminologică se desfăşoară utilizând principii,
metode şi instrumente adecvate şi eficiente), consistenţa informaţiilor (datele terminologice, odată
înregistrate, sunt disponibile pentru a fi consultate şi utilizate de către toţi cei interesaţi, ceea
îmbunătăţeşte calitatea traducerilor), eficienţa (informaţiile înregistrate sunt reutilizate, munca
terminologică, o dată efectuată, nu mai trebuie refăcută). Se realizează, astfel, o muncă de un înalt
nivel profesional, într-un timp mai scurt şi cu costuri mai reduse.
Resursele terminologice utilizate în procesul de traducere sunt constituite din glosare şi/sau
baze de date terminologice generale sau create pentru proiectul de traducere curent, inventare de
dicţionare specializate, enciclopedii, tezaure etc. Ele pot fi dintre cele mai variate (LISA:12), de la
glosare simple constituite în tabele ad-hoc, create cu instrumente informatice simple (Microsofr
Excel, de exemplu), până la baze de date terminologice care înregistrează informaţii şi relaţii
complexe. În funcţie de cerinţele proiectului curent şi de proiectele viitoare, de organizarea activităţii
de traducere, de experienţa şi rigoarea depuse în muncă, se stabileşte modul de constituire a resurselor
terminologice şi se aleg aplicaţiile informatice utilizate.
În cadrul unui proiect de traducere, asigurarea resurselor terminologice de bună calitate
trebuie să preceadă procesul de traducere propriu-zis. Cu alte cuvinte, traducerea începe după ce s-au
identificat termenii din textul sursă şi s-au stabilit echivalenţii în limba ţintă. Munca terminologică
Colocviul internaţional de traducere specializată şi interpretare Competenţele traducătorilor şi
interpreţilor în vederea integrării pe piaţa actuală a muncii, Timişoara, 27-28 mai 2010
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este realizată de specialişti terminografi, în cadrul firmelor mari, sau, acolo unde resursele umane sunt
mai reduse, ea rămâne în sarcina traducătorilor.
Unele mari firme de traducere, conştiente de importanţa tratării terminologice competente şi
eficiente, îşi elaborează propriul sistem de asigurare a calităţii terminologiei. De exemplu, firma
SunFlare (SunFlare – Terminology Congtrol) a instituit Terminology Control System (TCS), care
prevede respectarea în următoarele reguli:
1. Utilizarea, acolo unde este posibil, a echivalenţilor standardizaţi pentru termenii din limba
sursă; pentru aceasta:
a. Se utilizează o gamă foarte largă de surse documentare. Se întocmesc inventarele
acestor surse, astfel încât toţi contributorii la traducere (traducători, revizori,
tehnoredactori, editori) să folosească aceleaşi resurse terminologice. Se apelează la
specialiştii în domeniul de cunoştinţe pentru validarea terminologiei.
b. Se utilizează pe larg experienţa acumulată în căutarea pe Internet pentru echivalenţii
termenilor şi pentru traduceri.
c. Se dezvoltă propria bază de date terminologice, care se alimentează şi se actualizează
continuu; termenii se pot regăsi utilizând criterii variate de căutare (de exemplu, după
domeniu, după client, după produs etc.)
2. Asigurarea consistenţei terminologice în traducerea unui document.
3. Asigurarea consistenţei terminologice în traducerea unor documente cu conţinut înrudit
(serii de documente, versiuni revizuite ale documentelor sursă deja traduse etc.)
4. Consultarea clientului asupra terminologiei de firmă şi asupra termenilor care nu sunt
standardizaţi;
5. Utilizarea aplicaţiilor informatice pentru asigurarea calităţii terminologiei.
Conţinutul de informaţii terminologice trebuie, la rândul lui, să fie realizat conform unor
principii şi metode bine stabilite şi unanim acceptate. Astfel, standardul ISO 704:2009 Terminology
work -- Principles and methods stabileşte liniile directoare în construirea sistemului conceptual,
principiile care trebuie să fie respectate de definiţiile terminologice, principiile stabilirii desemnărilor
şi ale formării termenilor.
Un standard aparte este dedicat organizării datelor şi desfăşurării muncii terminologice în
vederea utilizării terminologiei în traduceri: ISO 12616:2002 Translation-oriented terminography.
Aşa cum s-a arătat, o traducere specializată de calitate trebuie să asigure precizia, coerenţa şi
consistenţa termenilor. Utilizarea inventarelor terminologice în aplicaţiile care asistă traducătorul
necesită ca acestea să fie pregătite înaintea începerii activităţii de traducere. În cazul în care volumul
documentelor de tradus este foarte mare şi/sau activitatea de traducere se desfăşoară în echipă, aceasta
este o cerinţă obligatorie pentru asigurarea consecvenţei terminologice.
Prima activitate care trebuie realizată este identificarea termenilor în documentul sursă.
Aceasta ridică, însă, o serie de probleme.
În terminologie, un termen este o unitate lexicală cu o structură morfologică şi sintactică
corespunzătoare unei unităţi conceptuale minimale dintr-un domeniu de cunoştinţe dat (Cabré 2003).
De multe ori este dificil să se facă distincţia între un termen şi o expresie frazeologică dintr-
un limbaj specializat. Pentru aceasta, trebuie analizate contextele în care este utilizat termenul. Un
criteriu poate fi recurgerea la concept – se cercetează dacă unitatea lingvistică este desemnarea unui
concept din sistemul conceptual al domeniului de cunoştinţe. Un alt criteriu poate fi unitatea
lingvistică în sine – termenii sunt, de regulă, exprimaţi prin unităţi cu structură sintactică fixă (nu apar
intercalări, inversiuni etc. în interiorul grupului care constituie termenul).
Următorul pas este tratarea termenilor în limba sursă, pentru a li se stabili exact semnificaţia.
Termenii sunt căutaţi în diverse resurse terminologice, pentru a se găsi definiţii, explicaţii şi orice
informaţii utile.
Se stabilesc apoi termenii echivalenţi în limba ţintă.
Aceste activităţi sunt desfăşurate de terminologi şi/sau traducători.
Odată constituit inventarul terminologic, termenii trebuie folosiţi consecvent pe tot parcursul
traducerii.
Dacă volumul textelor de tradus este foarte mare, tratarea termenilor din corpus necesită un
consum foarte mare de timp. Această operaţie este, însă, doar o etapă preliminară procesului de
traducere, şi, de cele mai multe ori, traducătorii nu au la dispoziţie timpul necesar efectuării manuale a
acesteia.
Buna desfăşurare a acestor activităţi este asigurată de utilizarea unor instrumente informatice
care să asigure eficienţa şi calitatea muncii depuse. Din cauza dificultăţilor inerente tratării automate,
pentru realizarea acestor sarcini, activităţile complexe sunt descompuse în faze succesive, realizate de
aplicaţii distincte.
Astfel, există aplicaţii care realizează identificarea candidaţilor de termeni – a structurilor
gramaticale care ar putea fi termeni; numai utilizatorul poate stabili care dintre structurile selectate
sunt, în realitate, termeni. Identificarea candidaţilor de termeni este numită, oarecum impropriu,
extragerea termenilor, iar aplicaţiile care o realizează se numesc extractoare de termeni.
Recunoaşterea termenilor este activitatea prin care unităţile lingvistice sunt căutate – şi
identificate – în diverse resurse terminologice şi lexicografice.
Nu este obligatoriu ca extractoarele de termeni să aibă şi o componentă pentru recunoaşterea
termenilor. În cele mai multe cazuri, validarea termenilor se face de către utilizator. Recunoaşterea
termenilor are loc, însă, în aplicaţiile care integrează terminologia în procesul de traducere, indiferent
dacă sunt aplicaţii de traducere automată sau de asistare a traducătorului uman.
Extragerea termenilor este o activitate care impune existenţa unor componente de tratare
automată a limbajului uman. Pentru identificarea structurilor – grupuri nominale, adjectivale, verbale,
adverbiale – este necesară efectuarea analizei gramaticală specifice limbii documentelor analizate.
Termenii fiind formaţi din grupuri sintactice, analizorul gramatical trebuie să cuprindă atât analiza
lexico-morfologică (pentru recunoaşterea cuvintelor care aparţin limbii tratate), cât şi analiza
sintactică, pentru identificarea grupurilor sintactice formate din cuvintele recunoscute.
Analizoarele gramaticale încorporate în extractoarele de termeni folosesc fie metode
statistice, fie analizoare sintactice de diverse grade de acurateţe, de la cele care utilizează descrierea
anumitor tipare pentru structurile termenilor, la cele care realizează analiza sintactică completă.
Cu cât componenta de tratare automată a limbajului este mai dezvoltată, cu atât precizia
identificării structurilor este mai mare. Aceasta prezintă, însă, atât avantajele, cât şi dezavantajele
tratării automate: este rapidă, prelucrează într-un timp scurt un număr mare de grupuri sintactice, dar,
fără o analiză semantică extinsă, nu se pot obţine întotdeauna rezultatele scontate.
De exemplu, în fragmentul de text următor (care va constitui contextul sintagmelor conţinute)
Ştiri soft - materiale de bază pentru articole publicate de ziare, chiar dacă acestea sunt evenimente
majore pentru organizaţie.
în secvenţa materiale de bază pentru articole publicate de ziare sunt identificate următoarele
sintagme:
material de bază
material de bază pentru articole
material de bază pentru articole publicate
material de bază pentru articole publicate de ziare
bază pentru articole
bază pentru articole publicate
bază pentru articole publicate de ziare
Cu cât gramatica limbii tratate este mai complicată, cu atât analizorul sintactic este mai dificil
de realizat. Pentru limba română, care este puternic flexională, analiza recunoaşterea grupurilor
sintactice pune probleme deosebite.
Implementarea unei funcţii de dezambiguizare duce la creşterea performanţei aplicaţiei, însă
necesită resurse lingvistice complexe. Aceasta nu creşte, însă, neapărat, eficienţa extractorului de
termeni, deoarece, în generale, aceste aplicaţii nu au la dispoziţie informaţii terminologice care să
faciliteze identificarea termenilor. Pe de altă parte, doar utilizatorul poate stabili, cu certitudine, care
dintre sintagmele selectate sunt, în realitate, termeni.
De exemplu, în fragmentul
Comunicatele sunt necesare pentru orice tip de eveniment la care sunt invitate mediile de informare
CONCLUZII
BIBLIOGRAFIE
*** D1.1 «Current Standards and Best Practices Assessment». Report Collection of Pan-European
Terminology Resources through Cooperation of Terminology Institutions
(EUROTERMBANK),
Dorina CHIŞ
Université "Tibiscus"
Timişoara
1. Objectifs et compétences
1.1. Le traducteur
Comme toute formation, celle en terminologie doit être définie tout d’abord par rapport aux
objectifs poursuivis. Le cours de terminologie se propose en premier lieu d’initier les étudiants au
domaine général de la discipline afin de rendre les apprentis traducteurs capables en même temps de
résoudre les problèmes de terminologie posés par les textes à traduire, de porter un regard critique sur
les ouvrages terminographiques et lexicographiques dont ils disposent et de savoir mener une
recherche personnelle, originale et efficiente, pour les cas où ces ouvrages ne fournissent pas de
solutions satisfaisantes.
Simplifiant les choses à l’extrême, on pourrait dire que le traducteur a tout d’abord besoin de
comprendre la terminologie du texte à traduire, dans la langue source, pour pouvoir ensuite
reformuler le message et trouver les correspondances ou les équivalences de celle-ci dans la langue
d’arrivée. Dans les deux cas (qu’il s’agisse de langue source ou de langue d’arrivée), la solution la
plus simple serait de faire appel à d’ouvrages terminographiques unilingues, respectivement bilingues.
Seulement, une telle approche peut s’avérer insatisfaisante.
Tout d’abord dans la langue source, une documentation sommaire – basée uniquement ou
surtout sur les dictionnaires – peut signaler (ou au contraire, ne pas signaler du tout) l’usage parallèle
de termes différents voire même contradictoires, sans offrir pour autant d’informations précises et
détaillées sur leur emploi. Sans disposer de renseignements précis quant à leur usage, il est difficile à
faire le choix entre (Bédard, 1987: 15) :
o pompe à chaleur/pompe de chaleur/pompe thermique/thermopompe,
o électrovanne/électrorobinet/robinet magnétique /robinet électromagnétique
o radiateur/échangeur air-eau
o abattage/abattement, gonflage/gonflement, lavage/lavement…
On peut même se retrouver dans le contexte d’un domaine où l’évolution rapide des concepts
en devance la description et la définition et, dans ce cas, le dictionnaire n’a que très peu
d’informations (ou même rien du tout) à offrir.
Quant à trouver les (meilleures) équivalences des termes scientifiques et techniques d’une
langue à l’autre, cela constitue un problème ardu de la terminologie bilingue et multilingue, ainsi que
de la traduction spécialisée. Consulter un dictionnaire bilingue constitue, certe, la méthode la plus
rapide, la plus économique. Les étudiants seront amenés à comprendre qu’il s’agit, pourtant, d’une
méthode à employer avec beaucoup de prudence, car le traducteur est influencé par les
correspondances proposées dans l’autre langue, même si elles ne sont pas tout à fait appropriées,
même si elles appartiennent, par exemple, à des registres ou à des domaines différents que ceux du
Puisque les dictionnaires – surtout bilingues – sont d’outils de travail auxquels on ne peut se
fier totalement, les futurs traducteurs ont donc besoin de s’approprier les méthodes spécifiques de
recherche en terminologie monolingue et bilingue, ponctuelle et thématique. L’analyse conceptuelle,
déroulée parallèlement ou successivement, dans les deux langues de travail mettra en évidence les
différences dans le découpage des concepts. Confronter les notions dans deux langues différentes
c’est la seule manière fiable d’en faire ressortir la concordance ou bien les différences et permettra,
ensuite, une meilleure mise en équivalence des termes. De cette même analyse peuvent résulter des
lacunes en ce qui concerne la désignation ou la définition, lacunes dont la solution exige, de la part du
traducteur, un effort supplémentaire, de documentation et de création. Ce n’est qu’après une recherche
onomasiologique poussée, en mesure d’assurer la compréhension exacte du concept, que le traducteur
peut proposer la solution d’une lacune terminologique en créant, pour l’exprimer, un néonyme ou bien
en utilisant une périphrase explicative et, bien évidemment, en fournissant aussi la définition.
Pour être en mesure de mener ce genre de recherche et de trouver finalement les meilleures
équivalences terminologiques d’une langue à l’autre, pour être donc capable de créer des termes
nouveaux et de fournir les définitions des concepts nouveaux, les étudiants ont besoin des
connaissances et des compétences fournies par la théorie de la terminologie. Les notions théoriques
offertes par les cours portent, dans une première étape, sur l’approche onomasiologique dans la
recherche. C’est bien cette approche qui permet au traducteur d'appréhender le contenu conceptuel
(ses caractéristiques distinctives) à travers la définition, d’identifier le concept par sa désignation, et
de pouvoir évaluer l’actualité de tous ces éléments (vu que l’évolution des sciences entraîne
l’évolution des concepts et des termes). L’étude des relations qui structurent les systèmes conceptuels
à l’intérieur d’un domaine d’application offrira une image hiérarchique des concepts, et des
renseignements sur le degré de généralité de chacun. La comparaison des arbres de domaine d’une
langue à l’autre, permettra d’en vérifier les équivalences et d’en observer les lacunes. Les éléments
de théorie portent aussi sur les procédés de formation des termes, leurs caractéristiques pour chaque
domaine, les critères d’évaluation des termes et le travail de normalisation.
Enfin, le cours de terminologie dirige, petit à petit, l’apprenant de la théorie à la pratique, car
il devra mener sa propre recherche dans les textes et dans les banques de données, et en consigner les
résultats – tout d’abord dans des fiches terminologiques, ensuite dans des glossaires et des banques de
données. On lui offrira, dans ce but, des renseignements sur les principes et les méthodes du travail
terminographique, sur la constitution, le fonctionnement, l’emploi et l’alimentation de ce genre
d’ouvrages.
1.2. Le terminologue
La formation assurée aux étudiants est double: d’une part, celle de traducteur – lecteur et
consommateur de travaux terminographiques, d’autre part, celle de terminologue – auteur et
producteur de ce genre d’ouvrages. Un diplôme de licence en traduction donne, en principe, la
possibilité d’être engagé comme terminologue. Ce métier existe bien au Canada, en Suisse, en
Belgique… En Roumanie, bien qu’il ne soit pas inscrit dans la nomenclature des métiers, on le
retrouve, en tant que tel, dans le cadre de certaines institutions (comme par exemple l’Institut
Européen de Bucarest), ce qui donne à penser qu’il sera reconnu bientôt chez nous aussi.
Pour le moment la formation du traducteur et du terminologue est la même. Mais est-ce que
l’activité que ce dernier déroule ne demande pas de compétences professionnelles supplémentaires, ce
qui exigerait un enseignement plus spécifique ?
Il est vrai que le cours de terminologie, commence généralement par présenter cette discipline
dans la perspective de la traduction, pour déplacer petit à petit cette perspective jusqu’à traiter la
terminologie comme une activité en soi (dans la constitution des glossaires terminologiques, par
exemple). Mais, ce cours, parvient-il, en licence, à assurer les connaissances théoriques et pratiques
qu’une prestation professionnelle de qualité exige ?
Le travail du terminologue comprend (Gouadec, 2009) comme principales tâches de :
1. recenser les termes spécialisés et établir des nomenclatures de termes puis identifier, caractériser
et définir les concepts que ces termes désignent ;
2. recenser les objets et les concepts se rapportant à un produit, un processus, un secteur d’activité,
un domaine de travail, etc. puis identifier leurs désignations ;
3. recueillir ou mettre en forme toutes les données et informations nécessaires pour « éclairer » les
concepts et/ou les désignations, puis réunir le tout dans un répertoire/dictionnaire généralement
informatisé après avoir, le cas échéant, pris ou fait prendre des décisions dites d’aménagement
concernant les désignations.
Dans les services de terminologie qui fonctionnent auprès de grands bureaux de traduction
appartenant à des grandes entreprises ou des organisations nationales et internationales, le
terminologue déroule plusieurs types d’activités :
Il y a tout d’abord l’élaboration de terminologies mono-/bi-/multilingues, qui comprend
plusieurs étapes, dont : la constitution d‘un corpus, l’identification et l’extraction des termes, la
recherche terminologique thématique et ponctuelle, l’élaboration de systèmes conceptuels (arbres de
domaine), l’établissement de systèmes de classification terminologiques, l’élaboration de définitions,
le traitement terminographique – mise en forme de recueils terminologiques – et la validation des
données, la mise à jour et la maintenance des données. À cela s’ajoute l’évaluation de logiciels
terminologiques et la contribution active à l‘évolution de ces logiciels, quant à la définition de
formats, des méthodes et des procédures de travail. C’est un travail très nécessaire et toujours très
actuel, puisque les lacunes des dictionnaires dans les domaines scientifiques et techniques, explicables
dans une époque de progrès tellement rapide, non seulement justifient, mais imposent la mise à jour
continuelle des ressources terminographiques.
Il y a ensuite l’aménagement et la planification terminologique, activité complexe basée sur la
définition et la mise en oeuvre d‘une politique linguistique et terminologique applicable au sein d’une
institution, d’une entreprise, d’une communauté linguistique. Cette activité implique des travaux
d‘harmonisation terminologique, la création néologique, la normalisation des terminologies, leur
diffusion et la vérification de leur utilisation effective et correcte.
BIBLIOGRAPHIE
Bédard, Claude, (1987) : La traduction technique , Montréal, Linguatech.
« Décret n°96-602 du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française »,
Legifrance.gouv.fr,
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005621310&dateText
e=20100312 , consulté le 10 mars 2010.
Gouadec, Daniel (2009) : Guide des métiers de la traduction-localisation et de la communication
multilingue et multimédia – Terminologue , Profession traducteur (site),
http://www.profession-raducteur.net/etudiant/metiers/terminologue.htm, consulté le
11.04.2010.
Hagel, John., Brown, John Seely (2001) : « Your Next IT Strategy», in Harward Busines
Review, pp. 105-113 http://hbr.org/2001/10/your-next-it-strategy/ar/1 , consulté le
06.04.2010.
Scurtu, Gabriela, (2008) : « Traduire le vocabulaire juridique français en roumain » in Meta : journal
des traducteurs / Meta: Translators' Journal, vol. 53, n° 4, 2008, p. 884-898.
***Le profil du terminologue (2004) : RaDT Conseil pour la terminologie germanophone,
Chancellerie fédérale suisse, Section de terminologie,
http://www.admin.ch/ch/i/bk/termdat/d/index.htm consulté le 11.04.2010.
***Le Pavel, didacticiel de terminologie, (2008) : Bureau de la traduction du gouvernement du
Canada http://www.btb.termiumplus.gc.ca/didacticiel_tutorial/francais/lecon1/indexe_f.html,
consulté le 11.04.2010.
Corina CILIANU-LASCU
Académie d’Etudes Économiques de Bucureşti,
Faculté des Relations Economiques Internationales
1. Introduction
Les diverses fonctions qu’un traducteur doit remplir déterminent les exigences multiples
quant à sa formation en tant que pré-traducteur, documentaliste-recherchiste, terminologue, etc.
Notre étude se propose comme premier objectif de présenter les fonctions que le traducteur
remplit consécutivement et qui lui demandent des compétences différentes. Ensuite nous analysons les
compétences du traducteur spécialisé en économie comportant la maîtrise de certains éléments
indispensables à une bonne formation en linguistique qui doit s’ajouter à une bonne compréhension
du domaine de référence. En troisième lieu, nous soutenons l’importance d’une bonne formation en
terminologie pour la qualité de la traduction spécialisée : le rôle de l’arbre conceptuel et des relations
(génériques, partitives, associatives) entre concepts.
Par conséquent, notre intervention plaide pour une formation interdisciplinaire du traducteur,
profession qui implique une approche à la fois culturelle, pragmatique, syntaxique ou sémantique, ce
qui détermine des conceptions différentes justifiant les distinctions explicites entre l’adéquation
(communicative), la combinaison (syntagmatique) et la connectabilité (conceptuelle) (Lerat,
1995 :102).
2. Fonctions du traducteur
Selon les circonstances, un seul et même traducteur est amené à remplir toutes ces fonctions
qui représentent en fait les « métiers de la traduction ». Cela suppose donc la nécessité impérative de
démultiplier les compétences.
Mais il est certain qu’une spécialisation des fonctions conduit à des gains de qualité et de
productivité. Les services de traduction font souvent appel à plusieurs traducteurs en interne ou en
externe, à des traductions fractionnées qui font intervenir consécutivement ou parallèlement plusieurs
traducteurs sur le même document, ou à la traduction par automates. Et tout ceci pour rentabiliser le
travail de traduction, constituer et utiliser efficacement des ressources terminologiques et
phraséologiques nécessaires à toute l’équipe du projet, exiger des usages terminologiques et
phraséologiques particuliers, optimiser les contrôles de qualité.
3.1. “La traduction se fonde sur l’idée qu’il existe dans toutes les langues naturelles un
arrière-plan conceptuel translinguistique, structuré linguistiquement d’une manière différente suivant
chacune des langues impliquées dans l’opération traduisante. On reconnaît ainsi l’existence de zones
conceptuelles que l’on retrouve dans un très grand nombre de langues, sinon dans toutes les langues,
et qui expriment la faculté des sujets de percevoir le monde”(Cristea, 1998 : 186).
La perception du monde se fait à travers une série de zones conceptuelles propres à la plupart
des langues mais qui peuvent s’exprimer différemment au niveau de surface. Un traducteur spécialisé
doit maîtriser certains éléments indispensables à une bonne formation en linguistique : la perspective
sémasiologique et la perspective onomasiologique de l’activité de traduction, d’une part, et d’autre
part, l’approche textuelle pour la désambiguïsation de la polysémie en rapport avec les unités
terminologiques dans le cadre des langues de spécialité afin de trouver les bonnes solutions dans la
langue cible.
C’est dans cette perspective que nous avons pris en compte les relations entre l’approche
sémasiologique et l’approche onomasiologique en tant qu’approche de réception et, respectivement,
de production. L’étude de quelques cas de polysémie divergente où une unité lexicale x d’une langue
peut avoir plusieurs correspondants dans une autre langue, impose l’analyse des contextes
caractéristiques en vue du choix correct de l’hétéronyme, donc la désambiguïsation à l’aide du micro-
contexte ou du macro-contexte situationnel. Une unité lexicale peut avoir deux ou plusieurs
correspondants dans la langue cible, correspondance qui s’appelle fourche lexicale (Cristea, 2001 :
45). L’étude de la polysémie s’inscrit dans le cadre d’une « description collocationnelle dont l’objectif
est de déterminer les contextes caractéristiques pour la réalisation d’un des sens de la série
polysémique propre à une unité de traduction lexicale » (Cristea, 2001 : 45).
Le bagage cognitif, les connaissances linguistiques et extra-linguistiques du traducteur
doivent lui permettre de définir les contraintes qui déterminent le choix correct des équivalents d’un
terme polysémique en économie. Par exemple, là où l’on s’attendait à trouver des termes univoques,
monoréférentiels, on trouve des mots polysémiques ce qui implique la nécessité de prendre en
considération la richesse des emplois et des domaines d’emploi par la constitution de base de données
délimitant les domaines et leur organisation, concepts, systèmes, signifiants.
3.2. Nous ne donnerons que quelques exemples pour soutenir le rôle des connaissances dans
le domaine/sous-domaine de spécialité, du contexte situationnel et aussi du cotexte linguistique au
niveau des collocations et de la phraséologie dans la définition du contexte et du cotexte minimaux,
capables d’interpréter les mots polysémiques et/ou synonymes au niveau de la langue source afin de
trouver l’équivalent correct dans la langue cible à partir de la zone conceptuelle des fluctuations dans
le discours économique ou des deux termes polysémiques, venituri şi cheltuieli, dont les hétéronymes
varient selon les sous-domaines économiques, et, implicitement, les possibilités combinatoires en
En fait, seulement une bonne compréhension des réalités extra-linguistiques liées au domaine
de référence peut orienter l’interprétation en vue du choix correct de l’équivalent :
Dans le même texte, on emploie les termes frais et charges, à traduire en roumain par
cheltuieli :
(6a) Recunoaşterea şi înregistrarea în contabilitate a cheltuielilor de constituire şi a celor de
dezvoltare presupune identificarea şi evaluarea imobilelor. Cheltuielile de constituire sunt cheltuieli
ocazionate de infiinţarea sau dezvoltarea unei entităţi (Deaconu, Georgescu, 2010 : 8)
(6b) Traduction : L’identification et l’enregistrement en comptabilité des frais d’établissement
et de développement suppose l’évaluation et l’identification des immobilisations. Les frais
d’établissement sont des charges occasionnées par la constitution ou le développement d’une entité
(Deaconu, Georgescu, 2010 : 8)
.
Cette perspective démontre que l’unité de traduction ne peut, en aucun cas, être le mot, mais
des ensembles conceptuels articulés d’éléments équivalents. Le noyau commun des mots
polysémiques se réalise dans des emplois diversifiés mis en évidence par le cotexte linguistique ou par
le contexte situationnel, extralinguistique.
3.4. La polysémie des termes du vocabulaire des fluctuations existe en vertu d’un noyau
sémantique commun à toutes les unités lexicales de cette zone. On peut faire appel à des règles
lexicales sémantiques, « définies comme étant des règles qui apportent un changement dans la
spécification sémantique seulement » (Leech, 1974 : 228-230 in Kleiber, 1984 : 92). Nous avons bien
l’impression que les rapports entre les synonymes du champ des fluctuations doivent être analysés par
des règles syntactico-sémantiques tout comme Kleiber propose pour la polysémie : les acceptions
d’un polysème « sont mieux captées par une analyse structurale en termes de traits de contenu (ou
sèmes) identiques que par un traitement dynamique dérivationnel » (Kleiber, 1984 : 93). Le
vocabulaire autour des sens « augmenter » / « se maintenir » / « diminuer » se combine dans des
collocations, « associations privilégiées de quelques mots ou termes reliés par une structure
syntaxique et dont les affinités syntagmatiques se concrétisent par une certaine récurrence en
discours » (Verlinde, 1995 : 138), qui pourraient être introduites en tant que telles dans les
dictionnaires de spécialité. A côté de verbes très courants (augmenter, baisser, stagner, etc.), il y a
des expressions moins connues : (re)passer dans le rouge, flirter avec la barre de… et des verbes à
emplois métaphoriques, comme flamber, fléchir, majorer, ranimer, se regonfler, se resserrer et leurs
substantifs dérivés. À la différence de l’exemple précédent sur les équivalents français de venituri şi
cheltuieli, le choix des équivalents français pour le terme roumain creştere peut se faire seulement par
le cotexte, donc le problème peut être réglé au niveau linguistique, sans passer obligatoirement par les
connaissances du domaine de référence :
(7a)Accroissement de la productivité
(7b) Accroître ses biens, son patrimoine, sa production
(7c) Augmentation de capital, de volume, de nombre, de quantité, de prix, de durée
(7d) Augmenter le nombre, le nombre, les prix, les salaires
(7e) Croître en volume, en nombre, en étendue
Une étude plus approfondie de cette zone fait apparaître la richesse terminologique du
français :
Les études de fréquence orientent la traduction du côté des substantifs pour : hausse, baisse,
croissance, et des verbes : accroître, augmenter, diminuer, progresser, réduire, régresser, et aussi des
pluriels : hausses, baisses.
La phraséologie a’ elle aussi, un rôle important dans la préparation de l’acte de traduction :
(9a) s’inscrire, ouvrir clôturer, terminer en hausse / baisse
(9b) être, revoir, s’orienter, repartir, réviser à la hausse ; cap, tendance à la hausse
(9c) mouvement de hausse / baisse (Bourse)
(9d) taux / rythme de croissance
(9e) réduction des dépenses, de l’impôt, du déficit
C’est au niveau de la fréquence qu’un mot comme creştere du roumain choisira son
hétéronyme pour ce combiner avec rată ou ritm de :
L’étude des fluctuations en contexte (démarche sémasiologique) et celle des substantifs et des
verbes qui définissent ce domaine (approche onomasiologique) mettent en évidence la variété
polysémique du mot, les richesses de ses emplois et des domaines d’emploi. En fait, « à une langue de
spécialité correspond un domaine d’emploi et partant, un emploi spécifique des mots » (Candel,
1984 : 29).
Une approche conceptuelle mène à la constitution de champs notionnels trouvant leur
pertinence dans leur limitation à un certain domaine de connaissances, dans notre cas un certain sous-
domaine économique. De cette façon, une approche onomasiologique, qui prend comme élément de
départ non pas une unité terminologique actualisée, mais toute une zone conceptuelle à mettre en
relation avec la même zone de la langue cible, ouvre une perspective qui intéresse à la fois la
recherche appliquée et la pratique de la traduction spécialisée. L’emploi de l’”ensemble
articulatoire” défini par T.Cristea (1998 :190) comme “groupe d’éléments susceptibles de
représentation dans les deux systèmes linguistiques en présence” peut offrir la possibilité d’obtenir
des outils bilingues de nature et de finalité différentes :
- à un premier niveau, le champ onomasiologique offre le cadre de rédaction de
dictionnaires analogiques bilingues ;
- au deuxième niveau, le fonctionnement discursif des éléments de ces répertoires
représente le point
de départ de “bigrammaires onomasiologiques”.
3.5. Lors de chacune des étapes du projet de traduction, il est aussi obligatoire de prendre en
compte les relations entre les connaissances « encyclopédiques » et les connaissances linguistiques,
un savoir encyclopédique et une compétence linguistique :
encyclopédiques (I)
(le champ de dénomination linguistiques (II)
dans l’univers référentiel) (sémantiques)
Dans ce sous-domaine économique, pour II (A) (b) on peut penser à des exemples qui ne sont pas
fréquents :
(12) compte – comptable – compter. Par contre, les mots provenus d’une dérivation morpho-
lexicale fréquente dans cette zone : provision – approvisionner – approvisionnement d’un compte.
En fait cette catégorie est assez difficile à catégoriser, vu la polysémie de certains mots qui
par dérivation morpho-lexicale mènent à des mots qui font partie de la famille dérivationnelle du mot
de base, mais ne représente pas la même signification :
3.6. Une bonne formation en terminologie est essentielle pour la qualité de la traduction
spécialisée : le rôle de l’arbre conceptuel et des relations (génériques, partitives, associatives) entre
concepts. En vue de l’analyse et de la modélisation conceptuelle, le traducteur doit par conséquent
posséder une bonne compréhension du domaine de référence.
La structuration d’un champ conceptuel reflète une certaine vision culturelle et scientifique
de la réalité à définir pour établir correctement les équivalents dans les langues différentes et toutes
les informations pragma-linguistiques à envisager dans les étapes ultérieures de notre recherche, à
partir des différences et des ressemblances du système fiscal d’un pays à l’autre. La modélisation du
système conceptuel à l’aide des relations logiques et ontologiques (hiérarchiques, génériques,
associatives, partitives), permet d’élaborer un produit terminologique cohérent et d’accéder, par son
intermédiaire, plus facilement et plus efficacement aux structures du savoir spécifique au domaine du
document à traduire.
4. Conclusions
L’étude des fonctions du traducteur ainsi que celle des « métiers de la traduction » (v.
Gouadec, 2009 :53-63) nous a permis de circonscrire les activités du traducteur pour lesquelles il est
censé maîtriser un certains nombre de savoirs et de savoir-faire qui réunissent les connaissances extra-
linguistiques, encyclopédiques, culturelles ou spécialisées et les compétences linguistiques de nature
différente.
La formation en linguistique permet au traducteur de maîtriser les deux perspectives,
sémasiologique en tant que “grammaire de reconnaissance”, et onomasiologique, comme “grammaire
de production”.
Le travail en amont du terminologue pour la traduction rencontre des difficultés qui se placent
premièrement au niveau de la délimitation de la zone conceptuelle à cause des recoupements avec les
zones voisines, finances, fiscalité, etc. ; deuxièmement il y a le problème des corrélations sémantiques
et / ou syntaxiques qui correspondent ou non au passage d’une langue à l’autre ; troisièmement, il y a
le problème de l’inventaire des équivalents qui ne sera jamais complet et ne pourra pas recouvrir tous
les contextes possibles.
Nos remarques ont visé aussi le niveau auquel se situe l’unité minimale de traduction qui
détermine la qualité de la traduction.
Pour améliorer l’activité de traduction dans le domaine économique, il serait
nécessaire de rédiger des répertoires analogiques bilingues spécialisés. Mais ce travail
rencontre à peu près les mêmes difficultés que celle des répertoires bilingues de langue
standard, comme par exemple :
(a) la hiérarchisation des concepts et la délimitation rigoureuse des zones et des micro-zones
conceptuelles ;
(b) la délimitation de la zone conceptuelle par rapport aux zones voisines (comme le
vocabulaire de la publicité par rapport à celui du marketing et de la communication) ;
(c) la structuration interne de l’article : le mot centre (substantif) et ce que l’on en dit (les
relations de prédication, les verbes constants et les épithètes courantes) ;
(d) la mise en relation par micro-zones bilingues.
Un tel dictionnaire donnerait des arguments solides pour la valorisation discursive des
éléments lexicaux par une interprétation correcte due aux différentes contraintes d’ordre lexico-
morpho-syntaxique, sémantico-syntaxique et / ou pragmatiques. La mise en équivalence bilingue y est
beaucoup plus souple et se soumet à des contraintes “encyclopédiques” et linguistiques dont le
traducteur doit tenir compte.
Notre intervention plaide aussi pour une base de données terminologiques plus linguistiques
où la collocation a un rôle très important selon que l’approche est pragmatique, syntaxique ou
Le Colloque international de traduction spécialisée et interprétation Les compétences des traducteurs
et des interprètes en vue de l'intégration sur le marché du travail actuel, Timişoara, 27-28 mai 2010
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sémantique, ce qui détermine des conceptions différentes justifiant les distinctions explicites entre
l’adéquation (communicative), la combinaison (syntagmatique) et la connectabilité (conceptuelle)
(Lerat, 1995, p. 102).
Bibliographie sélective
*** “Le français dans le monde”, numéro spécial Recherches et applications, Retour à la traduction,
août / septembre 1987.
*** CST, Recommandations relatives à la terminologie (2003) – Berne.
*** Norme Internationale ISO 704, Travail terminologique – Principes et méthodes, Deuxième
édition (2000) ISO
*** Norme Internationale ISO 1087-1, Travaux terminologiques – Vocabulaire – Partie 1 : Théorie et
application (2000) ISO.
Abdelouahab DAKHIA
Université Mohamed KHIDER
BISKRA-ALGERIE
L’ambition de notre communication est d’offrir une piste de réflexion sur le possible
consensus culturel de tout acte de traduction grâce à une compétence traductrice inscrite dans
l’interculturalité et ayant comme soubassement une didactisation consciente du fardeau du culturel et
une axiologie responsable d’une altérité signe de fidélité. En effet, « La traduction (…) est une forme
de dialogue particulière. L’autre du traducteur peut être absent et, pour y pallier, le traducteur doit
habituellement trouver l’autre en lui-même » (NOUSS in BALLARD, 1998 : 256). Pour ce faire, seul
l’interculturel assoirait cette prise de conscience de l’Autre présent dans le texte à traduire ; lequel
interculturel dépasse les seules limites de l’expression individualisée et individualiste pour rendre
linguistiquement et culturellement cette même expression collectivisée voire humanisée mais
polysémique en pénétrant le champ de l’expérience humaine à l’échelle des communautés par le biais
de la pluralité des textes traduits.
C’est pourquoi, l’initiation à une compétence de l’interculturel est le primat de tout acte
traducteur et de toute intervention didactique soucieuse de réaliser le pont entre des cultures
notamment d’aires civilisationnelles différentes pourtant en rencontre grâce à /à cause des
contingences historiques. Il nous importe alors de préciser notre rapport au langage en fonction de
notre culture d’appartenance et de référence, nos représentations individuelles et collectives en
dépendent grandement, lesquelles représentations canalisent certes nos actes, actions et réactions mais
sans aucune influence sur le traducteur conscient.
Michel Foucault constate à ce propos que «jamais dans la culture occidentale l’être de
l’homme et l’être du langage n’ont pu coexister et s’articuler l’un sur l’autre » (FOUCAULT in
CAUNE, 1995 : 07). Action, situation et reconnaissance sont les maîtres-mots qui aideraient non pas à
définir mais à mieux identifier les contours de la notion de compétence traductrice à mettre en place
chez les futurs traducteurs. Cependant cette identification pourrait-elle être suffisamment pertinente
pour rendre compte de la signifiance de la compétence en traduction?
Daniel Coste définit cette compétence comme «un ensemble complexe de savoirs, savoir-
faire, savoir-être qui, par le contrôle et la mise en œuvre de moyens langagiers permet de s’informer,
de créer, d’apprendre, de se distraire, de faire et de faire faire, en bref d’agir et d’interagir avec
d’autres dans un environnement culturel déterminé » (COSTE in le FDLM, 1998 : 08).
Pour ce faire, tout enseignement dans le domaine de la traduction doit insister sur la relation
forte entre langue et culture pour que tout obstacle, toute résistance culturelle se dissipe. Aussi, ne
suffit-il pas, à un niveau universitaire, d’apprendre une langue à la seule fin de communiquer et de
penser que cet enseignement permet un apport culturel. «Il est, en effet, utopique tant pour
l’enseignant d’espérer enseigner toute la langue que pour l’apprenant de croire qu’il sortira de ses
cours parfaitement habilité à utiliser sa nouvelle langue dans tous les contextes» (LEBLANC in
LIGIER, SAVOIE : 1986 préface). C’est pourquoi la prise de conscience de la pluralité des cultures
(dont notamment celle contenue dans les textes à traduire) et la capacité à percevoir, à observer et à
vivre cette pluralité ne se réaliseront qu’une fois la compétence interculturelle installée synonyme
d’une compétence traductrice où le linguistique, le culturel, le psychologique, l’historique en un mot
le communicationnel sont imbriqués et corollaires.
Si « connivence » a pour sens entente secrète et tacite, la connivence culturelle signifierait ce vouloir
passer d’un univers culturel à un autre par le continuum des valeurs et des représentations. Le passage
se réalise secrètement parce que le traducteur trouve certaines réponses à des besoins et à des attentes
jusque là latents et que l’univers initial ne satisfait pas pleinement. Ainsi il embrasse, au sens propre
du terme, une autre culture, une autre manière de dire et de faire, de penser et d’agir néanmoins sans
pour autant se dépouiller de son intrinsèque.
Vu cette interpénétration, cette imbrication des univers culturels, le traducteur se déplace et pénètre
plusieurs univers en fonction de l’historicité des dires et des faires. De là, on peut penser à une
connivence négative d’autant plus qu’elle est tacite et secrète, car ce traducteur a le pouvoir (ou
uniquement le sentiment ?) d’aller à tout moment dans tout univers où il ressent une réponse à ses
préoccupations. Ainsi, tout traducteur conscient est amené à améliorer, à développer ce pouvoir
d’être, ce pouvoir d’épouser des cultures qui nous apparaissent étrangères à nous-mêmes
Epouser n’a pas le sens d’être lié à, d'être attaché à mais de comprendre et de saisir et surtout de
partager car il est nécessaire de comprendre pour traduire bien qu’on traduise pour saisir l’Autre.
Comme dans tout partage, on ne prend que ce qui nous appartient, ce qui nous revient de droit ; et
dans les cultures nous avons droit à toute valeur qui est en harmonie avec notre être, en accord et en
compatibilité avec notre nature ; c’est grâce à cette axiologie, cette science des valeurs, que toute
sédimentation synonyme de ciment culturel, se réalisera et la société Humaine verra le jour.
Néanmoins lorsqu’il est question de complicité ou de complaisance, lorsque le traducteur fait fi des
valeurs constitutives de sa culture pour un espace autre égal au sien, il se conduit en traître envers
soi-même, envers son groupe, sa société, envers le texte à traduire, envers l’Autre qui ne sera pas
saisie car seul un dialogue des cultures au sens de respect mutuel serait le garant de la communication
interculturelle par le biais des textes traduits. Dans la mesure où il les abandonne, il les condamne par
Pourtant, il s'agit là encore d'un problème d'angle de vision et d'angle de lecture car «grâce aux outils
sémiotiques, la totalité d’une culture peut être lue comme un phénomène de communication » (ECO
in PETITOT, FABRI, 2000 : 346).
A ce titre, les outils sémiotiques répondent à une certaine logique ; à celle de l'articulation qui existe
entre le signe et la pensée. Loin de l’arbitraire, tout outil, tout signe, tout fait s’inscrivant dans une
culture donnée dénote une explication et connote un sens. Ainsi, l’ensemble des signes de cette
culture représente le code au moyen duquel s’établit la communication voire la traduction.
Communiquer et/ou traduire sous-entend la co-présence de deux codes indissociables, le code
linguistique et le code culturel qui s'interpénètrent et interagissent dans l'esprit même des
interlocuteurs. C'est pourquoi connaître une langue aux seuls plans lexical et syntaxique ne suffit pas
au processus de la traduction au sens de communication culturelle ; au-delà du simple échange de
propos, la traduction exige investissement de la personne, conviction de persuader et intention de
changer le comportement d'Autrui grâce à une connivence culturelle.
C’est cette distinction entre l’ontologique et l’axiologique, perçue sous ce rapport étroit liant tout un
chacun à son contexte spatio-temporel d'existence, qui construit cet ensemble des valeurs dont
l’univers des signes représente la vision du monde de chacun. C’est aussi dans cet ordre des idées qu'il
convient de comprendre cette alliance entre l’individu et l’être qu'aborde Rousseau dans son Emile.
Pour ce faire la (ré)conciliation est primordiale et le seul médiateur possible est l'acceptation de
l'altérité dans la mesure où l'être ne peut exister que par rapport à la multitude des rencontres et à la
pluralité des découvertes de l’Autre, lesquelles découvertes et rencontres sont réalisées grâce à la
traduction d’œuvres voire des chef d’œuvres dont l’humanité est fière et que le traducteur a la
responsabilité de réussir leur passage d’une société à une autre d’une culture à une autre car il est
passeur culturel. Etre compris par tous suscite la motivation et l’intérêt de tout individu ; en effet, se
faire comprendre et être compris, reconnaître et être reconnu en tant que membre à part entière de la
communauté humaine constitue l'aspiration légitime de tout être lucide, conscient de lui-même et de
sa responsabilité. Cela exige du traducteur un rapprochement et une ouverture sur l’Autre; laquelle
ouverture ne signifie en aucun cas faire fi de ses valeurs puisqu'il est réellement question d'une
évolution vers une plus grande ouverture à la diversité et d’un élargissement du champ de la
connaissance - celle-ci n’ayant théoriquement pas d’identité et d’appartenance.
Etre refermé sur sa culture propre en faisant de ses valeurs fondatrices des frontières à l’intérieur
desquelles on a le pouvoir de se dissimuler, compose une attitude équivalant au rejet de toute
rencontre avec l’Autre, au refus de toute ouverture pressentie plutôt comme aventure. C’est le refus de
tout développement de la personne, de toute évolution de la société ; c’est la stagnation de la
civilisation, l’immobilité de la pensée, l’inactivité de l'esprit. L’aventure et l’ouverture dont les
voyages ou les récits manifestent l'expression privilégiée sont des expériences à l’altérité qui en disent
plus sur soi que sur l’Autre ; car comme l’affirme Mucchielli «l’identité cherche à préserver son
Certes tout texte à traduire, tout récit, toute histoire, toute société toute culture développe des
mécanismes de défense à la mesure de la crainte éprouvée que ses valeurs soient dissoutes,
corrompues que son identité, son être, et son essence soient dissous par une traduction inscrite dans
l'atmosphère générale d'uniformisation au nom d'une mondialisation/globalisation de la culture
dominante, celle de la décadence et du déclin. Cependant puisque l’identité n’est jamais donnée à
vivre mais toujours à construire et à reconstruire dans une certitude plus au moins grande et plus ou
moins durable, il ressort ainsi de cette nécessité à l’ouverture, l'exigence du contact des valeurs en vue
de l'enrichissement de l'identité à la fois individuelle et collective.
De là l'action réparatrice de cette altérité culturelle qui nous affranchit de nos mentalités
conservatrices grâce à la médiation et à l'équilibre de ces représentations que tout un chacun se
construit de soi par besoin et de cette légende que l’on se crée autour de soi par vanité, oublieux de la
vérité de l'espèce –naître, vivre et mourir.
Ainsi grâce à la médiation permise par l’altérité, nous partons à la découverte de la différence entre
ma et sa culture, mes et ses valeurs; valeurs qui nous inscrivent tous deux dans un imaginaire culturel
à la recherche de l'eurythmie des origines. Les productions humaines existent qui témoignent de notre
volonté catalyseuse de nos discours. Lesquels discours une fois traduit participent au développement
sociétal et à l’épanouissement humain.
A ce titre, «certaines œuvres, soit nous éveillent à des problèmes que nous évacuons souvent dans le
quotidien, soit nous proposent un questionnement plus construit, qui nous permet d'y voir un peu plus
clair, (…), soit nous donnent quelques éléments de réponses (mais nous aident en même temps à
mettre en doute ces réponses)» (ZAKHARTCHOUK, 1999 : 54).
Telle semble devoir être la fortune du questionnement culturel qui milite en faveur de la diversité de la
différence chez les individualités et au sein des collectivités identitaires et que les traducteurs doivent
révérer.
La notion d’échange est omniprésente en économie, en sociologie, en ethnologie, ainsi que dans tous
les autres domaines scientifiques (physiologie, neurologie, écologie…) ; dans tout domaine, en fait,
où se manifeste la présence de l'être humain, entre autre celui de la traduction. En effet, la traduction
est une œuvre humaine où s’entremêlent de manière consciente et responsable le fictif et le réel en vue
d’exprimer une réalité socio-historique et linguistico-culturelle singulière ; laquelle expression trouve
sa raison d’être dans cette peinture minutieuse et consciencieuse de la réalité Humaine que tout
traducteur devrait honorer dans toute interprétation au sens de compréhension du texte source dans
une perspective interculturelle où ce « no man’s land » des cultures et des libertés de compréhension
et d’expression est la seule raison.
Parce que la notion d'échange relève véritablement d’une dimension cosmique, le champ de
l’interculturalité la récupère du moment qu’elle présuppose la présence de l’être humain à travers la
manifestation de sa conscience et de son intention, selon une histoire et une géographie déterminantes
empreintes de culture et de civilisation, lesquelles empreintes constituent l’arc-en-ciel d’une culture
Humaine plurielle.
Colocviul internaţional de traducere specializată şi interpretare Competenţele traducătorilor şi
interpreţilor în vederea integrării pe piaţa actuală a muncii, Timişoara, 27-28 mai 2010
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Dans cet espace de rencontre et de connaissance, l’échange signifie acceptation. Il s’inscrit surtout
dans une dimension ontologique ; implique le mouvement et le changement notamment dans la
relation à autrui et à la connaissance de l’Autre. Il est alors question de cet entrecroisement d’activité
qui constitue le cœur de l’échange et l’objectif de tout acte traducteur.
Même si d’un point de vue métaphysique, la notion d’échange possède une valeur opératoire, même si
selon la philosophie de la nature, cette notion équivaut à ce que « Platon nomme la participation des
idées » (PLATON in BARSOTTI, 2002: 12). - c’est-à-dire communication des idées entres elles et
communication des idées avec la réalité sensible -, l’échange est ce commerce des pensées et des
valeurs qui déterminent les attitudes des individus. Socrate le formule autrement : «La connaissance,
en définitive, ne dépend pas de notre rapport avec les noms, mais de notre rapport avec les choses,
ou, mieux, avec les idées » (SOCRATE in ECO, 1994 : 24).
Le Même passe dans l’Autre et l’Autre passe dans le Même : l’interculturalité, cet entre croisement
des cultures, ne peut être sans ce mouvement et sans cette participation des uns et des autres. Aucun
univers culturel ne peut dominer l’autre et aucun autre ne doit se laisser dissoudre, telle est la
condition sine quoi none de toute traduction fidèle à elle même.
Certes, selon Hegel «le progressif échange de rôle qui conduit le dominant à devenir le dominé et le
dominé à devenir le dominant » (HEGEL in BARSOTTI, 2002: 13). Mais là, il s’agit de la dialectique
du maître et de l’esclave. Le maître s’exténue ontologiquement dans la satisfaction immédiate de ses
désirs par l’esclave, tandis que l’esclave acquiert maîtrise de soi et du monde par le travail. «Le travail
est désir réfréné, disposition retardée : le travail forme […]. La conscience travaillante en vient ainsi
à l’intuition de l’être indépendant, comme intuition de soi-même » (HEGEL in BARSOTTI, 2002 :
13). Pourtant dans l’espace culturel, il importe qu’il n’y ait ni maître, ni esclave, ni dominant, ni
dominé pour que dans la dépendance il y ait indépendance. De là, la traduction demeure un travail et
un art où s’entremêlent liberté d’expression et considération du texte à traduire.
Par conséquent, c’est de cette rencontre, de cette connaissance, de cet entrecroisement, que l’échange
devient enrichissement. « L’opinion d’autrui devient une part active de ma « vision du monde » : je ne
m’approprie pas son opinion pour la substituer d’une pièce à la mienne, mais j’augmente mon
pouvoir et les fonctionnalités de ma propre conscience, de mon propre système d’opinions»
(BARSOTTI, 2002: 22).
De plus, tout échange comporte des bruits, des parasites : le malentendu est une structure
transcendantale de tout échange humain. Le contact des cultures ne peut se passer des chocs de
civilisations, des refus d’intégration et d’assimilation mais de ces chocs il faut que naisse l’entente en
dépit des différences. Le caractère cumulatif de toute société n’existe pas en elle-même mais se
retrouve dans ses contacts avec les autres sociétés grâce au phénomène de la sédimentation des
acquis.
La formation de futurs traducteurs devient l’occasion propice à l’enculturation, en ce sens que par le
bais des langues appropriées, les principes et les valeurs d’appartenance et de référence deviennent
proprement traditionnels. Dans son sens premier l’enculturation signifie : « Le processus par lequel
l’individu acquiert la culture de son groupe, de sa classe, de son segment ou de sa société…Ce
processus est limité à l’acquisition des modèles de comportements, y compris le langage, les méta-
Pour ce faire, l’enseignant développe chez son étudiant le goût des langues, le désir de connaître
l’Autre à travers sa langue, la volonté de rencontre entre les hommes De cette façon, étudiants et
enseignants se mettent à l’écoute des différences en se référant aux principes et aux valeurs provenant
de la langue, de l’histoire et de la culture surtout de l’Autre.
Ce relativisme, qui « suppose que chaque élément du comportement culturel soit considéré en rapport
avec la culture dont il fait partie et que dans cet ensemble systématique, chaque détail ait une
signification et une valeur positive ou négative» (ABDALLAH-PRETCEILLE in A.N.P.A.S.E, 1986 :
191) entrave toute rencontre interculturelle en éliminant la référence à son propre système, et
alimente les notions de stéréotypes, de clichés et de préjugés. De fait, le relativisme s’oppose à
l’acculturation dans son sens d’enrichissement.
Martine Abdallah-Pretceille met l’accent sur ce phénomène : « L’erreur est de croire que tout
système culturel évolue en vase clos, en dehors de toute influence » (ABDALLAH-PRETCEILLE in
A.N.P.A.S.E, 1986 : 191). Dans ce cas, le relativisme suppose que l’évolution sociétale, voire
groupale, se réalise indépendamment des influences et des contacts socioculturels -ce qui va à
l’encontre des attributs majeurs de l’humanité : la communicabilité et la sociabilité.
Il est vrai que tout comportement s’explique par son rapport au contexte socio-historique et culturel
qui lui a donné naissance, même si ledit comportement aussi différent soit-il au seul point de vue des
apparences, a inévitablement d’autres explications en rapport avec d’autres contextes de rencontre.
Lorsque tout ce qui compose l’humain en termes de savoir, de savoir-faire et de savoir-être est pris en
considération dans la formation de ces futurs traducteurs, ces derniers participeront facilement à la
réalisation de la rencontre interculturelle facilitée, en outre, par un premier enseignement-
apprentissage sous-tendu par les approches interculturelles.
Dans l’univers traductologique, la pédagogie interculturelle doit être considérée comme un échange
communicationnel dont la toile de fond serait les interactions -en termes de donnés et de reçus- des
différentes cultures que l’on retrouve au sein des textes à traduire et où est peint tout un univers socio-
culturel et dont l’objectif reste la création de sens et de valeurs auxquels formateurs et traducteurs
et/ou co-auteurs adhérent.
L’alchimie de l’échange pédagogique réside dans la transformation du dire en un faire qui représente
l’accomplissement de ce dire. Les dires des partenaires de l’acte d’enseignement -apprentissage en
traduction doivent jouir de la multiplicité de sens en rapport avec les symboles et les mythes
fondateurs de la culture contenu dans les textes à traduire, mais jouir aussi de l’acceptation commune
des interlocuteurs à reconnaître ces mêmes symboles et mythes au sein de l’espace textuel. Cette
acceptation signifie la lecture, la traduction et l’interprétation d’un comportement autre en vue
légitimement de comprendre l’Autre ; par conséquent se comprendre tous dans cet univers restreint
néanmoins ouvert qu’est l’univers-textuel où le soi et le moi et où le « je » et le « ils» forment le
« nous » ; cette culture à laquelle nous appartenons tous, la culture de l’Humanité innocente et sans
aucun égoïsme ni orgueil de la race.
Il est question réellement d’entendement au sens de compréhension de l’Autre, celui-là même avec
qui je partage un espace de culture tout en étant suffisamment différent de lui. Aussi, le sens du débat
et du dialogue des cultures et des civilisations présupposé, passe-t-il de la conviction et de la
persuasion -caractéristique de toute communication culturelle- à la solidarité et à l’alliance d’idées
pour produire une idéologie commune toutefois composée de plusieurs idéologies individuelles.
L’idéologie partagée se donne alors à lire et à interpréter au sens de manière d’être et de se conduire.
A ce titre, l’individualisme doit être banni parce que nous pensons que toute identité de groupe, toute
identité de/dans la communauté doit signifier solidarité de biens et de valeurs. De là, l’identité
traductologique est à acquérir par le biais des différentes activités et tâches accomplies au cours de la
formation au sein de la classe de traduction ; laquelle traduction demeure une praxis, un
comportement, une culture, un savoir-faire, un savoir être à installer chez les futurs traducteurs. C’est
en pensant les différences et en les acceptant que l’on forge une identité à l’image de cette nationalité
composite, de plusieurs traditions et cultures.
Pierre Bourdieu affirme qu’ : « On sait que de façon générale, l’égalité formelle dans l’inégalité
réelle est favorable aux dominants » (BOURDIEU, 2001 :96). Mais aucune dominance-domination
culturelle ne doit cependant caractériser les comportements et les attitudes des futurs traducteurs lors
C’est l’une des conditions transcendantales de tout échange, de tout transfert, de toute traduction et
particulièrement dans une optique interculturelle. Œuvrer pour l’existence d’un sensus communis
suppose la connaissance de l’Autre et l’acceptation de sa différence naturelle et culturelle pour que les
individus agissent dans le sens d’une harmonie des actions et des réactions de l’être, de l’avoir et de
l’agir des peuples oublieux de Babel.
Par conséquent réfléchir son acte traducteur -contenant et contenu, théorie et pratique- nécessite la
prise en compte de soi et surtout de l’Autre de sa langue, de son histoire, et de sa culture ;
spécialement pour que toute traduction ait la même signification culturelle, le même sens pédagogique
et tende vers le même objectif didactique en suivant la même voie pragmatique, le même
cheminement idéel. Ce que Bernard Barsotti souligne raisonnablement : « On pourrait être tenté de
qualifier ce sens commun de préréflexif (…) il faudrait [alors] parler d’une propriété préréflexive de
la réflexion » (BARSOTTI, 2002: 55). Lequel préréflexif représente l’essence de tout acte traducteur
en ayant une pluralité de signification et un seul sens commun, celui de cette humanité innocente et
aspirant à la rencontre et la vie commune grâce à une traduction des cultures au sens d’adhésion en
vue d’atteindre l’entente et l’harmonie dans cette cité des hommes et on passe de l’opacité de la
suprématie culturelle à la transparence de l’interculturel réalisé grâce à cette altérité retrouvée.
L'individu voyagera ainsi, grâce à cette traduction de son propre univers vers les autres univers avec
aisance afin d’instaurer l'individualisme au service de l'universalisme. Dans la Cité des hommes,
l'union, malgré les différences, est promesse de leur bonheur.
L’ego et l’alter, grâce à la traduction synonyme de médiation, deviennent un nous. L’opposition, la
différence sont remplacées par un accord, une ressemblance où la médiation et la conciliation
conduisent l’altérité vers une « intérité » (Voir DEMORGAN 2005). qui produit l’identité commune,
l’identité humaine mise en place par une traduction fidèle aux contextes socioculturels, responsable et
où la surconscience de l’interculturel est le maître mot de tout acte traducteur.
BIBLIOGRAPHIE
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BARSOTTI Bernard, L’échange dans la philosophie contemporaine, Ellipses, Ed. Marketing, Paris,
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BOURDIEU Pierre, Contre Feux 2, Edition Raisons d’agir, Paris, 2001
CAUNE Jean, Culture et communication : convergences théoriques et lieux de médiation, Presses
Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1995
DEMORGON Jacques, Critique de l’interculturel (L’horizon de la sociologie), Éditions Economica-
Anthropos, Paris, 2005.Dictionnaire Le petit Robert 1, [article : art], Editions Les
Dictionnaires Le Robert, Paris, 1990ECO Umberto, La recherche de la langue parfaite dans
la culture européenne, Ed. du Seuil, Paris, 1994
PETITOT Jean, FABRI Paolo (sous la dir.), Au nom du sens. Autour de l’œuvre d’Umberto Eco,
Colloque de Cerisy, Ed. Bernard Grasset, Paris, 2000
Daniela DINCĂ
Maria MIHĂILĂ
Université de Craiova
1. Introduction
La traduction juridique est une traduction spécialisée, complexe, qui présente des
caractéristiques qui la distinguent d’autres formes de traduction. Elle est tout d’abord contraignante
dans le sens où le caractère normatif du texte juridique laisse une marge de manoeuvre très étroite au
traducteur. Elle est ensuite culturelle, parce qu’elle doit transposer un texte de loi d’une culture dans
une autre. On doit y ajouter également sa dimension scientifique, vu ses outils spécialisés et sa
méthode rigoureuse.
Malgré toutes ces contraintes auxquelles est soumis le traducteur, la traduction juridique reste
un processus créatif qui invite à l’interprétation et non pas à la transposition directe. En fait, le
traducteur transfère non pas des mots, mais des effets de droit, un résultat escompté, ce qui suppose
qu’il soit en mesure de comprendre les objectifs poursuivis par le rédacteur du texte de départ.
Dans ce contexte, la didactique de la traduction juridique est une vraie provocation pour les
enseignants car ils ne doivent pas seulement initier les enseignés au processus de traduction, qui
comporte ses étapes bien définies dans la littérature de spécialité, mais ils doivent également
concevoir des outils d’aide à la traduction ou bien apporter des solutions aux problèmes soulevés par
ce type de traduction spécialisée.
Il est bien évident que les cours de traduction juridique dispensés au premier cycle (Licence)
sont insuffisants pour qu’une personne puisse s’engager dans cette activité en tant que professionnel.
C’est pourquoi l’Université de Craiova a proposé un master dédié à la traduction juridique pour deux
langues étrangères : le français et l’anglais dont le but est la formation des traducteurs et des
terminologues qui travailleront dans le système juridique roumain, ayant une double compétence:
juridique et linguistique.
La forte motivation de ceux qui veulent travailler dans ce domaine nous a dirigée vers
l’exploration de ce domaine, une exploration assez épineuse, vu la seule compétence linguistique dont
dispose le professeur de français, mais assez passionnante et enrichissante. Cet article est né justement
du désir de formuler quelques considérations méthodologiques sur la formation des traducteurs
spécialisés dans le domaine juridique. Plus précisément, notre contribution se veut une interrogation
sur la didactique du français juridique car elle se propose de présenter les avantages d’une approche
contrastive dans la formation des traducteurs spécialisés.
Nous devons aussi vous avouer que c’est par l’analyse contrastive des textes juridiques que
nous avons pu nous approprier la terminologie et les particularités syntaxiques des deux langues en
contact, le français et le roumain, et que nous nous sommes rendu compte des enjeux et des difficultés
de la traduction juridique.
En d’autres mots, la responsabilité du traducteur se rapporte aux décisions qu’il doit prendre
pendant le processus de traduction, ainsi qu’à l’emploi des ressources linguistiques, conceptuelles et
notionnelles de son domaine de spécialité et, par conséquent, à la fiabilité du texte qu’il doit livrer à
son client :
« […] la traduction d’un texte spécialisé comporte […] deux dimensions essentielles : d’une
part, l’objet du texte ou son contenu et, d’autre part, la langue du texte ou sa forme. »
(Mareschal, 1988 : 258)
Le texte traduit doit ressembler à celui qui a été spontanément rédigé dans la langue de départ
pour que les lecteurs comprennent le sens juridique qui se cache parfois derrière le non-dit. C’est
pourquoi la formation des traducteurs passe par la connaissance des prémisses philosophiques,
sociologiques et historiques, mais aussi méthodologiques du droit :
« Au delà de cette complexité, il est aussi essentiel d’amener les futurs traducteurs ou
traductrices à comprendre ce qui se passe dans l’esprit du juriste qui a conçu le texte à
traduire, selon la tradition juridique dont il est issu. » (Sparer, 2002: 266)
II-eme année
Disciplines de droit : Droit institutionnel communautaire, Droit communautaire substantiel,
Droits de l’homme, Droit des contrats
Disciplines de spécialité : Compétence de communication interculturelle, Traduction
juridique (contrats et actes notariés), Traduction juridique (textes normatifs)
Plus précisément, les objectifs du cours Langage juridique visent les aspects suivants :
(i) développer les aptitudes de compréhension et d’analyse des textes à traduire ;
(ii) favoriser l'acquisition et la maîtrise du langage juridique (vocabulaire et syntaxe) ;
(iii) prendre en considération non seulement les éléments micro et macro textuelles, mais
aussi les facteurs extratextuels, tel quel le contexte, la culture et la société du destinataire
du texte traduit ;
(iv) rendre les apprenants conscients des différences et des ressemblances entre les langues
depuis et vers lesquelles ils travaillent.
Les choix stratégiques que nous nous avons faits visent, en priorité, trois aspects :
(i) la terminologie juridique sous-jacente (le vocabulaire juridique) ;
(ii) les idiosyncrasies linguistiques d’un texte juridique dans la langue de départ (le français,
dans notre cas) : les caractéristiques morphologiques, syntaxiques, stylistiques ;
(iii) les phénomènes de rédaction en langue d’arrivée.
3.1. Nous voulons mettre en discussion une pédagogie qui conduise à l’appropriation efficace
de la langue du droit dans une perspective bilingue, comparatiste, par la mise en parallèle des textes
dans deux langues, français et roumain. Le comparatisme pour le couple des langues anglais-français
est illustré dans les manuels de J.-P. Vinay et J. Darbelnet (Stylistique comparée du français et de
l’anglais, Didier, Paris, 1968, reéd. 1976) et J. Guillemin-Flescher (Syntaxe comparée du français et
de l’anglais, Orphrys, Paris, 1981, reéd. 1986).
Dans le même contexte, Pergnier (1978) précise que les trois aspects qui constituent les trois
facettes de la traduction, tout en se superposant les uns les autres, sont : le résultat (le texte traduit),
l’opération (la démarche intellectuelle de reformulation) et la comparaison (la mise en parallèle de
deux idiomes).
Au lieu de fournir aux apprenants une compétence de savoir-faire, cette approche contrastive vise
plutôt à communiquer une manière de savoir - apprendre. Par l’analyse du lexique et des structures
phrastiques dans une approche contrastive, les apprenants se rendent compte des contraintes et de la
marge de manœuvre du traducteur, plus précisément ce qui constitue une servitude juridique de ce
qu’ils peuvent utiliser librement.
Le lexique et la syntaxe sont d’ailleurs les deux composantes clés d’une traduction juridique :
« La terminologie et l’agencement des mots constituent donc deux éléments du discours d’importance
égale pour la signification du message.» (Scurtu, 2008 : 896).
F : ”L’Union coordonne les politiques des Etats membres visant à atteindre ces objectifs et exerce sur le mode
communautaire les compétences qu’ils lui attribuent.” (art. 1-1 TCE)
R : ”Uniunea coordonează politicile statelor membre care au drept scop atingerea acestor obiective şi exercită în
manieră comunitară competenţele pe care acestea i le atribuie.”
Pour exprimer la manière, il y a des locutions avec la préposition à, traduite par în ou par cu :
à l'unanimité/în unanimitate, à la majorité qualifiée/cu majoritate calificată, au suffrage…/prin vot…:
F : ”Le Conseil statue à l'unanimité lorsque l'accord porte sur une question pour laquelle l'unanimité est requise
pour l'adoption de décisions internes.” (art. 24-2 TN)
R : ”Consiliul hotărăşte în unanimitate în cazul în care acordul se referă la o chestiune pentru care este necesară
unanimitatea pentru adoptarea deciziilor interne.”
F : ” (…) le Conseil statue à la majorité qualifiée conformément à l'article 34, paragraphe 3.” (art. 24-4 TN)
R : ” (…) Consiliul hotărăşte cu majoritate calificată în conformitate cu articolul 34 alineatul (3).”
F : “Les membres du Parlement européen sont élus au suffrage universel direct, libre et secret, pour un mandat
de cinq ans.“ (art. I-20-3 TCE)
R : “Membrii Parlamentului European sunt aleşi prin vot universal direct, liber şi secret, pentru un mandat de
cinci ani.“
F : ”Dans les domaines de la coopération au développement et de l'aide humanitaire, l'Union dispose d'une
compétence pour mener des actions et une politique commune, sans que l'exercice de cette compétence ne
puisse avoir pour effet d'empêcher les États membres d'exercer la leur.” (art. I-14, 4 TCE)
R : ”În domeniile cooperării pentru dezvoltare şi al ajutorului umanitar, Uniunea dispune de competenţă pentru a
întreprinde acţiuni şi pentru a duce opolitică comună, fără ca exercitarea acestei competenţe să poată avea ca
efectîmpiedicarea statelor membre de a-şi exercita propria competenţă.”
F : ”Le Parlement Européen ne figure pas expressément parmi les institutions dont les actes peuvent être
attaques, parce que le traité CEE dans sa version originaire ne lui conferait que des pouvoirs consultatifs et de
contrôle politique, et non celui d'adopter des actes destinés à produire des effets juridiques vis-a-vis des tiers.”
(art. 24 AC/1986)
R : ”Parlamentul European nu figurează în mod expres printre instituţiile ale căror acte pot fi atacate, deoarece
Tratatul CEE în versiunea sa iniţială nu-i conferea decât atribuţii consultative şi de control politic, nu şi
competenţa de a adopta acte destinate să producă efecte juridice faţă de terţi.”
La subordonnée de cause peut être parfois réduite en français à une construction participiale
absolue, rendue en roumain par une subordonnée à verbe fini :
F : ”La Commission n'ayant pas donné suite à cette demande, le Conseil a arrêté le règlement n° 3954/87 sur la
base de l'article 31 du traité CEEA.” (AC/1990, art. 3)
R : ”Întrucât Comisia nu a dat curs acestei cereri, Consiliul a adoptat Regulamentul no 3954/87 pe baza art. 31
din Tratatul CEEA.”
F : ”Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association, y compris le droit de
fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.” (art. 11-1
CEDH)
R : ”Orice persoană are dreptul la libertatea de întrunire paşnică şi la libertatea de asociere, inclusiv dreptul de a
constitui cu alţii sindicate şi de a se afilia la sindicate pentru apărarea intereselor sale.”
Il y a des cas où le roumain remplace la structure verbale par une structure nominale :
La locution afin de se combine uniquement avec des infinitifs et le roumain ne dispose pas
d’une autre préposition que pentru :
F : “Afin d’assurer le respect des engagements… il est institué une Cour européenne des Droits de l’homme.”
(art. 19 CEDH)
R : “Pentru a asigura respectarea angajamentelor care decurg pentru înaltele părţi contractante din prezenta
convenţie, se instituie o Comisie Europeană a Drepturilor Omului. “
Cette locution prépositionnelle peut changer la préposition de avec la conjonction que, et dans
ce cas, la locution conjonctionnelle afin que (traduite par pentru ca să) introduit une subordonnée :
F : ”Toute personne privée de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un
tribunal, afin qu'il statue à bref délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est
illégale.” (art.5-4 CEDH)
R : ”Orice persoană lipsită de libertatea sa prin arestare sau deţinere are dreptul să introducă un recurs în faţa
unui tribunal, pentru ca acesta sa statueze într-un termen scurt asupra legalităţii deţinerii sale şi să dispună
eliberarea sa dacă deţinerea este ilegală.”
Si la locution en vue de accepte en français aussi bien des noms que des infinitifs, en roumain
în vederea n’accepte qu’une construction nominale :
F: “Chacun est tenu d’apporter son concours à la justice en vue de la manifestation de la vérité.” (art. 10 C.civ.)
R : “Fiecare est obligat să-şi aducă aportul la dreptate în vederea manifestării adevărului.“
Le circonstant de but apparaît sous la forme d’une construction prépositionnelle palacée en fin
de phrase : à cet effet (fr.) / în acest scop (roum.):
F : “Lorsqu'il est nécessaire de conclure un accord avec un ou plusieurs États ou organisations internationales en
application du présent titre, le Conseil peut autoriser la présidence, assistée, le cas échéant, par la Commission, à
engager des négociations à cet effet. “ (art. 24-1TN)
R : “În cazul în care, în aplicarea prezentului titlu, este necesar să se încheie un acord cu unul sau mai multe
state membre sau organizaţii internaţionale, Consiliul poate autoriza preşedinţia, sprijinită de Comisie dacă este
cazul, să angajeze negocieri în acest scop. “
F : ”À l'appui de cette exception, le Conseil a fait valoir, (…), des arguments analogues à ceux qu'il avait
développés à l'appui de son exception d’irrecevabilité dans l’affaire 302/87.” (art. 5 AC/1990)
R : ”În susţinerea acestei excepţii, Consiliul a invocat, (…), argumente analoge cu cele pe care le dezvoltase în
sprijinul excepţiei de inadmisibilitate în cauza 302/87.”
si le cas y échet, le cas échéant, s’il y a lieu (fr.) / dacă este cazul (roum.)
F : ” (…) le Conseil peut autoriser la présidence, assistée, le cas échéant, par la Commission, à engager des
négociations à cet effet.” (Traité de Nice, art. 24-1)
R : ” (…) Consiliul poate autoriza preşedinţia, sprijinită de Comisie dacă este cazul, să angajeze negocieri în
acest scop.”
Il y a bien d’autres constructions pour rendre la conformité dans les deux langues. Les plus
fréquentes sont les prépositions et les locutions suivantes :
d'après (fr.) / potrivit (roum.)
Fr : “Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui, au moment où elle a été commise, ne
constituait pas une infraction d'après le droit national ou international. “ (art. 7-1 CEDH)
R : “Nimeni nu poate fi condamnat pentru o acţiune sau o omisiune care, în momentul în care a fost săvârşită, nu
constituia o infracţiune, potrivit dreptului national şi international. “
F : ” (…) des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire
aux fins de l'application de la Constitution.” (art. I-47-4 TCE)
R : ” (…) chestiuni pentru care aceşti cetăţeni consideră că este necesar un act juridic al Uniunii pentru punerea
în aplicare a Constituţiei.”
F : ”Les Hautes Parties contractantes renoncent réciproquement, sauf compromis spécial, à se prévaloir des
traités, conventions ou déclarations existant entre elle.” (art. 55 CEDH)
R : ”Înaltele părţi contractante renunţă reciproc, în afara unei înţelegeri speciale, să se prevaleze de tratatele,
convenţiile sau de declaraţiile care există între ele.”
4. En guise de conclusion
L’interprétation du sens des textes à teneur juridique ou des textes de loi est souvent difficile
en raison des caractéristiques linguistiques. Nombre de traducteurs collent au texte de départ un texte
d’arrivée dont l’expression est plutôt limitée car les ressources de la langue d’arrivée ne sont pas
pleinement utilisées ou, par souci de fidélité, les traductions restent fidèles aux textes de départ. La
BIBLIOGRAPHIE
Georgiana LUNGU-BADEA
Université de l’Ouest de Timişoara
Introduction
Nous nous proposons dans cet article de passer en revue les compétences et les tâches du
traducteur. Nous prenons en considération plusieurs catégories de facteurs : 1) décisionnels et
définitionnels (les experts des programme d’enseignement LEA et EMT qui conçoivent les
compétences du traducteur) ; 2) opérationnels (les formateurs des écoles de traduction et les
enseignants universitaires qui mettent en œuvre les programmes de formation) ; 3) d’utilisation (les
traducteurs débutants censés accomplir des tâches correspondant aux compétences et aux
sollicitations) ; 4) de facteurs socio-économiques (employeurs, commanditaires). Notre objectif
principal, en tant que formateur de traducteurs et enseignant de la traductologie, est de porter un
regard d’ensemble sur les études consacrées plus ou moins directement à la compétence
traductionnelle (et subsidiairement à la compétence traductologique) afin d’identifier les forces et les
faiblesses dans/de la formation actuelle et d’évaluer leur contribution à l’atteinte du niveau de
performance minimale des traducteurs débutants.
Dans quel but établit-on cette opposition binaire : compétence traductionnelle- tâche du
traducteur ? Il s’agit essentiellement de mieux comprendre l’activité traduisante afin de mieux la
diriger (dans un contexte pédagogique, surtout) et mieux la gérer (dans un contexte de traduction
authentique). Pourquoi présentons-nous la tâche du traducteur (n’effleurant qu’implicitement la tâche
du traducteur de Benjamin) comme subordonnée aux compétences traductionnelles ? Au savoir —
comment — traduire un TS en LC (formé des compétence(s) de traduction acquise(s) pendant la
formation) correspond la tâche du traducteur consistant dans la traduction proprement-dite, ici soit le
processus qui aboutit à un produit, un résultat qui doit correspondre aux attentes/exigences
mentionnées dans le cahier des charges de traduction.
Pour poser le problème en termes simples, on devrait pouvoir établir d’abord : 1/qu’est-ce que
la compétence ? et 2/qu’est-ce que la tâche (habilité, selon certains (1)) ? Enfin, nous insisterons aussi
sur le décalage existant entre les institutions qui forment les traducteurs (et les compétences qu’elles
garantissent) et les institutions qui réglementent la nomenclature des professions (et les tâches qu’elles
assignent).
« Traduit des textes écrits d'une langue dans une autre langue : étudie le texte original pour en
comprendre le sens et le traduit dans une autre langue, en s'assurant que le sens original est
La seconde qualifie l’employé traducteur : « Personne qui transpose un ouvrage d'une langue à une
autre ou d'une forme ancienne d'une langue à la forme moderne en suivant plus ou moins l'original. »
(Le Grand dictionnaire terminologique)
Le sens principal du mot compétence est : (dr.) « aptitude d'une autorité publique à effectuer
certains actes » (cf. TLFi) ou, selon la même source, (spéc.) « pouvoir d'une juridiction de connaître
d'un procès » ne dirige pas vers le sens que ce mot a acquis par extension « capacité que possède une
personne de porter un jugement de valeur dans un domaine dont elle a une connaissance
approfondie », donc compétence professionnelle (TLFi). Il est utile d’y mentionner également le sens
du mot en linguistique (grammaire générative) : « Système de règles intériorisé par les sujets parlants
et constituant leur savoir linguistique, grâce auquel ils sont capables de prononcer ou de comprendre
un nombre infini de phrases inédites. » (Ling. 1972, s.v. compétence, in TLFi). Souvent associé à
l’idée de capacité, d’habilité, la compétence renvoie aussi bien au savoir-faire qu’au savoir-être, à
savoir à la maestria, à l’art. Donc, sans entrer pour l’instant en détail, on pourrait dire que la
compétence désigne la capacité du traducteur et du traductologue de mettre en œuvre des
connaissances et des savoir-faire d’un champ notionnel et/ou disciplinaire déterminé.
Selon le TLFi, le sens principal du mot tâche est : « travail défini et limité, imposé par autrui
ou par soi-même, à exécuter dans certaines conditions. » ; le sens secondaire n’est pas moins
intéressant et utile ici : « mission généralement valorisante qu'on se donne ou qu'on accepte par
devoir; p. ext., ce que l'on doit accomplir. Synon. fonction, rôle. ». Quel travail ou quelle
responsabilité fallait-il allouer au traducteur ? En supposant que les compétences en question soient
acquises grâce à une formation donnée, on peut leur assigner des tâches telle que : à étudier les
relations existant entre les langues en rapport de traduction, à traduire et à rédiger des « textes écrits
d’une langue dans une autre langue ; en s’assurant que le sens de l’original est respecté, que les textes
juridiques, techniques ou scientifiques sont correctement transposés et que la phraséologie comme la
terminologie, ainsi que l’esprit et le style des œuvres littéraires sont rendus aussi fidèlement que
possible. » (cf. CITP construite pour agréer les métiers, et non pas fondée sur un croisement de
critères), à les critiquer et les évaluer. La tâche est aussi bien rôle et mission (le traducteur le plus
qualifié, à l’instar de l’acteur le plus doué, reçoit le rôle, la tâche de traduire) que devoir, et dans ce
dernier sens elle est liée à l’éthique du traducteur.
Si un traducteur applique convenablement telle suite d’opérations, de règles et de principes,
donc s’il possède les connaissances techniques et thématiques nécessaires (compétence), il devrait
comprendre et traduire correctement (tâche) au moins l’essentiel. La non-application partielle ou
totale de ces opérations, stratégies et règles, conduit à l’échec partiel ou total. Donc, l’incompétence
mène à l’inaccomplissement du travail de traduction (de la tâche). Néanmoins, il faut préciser que,
parfois, le traducteur arrive à transmettre un sens (accomplissement incroyable de la tâche) sans que
l’appréhension du sens se produise. Cela ne modifie point l’importance certaine de la compétence
(méthodologique en l’occurrence) fondée sur la capacité de documentation thématique et
2. Compétence traductionnelle
3. Tâche du traducteur
La tâche n’est possible à accomplir qu’en possédant des compétences. La tâche du traducteur
consiste à traduire, analyser, critiquer, choisir les plus adéquates solutions et à évaluer pour tirer des
conclusions sur la qualité, les possibilités d’amélioration du processus de traduction, etc. Car tout
comme « de la traduction, nul n'est libre » (Berman 1999 [1985]), « la pratique de la traduction ne
pourra jamais se soustraire au risque de l’interprétation du sens » (Delisle, 1993 : 127). À l’encontre
de principes traductologiques ciblistes (centrés sur le récepteur et la langue-cible), par exemple, le
traducteur sourcier (ou littéraliste) doit autant que possible respecter (tâche) l’ordre des mots du texte-
source ainsi que sa ponctuation (littéralisme syntaxique ; stratégie infirmée « avec succès » par la
traduction automatique). Si ce principe sourcier est susceptible de s’avérer utile dans la traduction de
certains textes (i.e. de négociations), il est complètement déconseillé de le mettre en œuvre dans
d’autres catégories de textes.
La tâche se rapporte nécessairement à l’éthique (ou à la politique, cf. Meschonnic, 2007) ou
aux éthiques de la traduction, concernant tous ceux qui sont impliqués dans la traduction, de l’auteur
(raison suffisante) et du traducteur (raison nécessaire dans le monde-cible) aux bénéficiaires
(employeurs, commanditaires et lecteurs confondus), démontrant par cela que l’identité et l’altérité, la
compétence et la tâche se déterminent mutuellement.
« Les linguistes, les traducteurs et les interprètes étudient l'origine, l'évolution et la structure
des langues, et traduisent ou interprètent d'une langue dans une autre.
Leurs tâches consistent:
a) à étudier les relations qui existent entre des langues mères anciennes et des familles de
langues modernes, à rechercher l'origine et étudier l'évolution des mots, de la grammaire et de
la syntaxe, et à présenter leurs conclusions;
b) à critiquer ou établir des systèmes de classification des langues, des grammaires, des
dictionnaires et d'ouvrages analogues;
c) à traduire des textes écrits d'une langue dans une autre, en s'assurant que le sens de
l'original est respecté, que les textes juridiques, techniques ou scientifiques sont correctement
Une précision suit immédiatement après l’exposé des tâches : « Parmi les professions qui entrent dans
ce groupe de base figurent les suivantes: Interprète, Lexicographe, Linguiste, Traducteur. Profession
apparentée, classée ailleurs: Rédacteur 2451.» (cf. CITP qui est repris littéralement et structurellement
par la classification de professions roumaine COR 2010). Sans oublier que les métiers d’une même
famille ou d’un même domaine d’activités regroupent des activités, des capacités de même nature,
nous nous posons la question suivante : Comment ce principe de base, selon lequel sont établies les
attributions des traducteurs, arrive-t-il à mieux particulariser les trois professions ? Cette présentation
donne le droit à l’employeur d’exiger de la part d’un traducteur d’accomplit une tâche spécifique à un
linguiste, telle a) ?
Pour concevoir une fiche-métier, fiche de fonction ou un profil de recrutement, les
employeurs, les institutions de formation et les potentiels salariés doivent conjuguer leurs efforts, en
prenant les tâches présentées par groupe de métiers apparentés comme base de réflexion et d’échange
et s’appuyant sur le parcours de formation du salarié, le seul qui peut clarifier le domaine de
compétences.
Des tâches qui reviennent au traducteur, nous ne retenons que la troisième (cf. point c), ci-
dessus). Les taches mentionnées aux points f), g), h) font plutôt références à des postes (fonctions,
responsabilités) qui émanent d’une organisation de travail et du profil des personnes qui les tiennent
et, bien sûr, elles peuvent être accomplies par toutes les catégories socioprofessionnelles inscrites dans
la classe 2444.
Conclusion
La globalité des horizons et des attentes des acteurs impliqués dans ce processus complexe,
experts, formateurs, traducteurs virtuels et employeurs, d’un côté, formateurs, traducteurs réels et
employeurs réalistes de l’autre ne simplifie point la situation. À l’intérieur de leurs attentes, il y a un
cadre disciplinaire spécifique de référence. On observe que certaines attentes sont transférables. Outre
la diversité des paramètres qui influent sur les caractéristiques de la traduction, il y a des éléments
divergents aux discours des experts, formateurs, traducteurs et des employeurs. À qui donc d’assigner
la « compétence de la compétence » pour distinguer entre ces compétences complexes et
spécialisées ?
Notes
1. Nous ne partageons pas ce point de vue. Nous croyons que l’habilité fait partie de la compétence.
Voir aussi la définition du concept de compétence dans le TLFi, repris et défini dans Les Guides
méthodologiques de l’OIF qui présentent une typologie des compétences: particulières, générales,
transversales, 2009 : 5-6)
2. Pour traduire de la poésie, il conviendrait que le traducteur entrât en empathie avec le poète ou au
moins qu’il fît semblant de l’être, sinon il n’y a plus de poésie en traduction.
Bibliographie
Gigi MIHĂIŢĂ
Institut Européen de Roumanie
Bucarest
Institutul European din România (IER) este – aşa cum declara cineva – „o instituţie atipică”.
Este posibil. Depinde din ce unghi de vedere priveşti lucrurile.
IER acţionează, ca o unitate în diversitate, pe mai multe planuri sau axe organizate în patru
departamente principale: Direcţia Coordonare Traduceri (DCT), Serviciul de Analiză şi Studii
Europene, Serviciul de Formare în Afaceri Europene, Serviciul de Comunicare; care au în spate un
aparat administrativ. Pentru mai multe detalii se poate accesa adresa www.ier.ro, fiind o instituţie
publică suntem o entitate transparentă. IER are deja o tradiţie de zece ani fiind înfiinţată în ianuarie
2000. Chiar dacă se află sub coordonarea Departamentului pentru Afaceri Europene, punctele de
vedere exprimate, de exemplu, prin cele circa 80 de studii, sunt independente şi solid fundamentate
ceea ce oferă credibilitate recomandărilor făcute. Serviciul de formare a organizat aproximativ 40 de
programe de interes, în perioada de preaderare, dar şi post aderare la Uniunea Europeană. Serviciul de
comunicare a organizat peste 120 de acţiuni (conferinţe, mese rotunde, dezbateri şi seminarii). DCT a
tradus şi revizuit – atât lingvistic, cât şi juridic – peste 160 000 de pagini (acquis comunitar şi CEDO)
şi dispune de o bază terminologică de peste 25 000 de intrări validate vizibile, asemeni traducerilor,
pe site-ul www.ier.ro, dar şi iate.europa.eu, către care am făcut un export masiv.
Serviciul Traduceri, care execută traducerile într-o primă formă autorevizuită de către fiecare
traducător în parte, în acelaşi timp transferând termeni – în sensul larg al cuvântului – spre
validare.
După cum se observă dintr-o simplă enumerare, activităţile DCT sunt foarte complexe şi
necesită un înalt grad de responsabilitate, toate acestea, nu se pot realiza decât prin eficienţa unui
personal foarte bine calificat.
It is for me a matter of pride to note that – in spite of being the youngest Member State – Romania has
in this case preceded all other European Union partners by publishing this extremely useful book – a
truly invaluable guide that can help us to better plan our future journey in the Union. […]
As far as the Commission is concerned, I can tell you that not only the Romanian translators, but also
the terminologists of other language departments have already expressed their interest in completing
it, if possible, in all the 23 official languages of the Union1.
Tot în sensul obţinerii de fonduri proprii, dar şi al împărtăşirii experienţei în domeniu – peste
4 000 de ore de formare a stagiarilor, DCT organizează programul Formarea de competenţe pentru
traducerea şi revizia de texte juridice. (Nu trebuie uitat că unii dintre colegii de la Bruxelles,
Luxemburg sau Frankfurt s-au format în DCT.) Acest program s-a bucurat de succes, cursanţii noştri
au venit din diferite regiuni ale ţării, nu doar din Bucureşti, şi proveneau din diverse medii (academic,
juridic sau altele, din spaţiul privat sau nu). Deoarece cursul este interactiv, asistat de calculator, dar
pentru mai multă eficienţă, nu putem accepta mai mult de 20 de cursanţi. În forma actuală durează trei
zile intensive şi oferă un certificat de participare. De la prima apariţie pe piaţă am avut peste 60 de
înscrişi, astfel încât cele două cursuri din iunie sunt oarecum cu „circuit închis”, aproape nefiind
posibil să mai acceptăm alţi cursanţi în afara celor aflaţi deja pe lista de aşteptare.
Chiar dacă unii dintre noi avem o experienţă profesorală (la nivel preuniversitar sau
universitar), cu toţii am trecut printr-un curs de acreditare ca formatori în ideea acreditării
programului nostru pentru a oferi o diplomă recunoscută, care poate contribui la afirmarea celor
interesaţi de zona traducerilor, fie pentru a practica această meserie, fie pentru a cunoaşte îndeaproape
o modalitate standard de efectuare a traducerilor – unii dintre clienţii noştri sunt profesori universitari
sau au birouri de traducere.
Programul are diverse module: noţiuni generale de drept, surse de documentare, sisteme
CAT, terminologie, traducere, revizie lingvistică, revizie juridică şi promovarea şi organizarea
activităţii de traducere. Acesta urmăreşte la nivel teoretic şi practic modul nostru de lucru în DCT.
Având în vedere cele de mai sus este posibil ca în cazul IER şi, în speţă, în cazul DCT, să
vorbim de formule „atipice”. Este adevărat, noi, DCT, nu executăm doar traduceri, deci se poate să
fim „atipici”, dar noi considerăm că membrii „clubului” DCT, prin experienţe, cunoştinţe şi
deschidere, nu puteau decât să ducă la complexitatea activităţilor. Pentru detalii vă invităm pe
www.ier.ro sau la sediul nostru de pe bulevardul Regina Elisabeta, deoarece, parafrazându-l pe Matei,
5, 9: Heureux ceux qui sèment des connaissances sau un logo celebru în lumea francofonă: DCT sème
à tout vent.
Note
1. ttp://ec.europa.eu/commission_barroso/orban/news/docs/speeches/091123_Bucarest/091123_Bucarest_en.pdf
Cristi MUJDEI
Comité économique et social européen (CESE),
Unité Roumaine de Traduction, Bruxelles
0. Preambul
1. Introducere
Atât constrângerile lingvistice, cât şi cele extralingvistice sunt impuse, în primul rând, de
textul-sursă. Acesta guvernează marja de mişcare, în limitele căreia traducătorul îşi caută soluţiile
lingvistice. Înainte de a descrie tipurile de constrângeri şi dat fiind că activitatea traducătorului este
circumscrisă în permanenţă de acestea, considerăm că este necesară prezentarea unui „portret-robot”
al traducătorului de texte comunitare.
2. Profilul traducătorului
Textele care trebuie traduse sunt texte politice, juridice şi administrative, dar şi comunicate de
presă (texte pentru site-urile web), limba-ţintă fiind, de regulă, limba maternă (limba principală).
Având adesea un grad de dificultate ridicat, aceste texte se referă la toate domeniile de activitate ale
UE (economic, financiar, ştiinţific, tehnic etc.). Site-ul Direcţiei Generale de Traduceri a Comisiei
Europene oferă o imagine relevantă a tipului de calificări cerute (http://ec.europa.eu/dgs/translation).
- aptitudini de asimilare a unor teme diverse, adesea complexe, de adaptare rapidă la situaţii ce
evoluează repede, de gestionare a informaţiilor şi de comunicare eficientă;
- capacitatea de a efectua o activitate coerentă, adesea urgentă, în mod individual sau în echipă, în
cadrul unui mediu de lucru intercultural;
b) competenţe specifice: lingvistice (stăpânirea perfectă din toate punctele de vedere, în special din
perspectiva registrelor stilistice, a limbii materne/principale şi stăpânirea aprofundată a cel puţin două
limbi oficiale ale UE, una fiind obligatoriu EN, FR sau DE), tematice (bune cunoştinţe economice,
financiare, juridice, tehnice sau ştiinţifice) şi de traducere (înţelegerea textului din limba-sursă,
redarea lui corectă în limba-ţintă, capacitatea de a face cercetări terminologice şi factuale, utilizând
instrumentele corespunzătoare).
3. Constrângeri lingvistice:
Pentru acest tip de constrângeri, am utilizat definiţia clasică din lingvistica de tip
distribuţional, de „limitări de distribuţie impuse de o unitate lingvistică asupra alteia (sau altora) în
procesul combinării acestora pentru obţinerea unităţilor de rang superior” (DGS SL).
A. Nivelul morfo-sintactic: la acest nivel se remarcă preferinţa pentru formele fără morfemele
–ez, -eaz-/ -esc, -eşt- în cazul în care cele două variante se află în variaţie liberă (se
străduie/străduieşte), ezitarea folosirii pronumelor neaccentuate, lipsa prepoziţiei pe care introduce un
complement direct exprimat printr-un nume propriu sau un nume comun asimilat acestuia (sau
tendinţa contrară, de a extinde utilizarea prepoziţiei cu această funcţie şi atunci când nu este
justificată).
Constrângerile de recţiune cedează adesea sub influenţa textului-sursă, indiferent dacă limba-
sursă este una romanică sau nu (exemplele se referă la ezitarea între construcţiile verb + complement
indirect şi cele cu verb + prepoziţie + complement direct).
C. Registrele limbii sunt mult mai bine delimitate, probleme punând traducerile unor texte
destinate popularizării, care ar trebui să fie transpuse în vivid language, chiar dacă textul original este
scris într-un stil administrativ indadecvat scopului propus.
Un alt aspect care are reflexe asupra constrângerilor cărora trebuie să le facă faţă traducătorul
îl reprezintă inversarea sau modificarea rolurilor gramaticale în versiunea din limba sursă (cf. «
simplifier l’accès des fonds structurels aux organisations de petites entreprises »).
4. Constrângeri extralingvistice
4.1 - Timpul reprezintă constrângerea lingvistică cea mai severă. Termenele variază foarte
mult, în funcţie de tipul documentului, de lungimea lui, de solicitant, de destinatar sau de natura
funcţiei acestuia (raportor al unui aviz, membru al unui grup de studiu, al unei comisii sau al unei
secţiuni): de la un sfert de oră, la câteva săptămâni.
4.2 - Lucrul în echipă: textele traduse în diferite stadii pot fi grupate în dosar într-un singur
document (aviz); la acest document participă, de regulă, cel puţin trei persoane, numărul putând creşte
în funcţie de importanţa documentului respectiv, acesta necesitând pe parcurs adăugiri, modificări,
amputări, amendări. De aceea, este nevoie ca traducerea să fie coerentă şi armonizată, iar terminologia
utilizată – uniformă.
4.3 - Constrângerile impuse de textele traduse din limbi „exotice”, prin intermediul unei
limbi-pivot.
În afară de limbile-pivot (EN, FR, DE) şi de limbile considerate – oficial sau oficios –
„semipivot” (ES, IT, PL), celelalte limbi sunt socotite exotice. În cazul CESE/CoR, se mai traduce
direct în română din PT şi NL. Pentru textele originale din celelalte limbi (BG, CZ, DA, EL, ET, FI,
HU, LT, LV, MT, SL, SK, SV), există soluţia intermediară a traducerilor-releu, adică într-una din
limbile-pivot. Pentru a da un exemplu, germana este folosită ca pivot pentru ET, LT, LV, SV.
4.4 - Relaţiile dintre versiunile în cele trei limbi-pivot (EN, FR, DE)
Unele unităţi de traducere dispun însă de traducători pentru mai multe limbi exotice, EN şi FR
având chiar traducători din toate aceste limbi. De aceea, în cazurile (nu foarte rare) de probleme de
interpretare sau de înţelegere a textului-sursă, se face apel (prin Ariane, cf. infra) la versiunile din
4.5.1. Resursele lingvistice generale se află la dispoziţia traducătorilor din toate instituţiile şi
organismele UE, iar acest lucru ar trebui să contribuie la armonizarea metodelor de lucru şi a
uniformitatea terminologiei folosite.
2) QUEST este un instrument de căutare care oferă traducătorului, într-un timp scurt, soluţii
terminologice multiple (în jur de 30 de surse publice şi interne)
3) Memoriile de traducere reprezintă „zestrea” de sintagme, termeni sau fraze acumulate de-
a lungul anilor. Aceste memorii pot oferi şi indicii despre procesul de cristalizare a terminologiei unui
domeniu comunitar.
b) Trados Translator’s Workbench (TWB) este un program care face disponibile toate
resursele lingvistice şi frazeologice cuprinse într-o memorie locală de traducere; în momentul în care
traducătorul selectează o frază din documentul original, segmente identice sau, cel mai adesea,
similare provenind din traduceri anterioare apar ca propuneri de traducere. TWB induce constrângeri
numeroase, dat fiind că o mare parte a documentelor legislative sau pregătitoare se bazează pe texte
anterioare sau pe legislaţia existentă.
- Paginile de gardă sunt modele de documente specifice celor două comitete, cu formulări
standard şi, ca atare, cu constrângeri administrative care determină uneori constrângeri sintactice.
-Ariane este un instrument informatic prin care pot fi consultate – în plan diacronic şi
sincronic – traducerile efectuate de serviciul comun al celor două comitete (CESE şi CoR). Este vorba
nu doar de traducerile destinate publicării, ci şi de note interne, documente administrative, scrisori,
documente confidenţiale. Aceste tipuri de documente determină, la rândul lor, constrângeri lingvistice
şi extralingvistice specifice. Ariane poate fi utilizat atât ca bază de date (pentru traducerile terminate),
cât şi ca instrument de comunicare cu serviciile care au solicitat o anumită traducere aflată în lucru şi
cu traducătorii respectivi, în legătură cu constrângerile lingvistice şi administrative valabile la un
moment dat.
Oeil (Observator legislativ) este o bază de date utilizată de Parlamentul European şi îşi
dovedeşte utilitatea specifică prin faptul că se pot face căutări în funcţie de procedurile instituţionale
utilizate, fiind complementar instrumentului PreLex (cf. supra).
5. În loc de concluzie
Tania PETCOVICI
Universitatea "Tibiscus" Timişoara
EN FR DE RO
Title Titre Titel Titlu
Preambles Préambule Preämbel Preambul
Citations Visas Bezugsvermerke Referiri
Recitals Considérants Erwägungsgründe Considerente
Enacting terms Dispositif Verfügender Teil Partea dispozitivă
Subject matter Objet Gegenstand Obiectul
Scope/Field of Étendue/Portée sau Geltungsbereich sau Sfera/Domeniul de
application Champ/Domaine Anwendungsbereich aplicare
d’application
Definitions Définitions Begriffsbestimmungen Definiţii
Subsidiary definitions Définitions subsidiaires Ergänzende Begriffs- Definiţii subsidiare
bestimmungen
Rights and obligations Droits et obligations Rechte und Pflichten Drepturi şi obligaţii
Basic provisions Dispositions de base Grundbestimmungen Dispoziţii de fond
General provisions Dispositions générales Allgemeine Bestimmungen Dispoziţii generale
Traducătorul trebuie să rămână fidel textului-sursă, rolul lui nefiind acela de a interpreta.
Documentul tradus trebuie să corespundă formal (privind structura, şablonul) cu textul-sursă. Aceasta
permite identificarea exactă a oricărei poziţii din original. Actele dreptului comunitar urmează cu
stricteţe această regulă. În tabelul de mai jos este prezentat un exemplu de corespondenţă formală şi
structurală în Regulamentul (CE) nr. 1371/2007 al Parlamentului European şi al Consiliului din 23
octombrie 2007 privind drepturile şi obligaţiile călătorilor din transportul feroviar. Totodată se poate
observa paralelismul grafic ce ţine nu doar de alinierea textului, dar şi modelele de formatare ale
acestuia: evidenţierea cu bold a titlurilor actelor, scrierea completă a cuvintelor prin majuscule.
Traducătorul este obligat să ţină cont şi de aceste aspecte în formatarea traducerii sale.
RO FR EN
Regulamentul (CE) nr. Règlement (CE) no Regulation (EC) No
1371/2007 al Parlamentului 1371/2007 du Parlement 1371/2007 of the European
European şi al Consiliului Européen et du Conseil Parliament and of the
Council
din 23 octombrie 2007 Du 23 octobre 2007 of 23 October 2007
Privind drepturile şi Sur les droits et obligations on rail passengers’ rights
obligaţiile călătorilor din des voyageurs ferroviaires and obligations
transportul feroviar
PARLAMENTUL LE PARLEMENT THE EUROPEAN
EUROPEAN ŞI EUROPÉEN ET LE PARLIAMENT AND THE
CONSILIUL UNIUNII CONSEIL DE L’UNION COUNCIL OF THE
EUROPENE, EUROPÉENNE, EUROPEAN UNION,
având în vedere Tratatul de vu le traité instituant la Having regard to the Treaty
instituire a Comunităţii Communauté européenne, et establishing the European
Europene, în special articolul notamment son article 71, Community, and in particular
71 alineatul (1), paragraphe 1, Article 71(1) thereof,
având în vedere propunerea vu la proposition de la Having regard to the proposal
Comisiei, Commission, from the Commission,
având în vedere avizul vu l’avis du Comité Having regard to the opinion
Comitetului Economic şi économique et social of the European Economic
Dacă neologismele menţionate mai sus sunt cunoscute tuturor vorbitorilor, se poate observa,
de asemenea, apariţia unor noi categorii de cuvinte, care sunt nou create în limba română prin
derivarea cu prefixe şi sunt neobişnuite pentru vorbitorul comun: (En) non-formal/ (Fr) non formelle/
(Ro) nonformal; (En) after-treatment/ (Fr) post-traitement/ (Ro) post-tratare; (En) cross-border/ (Fr)
transfrontalière/ (Ro) transfrontalier; (En) non-road/ (Fr) non routiers/ (Ro) nerutier. Conform
acestor exemple, variantele traduse ale documentelor comunitare tind să menţină acest gen de
structuri compuse oferind echivalente în limba română formate cu ajutorul împrumutului sau al
calchierii. (Newmark, 1988: 84). Deşi aceste cuvinte sunt cunoscute vorbitorilor, ele nu sunt utilizate
în limbajul comun.
Colocviul internaţional de traducere specializată şi interpretare Competenţele traducătorilor şi
interpreţilor în vederea integrării pe piaţa actuală a muncii, Timişoara, 27-28 mai 2010
Page 97
În ceea ce priveşte termenii legali şi administrativi, în textele comunitare apar şi termeni mai
generali, semi-tehnici care, de regulă, denumesc instrumente (organizaţii, proceduri etc.) cu ajutorul
cărora se aplică legea. Astfel de exemple sunt: (En) the Conciliation Committee/ (Fr) le comité de
conciliation/ (Ro) comitetul de conciliere; (En) rules of procedure/ (Fr) règles de procedure/ (Ro)
regulament de procedură; (En) administrative sources/ (Fr) sources administratives/ (Ro) surse
administrative, etc. Chiar dacă asemenea termeni au un caracter mai general în comparaţie cu
terminologia europeană, aceasta nu înseamnă că nu au echivalente oficial recunoscute în limba-ţintă.
Astfel, traducătorul care lucrează în domeniul european trebuie să identifice cu grijă echivalentele
oficiale ale acestor termeni legali şi administrativi, deoarece, altfel, traducerea riscă să nu îşi
îndeplinească scopul.
Pe lângă faptul că terminologia comunitară recurge la împrumuturi, se observă şi crearea de
noi concepte comunitare, care pot fi divizate în funcţie de diverse criterii. Câteva astfel de exemple ar
fi următoarele:
a) neologisme care denumesc instituţiile UE: (Fr) Agence européenne de gestion des
frontières extérieures (FRONTEX)/ (En) European Agency for the Management of Operational
Cooperation at the External Borders of the Member States of the European Union, (Ro) Agenţia
Europeană pentru Gestionarea Cooperării Operative la Frontierele Externe; (Fr) Centre satellitaire
de l'Union européenne/ (En) European Union Satellite Centre (EUSC), (Ro) Centrul Satelitar al
Uniunii Europene; (En) European Police College/ (Fr) Collège européen de police (CEPOL), (Ro)
Colegiul European de Poliţie etc.
b) neologisme-abrevieri: COREU, Coreper, Cosac, CIG, PESC etc.;
c) neologisme formate cu ajutorul bazei trunchiate euro- de la Europa sau cu toponimul
integral: euro, eurocrate, Euroland, eurotarifs, eurojust, EUROPOL, eEurope, Europe à la carte etc.;
d) neologisme-împrumuturi (atât din alte limbi, cât şi din alte limbaje specializate): (En)
antitrust/ (Fr) antitrust/ (Ro) antitrust, (En) comitology/ (Fr) comitologie/ (Ro) comitologie, (En)
democratic deficit/ (Fr) déficit démocratique, (Ro) deficit democratic etc.
e) neologisme care includ în structura lor nume proprii sau toponime: (En) Schuman
declaration/ (Fr) déclaration Schuman/ (Ro) declaraţia Schuman, (En) Maastricht criteria/ (Fr)
critères de Maastricht, (Ro) criteriile Maastricht, (En) Schengen space/ (Fr) espace Schengen/ (Ro)
spaţiul Schengen, (En) the Luxembourg Compromise/(Fr) compromis de Luxembourg/ (Ro)
compromisul de la Luxemburg, etc.
Problema traducătorilor textelor comunitare este că aceştia au de tradus termeni care aparţin
unui număr mare de domenii de activităţi, şi, în consecinţă, aceştia trebuie să posede calităţi de
cercetător care să-i ajute să acceseze informaţii şi terminologii de specialitate, ori de câte ori este
nevoie. Chiar dacă un termen aparţine doar unui domeniu, acesta poate avea câteva echivalente în
limba română. De exemplu, un termen precum legal (En) poate fi o capcană lingvistică, deoarece
poate fi tradus în diferite moduri, în funcţie de cuvintele cu care este asociat: de ex. legal document –
document legal, act autentic, valabil; legal entity – persoană juridică; legal owner – proprietar
legitim; to institute legal action – a intenta un proces
Hometkovski (2008: 211) semnalează, de asemenea, câteva caracteristici proprii textelor
comunitare:
a) Denumirile organelor emitente se traduc în limba română în forma lor originală,
trunchierea şi folosirea abrevierilor fiind posibile doar în textul original al legiuitorului. Ex: LE
PARLEMENT EUROPÉEN ET LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE – PARLAMENTUL
EUROPEAN ŞI CONSILIUL UNIUNII EUROPENE (şi nicidecum PARLAMENTUL EUROPEAN
ŞI CONSILIUL UE);
b) Necoincidenţa scrierii denumirilor organelor internaţionale din punctul de vedere al
literelor iniţiale din cuvânt: the Treaty establishing the European Community (Treaty, European şi
Community cu majusculă) – le traité instituant la Communauté Européenne (Communauté cu
majusculă, dar traité şi européenne cu minusculă) – Tratatul de instituire a Comunităţii Europene
(Tratatul, Comunităţii şi Europene cu majusculă). Acest fenomen nu violează paralelismul pus în
discuţie şi reiese din specificul limbii concrete, sau mai bine zis din standardul aplicat pentru fiecare
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Young, S. (2000): «Translating EU Documentation — Terminology Aspects». în The Linguist, 39
(4).
Mariana PITAR
Université de l'Ouest de Timişoara
1. Introduction.
La qualité d’un bon sous-titrage se définit à travers le spécifique de ce type de traduction par
rapport à une traduction de type texte.
Il y a des points communs et des différences entre ces deux types de traduction.
Le contenu à traduire peut être réduit à des types de texte et de ce point de vue, nous pouvons affirmer
que dans un document audio-visuel on peut rencontrer tous les types de texte et de discours : des
textes scientifiques qui traitent de tous les sujets et de tous les domaines (dans les documentaires) et
tous les types et les genres littéraires dans les films artistiques. Nous devons mentionner aussi qu’à
part les films – sur le grand ou le petit écran ou sur une vidéo - la traduction audio-visuelle a comme
objet les spectacles de théâtre ou d’opéra, les reportages, les émissions à la télé etc.
A la différence de la traduction-texte, la traduction audio-visuelle est une traduction contrainte. Il
y a plusieurs type de contraintes qui déterminent ainsi le caractère spécifique de ce type de traduction.
La différence principale entre les deux grands types de traduction mentionnés consiste dans la
différence de code sémiotique entre la source et la cible. Dans une traduction de type texte, il y a une
transposition directe d’un texte vers un autre texte. Dans le cas des traductions des documents audio-
visuels, la source contient plusieurs codes sémiotiques : sonore – paroles, musique ou sons divers -,
visuel –gestes, mimique actions-, textuel. Le sous-titrage fait la transposition du code orale en code
écrit et doit arriver à un texte cible qui rende la signification non seulement des paroles des
personnages, mais aussi des autres codes sémiotiques.
Nous pouvons représenter ces deux types de traduction de la manière suivante :
Traduction texte > texte
Traduction parole- image-son > texte
La traduction audio-visuelle est, de cette façon, une traduction contrainte par ce transcodage
complexe. La complexité sémiotique d’un document audio-visuel oblige le traducteur vers un produit
textuel minimal. Le traducteur doit maintenir un équilibre entre l’abondance verbale du document et
la brièveté du sous-titrage (imposée aussi par des contraintes spatiales et temporelles) en tenant
compte du fait qu’a la compréhension du texte, à part la traduction des paroles des personnages,
s’ajoutent aussi les informations transmises par les autre codes sémiotiques : visuel et sonore. Une
traduction de qualité devrait essayer de ne pas surcharger l’attention du spectateur qui fait un effort
cognitif de suivre ces deux codes différents.
Les compétences d’un traducteur des documents audio-visuels sont, d’une part, les mêmes
que les compétences de tout traducteur, d’autre part, il y a des compétences qui sont reliées au
spécifique de ce type de traduction. Aux compétences linguistiques spécifiques s’ajoutent, pour le
traducteur des documents multimédia, les compétences techniques indispensables et la connaissance
du langage cinématographique.
Le traducteur de sous-titrage doit savoir travailler avec les logiciels de traduction de sous-
titrage et prendre les tâches d’un technicien. Un sous-titrage qui est le résultat d’un travail séparé d’un
technicien et d’un traducteur est assez souvent voué à l’échec. Le sous-titres ne doivent pas apparaître
avant les paroles des personnages, doivent rester un certains temps sur l’écran, s’adapter au débit des
paroles des personnages. Il y a un certaines temps de la durée du sous-titre sur l’écran, un certain
intervalle entre les sous-titres etc. dont il faut tenir compte. Le traducteur doit savoir segmenter le film
en fonction de certains éléments cinématographiques, mais aussi en fonction du débit de la parole des
personnages. Il doit savoir aussi faire une synchronisation parfaite entre la parole et les sous-titres.
4. Conclusions
Un traducteur des documents audio-visuels doit réunir les compétences d’un traducteur de
textes littéraires, d’un traducteur de textes spécialisés et celles d’un technicien. Il doit connaître à la
fois les théories de la traduction et le langage cinématographique, il doit maîtriser la traduction en tant
que pratique et aussi savoir manipuler des logiciels de sous-titrage de film.
La traduction des documents audio-visuels a des caractéristiques propres qui la distinguent de
la traduction du type texte > texte. À part les caractéristiques déjà mentionnées et les points communs
des deux types de traduction, nous devons ajouter le fait essentiel que le sous-titrage ne constitue un
objet en soi, tels le texte traduit qui remplace entièrement le texte d’origine, mais un simple support,
le véritable discours et toute l’action se passent au dessus, sur l’écran. De cette façon il rempli une
Bibliographie
.
Agost, Rosa., Traduccion y doblaje : palabras, voces e imagenes, Barcelona, Ariel Practicum, 1999.
Becquemont, Daniel : « Le sous-titrage cinématographique : contraintes, sens, servitudes » in Yves
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Pitar, Mariana., "Traducerea documentelor multimedia” în Uniterm 3/2005.
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translation studies Volume 1, Issue 1-2, 2008, Editura Politehnica, 2008, p. 165-169.
Mirela POP
Université « Politehnica » de Timişoara
Préliminaires
Les appellations du concept sont diverses, de même que les acceptions assignées par les
spécialistes : « compétence en traduction » (Hurtado Albir, 2008 : 17), « compétence traductive » (J.-
R. Ladmiral, 2005 : 96), « compétence traductionnelle » (Vienne, 1998 : 1), « compétence
communicative du traducteur » (Bell, 2000 : 60).
Le survol de plusieurs approches théoriques nous a permis d’observer l’évolution du concept
en étroite relation avec la dynamique du terme « traduction ». En voici quelques exemples que nous
avons jugés comme étant représentatifs.
1.1. L’art de traduire
L’approche par compétences (APC) est une manière de concevoir, de penser et de mettre en
œuvre l’enseignement / apprentissage. L’approche pédagogique préconisée par l’APC lie formation et
situation de travail et place l’apprenant au centre du processus de formation. L’apprenant est vu en
tant qu’acteur social en mesure d’effectuer des tâches précises à la sortie d’un programme de
formation :
« Cette approche marque un tournant par rapport aux conceptions pédagogiques antérieures.
Elle est caractérisée par le passage d’un apprentissage centré sur la transmission des
connaissances (où l’accent est mis sur les savoirs et sur le formateur, premier responsable de
leur enseignement) à une pédagogie qui définit les actions que l’apprenant devra être capable
d’effectuer après ses apprentissages » (Guide méthodologique OIF, 2009 : 4)
Conclusion
À la lumière des approches théoriques mentionnées, nous pouvons conclure que le concept de
compétence en traduction tend à ne plus être perçu comme un concept stable, immuable, servant à
illustrer des principes théoriques, mais un concept dynamique et variable selon les acceptions que l’on
NOTES
1. En Roumanie, la réforme du système d’enseignement supérieur a débuté à la rentrée universitaire 2005/2006, répondant
ainsi aux objectifs du Processus de Bologne (1999) visant à faire converger les systèmes d’enseignement supérieur d’ici à
2010 vers un système plus flexible, plus cohérent et plus transparent, basé sur trois cycles : licence / bachelor – master –
doctorat. La réforme des programmes de formation est partie intégrante de ce processus.
2. Cf. M. Pop-Cornis (cité par Bantaş et Croitoru, 1998 : 9) qui distingue trois perspectives d’étude de la traduction : la
perspective linguistique (Fédorov, Vinay et Darbelnet, Eugène Nida) suivant laquelle l’acte de traduction s’appuie sur des
bases strictement linguistiques, la perspective esthétique représentée par Edmond Cary qui considère la traduction comme un
art et la perspective intermédiaire soutenue par Georges Mounin (1990 : 17), selon qui la traduction, « comme la médecine,
reste un art, mais un art fondé sur la science ».
3. Hurtado Albir (1990: 96) explique très bien les types de relations qui s’instaurent entre les partenaires de la situation de
communication lors de traduction. Il y a, d’une part, l’auteur, émetteur du texte source employant une langue de départ dans
un contexte socio-historique et à une époque déterminés et un interlocuteur – récepteur, lecteur de son texte, qui, par l’acte
de lecture instaure avec lui une situation de communication. Il y a, d’autre part, le traducteur, récepteur de ce même texte,
mais aussi émetteur d’un nouveau texte, le texte cible, utilisant les moyens linguistiques de la langue d’arrivée, dans un autre
contexte socio-historique; il s’adresse à son tour à un récepteur différent (destinataire de sa traduction) et instaure une
nouvelle situation de communication.Jeanne Dancette (1998: 79) résume aussi le rôle de médiateur du traducteur : « le
traducteur sert de récepteur-décodeur du message dans le code A et d’émetteur-encodeur du message dans le code B du
récepteur.
4. Nous renvoyons à la définition de Hurtado Albir (1990 : 89) : « J’appelle récepteur idéal celui qui, ayant le savoir
linguistique et les compléments cognitifs nécessaires, effectue le travail d’exégèse convenable et identifie son sens compris
au vouloir dire de l’émetteur, ressentant l’effet qui correspond à l’intention de celui-ci. ».
5. Nous citons, à titre d’exemple, la Méthodologie ACPART, relative au Cadre National des Qualifications de
l’Enseignement Supérieur de Roumanie, élaboré le 12 février 2008 par le Ministère de l’Éducation, de la Recherche et du
Sport de Roumanie, et Les guides méthodologiques d’appui à la mise en œuvre de l’approche par compétences en formation
professionnelle, élaborés le 9 janvier 2009 par l’Organisation Internationale de la Francophonie, sous la responsabilité du
Ministère de l’Education, du Loisir et du Sport du Québec.
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*** (2009) : Les Guides méthodologiques d’appui à la mise en œuvre de l’approche par compétences
en formation professionnelle (2009) : Organisation Internationale de la Francophonie, sous la
Introducere
Limba este strâns legată de cultura unui popor. Specificul cultural, percepţiile, trăirile,
acumulările de experienţă colectivă se exprimă întotdeauna prin limbă, ceea ce face ca limba să fie
specifică istoriei, aspiraţiilor, atitudinii generale faţă de lume, de existenţa materială şi spirituală a
unui popor.
Dicţionarele dau, considerăm noi, un conţinut minimal termenului de limbă, în sensul de
structură gramaticală, fonetică şi lexicală proprie unei comunităţi umane istoriceşte constituită, de
mod de exprimare al unei persoane şi de totalitate a mijloacelor de comunicare a gândurilor, a
sentimentelor şi a dorinţelor1, fiind extins în sens filosofic, ca reprezentând un fenomen social, apărut
datorită procesului de muncă şi necesităţii de comunicare, ceea ce duce la o unitate indisolubilă între
limbaj şi produsele gândirii : noţiuni, judecăţi şi raţionamente2.
Considerăm că, mergând mai departe, în plus faţă de sensul strict literal al termenului şi având
în vedere cu precădere rolul său, putem aprecia că limba a reprezentat din toate timpurile instrumentul
principal de organizare a vieţii sociale, fiind atât un mijloc de comunicare cât şi de construire a lumii
după nevoile şi aspiraţiile oamenilor.
Organizarea vieţii sociale şi mai ales construcţia ei prin formele specifice diverselor domenii
ale vieţii sociale s-a realizat, din toate timpurile prin intermediul dreptului. El a transformat lumea din
haos într-un sistem ordonat, forţa obligatorie a normelor juridice gândite de om a guvernat conduita
socială, odată cu apariţia primelor forme de structurare socială şi statală, orice construcţie economică,
politică şi socială, adică întreaga evoluţie a societăţii omeneşti fiind una juridică.
De la începuturile organizării societăţii omeneşti, limba şi dreptul sunt cele două mari
instrumente, componente ale suprastructurii, prin care omul şi-a făurit viaţa după propriile nevoi,
idealuri, aspiraţii, şi astfel limba a devenit cea mai puternică armă a omului prin intermediul dreptului,
iar dreptul obţine această finalitate prin limbă, limbaj. Ele sunt două instrumente indispensabile vieţii
umane, prezente precum aerul, apa şi lumina soarelui.
Nicio societate nu are caracter autarhic. Dezvoltarea impune stabilirea unor relaţii sociale ce
depăşesc graniţele statelor, condiţii în care dialogul prin intermediul normelor juridice devine
obligatoriu, iar el presupune inerenta comprehensiune lingvistică.
Relaţiile internaţionale se pot stabili între state, ca subiecte de drept suverane şi egale, care
prin voinţă comună elaborează norme convenţionale în raport de care îşi derulează relaţiile externe. În
acest moment un rol important îl au nu doar puterea politică şi a argumentelor, dar şi capacitatea de a-
i înţelege pe ceilalţi, de a le cunoaşte potenţialul, scopurile, specificul, ceea ce se obţine doar prin
mijlocul lingvistic.
Limba este cel mai important mijloc de penetrare şi în acelaşi timp de a te face cunoscut. În
relaţiile internaţionale, bătălia pe tărâm lingvistic este în acelaşi timp şi una politică, iar mijloacele
Pentru cauzele ce implică prezenţa unui element de extraneitate o altă situaţie strâns legată de
acurateţea unei traduceri specializate este cea a recunoaşterii hotărârilor judecătoreşti străine. De
principiu9, o hotărâre definitivă şi irevocabilă are caracter executoriu pe teritoriul altui stat, cu
condiţia recunoaşterii de instanţa acelui stat prin procedura exequatur-ului.
În acest caz este foarte importantă acurateţea traducerii juridice a hotărârii pronunţată de o
instanţă străină, pentru a nu se denatura conţinutul său prin schimbarea înţelesului termenilor folosiţi,
eliminarea unor dispoziţii ale instanţei sau introducerea unora noi. Importanţa traducerii vine din
împrejurarea că, dacă drepturile prevăzute în dispozitiv, sau chiar procedura urmată ar contravenii
unui principiu fundamental al forului – instanţa care face recunoaşterea, atunci ea poate să refuze
recunoaşterea pe temeiul încălcării ordinii publice în dreptul internaţional privat. În practică se
întâlnesc şi cazuri în care o traducere deficitară, care a eliminat o parte din dispozitiv ca urmare a
neînţelegerii situaţiei dedusă judecăţii, să stea la baza soluţiei de respingere a cererii de exequatur pe
motivul că nu s-a făcut dovada dreptului pretins a fi recunoscut.
Întotdeauna traducerea hotărârilor judecătoreşti necesită o bună cunoaştere a termenilor
procedurali din dreptul străin, care de cele mai multe ori au un caracter sacramental şi sunt fără
corespondent în limbajul comun. De exemplu, în procedura civilă franceză, când se acordă un nou
termen de judecată, primul cuvânt cu care judecătorul îşi începe anunţarea deciziei luată este rejette ,
încât poţi să crezi că a respins cauza pe fond, atâta timp cât şi atunci va folosi acelaşi termen.
Deosebirea procedurală este dată de faptul că, în materie civilă hotărârea nu se pronunţă pe scaun,
după ce părţile au pus concluzii pe fond, ci se acordă un termen de aprox. o lună până când
judecătorul va da hotărârea motivată. O procedură asemănătoare este şi în dreptul englez, cu
precizarea că termenul este de până la trei luni10
Specificitatea termenilor de procedură şi polisemantismul fac să găsim traduceri fără înţeles
juridic precum : fatto şi diritto tradus cu făcut şi drepţi în loc de în fapt şi în drept; Clark’s tradus cu
Clark (nume propriu) în loc de secretar; Conseil Prud’homme tradus cu Consiliul lui Prudhomme
(nume propriu) în loc de Secţia pentru litigii de muncă ş.a.
O situaţie particulară de traducere specializată a fost creată prin construcţia Uniunii Europene
şi importanţa crescândă a sistemului său de drept în sistemele naţionale ale statelor membre. Ea
decurge din împrejurarea că dreptul comunitar este un drept propriu al Uniunii Europene şi integrat în
sistemele naţionale, cu aplicare directă în statele membre, ca o normă emanată de la legislativul
naţional.
Integrarea europeană nu a şters diferenţele de limbă, de cultură, de tradiţii, de mod de viaţă
dintre statele membre şi nici diferenţele de organizare juridică, căci statele şi-au păstrat filosofia
juridică şi în cea mai mare parte şi politica juridică proprie. Astfel, unitatea în diversitate înseamnă o
construcţie compozită, prin raportarea permanentă la patrimoniul cultural al diverselor popoare
europene, la acumulările şi experienţa acestora în construcţia economică, socială, politică şi juridică,
prin elaborarea în final a unei forme noi, diferită de cea dată de fiecare stat şi cultură în parte dar care
le include într-o oarecare măsură pe multe dintre ele.
Dreptul comunitar operează cu foarte mulţi termeni proveniţi din culturi diferite şi când a
optat pentru unul dintre ei a făcut o amplă analiză de conţinut semantic şi de idei. Unele exemple sunt
simple, altele medii şi altele complexe. Dintre cele simple amintim termenul de resortisant,
necunoscut limbii române uzuale, anterior aderării la Uniunea Europeană şi care desemnează în mod
generic o persoană fizică11 sau juridică care aparţine unui stat membru, având cetăţenia sau
naţionalitatea12 acestuia. Toate subiectele de drept române sunt azi resortisanţi comunitari.
Un altul este termenul de referendar. El este preluat din dreptul francez şi de aceea este un
neologism pentru restul popoarelor europene. Referendarul este asistentul judecătorului de la Curea de
Justiţie, fiecare judecător având dreptul la doi referendari. El este un foarte bun cunoscător al
dreptului european, ce pregăteşte toate lucrările necesare soluţionării fiecărui caz dedus judecăţii, din
perspectiva tuturor reglementărilor incidente speţei cât şi a întregii jurisprudenţe pronunţată de Curte
până atunci în cazuri asemănătoare. Raportându-ne la sistemul nostru de drept, o astfel de funcţie este
îndeplinită de magistratul-asistent în cadrul Curţii Constituţionale.
În alte cazuri termenii comunitari i-am considerat medii ca şi complexitate, pentru că fie au alt
sens decât în vorbirea curentă desemnând o situaţie nouă, fie conţinutul lor este mai bogat. Am inclus
aici termenul de avocat general, care ca şi traducere nu ridică nicio problemă, dar el desemnează o
funcţie judiciară specifică doar Curţii de Justiţie a Uniunii Europene. Conform art.166 al.2 CEE,
avocaţii generali sunt însărcinaţi să prezinte public, cu deplină imparţialitate şi independenţă,
concluzii motivate asupra cauzelor deduse în faţa Curţii de Justiţie, în vederea asistării acesteia în
realizarea misiunii sale13. Reputaţia profesională a avocatului general este foarte mare, în fapt el fiind
cel care dă soluţiile creatoare prin care se construieşte jurisprudenţa zi de zi, gândirea lui merge mereu
peste soluţiile instanţei. Dreptul englez acordă o foarte mare consideraţie avocatului general, fiind o
misiune de onoare şi răspundere14.
O situaţie similară prezintă termenii de directivă şi de regulament. Conţinutul lor este foarte
diferit de cel din limbajul comun. Regulamentul este un act cu caracter obligatoriu, cu norme generale
şi abstracte ce privesc o categorie largă de situaţii obiectiv determinate şi de subiecte determinate
generic. El se aplică direct statelor membre şi resortisanţilor. El are o putere normativă completă, fiind
un act comunitar integrat în ordinea juridică naţională şi prevede direct drepturile şi obligaţiile,
precum o lege naţională.
Directiva este un act obligatoriu care se particularizează prin faptul că leagă statele membre
sub aspectul rezultatului ce trebuie obţinut şi lasă autorităţilor naţionale formele şi mijloacele de
realizare a lui. Directiva este obligatorie pentru statele membre doar în ceea ce priveşte atingerea unui
rezultat, care se obţine prin implementarea sau transpunerea în dreptul intern. Aplicare directă asupra
resortisanţilor are numai actul naţional. Directiva este un mijloc de armonizare a legislaţiilor naţionale
în spirit comunitar.
Precizările sunt necesare datorită polisemantismului din limba engleză şi germană. În textele
din presa scrisă şi vorbită putem întâlni folosit termenul reglementări în loc de regulamente ca
provenind din regulations - Vorschrifte, şi direcţii în loc de directive ca provenind din directives –
Direktive(Weisungen).
În forma sa esenţializată, construcţia comunitară este una compozită, căci în partea sa politică
avem o concepţie franco – germană, economic este o concepţie germano – britanică, iar juridic este
atât o analiză filosofică de drept francez, dar şi o analiză riguroasă juridică de drept german şi italian,
cât şi una din perspectiva efectelor practice, specifică dreptului englez. Toate acestea au făcut
necesară cunoaşterea exactă a terminologiei din fiecare sistem de drept şi raportarea sa la înţelesul din
dreptul european.
Urmare faptului că textele comunitare sunt traduse în limba română de regulă din limba
engleză şi uneori din franceză, iar lucrările de teorie a dreptului comunitar au fost lecturate, în
varianta originală în franceză şi engleză, iar mai rar în italiană, germană sau spaniolă, în textele de
drept comunitar, mai ales cele neoficiale date de diverse lucrări ştiinţifice, în limba română găsim o
varietate de formulări pentru aceeaşi situaţie juridică, dată de limba străină folosită ca sursă de text
originar.
Spre exemplu întâlnim des diferenţa de exprimare Curtea de Justiţie a Comunităţilor
Europene şi Curtea Europeană de Justiţie, provine din diferenţa formulărilor în franceză Cour de
Justice des Communautés Européennes şi în engleză European Court of Justice. Se mai observă că
această diversitate de formulări apare în ultimii 2-3 ani, când apar ca predominante sursele scrise în
engleză, faţă de prima perioadă când ele erau de limbă franceză. Pentru a elimina confuzia care s-ar
putea face cu Curtea de Justiţie a Drepturilor Omului de la Strasbourg, pentru care în vorbirea curentă
Note
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Bianca Maria Carmen Predescu, Ion Predescu, Aristide Roibu, Principiul subsidiarităţii, R.A.
Monitorul Oficial, Bucureşti, 2001
Bianca Maria Carmen Predescu, Subsidiaritatea – principiu sau instrument, Revista Pandectele
Române nr. 6/2009
Adriana SFERLE
Université Paul Valéry, Montpellier (France),
Université Tibiscus, Timişoara (Roumanie)
1.Introduction
Pour situer la lexicographie juridique dans le cadre de la lexicographie spécialisée, nous nous
proposons de présenter en bref les distinctions entre la lexicographie et la lexicographie spécialisée et
la terminographie.
La lexicographie, par rapport à la lexicologie, qui s’occupe de l’étude des mots dans des contextes, est
la science matérialisée par les dictionnaires, étudiant les définitions et les classifications des mots.
Quant à la terminographie, elle se distingue de la lexicographie par la focalisation de la langue
spécialisée, l’approche conceptuelle, monosémie, onomasiologie, normalisation (1), synchronie,
classement systématique. Pour Eugen Wüster la terminographie est « une lexicographie
terminologique ». Cette définition, reprise par Pierre Lerat, fait la distinction entre la lexicographie et
la terminographie : « Si l’on considère le dictionnaire de langue générale comme le degré zéro de la
terminographie, le premier niveau en est le dictionnaire spécialisé unilingue. Ce type est caractérisé
par sa limitation aux termes d’un domaine ou d’un ensemble des domaines de connaissances ; il
résulte de ce choix une nomenclature limitée à des noms, des verbes, des adjectifs et des adverbes
spécialisés, mais accueillante à des composés syntagmatiques, des sigles, des acronymes, des
emprunts, voire des locutions, et en principe des définitions techniques » (Lerat, 1995: 175).
Selon Marc Van Campenhoudt (2000 : 127–152), la différence est plutôt d’ordre
pragmatique : la lexicographie spécialisée œuvre dans un cadre monolingue ou bilingue mais est
impuissante à gérer plus de deux langues à la fois. L’auteur signale une norme terminologique qui
adopte ce point de vue pour la terminographie en sciences humaines et qui déconseille fortement de
concevoir des terminographies qui couvrent plus de deux langues dans des domaines comme le droit,
les sciences sociales, l’éducation, etc. À mesure que l’on tente d’informatiser des dictionnaires, la
terminographie apparaît davantage comme une tentative pragmatique d’établir des équivalences dans
un cadre multilingue que comme une discipline autonome fondée sur l’ontologie. En ce sens, il
convient tout particulièrement de s’interroger sur la pertinence d’une terminographie monolingue
fondée sur une prétendue approche conceptuelle des langues.
1. Dictionnaires juridiques
3. Application pratique :
Projet de dictionnaire électronique du droit des contrats
INCOTERMS
INCOTERMS sigle : INternational COmmercial TERMS ensemble de termes commerciaux, abrégés en sigles
de trois lettres qui définissent les responsabilités et les obligations d’un vendeur et d’un
acheteur dans le cadre de contrats de commerce internationaux : ils permettent de
déterminer quand s’achèvent les obligations et charges des exportateurs et quand
commencent celles des importateurs.
INCOTERMS siglă : INternational COmmercial TERMS reguli şi uzanţe internaţionale care defininesc în
special conţinutul preţului contractual pentru prestările care implică transportul produselor
vândute şi care precizează momentul în care are loc transferul riscului şi al cheltuielilor legate
de produs de la vânzător la cumpărător. Le dictionnaire contient environ 400 termes et
locutions couvrant le domaine du droit des contrats de commerce international. Les définitions
qu’il contient ont été voulues simples, précises, concises. Elles s’accompagnent souvent d’un
commentaire ou d’un développement de caractère encyclopédique dont le but est de faciliter la
compréhension. Les exemples sont donnés dans le même esprit. Pour la commodité de la
consultation, nous avons retenu le classement alphabétique.
Par défaut l’accès au dictionnaire se fait en mode consultation. Pour accéder au mode
administration cliquer sur la partie gauche de la fenêtre.
Cliquer un bouton
« radio » pour accéder à
l’une des 6 options
disponibles
Quitter le mode
administration
Ferme Access
Annule la saisie en
cours et ferme le
formulaire
Les termes sont classés dans cette liste par ordre alphabétique. Il est possible d’accéder rapidement au
terme recherché en filtrant la liste.
Voici un exemple : En cliquant sur le bouton , seuls les termes dont la première lettre est
comprise entre « M » et « Z » sont affichés. Pour revenir à la liste complète, cliquer sur le bouton
ou
Annule la suppression
3 – Mode consultation
Le mode consultation autorise la modification des termes de la langue maître et la saisie et
modification des équivalents étrangers.
Ferme Access
En cliquant sur un des boutons « radio » vous passer automatiquement à l’écran suivant.
Par défaut l’ensemble des termes présents dans la base est affiché. Il est possible de positionner des
filtres par domaine et par critère alphabétique. La forme de l’écran est identique quelle que soit la
langue sélectionnée pour la recherche.
4. Conclusion s
Il est bien évident que la majorité des dictionnaires juridiques sont conçus comme des outils
pratiques pour les traducteurs qui pourront choisir entre les solutions proposées dans la langue cible
grâce aux exemples d’usage de chacune dans cette langue et, au besoin, encore éclairés par les
exemples dans la langue de départ.
Nous ne devons pas oublier que les dictionnaires juridiques sont assez souvent critiqués. Et
les critiques continuent, visant surtout le manque de « bons » dictionnaires juridiques.
Après avoir dressé une longue liste de critiques, Jean Delisle s’interroge dans son ouvrage La
traduction raisonnée - « mais que peut-on vraiment leur reprocher quand on connaît l’infinie
complexité de la langue, son aptitude à évoluer sans cesse, les innombrables nuances de sens que
renferment les termes les plus anodins en apparence? » [Delisle, 1993 : 76–81].
Certes, les défauts et les limites des dictionnaires sont nombreux, mais en même temps nous
pouvons nous rendre compte de l’immense travail et des difficultés surgissant lors de l’élaboration
d’un tel dictionnaire, que ce soit unilingue, bilingue ou bien multilingue. Les outils informatisés mise
en place contribuent à une amélioration qualitative du travail terminographique.
NOTES
(1)La normalisation terminologique au sens large recouvre toute procédure qui vise à fixer des termes
— des désignations par rapport à des concepts. Les concepts de normalisation, de standardisation (la
formation du standard terminologique, c’est-à-dire des termes spécifiques à un domaine),
d’officialisation (procédure d’adoption de termes qui est faite dans un cadre officiel pour donner à ces
termes un statut officiel) sont englobés dans celui encore plus large, d’aménagement terminologique.
L’aménagement terminologique englobe toute mesure visant à développer des terminologies en
correspondance avec les objectifs d’une politique linguistique. Il peut s’agir par exemple de la
constitution de structures administratives, d’investissements apportés à la recherche dans ce domaine,
à la constitution d’outils (glossaires, dictionnaires, banques de données, etc.), à la mise en place
d’enseignements spécifiques, etc., comme c’est le cas actuellement en France et dans d’autres pays.
(L. DEPECKER, Terminologie et standardisation, Délégation générale à la langue française, voir :
http://www.realiter.net)
(2) Nouvelles réflexions sur les dictionnaires juridiques, www.tradulex.org, novembre 2005. Voir
aussi : Le traducteur juridique et les dictionnaires : amis ou ennemis ? (2003), Hieronymus, revue de
l’Association suisse des traducteurs, terminologues et interprètes, ASTTI (4/2005).
(3) http://www.projetdafa.net.
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Patricia ŞERBAC
Universitatea de Medecină şi Farmacie
Târgu-Mureş
În domeniul traducerilor, pe piaţa actuală a muncii apar de tradus texte grele şi complexe.
Pentru a se putea integra pe această piaţă, pentru a face faţă concurenţei, pentru a putea primi şi onora
comanda, traducătorul trebuie să facă dovada unor competenţe profesionale, fiecare dintre ele la cel
mai înalt nivel. Nu de puţine ori, multe dintre aceste cerinţe se întâlnesc în aceeaşi lucrare, cum este
cazul celei de faţă.
Traducerea abordată aici este o traducere în limba română făcută după un text original în
limba engleză. Acesta este o carte de aproape trei sute de pagini, destinată atât specialiştilor, cât şi
publicului larg. În limba engleză, în original ea se numeşte Noah’ s Flood. Autorii sunt William B. F.
Ryan şi Walter C. Pitman, cercetători de cel mai înalt rang la Observatorul Geologic Lamont-Doherty
de la Universitatea Columbia şi laureaţi ai Medaliei Shepard pentru excelenţă în geologia marină. Cei
doi savanţi afirmă că faimosul potop biblic a avut loc în Marea Neagră, mare ce era la început un lac
de apă dulce, având nivelul cu 100 de metri mai scăzut decât cel de astăzi şi fiind despărţit de Marea
Mediterană printr-o limbă îngustă de pământ. Când acel stăvilar s-a rupt din cauza presiunii apei, apa
sărată a Mediteranei a năvălit în lacul aflat mai jos, cauzând astfel o inundaţie de proporţii
nemaiîntâlnite şi fuga locuitorilor ce trăiau pe marginea lui. Cartea prezintă teoria celor doi savanţi
americani, cercetările întreprinse de aceştia, precum şi istoricul teoriei despre potop. Firul istoric este
urmărit în geologie, religie şi arheologie. Autorii îşi susţin teoria coroborând date din mai multe
domenii. Întreaga atmosferă a cărţii este dominată de spirit academic şi de entuziasm pentru
cercetarea ştiinţifică.
Traducerea unor astfel de cărţi este necesară pentru ca publicul românesc, atât masa largă cât
şi specialiştii, să ia cunoştinţă de teorii ale savanţilor din alte ţări. De asemenea, este util pentru
cititorii români să se întâlnească cu un gen de carte care la noi nu este foarte bine reprezentat: cărţile
de popularizare a ştiinţei, scrise într-o formă accesibilă şi publicului obişnuit şi care, deşi conţin multe
date ştiinţifice, sunt scrise cu un real talent literar.
Deşi cartea se adresează publicului larg, are mulţi termeni de mare specialitate. Doar forma
prezentării este accesibilă, lucrurile prezentate sunt cercetările de o viaţă a doi prestigioşi savanţi,
cercetări făcute cu toată seriozitatea, la cel mai înalt nivel. Lucrarea se încadrează deci în categoria
traducerilor de specialitate şi cuprinde aproape douăzeci de domenii şi subdomenii diferite: geologie,
geologie marină, cartografie, oceanografie, navigaţie, scufundări, foraj, carotaj, hidrologie, fizică,
chimie, calculatoare, domeniu tehnic, domeniu militar, geografie, agricultură, genetica plantelor,
genetica umană, botanică, zoologie, anatomie, arhitectură, artă, construcţii, istorie, arheologie,
arheologie biblică, mitologie, literatură, teoria literaturii şi lingvistică.
Dată fiind multitudinea domeniilor şi numărul mare de termeni din fiecare domeniu, precum
şi timpul scurt, impus de condiţiile pieţei, e nevoie de o metodă eficientă şi rapidă. Acest lucru
presupune în primul rând tehnici precise de identificare a termenilor şi de cercetare terminologică.
La început se folosesc dicţionare bilingve, mai întâi generale, apoi dicţionare tehnice
generale, urmate de dicţionare de specialitate pentru fiecare dintre domeniile amintite.
La început am folosit cinci dicţionare bilingve engleze-române, cu vocabular general1.
Note
1. Bogdan / Trifu / Cazan / Curtui, 1965; Leviţchi / Bantaş / Nicolescu ş.a., 1974; Leviţchi / Bantaş,
1992; Dicţionar BBC englez-român, 1997; Baciu / Cornilescu / Crăiniceanu / Ionescu, 2008; Leviţchi,
2004.
2. Leviţchi / Marin, 1967; Niculescu / Cincu / Cismaş / Croitoru / Dobre / Mândrescu / Petrescu /
Petrescu, 1994; Petrescu, 1997.
BIBLIOGRAFIE
Cărţi:
Biblia sau Sfânta Scriptură, traducere în limba română de Bartolomeu Valeriu Anania (2001): Ediţie jubiliară
a Sfântului Sinod, Bucureşti, Editura Institutului Biblic şi de Misiune al Bisericii Ortodoxe Române
Biblia sau Sfânta Scriptură (1934): Bucureşti, Societatea Biblică pentru Răspândirea Bibliei în Anglia şi
Străinătate, B-dul Take Ionescu, 36
Epopeea lui Ghilgameş, traducere în limba română de Virginia Şerbănescu şi Al. Dima (1966): Bucureşti,
Arta Grafică
Herodot (1964): Istorii, VII – 11, vol. II, Editura Ştiinţifică, traducere, notiţe istorice şi note de Adelina
Piatkowski.
William, Ryan / Walter, Pitman (1998): Noah’s Flood, New York, Simon & Schuster Paperbacks
William, Ryan / Walter, Pitman (2009): Potopul lui Noe, traducere în limba română de Patricia Serbac,
Bucureşti, Editura Dacica
Dicţionare:
*** Dicţionar BBC englez-român (1997): Bucureşti, BBC English, Harper Collins, Editura Coresi
*** Dicţionar tehnic german-român (1966), Bucureşti, Editura Tehnică
*** Duden. Deutsches Universalwörterbuch (2007): ediţia a 6-a, Mannheim – Leipzig – Wien – Zürich,
Dudenverlag.
Albotă, Mihail / Zegheru, Nicolae / Suroiu, Paraschiva (1980): Dicţionar de geodezie, fotogrammetrie-
teledetecţie şi cartografie englez-român, Bucureşti, Editura Tehnică
Atanasiu, Nicolae / Mutihac, Vasile / Grigorescu, Dan / Popescu, Gheorghe C. (2007): Dicţionar de geologie,
Bucureşti, Editura Didactică şi Pedagogică
Baciu, Ileana-Eugenia / Cornilescu, Alexandra / Crăiniceanu, Ilinca / Ionescu, Daniela-Corina (2008):
Dicţionar englez-român (engleză americană), Bucureşti, Editura Corint, Randam House Webster's
Resurse online:
iate.europa.eu: IATE - The EU's multilingual term base
www.troymi.gov – site oficial al oraşului Troy, Michigan, S.U.A.
Yuliya SHVETSOVA
Université Technique d’Etat de Perm (Russie)
Les auteurs russes les plus cités dans le domaine de l’enseignement de l’interprétation
Auteur % de citation
V.N. Komissarov, R.K. Miniar-Beloroutchev 88%
L.K. Latichev 82%
I.S. Alekseeva 47%
I.A. Zimniaja 41%
A.P. Tchoujakin 35%
Bibliographie :
Mihaela TOADER
Université Babeş-Bolyai
Cluj-Napoca
La profession de traducteur et la traduction en tant que matière d’enseignement ont subi des
changements rapides et considérables sur le fond général du développement spectaculaire des
nouvelles technologies, des outils de traduction assistée par ordinateurs et des logiciels de traduction
automatique. De ce fait, repenser la traduction en tant que discipline d’études et profession, est
devenu non seulement une tâche impérative et urgente, mais aussi, permanente. Cela nous amène à
nous interroger encore et encore sur la traduction et le traducteur comme sur l’adaptation de la
formation en question aux nouvelles évolutions de son propre domaine de compétences2. Le débat
revêt, dans le cas de la Roumanie, une dimension particulière liée au fait qu’à l’heure actuelle
quiconque possède un diplôme de langues peut devenir traducteur autorisé par le Ministère de la
Justice3. La présente intervention s’ambitionne à remettre en question la validité d’une telle
procédure, en s’appuyant sur l’interprétation, ne serait-ce que sommaire dans les quelques minutes
réservées à cette intervention, des résultats d’une analyse contrastive entreprise à Cluj sur les
programmes d’études concernés par notre analyse. L’objectif est d’en détacher la spécificité de la
profession de traducteur, les compétences acquises pendant la formation reçue, afin de mieux
défendre la cause de la profession de traducteur et d’encourager et aider les décideurs à reconnaître,
avant d’autoriser quiconque à exercer cette profession, les différences existantes entre les deux
formations qui débouchent à présent sur la même possibilité d’autorisation. Nous avons également
suivi les perspectives de carrière qui sont très différentes aussi. L’analyse porte principalement sur les
deux formations en question à l’Université BABEŞ-BOLYAI de Cluj-Napoca.
Pour commencer, je mentionnerai le fait qu’en Roumanie, à partir de 2005, la formation des
traducteurs professionnels appartient officiellement au domaine d’études Langues modernes
appliquées4. La filière Langues modernes appliquées propose un enseignement pluridisciplinaire qui
associe l’étude de d’au moins deux langues et cultures étrangères à un même niveau de compétence à
l’étude d’autres disciplines appartenant à des domaines d’application5. Ce sont les conditions
préalables à l’obtention d’un diplôme de licence LMA pour les professions de traducteur et de
Notes
ANNEXES
Conditions:
180 ECTS dont 174 ECTS – matières d’enseignement obligatoires (fondamentales, de specialité et
complémentaires); 6 ECTS - matières optionnelles; 15 ECTS – stage d’entreprise; 30 ECTS –
examen de licence (15 ECTS pour l’évaluation des connaissances fonadamentales et de spécialité et
15 ECTS pour la soutenance du mémoire de licence)
ENSEIGNEMENTS DISPENSÉS
SEMESTRE 1
Enseignements fondamentaux
Langue, langue professionnelle et études culturelles (langues B, C) : Langue.
Civililisation. Phonétique
Enseignements de specialité
Introduction à la technique de la traduction: Expression écrite et orale. (langues B, C):
Introduction à la technique de la traduction. Expression écrite et orale
Roumain. Analyse et production de textes / discours (langue A): Roumain. Analyse et
production de textes / discours (Langue A)
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée
Economie générale
SEMESTRE 2
Enseignements fondamentaux
Langue, langue professionnelle et études culturelles (langues B, C): Langue. Civililisation.
Enseignements de specialité
Introduction à la technique de la traduction. Expression écrite et orale (langues B, C):
Introduction à la technique de la traduction. Expression écrite et orale
Roumain. Analyse et production de textes / discours (A)
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée
Economie générale
Stage en entreprise (120 h/ an)
SEMESTRE 3
Enseignements fondamentaux
Langue, langue professionnelle et études culturelles (langues B, C): Langue. Civililisation
Enseignements de specialité
Théorie et pratique de la traduction (langues B, C): Théorie et pratique de la traduction.
Thème / Version. Traductions orales.
Typologie des discours (A, B, C): Théorie et pratique de l’argumentation. Analyse du
discours publicitaire. Typologie des discours
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée. Méthodologie de la documentation: Informatique appliquée.
Méthodologie de la documentation
Institutions Européennes. Mécanismes de l’intégration européenne : Institutions
Européennes. Mécanismes de l’intégration européenne
SEMESTRE 4
Enseignements fondamentaux
SEMESTRE 5
Enseignements fondamentaux
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive (langues B, C) :
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive
Introduction à la terminologie
Enseignements de specialité
Média et Communication (A, B, C): Média (langues B+C). Communication (A)
Corespondance commerciale et simulation globale (langues B, C) : Corespondance
commerciale. Simulation d’entreprise
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée
Cours optionnel 2
Stage en entreprise (120 h)
SEMESTRE 6
Enseignements fondamentaux
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive (B)
Traductions spécialisées
Initiation à la traduction simultanée / consécutive
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive (C)
Traductions spécialisées
Initiation à la traduction simultanée / consécutive
Applications terminologiques
Enseignements de specialité
Corespondance commerciale et simulation globale (B)
Corespondance commerciale
Corespondance commerciale et simulation globale (C)
Corespondance commerciale
Enseignements complémentaires
Informatique et multimédia
Relations publiques. Relations commerciales internationales.
HABILETES :
Habiletés linguistiques : utilisation correcte et adéquate du langage spécifique à la communication
professionnelle dans les langues étudiées.
Habiletés sociolinguistiques : reconnaissance des fonctions et du sens des variations langagières
(sociales, géographiques, historiques et stylistiques) ; identification des règles d’interaction propres à
une communauté professionnelle spécifique.
Habiletés techniques et rédactionnelles : compréhension et analyse de la macrostructure d’un
document et des éléments qui en assurent la cohérence ; réalisation de la synthèse de documents et
élaboration de textes fonctionnels ; analyse contrastive de documents, structuration, restructuration et
rédaction de textes/documents.
STATUT PROFESSIONNEL :
Licence en langues modernes appliquées (langue moderne 1 et langue moderne 2)
Profession : traducteur généraliste, référent / assistant de direction dans la communication
professionnelle multilingue. La spécialisation universitaire de langues modernes appliquées,
plurilingue (au moins deux langues étrangères au même niveau) et interdisciplinaire assure une
qualification de traducteur généraliste, médiateur culturel, référent ou assistant de direction dans la
communication professionnelle multilingue.
Domaines d’exercice des professions : affaires, communication internationale, documentation,
relations publiques, informatique appliquée.
A = roumain / ou (uniquement pour les étudiants étrangers) une autre langue : anglais / français / allemand / espagnol
B = une langue (sauf la langue A) : roumain / anglais/français / allemand/espagnol.
C= une langue (sauf les langues A et B) : roumain / anglais / français / allemand / espagnol.
Semestre 5 Semestre 5
Enseignements fondamentaux A. Enseignements de spécialité
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction obligatoires
simultanée / consécutive (langues B, C) : Traductions Langue: le français contemporain
spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / (syntaxe2 )
consécutive Littérature française (le XX e
Introduction à la terminologie siècle)
Enseignements de specialité Cours optionnel de Langue et
Média et Communication (A, B, C): Média (langues littérature françaises
B+C). Communication (A) B. Enseignements de spécialité
Corespondance commerciale et simulation globale optionnels
(langues B, C) : Corespondance commerciale. Cours optionnel de Langue et
Simulation d’entreprise littérature françaises II
Enseignements complémentaires (1)Analyse du discours / La
Informatique appliquée Poétique du fragment
Cours optionnel 2 (2)Introduction à la pragmatique /
Georges Perec
Semestre 6 Semestre 6
Enseignements fondamentaux A. Enseignements de spécialité
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction (obligatoires)
simultanée / consécutive (B, C): Traductions spécialisées. Langue: le français contemporain
Initiation à la traduction simultanée / consécutive ( traductologie)
Applications terminologiques Littérature française
Enseignements de specialité Cours optionnel de Langue et
Corespondance commerciale et simulation globale littérature françaises
(B, C) : Corespondance commerciale. Simulation B. Enseignements de spécialité
d’entreprise. optionnels
Enseignements complémentaires Cours optionnel de Langue et
Informatique et multimédia. littérature françaises III
Relations publiques. Relations commerciales
internationales. STAGE PEDAGOGIQUE : 42
Stage en entreprise : 90 H H/ semestre
COMPETENCES GENERALES et de SPECIALITÉ: COMPETENCES LLCE :
Le Colloque international de traduction spécialisée et interprétation Les compétences des traducteurs
et des interprètes en vue de l'intégration sur le marché du travail actuel, Timişoara, 27-28 mai 2010
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Langue, Littérature et Culture
Françaises
COMPETENCES MULTILINGUES ET INTERDISCIPLINAIRES Compétences linguistiques,
dans la traduction et la communication professionnelle : littéraires, culturelles et
relations publiques, affaires, management, marketing, droit, pédagogiques dans l’étude,
communication internationale, informatique, multimédia. l’exploitation créative et
Capacité à utiliser au niveau professionnel, dans la l’enseignement de la langue
pratique de la traduction orale, les connaissances de et de la culture françaises
langue maternelle et étrangère acquises, au degré de Compétences culturelles et
difficulté correspondant au niveau B2/C1. interculturelles
Capacité à utiliser couramment dans la communication Compétence en analyse et
professionnelle écrite et orale des connaissances interprétation textuelles
générales et de spécialité dans au moins deux langues littéraires.
modernes (langues B et C) au niveau B2/C1 (Cadre Compétences discursives
européen commun de référence). Capacité narrative
Capacité à gérer dans les langues étudiées la Capacité à la recherche
communication professionnelle dans les domaines linguistique/littéraire
principaux d’application : mangement, marketing, droit, Capacité rédactionnelle
communication internationale, relations publiques et (textes littéraires et
affaires au degré de difficulté correspondant au niveau scientifiques)
B2/C1.
Capacités de médiation linguistique et culturelle dans les
langues étudiées (roumain et au moins deux langues
étrangères).
Compétences culturelles et interculturelles : compétences
dans la culture des milieux professionnels.
Compétences et capacités rédactionnelles et
d’informatique appliquée : traitement de textes,
documentation, informatique de gestion terminologique,
bases de données, multimédia.
ABILETES :
Habiletés linguistiques : utilisation correcte et adéquate du
langage spécifique à la communication professionnelle dans les
langues étudiées.
Habiletés sociolinguistiques : reconnaissance des fonctions et
du sens des variations langagières (sociales, géographiques,
historiques et stylistiques) ; identification des règles
d’interaction propres à une communauté professionnelle
spécifique.
Habiletés techniques et rédactionnelles: compréhension et
analyse de la macrostructure d’un document et des éléments qui
en assurent la cohérence ; réalisation de la synthèse de
documents et élaboration de textes fonctionnels ; analyse
contrastive de documents, structuration, restructuration et
rédaction de textes/documents.
STATUT PROFESSIONNEL : STATUT PROFESSIONNEL:
Licence en langues modernes appliquées (langue moderne 1 et enseignant, animateur
langue moderne 2) culturel, rédacteur, traducteur
Profession : traducteur généraliste, référent / assistant de direction littéraire
dans la communication professionnelle multilingue. La
spécialisation universitaire de langues modernes appliquées,
plurilingue (au moins deux langues étrangères au même niveau) et
Filière LMA. Elle apporte la connaissance approfondie de deux Filière LLCE.. Elle apporte la
langues étrangères, des domaines d’application et débouche sur les connaissance approfondie d’une
professions de la traduction et de la communication professionnelle langue et peut permettre l’accès aux
multilingue. écoles de traducteurs et
d’interprètes, mais ne délivre pas de
qualification professionnelle dans
ces domaines.
Mihaela VISKY
Université « Politehnica » Timişoara
Introduction
Dans le monde actuel, la communication rapide et correcte devient de plus en plus un atout
économique, politique et culturel. La connaissance des langues est devenue un objectif européen,
comme le montrent les documents de la Commission Européenne indiquant comme objectif pour
l’année 2020 l’enseignement d’au moins deux langues étrangères par 0% des élèves du premier cycle
de l’enseignement secondaire. La phrase d’Umberto Eco « La langue de l’Europe, c’est la traduction »
est devenue, en langue communautaire, « Traduire pour parler le même langage » (*** 2009 : 7),
rappelant encore une fois le rôle joué par la traduction dans la communication et la connaissance de
l’autre.
Dans le cas de la traduction comme dans le cas de l’interprétation, l’opération traduisante
consiste en une série de prises de décisions se fondant, comme le souligne Christine Durieux, sur des
facteurs linguistiques et non linguistiques : « La construction du sens n’est pas le produit de la
signification des mots composant l’énoncé, mais le résultat d’un processus inférentiel, c’est-à-dire
d’un raisonnement logique, exploitant à la fois les informations linguistiques et des informations non
linguistiques telles que la connaissance du sujet traîté et des facteurs circonstanciels de la
communication, et les composantes paralinguistiques du texte » (Durieux, 2007 :50). Dans cette
démarche Durieux identifie cinq étapes, en reprenant la théorie de l’enquête de John Dewey
(Durieux, 2007 :51) : 1-prouver une difficulté; 2- l’identifier et la cerner; 3- suggérer une solution
(hypothèse) possible; 4- mener un raisonnement tenant compte des implications de la solution
envisagée; 5- poursuivre l’observation et l’expérimentation jusqu’à parvenir à la confirmation ou au
rejet de l’hypothèse.
Dans la pratique de l’interprétation les deux dernières étapes ne sont pas ou plus nécessaires,
car le sens est saisi très rapidement, pour une personne non avisée, presque simultanément avec le
discours prononcé. En plus, l’attention, fonction cognitive complexe, intervient elle-aussi mais, dans
le cas de l’interprétation, le processus laisse au public l’impression d’être presque automatique
tellement les efforts de contrôle et d’identification précise du sens sont imperceptibles.
La compétence traductionnelle
Nous avons insisté sur les conditions de l’interprétation simultanée et sur les participants à
ce type de communication pour faire comprendre qu’il s’agit bien d’un type différent de
communication, que cette communication n’est pas facile à réaliser avec une qualité adéquate de la
restitution du message. L’interprète en simultanée est toujours sur le qui-vive, il est toujours attentif à
tous les signaux qu’il reçoit, verbaux ou non verbaux, mais, en premier lieu, il prépare très bien toutes
ses interventions. Le donneur d’ouvrage va toujours évaluer ses performances, en général en
l’écoutant pendant l’interprétation, augmentant ainsi la pression psychologique à laquelle l’interprète
doit faire face.
Quant à la compétence extralinguistique de l’interprète, elle recouvre en partie celle du
traducteur, mais elle comprend aussi des éléments nouveaux. Nous avons identifié les éléments
suivants de la compétence extralinguistique de l’interprète de simultanée :
-la capacité d’analyser diverses situations d’interprétation simultanée en posant aux
donneurs d’ouvrage les mêmes questions que dans le cas de la traduction (pour quel public? dans quel
contexte?), mais aussi d’autres : avec quels spécialistes va-t-on travailler? et surtout avec quel
équipement? (qui s’accompagne d’essais faits en cabine d’interprétation avec l’équipement et le
technicien);
-la capacité de gérer et de traiter l’information. Cette capacité ne s’exerce pas toujours
pleinement, car il y a des cas où l’information manque, les donneurs d’ouvrage considérant parfois
l’interprétation une transposition dont les coordonnées linguistiques seront connues en travaillant en
cabine;
-la capacité d’argumenter. Cet élément de la capacité traductionnelle identifié par Vienne
n’est pas manifeste dans le cas de l’interprète de simultanée qui ne peut pas argumenter explicitement
ses choix interprétatifs. Cette capacité se manifeste directement par les solutions qu’il propose et dans
la qualité de son interprétation ;
-la capacité de coopérer de l’interprète doit être plus poussée que celle du traducteur. Si le
traducteur sait comment faire travailler avec lui les émetteurs du discours, les techniciens, ses
collègues, il peut supplanter les défaillances apparues dans la réception ou le traitement de
l’information ou dans ses relations avec le donneur d’ouvrage. Il est important que l’interprète
connaisse ses droits et ses obligations, qu’il s’avère ouvert et communicatif avec tous les participants
au processus d’interprétation.
À ces quatre éléments de la compétence extralinguistique de l’interprète de simultanée nous
voudrions ajouter un cinquième qui est, à notre avis, le plus important et qui chapeaute les autres :
-la capacité de s’adapter de l’interprète professionnel. Le traducteur peut travailler à son
rythme, quand bon lui semble, avec tous les instruments qu’il peut trouver, assis au bureau ou dans
son lit, seul ou avec d’autres personnes, dans le silence le plus profond ou en écoutant de la musique,
etc. Dans le cas de l’interprète, les conditions de travail lui sont imposées, ainsi que l’équipement, les
collaborateurs, les moments de la journée, la position dans la cabine, les intervenants, même la tenue
Conclusions
Nous estimons que, grâce à son adaptabilité, l’interprète peut faire face avec succès aux aléas
de son métier et peut arriver à une traduction de bonne qualité malgré les défaillances techniques ou
humaines inhérentes. Mais, lors de sa formation professionnelle, l’interprète est rarement mis dans la
situation de se confronter à ces défaillances et de développer son adaptabilité. Ces inconvénients sont
parfois rappelés dans les ouvrages théoriques, mais sans trop de détails. Il est nécessaire de faire
travailler les interprètes en herbe dans des situations hors norme, difficiles, avec des équipements
défaillants, sans documentation préalable, avec des donneurs d’ouvrage pas tout à fait bienveillants,
puisque de ce type de situations on apprend plus et on arrive à trouver des solutions adaptées à la
personnalité de chaque étudiant. Car, pour réussir à respecter la formule bien connue de Boileau « Ce
que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément », les interprètes
ont besoin non seulement d’une compétence linguistique de très haut niveau, mais ils doivent aussi
posséder une compétence extralinguistique qui, parfois, les aide à supplanter le manque de
connaissances ou de compétence linguistique et à réussir une interprétation sinon pas toujours belle,
au moins toujours fidèle.
Section I : Interprétation et formation des interprètes/Interpretare şi
formarea interpreților
Izabella BADIU, Développement d’un Master en Interprétation de Conférences – le standard
européen
Iulia BOBĂILĂ, Interpretare vs. mediere culturală în context educațional – cazul Spaniei
Mihaela VISKY, La compétence extralinguistique de l’interprète professionnel
Maria BUTAN, L’interprétation entre piège et défi
Yuliya SHVETSOVA, La pratique de la formation des interprètes en Russie et l’intégration
dans l’Union Européenne
Section II : Formation du traducteur/Formarea traducătorului
Mihaela TOADER, Défis et progrès actuels dans le domaine de la formation à la traduction
spécialisée en Roumanie
Corina CILIANU‐LASCU, Pour une formation interdisciplinaire du traducteur en économie :
entre domaine de référence, linguistique et terminologie
Eugenia ARJOCA‐IEREMIA, L’acquisition de la compétence traductive dans le domaine
médical ( traduction du roumain vers le français)
Abdelouahab DAKHIA, Entre didactisation et axiologisation‐ une traduction en recherche: la
surconscience des approches interculturelles
Section III : Terminologie et technologies dans la traduction/Terminologie şi
tehnologii în traducere
Dorina CHIS, La terminologie dans la formation des traducteurs
Sanda CHERATA, L’impact des technologies de l’information sur l’assurance de la qualité de
la terminologie dans la traduction spécialisée
Corina ABRAHAM‐BARNA, Ressources officielles de terminologie à l’usage des
terminologues, des traducteurs et des interprètes
Veronica ŞTEFAN, La qualité de la traduction sur l'impact des technologies de l'information
Section IV : Compétences et qualité dans la traduction/Competențe şi calitate
în traducere
Mirela POP, Évolution du concept de compétence en traduction à l’heure de la mise en œuvre de
l’approche par compétences en éducation et formation
Dana DINCĂ, Maria MIHĂILĂ, Pour une approche contrastive de la traduction juridique
Bianca PREDESCU, Considerații privind specificul traducerii specializate de drept internațional
şi drept european
Adriana SFERLE, Les dictionnaires juridiques : des outils pour les traducteurs
Tania PETCOVICI , Traducerea şi transferul realității juridice europene
Communications plénières/Comunicări în plen
Cristian MUJDEI (CESE, Bruxelles), Tipuri de constrângeri lingvistice şi extralingvistice în
activitatea traducătorilor din instituțiile UE
Gigi MIHĂIȚĂ, Experiența Institutului European din România privind formarea de
competențe ale traducătorilor şi revizorilor