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Dans toutes les sociétés et pour toutes les langues, on peut observer une variabilité de formes
qui se manifeste sur tous les plans (phonétique, morphologique, syntaxique, lexical, discursif,
pragmatique). L’hétérogénéité des formes linguistiques est constitutive de la notion même de
langue (il n’y a aucune langue qui ne soit fortement diversifiée) (GADET 2003 : 94)
Cette affirmation de Françoise Gadet rend bien compte du fait qu’il n’y a pas de langue sans
variation : l’on parle différemment et aucune façon de parler n’est préférable aux autres, du moins du point
de vue de l’étude de la norme objective. La réalité des usages fortement diversifiée et la nature même de la
langue hétérogène et changeante obligent les sociolinguistes à rendre compte des phénomènes des variations
repérables dans les pratiques langagières et cela tout particulièrement en France :
Le sociolinguiste observe et analyse […] les variations de la langue, ses divers usages au sein de
la communauté linguistique en fonction de variables sociales, sans jamais se dissimuler que ces
variations, ces usages sont plus ou moins clairement perçus, étiquetés, évalués par les membres
de cette communauté. (BOYER 2001 : 45)
Les linguistes se doivent donc d’expliquer en fonction de quelles variables les langues varient et de
décrire ces variations à partir de leurs différentes manifestations linguistiques (comment les variations se
manifestent dans les discours ? Quels niveaux de la langue sont intéressés ? Quels phénomènes peut-on
observer ? etc.)
Ex. 1 Dites, selon vous, à quels registres de langue appartiennent les textes suivants. Justifiez vos
réponses à partir du repérage des marques linguistiques (niveau lexical, syntaxique, phonétique)
Renard est affamé. Il se promène sous les arbres. Il voit soudain Ticelin, le corbeau, qui vole vers lui. Le
sombre oiseau vient de faire un mauvais coup. Il a volé' le fromage de Marie, la fermière. (Le renard et le
corbeau, par Gilles Lemire et Jean Darbelnet, Série Petites histoires, Guérin éditeur, 1989)
Renard a faim. I' marche dans l'bois. Ticelin arrive. Y'a volé' l'fromage d'la fermière. C'maudit renard, i' crèv'
de faim, i' court d'un arb' à' l'aut'. Pi i' vwéc't'oiseau nwèr qu'ya volé' l'fromag' d'la fermièr'.
Renard n'a guère eu sa pitance quotidienne en ces temps de disette. A l'orée de la pinède, il entrevoit Ticelin,
l'oiseau ensorcelé, qui vient à' peine de se percher. Son dernier larcin encore pincé' dans son bec, de la
fermière il a dérobé' le fromage.
Ex. 2 Classez les phrases suivantes selon le registre dans lequel elles ont été écrites
l. Où t'as rangé les clés ? 2. C'est pas eux qui l'ont dit. 3. Le vent chassait de gros nuages sur
les cimes. 4.Qui est-ce qui a lavé ma chemise ? 5.C'est moi qui ferai la vaisselle ce soir. 6.Il
était fort irrité. 7.Qui c'est qui m'a cafté au pion ?
Ex.4 Tous ces mots concernent la même notion. Classez-les selon qu'ils pourraient être prononcés dans
un registre très familier, familier, courant ou soutenu.
détaler - se casser - se carapater - prendre ses jambes à son cou - se tirer - s'esquiver - fuir - jouer la fuie de
l'air - filer . prendre la poudre d'escampette - se tailler - se barrer - se sauver - se débiner - mettre les voiles -
déguerpir - se dérober - brûler la politesse à quelqu'un - prendre la tangente - s'éclipser.
Ex. 6 Cherchez le plus grand nombre de verbes signifiant ''cacher" et classez-les selon les différents
registres de langue. (Aidez-vous du dictionnaire).