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Colocviu Internaţional de traducere specializată şi interpretare/
Colloque International de Traduction spécialisée et Interprétation
Actele colocviului
Competenţele traducătorilor şi interpreţilor în
vederea integrării pe piaţa actuală a muncii
Timişoara
27-28 mai 2010
INTRODUCERE......................................................................................................................5
AVANT-PROPOS....................................................................................................................6
Corina Georgeta ABRAHAM- BARNA, RESSOURCES OFFICIELLES DE
TERMINOLOGIE, À L’USAGE DES TERMINOLOGUES, DES TRADUCTEURS ET DES
INTERPRÈTES ..........................................................................................................................7
Eugenia ARJOCA IEREMIA, L ’ACQUISITION DE LA COMPÉTENCE TRADUCTIVE
DANS LE DOMAINE MEDICAL. LE CAS DES TRADUCTIONS DU ROUMAIN VERS LE
FRANÇAIS ...............................................................................................................................12
Izabella BADIU, DÉVELOPPEMENT D’UN MASTER EN INTERPRÉTATION DE
CONFÉRENCES – LE STANDARD EUROPÉEN ................................................................20
Iulia BOB IL , INTERPRETARE VS. MEDIERE CULTURAL ÎN CONTEXT
EDUCA IONAL – CAZUL SPANIEI ......................................................................................26
Sanda CHERATA, IMPACTUL TEHNOLOGIEI INFORMA IEI ASUPRA ASIGUR RII
CALIT II TERMINOLOGIEI ÎN TRADUCERILE SPECIALIZATE ...................................31
Dorina CHIŞ, LA TERMINOLOGIE DANS LA FORMATION DES TRADUCTEURS.........42
Corina CILIANU-LASCU, POUR UNE FORMATION INTERDISCIPLINAIRE DU
TRADUCTEUR EN ÉCONOMIE : ENTRE DOMAINE DE RÉFÉRENCE, LINGUISTIQUE
ET TERMINOLOGIE...............................................................................................................48
Abdelouahab DAKHIA, ENTRE DIDACTISATION ET AXIOLOGISATION UNE
TRADUCTION EN RECHERCHE : LA SURCONSCIENCE DES APPROCHES
INTERCULTURELLES............................................................................................................56
Daniela DINC , Maria MIH IL , POUR UNE APPROCHE CONTRASTIVE DE LA
TRADUCTION JURIDIQUE ...................................................................................................65
Georgiana LUNGU-BADEA, QUELLE(S) COMPETENCE(S) TRADUCTIONNELLE(S)
POUR ACCOMPLIR LA TÂCHE DU TRADUCTEUR? .........................................................76
Gigi MIH I , DIN EXPERIEN A DCT PRIVIND FORMAREA DE
COMPETEN E PENTRU TRADUCEREA ŞI REVIZIA DE TEXTE JURIDICE ...................84
Cristi MUJDEI, CONSTRÂNGERI LINGISTICE ŞI EXTRALINGVISTICE ÎN
ACTIVITATEA TRADUC TORILOR DIN INSTITU IILE UE ..............................................87
Tania PETCOVICI, TRADUCEREA ŞI TRANSFERUL REALIT II JURIDICE
EUROPENE.............................................................................................................................93
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Mariana PITAR, COMPÉTENCES ET QUALITÉ DANS LA TRADUCTION DES
DOCUMENTS AUDIO-VISUELS .........................................................................................101
MIRELA POP, EVOLUTION DU CONCEPT DE COMPÉTENCE EN TRADUCTION À
L’HEURE DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPROCHE PAR COMPÉTENCES EN
ÉDUCATION ET FORMATION............................................................................................108
Bianca Maria Carmen PREDESCU, CONSIDERA II PRIVIND SPECIFICUL
TRADUCERII SPECIALIZATE DE DREPT INTERNA IONAL ŞI DREPT EUROPEAN ...116
Adriana SFERLE, LES DICTIONNAIRES JURIDIQUES: DES OUTILS POUR LES
TRADUCTEURS ....................................................................................................................128
Patricia ŞERBAC, COMPETEN ELE NECESARE ÎN ABORDAREA TRADUCERII
C R II POTOPUL LUI NOE DE WILLIAM RYAN ŞI WALTER PITMAN .........................145
Yuliya SHVETSOVA, LA PRATIQUE DE LA FORMATION DES INTERPRÈTES EN
RUSSIE ET L’INTÉGRATION DANS L’UNION EUROPÉENNE ........................................153
Mihaela TOADER, DÉFIS ET PROGRÈS ACTUELS DANS LE DOMAINE DE LA
FORMATION À LA TRADUCTION GÉNÉRALE ET SPÉCIALISÉE EN ROUMANIE ...158
Mihaela VISKY, LA COMPÉTENCE EXTRALINGUISTIQUE DE L’INTERPRÈTE
PROFESSIONNEL.................................................................................................................171
SEC II/SECTIONS.............................................................................................................177
Lucr rile din acest volum reflect interesul suscitat de tematica acestui colocviu atât
în rândul cadrelor didactice formatoare ale traduc torilor şi interpre ilor, cât şi în rândul
interpre ilor profesionişti ce lucreaz independent sau în cadrul unor birouri de traducere. O
prezen important la acest colocviu au avut-o reprezentan ii unor institu ii româneşti sau din
cadrul Uniunii Europene r spunz toare de calitatea traducerii, care au împ rt şit în acelaşi
timp participan ilor din experien a lor.
care sunt metodele cele mai eficiente de formare a unor buni traducători şi
interpreţi şi care este rolul formatorului ?
Mariana PITAR
Preşedint a colocviului
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AVANT-PROPOS
Les travaux réunis ici reflètent l’intérêt suscité par le thème du colloque non seulement
auprès des enseignants formateurs de traducteurs et d’interprètes, mais aussi auprès des interprètes
professionnels indépendants ou travaillant dans des agences de traduction–interprétation. Une
présence notable à ce colloque a été celle des représentants d’institutions roumaines ou
européennes responsables de la qualité de la traduction, qui ont pu, en même temps, partager leur
expérience avec les participants au colloque.
quelles sont les méthodes les plus efficaces pour la formation de bons traducteurs et
interprètes et quel est le rôle du formateur ?
quelles sont les perspectives de l’intégration des traducteurs roumains sur le marché
européens?
quels sont les facteurs de décision en ce qui concerne la qualité de ces activités ?
Les participants ont pu enrichir leurs connaissances théoriques et pratiques sur les outils
informatiques d’aide à la traduction dans le cadre de plusieurs ateliers regroupés sous le titre
Instruments informatiques dans la formation du traducteur et de l’interprète.
Mariana Pitar
Présidente du colloque
INTRODUCTION
Dans le contexte de l’intégration de la Roumanie dans l’Union Européenne, l’impact du
travail des traducteurs sur la société devient de plus en plus important. Les échos concernant la qualité
des traductions en roumain au sein de la Direction Générale de la traduction (DG Traduction) de la
Commission européenne et aux autres institutions et organes de l'UE (Conseil, Parlement, Cour de
justice, Comité économique et social, Cour des comptes, etc.) sont bons, mais il y a quelques
problèmes. Ces problèmes sont liés, dans certains cas, à la méconnaissance des terminologies. Nous
avons focalisé notre recherche sur ce problème, ayant comme solution évidente l’apprentissage des
terminologies officielles pour la traduction et l’interprétation.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Notre recherche est basée sur l’analyse de la structure des programmes d’enseignement des
masters en traduction et interprétation proposés par les universités roumaines, pour l’établissement de
l’état de l’art. Concernant les ressources signalées, celles-ci sont constituées par les ressources en
ligne proposées par quelques institutions : la Commission européenne, la Délégation générale à la
langue française et aux langues de France, le Service de la langue française du Ministère de la
Communauté française de Belgique, l’Office québécois de la langue française, l’Organisation des
Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, etc.
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
La prémisse de notre étude est qu’un traducteur ne peut pas être formé pour tous les
domaines, puisqu’il ne peut pas connaître tous les termes, même dans sa langue maternelle. Donc, si
le traducteur ne peut pas couvrir tous les domaines, on doit former, d’une part, des traducteurs
« généralistes » et, d’autre part, des traducteurs spécialisés, comme dans le cas des autres professions
libérales, les médecins, par exemple.
Pendant la première partie de la formation, le traducteur suit, évidemment, les matières
fondamentales, le bon usage. Il doit apprendre des principes, mais surtout des méthodes de travail. On
détaillera plus bas des méthodes concrètes à l’usage des terminologues, des traducteurs et des
interprètes en formation.
Concernant le traducteur ou l’interprète spécialisé, il doit être formé au niveau du master. Son
domaine de spécialisation devrait être établi par le choix d’un stage obligatoire en entreprise, où il
devrait développer un projet de traduction spécialisée. Une des tendances actuelles du marché
éducationnel est d’offrir des masters interdisciplinaires. Notre thèse est que les masters de traduction
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et d’interprétation spécialisée devraient être réalisés conjointement, avec d’autres facultés des
domaines où les traducteurs sont demandés. S’il y a déjà des entreprises qui demandent des
traducteurs ou des interprètes, celles-ci pourraient accueillir les étudiants en stage et, si possible, leurs
accorder des bourses privées, soutenues par la loi roumaine, la Loi n° 376 du 28/09/2004 sur les
bourses privées.
L’idée fondamentale de ces masters de traduction spécialisée est de promouvoir l’admission
des candidats qui ont des diplômes de licence dans des domaines autres que les langues étrangères:
des ingénieurs, des médecins, des avocats etc., puisque leur niveau de connaissance de la terminologie
du domaine est certaine. Sinon, les autres étudiants en master devraient subir une formation
approfondie de la terminologie d’un certain domaine, et connaître des sources officielles pour la
terminologie du domaine. Si on consulte le profil des traducteurs travaillant pour la Commission
européenne, on constate que la Commission recherche « des diplômés de haut niveau, y compris des
personnes titulaires de diplômes scientifiques ou de diplômes de lettres en lien avec les politiques de
l'UE », ce qui confirme notre idée sur l’admission en master des candidats provenant d’autres
domaines que celui linguistique.
En ce qui concerne le niveau de langue des candidats, il est évident que l’admission devrait
inclure une épreuve de langue, leur demandant un niveau de langue d’utilisateur expérimenté - C1 ou
C2, d’après le Cadre Européen Commun de Référence pour les langues (CECR), qui fournit une base
concrète pour la reconnaissance des qualifications en langues.
Les idées énoncées ne sont pas complètement nouvelles, et il y a déjà en Roumanie des
formations proposées qui suivent ces principes, et qui offrent aux étudiants des outils et des méthodes
de travail qui puissent être employées au cours de la vie professionnelle : des logiciels, des stages
d’immersion à l’étranger, de la formation en terminologie etc.
Mais, disons, par parenthèse, que notre expérience en tant qu’étudiant en Roumanie et en
France prouve une grande différence entre la formation roumaine, plutôt théorique et quantitative, et
l’enseignement français, où le contenu des cours consiste à tracer des principes, approfondir des
méthodes concrètes de travail et offrir des bibliographies récentes, pour que l’évaluation soit faite sur
la base de l’application des méthodes, et non pas sur la mémorisation et la reproduction écrite ou orale
des cours. Ainsi, les diplômés ne deviennent plus des « recueils de citations », comme au XIXème
siècle, mais des professionnels prêts à travailler. Les objectifs de la formation devraient suivre une
approche ne pas quantitative, mais qualitative.
En revenant au sujet du profil publié par la Commission, celui-ci mentionne les compétences
en matière de traduction, dont la « capacité d'effectuer des recherches terminologiques et factuelles
rapidement et efficacement, tant dans la langue source que dans la langue cible » et la « capacité de
maîtriser la traduction assistée par ordinateur et les outils terminologiques, de même que l'outil
bureautique ». Les compétences spécifiques sont liées toujours, évidemment, à la terminologie. On
doit souligner l’adverbe rapidement, ce qui présuppose un acquis des ressources pendant la formation,
pour un travail efficace. En plus, quand il s’agit d’interprète, cet adverbe est un mot-clé de la fiche de
poste.
L’idée proposée par notre intervention est de lier davantage ces formations au marché du
travail roumain et européen et aux entreprises, démarche qui crée la possibilité aux étudiants de se
spécialiser dans un certain domaine dès la période de formation. La formation en master devrait être
plutôt un projet personnel et personnalisé qu’une transmission des connaissances, pour que l’insertion
rapide au marché du travail devienne possible.
En dehors d’une spécialisation claire, les traductions approximatives envahissent la société.
Les effets sont connus, surtout pour le domaine médical, pour celui juridique, mais aussi pour d’autres
domaines. Une erreur de traduction peut coûter des vies, valoir la prison, mais on ne doit pas ignorer
la perte d’argent. Dans une autre étude, nous avons présenté les effets financiers causés par une erreur
de traduction d’un certain règlement européen, causant le doublement des coûts.
Au-delà des considérations théoriques, nous signalons des ressources de terminologie qui
puissent être offertes aux terminologues, aux traducteurs et aux interprètes en formation. L’emploi des
ressources d’une qualité reconnue par les institutions importantes est une méthode pour l’acquisition
les oiseaux : Avibase, un système informatique sur tous les oiseaux du monde, avec 5
institutions, concernant divers animaux :
millions de notices sur environ 10.000 espèces et 22.000 sous-espèces d'oiseaux, y compris les
informations sur la taxonomie, des synonymes dans plusieurs langues, une base gérée par Bird Studies
les poissons : FishBase, une base contenant un glossaire multilingue et des informations
Canada, le partenaire canadien de Birdlife International
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interprètes, dans le contexte de leur insertion professionnelle. Cette analyse de la fiabilité pourrait être
le sujet d’une autre étude.
Il est évident que connaître les ressources fiables n’est pas la seule méthode pour l’emploi des
terminologies, mais les professionnels de la langue doivent appliquer aussi des principes clairs et
reconnus par la communauté professionnelle. Ce sont les normes ISO pour la terminologie et pour la
traduction qui fondent leur formation. Les normes ISO publiées pour le domaine de la terminologie
ont été élaborées par le Comité technique 37 Terminologie et autres ressources langagières et
ressources de contenu. Leur enseignement devrait devenir obligatoire, pour l’augmentation de la
qualité de la traduction. Ces normes internationales sont incontournables pour le travail
terminologique, y compris sur celui axé sur la traduction et l’interprétation.
CONCLUSIONS
En essayant de répondre aux questions « Quelles sont les perspectives de l’intégration des
traducteurs roumains sur le marché européens? », et « Que signifie qualité dans la traduction et
l’interprétation ? », cette étude ouvre quelques pistes concrètes pour l'acquisition de la terminologie
par les futurs terminologues, traducteurs et interprètes spécialisés. Ayant à la base les normes ISO de
terminologie et traduction, et en acquérant les bons termes des ressources officielles, la qualité du
travail des professionnels de la langue augmente, ainsi que leurs chances d’insertion sur le marché du
travail européen.
BIBLIOGRAPHIE
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L’ACQUISITION DE LA COMPÉTENCE TRADUCTIVE DANS LE
DOMAINE MEDICAL. LE CAS DES TRADUCTIONS DU ROUMAIN
VERS LE FRANÇAIS
Les réflexions qui sont à la base de notre article sont issues d’une longue expérience en
traduction médicale, dans le domaine de l’ophtalmologie1. Les textes que nous traduisons depuis une
bonne trentaine d’années, du roumain vers le français, appartiennent à trois catégories discursives
différentes : résumés, communications orales sous forme de poster (affiché ou électronique) et
articles publiés dans la revue de spécialité Journal français d’ophtalmologie (JFO), paru aux Éditions
Masson. Ainsi, le même sujet médical arrive-t-il à être traité sous trois formes rédactionnelles
différentes. À tout cela s’ajoute la traduction de la légende des figures.
Riche de cette expérience, nous avons pu proposer un cours universitaire de traduction
médicale en Master I 2. Le cours théorique, dont la durée totale prévue est de 14 heures, est complété
par un atelier de traduction, auquel on a affecté toujours 14 heures, de sorte que l’enseignement de la
traduction médicale est limité à un total de 28 heures, ce qui agit comme une contrainte importante,
dont il faut absolument tenir compte dans le processus de formation des traducteurs spécialistes.
2. La compétence traductive
Celle-ci est liée à la nécessité de comprendre le texte à traduire. La traduction médicale est
une opération scientifique bien plus qu’une simple opération linguistique : « Nécessité donc, avant
de traduire, de se documenter à fond. (…) nous proposons au traducteur un itinéraire logique. À la
lecture du document à traduire, un document qui, dans la plupart des cas, traitera d’une maladie
Cette compétence suppose l’acquisition préalable d’un savoir minimal sur les conditions de la
production du texte, sur les méta-règles discursives qui assurent la cohésion et la cohérence textuelles
ainsi que sur les principales caractéristiques des différents types de textes.
Le texte médical est une combinaison de trois types de textes : informatif, explicatif et
argumentatif. Il est fondé sur une collection de données scientifiques, qui résultent d’une longue et
persévérante observation médicale. Le médecin – producteur du texte médical - observe les
symptômes du malade, enregistre les résultats des examens médicaux et fait l’effort d’interpréter les
données pour établir le diagnostic réel. Dans la plupart des cas, le médecin doit résoudre tous les
problèmes scientifiques liés au diagnostic différentiel, car fixer le bon diagnostic c’est aussi une
question de choix subjectif fondé sur des arguments objectifs précis. Ensuite, le médecin doit établir
la conduite thérapeutique la meilleure pour traiter tel ou tel malade et il doit réaliser un suivi régulier
de l’évolution de la maladie. Toute conduite médicale implique une longue expérience professionnelle
et des choix à faire, assumés avec responsabilité et honnêteté. Le discours médical implique
également une dimension prédictive concernant l’évolution de l’état de santé du malade, du cas
examiné par le médecin qui produit le texte à traduire.
Accumulant une riche expérience professionnelle, le médecin est amené à se poser des
questions sur la manière de rédiger un texte médical en vue de sa publication : « Publier, c’est sans
aucun doute un des désirs les plus chers de presque tous les médecins, même s’ils ne l’expriment pas
toujours. Publier, c’est faire part de son expérience clinique, de l’évolution de ses travaux de
recherche, qu’ils soient cliniques ou expérimentaux ou de laboratoire. C’est entrer en communication
avec l’ensemble du monde médical et parfois même au-delà, vers tous ceux qui pourraient s’intéresser
aux avancées les plus récentes dans les domaines de la médecine ». (Guide Pfizer 2010, Préface : 4).
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2.2.2. La structure du résumé et de l’article en ophtalmologie. Le format IMRAD
Le traducteur spécialisé peut aider le médecin à améliorer son style et son expression dans la
langue maternelle ou « langue de départ ». Avant de traduire, il doit vérifier soigneusement le texte
pour voir si le (les) donneur(s) d’ouvrage a (ont) rigoureusement respecté les instructions
rédactionnelles exigées par la revue de spécialité susceptible de publier le texte traduit. Le professeur
Jean-François Korobelnik du Groupe Hospitalier Pellegrin de Bordeaux remarquait à juste titre :
« Les publications en ophtalmologie se caractérisent souvent par une forte présence de l’imagerie.
(…) l’ophtalmologie déborde assez peu sur d’autres spécialités. Ainsi, bien que nous soyons
fréquemment confrontés aux manifestations oculaires de maladies systémiques comme le lupus ou le
diabète, il est rare que des articles signés par des ophtalmologues paraissent dans des revues de
médecine interne, de diabétologie, d’infectiologie, etc. Il en découle que le nombre de revues
susceptibles de publier le travail d’un ophtalmologue est relativement restreint ». (Guide Pfizer 2010 :
12).
L’article scientifique rend compte d’un travail de recherche ; ses auteurs doivent
communiquer clairement leurs résultats pour susciter l’intérêt du lecteur. « Utiliser un schéma
d’organisation standard facilite la rédaction des différentes sections. Actuellement, le format IMRAD
(acronyme de Introduction, Method, Results and Discussion, en français Introduction, Matériel et
méthodes, Résultats, Discussion) est préconisé par la quasi-totalité des revues scientifiques » (Guide
Pfizer 2010 :24). On ajoutera à ce schéma le chapitre final, consacré aux Conclusions. Le style
rédactionnel privilégie la lisibilité et la compréhension, qui seront facilitées par l’emploi de mots
simples, de phrases courtes et d’un plan clair. L’usage des paragraphes permet de mieux visualiser les
différentes idées développées.
Le résumé doit refléter avec précision le contenu de l’article ; il sera structuré en cinq
sections : Introduction, Objectifs, Méthodes, Résultats et Conclusions. Il a donc la même structure que
l’article proprement dit et en constitue une sorte de synopsis. « Le résumé structuré exige de la
concision. Le style télégraphique sera toutefois évité et la structure des phrases devra rester complète.
La formulation ne doit pas être excessivement elliptique et le ou les résultat(s) clés de l’étude doivent
être présentés brièvement » (Guide Pfizer 2010 : 28)5.
Les mots-clés sont nécessaires au classement de l’article dans les bases de données. Il s’agit
soit de mots, soit de phrases courtes. Leur choix n’est pas laissé à la seule discrétion des auteurs de
l’article, car ils doivent appartenir au vocabulaire MeSH (Medical Subject Headings) qui permet de
décrire les articles indexés dans Medline (http://www.nlm.nih.gov/mesh/MBrowser.html).
‐ fr. hyperfluorescence > roum. hiperfluorescen ; fr. hyper-réflectivité > roum. hiper-
reflectivitate, etc.
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Pour trouver les termes médicaux français utilisés dans l’opération traduisante du roumain
vers le français, nous employons les dictionnaires suivants : Le Grand et le Petit Robert, le Grand
Larousse de la langue française, le Petit Larousse médical, le Dictionnaire médical (explicatif,
français-français) élaboré par L. Manuila, A. Manuila, P. Lewalle, M. Nicoulin, le Dic ionar de
neologisme (c’est un dictionnaire qui concerne le roumain et qui indique l’étymologie des mots), ainsi
que les dictionnaires en ligne : le TLFI, le Lexis, le dictionnaire encyclopédique Wikipédia, etc.
Parfois, les ophtalmologues roumains donneurs d’ouvrage connaissent eux-mêmes tel terme
spécialisé, telle tournure spécifique au langage médical français, puisque leurs connaissances de
français leur permettent de consulter en français la bibliographie de spécialité. N’oublions pas
l’importance des glossaires réalisés spécialement par le traducteur à partir de textes qui traitent des
sujets similaires à ceux abordés dans les textes à traduire. Nous recommandons également l’utilisation
de deux dictionnaires en ligne, surtout quand il faut trouver le correspondant français d’un terme
médical indiqué en anglais dans le texte médical roumain : il s’agit de
http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressorces/gdt.html et de http://dictionnaire.reverso.net/medical-anglais-
francais
Dans un autre article (Arjoca Ieremia 2004 : 121-124), nous avons analysé les différentes
possibilités de traduire, dans les textes ophtalmologiques, les prépositions roumaines la, cu, în,
possibilités définies clairement par les caractéristiques sémantico-syntaxiques des contextes
langagiers médicaux. Les correspondants français de ces prépositions s’écartent, parfois, des
équivalences générales, telles qu’elles sont établies par les dictionnaires bilingues. Par ex.
angiofluorografia la ochiul drept (FNM) – l’angiofluorographie de l’œil droit ; Fibrele retiniene cu
mielin sunt egal distribuite la ambele sexe(FNM) – Les fibres nerveuses à myéline sont distribuées
de manière égale dans les deux sexes. La règle générale conformément à laquelle à la préposition
roumaine la correspond en français à n’est plus valable dans ces cas. Dans la langue générale, les
équivalences possibles de la préposition cu sont à ou avec, de la préposition în sont en et dans. Cela
n’est plus valable dans les contextes suivants : Tensiunea arterei humerale avea valori normale sub
tratament cu beta-blocante şi inhibitori ai enzimei de conversie (FNM) – La tension de l’artère
humérale avait des valeurs normales sous traitement par bétabloquants et inhibiteurs de l’enzyme de
conversion. D’autres exemples encore : Angiofluorografia arat vase retiniene tortuoase şi intense
tulbur ri de permeabilitate în timpii târzii (H) – L’angiofluorographie révèle des vaisseaux rétiniens
tortueux et d’intenses troubles de perméabilité sur les temps tarifs ; Angiografia în verde de
indocyamin (H) – L’angiographie au vert d’indocyamin.
Bien sûr, les exemples que nous avons présentés sont beaucoup plus nombreux ; nous avons
essayé de trouver des explications linguistiques plausibles à l’emploi particulier de ces prépositions,
emploi qui nous avait été suggéré par les lecteurs anonymes français des articles soumis au Comité
scientifique de lecture du Journal français d’ophtalmologie (JFO).
Les matrices phraséologiques sont, dans la conception de Daniel Gouadec (1999 : 226)
«… des structures figées à l’intérieur desquelles permutent une ou plusieurs variables. La structure
figée, qui se répète donc telle quelle, constitue l’élément matriciel. Elle crée une base réexploitable,
une sorte de préfabriqué ou de modèle. Les variables à l’intérieur des matrices sont des unités
lexicales (dans le discours général) ou des entités terminologiques (dans les discours spécialisés)
représentant, à chaque fois, l’élément spécifique traité dans le discours ».
Cette conception s’est avérée utile dans l’analyse de certaines structures matricielles formées
en roumain par des verbes au passif réfléchi, c’est-à-dire des verbes à la forme pronominale de sens
passif, à la troisième personne du singulier ou du pluriel ; le verbe est précédé par le pronom réfléchi
se (s’) et il est suivi par le sujet. Exemples : Se descrie cazul unui b rbat de 31 ani (H) – Deşi fibrele
nervoase cu mielin sunt considerate benigne, s-au semnalat în ultima vreme cazuri cu anumite
anomalii vasculare retiniene (FNM).
Deux structures matricielles sont possibles en français, dans ce cas : soit la matrice
phraséologique formée par nous (pronom personnel, Ière personne du pluriel) + verbe actif +
complément : Nous rapportons le cas d’un homme âgé de 31 ans ; soit le pronom indéfini on ( qui
n’existe pas en roumain) + verbe actif + complément : Quoique les fibres nerveuses à myéline soient
considérées comme bénignes, on a signalé ces derniers temps des cas d’association à certaines
anomalies vasculaires rétiniennes6.
Enfin, nous voudrions signaler d’autres exemples significatifs de matrices phraséologiques,
parmi lesquelles l’emploi en tête de phrase de certains adjectifs adverbialisés, tels que
angiofluorografic, (bio)microscopic, histopatologic, macroscopic, oftalmoscopic, ultrasonografic,
etc. Ceux-ci sont séparés par une pause relative du reste de la phrase ; examinons l’exemple suivant :
Enuclearea globului ftizic a permis izolarea esutului coroidian osificat. Macroscopic, acesta
a avut form de cup , cu diametrul de 1,7 cm, culoare alb-galben , suprafa neuniform , în mijlocul
c reia se remarc orificiul osos al nervului optic (PhPV). - L’énucléation du globe oculaire
phtisique permet d’isoler le tissu choroïdien ossifié. En macroscopie, celui-ci présente une forme de
coupe, ayant le diamètre de 1,7 cm, d’un blanc-jaunâtre, de surface non-uniforme avec au milieu
l’orifice osseux du nerf optique.
L’adjectif adverbialisé macroscopic, à fonction de « complément de relation » (voir
Gramatica limbii române, II, Enun ul, 2005 : 521-525) est rendu en français par un syntagme
prépositionnel, formé de : en + nom (sans article). D. Vigier appelle ce type de constructions
« adverbial praxéologique » détaché en position initiale (2005 : 5). Selon nous, Ie syntagme
prépositionnel] est le résultat, en structure de surface, d’une transformation d’ellipse appliquée à un
énoncé complet (existant en structure profonde) de la forme « Quand on a effectué l’examen/l’analyse
macroscopique » ; au niveau discursif, on constate une progression à thème constant. L’adverbe
macroscopic, ainsi que le syntagme français correspondant en macroscopie ont une importante
fonction rhématique.
Dans l’exemple suivant : Pacienta, 50 de ani, ras caucazian , cu cecitate monocular
dreapta, asociat cu hiperpigmentare periocular congenital (...) a fost examinat oftalmologic,
dermatologic şi imagistic pe o perioad de 7 ani (PhPV) – La patiente, âgée de 5O ans, de race
caucasienne, a une cécité mono-oculaire droite associée à une hyperpigmentation périoculaire
congénitale. Pendant une période de 7 ans, la patiente a été suivie régulièrement en ophtalmologie,
en dermatologie et par différentes techniques d’imagerie médicale, on peut observer que nous avons
eu recours à une solution traductionnelle complexe ; nous avons introduit l’adverbe régulièrement
auprès du verbe suivre employé à la forme passive. C’est qu’il fallait avoir un premier énoncé
complet. Les deux premiers adjectifs adverbialisés oftalmologic et dermatologic sont rendus par deux
syntagmes prépositionnels, véritables structures phraséologiques matricielles, qui expriment les
différents types d’investigation médicale (les différents points de vue adoptés dans l’investigation). Le
troisième adjectif adverbialisé imagistic n’a même pas de correspondant adjectival en français; il est
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traduit par un complément de moyen à structure prépositionnelle. Mais les trois unités lexicales,
respectivement les trois syntagmes prépositionnels s’interprètent comme l’adverbe macroscopic et le
syntagme en macroscopie de l’exemple précédent. Il s’agit d’une transformation d’ellipse de trois
énoncés complets de la forme „On a effectué un examen ophtalmologique, dermatologique et un
examen en imagerie médicale”. Au niveau discursif, ils ont une importante fonction rhématique, car
ils apportent des informations essentielles du point de vue médical.
Il y a bien d’autres exemples de matrices phraséologiques, que nous nous sommes proposé de
commenter dans un autre article7.
4. Conclusion
NOTES
1. Nous traduisons pour une équipe formée d’habitude par 3 ou 4 médecins ophtalmologues de
la Clinique d’ophtalmologie de Timişoara. Ils sont tous membres de la Société française
d’ophtalmologie et participent régulièrement aux congrès annuels d’ophtalmplogie, organisés à Paris.
2. Il s’agit du master intitulé Traducere specializat , proposé au cadre de la section Langues
modernes appliquées (LMA) de la Faculté des Lettres, d’Histoire et de Théologie, de l’Université de
l’Ouest de Timişoara.
3. Dans ce qui suit, nous allons nous occuper seulement de la première et de la troisième compétence ;
nous allons aborder la compétence linguistique dans un autre chapitre.
4. Les exemples du présent article sont recueillis dans divers articles que nous avons traduits, le long
des années, du roumain vers le français, à savoir : Les fibres nerveuses à myéline associées à une
occlusion de l’artère ciliorétinienne (FNM) ; Anthrax cutané palpébral (A) ; L’hamartome combiné
de l’épithélium pigmentaire et de la rétine (H ) ; Angiosarcome de Kaposi conjonctivo-palpébral (K) ;
Ossification de la choroïde : à propos de trois cas (OCH) ; La phacomatose pigmento-vasculaire
associée à la persistance et à l’hyperplasie du corps vitreux primitif et à l’ossification scléro-
choroïdienne (PhPV).
5. Tous les articles que nous avons traduits respectent le format standard, demandé par la revue
Journal français d’ophtalmologie. Ils sont accompagnés d’un résumé en français et de trois à cinq
mots-clés, d’un abstract en anglais et des key-words. À la fin se trouvent la Légende des figures et la
Bibliographie.
6. Pour plus de détails voir Eugenia Arjoca Ieremia (2004 : 124-127).
7. Il s’agit d’un article à paraître, intitulé Le rôle de la dérivation impropre dans la traduction
BIBLIOGRAPHIE
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DÉVELOPPEMENT D’UN MASTER EN INTERPRÉTATION DE
CONFÉRENCES – LE STANDARD EUROPÉEN
Izabella BADIU
Université Babeş-Bolyai
Cluj-Napoca
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progression pédagogique, compétences à acquérir par les étudiants – sont également stipulées. En
plus, le programme doit fournir un cours de théorie de l’interprétation, des techniques
complémentaires telles l’art oratoire, la technique vocale, le management du stress, la terminologie,
ainsi que des cours dédiés aux institutions européennes et internationales avec leurs mécanismes de
fonctionnement. Sur cette structure de base, selon la longueur du programme, d’autres matières
viennent s’ajouter – dans le cas du MEIC de Cluj par exemple : Langues et Etudes Culturelles et
Relations publiques en première année afin de consolider les connaissances linguistiques,
respectivement, les compétences en communication et management de carrière des étudiants.
Le but final est d’arriver, en fin de parcours, à avoir des candidats qui réussissent leur examen
de diplôme et qui, faisant preuve d’un niveau véritablement professionnel, puissent réussir aussi les
tests d’accréditation auprès des institutions européennes. Or, du moins en théorie, cela reviendrait à
dire que les universités produisent des interprètes professionnels selon les standards non seulement
des institutions internationales mais surtout selon la définition de la seule organisation professionnelle
de type syndical mondialement reconnue qu’est l’AIIC – l’Association Internationale des Interprètes
de Conférences – basée à Genève. Le portrait robot, s’il en est, de l’interprète et donc du diplômé
EMCI (à ceci près que l’expérience professionnelle sur le terrain manque encore à ce dernier)
implique nécessairement l’excellente connaissance des langues de travail, la capacité de travailler en
consécutive ou simultanée correctement et dans la durée et le respect de la déontologie
professionnelle. En plus d’être un communicateur expert avec une grande capacité de saisir des
messages souvent complexes et spécialisés afin de les retransmettre dans une autre langue, l’interprète
est quelqu’un qui a une grande disponibilité et curiosité naturelles, est adaptable et ouvert au
changement, capable de s’intégrer dans des milieux multiculturels et faire face aux situations les plus
stressantes ou inattendues. Si les masters en interprétation de conférences atteignent
systématiquement ce but ou non est une chose qui fait encore débat.
Concilier les pré-requis divergents de la profession et de l’université n’est pas chose aisée
dans aucun pays européen. Une certaine tradition a pu protéger les grandes écoles (ETI, ESIT,
Westminster) ou plutôt leur donner plus de poids dans les négociations au sein des universités, voire
au niveau ministériel, afin de préserver leurs prérogatives et les différences inhérentes aux formations
à l’interprétation dans le tableau général des enseignements fournis dans les universités en question.
Pour les moins grandes, il s’agira toujours de trouver des solutions créatives afin d’assurer le meilleur
compromis et, surtout, ne pas sacrifier les principes et la qualité mais continuer à défendre sa
spécificité. Quels seraient donc les principaux points de la discorde ? Le Master en Interprétation de
Conférences, sans représenter une formation vocationnelle à proprement parler, est un programme
professionnalisant cependant que la notion courante de Master sous-entend une formation à la
recherche dans un domaine souvent étroit préalable à un doctorat. Bien que la possibilité pour de tels
masters soit stipulée dans la loi, le monde académique est réfractaire à reconnaître son importance et
son spécifique. Un autre aspect qui s’y trouve lié est cette autre disposition de la loi de l’éducation
nationale qui impose la nomination exclusive de maîtres de conférences pour enseigner au niveau
master. Si cela est tout à fait pertinent dans un master de recherche, pour un master en interprétation
c’est une impossibilité car il faut que les formateurs d’interprètes soit eux-mêmes des interprètes de
haut niveau confirmés par des accréditations internationales (employés par des institutions
internationales – UE, ONU, OCDE, etc. ; membres d’associations professionnelles – AIIC). De rares
et heureuses coïncidences font que les deux conditions soient remplies simultanément mais, dans la
plupart des cas, les formateurs sont eux-mêmes de jeunes interprètes récemment diplômés et/ou
accrédités en train d’acquérir en même temps de l’expérience professionnelle et de l’expérience
pédagogique. Parlant du cursus en tant que tel, le consortium EMCI affirme clairement dans son Core
Curriculum quels sont les standards à respecter afin d’assurer la qualité de la formation. Parmi les
critères, un nombre total d’heures de travail (cours, TD, tutorat, travail en groupes, entrainement
individuel confondus) d’environ 1000h/an. Or, selon les critères universitaires généraux qui régissent
aussi le système des crédits transférables ECTS, au niveau Master le nombre total d’heures pour un
étudiant ne dépasse jamais 400h/an. Un volume de travail plus que double sera perçu peut-être comme
décourageant par certains candidats et « illégal » par certaines administrations universitaires. En plus,
dans ce volume total de travail requis presque la moitié est représentée par des heures en groupes de
2003-2004 20 12 7 7 58,3% 2 0 1 0 3
2004-2005 43 12 5 10 83,3% 0 2 0 3 5
2005-2006 38 12 10 9 75% 0 0 0 5 5
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2006-2007 24 12 10 7 58,3% 0 0 0 2 2
2007-2008 36 12 8 6 50% 0 0 0 2 2
2008-2009 43 12 8 8 66,6% 0 0 0 1 1
En bref, les chiffres illustrent d’une part l’intérêt croissant des candidats pour ce type de
formation et, d’autre part, le taux de réussite en baisse constante montre la manière dans laquelle les
exigences à la sortie du programme ont augmenté. La pression du marché européen demande à la fin
du programme des diplômés qui soient capables de travailler au plus haut niveau dans les plus brefs
délais. Aussi, la barre de passage à l’examen final se place-t-elle toujours plus haut. Du coup, les
chances de décrocher un travail dans les institutions de l’UE augmentent en proportion directe. Ce qui
peut paraître médiocre en termes quantitatifs est en fait un succès d’école du point de vue qualitatif.
Le résultat encore plus concret de cette formation avancée est un tout nouveau profil des jeunes
interprètes des années 2000 en contrepoids aux interprètes souvent formés sur le tas qui tenaient le
marché dans la période de la préadhésion à l’UE. Leur portrait robot ? Ces jeunes diplômés d’un
Master ont bénéficié d’une formation complète en interprétation consécutive et simultanée qui est en
ligne avec les requis à tout test d’admission pour travailler sur le marché international. Les meilleurs
d’entre eux ont pu effectuer des stages dans des grandes écoles européennes et des voyages d’études
dans les institutions à Bruxelles. Et les années 2000 sont très marquées par des recrutements massifs
auprès de l’UE à travers les tests d’accréditation interinstitutionnelle pour les indépendants ou
freelance, auxiliaires interprètes de conférences dans le jargon européen, ainsi que le concours EPSO-
AD5 pour fonctionnaires organisé à l’automne 2006 en vue de l’adhésion de la Roumanie à l’UE à
partir du 1 janvier 2007.
Plus particulièrement, le Master de l’Université Babes-Bolyai de Cluj a su se faire connaître
en Europe par la qualité de ses formateurs ainsi que par un nombre de diplômés brillants de sorte que
le programme a été accepté en 2007 comme membre de plein pied dans le consortium EMCI –
European Masters in Conference Interpreting (http://www.emcinterpreting.org/) réunissant les 19
plus importantes écoles en interprétation à travers l’Europe et qui obéit au principe de la
représentation d’une seule école par pays. L’observance stricte des standards décrits plus haut y a joué
grandement. Tout comme la relation stratégique avec les DG interprétation de la Commission
respectivement du Parlement Européen. Un autre forum international de prestige, la Conférence
Internationale Permanente d’Instituts Universitaires de Traducteurs et Interprètes – CIUTI, a accepté
MEIC en tant qu’observateur et le récent annuaire des écoles en interprétation de conférences de
l’AIIC vient d’enregistrer le Master de Cluj.
Si telles sont les réussites depuis la mise en place du master en 2002, il faudra écrire un tout
nouveau chapitre sur les effets du processus de Bologne sur notre programme. À peine la
reconnaissance européenne au plus haut niveau fut-elle obtenue que ce nouveau défi a demandé à être
relevé. En 2008 a démarré le nouveau cursus sur deux années et ce sera en juin prochain que l’on
pourra apprécier les résultats de nos premiers diplômés selon ce système. Mais pour une évaluation un
tant soit peu pertinente du programme plusieurs années et plusieurs générations devront se succéder.
Mais au-delà des contraintes institutionnelles, auxquelles par ailleurs toutes les universités
européennes sont confrontées, le processus de Bologne apporte aussi beaucoup de flexibilité. Et si un
mot d’ordre il y a dans la profession, c’est sûrement la flexibilité. Formellement, le schéma de
Bologne permet justement une organisation modulaire de certaines matières, met un accent fort sur
l’assurance de la qualité (déjà si demandée par les partenaires européens) et encourage vivement les
relations fortes entre formation et besoins du marché. Il ne nous reste plus qu’à trouver des solutions
dynamiques pour mettre en œuvre ces principes.
Bibliographie
Gile, Daniel (2009): Basic concepts and Models for Interpreter and Translator Training, Amsterdam, John
Benajmins.
Seleskovitch, Danica/ Lederer, Marianne (2002): Pédagogie raisonnée de l’interprétation, Paris, Didier
Erudition/Klincksieck.
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INTERPRETARE VS. MEDIERE CULTURAL ÎN CONTEXT
EDUCA IONAL – CAZUL SPANIEI
Iulia BOB IL
Universitatea Babeş Bolyai
Cluj-Napoca
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În Spania înc exist oscila ii terminologice privind denumirea acestei activit i şi, implicit, a
prestatorului ei; urmând traseul conceptual propus de Anne Martin (2000: 208), “interpretarea
social ” se refer la facilitarea accesului la serviciile publice de c tre cei care nu st pânesc limba
oficial a rii în care au ales s emigreze şi, prin urmare, dac e s utiliz m o sintagm la mod , nu
beneficiaz de ‘egalitate de şanse’, mai ales în cadrul demersurilor administrative de diverse tipuri.
Pe alt parte, într-o privire panoramic asupra situa iei din Spania, Dora Sales Salvador
atr gea aten ia înc din 2005 c , deşi Ministerul de Interne recunoştea oficial profesia de “mediator
cultural” efectele reale, de punere în practic ale acestei clarific ri ‘teoretice’ erau aproape nule. În
plus, din punctul de vedere al cercet toarei spaniole, preg tirea mediatorului cultural dep şeşte, prin
natura competen elor sale, cea a interpretului: “deoarece traducerea/interpretarea este doar un aspect
al medierii, care se profileaz ca o modalitate de interven ie social ”3
E imperativ necesar, ca urmare a acestor dezbateri, s lu m în considerare câteva dintre
criteriile care permit definirea unei noi profesii, conform propunerilor formulate de Holly
Mikkelson4:
1. clarificarea terminologiei, în care intr şi stabilirea unei denumiri unitare, universal
acceptate, a profesiei; acesta este şi motivul pentru care am insistat pe dezbaterile privitoarea la acest
aspect, cu toate consecin ele care decurg din dificult ile prezentate;
2. clarificarea rolului interpretului pentru servicii publice; se impune aici delimitarea
competen elor care s justifice circumscrierea unei profesii distincte. Pe de o parte, ne confrunt m cu
problemele de op iune terminologic ce devin mult mai mult decât un simplu ‘moft’ lingvistic: într-o
societate construit pe pragmatism şi pe principiul concuren ei suprapunerea competen elor nu poate
s duc decât la o ‘profesionalizare’aproximativ . Pe de alt parte, încadrarea strict într-o list de
competen e care s evite total suprapunerile de aptitudini ar fi p guboas în condi iile în care pia a
muncii solicit , în acelaşi timp, flexibilitate.
3. asigurarea form rii de interpre i pentru serviciile publice;
Provoc rile care stau în fa a înv mântului universitar sunt de natur s ne fac s gândim cu
aten ie direc ia pe care o d m procesului de formare. E un punct de racordare a înv âmântului la o
realitate care devine din ce în ce mai multicultural şi presupune, în viziunea noastr , îndeplinirea a
dou condi ii: o cunoaştere a dificult ilor cu care se confrunt imigran ii şi o colaborare cu institu iile
care sunt responsabile de integrarea lor. Se vorbeşte mult despre discrepan a dintre direc iile de
specializare universitare şi cerin ele lumii în care tr im iar cazul interpre ilor/mediatorilor pentru
serviciile publice ar fi unul dintre contraargument potrivit; îns este esen ial ca obiectivele
administra iilor centrale sau locale s -şi g seasc ecou în obiectivele formulate în syllabus-urile unui
astfel de program de formare. În Spania exist administra ii locale din zonele Valencia, Aragón sau
Andaluzia care au elaborat un Protocol de interven ii pentru imigran i, util, credem noi, şi în trasarea
reperelor de formare a interpre ilor.
4. asigurarea form rii formatorilor: ar putea fi asigurat de colaborarea cu formatori din
rile care s-au confruntat deja cu problemele de început ale definirii rolului şi competen elor
interpretului/ mediatorului pentru servicii publice. Merit o aten ie special în acest sens, studiul
întreprins de Carmen Valero Garcés (2006) privind stresul suplimentar şi reac iile psihosomatice de
rigoare cu care se confrunt interpre ii care lucreaz pentru servicii publice.
Ca r spuns la solicit rile generate de aceast stare de lucruri, Universitatea din Alcalá de
Henares oferea la un moment dat Cursul de Traducere şi Interpretare pentru Spitale şi Centre de
S n tate, în limbile arab , chinez , francez , englez , polonez , român , rus etc, având drept obiectiv
însuşirea terminologiei specifice domeniului sanitar, ca şi a deosebirilor de ordin cultural care pot
interveni în rela ia medic-pacient. O propunere mai nou a aceluiaşi centru universitar este Masterul
de Traducere şi Interpretare pentru Serviciile Publice, care adânceşte nivelul de abordare a domeniilor
vizate, incluzând preg tirea studen ilor/cursan ilor pentru a facilita interac iunea participan ilor la
procesele de comunicare care au loc în contextele administrativ, medical, educativ sau juridic. La
rândul s u, Universitatea din La Laguna propunea pentru anul universitar 2009-2010 o specializare
axat pe dou module, juridico-administrativ şi socio-sanitar (aici se include şi domeniul educa ional)
care, la ad postul titulaturii de “expert” încearc s vin în întâmpinarea cerin elor pie ii dar finalul
expresiei desf şurate a titlului universitar este, paradoxal, mediator... “lingvistic”: EUTISC: Experto
Le Colloque international de traduction spécialisée et interprétation Les compétences des traducteurs
et des interprètes en vue de l'intégration sur le marché du travail actuel, Timişoara, 27-28 mai 2010
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universitario en traducción e interpretación para los servicios comunitarios: Mediadores linguisticos.
E doar un exemplu care arat c nici m car pe teritoriul aceleieaşi ri, cei care încearc s propun
inova ii pe pia a muncii nu reuşesc s se pun de acord.
Deoarece cazurile prezentate în literatura de specialitate se refer mai degrab la contextele
sanitar şi juridic, vom prezenta pe scurt situa ia din contextul educa ional, cu referire la dificult ile
întâmpinate de imigran ii români. Conform datelor statistice ale Ministerului Educa iei spaniol, în
şcolile din Spania sunt reprezentate aproape 90 de na ionalit i şi se vorbesc peste 50 de limbi iar
profesorii se plâng de slaba implicare în procesul educativ a familiilor elevilor imigran i. Fenomenul
se explic prin problemele de comunicare cauzate de necunoşterea limbii, culturii şi implicit a
sistemului de înv mânt spaniol. Este demn de men ionat c în Spania exist structuri similare
asocia iilor de p rin i din România, numite AMPA (Asociaciones de Madres y Padres de alumnos y
alumnas), reunite într-o confedera ie, CEAPA, iar conform datelor acesteia 40% dintre asocia iile
componente au recurs la un mediator intercultural pentru a contribui la apropierea de şcoal a
familiilor de imigran i. Totuşi, se pare c tendin a general a imigran ilor români este de a înv a
limba şi de a evita s apeleze la un intermediar (traduc tor sau interpret), lucru care îi ajut direct,
probabil, în solu ionarea conflictelor şcolare ale copiilor lor.
Oferta Universit ii din La Laguna reprezint unul dintre posibilii paşi înainte spre asigurarea
calit ii în mediere/interpretare în contexte care solicit , uneori, inclusiv competen e de asisten
social . R mâne de v zut dac aceast nou profesie îşi poate g si un ecou firesc în inserarea sa
eficient şi imediat pe pia a muncii.
Note
1. “Compared to (written) translation the concept on interpreting clearly foregrounds the interpersonal
dimensions of the translational process. This is reflected in most definitions, which usually describe
interpreting as enabling communication between persons or groups who do not speak the same
language. Rather than an abstract intermediate position between languages (and cultures), mediation
in interpreting thus relates to also to the position of the interpreter between the communicating parties.
This intermediate position is at the heart of the Latin expression underlying the term for interpreter in
English and in many other (Romance) languages. The origins of the word ‘inter-pres’, though not
conclusively established, have been associated with ‘inter partes’, designating the human mediator
positioned between two sides or parties”. (Pöchacher, 2008:12)
2. “[...] we might think of the interpreter’s distance or proximity to either party, or ask whose side the
interpreter is on – which would land us right in the middle of the controversy surrounding the
interpreter’s role.” (Pöchacher, 2008: 12-13).
3 Dora Sales Salvador, «Panorama de la mediación intercultural... y la traducción/interpretación en los
servicios públicos en España», http://www.aulaintercultural.org/print.php3?id_article=1115, consultat
în 15.01.2010
4 Pentru detalii a se vedea ,Holly Mikkelson, The Professionalization Of Community Interpreting,
http://www.acebo.com/papers/profslzn.htm, consultat în 15.01.2010
Bibliografie:
Pöchacher, Franz (2008): «Interpreting as Mediation». Carmen Valero Garcés, Anne Martín (ed.),
Crossing Borders in Community Intepreting. Definitions and Dilemmas, John Benjamin’s Publishing
Company, Amsterdam/Philadelphia.
Sassier, Monique (2001), Construire la mediation familiale. Paris, Dunod.
Giménez Romero, Carlos (1997) «La naturaleza de la mediación intercultural». Revista de
Migraciones, 2, Madrid, p. 125-159.
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Sales Salvador, Dora: «Panorama de la mediación intercultural… y la
traducción/intferpretación en los servicios públicos en España»,
http://www.aulaintercultural.org/print.php3?id_article=1115, consultat în 15.01.2010.
Mikkelson, Holly: The Professionalization of Community Interpreting,
http://www.acebo.com/papers/profslzn.htm, consultat în 25.09.2009
Roberts, Roda (1994): «Community Interpreting Today and Tomorrow». Peter Krawutschke,
(ed.) Proceedings of the 35th Annual Conference of the American Translators Association.
Medford, NJ: Learned Information, p. 127-138.
Martín, Anne (2000): «La interpretación social en España».Dorothy Kelly (ed.) La
traducción y la interpretación en España hoy: Perspectivas profesionales. Granada,
Universidad de Granada, p. 207-223.
Valero Garcés, Carmen (2006): «El impacto psicológico y emocional en los intérpretes y
traductores de los servicios públicos. Un factor a tener en cuenta». Quaderns, Revista de
traducció, Universitat Autonoma de Barcelona p.141-156.
Sanda CHERATA
Université Babeş-Bolyai
Cluj-Napoca
1. INTRODUCERE
Calitatea unei traduceri specializate este dat , în mare m sur , de calitatea terminologiei. Prin
aceasta se asigur utilizarea unei terminologii corecte, unitare şi consecvente, fapt crucial atunci când
se traduce un text de dimensiuni mari şi/sau un corpus de documente cu con inut înrudit. Problema
devine şi mai acut când traducerea se efectueaz în echip . În Ghidul de bun practic în Asigurarea
Calit ii al LISA (Localization Industry Standards Association) (LISA:12) se arat c , în procesul de
localizare, resursele terminologice de calitate sunt vitale atât pentru textul surs cât şi pentru
traducerea în limba int .
Calitatea terminologiei se asigur printr-o bun gestiune terminologic , ceea ce înseamn
cunoaşterea şi aplicarea unor principii pentru tratarea termenilor:
- documentarea – realizarea unui inventar se surse din domeniul de cunoştin e c ruia îi apar ine
textul surs (se recurge la orice fel de resurse documentare pertinente (Gambín 2004), Yuste
(2002:33);
- identificarea corect a termenilor în textul surs ;
- tratarea terminologic :
stabilirea atributelor termenilor din limba surs (defini ii în cadrul sistemului
conceptual, contexte de utilizare, exemple, alte atribute);
stabilirea echivalen ilor în una sau mai multe limbi;
stabilirea atributelor termenilor echivalen i;
stocarea informa iilor terminologice într-un format adecvat;
- reg sirea informa iilor terminologice.
În felul acesta se asigur calitatea (cercetarea terminologic se desf şoar utilizând principii,
metode şi instrumente adecvate şi eficiente), consisten a informa iilor (datele terminologice, odat
înregistrate, sunt disponibile pentru a fi consultate şi utilizate de c tre to i cei interesa i, ceea
îmbun t eşte calitatea traducerilor), eficien a (informa iile înregistrate sunt reutilizate, munca
terminologic , o dat efectuat , nu mai trebuie ref cut ). Se realizeaz , astfel, o munc de un înalt
nivel profesional, într-un timp mai scurt şi cu costuri mai reduse.
Resursele terminologice utilizate în procesul de traducere sunt constituite din glosare şi/sau
baze de date terminologice generale sau create pentru proiectul de traducere curent, inventare de
dic ionare specializate, enciclopedii, tezaure etc. Ele pot fi dintre cele mai variate (LISA:12), de la
glosare simple constituite în tabele ad-hoc, create cu instrumente informatice simple (Microsofr
Excel, de exemplu), pân la baze de date terminologice care înregistreaz informa ii şi rela ii
complexe. În func ie de cerin ele proiectului curent şi de proiectele viitoare, de organizarea activit ii
de traducere, de experien a şi rigoarea depuse în munc , se stabileşte modul de constituire a resurselor
terminologice şi se aleg aplica iile informatice utilizate.
În cadrul unui proiect de traducere, asigurarea resurselor terminologice de bun calitate
trebuie s precead procesul de traducere propriu-zis. Cu alte cuvinte, traducerea începe dup ce s-au
identificat termenii din textul surs şi s-au stabilit echivalen ii în limba int . Munca terminologic
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este realizat de specialişti terminografi, în cadrul firmelor mari, sau, acolo unde resursele umane sunt
mai reduse, ea r mâne în sarcina traduc torilor.
Unele mari firme de traducere, conştiente de importan a trat rii terminologice competente şi
eficiente, îşi elaboreaz propriul sistem de asigurare a calit ii terminologiei. De exemplu, firma
SunFlare (SunFlare – Terminology Congtrol) a instituit Terminology Control System (TCS), care
prevede respectarea în urm toarele reguli:
1. Utilizarea, acolo unde este posibil, a echivalen ilor standardiza i pentru termenii din limba
surs ; pentru aceasta:
a. Se utilizeaz o gam foarte larg de surse documentare. Se întocmesc inventarele
acestor surse, astfel încât to i contributorii la traducere (traduc tori, revizori,
tehnoredactori, editori) s foloseasc aceleaşi resurse terminologice. Se apeleaz la
specialiştii în domeniul de cunoştin e pentru validarea terminologiei.
b. Se utilizeaz pe larg experien a acumulat în c utarea pe Internet pentru echivalen ii
termenilor şi pentru traduceri.
c. Se dezvolt propria baz de date terminologice, care se alimenteaz şi se actualizeaz
continuu; termenii se pot reg si utilizând criterii variate de c utare (de exemplu, dup
domeniu, dup client, dup produs etc.)
2. Asigurarea consisten ei terminologice în traducerea unui document.
3. Asigurarea consisten ei terminologice în traducerea unor documente cu con inut înrudit
(serii de documente, versiuni revizuite ale documentelor surs deja traduse etc.)
4. Consultarea clientului asupra terminologiei de firm şi asupra termenilor care nu sunt
standardiza i;
5. Utilizarea aplica iilor informatice pentru asigurarea calit ii terminologiei.
2.1 Norme pentru asigurarea calit ii sistemelor de elaborare a colec iilor terminologice.
stabileşte urm toarele caracteristici de calitate pe care trebuie s le prezinte orice sistem informatic:
func ionalitatea: o serie de atribute care specific func iile pe care trebuie s le
îndeplineasc produsul, pentru a satisface necesit ile stipulate sau implicite; în cazul
sistemelor terminologice, func ionalitatea priveşte categoriile de date reprezentate şi
func iile de introducere, actualizare, şi c utare a informa iei terminologice;
siguran a în func ionare: o serie de atribute care stabilesc capacitatea sistemului de a-şi
men ine nivelul de performan în condi ii specificate şi pe o perioad specificat de
timp;
posibilitatea de utilizare: o serie de atribute relative la capacitatea de a fi utilizat de o
serie de utilizatori specifica i sau implici i;
eficien : o serie de atribute care privesc rela ia dintre nivelul de performan atins şi
resursele utilizate, în condi ii specificate;
specificate;
portabilitatea: o serie de atribute relative la posibilitatea transfer rii aplica iei într-un alt
mediu.
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2.1.2.1 Standarde privind organizarea con inutului de informa ii terminologice
Con inutul de informa ii terminologice trebuie, la rândul lui, s fie realizat conform unor
principii şi metode bine stabilite şi unanim acceptate. Astfel, standardul ISO 704:2009 Terminology
work -- Principles and methods stabileşte liniile directoare în construirea sistemului conceptual,
principiile care trebuie s fie respectate de defini iile terminologice, principiile stabilirii desemn rilor
şi ale form rii termenilor.
Un standard aparte este dedicat organiz rii datelor şi desf şur rii muncii terminologice în
vederea utiliz rii terminologiei în traduceri: ISO 12616:2002 Translation-oriented terminography.
Aşa cum s-a ar tat, o traducere specializat de calitate trebuie s asigure precizia, coeren a şi
consisten a termenilor. Utilizarea inventarelor terminologice în aplica iile care asist traduc torul
necesit ca acestea s fie preg tite înaintea începerii activit ii de traducere. În cazul în care volumul
documentelor de tradus este foarte mare şi/sau activitatea de traducere se desf şoar în echip , aceasta
este o cerin obligatorie pentru asigurarea consecven ei terminologice.
Prima activitate care trebuie realizat este identificarea termenilor în documentul surs .
Aceasta ridic , îns , o serie de probleme.
În terminologie, un termen este o unitate lexical cu o structur morfologic şi sintactic
corespunz toare unei unit i conceptuale minimale dintr-un domeniu de cunoştin e dat (Cabré 2003).
De multe ori este dificil s se fac distinc ia între un termen şi o expresie frazeologic dintr-
un limbaj specializat. Pentru aceasta, trebuie analizate contextele în care este utilizat termenul. Un
criteriu poate fi recurgerea la concept – se cerceteaz dac unitatea lingvistic este desemnarea unui
concept din sistemul conceptual al domeniului de cunoştin e. Un alt criteriu poate fi unitatea
lingvistic în sine – termenii sunt, de regul , exprima i prin unit i cu structur sintactic fix (nu apar
intercal ri, inversiuni etc. în interiorul grupului care constituie termenul).
Urm torul pas este tratarea termenilor în limba surs , pentru a li se stabili exact semnifica ia.
Termenii sunt c uta i în diverse resurse terminologice, pentru a se g si defini ii, explica ii şi orice
informa ii utile.
Se stabilesc apoi termenii echivalen i în limba int .
Aceste activit i sunt desf şurate de terminologi şi/sau traduc tori.
Odat constituit inventarul terminologic, termenii trebuie folosi i consecvent pe tot parcursul
traducerii.
Dac volumul textelor de tradus este foarte mare, tratarea termenilor din corpus necesit un
consum foarte mare de timp. Aceast opera ie este, îns , doar o etap preliminar procesului de
traducere, şi, de cele mai multe ori, traduc torii nu au la dispozi ie timpul necesar efectu rii manuale a
acesteia.
Buna desf şurare a acestor activit i este asigurat de utilizarea unor instrumente informatice
care s asigure eficien a şi calitatea muncii depuse. Din cauza dificult ilor inerente trat rii automate,
pentru realizarea acestor sarcini, activit ile complexe sunt descompuse în faze succesive, realizate de
aplica ii distincte.
Astfel, exist aplica ii care realizeaz identificarea candida ilor de termeni – a structurilor
gramaticale care ar putea fi termeni; numai utilizatorul poate stabili care dintre structurile selectate
sunt, în realitate, termeni. Identificarea candida ilor de termeni este numit , oarecum impropriu,
extragerea termenilor, iar aplica iile care o realizeaz se numesc extractoare de termeni.
Recunoaşterea termenilor este activitatea prin care unit ile lingvistice sunt c utate – şi
identificate – în diverse resurse terminologice şi lexicografice.
Nu este obligatoriu ca extractoarele de termeni s aib şi o component pentru recunoaşterea
termenilor. În cele mai multe cazuri, validarea termenilor se face de c tre utilizator. Recunoaşterea
termenilor are loc, îns , în aplica iile care integreaz terminologia în procesul de traducere, indiferent
dac sunt aplica ii de traducere automat sau de asistare a traduc torului uman.
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interpre ilor în vederea integr rii pe pia a actual a muncii, Timişoara, 27-28 mai 2010
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3.1 Extragerea termenilor
Extragerea termenilor este o activitate care impune existen a unor componente de tratare
automat a limbajului uman. Pentru identificarea structurilor – grupuri nominale, adjectivale, verbale,
adverbiale – este necesar efectuarea analizei gramatical specifice limbii documentelor analizate.
Termenii fiind forma i din grupuri sintactice, analizorul gramatical trebuie s cuprind atât analiza
lexico-morfologic (pentru recunoaşterea cuvintelor care apar in limbii tratate), cât şi analiza
sintactic , pentru identificarea grupurilor sintactice formate din cuvintele recunoscute.
Analizoarele gramaticale încorporate în extractoarele de termeni folosesc fie metode
statistice, fie analizoare sintactice de diverse grade de acurate e, de la cele care utilizeaz descrierea
anumitor tipare pentru structurile termenilor, la cele care realizeaz analiza sintactic complet .
Cu cât componenta de tratare automat a limbajului este mai dezvoltat , cu atât precizia
identific rii structurilor este mai mare. Aceasta prezint , îns , atât avantajele, cât şi dezavantajele
trat rii automate: este rapid , prelucreaz într-un timp scurt un num r mare de grupuri sintactice, dar,
f r o analiz semantic extins , nu se pot ob ine întotdeauna rezultatele scontate.
De exemplu, în fragmentul de text urm tor (care va constitui contextul sintagmelor con inute)
Ştiri soft - materiale de baz pentru articole publicate de ziare, chiar dac acestea sunt evenimente
majore pentru organiza ie.
în secven a materiale de baz pentru articole publicate de ziare sunt identificate urm toarele
sintagme:
material de baz
material de baz pentru articole
material de baz pentru articole publicate
material de baz pentru articole publicate de ziare
baz pentru articole
baz pentru articole publicate
baz pentru articole publicate de ziare
Cu cât gramatica limbii tratate este mai complicat , cu atât analizorul sintactic este mai dificil
de realizat. Pentru limba român , care este puternic flexional , analiza recunoaşterea grupurilor
sintactice pune probleme deosebite.
Implementarea unei func ii de dezambiguizare duce la creşterea performan ei aplica iei, îns
necesit resurse lingvistice complexe. Aceasta nu creşte, îns , neap rat, eficien a extractorului de
termeni, deoarece, în generale, aceste aplica ii nu au la dispozi ie informa ii terminologice care s
faciliteze identificarea termenilor. Pe de alt parte, doar utilizatorul poate stabili, cu certitudine, care
dintre sintagmele selectate sunt, în realitate, termeni.
De exemplu, în fragmentul
Comunicatele sunt necesare pentru orice tip de eveniment la care sunt invitate mediile de informare
Traduc torii folosesc aplica ii informatice care s îi asiste în munca propriu-zis de traducere.
Acestea se pot împ r i în dou mari categorii:
- aplica ii de traducere automat [MT - Machine Translation] asistat de traduc torul uman, care
efectueaz automat traducerea în limba int a textului scris în limba surs , cu interven ia utilizatorului
uman înaintea, în timpul şi/sau dup procesul de traducere;
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- aplica ii informatice de asistare a traduc torilor [CAT – Computer-Assisted Translation tools], care
faciliteaz munca de traducere efectuat de traduc torul uman; cele mai utilizate aplica ii din aceast
categorie sunt cele care utilizeaz memoriile de traducere.
Compara ia dintre cele dou categorii de aplica ii nu face obiectul acestei lucr ri. Amintim
doar c , dac mult timp aplica iile de traducere automat nu se ridicau la exigen ele impuse de o
traducere de calitate, fiind privite şi utilizate cu rezerve de comunitatea traduc torilor, în prezent
performan ele lor sunt mult îmbun t ite. Tot mai apreciate sunt sistemele hibride: aplica ii cu
memorii de traducere care încorporeaz şi componente de traducere automat ; acestea pot furniza
traducerea „brut ” a unui segment care nu a fost g sit în memoria de traducere sau care a fost g sit cu
o rat de potrivire sc zut ; utilizatorul poate accepta traducerea automat furnizat – pe care o poate
corecta dup dorin – la fel cum poate accepta traducerea g sit în memoria de traducere.
Indiferent de tipul aplica iei utilizate, pentru a îndeplini dezideratul utiliz rii consecvente a
terminologiei, acestea încorporeaz facilitatea de recunoaştere terminologic . Aceasta func ioneaz în
felul urm tor:
- aplica iei îi sunt furnizate resurse terminologice şi lingvistice pe care s le consulte
(glosare într-un format recognoscibil de aplica ie – ca în cazul Wordfast-ului; baze de date cu o
structur acceptat , cum este Multiterm-ul pentru Translator’s Workbench al SDL Trados; dic ionare
şi enciclopedii consultabile în timpul procesului de traducere; lexicoane care con in şi informa ii
terminologice pentru aplica iile MT);
- aplica ia are facilitatea de a identifica în textul surs termenii existen i în resursele
terminologice şi lingvistice puse la dispozi ie (recunoaştere terminologic );
- aplica ia furnizeaz echivalentul în limba int a termenului identificat; acesta este
inclus în textul tradus, cu sau f r interven ia utilizatorului (în cazul aplica iilor MT), cu acceptul şi cu
modific rile gramaticale necesare efectuate de utilizator, în cazul aplica iilor CAT.
Recunoaşterea terminologic este îngreunat , îns , în cazul limbilor flexionare. Procesul are
loc invers fa de cazul extragerii termenilor. Sintagmele ocurente în text apar în form flexionat , iar
intr rile din resursele terminologice, cu care trebuie s fie comparate, sunt înregistrate în forma
canonic . În cazul limbilor cu flexiune puternic , acest fapt face ca rata de recunoaştere s fie destul
de sc zut .
Pentru rezolvarea acestei probleme s-au c utat diverse solu ii.
Unele aplica ii, cum este Wordfast-ul, permit înregistrarea intr rilor din glosare într-o form
care s permit recunoaşterea „fuzzy”: în intr ri se poate utiliza un caracter special (wildcard) a c rui
prezen înlocuieşte apari ia oric ror caractere (litere sau cifre), într-un num r nespecificat.
De exemplu, o intrare de forma traducer* permite recunoaşterea formelor traducere,
traducerea, traduceri, traducerile, traducerilor.
Aceast solu ie este func ional în cazul limbilor care nu au (sau au prezent în mic m sur )
alternan ele vocalice şi consonantice la nivelul r d cinii. În cazul limbii române, îns , pentru a asigura
recunoaşterea formelor care prezint alternan e în r d cin , ar trebui incluse intr ri multiple, câte una
pentru fiecare caz. De exemplu, în r d cina lemei fat apare alternan a a/e, destul de frecvent în
limba român . Nici folosirea wildcard-ului nu poate rezolva aceast problem , deoarece aplica iile
care ofer aceast facilitate nu permit plasarea acestuia înaintea unui şir de caractere de lungime mai
mic decât o valoare specificat (de exemplu, 4), deoarece, în caz contrar, recunoaşterea „fuzzy” ar fi
nerelevant . O solu ie ar fi introducerile multiple, câte o intrare pentru fiecare caz de alternan în
parte; acest lucru, îns , face ca unui termen s -i corespund mai multe intr ri, ceea ce face dificil
utilizarea datelor respective în colec ii terminologice.
Pe de alt parte, aceast solu ie este acceptabil în cazul în care glosarele sunt constituite de
c tre traduc torul uman. Este greu de imaginat c o aplica ie de extragere a termenilor, care poate
furniza resurse terminologice sistemului de asistare a traduc torilor, ar crea intr ri care s in cont de
alternan ele din r d cina termenilor.
O alt solu ie este ca, în baza de date terminologice consultat de aplica ie, intr rile
termenilor s con in şi informa ii asupra paradigmei acestora. Aceast rezolvare este adoptat pentru
unele limbi în cadrul c rora formele distincte din cadrul paradigmei unui termen sunt pu ine.
Aplica iile de extragere de termeni şi cele de recunoaştere terminologic din cadrul unui sistem caut
Aplica iile care ofer facilitatea de recunoaştere terminologic în procesul de traducere dau
posibilitatea traduc torilor s introduc , în colec iile terminologice puse la dispozi ie, termeni noi,
identifica i pe parcursul desf şur rii traducerii. Astfel, colec iile de date se pot îmbog i permanent.
Mai mult, în cazul aplica iilor care permit folosirea partajat a resurselor între utilizatori,
colec iile de date, ca şi memoria de traducere, pot fi accesate de c tre to i participan ii la proiectul de
traducere. În felul acesta este asigurat calitatea terminologiei utilizate.
CONCLUZII
Calitatea terminologiei utilizate în procesul de traducere influen eaz în mare m sur calitatea
traducerii. Aceasta nu poate fi asigurat în absen a unor aplica ii informatice care s asiste
traduc torul pe toat durata activit ii sale în cadrul unui proiect de traducere. Sistemele informatice
de asigurare a calit ii terminologiei sunt variate şi îndeplinesc func ii diverse, de la crearea colec iilor
terminologice prin munc terminologic independent şi/sau utilizând extractoarele de termeni pentru
constituirea inventarelor, la identificarea şi recunoaşterea termenilor surs şi furnizarea echivalen ilor
valida i din colec iile terminologice puse la dispozi ie.
Pe m sura dezvolt rii şi creşterii performan elor acestor aplica ii, s-a ajuns la integrarea lor în
pachete de unelte puse la dispozi ia traduc torilor. Astfel, aceştia pot beneficia de toate facilit ile
oferite de sistemele informatice dedicate acestui scop.
Sistemele integrate îmbin memoriile de traducere cu traducerea automat , extragerea şi
recunoaşterea terminologic , consultarea şi alimentarea automat a resurselor terminologice pe
parcursul traducerii.
în felul acesta, traduc torii se pot concentra asupra scopului principal al activit ii lor –
traducerea – pe care îl pot îndeplini la nivelul celor mai înalte exigen e.
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LA TERMINOLOGIE DANS LA FORMATION DES TRADUCTEURS
Dorina CHIŞ
Université "Tibiscus"
Timişoara
1. Objectifs et compétences
1.1. Le traducteur
Comme toute formation, celle en terminologie doit être définie tout d’abord par rapport aux
objectifs poursuivis. Le cours de terminologie se propose en premier lieu d’initier les étudiants au
domaine général de la discipline afin de rendre les apprentis traducteurs capables en même temps de
résoudre les problèmes de terminologie posés par les textes à traduire, de porter un regard critique sur
les ouvrages terminographiques et lexicographiques dont ils disposent et de savoir mener une
recherche personnelle, originale et efficiente, pour les cas où ces ouvrages ne fournissent pas de
solutions satisfaisantes.
Simplifiant les choses à l’extrême, on pourrait dire que le traducteur a tout d’abord besoin de
comprendre la terminologie du texte à traduire, dans la langue source, pour pouvoir ensuite
reformuler le message et trouver les correspondances ou les équivalences de celle-ci dans la langue
d’arrivée. Dans les deux cas (qu’il s’agisse de langue source ou de langue d’arrivée), la solution la
plus simple serait de faire appel à d’ouvrages terminographiques unilingues, respectivement bilingues.
Seulement, une telle approche peut s’avérer insatisfaisante.
Tout d’abord dans la langue source, une documentation sommaire – basée uniquement ou
surtout sur les dictionnaires – peut signaler (ou au contraire, ne pas signaler du tout) l’usage parallèle
de termes différents voire même contradictoires, sans offrir pour autant d’informations précises et
détaillées sur leur emploi. Sans disposer de renseignements précis quant à leur usage, il est difficile à
faire le choix entre (Bédard, 1987: 15) :
o pompe à chaleur/pompe de chaleur/pompe thermique/thermopompe,
o électrovanne/électrorobinet/robinet magnétique /robinet électromagnétique
o radiateur/échangeur air-eau
o abattage/abattement, gonflage/gonflement, lavage/lavement…
On peut même se retrouver dans le contexte d’un domaine où l’évolution rapide des concepts
en devance la description et la définition et, dans ce cas, le dictionnaire n’a que très peu
d’informations (ou même rien du tout) à offrir.
Quant à trouver les (meilleures) équivalences des termes scientifiques et techniques d’une
langue à l’autre, cela constitue un problème ardu de la terminologie bilingue et multilingue, ainsi que
de la traduction spécialisée. Consulter un dictionnaire bilingue constitue, certe, la méthode la plus
rapide, la plus économique. Les étudiants seront amenés à comprendre qu’il s’agit, pourtant, d’une
méthode à employer avec beaucoup de prudence, car le traducteur est influencé par les
correspondances proposées dans l’autre langue, même si elles ne sont pas tout à fait appropriées,
même si elles appartiennent, par exemple, à des registres ou à des domaines différents que ceux du
Puisque les dictionnaires – surtout bilingues – sont d’outils de travail auxquels on ne peut se
fier totalement, les futurs traducteurs ont donc besoin de s’approprier les méthodes spécifiques de
recherche en terminologie monolingue et bilingue, ponctuelle et thématique. L’analyse conceptuelle,
déroulée parallèlement ou successivement, dans les deux langues de travail mettra en évidence les
différences dans le découpage des concepts. Confronter les notions dans deux langues différentes
c’est la seule manière fiable d’en faire ressortir la concordance ou bien les différences et permettra,
ensuite, une meilleure mise en équivalence des termes. De cette même analyse peuvent résulter des
lacunes en ce qui concerne la désignation ou la définition, lacunes dont la solution exige, de la part du
traducteur, un effort supplémentaire, de documentation et de création. Ce n’est qu’après une recherche
onomasiologique poussée, en mesure d’assurer la compréhension exacte du concept, que le traducteur
peut proposer la solution d’une lacune terminologique en créant, pour l’exprimer, un néonyme ou bien
en utilisant une périphrase explicative et, bien évidemment, en fournissant aussi la définition.
Pour être en mesure de mener ce genre de recherche et de trouver finalement les meilleures
équivalences terminologiques d’une langue à l’autre, pour être donc capable de créer des termes
nouveaux et de fournir les définitions des concepts nouveaux, les étudiants ont besoin des
connaissances et des compétences fournies par la théorie de la terminologie. Les notions théoriques
offertes par les cours portent, dans une première étape, sur l’approche onomasiologique dans la
recherche. C’est bien cette approche qui permet au traducteur d'appréhender le contenu conceptuel
(ses caractéristiques distinctives) à travers la définition, d’identifier le concept par sa désignation, et
de pouvoir évaluer l’actualité de tous ces éléments (vu que l’évolution des sciences entraîne
l’évolution des concepts et des termes). L’étude des relations qui structurent les systèmes conceptuels
à l’intérieur d’un domaine d’application offrira une image hiérarchique des concepts, et des
renseignements sur le degré de généralité de chacun. La comparaison des arbres de domaine d’une
langue à l’autre, permettra d’en vérifier les équivalences et d’en observer les lacunes. Les éléments
de théorie portent aussi sur les procédés de formation des termes, leurs caractéristiques pour chaque
domaine, les critères d’évaluation des termes et le travail de normalisation.
Enfin, le cours de terminologie dirige, petit à petit, l’apprenant de la théorie à la pratique, car
il devra mener sa propre recherche dans les textes et dans les banques de données, et en consigner les
résultats – tout d’abord dans des fiches terminologiques, ensuite dans des glossaires et des banques de
données. On lui offrira, dans ce but, des renseignements sur les principes et les méthodes du travail
terminographique, sur la constitution, le fonctionnement, l’emploi et l’alimentation de ce genre
d’ouvrages.
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Le parcours de l’enseignement, qui part des connaissances théoriques vers la pratique de la
recherche terminologique – ponctuelle et thématique, unilingue et comparée – et aboutit à la
constitution d’ouvrages terminographiques, sera en mesure de fournir aux étudiants une bonne
méthode de travail. Parallèlement, pendant les cours de traduction spécialisée les étudiants auront
l’occasion de mettre à profit leur compétence en terminologie et notamment d’étudier le
fonctionnement et les valeurs que les termes peuvent prendre en discours.
1.2. Le terminologue
La formation assurée aux étudiants est double: d’une part, celle de traducteur – lecteur et
consommateur de travaux terminographiques, d’autre part, celle de terminologue – auteur et
producteur de ce genre d’ouvrages. Un diplôme de licence en traduction donne, en principe, la
possibilité d’être engagé comme terminologue. Ce métier existe bien au Canada, en Suisse, en
Belgique… En Roumanie, bien qu’il ne soit pas inscrit dans la nomenclature des métiers, on le
retrouve, en tant que tel, dans le cadre de certaines institutions (comme par exemple l’Institut
Européen de Bucarest), ce qui donne à penser qu’il sera reconnu bientôt chez nous aussi.
Pour le moment la formation du traducteur et du terminologue est la même. Mais est-ce que
l’activité que ce dernier déroule ne demande pas de compétences professionnelles supplémentaires, ce
qui exigerait un enseignement plus spécifique ?
Il est vrai que le cours de terminologie, commence généralement par présenter cette discipline
dans la perspective de la traduction, pour déplacer petit à petit cette perspective jusqu’à traiter la
terminologie comme une activité en soi (dans la constitution des glossaires terminologiques, par
exemple). Mais, ce cours, parvient-il, en licence, à assurer les connaissances théoriques et pratiques
qu’une prestation professionnelle de qualité exige ?
Le travail du terminologue comprend (Gouadec, 2009) comme principales tâches de :
1. recenser les termes spécialisés et établir des nomenclatures de termes puis identifier, caractériser
et définir les concepts que ces termes désignent ;
2. recenser les objets et les concepts se rapportant à un produit, un processus, un secteur d’activité,
un domaine de travail, etc. puis identifier leurs désignations ;
3. recueillir ou mettre en forme toutes les données et informations nécessaires pour « éclairer » les
concepts et/ou les désignations, puis réunir le tout dans un répertoire/dictionnaire généralement
informatisé après avoir, le cas échéant, pris ou fait prendre des décisions dites d’aménagement
concernant les désignations.
Dans les services de terminologie qui fonctionnent auprès de grands bureaux de traduction
appartenant à des grandes entreprises ou des organisations nationales et internationales, le
terminologue déroule plusieurs types d’activités :
Il y a tout d’abord l’élaboration de terminologies mono-/bi-/multilingues, qui comprend
plusieurs étapes, dont : la constitution d‘un corpus, l’identification et l’extraction des termes, la
recherche terminologique thématique et ponctuelle, l’élaboration de systèmes conceptuels (arbres de
domaine), l’établissement de systèmes de classification terminologiques, l’élaboration de définitions,
le traitement terminographique – mise en forme de recueils terminologiques – et la validation des
données, la mise à jour et la maintenance des données. À cela s’ajoute l’évaluation de logiciels
terminologiques et la contribution active à l‘évolution de ces logiciels, quant à la définition de
formats, des méthodes et des procédures de travail. C’est un travail très nécessaire et toujours très
actuel, puisque les lacunes des dictionnaires dans les domaines scientifiques et techniques, explicables
dans une époque de progrès tellement rapide, non seulement justifient, mais imposent la mise à jour
continuelle des ressources terminographiques.
Il y a ensuite l’aménagement et la planification terminologique, activité complexe basée sur la
définition et la mise en oeuvre d‘une politique linguistique et terminologique applicable au sein d’une
institution, d’une entreprise, d’une communauté linguistique. Cette activité implique des travaux
d‘harmonisation terminologique, la création néologique, la normalisation des terminologies, leur
diffusion et la vérification de leur utilisation effective et correcte.
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http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005621310&dateText
e=20100312 , consulté le 10 mars 2010.
Gouadec, Daniel (2009) : Guide des métiers de la traduction-localisation et de la communication
multilingue et multimédia – Terminologue , Profession traducteur (site),
http://www.profession-raducteur.net/etudiant/metiers/terminologue.htm, consulté le
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Hagel, John., Brown, John Seely (2001) : « Your Next IT Strategy», in Harward Busines
Review, pp. 105-113 http://hbr.org/2001/10/your-next-it-strategy/ar/1 , consulté le
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Scurtu, Gabriela, (2008) : « Traduire le vocabulaire juridique français en roumain » in Meta : journal
des traducteurs / Meta: Translators' Journal, vol. 53, n° 4, 2008, p. 884-898.
***Le profil du terminologue (2004) : RaDT Conseil pour la terminologie germanophone,
Chancellerie fédérale suisse, Section de terminologie,
http://www.admin.ch/ch/i/bk/termdat/d/index.htm consulté le 11.04.2010.
***Le Pavel, didacticiel de terminologie, (2008) : Bureau de la traduction du gouvernement du
Canada http://www.btb.termiumplus.gc.ca/didacticiel_tutorial/francais/lecon1/indexe_f.html,
consulté le 11.04.2010.
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POUR UNE FORMATION INTERDISCIPLINAIRE DU TRADUCTEUR
EN ÉCONOMIE : ENTRE DOMAINE DE RÉFÉRENCE,
LINGUISTIQUE ET TERMINOLOGIE
Corina CILIANU-LASCU
Académie d’Etudes Économiques de Bucureşti,
Faculté des Relations Economiques Internationales
1. Introduction
Les diverses fonctions qu’un traducteur doit remplir déterminent les exigences multiples
quant à sa formation en tant que pré-traducteur, documentaliste-recherchiste, terminologue, etc.
Notre étude se propose comme premier objectif de présenter les fonctions que le traducteur
remplit consécutivement et qui lui demandent des compétences différentes. Ensuite nous analysons les
compétences du traducteur spécialisé en économie comportant la maîtrise de certains éléments
indispensables à une bonne formation en linguistique qui doit s’ajouter à une bonne compréhension
du domaine de référence. En troisième lieu, nous soutenons l’importance d’une bonne formation en
terminologie pour la qualité de la traduction spécialisée : le rôle de l’arbre conceptuel et des relations
(génériques, partitives, associatives) entre concepts.
Par conséquent, notre intervention plaide pour une formation interdisciplinaire du traducteur,
profession qui implique une approche à la fois culturelle, pragmatique, syntaxique ou sémantique, ce
qui détermine des conceptions différentes justifiant les distinctions explicites entre l’adéquation
(communicative), la combinaison (syntagmatique) et la connectabilité (conceptuelle) (Lerat,
1995 :102).
2. Fonctions du traducteur
Selon les circonstances, un seul et même traducteur est amené à remplir toutes ces fonctions
qui représentent en fait les « métiers de la traduction ». Cela suppose donc la nécessité impérative de
démultiplier les compétences.
Mais il est certain qu’une spécialisation des fonctions conduit à des gains de qualité et de
productivité. Les services de traduction font souvent appel à plusieurs traducteurs en interne ou en
externe, à des traductions fractionnées qui font intervenir consécutivement ou parallèlement plusieurs
traducteurs sur le même document, ou à la traduction par automates. Et tout ceci pour rentabiliser le
travail de traduction, constituer et utiliser efficacement des ressources terminologiques et
phraséologiques nécessaires à toute l’équipe du projet, exiger des usages terminologiques et
phraséologiques particuliers, optimiser les contrôles de qualité.
3.1. “La traduction se fonde sur l’idée qu’il existe dans toutes les langues naturelles un
arrière-plan conceptuel translinguistique, structuré linguistiquement d’une manière différente suivant
chacune des langues impliquées dans l’opération traduisante. On reconnaît ainsi l’existence de zones
conceptuelles que l’on retrouve dans un très grand nombre de langues, sinon dans toutes les langues,
et qui expriment la faculté des sujets de percevoir le monde”(Cristea, 1998 : 186).
La perception du monde se fait à travers une série de zones conceptuelles propres à la plupart
des langues mais qui peuvent s’exprimer différemment au niveau de surface. Un traducteur spécialisé
doit maîtriser certains éléments indispensables à une bonne formation en linguistique : la perspective
sémasiologique et la perspective onomasiologique de l’activité de traduction, d’une part, et d’autre
part, l’approche textuelle pour la désambiguïsation de la polysémie en rapport avec les unités
terminologiques dans le cadre des langues de spécialité afin de trouver les bonnes solutions dans la
langue cible.
C’est dans cette perspective que nous avons pris en compte les relations entre l’approche
sémasiologique et l’approche onomasiologique en tant qu’approche de réception et, respectivement,
de production. L’étude de quelques cas de polysémie divergente où une unité lexicale x d’une langue
peut avoir plusieurs correspondants dans une autre langue, impose l’analyse des contextes
caractéristiques en vue du choix correct de l’hétéronyme, donc la désambiguïsation à l’aide du micro-
contexte ou du macro-contexte situationnel. Une unité lexicale peut avoir deux ou plusieurs
correspondants dans la langue cible, correspondance qui s’appelle fourche lexicale (Cristea, 2001 :
45). L’étude de la polysémie s’inscrit dans le cadre d’une « description collocationnelle dont l’objectif
est de déterminer les contextes caractéristiques pour la réalisation d’un des sens de la série
polysémique propre à une unité de traduction lexicale » (Cristea, 2001 : 45).
Le bagage cognitif, les connaissances linguistiques et extra-linguistiques du traducteur
doivent lui permettre de définir les contraintes qui déterminent le choix correct des équivalents d’un
terme polysémique en économie. Par exemple, là où l’on s’attendait à trouver des termes univoques,
monoréférentiels, on trouve des mots polysémiques ce qui implique la nécessité de prendre en
considération la richesse des emplois et des domaines d’emploi par la constitution de base de données
délimitant les domaines et leur organisation, concepts, systèmes, signifiants.
3.2. Nous ne donnerons que quelques exemples pour soutenir le rôle des connaissances dans
le domaine/sous-domaine de spécialité, du contexte situationnel et aussi du cotexte linguistique au
niveau des collocations et de la phraséologie dans la définition du contexte et du cotexte minimaux,
capables d’interpréter les mots polysémiques et/ou synonymes au niveau de la langue source afin de
trouver l’équivalent correct dans la langue cible à partir de la zone conceptuelle des fluctuations dans
le discours économique ou des deux termes polysémiques, venituri şi cheltuieli, dont les hétéronymes
varient selon les sous-domaines économiques, et, implicitement, les possibilités combinatoires en
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syntagmes spécifiques qui dirigent le choix différent de l’équivalent en français : revenu, produit /
charges, dépenses, frais .
3.3. Les exemples ci-après montrent que la traduction spécialisée est de plus en plus l’affaire
de spécialistes du domaine plus ou moins bilingues. « Pour la logique du texte, ce sont effectivement
les meilleurs juges. De même, nul n’est mieux placé qu’eux pour connaître les dénominations usuelles
dans la profession ou le milieu concernés. Le « plus » du traducteur de métier ne peut donc être que
linguistique » (Lerat, 1995 :101). Après avoir fait des étudié nous-même les équivalents français des
termes roumains « venituri şi cheltuieli » (Cilianu-Lascu, 2005), nous avons coordonné le travail de
deux étudiants en économie (Deaconu et Georgescu, 2010). Elles ont mis à profit, à côté des
caractéristiques des données linguistiques des collocations et de la phraséologie, leurs connaissances
dans les domaines de référence (finances, comptabilité, économie générale). Les définitions en tant
que telles se sont souvent démontrées insuffisantes pour le choix adéquat de l’équivalent français :
(1a) Charge : un emploi consommé pendant l’exercice et débité au compte de résultat.
(1b) Charge : produit ou un service acquis par l’entreprise pour les besoins de son activité.
Elle diminue le résultat de l’entreprise. (Lexique de comptabilité).
(1c) Charge : Coût qu'il est nécessaire de supporter pour obtenir des produits qui en sont
l'opposé. Ainsi, les frais de personnels, les frais financiers, les achats de matières premières, la
consommation électrique sont des exemples de charges. (Lexique de finance).
(2a) Le résultat pendant la vie entière de l’entreprise est égal à la différence : recettes (entrées
de liquidités dans le patrimoine depuis l’environnement) moins dépenses (sorties de liquidités du
patrimoine vers l’environnement).
(2b) La mesure du résultat par exercice exige l’emploi d’autres grandeurs, que nous pouvons
rattacher à un exercice : produits et charges. « venituri şi cheltuieli »
En fait, seulement une bonne compréhension des réalités extra-linguistiques liées au domaine
de référence peut orienter l’interprétation en vue du choix correct de l’équivalent :
Dans le même texte, on emploie les termes frais et charges, à traduire en roumain par
cheltuieli :
(6a) Recunoaşterea şi înregistrarea în contabilitate a cheltuielilor de constituire şi a celor de
dezvoltare presupune identificarea şi evaluarea imobilelor. Cheltuielile de constituire sunt cheltuieli
ocazionate de infiin area sau dezvoltarea unei entit i (Deaconu, Georgescu, 2010 : 8)
(6b) Traduction : L’identification et l’enregistrement en comptabilité des frais d’établissement
et de développement suppose l’évaluation et l’identification des immobilisations. Les frais
d’établissement sont des charges occasionnées par la constitution ou le développement d’une entité
(Deaconu, Georgescu, 2010 : 8)
.
Cette perspective démontre que l’unité de traduction ne peut, en aucun cas, être le mot, mais
des ensembles conceptuels articulés d’éléments équivalents. Le noyau commun des mots
polysémiques se réalise dans des emplois diversifiés mis en évidence par le cotexte linguistique ou par
le contexte situationnel, extralinguistique.
3.4. La polysémie des termes du vocabulaire des fluctuations existe en vertu d’un noyau
sémantique commun à toutes les unités lexicales de cette zone. On peut faire appel à des règles
lexicales sémantiques, « définies comme étant des règles qui apportent un changement dans la
spécification sémantique seulement » (Leech, 1974 : 228-230 in Kleiber, 1984 : 92). Nous avons bien
l’impression que les rapports entre les synonymes du champ des fluctuations doivent être analysés par
des règles syntactico-sémantiques tout comme Kleiber propose pour la polysémie : les acceptions
d’un polysème « sont mieux captées par une analyse structurale en termes de traits de contenu (ou
sèmes) identiques que par un traitement dynamique dérivationnel » (Kleiber, 1984 : 93). Le
vocabulaire autour des sens « augmenter » / « se maintenir » / « diminuer » se combine dans des
collocations, « associations privilégiées de quelques mots ou termes reliés par une structure
syntaxique et dont les affinités syntagmatiques se concrétisent par une certaine récurrence en
discours » (Verlinde, 1995 : 138), qui pourraient être introduites en tant que telles dans les
dictionnaires de spécialité. A côté de verbes très courants (augmenter, baisser, stagner, etc.), il y a
des expressions moins connues : (re)passer dans le rouge, flirter avec la barre de… et des verbes à
emplois métaphoriques, comme flamber, fléchir, majorer, ranimer, se regonfler, se resserrer et leurs
substantifs dérivés. À la différence de l’exemple précédent sur les équivalents français de venituri şi
cheltuieli, le choix des équivalents français pour le terme roumain creştere peut se faire seulement par
le cotexte, donc le problème peut être réglé au niveau linguistique, sans passer obligatoirement par les
connaissances du domaine de référence :
(7a)Accroissement de la productivité
(7b) Accroître ses biens, son patrimoine, sa production
(7c) Augmentation de capital, de volume, de nombre, de quantité, de prix, de durée
(7d) Augmenter le nombre, le nombre, les prix, les salaires
(7e) Croître en volume, en nombre, en étendue
Une étude plus approfondie de cette zone fait apparaître la richesse terminologique du
français :
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(8) accumuler, agrandir, amplifier, arrondir, chuter, élargir, étendre, grossir, majorer,
minorer,
pousser, s’effondrer ; amplification, boom, bond, gonflement, grossissement, montée,
majoration,
redoublement, renforcement.
Les études de fréquence orientent la traduction du côté des substantifs pour : hausse, baisse,
croissance, et des verbes : accroître, augmenter, diminuer, progresser, réduire, régresser, et aussi des
pluriels : hausses, baisses.
La phraséologie a’ elle aussi, un rôle important dans la préparation de l’acte de traduction :
(9a) s’inscrire, ouvrir clôturer, terminer en hausse / baisse
(9b) être, revoir, s’orienter, repartir, réviser à la hausse ; cap, tendance à la hausse
(9c) mouvement de hausse / baisse (Bourse)
(9d) taux / rythme de croissance
(9e) réduction des dépenses, de l’impôt, du déficit
C’est au niveau de la fréquence qu’un mot comme creştere du roumain choisira son
hétéronyme pour ce combiner avec rat ou ritm de :
L’étude des fluctuations en contexte (démarche sémasiologique) et celle des substantifs et des
verbes qui définissent ce domaine (approche onomasiologique) mettent en évidence la variété
polysémique du mot, les richesses de ses emplois et des domaines d’emploi. En fait, « à une langue de
spécialité correspond un domaine d’emploi et partant, un emploi spécifique des mots » (Candel,
1984 : 29).
Une approche conceptuelle mène à la constitution de champs notionnels trouvant leur
pertinence dans leur limitation à un certain domaine de connaissances, dans notre cas un certain sous-
domaine économique. De cette façon, une approche onomasiologique, qui prend comme élément de
départ non pas une unité terminologique actualisée, mais toute une zone conceptuelle à mettre en
relation avec la même zone de la langue cible, ouvre une perspective qui intéresse à la fois la
recherche appliquée et la pratique de la traduction spécialisée. L’emploi de l’”ensemble
articulatoire” défini par T.Cristea (1998 :190) comme “groupe d’éléments susceptibles de
représentation dans les deux systèmes linguistiques en présence” peut offrir la possibilité d’obtenir
des outils bilingues de nature et de finalité différentes :
- à un premier niveau, le champ onomasiologique offre le cadre de rédaction de
dictionnaires analogiques bilingues ;
- au deuxième niveau, le fonctionnement discursif des éléments de ces répertoires
représente le point
de départ de “bigrammaires onomasiologiques”.
3.5. Lors de chacune des étapes du projet de traduction, il est aussi obligatoire de prendre en
compte les relations entre les connaissances « encyclopédiques » et les connaissances linguistiques,
un savoir encyclopédique et une compétence linguistique :
encyclopédiques (I)
(le champ de dénomination linguistiques (II)
dans l’univers référentiel) (sémantiques)
Dans ce sous-domaine économique, pour II (A) (b) on peut penser à des exemples qui ne sont pas
fréquents :
(12) compte – comptable – compter. Par contre, les mots provenus d’une dérivation morpho-
lexicale fréquente dans cette zone : provision – approvisionner – approvisionnement d’un compte.
En fait cette catégorie est assez difficile à catégoriser, vu la polysémie de certains mots qui
par dérivation morpho-lexicale mènent à des mots qui font partie de la famille dérivationnelle du mot
de base, mais ne représente pas la même signification :
3.6. Une bonne formation en terminologie est essentielle pour la qualité de la traduction
spécialisée : le rôle de l’arbre conceptuel et des relations (génériques, partitives, associatives) entre
concepts. En vue de l’analyse et de la modélisation conceptuelle, le traducteur doit par conséquent
posséder une bonne compréhension du domaine de référence.
La structuration d’un champ conceptuel reflète une certaine vision culturelle et scientifique
de la réalité à définir pour établir correctement les équivalents dans les langues différentes et toutes
les informations pragma-linguistiques à envisager dans les étapes ultérieures de notre recherche, à
partir des différences et des ressemblances du système fiscal d’un pays à l’autre. La modélisation du
système conceptuel à l’aide des relations logiques et ontologiques (hiérarchiques, génériques,
associatives, partitives), permet d’élaborer un produit terminologique cohérent et d’accéder, par son
intermédiaire, plus facilement et plus efficacement aux structures du savoir spécifique au domaine du
document à traduire.
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À partir de l’idée que dans tout domaine il y a quelqu’un (qui ?) (agent / patient) qui fait
quelque chose (quoi ?) (une activité / une action ou accomplit une opération), à l’aide de
réglementations / documents (avec quoi ?) par différentes techniques / méthodes (comment ?), le
terminologue organise l’ensemble général des concepts des différents sous-domaines économiques
(par exemple, la comptabilité et les finances) formé de notions renvoyant aux : procédures (ex.
évasion fiscale), réglementations (ex. régime d’imposition), documents (ex. avis d’imposition, acte
sous seing privé), techniques / méthodes (ex. décote, franchise), opérations / activités (ex. liquidation,
prélèvement), agents / patients - personnes (ex. actionnaire, agent du fisc, contribuable, assujetti,
redevable) (pour des détails sur la modélisation du système de concepts du domaine de la fiscalité, v.
C.Cilianu-Lascu, F.Alexandru, à paraître).
Pour créer les conditions d’une traduction de qualité, il est nécessaire d’établir la base d’une
terminologie unifiée et normalisée grâce à la modélisation des structures des concepts en utilisant des
connaissances propres au domaine respectif, aux relations entre concepts et à l’analyse des relations
des concepts et des désignations des deux langues (cf. Norme internationale ISO 704 – Travail
terminologique – Principes et méthodes, Deuxième édition, ISO 2000, p.14).
4. Conclusions
L’étude des fonctions du traducteur ainsi que celle des « métiers de la traduction » (v.
Gouadec, 2009 :53-63) nous a permis de circonscrire les activités du traducteur pour lesquelles il est
censé maîtriser un certains nombre de savoirs et de savoir-faire qui réunissent les connaissances extra-
linguistiques, encyclopédiques, culturelles ou spécialisées et les compétences linguistiques de nature
différente.
La formation en linguistique permet au traducteur de maîtriser les deux perspectives,
sémasiologique en tant que “grammaire de reconnaissance”, et onomasiologique, comme “grammaire
de production”.
Le travail en amont du terminologue pour la traduction rencontre des difficultés qui se placent
premièrement au niveau de la délimitation de la zone conceptuelle à cause des recoupements avec les
zones voisines, finances, fiscalité, etc. ; deuxièmement il y a le problème des corrélations sémantiques
et / ou syntaxiques qui correspondent ou non au passage d’une langue à l’autre ; troisièmement, il y a
le problème de l’inventaire des équivalents qui ne sera jamais complet et ne pourra pas recouvrir tous
les contextes possibles.
Nos remarques ont visé aussi le niveau auquel se situe l’unité minimale de traduction qui
détermine la qualité de la traduction.
Pour améliorer l’activité de traduction dans le domaine économique, il serait
nécessaire de rédiger des répertoires analogiques bilingues spécialisés. Mais ce travail
rencontre à peu près les mêmes difficultés que celle des répertoires bilingues de langue
standard, comme par exemple :
(a) la hiérarchisation des concepts et la délimitation rigoureuse des zones et des micro-zones
conceptuelles ;
(b) la délimitation de la zone conceptuelle par rapport aux zones voisines (comme le
vocabulaire de la publicité par rapport à celui du marketing et de la communication) ;
(c) la structuration interne de l’article : le mot centre (substantif) et ce que l’on en dit (les
relations de prédication, les verbes constants et les épithètes courantes) ;
(d) la mise en relation par micro-zones bilingues.
Un tel dictionnaire donnerait des arguments solides pour la valorisation discursive des
éléments lexicaux par une interprétation correcte due aux différentes contraintes d’ordre lexico-
morpho-syntaxique, sémantico-syntaxique et / ou pragmatiques. La mise en équivalence bilingue y est
beaucoup plus souple et se soumet à des contraintes “encyclopédiques” et linguistiques dont le
traducteur doit tenir compte.
Notre intervention plaide aussi pour une base de données terminologiques plus linguistiques
où la collocation a un rôle très important selon que l’approche est pragmatique, syntaxique ou
Le Colloque international de traduction spécialisée et interprétation Les compétences des traducteurs
et des interprètes en vue de l'intégration sur le marché du travail actuel, Timişoara, 27-28 mai 2010
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sémantique, ce qui détermine des conceptions différentes justifiant les distinctions explicites entre
l’adéquation (communicative), la combinaison (syntagmatique) et la connectabilité (conceptuelle)
(Lerat, 1995, p. 102).
Bibliographie sélective
*** “Le français dans le monde”, numéro spécial Recherches et applications, Retour à la traduction,
août / septembre 1987.
*** CST, Recommandations relatives à la terminologie (2003) – Berne.
*** Norme Internationale ISO 704, Travail terminologique – Principes et méthodes, Deuxième
édition (2000) ISO
*** Norme Internationale ISO 1087-1, Travaux terminologiques – Vocabulaire – Partie 1 : Théorie et
application (2000) ISO.
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ENTRE DIDACTISATION ET AXIOLOGISATION UNE TRADUCTION EN
RECHERCHE : LA SURCONSCIENCE DES APPROCHES INTERCULTURELLES
Abdelouahab DAKHIA
Université Mohamed KHIDER
BISKRA-ALGERIE
L’ambition de notre communication est d’offrir une piste de réflexion sur le possible
consensus culturel de tout acte de traduction grâce à une compétence traductrice inscrite dans
l’interculturalité et ayant comme soubassement une didactisation consciente du fardeau du culturel et
une axiologie responsable d’une altérité signe de fidélité. En effet, « La traduction (…) est une forme
de dialogue particulière. L’autre du traducteur peut être absent et, pour y pallier, le traducteur doit
habituellement trouver l’autre en lui-même » (NOUSS in BALLARD, 1998 : 256). Pour ce faire, seul
l’interculturel assoirait cette prise de conscience de l’Autre présent dans le texte à traduire ; lequel
interculturel dépasse les seules limites de l’expression individualisée et individualiste pour rendre
linguistiquement et culturellement cette même expression collectivisée voire humanisée mais
polysémique en pénétrant le champ de l’expérience humaine à l’échelle des communautés par le biais
de la pluralité des textes traduits.
C’est pourquoi, l’initiation à une compétence de l’interculturel est le primat de tout acte
traducteur et de toute intervention didactique soucieuse de réaliser le pont entre des cultures
notamment d’aires civilisationnelles différentes pourtant en rencontre grâce à /à cause des
contingences historiques. Il nous importe alors de préciser notre rapport au langage en fonction de
notre culture d’appartenance et de référence, nos représentations individuelles et collectives en
dépendent grandement, lesquelles représentations canalisent certes nos actes, actions et réactions mais
sans aucune influence sur le traducteur conscient.
Michel Foucault constate à ce propos que «jamais dans la culture occidentale l’être de
l’homme et l’être du langage n’ont pu coexister et s’articuler l’un sur l’autre » (FOUCAULT in
CAUNE, 1995 : 07). Action, situation et reconnaissance sont les maîtres-mots qui aideraient non pas à
définir mais à mieux identifier les contours de la notion de compétence traductrice à mettre en place
chez les futurs traducteurs. Cependant cette identification pourrait-elle être suffisamment pertinente
pour rendre compte de la signifiance de la compétence en traduction?
Daniel Coste définit cette compétence comme «un ensemble complexe de savoirs, savoir-
faire, savoir-être qui, par le contrôle et la mise en œuvre de moyens langagiers permet de s’informer,
de créer, d’apprendre, de se distraire, de faire et de faire faire, en bref d’agir et d’interagir avec
d’autres dans un environnement culturel déterminé » (COSTE in le FDLM, 1998 : 08).
Pour ce faire, tout enseignement dans le domaine de la traduction doit insister sur la relation
forte entre langue et culture pour que tout obstacle, toute résistance culturelle se dissipe. Aussi, ne
suffit-il pas, à un niveau universitaire, d’apprendre une langue à la seule fin de communiquer et de
penser que cet enseignement permet un apport culturel. «Il est, en effet, utopique tant pour
l’enseignant d’espérer enseigner toute la langue que pour l’apprenant de croire qu’il sortira de ses
cours parfaitement habilité à utiliser sa nouvelle langue dans tous les contextes» (LEBLANC in
LIGIER, SAVOIE : 1986 préface). C’est pourquoi la prise de conscience de la pluralité des cultures
(dont notamment celle contenue dans les textes à traduire) et la capacité à percevoir, à observer et à
vivre cette pluralité ne se réaliseront qu’une fois la compétence interculturelle installée synonyme
d’une compétence traductrice où le linguistique, le culturel, le psychologique, l’historique en un mot
le communicationnel sont imbriqués et corollaires.
Si « connivence » a pour sens entente secrète et tacite, la connivence culturelle signifierait ce vouloir
passer d’un univers culturel à un autre par le continuum des valeurs et des représentations. Le passage
se réalise secrètement parce que le traducteur trouve certaines réponses à des besoins et à des attentes
jusque là latents et que l’univers initial ne satisfait pas pleinement. Ainsi il embrasse, au sens propre
du terme, une autre culture, une autre manière de dire et de faire, de penser et d’agir néanmoins sans
pour autant se dépouiller de son intrinsèque.
Vu cette interpénétration, cette imbrication des univers culturels, le traducteur se déplace et pénètre
plusieurs univers en fonction de l’historicité des dires et des faires. De là, on peut penser à une
connivence négative d’autant plus qu’elle est tacite et secrète, car ce traducteur a le pouvoir (ou
uniquement le sentiment ?) d’aller à tout moment dans tout univers où il ressent une réponse à ses
préoccupations. Ainsi, tout traducteur conscient est amené à améliorer, à développer ce pouvoir
d’être, ce pouvoir d’épouser des cultures qui nous apparaissent étrangères à nous-mêmes
Epouser n’a pas le sens d’être lié à, d'être attaché à mais de comprendre et de saisir et surtout de
partager car il est nécessaire de comprendre pour traduire bien qu’on traduise pour saisir l’Autre.
Comme dans tout partage, on ne prend que ce qui nous appartient, ce qui nous revient de droit ; et
dans les cultures nous avons droit à toute valeur qui est en harmonie avec notre être, en accord et en
compatibilité avec notre nature ; c’est grâce à cette axiologie, cette science des valeurs, que toute
sédimentation synonyme de ciment culturel, se réalisera et la société Humaine verra le jour.
Néanmoins lorsqu’il est question de complicité ou de complaisance, lorsque le traducteur fait fi des
valeurs constitutives de sa culture pour un espace autre égal au sien, il se conduit en traître envers
soi-même, envers son groupe, sa société, envers le texte à traduire, envers l’Autre qui ne sera pas
saisie car seul un dialogue des cultures au sens de respect mutuel serait le garant de la communication
interculturelle par le biais des textes traduits. Dans la mesure où il les abandonne, il les condamne par
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le même geste à n'être plus parce qu’il aura justement déconstruit l’édifice socioculturel, brisé sa
cohésion, cassé sa cohérence par lâcheté. D'ailleurs, nul ne peut renoncer à soi-même, se renier afin
d’être autre parmi d’autres, car il sera toujours, cet étranger qui ayant agi consciemment ou
inconsciemment se sera déchiré en l’absence de ses principes fondateurs. Même dans le cas, où il agit
selon les normes d’une nouvelle culture, il éprouvera ce déchirement et ce déséquilibre de la personne
mal dans sa peau. Traduire, exige la saisie de l’autre culture sans renier la culture à qui la traduction
est destinée, à soi-même et à ses semblables.
Pourtant, il s'agit là encore d'un problème d'angle de vision et d'angle de lecture car «grâce aux outils
sémiotiques, la totalité d’une culture peut être lue comme un phénomène de communication » (ECO
in PETITOT, FABRI, 2000 : 346).
A ce titre, les outils sémiotiques répondent à une certaine logique ; à celle de l'articulation qui existe
entre le signe et la pensée. Loin de l’arbitraire, tout outil, tout signe, tout fait s’inscrivant dans une
culture donnée dénote une explication et connote un sens. Ainsi, l’ensemble des signes de cette
culture représente le code au moyen duquel s’établit la communication voire la traduction.
Communiquer et/ou traduire sous-entend la co-présence de deux codes indissociables, le code
linguistique et le code culturel qui s'interpénètrent et interagissent dans l'esprit même des
interlocuteurs. C'est pourquoi connaître une langue aux seuls plans lexical et syntaxique ne suffit pas
au processus de la traduction au sens de communication culturelle ; au-delà du simple échange de
propos, la traduction exige investissement de la personne, conviction de persuader et intention de
changer le comportement d'Autrui grâce à une connivence culturelle.
C’est cette distinction entre l’ontologique et l’axiologique, perçue sous ce rapport étroit liant tout un
chacun à son contexte spatio-temporel d'existence, qui construit cet ensemble des valeurs dont
l’univers des signes représente la vision du monde de chacun. C’est aussi dans cet ordre des idées qu'il
convient de comprendre cette alliance entre l’individu et l’être qu'aborde Rousseau dans son Emile.
Pour ce faire la (ré)conciliation est primordiale et le seul médiateur possible est l'acceptation de
l'altérité dans la mesure où l'être ne peut exister que par rapport à la multitude des rencontres et à la
pluralité des découvertes de l’Autre, lesquelles découvertes et rencontres sont réalisées grâce à la
traduction d’œuvres voire des chef d’œuvres dont l’humanité est fière et que le traducteur a la
responsabilité de réussir leur passage d’une société à une autre d’une culture à une autre car il est
passeur culturel. Etre compris par tous suscite la motivation et l’intérêt de tout individu ; en effet, se
faire comprendre et être compris, reconnaître et être reconnu en tant que membre à part entière de la
communauté humaine constitue l'aspiration légitime de tout être lucide, conscient de lui-même et de
sa responsabilité. Cela exige du traducteur un rapprochement et une ouverture sur l’Autre; laquelle
ouverture ne signifie en aucun cas faire fi de ses valeurs puisqu'il est réellement question d'une
évolution vers une plus grande ouverture à la diversité et d’un élargissement du champ de la
connaissance - celle-ci n’ayant théoriquement pas d’identité et d’appartenance.
Etre refermé sur sa culture propre en faisant de ses valeurs fondatrices des frontières à l’intérieur
desquelles on a le pouvoir de se dissimuler, compose une attitude équivalant au rejet de toute
rencontre avec l’Autre, au refus de toute ouverture pressentie plutôt comme aventure. C’est le refus de
tout développement de la personne, de toute évolution de la société ; c’est la stagnation de la
civilisation, l’immobilité de la pensée, l’inactivité de l'esprit. L’aventure et l’ouverture dont les
voyages ou les récits manifestent l'expression privilégiée sont des expériences à l’altérité qui en disent
plus sur soi que sur l’Autre ; car comme l’affirme Mucchielli «l’identité cherche à préserver son
Certes tout texte à traduire, tout récit, toute histoire, toute société toute culture développe des
mécanismes de défense à la mesure de la crainte éprouvée que ses valeurs soient dissoutes,
corrompues que son identité, son être, et son essence soient dissous par une traduction inscrite dans
l'atmosphère générale d'uniformisation au nom d'une mondialisation/globalisation de la culture
dominante, celle de la décadence et du déclin. Cependant puisque l’identité n’est jamais donnée à
vivre mais toujours à construire et à reconstruire dans une certitude plus au moins grande et plus ou
moins durable, il ressort ainsi de cette nécessité à l’ouverture, l'exigence du contact des valeurs en vue
de l'enrichissement de l'identité à la fois individuelle et collective.
De là l'action réparatrice de cette altérité culturelle qui nous affranchit de nos mentalités
conservatrices grâce à la médiation et à l'équilibre de ces représentations que tout un chacun se
construit de soi par besoin et de cette légende que l’on se crée autour de soi par vanité, oublieux de la
vérité de l'espèce –naître, vivre et mourir.
Ainsi grâce à la médiation permise par l’altérité, nous partons à la découverte de la différence entre
ma et sa culture, mes et ses valeurs; valeurs qui nous inscrivent tous deux dans un imaginaire culturel
à la recherche de l'eurythmie des origines. Les productions humaines existent qui témoignent de notre
volonté catalyseuse de nos discours. Lesquels discours une fois traduit participent au développement
sociétal et à l’épanouissement humain.
A ce titre, «certaines œuvres, soit nous éveillent à des problèmes que nous évacuons souvent dans le
quotidien, soit nous proposent un questionnement plus construit, qui nous permet d'y voir un peu plus
clair, (…), soit nous donnent quelques éléments de réponses (mais nous aident en même temps à
mettre en doute ces réponses)» (ZAKHARTCHOUK, 1999 : 54).
Telle semble devoir être la fortune du questionnement culturel qui milite en faveur de la diversité de la
différence chez les individualités et au sein des collectivités identitaires et que les traducteurs doivent
révérer.
La notion d’échange est omniprésente en économie, en sociologie, en ethnologie, ainsi que dans tous
les autres domaines scientifiques (physiologie, neurologie, écologie…) ; dans tout domaine, en fait,
où se manifeste la présence de l'être humain, entre autre celui de la traduction. En effet, la traduction
est une œuvre humaine où s’entremêlent de manière consciente et responsable le fictif et le réel en vue
d’exprimer une réalité socio-historique et linguistico-culturelle singulière ; laquelle expression trouve
sa raison d’être dans cette peinture minutieuse et consciencieuse de la réalité Humaine que tout
traducteur devrait honorer dans toute interprétation au sens de compréhension du texte source dans
une perspective interculturelle où ce « no man’s land » des cultures et des libertés de compréhension
et d’expression est la seule raison.
Parce que la notion d'échange relève véritablement d’une dimension cosmique, le champ de
l’interculturalité la récupère du moment qu’elle présuppose la présence de l’être humain à travers la
manifestation de sa conscience et de son intention, selon une histoire et une géographie déterminantes
empreintes de culture et de civilisation, lesquelles empreintes constituent l’arc-en-ciel d’une culture
Humaine plurielle.
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Dans cet espace de rencontre et de connaissance, l’échange signifie acceptation. Il s’inscrit surtout
dans une dimension ontologique ; implique le mouvement et le changement notamment dans la
relation à autrui et à la connaissance de l’Autre. Il est alors question de cet entrecroisement d’activité
qui constitue le cœur de l’échange et l’objectif de tout acte traducteur.
Même si d’un point de vue métaphysique, la notion d’échange possède une valeur opératoire, même si
selon la philosophie de la nature, cette notion équivaut à ce que « Platon nomme la participation des
idées » (PLATON in BARSOTTI, 2002: 12). - c’est-à-dire communication des idées entres elles et
communication des idées avec la réalité sensible -, l’échange est ce commerce des pensées et des
valeurs qui déterminent les attitudes des individus. Socrate le formule autrement : «La connaissance,
en définitive, ne dépend pas de notre rapport avec les noms, mais de notre rapport avec les choses,
ou, mieux, avec les idées » (SOCRATE in ECO, 1994 : 24).
Le Même passe dans l’Autre et l’Autre passe dans le Même : l’interculturalité, cet entre croisement
des cultures, ne peut être sans ce mouvement et sans cette participation des uns et des autres. Aucun
univers culturel ne peut dominer l’autre et aucun autre ne doit se laisser dissoudre, telle est la
condition sine quoi none de toute traduction fidèle à elle même.
Certes, selon Hegel «le progressif échange de rôle qui conduit le dominant à devenir le dominé et le
dominé à devenir le dominant » (HEGEL in BARSOTTI, 2002: 13). Mais là, il s’agit de la dialectique
du maître et de l’esclave. Le maître s’exténue ontologiquement dans la satisfaction immédiate de ses
désirs par l’esclave, tandis que l’esclave acquiert maîtrise de soi et du monde par le travail. «Le travail
est désir réfréné, disposition retardée : le travail forme […]. La conscience travaillante en vient ainsi
à l’intuition de l’être indépendant, comme intuition de soi-même » (HEGEL in BARSOTTI, 2002 :
13). Pourtant dans l’espace culturel, il importe qu’il n’y ait ni maître, ni esclave, ni dominant, ni
dominé pour que dans la dépendance il y ait indépendance. De là, la traduction demeure un travail et
un art où s’entremêlent liberté d’expression et considération du texte à traduire.
Par conséquent, c’est de cette rencontre, de cette connaissance, de cet entrecroisement, que l’échange
devient enrichissement. « L’opinion d’autrui devient une part active de ma « vision du monde » : je ne
m’approprie pas son opinion pour la substituer d’une pièce à la mienne, mais j’augmente mon
pouvoir et les fonctionnalités de ma propre conscience, de mon propre système d’opinions»
(BARSOTTI, 2002: 22).
De plus, tout échange comporte des bruits, des parasites : le malentendu est une structure
transcendantale de tout échange humain. Le contact des cultures ne peut se passer des chocs de
civilisations, des refus d’intégration et d’assimilation mais de ces chocs il faut que naisse l’entente en
dépit des différences. Le caractère cumulatif de toute société n’existe pas en elle-même mais se
retrouve dans ses contacts avec les autres sociétés grâce au phénomène de la sédimentation des
acquis.
La formation de futurs traducteurs devient l’occasion propice à l’enculturation, en ce sens que par le
bais des langues appropriées, les principes et les valeurs d’appartenance et de référence deviennent
proprement traditionnels. Dans son sens premier l’enculturation signifie : « Le processus par lequel
l’individu acquiert la culture de son groupe, de sa classe, de son segment ou de sa société…Ce
processus est limité à l’acquisition des modèles de comportements, y compris le langage, les méta-
Pour ce faire, l’enseignant développe chez son étudiant le goût des langues, le désir de connaître
l’Autre à travers sa langue, la volonté de rencontre entre les hommes De cette façon, étudiants et
enseignants se mettent à l’écoute des différences en se référant aux principes et aux valeurs provenant
de la langue, de l’histoire et de la culture surtout de l’Autre.
Ce relativisme, qui « suppose que chaque élément du comportement culturel soit considéré en rapport
avec la culture dont il fait partie et que dans cet ensemble systématique, chaque détail ait une
signification et une valeur positive ou négative» (ABDALLAH-PRETCEILLE in A.N.P.A.S.E, 1986 :
191) entrave toute rencontre interculturelle en éliminant la référence à son propre système, et
alimente les notions de stéréotypes, de clichés et de préjugés. De fait, le relativisme s’oppose à
l’acculturation dans son sens d’enrichissement.
Martine Abdallah-Pretceille met l’accent sur ce phénomène : « L’erreur est de croire que tout
système culturel évolue en vase clos, en dehors de toute influence » (ABDALLAH-PRETCEILLE in
A.N.P.A.S.E, 1986 : 191). Dans ce cas, le relativisme suppose que l’évolution sociétale, voire
groupale, se réalise indépendamment des influences et des contacts socioculturels -ce qui va à
l’encontre des attributs majeurs de l’humanité : la communicabilité et la sociabilité.
Il est vrai que tout comportement s’explique par son rapport au contexte socio-historique et culturel
qui lui a donné naissance, même si ledit comportement aussi différent soit-il au seul point de vue des
apparences, a inévitablement d’autres explications en rapport avec d’autres contextes de rencontre.
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Etre conscient des dangers du relativisme, être ouvert à d’autres cieux culturels, être prêt à s’aventurer
dans l’inconnu pour la connaissance de Soi à travers l’Autre, être capable de construire un monde
dans lequel l’humanité se rencontre ; ce sont là les quelques principes fondamentaux d’une formation
pédagogique à être traducteur dans une dimension interculturelle. Former les futurs traducteurs au
comment écouter et surtout à enregistrer les harmonies de l’Autre, en apprenant à les repérer, à les
analyser et surtout à les interpréter et les traduire dans sa langue, dans sa culture en veillant à la
culture d’appartenance de ce son, de ce mot, de ce sens et élaborer par la suite, ses propres réactions,
suppose leur participation lucide et leur adhésion volontaire à une telle entreprise de construction
intellectuelle.
Lorsque tout ce qui compose l’humain en termes de savoir, de savoir-faire et de savoir-être est pris en
considération dans la formation de ces futurs traducteurs, ces derniers participeront facilement à la
réalisation de la rencontre interculturelle facilitée, en outre, par un premier enseignement-
apprentissage sous-tendu par les approches interculturelles.
Dans l’univers traductologique, la pédagogie interculturelle doit être considérée comme un échange
communicationnel dont la toile de fond serait les interactions -en termes de donnés et de reçus- des
différentes cultures que l’on retrouve au sein des textes à traduire et où est peint tout un univers socio-
culturel et dont l’objectif reste la création de sens et de valeurs auxquels formateurs et traducteurs
et/ou co-auteurs adhérent.
L’alchimie de l’échange pédagogique réside dans la transformation du dire en un faire qui représente
l’accomplissement de ce dire. Les dires des partenaires de l’acte d’enseignement -apprentissage en
traduction doivent jouir de la multiplicité de sens en rapport avec les symboles et les mythes
fondateurs de la culture contenu dans les textes à traduire, mais jouir aussi de l’acceptation commune
des interlocuteurs à reconnaître ces mêmes symboles et mythes au sein de l’espace textuel. Cette
acceptation signifie la lecture, la traduction et l’interprétation d’un comportement autre en vue
légitimement de comprendre l’Autre ; par conséquent se comprendre tous dans cet univers restreint
néanmoins ouvert qu’est l’univers-textuel où le soi et le moi et où le « je » et le « ils» forment le
« nous » ; cette culture à laquelle nous appartenons tous, la culture de l’Humanité innocente et sans
aucun égoïsme ni orgueil de la race.
Il est question réellement d’entendement au sens de compréhension de l’Autre, celui-là même avec
qui je partage un espace de culture tout en étant suffisamment différent de lui. Aussi, le sens du débat
et du dialogue des cultures et des civilisations présupposé, passe-t-il de la conviction et de la
persuasion -caractéristique de toute communication culturelle- à la solidarité et à l’alliance d’idées
pour produire une idéologie commune toutefois composée de plusieurs idéologies individuelles.
L’idéologie partagée se donne alors à lire et à interpréter au sens de manière d’être et de se conduire.
A ce titre, l’individualisme doit être banni parce que nous pensons que toute identité de groupe, toute
identité de/dans la communauté doit signifier solidarité de biens et de valeurs. De là, l’identité
traductologique est à acquérir par le biais des différentes activités et tâches accomplies au cours de la
formation au sein de la classe de traduction ; laquelle traduction demeure une praxis, un
comportement, une culture, un savoir-faire, un savoir être à installer chez les futurs traducteurs. C’est
en pensant les différences et en les acceptant que l’on forge une identité à l’image de cette nationalité
composite, de plusieurs traditions et cultures.
Pierre Bourdieu affirme qu’ : « On sait que de façon générale, l’égalité formelle dans l’inégalité
réelle est favorable aux dominants » (BOURDIEU, 2001 :96). Mais aucune dominance-domination
culturelle ne doit cependant caractériser les comportements et les attitudes des futurs traducteurs lors
C’est l’une des conditions transcendantales de tout échange, de tout transfert, de toute traduction et
particulièrement dans une optique interculturelle. Œuvrer pour l’existence d’un sensus communis
suppose la connaissance de l’Autre et l’acceptation de sa différence naturelle et culturelle pour que les
individus agissent dans le sens d’une harmonie des actions et des réactions de l’être, de l’avoir et de
l’agir des peuples oublieux de Babel.
Par conséquent réfléchir son acte traducteur -contenant et contenu, théorie et pratique- nécessite la
prise en compte de soi et surtout de l’Autre de sa langue, de son histoire, et de sa culture ;
spécialement pour que toute traduction ait la même signification culturelle, le même sens pédagogique
et tende vers le même objectif didactique en suivant la même voie pragmatique, le même
cheminement idéel. Ce que Bernard Barsotti souligne raisonnablement : « On pourrait être tenté de
qualifier ce sens commun de préréflexif (…) il faudrait [alors] parler d’une propriété préréflexive de
la réflexion » (BARSOTTI, 2002: 55). Lequel préréflexif représente l’essence de tout acte traducteur
en ayant une pluralité de signification et un seul sens commun, celui de cette humanité innocente et
aspirant à la rencontre et la vie commune grâce à une traduction des cultures au sens d’adhésion en
vue d’atteindre l’entente et l’harmonie dans cette cité des hommes et on passe de l’opacité de la
suprématie culturelle à la transparence de l’interculturel réalisé grâce à cette altérité retrouvée.
L'individu voyagera ainsi, grâce à cette traduction de son propre univers vers les autres univers avec
aisance afin d’instaurer l'individualisme au service de l'universalisme. Dans la Cité des hommes,
l'union, malgré les différences, est promesse de leur bonheur.
L’ego et l’alter, grâce à la traduction synonyme de médiation, deviennent un nous. L’opposition, la
différence sont remplacées par un accord, une ressemblance où la médiation et la conciliation
conduisent l’altérité vers une « intérité » (Voir DEMORGAN 2005). qui produit l’identité commune,
l’identité humaine mise en place par une traduction fidèle aux contextes socioculturels, responsable et
où la surconscience de l’interculturel est le maître mot de tout acte traducteur.
BIBLIOGRAPHIE
BALLARD Michel, Europe et traduction, Ed. Artois Presse Université, Arras, 1998
BARSOTTI Bernard, L’échange dans la philosophie contemporaine, Ellipses, Ed. Marketing, Paris,
2002
BOURDIEU Pierre, Contre Feux 2, Edition Raisons d’agir, Paris, 2001
CAUNE Jean, Culture et communication : convergences théoriques et lieux de médiation, Presses
Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1995
DEMORGON Jacques, Critique de l’interculturel (L’horizon de la sociologie), Éditions Economica-
Anthropos, Paris, 2005.Dictionnaire Le petit Robert 1, [article : art], Editions Les
Dictionnaires Le Robert, Paris, 1990ECO Umberto, La recherche de la langue parfaite dans
la culture européenne, Ed. du Seuil, Paris, 1994
PETITOT Jean, FABRI Paolo (sous la dir.), Au nom du sens. Autour de l’œuvre d’Umberto Eco,
Colloque de Cerisy, Ed. Bernard Grasset, Paris, 2000
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THEVENIN André, Enseigner les différences, Coll. La pédagogie des cultures étrangères, Editions
Etudes Vivantes, Paris, 1980
ZAKHARTCHOUK Jean-Michel, L'enseignant, un passeur culturel, Coll. Pratiques & enjeux
pédagogiques, ESF éditeur, Paris, 1999
Revue le Français dans le Monde, n°spécial, Hacette/Edicef, juillet 1998
Revue A.N.P.A.S.E, Enfances et cultures : problématiques de la différence et pratiques de
l’interculturel, Ed. Privat, Toulouse, 1986
Daniela DINC
Maria MIH IL
Université de Craiova
1. Introduction
La traduction juridique est une traduction spécialisée, complexe, qui présente des
caractéristiques qui la distinguent d’autres formes de traduction. Elle est tout d’abord contraignante
dans le sens où le caractère normatif du texte juridique laisse une marge de manoeuvre très étroite au
traducteur. Elle est ensuite culturelle, parce qu’elle doit transposer un texte de loi d’une culture dans
une autre. On doit y ajouter également sa dimension scientifique, vu ses outils spécialisés et sa
méthode rigoureuse.
Malgré toutes ces contraintes auxquelles est soumis le traducteur, la traduction juridique reste
un processus créatif qui invite à l’interprétation et non pas à la transposition directe. En fait, le
traducteur transfère non pas des mots, mais des effets de droit, un résultat escompté, ce qui suppose
qu’il soit en mesure de comprendre les objectifs poursuivis par le rédacteur du texte de départ.
Dans ce contexte, la didactique de la traduction juridique est une vraie provocation pour les
enseignants car ils ne doivent pas seulement initier les enseignés au processus de traduction, qui
comporte ses étapes bien définies dans la littérature de spécialité, mais ils doivent également
concevoir des outils d’aide à la traduction ou bien apporter des solutions aux problèmes soulevés par
ce type de traduction spécialisée.
Il est bien évident que les cours de traduction juridique dispensés au premier cycle (Licence)
sont insuffisants pour qu’une personne puisse s’engager dans cette activité en tant que professionnel.
C’est pourquoi l’Université de Craiova a proposé un master dédié à la traduction juridique pour deux
langues étrangères : le français et l’anglais dont le but est la formation des traducteurs et des
terminologues qui travailleront dans le système juridique roumain, ayant une double compétence:
juridique et linguistique.
La forte motivation de ceux qui veulent travailler dans ce domaine nous a dirigée vers
l’exploration de ce domaine, une exploration assez épineuse, vu la seule compétence linguistique dont
dispose le professeur de français, mais assez passionnante et enrichissante. Cet article est né justement
du désir de formuler quelques considérations méthodologiques sur la formation des traducteurs
spécialisés dans le domaine juridique. Plus précisément, notre contribution se veut une interrogation
sur la didactique du français juridique car elle se propose de présenter les avantages d’une approche
contrastive dans la formation des traducteurs spécialisés.
Nous devons aussi vous avouer que c’est par l’analyse contrastive des textes juridiques que
nous avons pu nous approprier la terminologie et les particularités syntaxiques des deux langues en
contact, le français et le roumain, et que nous nous sommes rendu compte des enjeux et des difficultés
de la traduction juridique.
En d’autres mots, la responsabilité du traducteur se rapporte aux décisions qu’il doit prendre
pendant le processus de traduction, ainsi qu’à l’emploi des ressources linguistiques, conceptuelles et
notionnelles de son domaine de spécialité et, par conséquent, à la fiabilité du texte qu’il doit livrer à
son client :
« […] la traduction d’un texte spécialisé comporte […] deux dimensions essentielles : d’une
part, l’objet du texte ou son contenu et, d’autre part, la langue du texte ou sa forme. »
(Mareschal, 1988 : 258)
Le texte traduit doit ressembler à celui qui a été spontanément rédigé dans la langue de départ
pour que les lecteurs comprennent le sens juridique qui se cache parfois derrière le non-dit. C’est
pourquoi la formation des traducteurs passe par la connaissance des prémisses philosophiques,
sociologiques et historiques, mais aussi méthodologiques du droit :
« Au delà de cette complexité, il est aussi essentiel d’amener les futurs traducteurs ou
traductrices à comprendre ce qui se passe dans l’esprit du juriste qui a conçu le texte à
traduire, selon la tradition juridique dont il est issu. » (Sparer, 2002: 266)
public comparé
Disciplines de spécialité : Théorie de la traduction, Terminologie juridique, Langage
juridique, Utilisation et gestion de bases de données
II-eme année
Disciplines de droit : Droit institutionnel communautaire, Droit communautaire substantiel,
Droits de l’homme, Droit des contrats
Disciplines de spécialité : Compétence de communication interculturelle, Traduction
juridique (contrats et actes notariés), Traduction juridique (textes normatifs)
Plus précisément, les objectifs du cours Langage juridique visent les aspects suivants :
(i) développer les aptitudes de compréhension et d’analyse des textes à traduire ;
(ii) favoriser l'acquisition et la maîtrise du langage juridique (vocabulaire et syntaxe) ;
(iii) prendre en considération non seulement les éléments micro et macro textuelles, mais
aussi les facteurs extratextuels, tel quel le contexte, la culture et la société du destinataire
du texte traduit ;
(iv) rendre les apprenants conscients des différences et des ressemblances entre les langues
depuis et vers lesquelles ils travaillent.
Les choix stratégiques que nous nous avons faits visent, en priorité, trois aspects :
(i) la terminologie juridique sous-jacente (le vocabulaire juridique) ;
(ii) les idiosyncrasies linguistiques d’un texte juridique dans la langue de départ (le français,
dans notre cas) : les caractéristiques morphologiques, syntaxiques, stylistiques ;
(iii) les phénomènes de rédaction en langue d’arrivée.
3.1. Nous voulons mettre en discussion une pédagogie qui conduise à l’appropriation efficace
de la langue du droit dans une perspective bilingue, comparatiste, par la mise en parallèle des textes
dans deux langues, français et roumain. Le comparatisme pour le couple des langues anglais-français
est illustré dans les manuels de J.-P. Vinay et J. Darbelnet (Stylistique comparée du français et de
l’anglais, Didier, Paris, 1968, reéd. 1976) et J. Guillemin-Flescher (Syntaxe comparée du français et
de l’anglais, Orphrys, Paris, 1981, reéd. 1986).
Dans le même contexte, Pergnier (1978) précise que les trois aspects qui constituent les trois
facettes de la traduction, tout en se superposant les uns les autres, sont : le résultat (le texte traduit),
l’opération (la démarche intellectuelle de reformulation) et la comparaison (la mise en parallèle de
deux idiomes).
Au lieu de fournir aux apprenants une compétence de savoir-faire, cette approche contrastive vise
plutôt à communiquer une manière de savoir - apprendre. Par l’analyse du lexique et des structures
phrastiques dans une approche contrastive, les apprenants se rendent compte des contraintes et de la
marge de manœuvre du traducteur, plus précisément ce qui constitue une servitude juridique de ce
qu’ils peuvent utiliser librement.
Le lexique et la syntaxe sont d’ailleurs les deux composantes clés d’une traduction juridique :
« La terminologie et l’agencement des mots constituent donc deux éléments du discours d’importance
égale pour la signification du message.» (Scurtu, 2008 : 896).
F : ”L’Union coordonne les politiques des Etats membres visant à atteindre ces objectifs et exerce sur le mode
communautaire les compétences qu’ils lui attribuent.” (art. 1-1 TCE)
R : ”Uniunea coordoneaz politicile statelor membre care au drept scop atingerea acestor obiective şi exercit în
manier comunitar competen ele pe care acestea i le atribuie.”
Pour exprimer la manière, il y a des locutions avec la préposition à, traduite par în ou par cu :
à l'unanimité/în unanimitate, à la majorité qualifiée/cu majoritate calificat , au suffrage…/prin vot…:
F : ”Le Conseil statue à l'unanimité lorsque l'accord porte sur une question pour laquelle l'unanimité est requise
pour l'adoption de décisions internes.” (art. 24-2 TN)
R : ”Consiliul hot r şte în unanimitate în cazul în care acordul se refer la o chestiune pentru care este necesar
unanimitatea pentru adoptarea deciziilor interne.”
F : ” (…) le Conseil statue à la majorité qualifiée conformément à l'article 34, paragraphe 3.” (art. 24-4 TN)
R : ” (…) Consiliul hot r şte cu majoritate calificat în conformitate cu articolul 34 alineatul (3).”
F : “Les membres du Parlement européen sont élus au suffrage universel direct, libre et secret, pour un mandat
de cinq ans.“ (art. I-20-3 TCE)
R : “Membrii Parlamentului European sunt aleşi prin vot universal direct, liber şi secret, pentru un mandat de
cinci ani.“
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Au niveau de la subordonnée de manière, la locution sans que est rendue en roumain soit par
la même structure (f r ca s ), soit par un groupe prépositionnel avec la conservation de la
préposition sans :
F : ”Dans les domaines de la coopération au développement et de l'aide humanitaire, l'Union dispose d'une
compétence pour mener des actions et une politique commune, sans que l'exercice de cette compétence ne
puisse avoir pour effet d'empêcher les États membres d'exercer la leur.” (art. I-14, 4 TCE)
R : ”În domeniile cooper rii pentru dezvoltare şi al ajutorului umanitar, Uniunea dispune de competen pentru a
întreprinde ac iuni şi pentru a duce opolitic comun , f r ca exercitarea acestei competen e s poat avea ca
efectîmpiedicarea statelor membre de a-şi exercita propria competen .”
F : ”Le Parlement Européen ne figure pas expressément parmi les institutions dont les actes peuvent être
attaques, parce que le traité CEE dans sa version originaire ne lui conferait que des pouvoirs consultatifs et de
contrôle politique, et non celui d'adopter des actes destinés à produire des effets juridiques vis-a-vis des tiers.”
(art. 24 AC/1986)
R : ”Parlamentul European nu figureaz în mod expres printre institu iile ale c ror acte pot fi atacate, deoarece
Tratatul CEE în versiunea sa ini ial nu-i conferea decât atribu ii consultative şi de control politic, nu şi
competen a de a adopta acte destinate s produc efecte juridice fa de ter i.”
La subordonnée de cause peut être parfois réduite en français à une construction participiale
absolue, rendue en roumain par une subordonnée à verbe fini :
F : ”La Commission n'ayant pas donné suite à cette demande, le Conseil a arrêté le règlement n° 3954/87 sur la
base de l'article 31 du traité CEEA.” (AC/1990, art. 3)
R : ”Întrucât Comisia nu a dat curs acestei cereri, Consiliul a adoptat Regulamentul no 3954/87 pe baza art. 31
din Tratatul CEEA.”
F : ”Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association, y compris le droit de
fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.” (art. 11-1
CEDH)
R : ”Orice persoan are dreptul la libertatea de întrunire paşnic şi la libertatea de asociere, inclusiv dreptul de a
constitui cu al ii sindicate şi de a se afilia la sindicate pentru ap rarea intereselor sale.”
Il y a des cas où le roumain remplace la structure verbale par une structure nominale :
La locution afin de se combine uniquement avec des infinitifs et le roumain ne dispose pas
d’une autre préposition que pentru :
F : “Afin d’assurer le respect des engagements… il est institué une Cour européenne des Droits de l’homme.”
(art. 19 CEDH)
R : “Pentru a asigura respectarea angajamentelor care decurg pentru înaltele p r i contractante din prezenta
conven ie, se instituie o Comisie European a Drepturilor Omului. “
Cette locution prépositionnelle peut changer la préposition de avec la conjonction que, et dans
ce cas, la locution conjonctionnelle afin que (traduite par pentru ca s ) introduit une subordonnée :
F : ”Toute personne privée de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un
tribunal, afin qu'il statue à bref délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est
illégale.” (art.5-4 CEDH)
R : ”Orice persoan lipsit de libertatea sa prin arestare sau de inere are dreptul s introduc un recurs în fa a
unui tribunal, pentru ca acesta sa statueze într-un termen scurt asupra legalit ii de inerii sale şi s dispun
eliberarea sa dac de inerea este ilegal .”
Si la locution en vue de accepte en français aussi bien des noms que des infinitifs, en roumain
în vederea n’accepte qu’une construction nominale :
F: “Chacun est tenu d’apporter son concours à la justice en vue de la manifestation de la vérité.” (art. 10 C.civ.)
R : “Fiecare est obligat s -şi aduc aportul la dreptate în vederea manifest rii adev rului.“
Le circonstant de but apparaît sous la forme d’une construction prépositionnelle palacée en fin
de phrase : à cet effet (fr.) / în acest scop (roum.):
F : “Lorsqu'il est nécessaire de conclure un accord avec un ou plusieurs États ou organisations internationales en
application du présent titre, le Conseil peut autoriser la présidence, assistée, le cas échéant, par la Commission, à
engager des négociations à cet effet. “ (art. 24-1TN)
R : “În cazul în care, în aplicarea prezentului titlu, este necesar s se încheie un acord cu unul sau mai multe
state membre sau organiza ii interna ionale, Consiliul poate autoriza preşedin ia, sprijinit de Comisie dac este
cazul, s angajeze negocieri în acest scop. “
F : ”À l'appui de cette exception, le Conseil a fait valoir, (…), des arguments analogues à ceux qu'il avait
développés à l'appui de son exception d’irrecevabilité dans l’affaire 302/87.” (art. 5 AC/1990)
R : ”În sus inerea acestei excep ii, Consiliul a invocat, (…), argumente analoge cu cele pe care le dezvoltase în
sprijinul excep iei de inadmisibilitate în cauza 302/87.”
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R : ”În caz de r zboi sau de alt pericol public ce amenin via a na iunii, orice înalt parte contractant poate
lua m suri care derog de la obliga iile prev zute de prezenta conven ie (…).”
si le cas y échet, le cas échéant, s’il y a lieu (fr.) / dac este cazul (roum.)
F : ” (…) le Conseil peut autoriser la présidence, assistée, le cas échéant, par la Commission, à engager des
négociations à cet effet.” (Traité de Nice, art. 24-1)
R : ” (…) Consiliul poate autoriza preşedin ia, sprijinit de Comisie dac este cazul, s angajeze negocieri în
acest scop.”
Il y a bien d’autres constructions pour rendre la conformité dans les deux langues. Les plus
Fr : “Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui, au moment où elle a été commise, ne
constituait pas une infraction d'après le droit national ou international. “ (art. 7-1 CEDH)
R : “Nimeni nu poate fi condamnat pentru o ac iune sau o omisiune care, în momentul în care a fost s vârşit , nu
constituia o infrac iune, potrivit dreptului national şi international. “
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La locution française aux fins de a une valeur finale est c’est pourquoi elle est traduite par la
simple préposition pentru :
F : ” (…) des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire
aux fins de l'application de la Constitution.” (art. I-47-4 TCE)
R : ” (…) chestiuni pentru care aceşti cet eni consider c este necesar un act juridic al Uniunii pentru punerea
în aplicare a Constitu iei.”
F : ”Les Hautes Parties contractantes renoncent réciproquement, sauf compromis spécial, à se prévaloir des
traités, conventions ou déclarations existant entre elle.” (art. 55 CEDH)
R : ”Înaltele p r i contractante renun reciproc, în afara unei în elegeri speciale, s se prevaleze de tratatele,
conven iile sau de declara iile care exist între ele.”
4. En guise de conclusion
L’interprétation du sens des textes à teneur juridique ou des textes de loi est souvent difficile
en raison des caractéristiques linguistiques. Nombre de traducteurs collent au texte de départ un texte
d’arrivée dont l’expression est plutôt limitée car les ressources de la langue d’arrivée ne sont pas
pleinement utilisées ou, par souci de fidélité, les traductions restent fidèles aux textes de départ. La
BIBLIOGRAPHIE
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QUELLE(S) COMPETENCE(S) TRADUCTIONNELLE(S) POUR
ACCOMPLIR LA TACHE DU TRADUCTEUR?
Georgiana LUNGU-BADEA
Université de l’Ouest de Timişoara
Introduction
Nous nous proposons dans cet article de passer en revue les compétences et les tâches du
traducteur. Nous prenons en considération plusieurs catégories de facteurs : 1) décisionnels et
définitionnels (les experts des programme d’enseignement LEA et EMT qui conçoivent les
compétences du traducteur) ; 2) opérationnels (les formateurs des écoles de traduction et les
enseignants universitaires qui mettent en œuvre les programmes de formation) ; 3) d’utilisation (les
traducteurs débutants censés accomplir des tâches correspondant aux compétences et aux
sollicitations) ; 4) de facteurs socio-économiques (employeurs, commanditaires). Notre objectif
principal, en tant que formateur de traducteurs et enseignant de la traductologie, est de porter un
regard d’ensemble sur les études consacrées plus ou moins directement à la compétence
traductionnelle (et subsidiairement à la compétence traductologique) afin d’identifier les forces et les
faiblesses dans/de la formation actuelle et d’évaluer leur contribution à l’atteinte du niveau de
performance minimale des traducteurs débutants.
Dans quel but établit-on cette opposition binaire : compétence traductionnelle- tâche du
traducteur ? Il s’agit essentiellement de mieux comprendre l’activité traduisante afin de mieux la
diriger (dans un contexte pédagogique, surtout) et mieux la gérer (dans un contexte de traduction
authentique). Pourquoi présentons-nous la tâche du traducteur (n’effleurant qu’implicitement la tâche
du traducteur de Benjamin) comme subordonnée aux compétences traductionnelles ? Au savoir —
comment — traduire un TS en LC (formé des compétence(s) de traduction acquise(s) pendant la
formation) correspond la tâche du traducteur consistant dans la traduction proprement-dite, ici soit le
processus qui aboutit à un produit, un résultat qui doit correspondre aux attentes/exigences
mentionnées dans le cahier des charges de traduction.
Pour poser le problème en termes simples, on devrait pouvoir établir d’abord : 1/qu’est-ce que
la compétence ? et 2/qu’est-ce que la tâche (habilité, selon certains (1)) ? Enfin, nous insisterons aussi
sur le décalage existant entre les institutions qui forment les traducteurs (et les compétences qu’elles
garantissent) et les institutions qui réglementent la nomenclature des professions (et les tâches qu’elles
assignent).
« Traduit des textes écrits d'une langue dans une autre langue : étudie le texte original pour en
comprendre le sens et le traduit dans une autre langue, en s'assurant que le sens original est
La seconde qualifie l’employé traducteur : « Personne qui transpose un ouvrage d'une langue à une
autre ou d'une forme ancienne d'une langue à la forme moderne en suivant plus ou moins l'original. »
(Le Grand dictionnaire terminologique)
Le sens principal du mot compétence est : (dr.) « aptitude d'une autorité publique à effectuer
certains actes » (cf. TLFi) ou, selon la même source, (spéc.) « pouvoir d'une juridiction de connaître
d'un procès » ne dirige pas vers le sens que ce mot a acquis par extension « capacité que possède une
personne de porter un jugement de valeur dans un domaine dont elle a une connaissance
approfondie », donc compétence professionnelle (TLFi). Il est utile d’y mentionner également le sens
du mot en linguistique (grammaire générative) : « Système de règles intériorisé par les sujets parlants
et constituant leur savoir linguistique, grâce auquel ils sont capables de prononcer ou de comprendre
un nombre infini de phrases inédites. » (Ling. 1972, s.v. compétence, in TLFi). Souvent associé à
l’idée de capacité, d’habilité, la compétence renvoie aussi bien au savoir-faire qu’au savoir-être, à
savoir à la maestria, à l’art. Donc, sans entrer pour l’instant en détail, on pourrait dire que la
compétence désigne la capacité du traducteur et du traductologue de mettre en œuvre des
connaissances et des savoir-faire d’un champ notionnel et/ou disciplinaire déterminé.
Selon le TLFi, le sens principal du mot tâche est : « travail défini et limité, imposé par autrui
ou par soi-même, à exécuter dans certaines conditions. » ; le sens secondaire n’est pas moins
intéressant et utile ici : « mission généralement valorisante qu'on se donne ou qu'on accepte par
devoir; p. ext., ce que l'on doit accomplir. Synon. fonction, rôle. ». Quel travail ou quelle
responsabilité fallait-il allouer au traducteur ? En supposant que les compétences en question soient
acquises grâce à une formation donnée, on peut leur assigner des tâches telle que : à étudier les
relations existant entre les langues en rapport de traduction, à traduire et à rédiger des « textes écrits
d’une langue dans une autre langue ; en s’assurant que le sens de l’original est respecté, que les textes
juridiques, techniques ou scientifiques sont correctement transposés et que la phraséologie comme la
terminologie, ainsi que l’esprit et le style des œuvres littéraires sont rendus aussi fidèlement que
possible. » (cf. CITP construite pour agréer les métiers, et non pas fondée sur un croisement de
critères), à les critiquer et les évaluer. La tâche est aussi bien rôle et mission (le traducteur le plus
qualifié, à l’instar de l’acteur le plus doué, reçoit le rôle, la tâche de traduire) que devoir, et dans ce
dernier sens elle est liée à l’éthique du traducteur.
Si un traducteur applique convenablement telle suite d’opérations, de règles et de principes,
donc s’il possède les connaissances techniques et thématiques nécessaires (compétence), il devrait
comprendre et traduire correctement (tâche) au moins l’essentiel. La non-application partielle ou
totale de ces opérations, stratégies et règles, conduit à l’échec partiel ou total. Donc, l’incompétence
mène à l’inaccomplissement du travail de traduction (de la tâche). Néanmoins, il faut préciser que,
parfois, le traducteur arrive à transmettre un sens (accomplissement incroyable de la tâche) sans que
l’appréhension du sens se produise. Cela ne modifie point l’importance certaine de la compétence
(méthodologique en l’occurrence) fondée sur la capacité de documentation thématique et
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terminologique, capacité activée lors de la préparation pré-traductionelle, de l’organisation et du
traitement des données (interprétation, reformulation, rédaction), de l’auto-révision et de la révision
(Lungu-Badea, 2004, 2010).
2. Compétence traductionnelle
3. Tâche du traducteur
La tâche n’est possible à accomplir qu’en possédant des compétences. La tâche du traducteur
consiste à traduire, analyser, critiquer, choisir les plus adéquates solutions et à évaluer pour tirer des
conclusions sur la qualité, les possibilités d’amélioration du processus de traduction, etc. Car tout
comme « de la traduction, nul n'est libre » (Berman 1999 [1985]), « la pratique de la traduction ne
pourra jamais se soustraire au risque de l’interprétation du sens » (Delisle, 1993 : 127). À l’encontre
de principes traductologiques ciblistes (centrés sur le récepteur et la langue-cible), par exemple, le
traducteur sourcier (ou littéraliste) doit autant que possible respecter (tâche) l’ordre des mots du texte-
source ainsi que sa ponctuation (littéralisme syntaxique ; stratégie infirmée « avec succès » par la
traduction automatique). Si ce principe sourcier est susceptible de s’avérer utile dans la traduction de
certains textes (i.e. de négociations), il est complètement déconseillé de le mettre en œuvre dans
d’autres catégories de textes.
La tâche se rapporte nécessairement à l’éthique (ou à la politique, cf. Meschonnic, 2007) ou
aux éthiques de la traduction, concernant tous ceux qui sont impliqués dans la traduction, de l’auteur
(raison suffisante) et du traducteur (raison nécessaire dans le monde-cible) aux bénéficiaires
(employeurs, commanditaires et lecteurs confondus), démontrant par cela que l’identité et l’altérité, la
compétence et la tâche se déterminent mutuellement.
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Nous avons présenté les acceptions des concepts compétence(s) et tâche(s) du traducteur
telles qu’elles ressortent des textes et discours des universitaires (enseignants de la traduction,
traductologues, linguistes, etc.) impliqués dans la formation de traducteurs. Parce que les objectifs
d’enseignement et les compétences délivrées lors de la formation de traducteurs doivent correspondre
aux attentes du marché de la traduction, en ce qui suit nous nous attarderons essentiellement sur la
présentation des tâches assignées au traducteur par la CITP (Classification internationale type de
profession) et sur la description de la NAF (La Nomenclature des activités française).
« Les linguistes, les traducteurs et les interprètes étudient l'origine, l'évolution et la structure
des langues, et traduisent ou interprètent d'une langue dans une autre.
Leurs tâches consistent:
a) à étudier les relations qui existent entre des langues mères anciennes et des familles de
langues modernes, à rechercher l'origine et étudier l'évolution des mots, de la grammaire et de
la syntaxe, et à présenter leurs conclusions;
b) à critiquer ou établir des systèmes de classification des langues, des grammaires, des
dictionnaires et d'ouvrages analogues;
c) à traduire des textes écrits d'une langue dans une autre, en s'assurant que le sens de
l'original est respecté, que les textes juridiques, techniques ou scientifiques sont correctement
Une précision suit immédiatement après l’exposé des tâches : « Parmi les professions qui entrent dans
ce groupe de base figurent les suivantes: Interprète, Lexicographe, Linguiste, Traducteur. Profession
apparentée, classée ailleurs: Rédacteur 2451.» (cf. CITP qui est repris littéralement et structurellement
par la classification de professions roumaine COR 2010). Sans oublier que les métiers d’une même
famille ou d’un même domaine d’activités regroupent des activités, des capacités de même nature,
nous nous posons la question suivante : Comment ce principe de base, selon lequel sont établies les
attributions des traducteurs, arrive-t-il à mieux particulariser les trois professions ? Cette présentation
donne le droit à l’employeur d’exiger de la part d’un traducteur d’accomplit une tâche spécifique à un
linguiste, telle a) ?
Pour concevoir une fiche-métier, fiche de fonction ou un profil de recrutement, les
employeurs, les institutions de formation et les potentiels salariés doivent conjuguer leurs efforts, en
prenant les tâches présentées par groupe de métiers apparentés comme base de réflexion et d’échange
et s’appuyant sur le parcours de formation du salarié, le seul qui peut clarifier le domaine de
compétences.
Des tâches qui reviennent au traducteur, nous ne retenons que la troisième (cf. point c), ci-
dessus). Les taches mentionnées aux points f), g), h) font plutôt références à des postes (fonctions,
responsabilités) qui émanent d’une organisation de travail et du profil des personnes qui les tiennent
et, bien sûr, elles peuvent être accomplies par toutes les catégories socioprofessionnelles inscrites dans
la classe 2444.
Conclusion
La globalité des horizons et des attentes des acteurs impliqués dans ce processus complexe,
experts, formateurs, traducteurs virtuels et employeurs, d’un côté, formateurs, traducteurs réels et
employeurs réalistes de l’autre ne simplifie point la situation. À l’intérieur de leurs attentes, il y a un
cadre disciplinaire spécifique de référence. On observe que certaines attentes sont transférables. Outre
la diversité des paramètres qui influent sur les caractéristiques de la traduction, il y a des éléments
divergents aux discours des experts, formateurs, traducteurs et des employeurs. À qui donc d’assigner
la « compétence de la compétence » pour distinguer entre ces compétences complexes et
spécialisées ?
Notes
1. Nous ne partageons pas ce point de vue. Nous croyons que l’habilité fait partie de la compétence.
Voir aussi la définition du concept de compétence dans le TLFi, repris et défini dans Les Guides
méthodologiques de l’OIF qui présentent une typologie des compétences: particulières, générales,
transversales, 2009 : 5-6)
2. Pour traduire de la poésie, il conviendrait que le traducteur entrât en empathie avec le poète ou au
moins qu’il fît semblant de l’être, sinon il n’y a plus de poésie en traduction.
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3. Dans cette catégorie, on inscrit d’habitude : brochures, rapports annuels, mode d’emploi, etc. (v.
aussi Delisle, 1980).
4. Ou la capacité du traducteur d’apprécier s’il peut « gérer et traiter l’information » (Vienne, 1998 :
3).
5. L’absence de coopération de la part du donneur d’ouvrage (l’éditeur) et le rôle de l’éditeur ne sont
point à ignorer. Pour les œuvres anciennes, il serait dépourvu de toute logique d’invoquer la
coopération de l’auteur et du traducteur. Le traducteur accède à la connaissance de l’auteur, de son
époque de création, de la situation de production de sens et du public-source en faisant appel à des
histoires de la littérature, de la culture et des mœurs. Selon ces données, il identifie la meilleure des
stratégies à mettre en œuvre et peut procéder à la traduction. L’éditeur peut intervenir et modifier les
données correspondant au texte-cible, selon la tranche de public visée (adaptation pour les enfants,
réécriture, traduction culturelle et érudite, annotée, accompagnée de gloses ou commentaires et de
notes de traduction) ce qui exige une compétence d’écriture artistique certaine.
Bibliographie
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DIN EXPERIEN A DCT PRIVIND FORMAREA DE
COMPETEN E PENTRU TRADUCEREA ŞI REVIZIA DE TEXTE
JURIDICE
Gigi MIH I
Institut Européen de Roumanie
Bucarest
Institutul European din România (IER) este – aşa cum declara cineva – „o institu ie atipic ”.
Este posibil. Depinde din ce unghi de vedere priveşti lucrurile.
IER ac ioneaz , ca o unitate în diversitate, pe mai multe planuri sau axe organizate în patru
departamente principale: Direc ia Coordonare Traduceri (DCT), Serviciul de Analiz şi Studii
Europene, Serviciul de Formare în Afaceri Europene, Serviciul de Comunicare; care au în spate un
aparat administrativ. Pentru mai multe detalii se poate accesa adresa www.ier.ro, fiind o institu ie
public suntem o entitate transparent . IER are deja o tradi ie de zece ani fiind înfiin at în ianuarie
2000. Chiar dac se afl sub coordonarea Departamentului pentru Afaceri Europene, punctele de
vedere exprimate, de exemplu, prin cele circa 80 de studii, sunt independente şi solid fundamentate
ceea ce ofer credibilitate recomand rilor f cute. Serviciul de formare a organizat aproximativ 40 de
programe de interes, în perioada de preaderare, dar şi post aderare la Uniunea European . Serviciul de
comunicare a organizat peste 120 de ac iuni (conferin e, mese rotunde, dezbateri şi seminarii). DCT a
tradus şi revizuit – atât lingvistic, cât şi juridic – peste 160 000 de pagini (acquis comunitar şi CEDO)
şi dispune de o baz terminologic de peste 25 000 de intr ri validate vizibile, asemeni traducerilor,
pe site-ul www.ier.ro, dar şi iate.europa.eu, c tre care am f cut un export masiv.
Serviciul Traduceri, care execut traducerile într-o prim form autorevizuit de c tre fiecare
traduc tor în parte, în acelaşi timp transferând termeni – în sensul larg al cuvântului – spre
validare.
Dup cum se observ dintr-o simpl enumerare, activit ile DCT sunt foarte complexe şi
necesit un înalt grad de responsabilitate, toate acestea, nu se pot realiza decât prin eficien a unui
personal foarte bine calificat.
It is for me a matter of pride to note that – in spite of being the youngest Member State – Romania has
in this case preceded all other European Union partners by publishing this extremely useful book – a
truly invaluable guide that can help us to better plan our future journey in the Union. […]
As far as the Commission is concerned, I can tell you that not only the Romanian translators, but also
the terminologists of other language departments have already expressed their interest in completing
it, if possible, in all the 23 official languages of the Union1.
Toat preg tirea editorial pretipar se realizeaz în cadrul DCT, datorit experien elor în
diferite domenii ale personalului DCT, de asemenea, produsele, prin for e proprii DCT, sunt
promovate prin lans ri de carte şi particip ri la târguri.
Bazându-se pe experien a acumulat , IER, prin DCT, particip la licita ii interna ionale
privind traduceri şi activit i de interpretariat, pentru atragerea de venituri proprii, dar în acelaşi timp
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organizeaz stagii gratuite pentru cei interesa i, în mod deosebit pentru tineri pentru a le oferi o şans
prin acumularea unei experien e necesare angaj rii
Tot în sensul ob inerii de fonduri proprii, dar şi al împ rt şirii experien ei în domeniu – peste
4 000 de ore de formare a stagiarilor, DCT organizeaz programul Formarea de competen e pentru
traducerea şi revizia de texte juridice. (Nu trebuie uitat c unii dintre colegii de la Bruxelles,
Luxemburg sau Frankfurt s-au format în DCT.) Acest program s-a bucurat de succes, cursan ii noştri
au venit din diferite regiuni ale rii, nu doar din Bucureşti, şi proveneau din diverse medii (academic,
juridic sau altele, din spa iul privat sau nu). Deoarece cursul este interactiv, asistat de calculator, dar
pentru mai mult eficien , nu putem accepta mai mult de 20 de cursan i. În forma actual dureaz trei
zile intensive şi ofer un certificat de participare. De la prima apari ie pe pia am avut peste 60 de
înscrişi, astfel încât cele dou cursuri din iunie sunt oarecum cu „circuit închis”, aproape nefiind
posibil s mai accept m al i cursan i în afara celor afla i deja pe lista de aşteptare.
Chiar dac unii dintre noi avem o experien profesoral (la nivel preuniversitar sau
universitar), cu to ii am trecut printr-un curs de acreditare ca formatori în ideea acredit rii
programului nostru pentru a oferi o diplom recunoscut , care poate contribui la afirmarea celor
interesa i de zona traducerilor, fie pentru a practica aceast meserie, fie pentru a cunoaşte îndeaproape
o modalitate standard de efectuare a traducerilor – unii dintre clien ii noştri sunt profesori universitari
sau au birouri de traducere.
Programul are diverse module: no iuni generale de drept, surse de documentare, sisteme
CAT, terminologie, traducere, revizie lingvistic , revizie juridic şi promovarea şi organizarea
activit ii de traducere. Acesta urm reşte la nivel teoretic şi practic modul nostru de lucru în DCT.
Având în vedere cele de mai sus este posibil ca în cazul IER şi, în spe , în cazul DCT, s
vorbim de formule „atipice”. Este adev rat, noi, DCT, nu execut m doar traduceri, deci se poate s
fim „atipici”, dar noi consider m c membrii „clubului” DCT, prin experien e, cunoştin e şi
deschidere, nu puteau decât s duc la complexitatea activit ilor. Pentru detalii v invit m pe
www.ier.ro sau la sediul nostru de pe bulevardul Regina Elisabeta, deoarece, parafrazându-l pe Matei,
5, 9: Heureux ceux qui sèment des connaissances sau un logo celebru în lumea francofon : DCT sème
à tout vent.
Note
1. ttp://ec.europa.eu/commission_barroso/orban/news/docs/speeches/091123_Bucarest/091123_Bucarest_en.pdf
Cristi MUJDEI
Comité économique et social européen (CESE),
Unité Roumaine de Traduction, Bruxelles
0. Preambul
1. Introducere
Constrângerile c rora trebuie s li se supun traduc torii UE sunt de diferite tipuri, având
consecin e diferite asupra produsului final.
Atât constrângerile lingvistice, cât şi cele extralingvistice sunt impuse, în primul rând, de
textul-surs . Acesta guverneaz marja de mişcare, în limitele c reia traduc torul îşi caut solu iile
lingvistice. Înainte de a descrie tipurile de constrângeri şi dat fiind c activitatea traduc torului este
circumscris în permanen de acestea, consider m c este necesar prezentarea unui „portret-robot”
al traduc torului de texte comunitare.
Textele care trebuie traduse sunt texte politice, juridice şi administrative, dar şi comunicate de
pres (texte pentru site-urile web), limba- int fiind, de regul , limba matern (limba principal ).
Având adesea un grad de dificultate ridicat, aceste texte se refer la toate domeniile de activitate ale
UE (economic, financiar, ştiin ific, tehnic etc.). Site-ul Direc iei Generale de Traduceri a Comisiei
Europene ofer o imagine relevant a tipului de calific ri cerute (http://ec.europa.eu/dgs/translation).
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a) în general:
- aptitudini de asimilare a unor teme diverse, adesea complexe, de adaptare rapid la situa ii ce
evolueaz repede, de gestionare a informa iilor şi de comunicare eficient ;
- capacitatea de a efectua o activitate coerent , adesea urgent , în mod individual sau în echip , în
cadrul unui mediu de lucru intercultural;
- aptitudini de exercitare a func iilor în conformitate cu regulile administrative specifice unei mari
organiza ii de servicii publice.
b) competen e specifice: lingvistice (st pânirea perfect din toate punctele de vedere, în special din
perspectiva registrelor stilistice, a limbii materne/principale şi st pânirea aprofundat a cel pu in dou
limbi oficiale ale UE, una fiind obligatoriu EN, FR sau DE), tematice (bune cunoştin e economice,
financiare, juridice, tehnice sau ştiin ifice) şi de traducere (în elegerea textului din limba-surs ,
redarea lui corect în limba- int , capacitatea de a face cercet ri terminologice şi factuale, utilizând
instrumentele corespunz toare).
3. Constrângeri lingvistice:
Pentru acest tip de constrângeri, am utilizat defini ia clasic din lingvistica de tip
distribu ional, de „limit ri de distribu ie impuse de o unitate lingvistic asupra alteia (sau altora) în
procesul combin rii acestora pentru ob inerea unit ilor de rang superior” (DGS SL).
Constrângerile de rec iune cedeaz adesea sub influen a textului-surs , indiferent dac limba-
surs este una romanic sau nu (exemplele se refer la ezitarea între construc iile verb + complement
indirect şi cele cu verb + prepozi ie + complement direct).
C. Registrele limbii sunt mult mai bine delimitate, probleme punând traducerile unor texte
destinate populariz rii, care ar trebui s fie transpuse în vivid language, chiar dac textul original este
scris într-un stil administrativ indadecvat scopului propus.
Un alt aspect care are reflexe asupra constrângerilor c rora trebuie s le fac fa traduc torul
îl reprezint inversarea sau modificarea rolurilor gramaticale în versiunea din limba surs (cf. «
simplifier l’accès des fonds structurels aux organisations de petites entreprises »).
4. Constrângeri extralingvistice
4.1 - Timpul reprezint constrângerea lingvistic cea mai sever . Termenele variaz foarte
mult, în func ie de tipul documentului, de lungimea lui, de solicitant, de destinatar sau de natura
func iei acestuia (raportor al unui aviz, membru al unui grup de studiu, al unei comisii sau al unei
sec iuni): de la un sfert de or , la câteva s pt mâni.
4.2 - Lucrul în echip : textele traduse în diferite stadii pot fi grupate în dosar într-un singur
document (aviz); la acest document particip , de regul , cel pu in trei persoane, num rul putând creşte
în func ie de importan a documentului respectiv, acesta necesitând pe parcurs ad ugiri, modific ri,
amput ri, amend ri. De aceea, este nevoie ca traducerea s fie coerent şi armonizat , iar terminologia
utilizat – uniform .
Tot în acest context, se cuvine men ionat rela ia traduc tor-revizor şi diferitele tipuri de
revizie a documentelor comunitare, cu reflexe mai ales asupra rela iilor de subordonare în cadrul
frazei sau, mai rar, al propozi iei (de exemplu, distribu ia lexemelor în cadrul grupurilor nominale
foarte complexe).
4.3 - Constrângerile impuse de textele traduse din limbi „exotice”, prin intermediul unei
limbi-pivot.
În afar de limbile-pivot (EN, FR, DE) şi de limbile considerate – oficial sau oficios –
„semipivot” (ES, IT, PL), celelalte limbi sunt socotite exotice. În cazul CESE/CoR, se mai traduce
direct în român din PT şi NL. Pentru textele originale din celelalte limbi (BG, CZ, DA, EL, ET, FI,
HU, LT, LV, MT, SL, SK, SV), exist solu ia intermediar a traducerilor-releu, adic într-una din
limbile-pivot. Pentru a da un exemplu, germana este folosit ca pivot pentru ET, LT, LV, SV.
4.4 - Rela iile dintre versiunile în cele trei limbi-pivot (EN, FR, DE)
Unele unit i de traducere dispun îns de traduc tori pentru mai multe limbi exotice, EN şi FR
având chiar traduc tori din toate aceste limbi. De aceea, în cazurile (nu foarte rare) de probleme de
interpretare sau de în elegere a textului-surs , se face apel (prin Ariane, cf. infra) la versiunile din
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limbile care au efectuat deja traducerea. Rezultatul compara iei (diferen e de sens, schimbarea
rolurilor gramaticale în fraz etc.) reprezint o constrângere lingvistic atipic de care traduc torul
trebuie s in seama, aceasta combinându-se în mod obişnuit cu constrângeri extralingvistice. În acest
din urm caz, este vorba mai ales de termenele de predare a traducerii.
4.5.1. Resursele lingvistice generale se afl la dispozi ia traduc torilor din toate institu iile şi
organismele UE, iar acest lucru ar trebui s contribuie la armonizarea metodelor de lucru şi a
uniformitatea terminologiei folosite.
2) QUEST este un instrument de c utare care ofer traduc torului, într-un timp scurt, solu ii
terminologice multiple (în jur de 30 de surse publice şi interne)
3) Memoriile de traducere reprezint „zestrea” de sintagme, termeni sau fraze acumulate de-
a lungul anilor. Aceste memorii pot oferi şi indicii despre procesul de cristalizare a terminologiei unui
domeniu comunitar.
b) Trados Translator’s Workbench (TWB) este un program care face disponibile toate
resursele lingvistice şi frazeologice cuprinse într-o memorie local de traducere; în momentul în care
traduc torul selecteaz o fraz din documentul original, segmente identice sau, cel mai adesea,
similare provenind din traduceri anterioare apar ca propuneri de traducere. TWB induce constrângeri
numeroase, dat fiind c o mare parte a documentelor legislative sau preg titoare se bazeaz pe texte
anterioare sau pe legisla ia existent .
5) PreLex cuprinde o baz de date cu proceduri interinstitu ionale care permite urm rirea
etapelor procesului decizional, de la ini ierea acestuia de c tre Comisie (stadiul procedurii, deciziile
institu iilor, numele persoanelor implicate, serviciile responsabile, referin a documentelor), urm rirea
lucr rilor celorlalte institu ii implicate (Parlamentul European, Consiliu, Comitetul Economic şi
Social European, Comitetul Regiunilor, Banca Central European , Curtea de Justi ie etc.) şi a
stadiilor tuturor propunerilor (dosare legislative şi bugetare, încheierea unor acorduri interna ionale)
sau a comunic rilor Comisiei, din momentul în care au fost transmise Consiliului sau Parlamentului
European şi pân în momentul în care sunt adoptate definitiv.
- Paginile de gard sunt modele de documente specifice celor dou comitete, cu formul ri
standard şi, ca atare, cu constrângeri administrative care determin uneori constrângeri sintactice.
-Ariane este un instrument informatic prin care pot fi consultate – în plan diacronic şi
sincronic – traducerile efectuate de serviciul comun al celor dou comitete (CESE şi CoR). Este vorba
nu doar de traducerile destinate public rii, ci şi de note interne, documente administrative, scrisori,
documente confiden iale. Aceste tipuri de documente determin , la rândul lor, constrângeri lingvistice
şi extralingvistice specifice. Ariane poate fi utilizat atât ca baz de date (pentru traducerile terminate),
cât şi ca instrument de comunicare cu serviciile care au solicitat o anumit traducere aflat în lucru şi
cu traduc torii respectivi, în leg tur cu constrângerile lingvistice şi administrative valabile la un
moment dat.
Oeil (Observator legislativ) este o baz de date utilizat de Parlamentul European şi îşi
dovedeşte utilitatea specific prin faptul c se pot face c ut ri în func ie de procedurile institu ionale
utilizate, fiind complementar instrumentului PreLex (cf. supra).
FullDoc, utilizat de traduc torii de la PE, este un instrument intern de c utare, cu parametri
multipli (limb -surs , limb - int , cuvinte-cheie etc.). Din punctul de vedere al alinierii automate în
afişarea bilingv , fiabilitatea este superioar celei a EurLex, datorit tagurilor folosite în majoritatea
documentelor parlamentare.
5. În loc de concluzie
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BIBLIOGRAFIE:
Tania PETCOVICI
Universitatea "Tibiscus" Timişoara
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şi traduc torii remarc faptul c între diferite sisteme de drept exist mari diferen e structurale, o
decupare diferit a realit ii juridice, no iuni şi concepte f r echivalen e, cum ar fi, de exemplu,
Common law. De aici exist tendin a proprie juriştilor, în primul rând, de a considera c unii termeni
sunt intraductibili justificând astfel fenomene precum împrumutul şi calchierea (Hometkovksi, 2008:
207). Câmpurile no ionale ale diferitelor sisteme de drept nu se suprapun complet. Aceste greut i
întâmpinate de jurişti sunt, în mare m sur , valabile şi pentru traduc tor. Diferen a între sistemele
juridice proprii diferitelor ri constituie problema major din punctul de vedere al traducerii, care
presupune transferul realit ii juridice-surs în realitatea juridic - int .
Traduc torul trebuie s transmit în limba- int concepte şi no iuni care deseori exist doar în
limba-surs (common law, equity, consideration). Astfel de no iuni sunt absolut necunoscute pentru
sistemul romano-germanic. Din aceast perspectiv , în traducerea juridic conteaz mai mult
cunoaşterea sistemului de drept, decât cunoaşterea normelor din care acesta este compus. Un exemplu
în acest sens este termenul estoppel — împrumutat din limba englez şi care nu are un echivalent
lingvistic în textele de drept ale altor state. Acesta îşi are originile în latinescul stuppa şi în verbul
francez estouper – form arhaic a lui étouper (a astupa). În Dreptul interna ional se face adesea apel
la estoppel pentru a sanc iona contradic iile întâlnite în politica extern a unui stat. În Dreptul privat,
prin estoppel se declar inadmisibil o afirma ie care, deşi conform cu realitatea, este contrar
atitudinii anterioare adoptate de autorul s u. Dreptul englez protejeaz atât the reliance – încrederea
acordat unei situa ii exterioare şi obiective, cât şi the confidence – încrederea acordat unei persoane
– şi cere subiectului de drept s aib o atitudine coerent şi rezonabil . Estoppel-ul a fost la origine un
mecanism pur procedural, recunoscut în sistemul anglo-saxon ca principiu de drept şi de moral . Este
o institu ie original , proprie pentru Common Law şi nu are un echivalent direct în dreptul de
inspira ie francez sau în alte sisteme de drept de pe continent. În esen , prin estoppel se urm reşte
stoparea, împiedicarea cuiva de a contrazice aparen a pe care chiar el a creat-o, dac prin aceasta s-ar
aduce atingere altei persoane. Domeniul s u de aplicare este foarte larg, cuprinzând dreptul civil,
bancar, al asigur rilor, dreptul comercial interna ional sau dreptul muncii (Topan, 2006: 111).
Dreptul se constituie, în linii mari, din trei surse: legea, practica judiciar (jurispruden a) şi
obiceiul (cutuma). Importan a lor variaz în func ie de cultur , ele sunt exprimate prin diferite
discursuri în cadrul unei şi aceleiaşi culturi sau de la o cultur la alta (Hometkovksi, 2008: 207).
Toate aceste aspecte trebuie s fie luate în considerare de c tre traduc tor pe parcursul efectu rii
traducerii.
Dreptul Uniunii Europene este o form a dreptului interna ional care se caracterizeaz prin
faptul c rile membre ale Uniunii Europene îşi limiteaz unele drepturi delegând unele plenipoten e
organelor suprana ionale. Dreptul comunitar este un drept suprana ional în care actele normative ale
Uniunii Europene deseori au o for juridic mai mare decât actele legislative na ionale. Fiecare
societate îşi organizeaz sistemul juridic în func ie de concep ia pe care o are asupra drept ii şi de
structura socio-politic pe care o adopt (Hometkovksi, 2008: 208). Pe de alt parte, sporirea
colabor rii interna ionale face posibil şi necesar apropierea şi influen a reciproc a sistemelor de
drept. Pe lâng aceasta, se observ o apropiere care merge pân la unificare între sistemele de drept
ale rilor din cadrul diferitelor organiza ii interna ionale cum ar fi Comunitatea european , care a dus
prin consecin la apari ia unui sistem propriu de drept, numit Drept comunitar sau Dreptul Uniunii
Europene.
Oricât de mare ar fi tendin a spre unificare, în fiecare pereche de limbi implicate în traducere
vor r mâne propriile în elesuri ale unuia şi aceluiaşi concept de tipul lui jurispruden – unul din
termenii de baz ai vocabularului juridic: în francez jurisprudence şi jurispruden în român
înseamn practica judiciar (totalitatea deciziilor judec toreşti), iar în englez sub jurisprudence se
subîn elege teoria general a statului şi a dreptului, filosofia dreptului (Hometkovksi, 2008: 208). Prin
urmare, termenul francez jurisprudence se va traduce în român prin jurispruden , iar în englez prin
the decisions of the Courts.
Cele dou obstacole în traducerea juridic sunt reprezentate de diferen a dintre sistemele
juridice şi dintre diferen ele de sisteme lingvistice. Chiar dac se admite faptul c dreptul comunitar
este un drept unificat şi armonizat şi c în procesul traducerii textelor comunitare nu exist problema
diferen ei de sisteme juridice, oricum traduc torul trebuie s in seama de transferul corect şi complet
EN FR DE RO
Title Titre Titel Titlu
Preambles Préambule Preämbel Preambul
Citations Visas Bezugsvermerke Referiri
Recitals Considérants Erwägungsgründe Considerente
Enacting terms Dispositif Verfügender Teil Partea dispozitiv
Subject matter Objet Gegenstand Obiectul
Scope/Field of Étendue/Portée sau Geltungsbereich sau Sfera/Domeniul de
application Champ/Domaine Anwendungsbereich aplicare
d’application
Definitions Définitions Begriffsbestimmungen Defini ii
Subsidiary definitions Définitions subsidiaires Ergänzende Begriffs- Defini ii subsidiare
bestimmungen
Rights and obligations Droits et obligations Rechte und Pflichten Drepturi şi obliga ii
Basic provisions Dispositions de base Grundbestimmungen Dispozi ii de fond
General provisions Dispositions générales Allgemeine Bestimmungen Dispozi ii generale
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Procedural provisions Dispositions Verfahrensvorschriften Dispozi ii
procédurales procedurale
Miscellaneous Dispositions diverses Sonstige Bestimmungen Dispozi ii diverse
Provisions
Other provisions Autres dispositions Andere Bestimmungen Alte dispozi ii
Notification and Notification et rapports Mitteilung und Berichte Notific ri şi rapoarte
reporting
Technical adjustments Adaptations techniques Technische Anpassungen Adapt ri tehnice
Implementing measures Mesures d’application Durchführungsmaßnahmen Dispozi ii de aplicare
Transitional provisions Dispositions Übergangsbestimmungen Dispozi ii tranzitorii
transitoires
Final provisions Dispositions finales Schlussbestimmungen Dispozi ii finale
Traduc torul trebuie s r mân fidel textului-surs , rolul lui nefiind acela de a interpreta.
Documentul tradus trebuie s corespund formal (privind structura, şablonul) cu textul-surs . Aceasta
permite identificarea exact a oric rei pozi ii din original. Actele dreptului comunitar urmeaz cu
stricte e aceast regul . În tabelul de mai jos este prezentat un exemplu de coresponden formal şi
structural în Regulamentul (CE) nr. 1371/2007 al Parlamentului European şi al Consiliului din 23
octombrie 2007 privind drepturile şi obliga iile c l torilor din transportul feroviar. Totodat se poate
observa paralelismul grafic ce ine nu doar de alinierea textului, dar şi modelele de formatare ale
acestuia: eviden ierea cu bold a titlurilor actelor, scrierea complet a cuvintelor prin majuscule.
Traduc torul este obligat s in cont şi de aceste aspecte în formatarea traducerii sale.
RO FR EN
Regulamentul (CE) nr. Règlement (CE) no Regulation (EC) No
1371/2007 al Parlamentului 1371/2007 du Parlement 1371/2007 of the European
European şi al Consiliului Européen et du Conseil Parliament and of the
Council
din 23 octombrie 2007 Du 23 octobre 2007 of 23 October 2007
Privind drepturile şi Sur les droits et obligations on rail passengers’ rights
obliga iile c l torilor din des voyageurs ferroviaires and obligations
transportul feroviar
PARLAMENTUL LE PARLEMENT THE EUROPEAN
EUROPEAN ŞI EUROPÉEN ET LE PARLIAMENT AND THE
CONSILIUL UNIUNII CONSEIL DE L’UNION COUNCIL OF THE
EUROPENE, EUROPÉENNE, EUROPEAN UNION,
având în vedere Tratatul de vu le traité instituant la Having regard to the Treaty
instituire a Comunit ii Communauté européenne, et establishing the European
Europene, în special articolul notamment son article 71, Community, and in particular
71 alineatul (1), paragraphe 1, Article 71(1) thereof,
având în vedere propunerea vu la proposition de la Having regard to the proposal
Comisiei, Commission, from the Commission,
având în vedere avizul vu l’avis du Comité Having regard to the opinion
Comitetului Economic şi économique et social of the European Economic
Ca o observa ie general , se poate men iona faptul c vocabularul folosit atât în varianta în
limba român cât şi în limba englez sau francez a textelor comunitare, prezint o propor ie foarte
crescut a neologismelor de origine romanic : de ex. (Ro) administrativ/ (Fr) adminstrativ/ (En)
administrative; (Ro) conformitate/ (Fr) conformité/ (En) conformity; (Ro) control/ (Fr) contrôle/ (En)
control; (Ro) a corespunde/ (Fr) correspond/ (En) to correspond; (Ro) institu ie/(Fr) institution/ (En)
institution; (Ro) procedur / (Fr) procedure/ (En) procedure; (Ro) securitate/ (Fr) sécurité/ (En)
security. Majoritatea acestor neologisme prezente în documente comunitare au un sens abstract iar
aglomerarea lor creaz adesea un efect formal, pe de o parte, şi poate crea şi dificult i de
comprehensiune, pe de alt parte (Cozma, 2006: 159). În acest sens este relevant urm torul exemplu:
“Decizia Consiliului 1999/468/CE din 28 iunie 1999 de stabilire a modalit ilor de exercitare
a competen elor de aplicare conferite de Comisie.”- 32003D0291 (cf. varianta în limba
englez “Council Decision 1999/468/EC of 28 June 1999 laying down the procedures for the
exercise of implementing powers conferred on the Commission.”) (http://eur-
lex.europa.eu/ro/index.htm)
Dac neologismele men ionate mai sus sunt cunoscute tuturor vorbitorilor, se poate observa,
de asemenea, apari ia unor noi categorii de cuvinte, care sunt nou create în limba român prin
derivarea cu prefixe şi sunt neobişnuite pentru vorbitorul comun: (En) non-formal/ (Fr) non formelle/
(Ro) nonformal; (En) after-treatment/ (Fr) post-traitement/ (Ro) post-tratare; (En) cross-border/ (Fr)
transfrontalière/ (Ro) transfrontalier; (En) non-road/ (Fr) non routiers/ (Ro) nerutier. Conform
acestor exemple, variantele traduse ale documentelor comunitare tind s men in acest gen de
structuri compuse oferind echivalente în limba român formate cu ajutorul împrumutului sau al
calchierii. (Newmark, 1988: 84). Deşi aceste cuvinte sunt cunoscute vorbitorilor, ele nu sunt utilizate
în limbajul comun.
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În ceea ce priveşte termenii legali şi administrativi, în textele comunitare apar şi termeni mai
generali, semi-tehnici care, de regul , denumesc instrumente (organiza ii, proceduri etc.) cu ajutorul
c rora se aplic legea. Astfel de exemple sunt: (En) the Conciliation Committee/ (Fr) le comité de
conciliation/ (Ro) comitetul de conciliere; (En) rules of procedure/ (Fr) règles de procedure/ (Ro)
regulament de procedur ; (En) administrative sources/ (Fr) sources administratives/ (Ro) surse
administrative, etc. Chiar dac asemenea termeni au un caracter mai general în compara ie cu
terminologia european , aceasta nu înseamn c nu au echivalente oficial recunoscute în limba- int .
Astfel, traduc torul care lucreaz în domeniul european trebuie s identifice cu grij echivalentele
oficiale ale acestor termeni legali şi administrativi, deoarece, altfel, traducerea risc s nu îşi
îndeplineasc scopul.
Pe lâng faptul c terminologia comunitar recurge la împrumuturi, se observ şi crearea de
noi concepte comunitare, care pot fi divizate în func ie de diverse criterii. Câteva astfel de exemple ar
fi urm toarele:
a) neologisme care denumesc institu iile UE: (Fr) Agence européenne de gestion des
frontières extérieures (FRONTEX)/ (En) European Agency for the Management of Operational
Cooperation at the External Borders of the Member States of the European Union, (Ro) Agen ia
European pentru Gestionarea Cooper rii Operative la Frontierele Externe; (Fr) Centre satellitaire
de l'Union européenne/ (En) European Union Satellite Centre (EUSC), (Ro) Centrul Satelitar al
Uniunii Europene; (En) European Police College/ (Fr) Collège européen de police (CEPOL), (Ro)
Colegiul European de Poli ie etc.
b) neologisme-abrevieri: COREU, Coreper, Cosac, CIG, PESC etc.;
c) neologisme formate cu ajutorul bazei trunchiate euro- de la Europa sau cu toponimul
integral: euro, eurocrate, Euroland, eurotarifs, eurojust, EUROPOL, eEurope, Europe à la carte etc.;
d) neologisme-împrumuturi (atât din alte limbi, cât şi din alte limbaje specializate): (En)
antitrust/ (Fr) antitrust/ (Ro) antitrust, (En) comitology/ (Fr) comitologie/ (Ro) comitologie, (En)
democratic deficit/ (Fr) déficit démocratique, (Ro) deficit democratic etc.
e) neologisme care includ în structura lor nume proprii sau toponime: (En) Schuman
declaration/ (Fr) déclaration Schuman/ (Ro) declara ia Schuman, (En) Maastricht criteria/ (Fr)
critères de Maastricht, (Ro) criteriile Maastricht, (En) Schengen space/ (Fr) espace Schengen/ (Ro)
spa iul Schengen, (En) the Luxembourg Compromise/(Fr) compromis de Luxembourg/ (Ro)
compromisul de la Luxemburg, etc.
Problema traduc torilor textelor comunitare este c aceştia au de tradus termeni care apar in
unui num r mare de domenii de activit i, şi, în consecin , aceştia trebuie s posede calit i de
cercet tor care s -i ajute s acceseze informa ii şi terminologii de specialitate, ori de câte ori este
nevoie. Chiar dac un termen apar ine doar unui domeniu, acesta poate avea câteva echivalente în
limba român . De exemplu, un termen precum legal (En) poate fi o capcan lingvistic , deoarece
poate fi tradus în diferite moduri, în func ie de cuvintele cu care este asociat: de ex. legal document –
document legal, act autentic, valabil; legal entity – persoan juridic ; legal owner – proprietar
legitim; to institute legal action – a intenta un proces
Hometkovski (2008: 211) semnaleaz , de asemenea, câteva caracteristici proprii textelor
comunitare:
a) Denumirile organelor emitente se traduc în limba român în forma lor original ,
trunchierea şi folosirea abrevierilor fiind posibile doar în textul original al legiuitorului. Ex: LE
PARLEMENT EUROPÉEN ET LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE – PARLAMENTUL
EUROPEAN ŞI CONSILIUL UNIUNII EUROPENE (şi nicidecum PARLAMENTUL EUROPEAN
ŞI CONSILIUL UE);
b) Necoinciden a scrierii denumirilor organelor interna ionale din punctul de vedere al
literelor ini iale din cuvânt: the Treaty establishing the European Community (Treaty, European şi
Community cu majuscul ) – le traité instituant la Communauté Européenne (Communauté cu
majuscul , dar traité şi européenne cu minuscul ) – Tratatul de instituire a Comunit ii Europene
(Tratatul, Comunit ii şi Europene cu majuscul ). Acest fenomen nu violeaz paralelismul pus în
discu ie şi reiese din specificul limbii concrete, sau mai bine zis din standardul aplicat pentru fiecare
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- s se fac eforturi pentru coeren aterminologic — odat ce s-a convenit asupra unui anumit
termen, traduc torul este obligat s -l foloseasc , chiar dac nu consider c este cea mai bun solu ie;
- s nu se elimine greşeli sau s se îmbun t easc versiuni ale unei traduceri deja legalizate şi
autentificate;
- protejarea clarit ii, univocit ii şirespectarea structurilor din limba int ;
- s se adere la fidelitatea fa de unicul instrument, inten ia, efectul şi sensul acestuia (având
în vedere ordinea importan ei).
- con inutul textului-surs şi al textului- int s fie acelaşi; structura textului s con in
elementele inevitabile pentru tipul de text juridic dat; traducerea efectuat s redea acelaşi rezultat
juridic şi acelaşi efect ca şi textul surs . În caz de discrepan e în limba-surs , trebuie s fie luat în
considerare, în primul rând, inten ia legislativ şi efectul acelui document legislativ (Šarcevic, 2001:
318-319).
BIBLIOGRAFIE
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Young, S. (2000): «Translating EU Documentation — Terminology Aspects». în The Linguist, 39
(4).
Mariana PITAR
Université de l'Ouest de Timişoara
1. Introduction.
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2. Exigences qualitatives d’une bonne traduction
La qualité d’un bon sous-titrage se définit à travers le spécifique de ce type de traduction par
rapport à une traduction de type texte.
Il y a des points communs et des différences entre ces deux types de traduction.
Le contenu à traduire peut être réduit à des types de texte et de ce point de vue, nous pouvons affirmer
que dans un document audio-visuel on peut rencontrer tous les types de texte et de discours : des
textes scientifiques qui traitent de tous les sujets et de tous les domaines (dans les documentaires) et
tous les types et les genres littéraires dans les films artistiques. Nous devons mentionner aussi qu’à
part les films – sur le grand ou le petit écran ou sur une vidéo - la traduction audio-visuelle a comme
objet les spectacles de théâtre ou d’opéra, les reportages, les émissions à la télé etc.
A la différence de la traduction-texte, la traduction audio-visuelle est une traduction contrainte. Il
y a plusieurs type de contraintes qui déterminent ainsi le caractère spécifique de ce type de traduction.
La différence principale entre les deux grands types de traduction mentionnés consiste dans la
différence de code sémiotique entre la source et la cible. Dans une traduction de type texte, il y a une
transposition directe d’un texte vers un autre texte. Dans le cas des traductions des documents audio-
visuels, la source contient plusieurs codes sémiotiques : sonore – paroles, musique ou sons divers -,
visuel –gestes, mimique actions-, textuel. Le sous-titrage fait la transposition du code orale en code
écrit et doit arriver à un texte cible qui rende la signification non seulement des paroles des
personnages, mais aussi des autres codes sémiotiques.
Nous pouvons représenter ces deux types de traduction de la manière suivante :
Traduction texte > texte
Traduction parole- image-son > texte
La traduction audio-visuelle est, de cette façon, une traduction contrainte par ce transcodage
complexe. La complexité sémiotique d’un document audio-visuel oblige le traducteur vers un produit
textuel minimal. Le traducteur doit maintenir un équilibre entre l’abondance verbale du document et
la brièveté du sous-titrage (imposée aussi par des contraintes spatiales et temporelles) en tenant
compte du fait qu’a la compréhension du texte, à part la traduction des paroles des personnages,
s’ajoutent aussi les informations transmises par les autre codes sémiotiques : visuel et sonore. Une
traduction de qualité devrait essayer de ne pas surcharger l’attention du spectateur qui fait un effort
cognitif de suivre ces deux codes différents.
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compte du fait qu’une bonne partie de l’information est transmise par l’image et la bande sonore. On
essaie d’éviter les expressions familières ou argotiques en faveur d’un style plus neutre et correct du
point de vue grammatical. Les mots vulgaires sont exclus en vertu de la force de l’impact visuel sur
l’écran à la différence du texte écrit.
Pour qu’un sous-titre soit facilement lu on emploie un nombre assez réduit de types de
caractères. Le caractère minuscule, normal est d’usage courant dans les sous-titres. Les caractères
italiques sont peu employés et ont des fonctions précises. Ils marquent d’habitude les paroles des
personnages hors l’écran dans une conversation téléphonique, à la télé, à la radio, les paroles des
chansons etc. Les lignes de dialogue et la ponctuation ont un emploi spécifique aussi (voir Pitar,
2008).
En revanche, les sous-titrages pour les sourds et malentendants jouent d’un nombre important
d’éléments d'orthographe et visuels : position variable sur l’écran, code de couleurs, points de
suspension fréquents etc.
Toutes ces contraintes techniques et cognitives s’ajoutent aux exigences d’une traduction
correcte du point de vue sémantique, grammaticale et d’orthographe.
Les compétences d’un traducteur des documents audio-visuels sont, d’une part, les mêmes
que les compétences de tout traducteur, d’autre part, il y a des compétences qui sont reliées au
spécifique de ce type de traduction. Aux compétences linguistiques spécifiques s’ajoutent, pour le
traducteur des documents multimédia, les compétences techniques indispensables et la connaissance
du langage cinématographique.
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manquent. Il y a ainsi dans ce type de traduction tout un code de couleurs qui expriment les paroles en
cadre ou hors le cadre, qui distinguent différents type de bruits de la musique, qui distinguent les
personnages qui parlent entre eux, le discours orale du dialogue intérieur etc. D’autre part, la place du
texte sur l’écran est elle aussi porteuse d’informations et dirige le plus souvent l’attention du
spectateur vers le personnage qui parle.
Le traducteur de sous-titrage doit savoir travailler avec les logiciels de traduction de sous-
titrage et prendre les tâches d’un technicien. Un sous-titrage qui est le résultat d’un travail séparé d’un
technicien et d’un traducteur est assez souvent voué à l’échec. Le sous-titres ne doivent pas apparaître
avant les paroles des personnages, doivent rester un certains temps sur l’écran, s’adapter au débit des
paroles des personnages. Il y a un certaines temps de la durée du sous-titre sur l’écran, un certain
intervalle entre les sous-titres etc. dont il faut tenir compte. Le traducteur doit savoir segmenter le film
en fonction de certains éléments cinématographiques, mais aussi en fonction du débit de la parole des
personnages. Il doit savoir aussi faire une synchronisation parfaite entre la parole et les sous-titres.
4. Conclusions
Un traducteur des documents audio-visuels doit réunir les compétences d’un traducteur de
textes littéraires, d’un traducteur de textes spécialisés et celles d’un technicien. Il doit connaître à la
fois les théories de la traduction et le langage cinématographique, il doit maîtriser la traduction en tant
que pratique et aussi savoir manipuler des logiciels de sous-titrage de film.
La traduction des documents audio-visuels a des caractéristiques propres qui la distinguent de
la traduction du type texte > texte. À part les caractéristiques déjà mentionnées et les points communs
des deux types de traduction, nous devons ajouter le fait essentiel que le sous-titrage ne constitue un
objet en soi, tels le texte traduit qui remplace entièrement le texte d’origine, mais un simple support,
le véritable discours et toute l’action se passent au dessus, sur l’écran. De cette façon il rempli une
Bibliographie
.
Agost, Rosa., Traduccion y doblaje : palabras, voces e imagenes, Barcelona, Ariel Practicum, 1999.
Becquemont, Daniel : « Le sous-titrage cinématographique : contraintes, sens, servitudes » in Yves
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ÉVOLUTION DU CONCEPT DE COMPÉTENCE EN TRADUCTION
À L’HEURE DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPROCHE PAR
COMPÉTENCES EN ÉDUCATION ET FORMATION
Mirela POP
Université « Politehnica » de Timişoara
Préliminaires
Les appellations du concept sont diverses, de même que les acceptions assignées par les
spécialistes : « compétence en traduction » (Hurtado Albir, 2008 : 17), « compétence traductive » (J.-
R. Ladmiral, 2005 : 96), « compétence traductionnelle » (Vienne, 1998 : 1), « compétence
communicative du traducteur » (Bell, 2000 : 60).
Le survol de plusieurs approches théoriques nous a permis d’observer l’évolution du concept
en étroite relation avec la dynamique du terme « traduction ». En voici quelques exemples que nous
avons jugés comme étant représentatifs.
1.1. L’art de traduire
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linguistique dans les deux langues » et une « compétence communicative dans les deux cultures », le
spécialiste (idem : 60) se rapproche de la conception de la compétence bilingue et biculturelle du
traducteur (cf. supra).
L’approche par compétences (APC) est une manière de concevoir, de penser et de mettre en
œuvre l’enseignement / apprentissage. L’approche pédagogique préconisée par l’APC lie formation et
situation de travail et place l’apprenant au centre du processus de formation. L’apprenant est vu en
tant qu’acteur social en mesure d’effectuer des tâches précises à la sortie d’un programme de
formation :
« Cette approche marque un tournant par rapport aux conceptions pédagogiques antérieures.
Elle est caractérisée par le passage d’un apprentissage centré sur la transmission des
connaissances (où l’accent est mis sur les savoirs et sur le formateur, premier responsable de
leur enseignement) à une pédagogie qui définit les actions que l’apprenant devra être capable
d’effectuer après ses apprentissages » (Guide méthodologique OIF, 2009 : 4)
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Suivant cette approche, les objectifs de formation sont définis en termes de compétences à
acquérir par les futurs diplômés. L’énoncé et la description des compétences à acquérir doivent être
réalisés suite à une analyse de la situation de travail spécifique au pays où la formation est dispensée,
mais aussi par la prospection des métiers exercés sur le marché européen afin d’assurer la cohérence
des programmes de formation dans l’espace européen.
Trois types de compétences orientent à présent les programmes de formation (cf. Guide
méthodologique OIF, 2009 : 5) : 1. les compétences générales correspondent à des activités plus
vastes, communes à plusieurs tâches et transférables à plusieurs situations de travail ; 2. les
compétences spécifiques, liées à l’exécution des tâches, renvoient à des aspects pratiques relatifs à
l’exercice d’un métier et 3. les compétences transversales, d’ordre intellectuel, méthodologique,
personnel et social, transcendent les domaines et peuvent continuer à se développer tout au long de la
vie.
Les compétences sont définies et décrites dans des guides méthodologiques6, élaborés dans
chaque pays par des organismes habilités. Les guides méthodologiques constituent des outils de
référence destinés à appuyer la conception des référentiels de compétences et du materiel pedagogique
correspondant à la planification et à la réalisation de la formation.
L’approche par compétences a induit des changements dans les composantes des systèmes
d'éducation et de formation, y compris en formation des traducteurs, aussi bien au niveau structurel
que du point de vue des contenus et de la pédagogie.
Conclusion
À la lumière des approches théoriques mentionnées, nous pouvons conclure que le concept de
compétence en traduction tend à ne plus être perçu comme un concept stable, immuable, servant à
illustrer des principes théoriques, mais un concept dynamique et variable selon les acceptions que l’on
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assigne à la notion de traduction. Nous assistons à un changement de perspective sur le concept qui
évolue d’une visée esthétique à une visée professionnelle.
L’évolution du concept de traduction à l’heure actuelle a conduit, nous l’avons montré, à un
renouvellement du concept de compétence, lié à la capacité du traducteur d’exercer les tâches et les
activités qui lui incombent. L’accent se déplace de la traduction, vue comme activité, au traducteur,
avec ses tâches et activités spécifiques. Cette vision, empruntée au monde du travail, se retrouve
également – ou il le faudrait – en formation des traducteurs où le concept renvoie aux compétences
minimales que doit posséder toute personne qui suit un programme de formation. À la lumière de
l’approche par compétences, nous avons évoqué le terme « compétence » comme un concept
opérationnel servant à guider les programmes de formation.
En guise de conclusion, il nous semble important de rappeler la distinction établie par G.
Boutin (2004 : 26) entre la notion de « compétence » au singulier et celle de « compétences » au
pluriel. L’une « désigne un état de perfection que tous peuvent viser sans vraiment l’atteindre et qui
fait appel à la notion de capacité, de fiabilité », alors que l’autre désigne des « éléments de la
compétence que doivent posséder les personnes inscrites à tel ou tel programme ou exerçant tel ou tel
métier ». Cette distinction permet également, selon nous, de distinguer entre des notions telles que
« compétence en traduction », « compétences des traducteurs » et « compétences à acquérir » par les
futurs traducteurs.
NOTES
1. En Roumanie, la réforme du système d’enseignement supérieur a débuté à la rentrée universitaire 2005/2006, répondant
ainsi aux objectifs du Processus de Bologne (1999) visant à faire converger les systèmes d’enseignement supérieur d’ici à
2010 vers un système plus flexible, plus cohérent et plus transparent, basé sur trois cycles : licence / bachelor – master –
doctorat. La réforme des programmes de formation est partie intégrante de ce processus.
2. Cf. M. Pop-Cornis (cité par Bantaş et Croitoru, 1998 : 9) qui distingue trois perspectives d’étude de la traduction : la
perspective linguistique (Fédorov, Vinay et Darbelnet, Eugène Nida) suivant laquelle l’acte de traduction s’appuie sur des
bases strictement linguistiques, la perspective esthétique représentée par Edmond Cary qui considère la traduction comme un
art et la perspective intermédiaire soutenue par Georges Mounin (1990 : 17), selon qui la traduction, « comme la médecine,
reste un art, mais un art fondé sur la science ».
3. Hurtado Albir (1990: 96) explique très bien les types de relations qui s’instaurent entre les partenaires de la situation de
communication lors de traduction. Il y a, d’une part, l’auteur, émetteur du texte source employant une langue de départ dans
un contexte socio-historique et à une époque déterminés et un interlocuteur – récepteur, lecteur de son texte, qui, par l’acte
de lecture instaure avec lui une situation de communication. Il y a, d’autre part, le traducteur, récepteur de ce même texte,
mais aussi émetteur d’un nouveau texte, le texte cible, utilisant les moyens linguistiques de la langue d’arrivée, dans un autre
contexte socio-historique; il s’adresse à son tour à un récepteur différent (destinataire de sa traduction) et instaure une
nouvelle situation de communication.Jeanne Dancette (1998: 79) résume aussi le rôle de médiateur du traducteur : « le
traducteur sert de récepteur-décodeur du message dans le code A et d’émetteur-encodeur du message dans le code B du
récepteur.
4. Nous renvoyons à la définition de Hurtado Albir (1990 : 89) : « J’appelle récepteur idéal celui qui, ayant le savoir
linguistique et les compléments cognitifs nécessaires, effectue le travail d’exégèse convenable et identifie son sens compris
au vouloir dire de l’émetteur, ressentant l’effet qui correspond à l’intention de celui-ci. ».
5. Nous citons, à titre d’exemple, la Méthodologie ACPART, relative au Cadre National des Qualifications de
l’Enseignement Supérieur de Roumanie, élaboré le 12 février 2008 par le Ministère de l’Éducation, de la Recherche et du
Sport de Roumanie, et Les guides méthodologiques d’appui à la mise en œuvre de l’approche par compétences en formation
professionnelle, élaborés le 9 janvier 2009 par l’Organisation Internationale de la Francophonie, sous la responsabilité du
Ministère de l’Education, du Loisir et du Sport du Québec.
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*** (2009) : Les Guides méthodologiques d’appui à la mise en œuvre de l’approche par compétences
en formation professionnelle (2009) : Organisation Internationale de la Francophonie, sous la
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CONSIDERA II PRIVIND SPECIFICUL TRADUCERII
SPECIALIZATE DE DREPT INTERNA IONAL ŞI DREPT EUROPEAN
Introducere
Limba este strâns legat de cultura unui popor. Specificul cultural, percep iile, tr irile,
acumul rile de experien colectiv se exprim întotdeauna prin limb , ceea ce face ca limba s fie
specific istoriei, aspira iilor, atitudinii generale fa de lume, de existen a material şi spiritual a
unui popor.
Dic ionarele dau, consider m noi, un con inut minimal termenului de limb , în sensul de
structur gramatical , fonetic şi lexical proprie unei comunit i umane istoriceşte constituit , de
mod de exprimare al unei persoane şi de totalitate a mijloacelor de comunicare a gândurilor, a
sentimentelor şi a dorin elor1, fiind extins în sens filosofic, ca reprezentând un fenomen social, ap rut
datorit procesului de munc şi necesit ii de comunicare, ceea ce duce la o unitate indisolubil între
limbaj şi produsele gândirii : no iuni, judec i şi ra ionamente2.
Consider m c , mergând mai departe, în plus fa de sensul strict literal al termenului şi având
în vedere cu prec dere rolul s u, putem aprecia c limba a reprezentat din toate timpurile instrumentul
principal de organizare a vie ii sociale, fiind atât un mijloc de comunicare cât şi de construire a lumii
dup nevoile şi aspira iile oamenilor.
Organizarea vie ii sociale şi mai ales construc ia ei prin formele specifice diverselor domenii
ale vie ii sociale s-a realizat, din toate timpurile prin intermediul dreptului. El a transformat lumea din
haos într-un sistem ordonat, for a obligatorie a normelor juridice gândite de om a guvernat conduita
social , odat cu apari ia primelor forme de structurare social şi statal , orice construc ie economic ,
politic şi social , adic întreaga evolu ie a societ ii omeneşti fiind una juridic .
De la începuturile organiz rii societ ii omeneşti, limba şi dreptul sunt cele dou mari
instrumente, componente ale suprastructurii, prin care omul şi-a f urit via a dup propriile nevoi,
idealuri, aspira ii, şi astfel limba a devenit cea mai puternic arm a omului prin intermediul dreptului,
iar dreptul ob ine aceast finalitate prin limb , limbaj. Ele sunt dou instrumente indispensabile vie ii
umane, prezente precum aerul, apa şi lumina soarelui.
Nicio societate nu are caracter autarhic. Dezvoltarea impune stabilirea unor rela ii sociale ce
dep şesc grani ele statelor, condi ii în care dialogul prin intermediul normelor juridice devine
obligatoriu, iar el presupune inerenta comprehensiune lingvistic .
Rela iile interna ionale se pot stabili între state, ca subiecte de drept suverane şi egale, care
prin voin comun elaboreaz norme conven ionale în raport de care îşi deruleaz rela iile externe. În
acest moment un rol important îl au nu doar puterea politic şi a argumentelor, dar şi capacitatea de a-
i în elege pe ceilal i, de a le cunoaşte poten ialul, scopurile, specificul, ceea ce se ob ine doar prin
mijlocul lingvistic.
Limba este cel mai important mijloc de penetrare şi în acelaşi timp de a te face cunoscut. În
rela iile interna ionale, b t lia pe t râm lingvistic este în acelaşi timp şi una politic , iar mijloacele
Diferen ele de reglementare juridic , specificul ce decurge din con inutul şi sensul juridic al
termenilor, no iunilor, conceptelor, regulilor şi principiilor întâlnite în diferitele sisteme de drept fac
necesar interpretarea solu iilor conflictualiste şi l murirea con inutului juridic al termenilor folosi i,
care semantic ar putea desemna o situa ie de fapt şi de drept identic , dar în realitate s-ar putea s fie
diferite, ori ar putea s desemneze situa ii diferite, dar juridic s aib acelaşi con inut.
Unele sisteme de drept cunosc institu ii sau termeni juridici f r corespondent în restul
reglement rilor na ionale. Spre exemplu repudierea este o no iune specific dreptului musulman ce
priveşte dreptul recunoscut numai so ului cu privire la desfacerea c s toriei3 situa ie distinct de cea a
divor ului reglementat în toate sistemele juridice.
Un alt exemplu este no iunea de trust din dreptul englez. Termenul îşi are sorgintea într-o
institu ie creat de equity4. Esen a raporturilor juridice dintre cavaler şi omul s u de încredere
desemnat prin termenul trust a stat la baza reglement rii, constituirii şi func ion rii societ ilor
comerciale, de esen a acestei activit i fiind încrederea reciproc a asocia ilor şi scopul patrimonial al
ac iunii lor comune, particularizându-se fa de no iunea de societate comercial .
Un alt exemplu îl constituie no iunea de Aufhebung, care în dreptul german desemneaz
cauze de desfacere a c s toriei anterioare încheierii acesteia şi care sunt distincte atât de cauzele de
nulitate (anterioare sau concomitente încheierii actului) cât şi de cauzele de divor (ce sunt ulterioare
c s toriei). Aceast no iune nu este cunoscut în restul sistemelor de drept.
Când termenii juridici din legea str in nu sunt cunoscu i forului, calificarea se face dup
legea str in , ceea ce oblig la o l murire mult mai ampl , pentru a se contura exact în elesul lor
pentru instan a ce aplic legea, de vreme ce ea nu cunoaşte aceste institu ii şi construc ii juridice. În
acest caz se impune o traducere explicativ cu privire la con inutul şi sensul juridic al termenilor,
întrucât eventualele erori pot crea consecin e grave în privin a drepturilor şi obliga iilor persoanelor.
Calificarea apare şi datorit faptului c în diferitele sisteme de drept termenii nu au acelaşi
con inut, desemnând situa ii juridice diferite, cum ar fi cazul no iunilor de prescrip ie extinctiv ,
domiciliu, na ionalitate, logodn , sau datorit faptului c aceeaşi situa ie juridic este semnificat prin
termeni diferi i ca în cazurile: norme de aplicare imediat şi legi de poli ie; desp r ire în fapt şi
separa ie de corp; încredin area minorului şi custodia minorului, ori se ajunge la acelaşi rezultat prin
construc ii juridice diferite, cum este cazul contractului de vânzare cump rare, al celui de dar manual
sau de dona ie5.
Dac prima şi a treia situa ie de calificare nu ridic probleme speciale, cu privire la cea de-a
doua consider m c traduc torul trebuie s fie un bun cunosc tor al dreptului şi el s foloseasc
termenii cunoscu i din propriul sistem de drept, altfel putând s şocheze, s dea naştere la confuzii.
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În cazul folosirii termenilor de norme de aplicare imediat şi legi de poli ie, înc din secolul
al XIX-lea sistemul nostru de drept a adoptat formularea de norme de aplicare imediat 6, pe care o
consider m ca fiind mai adecvat decât cea de legi de poli ie din dreptul francez. Relevant este faptul
c şi dreptul canadian, în mare parte de inspira ie francez , foloseşte expresia lois d’application
immédiate, în loc de lois de police.
Raporturile de familie cunosc situa ii de fapt ce primesc formul ri diferite, cum ar fi cea de
separa ie de corp, din sistemele juridice vest-europene şi desp r ire în fapt, întâlnit în dreptul
românesc7. Consider m mai adecvat st rii de fapt avut în vedere expresia din dreptul nostru şi se
impune folosirea ei în textele traduse, cu atât mai mult cu cât conven iile europene încheiate în
materia raporturilor de familie re in cu valoare egal ambele variate lingvistico-juridice.
În privin a exprim rilor : încredin area minorului8 şi custodia minorului, întâlnite de asemenea
în diferitele ri europene, consider m c este greşit o traducere ad literam din dreptul str in prin
folosirea termenului de custodie, atâta timp cât semantic, în limba român , atât în limbajul comun cât
şi specializat, doar bunurile sunt susceptibile de a fi l sate în custodie, iar asupra copilului p rin ii pot
avea numai drepturi personale nepatrimoniale, cu privire la bunurile sale, reprezentându-l şi
administrându-le.
Fa de exemple analizate putem considera c institu ia calific rii din dreptul interna ional
privat pune în lumin o problem specific de traducere specializat ce impune buna cunoaştere a
sistemelor de drept implicate, dar şi a altora învecinate sau evident diferite, tocmai pentru a surprinde
exact sensul semantic al termenilor folosi i. Aten ia particular a traducerii este dat de implica iile
for ei juridice obligatorii, c ci o explica ie eronat poate s fie sursa unor prejudicii incomensurabile
(pierderea averii unei persoane, pierderea sau dobândirii filia iei unei persoane, obligarea la plata
unor sume mari de bani, etc.).
Pentru cauzele ce implic prezen a unui element de extraneitate o alt situa ie strâns legat de
acurate ea unei traduceri specializate este cea a recunoaşterii hot rârilor judec toreşti str ine. De
principiu9, o hot râre definitiv şi irevocabil are caracter executoriu pe teritoriul altui stat, cu
condi ia recunoaşterii de instan a acelui stat prin procedura exequatur-ului.
În acest caz este foarte important acurate ea traducerii juridice a hot rârii pronun at de o
instan str in , pentru a nu se denatura con inutul s u prin schimbarea în elesului termenilor folosi i,
eliminarea unor dispozi ii ale instan ei sau introducerea unora noi. Importan a traducerii vine din
împrejurarea c , dac drepturile prev zute în dispozitiv, sau chiar procedura urmat ar contravenii
unui principiu fundamental al forului – instan a care face recunoaşterea, atunci ea poate s refuze
recunoaşterea pe temeiul înc lc rii ordinii publice în dreptul interna ional privat. În practic se
întâlnesc şi cazuri în care o traducere deficitar , care a eliminat o parte din dispozitiv ca urmare a
neîn elegerii situa iei dedus judec ii, s stea la baza solu iei de respingere a cererii de exequatur pe
motivul c nu s-a f cut dovada dreptului pretins a fi recunoscut.
Întotdeauna traducerea hot rârilor judec toreşti necesit o bun cunoaştere a termenilor
procedurali din dreptul str in, care de cele mai multe ori au un caracter sacramental şi sunt f r
corespondent în limbajul comun. De exemplu, în procedura civil francez , când se acord un nou
termen de judecat , primul cuvânt cu care judec torul îşi începe anun area deciziei luat este rejette ,
încât po i s crezi c a respins cauza pe fond, atâta timp cât şi atunci va folosi acelaşi termen.
Deosebirea procedural este dat de faptul c , în materie civil hot rârea nu se pronun pe scaun,
dup ce p r ile au pus concluzii pe fond, ci se acord un termen de aprox. o lun pân când
judec torul va da hot rârea motivat . O procedur asem n toare este şi în dreptul englez, cu
precizarea c termenul este de pân la trei luni10
Specificitatea termenilor de procedur şi polisemantismul fac s g sim traduceri f r în eles
juridic precum : fatto şi diritto tradus cu f cut şi drep i în loc de în fapt şi în drept; Clark’s tradus cu
Clark (nume propriu) în loc de secretar; Conseil Prud’homme tradus cu Consiliul lui Prudhomme
(nume propriu) în loc de Sec ia pentru litigii de munc ş.a.
O situa ie particular de traducere specializat a fost creat prin construc ia Uniunii Europene
şi importan a crescând a sistemului s u de drept în sistemele na ionale ale statelor membre. Ea
decurge din împrejurarea c dreptul comunitar este un drept propriu al Uniunii Europene şi integrat în
sistemele na ionale, cu aplicare direct în statele membre, ca o norm emanat de la legislativul
na ional.
Integrarea european nu a şters diferen ele de limb , de cultur , de tradi ii, de mod de via
dintre statele membre şi nici diferen ele de organizare juridic , c ci statele şi-au p strat filosofia
juridic şi în cea mai mare parte şi politica juridic proprie. Astfel, unitatea în diversitate înseamn o
construc ie compozit , prin raportarea permanent la patrimoniul cultural al diverselor popoare
europene, la acumul rile şi experien a acestora în construc ia economic , social , politic şi juridic ,
prin elaborarea în final a unei forme noi, diferit de cea dat de fiecare stat şi cultur în parte dar care
le include într-o oarecare m sur pe multe dintre ele.
Dreptul comunitar opereaz cu foarte mul i termeni proveni i din culturi diferite şi când a
optat pentru unul dintre ei a f cut o ampl analiz de con inut semantic şi de idei. Unele exemple sunt
simple, altele medii şi altele complexe. Dintre cele simple amintim termenul de resortisant,
necunoscut limbii române uzuale, anterior ader rii la Uniunea European şi care desemneaz în mod
generic o persoan fizic 11 sau juridic care apar ine unui stat membru, având cet enia sau
na ionalitatea12 acestuia. Toate subiectele de drept române sunt azi resortisan i comunitari.
Un altul este termenul de referendar. El este preluat din dreptul francez şi de aceea este un
neologism pentru restul popoarelor europene. Referendarul este asistentul judec torului de la Curea de
Justi ie, fiecare judec tor având dreptul la doi referendari. El este un foarte bun cunosc tor al
dreptului european, ce preg teşte toate lucr rile necesare solu ion rii fiec rui caz dedus judec ii, din
perspectiva tuturor reglement rilor incidente spe ei cât şi a întregii jurispruden e pronun at de Curte
pân atunci în cazuri asem n toare. Raportându-ne la sistemul nostru de drept, o astfel de func ie este
îndeplinit de magistratul-asistent în cadrul Cur ii Constitu ionale.
În alte cazuri termenii comunitari i-am considerat medii ca şi complexitate, pentru c fie au alt
sens decât în vorbirea curent desemnând o situa ie nou , fie con inutul lor este mai bogat. Am inclus
aici termenul de avocat general, care ca şi traducere nu ridic nicio problem , dar el desemneaz o
func ie judiciar specific doar Cur ii de Justi ie a Uniunii Europene. Conform art.166 al.2 CEE,
avoca ii generali sunt îns rcina i s prezinte public, cu deplin impar ialitate şi independen ,
concluzii motivate asupra cauzelor deduse în fa a Cur ii de Justi ie, în vederea asist rii acesteia în
realizarea misiunii sale13. Reputa ia profesional a avocatului general este foarte mare, în fapt el fiind
cel care d solu iile creatoare prin care se construieşte jurispruden a zi de zi, gândirea lui merge mereu
peste solu iile instan ei. Dreptul englez acord o foarte mare considera ie avocatului general, fiind o
misiune de onoare şi r spundere14.
O situa ie similar prezint termenii de directiv şi de regulament. Con inutul lor este foarte
diferit de cel din limbajul comun. Regulamentul este un act cu caracter obligatoriu, cu norme generale
şi abstracte ce privesc o categorie larg de situa ii obiectiv determinate şi de subiecte determinate
generic. El se aplic direct statelor membre şi resortisan ilor. El are o putere normativ complet , fiind
un act comunitar integrat în ordinea juridic na ional şi prevede direct drepturile şi obliga iile,
precum o lege na ional .
Directiva este un act obligatoriu care se particularizeaz prin faptul c leag statele membre
sub aspectul rezultatului ce trebuie ob inut şi las autorit ilor na ionale formele şi mijloacele de
realizare a lui. Directiva este obligatorie pentru statele membre doar în ceea ce priveşte atingerea unui
rezultat, care se ob ine prin implementarea sau transpunerea în dreptul intern. Aplicare direct asupra
resortisan ilor are numai actul na ional. Directiva este un mijloc de armonizare a legisla iilor na ionale
în spirit comunitar.
Preciz rile sunt necesare datorit polisemantismului din limba englez şi german . În textele
din presa scris şi vorbit putem întâlni folosit termenul reglement ri în loc de regulamente ca
provenind din regulations - Vorschrifte, şi direc ii în loc de directive ca provenind din directives –
Direktive(Weisungen).
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În aceeaşi situa ie se afl termenii de clauz de flexibilitate15 şi cooperare consolidat –
coopération renforcée 16 cu precizarea c traducerea oficial pentru care a optat ara noastr modific
în parte sensul, existând şi în limba român diferen e semantice între consolidat şi înt rit. Cel pu in în
opinia noastr când s-a folosit termenul coopération renforcée s-a avut în vedere o adâncire a
integr rii ce este totuşi în curs de devenire, în timp ce consolidat exprim mai mult un proces deja
finalizat.
Un termen aparte de aceast valoare este bine cunoscutul acquis comunitar. Când s-au f cut
judec ile de valoare s-au avut în vedere doi temeni community patrimony şi acquis communautaire.
S-a considerat c propunerea francez este mai adecvat situa iei avut în vedere, c ci prin acquis
communautaire în elegem întreaga dobândire a Comunit ilor, atâta timp cât ea include toate actele de
drept primar : tratatele constitutive şi tratatele de modificare a acestora, protocoalele anex la toate
aceste tratate; toate actele de drept complementar : conven ii şi alte acte interna ionale; toate actele de
drept derivat : regulamente, directive, decizii, rezolu ii, recomand ri, avize, regulamente de
procedur , regulamente interne, comunicate şi declara ii comune; întreaga jurispruden a Cur ii de
Justi ie a Comunit ilor Europene; practicile nescrise stabilite între statele membre şi în cadrul
institu iilor. Doar acesta este termenul potrivit pentru situa ia ce urma s se desemneze ca şi
construc ie particular Uniunii. Termenul de patrimoniu, în afar de sensul s u mult mai material şi
mai concret, aducea în plus o limitare a sferei de cuprindere, ce nu mai permitea o interpretare
flexibil , în func ie de împrejur ri. Cum acest mod de a gândi şi proceda este specific construc iei
comunitare, acquis a fost termenul „de aur” bine g sit.
În forma sa esen ializat , construc ia comunitar este una compozit , c ci în partea sa politic
avem o concep ie franco – german , economic este o concep ie germano – britanic , iar juridic este
atât o analiz filosofic de drept francez, dar şi o analiz riguroas juridic de drept german şi italian,
cât şi una din perspectiva efectelor practice, specific dreptului englez. Toate acestea au f cut
necesar cunoaşterea exact a terminologiei din fiecare sistem de drept şi raportarea sa la în elesul din
dreptul european.
Urmare faptului c textele comunitare sunt traduse în limba român de regul din limba
englez şi uneori din francez , iar lucr rile de teorie a dreptului comunitar au fost lecturate, în
varianta original în francez şi englez , iar mai rar în italian , german sau spaniol , în textele de
drept comunitar, mai ales cele neoficiale date de diverse lucr ri ştiin ifice, în limba român g sim o
varietate de formul ri pentru aceeaşi situa ie juridic , dat de limba str in folosit ca surs de text
originar.
Spre exemplu întâlnim des diferen a de exprimare Curtea de Justi ie a Comunit ilor
Europene şi Curtea European de Justi ie, provine din diferen a formul rilor în francez Cour de
Justice des Communautés Européennes şi în englez European Court of Justice. Se mai observ c
aceast diversitate de formul ri apare în ultimii 2-3 ani, când apar ca predominante sursele scrise în
englez , fa de prima perioad când ele erau de limb francez . Pentru a elimina confuzia care s-ar
putea face cu Curtea de Justi ie a Drepturilor Omului de la Strasbourg, pentru care în vorbirea curent
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se foloseşte fie varianta abreviat de CEDO fie de Curte European de Justi ie, cât şi pentru a fixa mai
bine c este vorba despre jurisdic ia fixat de Uniunea European , consider m c în limba român
este corect forma Curtea de Justi ie a Comunit ilor Europene.
O alt situa ie de identitate ideatic şi exprimare diferit întâlnim în cazul no iunilor de drept
comunitar şi drept comunitar european. De aceast dat consider m c diferen a nu vine atât de mult
de la droit communautaire şi EU law cât de la dorin a de a accentua faptul c este vorba despre
dreptul specific Uniunii Europene. În sistemul na ional juridic nici nu a existat pân în prezent o teorie
distinct administra iei publice care s priveasc drepturile comunit ilor locale, cum este în dreptul
francez, şi care s fi elaborat no iunea de drept comunitar ca drept al comunelor privite ca unitate de
baz administrativ teritorial . De aceea accentuarea european vine mai mult din necunoaştere decât
din surse doctrinare str ine.
Lucr rile de drept comunitar cunosc în prezent dou expresii: drept material şi drept
substan ial pentru a desemna aceeaşi no iune. Diferen a vine evident din sursa de inspira ie şi limba
str in de baz folosit de autor, c ci avem la origine doar diferen a dintre droit matériel
communautaire ori droit matériel de l’Union Européenne şi substantial EU law. Consider m c în
limba român mai potrivit este formularea drept material comunitar, f r a o exclude pe cea de drept
substan ial, ambele fiind privite prin opozi ie cu no iunea de drept institu ional comunitar35.
Diferen ele lingvistice şi culturale au avut drept consecin redactarea tratatelor şi ale altor
acte de drept comunitar în form explicativ , cu evitarea termenilor direc i şi specifici doar unei limbi
şi astfel textul apare ca fiind greoi. Din p cate, în mod necesar se recurge la aceast tehnic
normativ , întrucât fiind un drept intern al statelor membre nu se poate aplica institu ia calific rii din
dreptul interna ional privat, astfel încât explicarea con inutului juridic şi economic al situa iei avut în
vedere trebuie s apar direct în text.
Un bun traduc tor specializat de drept comunitar european trebuie s îndeplineasc o serie de
condi ii şi tr s turi comportamentale, eviden iate explicit36 de institu iile Uniunii Europene.
Cerin ele astfel conturate sunt : 1. s fac dovada unor veritabile competen e lingvistice; 2. s
st pâneasc perfect, sub toate aspectele, dar mai ales sub aspect stilistic, prima limb ; 3. s
st pâneasc de o manier redac ional şi intercultural , cel pu in dou limbi, dintre care una s fie
engleza; 4. competen e asociate; 5. cultur general dezvoltat , având cunoştin e temeinice de
economie, finan e şi drept; 6. competen e specifice traducerii; 7. capacitatea de a în elege textul
redactat în limba de origine (surs ) şi de a-l reda în mod corect în limba int , respectând specificul
lingvistic şi conven iile specifice naturii textului tradus; 8. s st pâneasc perfect mijloacele
tehnologice de comunicare multilingv ; 9. capacitatea de a dobândi repede şi eficient, atât în limba de
origine cât şi în limba int , cunoştin e generale cerute pentru a da o traducere de nivel profesional,
chiar şi în domenii mai pu in cunoscute; 10. s utilizeze mijloacele de cercetare şi s se familiarizeze
cu strategia cercet rii; 11. s st pâneasc traducerea asistat de calculator şi de mijloacele
tehnologice, ca şi de cele de birotic ; 12. capacitatea de a realiza un lucru coerent, eventual în condi ii
de urgen , atât în mod individual cât şi în echip şi de a se integra într-un mediu intercultural.
Fenomenul integr rii europene, adâncirea şi extinderea sa în ultimii ani la grani ele culturale
ele continentului au f cut ca pia a for ei de munc angrenat în produc ie, în servicii tot mai
diversificate, în comer şi în cercetare şi ridice traducerea specializat la rangul de prim int
profesional în domeniul competen elor lingvistice, fapt resim it şi în ara noastr din ce în ce mai
mult.
Europa este acum un mare spa iu comun, în care fiecare persoan , indiferent de cet enie, se
poate pune în valoare la standarde de recunoaştere mereu crescute, dar şi cu eforturi pe m sur ,
printre acestea fiind indubitabil st pânirea corect a limbajului domeniului de afirmare profesional ,
aproape în condi ii de multilingvism. Aceasta este realitatea zilelor noastre.
Note
1. Mic dic ionar enciclopedic, Editura Ştiin ific şi Enciclopedic , Bucureşti, 1978, p. 556.
2. Dic ionar de filozofie, Editura Politic , Bucureşti, 1978, p. 409.
3. Repudierea este o no iune specific dreptului musulman ce priveşte dreptul recunoscut numai
so ului cu privire la desfacerea c s torie prin formalit i minime cum este pronun area în condi ii de
deplin tate a discern mântului a formulei “divor ez, divor ez, divor ez”, considerându-se desf cut
c s toria prin voin a sa. Repudierea nu este supus controlului judiciar şi produce efecte depline în
raporturile dintre so i. Femeia nu beneficiaz de acest drept. L muriri suplimentare cu privire la
repudiere, în : Bianca Maria Carmen Predescu, Drept interna ional privat, Ed. Siteh, Craiova, 2009,
p. 230-231.
4. Din anul 1066 şi pân în secolul al XIX-lea dreptul englez a cunoscut dou sisteme: dreptul comun
englez common law, o reglementare cu un pronun at caracter formalist, în care justi ia era realizat
numai de profesionişti ai dreptului, judec tori, procedura fiind foarte greoaie şi costisitoare.
Formalismul procedurii de common law f cea ca solu iile s fie de multe ori injuste, iar oamenii de
rând s nu poat avea acces la justi ie. În aceste condi ii, în temeiul puterii de judec tor suprem, regele
putea s judece orice plângere ce privea o nedreptate s vârşit de tribunalele de common law. La
început aceste litigii se judecau într-un consiliu prezidat de cancelarul regelui, apoi doar de cancelar,
care stabilea solu ia cea mai echitabil . Cancelarul juca rolul de guardien-p str tor (p zitor) al
conştiin ei regelui. Sistematizarea şi formalismul secolului al XV-lea permit s se vorbeasc de un
adev rat tribunal în echitate prezidat de cancelar. Echitatea era bazat pe conştiin şi este influen at
de solu ii de drept natural şi drept canonic. Cu timpul, solu iile în echitate au fost expresia conştiin ei
civice şi politice, multe transformându-se în reguli de drept. Equity a devenit o parte a dreptului
englez şi a existat al turi de common law pân în anul 1875 când au fost unificate, dreptul comun
englez de ast zi reprezentând o simbioz a celor dou reglement ri.
5. Pentru l muriri suplimentare cu privire la temenii juridici aminti i : Bianca Maria Carmen
Predescu, op.cit., p.174-178,181.
6. În dreptul interna ional privat s-a remarcat faptul c este greu de definit no iunea de norm sau
lege de aplicare imediat , iar pentru caracterizarea lor au fost propuse mai multe criterii. Din
perspectiva criteriului formalist, normele de aplicare imediat sunt acelea care, datorit importan ei
deosebite şi caracterului imperativ şi-au determinat domeniul de aplicare în spa iu, pretinzând
aplicarea direct situa iei juridice avut în vedere, cu înl turarea aplic rii legii str ine şi implicit a
normei conflictuale. Din perspectiva criteriului tehnic se consider c legile de aplica ie imediat sunt
cele teritoriale. Dup criterii finaliste sunt norme de aplicare imediat acelea care exprim un interes
social deosebit şi care se aplic pe teritoriul statului care le-a emis, persoanelor şi tuturor situa iilor
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juridice avute în vedere, cu înl turarea conflictului de legi. A se vedea B.M.C. Predescu, op.cit., p.
104-110.
7. De regul aceste st ri de fapt cunosc o reglementare juridic s rac , uneori fiind chiar o crea ie a
jurispruden ei. Cu privire la aceste st ri de fapt reglementate sau nu juridic se pune problema
determin rii con inutului lor ca stare de drept şi a preciz rii dac pot fi asimilate divor ului.
8. Încredin area minorului este un cap t de cerere accesoriu cererii principale de divor , în care dup
ce instan a s-a pronun at cu privire la desfacerea c s toriei dintre so i, dac din c s torie au rezultat
copii, se va pronun a obligatoriu, în sensul c instan a va dispune din oficiu cu privire la aceasta, chiar
dac p r ile nu au cerut, c ruia dintre p rin i îi este încredin at minorul, odat rela iile de c s torie
fiind desf cute şi p rin ii nemai exercitând împreun drepturile şi obliga iile p rinteşti. Dac so ii sunt
desp r i i în fapt, f r s se fi cerut divor ul, cu privire la minor se poate solicita stabilirea domiciliului
acestuia la unul dintre p rin i, m sur cu caracter provizoriu pân la divor , când se va dispune
încredin area minorului. Dac , dup încredin area minorului s-au modificat condi iile avute în vedere
în momentul pronun rii solu iei, p rintele interesat poare solicita instan ei reîncredin area minorului.
Toate aceste ac iuni sunt importante întrucât p rintele c ruia i-a fost încredin at minorul are mult mai
multe drepturi.
9. Precizarea „de principiu” am f cut-o pentru c avem în vedere raporturile juridice cu element de
extraneitate în ansamblul lor. Dac ne referim doar la rile membre ale Uniunii Europene procedura
recunoaşterii este mult simplificat , aplicându-se uneori conven ii europene de recunoaştere a
hot rârilor judec toreşti, cum este situa ia raporturilor de familie.
10. Am considerat necesare aceste preciz ri, prin compara ie cu sistemul nostru judiciar, unde în
materie civil , în ziua în care p r ile au pus concluzii asupra fondului, dup închiderea dezbaterilor în
şedin public , judec torul se retrage pentru deliber ri şi d solu ia pe scurt asupra cauzei, numit
minut , aceasta constituind dispozitivul hot rârii pronun ate. În func ie de complexitatea cauzei, el
poate amâna pronun area solu iei cu o s pt mân , şi motivat poate dispune astfel doar de dou ori în
acea cauz . Dup aceea instan a are un termen de recomandare de o lun pentru redactarea hot rârii
motivat .
11. Sistemul nostru de drept cunoaşte doar acest termen, în timp ce dreptul francez pe cel de personne
morale. Sunt termeni consacra i de peste 200 de ani şi nu este corect traducerea din francez cu
persoan moral cât timp noi avem termenul de persoan juridic .
12.În sistemul nostru de drept leg tura dintre o persoan juridic şi un stat ori sistem de drept este
desemnat prin termenul de na ionalitate. Leg tura politico-juridic dintre individ, ca persoan fizic
şi stat este desemnat prin termenul de cet enie. Doar ea are relevan pe planul dreptului
interna ional public şi privat. Na ionalitatea unei persoane fizice indic , în sistemul nostru de drept
doar originea sa etnic şi confer drepturi doar în raport de Constitu ie şi legile speciale ce prev d
drepturile de reprezentare şi de natur cultural ale minorit ilor na ionale din România. În dreptul
francez termenul de na ionalitate este folosit cu în elesul de cet enie, ceea ce poate crea grave
confuzii printr-o traducere neadecvat .
13. Func ia de avocat general nu are echivalent în nicio jurisdic ie na ional , iar sub aspect
interna ional se apropie doar cu cea întâlnit în cadrul Cur ii Europene pentru Drepturile Omului de la
Strasbourg (CEDO), organ jurisdic ional al Consiliului Europei. Se consider c în dreptul intern,
doar rolul procurorului în contenciosul administrativ francez poate fi asem n tor.
14. Ne este înc vie în memorie figura emblematic a Lordului Gordon Slynn of Hadley (17 febr.1930
– 7 aprilie 2009), jurist de o capacitate intelectual remarcabil , din 1981 avocat general, iar din 1988
judec tor la CJCE din partea Marii Britanii. De-a lungul întregii sale cariere şi-a adus o contribu ie
remarcabil la triumful justi iei şi drepturilor cet enilor, judec ile sale de valoare impresionând în
Camera Lorzilor şi în toate structurile interna ionale jurisdic ionale şi ştiin ifice pe care le-a animat
într-o carier de 45 de ani.
15.Clauza de flexibilitate este o nou dispozi ie a Tratatului de la Lisabona (art. 48 TUE) conform
c reia un stat membru, Parlamentul European sau Comisia pot cere Consiliului revizuirea Tratatului
cu privire la creşterea sau reducerea competen elor atribuite Uniunii. Procedura angreneaz şi
parlamentele na ionale şi Consiliul European, votul fiind cu unanimitate.
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la cererea landurilor, deşi ea a stat dintotdeauna la baza filosofiei exercit rii puterii într-o structur
federal .
30. Ca domeniu de aplicare, ea priveşte doar Comunit ile, primul pilon fiind susceptibil de raporturi
de integrare, în privin a politicii externe şi de securitate comune, cât şi în domeniul justi iei şi
afacerilor interne, unde avem strict raporturi de cooperare, decizia r mânând la nivelul statelor
membre.
31. A se vedea art. 5 TUE.
32. Textul a fost modificat prin Tratatul de la Amsterdam în forma „ o uniune mereu mai strâns între
poarele din Europa, în care deciziile vor fi luate în modul cel mai transparent posibil şi cât mai
aproape de cet eni”
33. A se vedea : Claude Blumann, Louis Dubouis, Droit institutionnel de l’Union européenne, ed.
Juris-Classeur, Paris, 2004, p. 262 ; Jean-Marc Favret, Droit et pratique de l’Union européenne,
Gualino éditeur, Paris, 2003, p. 210 ; Margot Horspool, European Union Law, Oxford University
Press, 2003, p. 108.
34. În acest sens s-au conturat trei idei de baz . În primul rând comunitatea are ca scop s ajute
persoanele care, neputând s aib grij de ele singure, au nevoie s li se asigure aceste condi ii mai
întâi, pentru c orice om şi orice societate trebuie s dispun de autonomie, în condi iile drepturilor
subiective pe statul le reglementeaz . Pe de alt parte, structurile considerate majore sau “superioare”
trebuie s ajute structurile considerate minore sau “inferioare”, cu respectarea naturii activit ii
acestora şi f r a le înc lca atribu iile, dar ajutându-le s se emancipeze. În acest sens, principiul este
valabil pentru orice societate şi comunitate, indiferent de natura sa şi condi iile istorice în care se afl .
Doctrina social a Bisericii Catolice are în vedere o societate participativ , în care persoanele şi
grupurile sunt solidare şi responsabile în egal m sur , iar în acest sens subsidiaritatea nu poate fi
separat şi nici opus solidarit ii. Subsidiaritatea este unul din cele zece principii fundamentale ale
doctrinei sociale dezvoltate de Biserica Catolic , dar pe care nu îl g sim printre principiile
fundamentale de drept ecleziastic, astfel cum au fost date prin Concordatul din 1929 şi prin noul
Concordat din 1984 (1985).
35. Dup natura lor, reglement rile comunitare pot fi împ r ite în dou mari categorii. O prim
categorie con ine normele drept institu ional. Dreptul institu ional comunitar reprezint o parte a
dreptului rezultat ca urmare a existen ei şi func ion rii Comunit ilor Europene. comunitar poate fi
definit ca ansamblul regulilor juridice con inute în tratate sau elaborate de institu ii şi care au ca obiect
Comunit ile şi competen ele atribuite acestora func ionarea şi controlul lor. O a doua categorie este
dat de dreptul substan ial ce guverneaz func ionarea pie ei interne a Uniunii Europene. Ele sunt
norme de fond din diverse domenii juridice: concuren , vamal, agricol, bancar, transporturi, ş.a. şi
formeaz dreptul material comunitar. În prezent reglement rile de drept material comunitar afecteaz
mai multe ramuri de drept, ap rând noi discipline de studiu : drept vamal comunitar, drept bancar
comunitar, etc.
36. Les compétences requises pour un bon traducteur : 1.Compétences linguistiques; 2.Maîtrise
parfaite à tous égards, et notamment sur le plan stylistique, de la première langue ; 3.Maîtrise
rédactionnelle et interculturelle d'au moins deux autres langues dont l’anglais; 4.Compétences
associées; 5.Culture générale développée: domaines de compétence économique, financière et
juridique de niveau bac+5; 6.Compétences en matière de traduction; 7.Capacité de comprendre les
textes rédigés dans la langue source et de les rendre correctement dans la langue cible, en respectant le
niveau de langue et autres conventions correspondant à la nature du document à traduire; 8.Maîtrise
parfaite de tous les outils technologiques de la communication multilingue; 9.Capacité à accéder
rapidement et efficacement, tant dans la langue source que dans la langue cible, aux connaissances
générales (éléments factuels, terminologie, conventions linguistiques) requises pour produire une
traduction de niveau professionnel, même dans des domaines peu connus; 10.Savoir utiliser les outils
de recherche et se familiariser avec les stratégies de recherche; 11.Capacité de maîtriser la traduction
assistée par ordinateur et les outils terminologiques, de même que l'outil bureautique; 12.Capacité à
effectuer un travail cohérent, éventuellement dans l'urgence, aussi bien individuellement qu'en équipe,
et de s'intégrer dans un milieu de travail multiculturel.
Blumann, Louis Dubouis, Droit institutionnel de l’Union européenne, ed. Juris-Classeur, Paris, 2004
Jean-Marc Favret, Droit et pratique de l’Union européenne, Gualino éditeur, Paris, 2003
Margot Horspool, European Union Law, Oxford University Press, 2003
Bianca Maria Carmen Predescu, Drept interna ional privat, Ed. Siteh, Craiova, 2009
Bianca Maria Carmen Predescu, Ion Predescu, Aristide Roibu, Principiul subsidiarit ii, R.A.
Monitorul Oficial, Bucureşti, 2001
Bianca Maria Carmen Predescu, Subsidiaritatea – principiu sau instrument, Revista Pandectele
Române nr. 6/2009
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LES DICTIONNAIRES JURIDIQUES: DES OUTILS POUR LES
TRADUCTEURS
Adriana SFERLE
Université Paul Valéry, Montpellier (France),
Université Tibiscus, Timişoara (Roumanie)
1.Introduction
Pour situer la lexicographie juridique dans le cadre de la lexicographie spécialisée, nous nous
proposons de présenter en bref les distinctions entre la lexicographie et la lexicographie spécialisée et
la terminographie.
La lexicographie, par rapport à la lexicologie, qui s’occupe de l’étude des mots dans des contextes, est
la science matérialisée par les dictionnaires, étudiant les définitions et les classifications des mots.
Quant à la terminographie, elle se distingue de la lexicographie par la focalisation de la langue
spécialisée, l’approche conceptuelle, monosémie, onomasiologie, normalisation (1), synchronie,
classement systématique. Pour Eugen Wüster la terminographie est « une lexicographie
terminologique ». Cette définition, reprise par Pierre Lerat, fait la distinction entre la lexicographie et
la terminographie : « Si l’on considère le dictionnaire de langue générale comme le degré zéro de la
terminographie, le premier niveau en est le dictionnaire spécialisé unilingue. Ce type est caractérisé
par sa limitation aux termes d’un domaine ou d’un ensemble des domaines de connaissances ; il
résulte de ce choix une nomenclature limitée à des noms, des verbes, des adjectifs et des adverbes
spécialisés, mais accueillante à des composés syntagmatiques, des sigles, des acronymes, des
emprunts, voire des locutions, et en principe des définitions techniques » (Lerat, 1995: 175).
Selon Marc Van Campenhoudt (2000 : 127–152), la différence est plutôt d’ordre
pragmatique : la lexicographie spécialisée œuvre dans un cadre monolingue ou bilingue mais est
impuissante à gérer plus de deux langues à la fois. L’auteur signale une norme terminologique qui
adopte ce point de vue pour la terminographie en sciences humaines et qui déconseille fortement de
concevoir des terminographies qui couvrent plus de deux langues dans des domaines comme le droit,
les sciences sociales, l’éducation, etc. À mesure que l’on tente d’informatiser des dictionnaires, la
terminographie apparaît davantage comme une tentative pragmatique d’établir des équivalences dans
un cadre multilingue que comme une discipline autonome fondée sur l’ontologie. En ce sens, il
convient tout particulièrement de s’interroger sur la pertinence d’une terminographie monolingue
fondée sur une prétendue approche conceptuelle des langues.
1. Dictionnaires juridiques
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(estonien, hongrois, letton, lituanien, maltais, polonais, slovaque, slovène, tchèque, roumain et
bulgare) le travail est en cours.
Parmi les glossaires contenant des termes en roumain, nous signalons Glosarul de termeni
folosi i în politica de concuren a Uniunii europene (11) - Le Glossaire de termes utilisés dans la
politique de concurrence de l’Union européenne, conçu en 2003 par le Conseil de la Concurrence du
Département des Relations Externes de la Roumanie. Ce glossaire contient les termes et leurs
définitions en roumain, anglais et français.
3. Application pratique :
Projet de dictionnaire électronique du droit des contrats
INCOTERMS
INCOTERMS sigle : INternational COmmercial TERMS ensemble de termes commerciaux, abrégés en sigles
de trois lettres qui définissent les responsabilités et les obligations d’un vendeur et d’un
acheteur dans le cadre de contrats de commerce internationaux : ils permettent de
déterminer quand s’achèvent les obligations et charges des exportateurs et quand
commencent celles des importateurs.
INCOTERMS sigl : INternational COmmercial TERMS reguli şi uzan e interna ionale care defininesc în
special con inutul pre ului contractual pentru prest rile care implic transportul produselor
vândute şi care precizeaz momentul în care are loc transferul riscului şi al cheltuielilor legate
de produs de la vânz tor la cump r tor. Le dictionnaire contient environ 400 termes et
locutions couvrant le domaine du droit des contrats de commerce international. Les définitions
qu’il contient ont été voulues simples, précises, concises. Elles s’accompagnent souvent d’un
commentaire ou d’un développement de caractère encyclopédique dont le but est de faciliter la
compréhension. Les exemples sont donnés dans le même esprit. Pour la commodité de la
consultation, nous avons retenu le classement alphabétique.
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administration cliquer sur la partie gauche de la fenêtre.
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Annule la saisie en
cours et ferme le
formulaire
Les termes sont classés dans cette liste par ordre alphabétique. Il est possible d’accéder rapidement au
terme recherché en filtrant la liste.
Voici un exemple : En cliquant sur le bouton , seuls les termes dont la première lettre est
comprise entre « M » et « Z » sont affichés. Pour revenir à la liste complète, cliquer sur le bouton
ou
Annule la suppression
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et ferme l’écran
3 – Mode consultation
Le mode consultation autorise la modification des termes de la langue maître et la saisie et
modification des équivalents étrangers.
Ferme Access
En cliquant sur un des boutons « radio » vous passer automatiquement à l’écran suivant.
Par défaut l’ensemble des termes présents dans la base est affiché. Il est possible de positionner des
filtres par domaine et par critère alphabétique. La forme de l’écran est identique quelle que soit la
langue sélectionnée pour la recherche.
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sélectionnée soit pour consulter la fiche soit pour modifier le terme.
4. Conclusion s
Il est bien évident que la majorité des dictionnaires juridiques sont conçus comme des outils
pratiques pour les traducteurs qui pourront choisir entre les solutions proposées dans la langue cible
grâce aux exemples d’usage de chacune dans cette langue et, au besoin, encore éclairés par les
exemples dans la langue de départ.
Nous ne devons pas oublier que les dictionnaires juridiques sont assez souvent critiqués. Et
les critiques continuent, visant surtout le manque de « bons » dictionnaires juridiques.
Après avoir dressé une longue liste de critiques, Jean Delisle s’interroge dans son ouvrage La
traduction raisonnée - « mais que peut-on vraiment leur reprocher quand on connaît l’infinie
complexité de la langue, son aptitude à évoluer sans cesse, les innombrables nuances de sens que
renferment les termes les plus anodins en apparence? » [Delisle, 1993 : 76–81].
Certes, les défauts et les limites des dictionnaires sont nombreux, mais en même temps nous
pouvons nous rendre compte de l’immense travail et des difficultés surgissant lors de l’élaboration
d’un tel dictionnaire, que ce soit unilingue, bilingue ou bien multilingue. Les outils informatisés mise
en place contribuent à une amélioration qualitative du travail terminographique.
NOTES
(1)La normalisation terminologique au sens large recouvre toute procédure qui vise à fixer des termes
— des désignations par rapport à des concepts. Les concepts de normalisation, de standardisation (la
formation du standard terminologique, c’est-à-dire des termes spécifiques à un domaine),
d’officialisation (procédure d’adoption de termes qui est faite dans un cadre officiel pour donner à ces
termes un statut officiel) sont englobés dans celui encore plus large, d’aménagement terminologique.
L’aménagement terminologique englobe toute mesure visant à développer des terminologies en
correspondance avec les objectifs d’une politique linguistique. Il peut s’agir par exemple de la
constitution de structures administratives, d’investissements apportés à la recherche dans ce domaine,
à la constitution d’outils (glossaires, dictionnaires, banques de données, etc.), à la mise en place
d’enseignements spécifiques, etc., comme c’est le cas actuellement en France et dans d’autres pays.
(L. DEPECKER, Terminologie et standardisation, Délégation générale à la langue française, voir :
http://www.realiter.net)
(2) Nouvelles réflexions sur les dictionnaires juridiques, www.tradulex.org, novembre 2005. Voir
aussi : Le traducteur juridique et les dictionnaires : amis ou ennemis ? (2003), Hieronymus, revue de
l’Association suisse des traducteurs, terminologues et interprètes, ASTTI (4/2005).
(3) http://www.projetdafa.net.
Colocviul interna ional de traducere specializat şi interpretare Competen ele traduc torilor şi
interpre ilor în vederea integr rii pe pia a actual a muncii, Timişoara, 27-28 mai 2010
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(4) http://www3.umoncton.ca.
(5) http://fr.euabc.com.
(6) http://europa.eu.int/eurodicautom.
(7) http://europa.eu/eurovoc/.
(8) http://www.activexport.fr/glossaire%20export.htm.
(9) http://europa.eu/scadplus/glossary/index_fr.htm.
(10) Pour plus d’informations voir : http://europa.eu/lisbon_treaty/take/index_fr.htm.
(11) http://www.competition.ro/publicatii/GLOSARUETABEL.pdf.
(12) EURODROIT SUD ET EST MÉDITÉRANÉE 2005-2006. Projet JLS/2005/AGIS/131,
disponible sur : http : //www. eurodroit.sygmaplus.net.
(13) Enseignantes à l’Université de l’Ouest de Timişoara (Roumanie), Faculté de Droit.
(14) Les responsables du projet sont M. Thierry AUBAIN et Mme Armelle LE BARS.
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http://www.tradulex.org/Actes2000/rodriguez.pdf.
http://www.unilex.info.
Patricia ŞERBAC
Universitatea de Medecin şi Farmacie
Târgu-Mureş
În domeniul traducerilor, pe pia a actual a muncii apar de tradus texte grele şi complexe.
Pentru a se putea integra pe aceast pia , pentru a face fa concuren ei, pentru a putea primi şi onora
comanda, traduc torul trebuie s fac dovada unor competen e profesionale, fiecare dintre ele la cel
mai înalt nivel. Nu de pu ine ori, multe dintre aceste cerin e se întâlnesc în aceeaşi lucrare, cum este
cazul celei de fa .
Traducerea abordat aici este o traducere în limba român f cut dup un text original în
limba englez . Acesta este o carte de aproape trei sute de pagini, destinat atât specialiştilor, cât şi
publicului larg. În limba englez , în original ea se numeşte Noah’ s Flood. Autorii sunt William B. F.
Ryan şi Walter C. Pitman, cercet tori de cel mai înalt rang la Observatorul Geologic Lamont-Doherty
de la Universitatea Columbia şi laurea i ai Medaliei Shepard pentru excelen în geologia marin . Cei
doi savan i afirm c faimosul potop biblic a avut loc în Marea Neagr , mare ce era la început un lac
de ap dulce, având nivelul cu 100 de metri mai sc zut decât cel de ast zi şi fiind desp r it de Marea
Mediteran printr-o limb îngust de p mânt. Când acel st vilar s-a rupt din cauza presiunii apei, apa
s rat a Mediteranei a n v lit în lacul aflat mai jos, cauzând astfel o inunda ie de propor ii
nemaiîntâlnite şi fuga locuitorilor ce tr iau pe marginea lui. Cartea prezint teoria celor doi savan i
americani, cercet rile întreprinse de aceştia, precum şi istoricul teoriei despre potop. Firul istoric este
urm rit în geologie, religie şi arheologie. Autorii îşi sus in teoria coroborând date din mai multe
domenii. Întreaga atmosfer a c r ii este dominat de spirit academic şi de entuziasm pentru
cercetarea ştiin ific .
Traducerea unor astfel de c r i este necesar pentru ca publicul românesc, atât masa larg cât
şi specialiştii, s ia cunoştin de teorii ale savan ilor din alte ri. De asemenea, este util pentru
cititorii români s se întâlneasc cu un gen de carte care la noi nu este foarte bine reprezentat: c r ile
de popularizare a ştiin ei, scrise într-o form accesibil şi publicului obişnuit şi care, deşi con in multe
date ştiin ifice, sunt scrise cu un real talent literar.
Deşi cartea se adreseaz publicului larg, are mul i termeni de mare specialitate. Doar forma
prezent rii este accesibil , lucrurile prezentate sunt cercet rile de o via a doi prestigioşi savan i,
cercet ri f cute cu toat seriozitatea, la cel mai înalt nivel. Lucrarea se încadreaz deci în categoria
traducerilor de specialitate şi cuprinde aproape dou zeci de domenii şi subdomenii diferite: geologie,
geologie marin , cartografie, oceanografie, naviga ie, scufund ri, foraj, carotaj, hidrologie, fizic ,
chimie, calculatoare, domeniu tehnic, domeniu militar, geografie, agricultur , genetica plantelor,
genetica uman , botanic , zoologie, anatomie, arhitectur , art , construc ii, istorie, arheologie,
arheologie biblic , mitologie, literatur , teoria literaturii şi lingvistic .
Dat fiind multitudinea domeniilor şi num rul mare de termeni din fiecare domeniu, precum
şi timpul scurt, impus de condi iile pie ei, e nevoie de o metod eficient şi rapid . Acest lucru
presupune în primul rând tehnici precise de identificare a termenilor şi de cercetare terminologic .
La început se folosesc dic ionare bilingve, mai întâi generale, apoi dic ionare tehnice
generale, urmate de dic ionare de specialitate pentru fiecare dintre domeniile amintite.
La început am folosit cinci dic ionare bilingve engleze-române, cu vocabular general1.
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Urm toarea etap este cea a folosirii dic ionarelor bilingve de specialitate. Am folosit trei
dic ionare tehnice generale engleze-române, ce cuprind vocabular de specialitate din mai multe
domenii 2. Am mai folosit un dic ionar de electrotehnic 3, un dic ionar despre maşini şi construc ii de
maşini4, patru dic ionare de geologie, cartografie şi foraj5, un dic ionar de construc ii şi hidrotehnic 6,
cinci dic ionare maritime7, un dic ionar de geografie8, un dic ionar medical9, un dic ionar de
calculatoare10 şi un dic ionar de matematic şi mecanic 11. A fost nevoie s folosim mai multe
dic ionare de acelaşi tip deoarece nu toate cuprind aceiaşi termeni. De exemplu, niciunul din cele cinci
dic ionare maritime folosite nu ar fi ajuns pentru completarea întregului glosar. Credem c ar fi
folositoare o unificare a dic ionarelor deja existente pe fiecare domeniu. De asemenea, credem c ar fi
bine ca dic ionarele de specialitate s cuprind mai mul i termeni compuşi, pe care nespecialistul nu-i
identific atât de repede ca un specialist, ca de pild port bridge extension = aripa de la babord a
pun ii de comand , reconstituit nu din port bridge + extension, dup cum poate p rea la prima vedere,
ci din port = de la / de / din babord; a pune cârma la babord + bridge extension = arip a pun ii de
comand 12.
Când termenii nu se g sesc nici în dic ionarele bilingve de specialitate, atunci se impune
reconstituirea lor în limba român prin alte metode, cum ar fi cercetarea terminologic . Se caut
defini ii, explica ii şi imagini. Se folosesc dic ionare de specialitate într-o singur limb (englez sau
român ), tratate de specialitate şi internetul.
Am folosit zece dic ionare de specialitate într-o singur limb . Dou dintre acestea sunt în
limba englez , despre geologie13 şi despre art 14. Alte opt sunt în limba român , dup cum urmeaz :
unul de geologie 15, dou de marin 16 un dic ionar politehnic17 ,unul de fizic 18, unul de genetic 19,
unul de informatic 20 şi unul de lingvistic 21. Pe lâng acestea, am mai folosit 4 dic ionare poliglote
sau bilingve române-engleze: unul maritim22 , unul de electromecanic naval 23 şi trei dic ionare
botanice24.
Am echivalat termenii cu ajutorul defini iei în limba englez şi a defini iei în limba român .
De exemplu, defini ia termenului englezesc Messinian este „a stratigraphic name for the time interval
between 7.2 and 5.4 million years ago during which the Mediterranean became separated from the
Atlantic”25. În limba român , Messinianul este „etajul final al Miocenului mediteraneean,
corespunz tor unei regresiuni majore, în urma c reia Mediterana s-a transformat într-o regiune de
lagune, în care s-au format depozite groase de gips, separate prin zone exondate. Termenul a fost
introdus de Mayer-Eymar (1867) şi deriv de la numele localit ii Messina – Italia”26.
Cercetarea ştiin ific în domeniul botanicii se dovedeşte util la traducerea numelor de plante,
ca de pild cel al arborelui numit hackberry în limba englez . Numele ştiin ific latinesc al acestui
copac este Celtis occidentalis27. Fiind specific continentului nord-american, nu se g seşte la noi. Am
c utat ruda lui cea mai apropiat care este r spândit în Europa: Celtis Australis. Apoi i-am c utat o
denumire popular în limba român : „Celtis Australis = sâmbovin , arbore cu tulpina de 5-10 m
în l ime şi cu fructele comestibile, de forma unei cireşe mici”28.
Exist cazuri când cercetarea ştiin ific e obligtorie pentru a şti care termen românesc trebuie
ales pentru contextul respectiv. De obicei, dic ionarele bilingve, chiar şi cele de specialitate, doar
înşiruie mai mul i termeni, care reprezint to i traduceri corecte ale termenului englezesc, f r s
specifice îns deosebirile dintre ei. Este cazul substantivului debris, pentru care se g sesc urm toarele
traduceri în dic ionare: d râm turi, sf râm turi, grohotiş29; materiale solide (aluviuni) purtate de
curent, grohotiş30; grohotiş31; detritus (ca termen din petrografie) şi steril, roc sf râmat (ca termen
din exploat ri miniere)32. În unele contexte, traduc torul poate alege s traduc debris prin grohotiş,
neştiind c grohotişul se afl doar la poalele mun ilor şi în niciun caz nu se refer la sf râm turile de
alt natur sau la aluviunile purtate de râuri şi de curen i de pe fundul m rii. În Dic ionarul de
geologie, dic ionar explicativ în limba român , se g seşte defini ia termenului grohotiş, înso it de
explica ii: „grohotiş = aglomerare de blocuri angulare de roci cu dimensiuni centimetrice şi metrice,
rezultate în urma dezagreg rii acestora sub influen a factorilor exogeni. Grohotişul se acumuleaz la
baza pere ilor înal i, lipsi i de vegeta ie, sub forma conurilor sau pânzelor de grohotiş şi dau, prin
cimentare, breciile sedimentare” 33. Debris se traduce prin sf râm turi, ca în contextul: “the glaciers
are often bordered by moats that trap meltwater, debris, and large chunks of ice that have broken
away”34– traducere: “ghe arii sunt adesea înconjura i de şan uri care capteaz apa provenit din
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Multe descrieri din carte au o înalt valoare literar , ca de pild prologul, intitulat „Martorii”
şi epilogul, intitulat „O poveste a lui Atrahasis”. Cele dou cuprind între ele povestea teoriei
ştiin ifice. Asemeni uverturii şi finalului unei opere, ele dau str lucire şi unitate c r ii. De aceea, este
important ca traduc torul s le redea cât mai sugestiv în limba int . Urm toarele fragmente ilustreaz
foarte bine puterea de sugestie a descrierii, pe care am îndr zni s o compar m cu puterea de sugestie
a descrierilor lui Calistrat Hogaş din cartea „Pe drumuri de munte”: „Departe, acolo unde canalul din
ocean întâlnea lacul, se afla o învolburare de vârtejuri gigantice de ap şi sf râm turi care se r suceau.
Şuvoaiele p trundeau pân adânc în masa de ap a lacului, hr nind un crater uriaş de vâltori colosale.
În spatele s u se ridica un imens izvor de ap , din care se rev rsau tot alte şi alte valuri. Pretutindeni,
deasupra acestui tumult, m re e izbucniri de stropi se f râmi au într-o cea ce creştea din ce în ce şi
devenea un nor negru ce se învolbura, luminat de din untru de necontenite desc rc ri de fulgere. //
Detun tura torentului îi izbi pe martori, copleşindu-le sim urile. Priveau ca nişte stane de piatr cum
se unea oceanul cu lacul, apoi p r sir împletici i buza pr pastiei şi fugir acas s povesteasc despre
haosul dezl n uit de zei şi de osânda pe care o prevestea”43. Întrebarea retoric creeaz impresia
realit ii şi face apel la starea emo ional a cititorului, implicându-l şi mai mult în neobişnuita şi
cumplita întâmplare petrecut cu 7600 de ani în urm : “Dar cine va da oare crezare poveştilor unei
lumi care şi-a ieşit din min i? O lume unde râurile îşi inverseaz curgerea, o lume unde urletul unui
monstru dezl n uit al m rii zguduie p mântul, o lume unde apele din adâncuri se ridic şi înghit tot ce
mişc în calea lor şi unde supravie uitorii îşi trag la mal plutele printre vârfurile copacilor, pe
povârnişul unui munte”44. Este evident c aici nu mai poate fi vorba de traduc torul care îşi face
glosare terminologice, frazeologice cu vocabularul de specialitate, baze de termeni şi memorii de
traducere. Aici e nevoie de iscusin a traduc torului de literatur , c ci p r ile literare din carte sunt
comparabile ca valoare cu textele literaturii universale.
Traducerea citatelor literare din a pus probleme neaşteptate. În afar de un citat din Herodot şi
de citatele din Biblie, toate citatele literare din text şi poeziile sunt traduse de traduc toare, cum ar fi
de pild traducerea unui vechi poem sumerian de dragoste45 sau traducerea unor fragmente din mitul
lui Atrahasis. Am ales s cit m din Istoriile lui Herodot46 deoarece exist în limba român o excelent
traducere dup originalul grecesc, semnat de Adelina Piatkowski.Motivul pentru care am ales s
traducem fragmentele din Epopeea lui Ghilgameş direct din originalul în limba englez , este faptul c
aceast epopee, aşa cum exist în varianta româneasc nu este tradus dup t bli ele originale, ci dup
o alt traducere din limba francez 47. Mai mult înc , exist mici diferen e între varianta în limba
englez şi cea în limba român tradus dup francez 48. Motivul pentru care am ales s cit m direct
din Biblia în limba român , este faptul c este un text foarte bine cunoscut şi considerat de referin ,
deci ni s-a p rut important s d m cititorilor români citatele în forma care le este familiar .
Principalele edi ii ale Bibliei alese pentru citare sunt cele din 200149 şi din 193450. La fel de
important ca traducerea literar s-a dovedit a fi cercetarea literar . Faptul c a trebuit s compar m
mai multe variante ale acestor traduceri de opere literare, s hot râm pe care dintre ele o vom folosi şi
la care renun m, şi s opt m pentru o traducere proprie, reprezint înc o dificultate a procesului de
traducere.
În concluzie, greut ile principale ale traducerii au fost complexitatea textului original,
num rul mare de domenii, lipsa dic ionarelor şi faptul c de multe ori acestea se dovedeau a fi
incomplete. Traducerea unei astfel de c r i presupune din partea traduc torului folosirea la maximum
a resurselor sale culturale şi lingvistice, care se concretizeaz în competen e ca cele enun ate mai sus.
Note
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1992; Dic ionar BBC englez-român, 1997; Baciu / Cornilescu / Cr iniceanu / Ionescu, 2008; Levi chi,
2004.
2. Levi chi / Marin, 1967; Niculescu / Cincu / Cismaş / Croitoru / Dobre / Mândrescu / Petrescu /
Petrescu, 1994; Petrescu, 1997.
Colocviul interna ional de traducere specializat şi interpretare Competen ele traduc torilor şi
interpre ilor în vederea integr rii pe pia a actual a muncii, Timişoara, 27-28 mai 2010
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44. Ryan / Pitman, 2009: 15. D m şi aici spre compara ie textul din original: „But who will believe
the stories of a world gone mad? A world where rivers reverse their flow, where the roar of a violent
sea monster shakes the land, where the waters of the deep arise and swallow all life in their path, and
where survivors beach their rafts among treetops on the side of a mountain.” (Ryan / Pitman, 1998:
17)
45. Ryan / Pitman, 2009: 195.
46 Herodot, 1964.
47. Epopeea lui Ghilgameş, 1966: 5.
48. D m spre compara ie fragmente din Ghilgameş t bli a a VIII-a, coloana I în limba englez , citat
de W. Ryan şi W. Pitman, în traducerea noastr în limba român şi în traducerea în limba român
dup limba francez a Virginiei Şerb nescu şi a lui Al. Dima: „The meadows weep; they mourn you
like your mother. / The bear, the hyena, the tiger, the deer, the lion, / the wild bull, the ibex – all the
animals of the plain cry for you. // The river Ulaj, on whose banks we walked, laments you; / we
traveled its banks. The pure stream bewails you / where we filled our waterbag.” (Ryan / Pitman,
1998: 5) „te bocesc pajiştile, ca o mam te jelesc. / ursul, hiena, tigrul, cerbul, leul, / taurul s lbatic,
capra s lbatic , toate fiarele câmpiei se tânguiesc din pricina ta. // Te plânge râul Ulai, pe ale c rui
rmuri am umblat; / am colindat rmurile lui. Te plânge fluviul cel limpede/ din care ne-am umplut
burduful.” (Ryan / Pitman, 2009: 5) „S te plâng ursul, hiena, pantera, / tigrul, cerbul, leopardul, leul,
bivolul, / c prioara, antilopa, toate fiarele s lbatice! / S te plâng Ulaiul, pe al c rui rm am hoin rit!
/ S te plâng Eufratul cel limpede, / din care am scos ap pentru burdufurile noastre!” (Ghilgameş,
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Popescu, Tiberiu (coord.) / Cristea, Valentin / Dumitru, Petric / Giumale, Cristian (1981): Dic ionar de
informatic , Bucureşti, Editura Ştiin ific şi Enciclopedic
Sala, Marius / Vintil -R dulescu, Ioana (1981): Limbile lumii. Mic enciclopedie, Bucureşti, Editura
Ştiin ific şi Enciclopedic
Silvan, Andrei / Boboc, Iustin George (1977): Dic ionar englez-român de geotehnic şi funda ii, geologie,
hidrogeologie, geofizic , foraj, minerit, Bucureşti, Editura Conspress
Stambuleanu, Adrian / Georgescu, Radu / Bour, Adriana (1969): Dic ionar poliglot de maşini şi construc ii de
maşini, Englez-român-german-francez-rus, Bucureşti, Editura Tehnic
Teodor-Ban, Marcel / Mireştean, Alin Tavi / Miclea, Manuel / Miclea, Cristian (1994): Dic ionar explicativ de
calculatoare englez-român, român-englez, Bucureşti, Editura Tehnic
Teodorescu, Nicolae (coordonator) / Gheorghi , Ştefan / Mih il , Ieronim / Rogai, Elifterie / Marcovici
(1978): Dic ionar poliglot de matematic , mecanic şi astronomie, Englez-român-german-francez-
rus, Bucureşti, Editura Tehnic
Theiss, Wilhelm / Theiss, Maria-Liliana (2002): Dic ionar tehnic german-român, vol.I A-K, vol.II L-Z,
Bucureşti, Editura Tehnic
Toac , Ion Andrei (2003): Dic ionar maritim tematic englez-român, Constan a, Editura Muntenia
i eica, Radu / Neuman, Carol / Nicolau, Edmond / Pîrvu, Aurel (1967): Dic ionar politehnic. Edi ie rev zut
şi completat sub conducerea prof. dr. doc. Radu i eica, Bucureşti, Editura Tehnic
Váczy, C. (1980): Dic ionar botanic poliglot. Latin-român-englez-german-francez-maghiar-rus, Bucureşti,
Editura Ştiin ific şi Enciclopedic
Whitten, D.G.A. / Brooks, J.R.V. (1983): The Penguin Dictionary of Geology, Penguin Books
Resurse online:
iate.europa.eu: IATE - The EU's multilingual term base
www.troymi.gov – site oficial al oraşului Troy, Michigan, S.U.A.
Yuliya SHVETSOVA
Université Technique d’Etat de Perm (Russie)
Les auteurs russes les plus cités dans le domaine de l’enseignement de l’interprétation
Auteur % de citation
V.N. Komissarov, R.K. Miniar-Beloroutchev 88%
L.K. Latichev 82%
I.S. Alekseeva 47%
I.A. Zimniaja 41%
A.P. Tchoujakin 35%
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européen de l'enseignement, introduit le concept de compétence à tous les niveaux de l’enseignement
et représente un signe distinctif de l’intégration du système de l’enseignement russe dans l’espace
Européen.
Que nous le voulions ou pas, la compétence professionnelle est devenue synonyme de succès
professionnel. Le remplacement du paradigme de la formation en Russie entraîne des changements à
tous les niveaux: du positionnement personnel de l'interprète sur le marché du travail au changement
de la stratégie de l’enseignement des interprètes.
D'une part, ce processus inévitable facilite la mobilité des étudiants et des professeurs. D'autre
part, la division de l’enseignement supérieur en deux grades risque de déboucher sur une baisse de la
qualité de l’enseignement en général et de l’activité de l’interprétation en particulier. Puisque dans les
conditions du marché moderne de l’interprétation et de la traduction, où la plupart des spécialistes
travaillent en free-lance, il n’y a aucune garantie qu’après avoir terminé une licence une personne ne
travaillera pas comme interprète où traducteur, sans formation professionnelle correspondante. Cette
situation nécessite un travail coordonné avec tous les acteurs du marché de l’interprétation : étudiants,
enseignants, employeurs.
Des recherches effectuées en Russie (Batrak A.B., Zimniaja I.A., Latichev I.K., Komissarov
V.N.) de même qu’en Europe (Delisle J, Gile D., Couturier Y., Gambier Y.) distinguent quelques
traits caractéristiques de la notion de compétence :
- La compétence se base sur la mobilisation et sur la coordination des ressources externes et
internes de l’individu. Parmi les ressources externes on peut nommer les connaissances, les savoir-
faire, les acquis, les valeurs, les qualités psychologiques, etc. Les ressources internes recouvrent des
informations, des objets matériels et la technologie de leur utilisation et l'entourage social (les gens,
les organisations, etc).
– La compétence se manifeste seulement dans la situation.
– Le signe de la compétence est la bonne solution de la situation.
La compétence professionnelle, comme paramètre de la maîtrise professionnelle est devenue l'objet
des recherches scientifiques. Chaque activité a une compétence professionnelle dans la structure qui
lui est propre et elle est souvent associée à une liste de qualités professionnelles.
La classification la plus complète des qualités professionnelles de l'interprète est présentée par
T.S Serova (Serova 2001 : 115) qui distingue: les qualités physiques (résistance, plasticité des
mouvements, bonne forme physique, etc), les qualités psychologiques (résistance nerveuse,
sociabilité, rythme de l'activité, etc.), les qualités psycho-intellectuelles (connaissance du sujet,
capacité à mémoriser , action de penser et tous ses composants, imagination, etc), les qualités
communicatives et de langage (expressivité du discours, culture langagière, capacité à organiser la
situation de la communication interculturelle, etc.), les qualités morales (responsabilité, respect du
secret professionnel et du code d'ethique).
Les qualités de l'interprète sont très diverses et rares sont les personnes qui les possèdent toutes.
L’activité de l’interprétation donne une large possibilité de s'enrichir, de développer les capacités
intellectuelles et de prendre le plaisir d’exercer un métier très exigeant.
Pour atteindre l’objectif convoité et former les professionnels compétents - les maîtres de la
parole qui font attention aux nuances de sens, à la transmission du message- la pratique russe de
l'enseignement de l’interprétation et de la traduction correspond au standard national de
l’enseignement suivant la specialité 022900 – « Traduction et traductologie », entré en vigueur le 14
mars 2000.
Ce standard fixe les blocs des disciplines obligatoires pour l'étude, avec l'indication du
nombre d'heures pour chaque bloc concerné: les sciences humaines générales et les disciplines
sociales et économiques, les disciplines mathématiques et les sciences naturelles, les disciplines
professionnelles et les disciplines spéciales, divisées en disciplines de spécialisation et les études
facultatives.
Le standard prévoit 4658 heures pour l'étude des disciplines spéciales, y compris 300 heures
pour la théorie de la traduction, 1800 heures pour les cours pratiques de traduction (la première et la
deuxième langue étrangère), 2058 heures pour la pratique de communication interculturelle (la
première et la deuxième langue étrangère), ainsi que 500 heures pour les disciplines de spécialisation.
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Cette diversité thématique prépare les étudiants aux situations réelles de l’interprétation, les
aide à passer facilement d’un sujet à l’autre et leur apprend à mieux gérer le temps pour se préparer
efficacement pour l’interprétation.
Après avoir terminé les cinq années d’études, les étudiants sont soumis à deux examens d’Etat, selon
leurs langues de travail. Chaque examen comprend la question théorique sur l’interprétation /
traduction, la traduction de deux textes de genres différents, l’interprétation de liaison, l’interprétation
consécutive d’une courte présentation vers le russe et de la langue russe vers la langue étrangère.
Il faut noter que la pratique de fomation des interprètes à l’Université Technique d’Etat de Perm se
base sur le programme d’études de l’Université Technique de Vienne avec lequel nous gardons
toujours les relations étroites. Parmis nos partenaires on peut citer également l’Universite d'Anhalt
(Allemagne), l’école de langues CAVILAM (France), l’Université Pierre-Mendès de Grenoble
(France), l’Université de Grenade (Espagne), l’Université de Louisville (Etats-Unis d'Amérique) et
d’autres. Chaque année on organise des conférences et des colloques internationals et sur les
problèmes actuels de traduction / interprétation avec la participation de nos collègues étrangers.
Les connaissances acquises durant la formation permettront au futur spécialiste de ne pas se noyer
dans la complexité de l’activité au début et, au fil des années, d’affiner sa propre démarche de
l’interprétation, pour ensuite, à son tour, partager son expérience avec tous ceux qui commencent
leurs parcours professionnels. La défense des droits des interprètes / traducteurs tout au long de leur
carrière et la promotion de la profession sont les objectifs de l’Union des Traducteurs de la Russie,
membre de la Fédération Internationale des Traducteurs.
En conclusion, je dois dire que malgré les difficultés, la profession d’interprète reste très recherchée et
dispose du potentiel scientifique et éducatif, de pensée et d'action. La Russie est ouverte au monde et
l’interprétariat n’est pas une exception : seulement en consolidant les connaissances et en partageant
l’expérience nous pouvons avancer dans notre métier.
La traductrice et l’interprète éminente de l’époque soviétique russe, L.Z. Lounguina a dit que
l’art de la traduction pouvait seulement être comparé à l’interprétation de l’œuvre musicale (Dorman
2010). Probablement, le symbolisme de l’interprétation peut être mieux expliqué par sa comparaison
avec la musique jazz où dans ce mélange parfait de sons et de motifs, on peut entendre quelques
instruments séparés, différents dans leurs genres. Dans la situation réelle du travail, la pratique de la
formation se manifeste comme une entité harmonieuse, qui en soi représente le résultat du travail
perpétuel et de la vivacité de l’esprit curieux de tout.
Bibliographie :
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DÉFIS ET PROGRÈS ACTUELS DANS LE DOMAINE DE LA
FORMATION À LA TRADUCTION GÉNÉRALE ET SPÉCIALISÉE
EN ROUMANIE1
Mihaela TOADER
Université Babeş-Bolyai
Cluj-Napoca
La profession de traducteur et la traduction en tant que matière d’enseignement ont subi des
changements rapides et considérables sur le fond général du développement spectaculaire des
nouvelles technologies, des outils de traduction assistée par ordinateurs et des logiciels de traduction
automatique. De ce fait, repenser la traduction en tant que discipline d’études et profession, est
devenu non seulement une tâche impérative et urgente, mais aussi, permanente. Cela nous amène à
nous interroger encore et encore sur la traduction et le traducteur comme sur l’adaptation de la
formation en question aux nouvelles évolutions de son propre domaine de compétences2. Le débat
revêt, dans le cas de la Roumanie, une dimension particulière liée au fait qu’à l’heure actuelle
quiconque possède un diplôme de langues peut devenir traducteur autorisé par le Ministère de la
Justice3. La présente intervention s’ambitionne à remettre en question la validité d’une telle
procédure, en s’appuyant sur l’interprétation, ne serait-ce que sommaire dans les quelques minutes
réservées à cette intervention, des résultats d’une analyse contrastive entreprise à Cluj sur les
programmes d’études concernés par notre analyse. L’objectif est d’en détacher la spécificité de la
profession de traducteur, les compétences acquises pendant la formation reçue, afin de mieux
défendre la cause de la profession de traducteur et d’encourager et aider les décideurs à reconnaître,
avant d’autoriser quiconque à exercer cette profession, les différences existantes entre les deux
formations qui débouchent à présent sur la même possibilité d’autorisation. Nous avons également
suivi les perspectives de carrière qui sont très différentes aussi. L’analyse porte principalement sur les
deux formations en question à l’Université BABEŞ-BOLYAI de Cluj-Napoca.
Pour commencer, je mentionnerai le fait qu’en Roumanie, à partir de 2005, la formation des
traducteurs professionnels appartient officiellement au domaine d’études Langues modernes
appliquées4. La filière Langues modernes appliquées propose un enseignement pluridisciplinaire qui
associe l’étude de d’au moins deux langues et cultures étrangères à un même niveau de compétence à
l’étude d’autres disciplines appartenant à des domaines d’application5. Ce sont les conditions
préalables à l’obtention d’un diplôme de licence LMA pour les professions de traducteur et de
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professionnelle dans ces domaines. Les professions ouvertes à cette formation sont liées
principalement à l’enseignement des langues et des cultures étrangères et à la recherche15. A noter que
malgré l’absence des compétences à la traduction, le Ministère de la Justice autorise toute personne
possédant un diplôme de langue à l’exercice de la traduction.
Notes
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exigeante et à un certain intérêt des centres et laboratoires de recherche pour la contribution de cette
discipline à la communication et à la médiation interculturelle.
3. Le Ministère de la Justice est l’organisme qui autorise l’exercice de la traduction auprès de la Cour
d’Appel, auprès du tribunal ou auprès d’un Bureau Notarial.
4. Ainsi les domaines d’études : Philosophie, Langue et littérature, Langues modernes appliquées,
Histoire, Etudes culturelles sont-ils devenus les composantes distinctes du domaine fondamental des
Sciences humaines. Un premier pas vers la normalisation est déjà fait par cette décision
gouvernementale de 2005 qui range les formations concernées dans des domaines d’études différents
au sein des Sciences humaines.
5. Ce sont des disciplines à caractère professionnalisant : économie, comptabilité, informatique,
management, marketing, droit, relations publiques.
6. La spécialisation licence LMA assure une qualification de traducteur généraliste, médiateur
linguistique et culturel, de spécialiste en communication professionnelle multilingue.
7. Au degré de difficulté correspondant au niveau B2/C1 du cadre européen commun de référence
8. Langues B et C, niveau B2/C1.
9. mangement, marketing, droit, relations publiques, communication internationale et affaires,
informatique.
10. En roumain et en au moins deux langues étrangères.
11. Traitement de textes, documentation, informatique de gestion terminologique, bases de données,
multimédia.
12. Utilisation correcte et adéquate du langage spécifique à la communication professionnelle dans les
langues étudiées.
13. Reconnaissance des fonctions et du sens des variations langagières (sociales, géographiques,
historiques et stylistiques) ; identification des règles d’interaction propres à une communauté
professionnelle spécifique.
14. Compréhension et analyse de la macrostructure d’un document et des éléments qui en assurent la
cohérence ; réalisation de la synthèse de documents et élaboration de textes fonctionnels ; analyse
contrastive de documents, structuration, restructuration et rédaction de textes/documents, traitement
de textes.
15. On notera que l’absence de l’informatique réduit de beaucoup les débouchées professionnelles des
étudiants en LLCE.
16. La base légale qui permet cette autorisation est la Loi nr. 178 du 4 novembre 1997.
17. L’autorisation concerne les traducteurs et les interprètes désireux de travailler auprès de la Cour
d’appel, auprès des tribunaux et des Bureaux Notariaux.
18. Agentia Nationala pentru Calificarile din Invatamantul Superior în Parteneriat cu Mediul
Economic si Social (ACPART): implementarea proiectului „Dezvoltarea unui sistem operational al
calificarilor din invatamantul superior din Romania”, co-finantat de Fondul Social European si
Guvernul Romaniei, in cadrul Programului Operational Sectorial pentru Dezvoltarea Resurselor
Umane.
ANNEXES
Conditions:
180 ECTS dont 174 ECTS – matières d’enseignement obligatoires (fondamentales, de specialité et
complémentaires); 6 ECTS - matières optionnelles; 15 ECTS – stage d’entreprise; 30 ECTS –
examen de licence (15 ECTS pour l’évaluation des connaissances fonadamentales et de spécialité et
15 ECTS pour la soutenance du mémoire de licence)
ENSEIGNEMENTS DISPENSÉS
SEMESTRE 1
Enseignements fondamentaux
Langue, langue professionnelle et études culturelles (langues B, C) : Langue.
Civililisation. Phonétique
Enseignements de specialité
Introduction à la technique de la traduction: Expression écrite et orale. (langues B, C):
Introduction à la technique de la traduction. Expression écrite et orale
Roumain. Analyse et production de textes / discours (langue A): Roumain. Analyse et
production de textes / discours (Langue A)
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée
Economie générale
SEMESTRE 2
Enseignements fondamentaux
Langue, langue professionnelle et études culturelles (langues B, C): Langue. Civililisation.
Enseignements de specialité
Introduction à la technique de la traduction. Expression écrite et orale (langues B, C):
Introduction à la technique de la traduction. Expression écrite et orale
Roumain. Analyse et production de textes / discours (A)
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée
Economie générale
Stage en entreprise (120 h/ an)
SEMESTRE 3
Enseignements fondamentaux
Langue, langue professionnelle et études culturelles (langues B, C): Langue. Civililisation
Enseignements de specialité
Théorie et pratique de la traduction (langues B, C): Théorie et pratique de la traduction.
Thème / Version. Traductions orales.
Typologie des discours (A, B, C): Théorie et pratique de l’argumentation. Analyse du
discours publicitaire. Typologie des discours
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée. Méthodologie de la documentation: Informatique appliquée.
Méthodologie de la documentation
Institutions Européennes. Mécanismes de l’intégration européenne : Institutions
Européennes. Mécanismes de l’intégration européenne
SEMESTRE 4
Enseignements fondamentaux
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Langue, langue professionnelle et études culturelles (langues B, C) : Langue. Civililisation
Enseignements de specialité
Théorie de la traduction. Langues de spécialité (langues B, C) : Théorie et pratique de la
traduction. La traduction en tantt que médiation linguistique et culturelle .Thème. Langues de
spécialité. Stylistique appliquée et analyse contrastive
Roumain
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée. Méthodologie de la documentation. Rédaction des écrits
professionnels.
Informatique appliquée. Méthodologie de la documentation. Rédaction des écrits professionnels
(langues B, C)
Cours optionnel 1
Stage en entreprise (120 h)
SEMESTRE 5
Enseignements fondamentaux
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive (langues B, C) :
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive
Introduction à la terminologie
Enseignements de specialité
Média et Communication (A, B, C): Média (langues B+C). Communication (A)
Corespondance commerciale et simulation globale (langues B, C) : Corespondance
commerciale. Simulation d’entreprise
Enseignements complémentaires
Informatique appliquée
Cours optionnel 2
Stage en entreprise (120 h)
SEMESTRE 6
Enseignements fondamentaux
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive (B)
Traductions spécialisées
Initiation à la traduction simultanée / consécutive
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / consécutive (C)
Traductions spécialisées
Initiation à la traduction simultanée / consécutive
Applications terminologiques
Enseignements de specialité
Corespondance commerciale et simulation globale (B)
Corespondance commerciale
Corespondance commerciale et simulation globale (C)
Corespondance commerciale
Enseignements complémentaires
Informatique et multimédia
Relations publiques. Relations commerciales internationales.
HABILETES :
Habiletés linguistiques : utilisation correcte et adéquate du langage spécifique à la communication
professionnelle dans les langues étudiées.
Habiletés sociolinguistiques : reconnaissance des fonctions et du sens des variations langagières
(sociales, géographiques, historiques et stylistiques) ; identification des règles d’interaction propres à
une communauté professionnelle spécifique.
Habiletés techniques et rédactionnelles : compréhension et analyse de la macrostructure d’un
document et des éléments qui en assurent la cohérence ; réalisation de la synthèse de documents et
élaboration de textes fonctionnels ; analyse contrastive de documents, structuration, restructuration et
rédaction de textes/documents.
STATUT PROFESSIONNEL :
Licence en langues modernes appliquées (langue moderne 1 et langue moderne 2)
Profession : traducteur généraliste, référent / assistant de direction dans la communication
professionnelle multilingue. La spécialisation universitaire de langues modernes appliquées,
plurilingue (au moins deux langues étrangères au même niveau) et interdisciplinaire assure une
qualification de traducteur généraliste, médiateur culturel, référent ou assistant de direction dans la
communication professionnelle multilingue.
Domaines d’exercice des professions : affaires, communication internationale, documentation,
relations publiques, informatique appliquée.
A = roumain / ou (uniquement pour les étudiants étrangers) une autre langue : anglais / français / allemand / espagnol
B = une langue (sauf la langue A) : roumain / anglais/français / allemand/espagnol.
C= une langue (sauf les langues A et B) : roumain / anglais / français / allemand / espagnol.
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ECTS heures /
semaine
C S Cp
l’analyse et de la production textuelle (1)
Langue et Etudes culturelles B (1) 5 1 1 -
Langue et Etudes culturelles C (1) 5 1 1 -
TIC (1) 5 - - 3
Théories contemporaines de la traduction (1) 5 1 2 -
Terminologie (1) 5 1 - 1
SEMESTRE 2 30
Langue roumaine contemporaine. Principes linguistiques de base pour 5 1 1 -
l’analyse et de la production textuelle (2)
Langue et Etudes culturelles B (2) 5 1 1 -
Langue et Etudes culturelles C (2) 5 1 1 -
TIC (2) 5 - - 3
Théories contemporaines de la traduction (2) 5 1 2 -
Terminologie (2) 5 1 - 1
ECTS heures /
semaine
C S Cp
SEMESTRE 3 30
TIC (3) 4 - - 2
Production de texts fonctionnels 3 - - 2
La traduction, une profession européenne (1) 5 2 - -
Terminologie 5 1 - 1
Traduction spécialisée. Projet traductologique (A+B) (1) : Projet au 5 1 - 2
choix : Traduction scientifique et technique / Traduction juridique et
notariale / Traduction administrative / Traduction audiovizuelle
(soustitrage, localisaion)
Traduction spécialisée. Projet traductologique (A+C) (1) : Projet au 5 1 - 2
choix : Traduction scientifique et technique / Traduction juridique et
notariale / Traduction administrative / Traduction audiovizuelle
(soustitrage, localisaion)
Un cours optionnel au choix 3 2 - -
ECTS heures /
semaine
SEMESTRE 4 30
(TIC) (4) 4 - - 2
La traduction, une profession européenne (2) 6 1 - 2
Terminologie 4 1 - 2
Traduction spécialisée B Projet traductologique (A+B) (2) : 5 1 - 2
Continuation du cours choisi au 3e semestre
Traduction spécialisée C (A+C) (2) : Continuation du cours choisi au 3e 5 1 - 2
semestre
Un cours optionnel au choix 3 2 - -
Stage d’entreprise (90 h / an) 3
Semestre 5 Semestre 5
Enseignements fondamentaux A. Enseignements de spécialité
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction obligatoires
simultanée / consécutive (langues B, C) : Traductions Langue: le français contemporain
spécialisées. Initiation à la traduction simultanée / (syntaxe2 )
consécutive Littérature française (le XX e
Introduction à la terminologie siècle)
Enseignements de specialité Cours optionnel de Langue et
Média et Communication (A, B, C): Média (langues littérature françaises
B+C). Communication (A) B. Enseignements de spécialité
Corespondance commerciale et simulation globale optionnels
(langues B, C) : Corespondance commerciale. Cours optionnel de Langue et
Simulation d’entreprise littérature françaises II
Enseignements complémentaires (1)Analyse du discours / La
Informatique appliquée Poétique du fragment
Cours optionnel 2 (2)Introduction à la pragmatique /
Georges Perec
Semestre 6 Semestre 6
Enseignements fondamentaux A. Enseignements de spécialité
Traductions spécialisées. Initiation à la traduction (obligatoires)
simultanée / consécutive (B, C): Traductions spécialisées. Langue: le français contemporain
Initiation à la traduction simultanée / consécutive ( traductologie)
Applications terminologiques Littérature française
Enseignements de specialité Cours optionnel de Langue et
Corespondance commerciale et simulation globale littérature françaises
(B, C) : Corespondance commerciale. Simulation B. Enseignements de spécialité
d’entreprise. optionnels
Enseignements complémentaires Cours optionnel de Langue et
Informatique et multimédia. littérature françaises III
Relations publiques. Relations commerciales
internationales. STAGE PEDAGOGIQUE : 42
Stage en entreprise : 90 H H/ semestre
COMPETENCES GENERALES et de SPECIALITÉ: COMPETENCES LLCE :
Le Colloque international de traduction spécialisée et interprétation Les compétences des traducteurs
et des interprètes en vue de l'intégration sur le marché du travail actuel, Timişoara, 27-28 mai 2010
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Langue, Littérature et Culture
Compétences linguistiques,
Françaises
COMPETENCES MULTILINGUES ET INTERDISCIPLINAIRES
dans la traduction et la communication professionnelle : littéraires, culturelles et
relations publiques, affaires, management, marketing, droit, pédagogiques dans l’étude,
Compétences culturelles et
pratique de la traduction orale, les connaissances de et de la culture françaises
langue maternelle et étrangère acquises, au degré de
Compétences discursives
générales et de spécialité dans au moins deux langues littéraires.
Capacité narrative
modernes (langues B et C) au niveau B2/C1 (Cadre
ABILETES :
bases de données, multimédia.
enseignant, animateur
STATUT PROFESSIONNEL : STATUT PROFESSIONNEL:
Licence en langues modernes appliquées (langue moderne 1 et
langue moderne 2) culturel, rédacteur, traducteur
Profession : traducteur généraliste, référent / assistant de direction littéraire
dans la communication professionnelle multilingue. La
spécialisation universitaire de langues modernes appliquées,
plurilingue (au moins deux langues étrangères au même niveau) et
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interdisciplinaire assure une qualification de traducteur généraliste,
médiateur culturel, référent ou assistant de direction dans la
communication professionnelle multilingue. Domaines d’exercice
des professions : affaires, communication internationale,
documentation, relations publiques, informatique appliquée.
Filière LMA. Elle apporte la connaissance approfondie de deux Filière LLCE.. Elle apporte la
langues étrangères, des domaines d’application et débouche sur les connaissance approfondie d’une
professions de la traduction et de la communication professionnelle langue et peut permettre l’accès aux
multilingue. écoles de traducteurs et
d’interprètes, mais ne délivre pas de
qualification professionnelle dans
ces domaines.
Mihaela VISKY
Université « Politehnica » Timişoara
Introduction
Dans le monde actuel, la communication rapide et correcte devient de plus en plus un atout
économique, politique et culturel. La connaissance des langues est devenue un objectif européen,
comme le montrent les documents de la Commission Européenne indiquant comme objectif pour
l’année 2020 l’enseignement d’au moins deux langues étrangères par 0% des élèves du premier cycle
de l’enseignement secondaire. La phrase d’Umberto Eco « La langue de l’Europe, c’est la traduction »
est devenue, en langue communautaire, « Traduire pour parler le même langage » (*** 2009 : 7),
rappelant encore une fois le rôle joué par la traduction dans la communication et la connaissance de
l’autre.
Dans le cas de la traduction comme dans le cas de l’interprétation, l’opération traduisante
consiste en une série de prises de décisions se fondant, comme le souligne Christine Durieux, sur des
facteurs linguistiques et non linguistiques : « La construction du sens n’est pas le produit de la
signification des mots composant l’énoncé, mais le résultat d’un processus inférentiel, c’est-à-dire
d’un raisonnement logique, exploitant à la fois les informations linguistiques et des informations non
linguistiques telles que la connaissance du sujet traîté et des facteurs circonstanciels de la
communication, et les composantes paralinguistiques du texte » (Durieux, 2007 :50). Dans cette
démarche Durieux identifie cinq étapes, en reprenant la théorie de l’enquête de John Dewey
(Durieux, 2007 :51) : 1-prouver une difficulté; 2- l’identifier et la cerner; 3- suggérer une solution
(hypothèse) possible; 4- mener un raisonnement tenant compte des implications de la solution
envisagée; 5- poursuivre l’observation et l’expérimentation jusqu’à parvenir à la confirmation ou au
rejet de l’hypothèse.
Dans la pratique de l’interprétation les deux dernières étapes ne sont pas ou plus nécessaires,
car le sens est saisi très rapidement, pour une personne non avisée, presque simultanément avec le
discours prononcé. En plus, l’attention, fonction cognitive complexe, intervient elle-aussi mais, dans
le cas de l’interprétation, le processus laisse au public l’impression d’être presque automatique
tellement les efforts de contrôle et d’identification précise du sens sont imperceptibles.
La compétence traductionnelle
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compétence traductionnelle est réduite, dans les ouvrages de ses prédecesseurs, à la simple
compétence « linguistique », c’est-à-dire aux opérations de déverbalisation et de reformulation dans la
langue d’arrivée, Jean Vienne, en sa qualité de praticien de la traduction, réalise une analyse de la
capacité traductionnelle à partir de sa pratique de la traduction. Nous allons utiliser cette même
démarche, c’est-à-dire une analyse fondée sur notre pratique d’interprète et de traducteur de plus de
25 ans, lorsque nous allons étudier la capacité extralinguistique de l’interprète de simultanée. Jean
Vienne identifie un « noyau dur » de cette compétence, qui comprend les éléments suivants :
-« la capacité d’analyser diverses situations de traduction, c’est-à-dire de décider des
mesures à prendre en fonction des réponses données par le donneur d’ouvrage à une série de questions
(pour quel public? sous quelle forme? dans quel contexte d’utilisation?, etc » (Vienne, 1998 :188-
189);
-« la capacité de gérer et de traiter l’information » du traducteur (Vienne, 1998 :189), en
d’autres mots sa capacité de dire au donneur d’ordre s’il est capable ou non de traduire le texte et s’il
dispose des ressources documentaires, techniques et autres nécessaires à la bonne exécution de sa
tâche;
-« la capacité d’argumenter » du traducteur, c’est-à-dire de « justifier les différentes solutions
adoptées au cours de l’opération traduisante » face au donneur d’ordre (Vienne, 1998 :189)
-« la capacité de coopérer » du traducteur avec « des personnes qui ‘ne parlent pas la même
langue’ » (Vienne, 1998 :189), c’est-à-dire avec des experts des différents domaines qui lui offriraient
une aide dans le cas des textes spécialisés. Il est parfois difficile à faire comprendre aux spécialistes
qu’en tant que traducteur on n’a pas toujours besoin du mot juste, mais d’explications liées à la
compréhension de la notion car, comme le soulignent Danica Seleskovitch et Marianne Lederer dans
leur Pédagogie raisonnée de l’interprétation, « Écouter au-delà des mots permet de comprendre non
seulement ce que disent ces mots mais d’y associer des connaissances » (Seleskovitch, Lederer,
1989 :17). Cette affirmation concerne le processus interprétatif de traduction, mais elle reste valable
pour tout processus de compréhension, en traduction ou en interprétation.
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doit savoir identifier correctement et prendre en compte. Le public devient même très vocal si
l’interprète est très loin de la terminologie du domaine, mais il est très compréhensif s’il observe que
l’interprète est attentif à ses suggestions. Un public proche de l’interprète se manifeste aussi par le
silence, qui devient très important dans le cas des réunions qui durent des journées entières, car la
fatigue de l’interprète est grande dans ce cas, plus grande que dans le cas des récepteurs du message.
Il s’agit d’une fatigue provoquée par la compréhension des informations et leur réexpression, par leur
intégration dans le contexte, dans le domaine et dans la culture de l’orateur, mais aussi une fatigue
sensorielle, provoquée par les défaillances de l’équipement technique, par les bruits de la salle, par les
va-et-vient des participants, par les courants d’air froid ou chaud traversant la cabine, etc. Mais, en
situation réelle d’interprétation, dans la majeure partie des cas il s’établit une communion d’intérêts
entre le conférencier, l’interprète et le public qui s’avère bénéfique pour la qualité de l’interprétation.
Nous avons insisté sur les conditions de l’interprétation simultanée et sur les participants à
ce type de communication pour faire comprendre qu’il s’agit bien d’un type différent de
communication, que cette communication n’est pas facile à réaliser avec une qualité adéquate de la
restitution du message. L’interprète en simultanée est toujours sur le qui-vive, il est toujours attentif à
tous les signaux qu’il reçoit, verbaux ou non verbaux, mais, en premier lieu, il prépare très bien toutes
ses interventions. Le donneur d’ouvrage va toujours évaluer ses performances, en général en
l’écoutant pendant l’interprétation, augmentant ainsi la pression psychologique à laquelle l’interprète
doit faire face.
Quant à la compétence extralinguistique de l’interprète, elle recouvre en partie celle du
traducteur, mais elle comprend aussi des éléments nouveaux. Nous avons identifié les éléments
suivants de la compétence extralinguistique de l’interprète de simultanée :
-la capacité d’analyser diverses situations d’interprétation simultanée en posant aux
donneurs d’ouvrage les mêmes questions que dans le cas de la traduction (pour quel public? dans quel
contexte?), mais aussi d’autres : avec quels spécialistes va-t-on travailler? et surtout avec quel
équipement? (qui s’accompagne d’essais faits en cabine d’interprétation avec l’équipement et le
technicien);
-la capacité de gérer et de traiter l’information. Cette capacité ne s’exerce pas toujours
pleinement, car il y a des cas où l’information manque, les donneurs d’ouvrage considérant parfois
l’interprétation une transposition dont les coordonnées linguistiques seront connues en travaillant en
cabine;
-la capacité d’argumenter. Cet élément de la capacité traductionnelle identifié par Vienne
n’est pas manifeste dans le cas de l’interprète de simultanée qui ne peut pas argumenter explicitement
ses choix interprétatifs. Cette capacité se manifeste directement par les solutions qu’il propose et dans
la qualité de son interprétation ;
-la capacité de coopérer de l’interprète doit être plus poussée que celle du traducteur. Si le
traducteur sait comment faire travailler avec lui les émetteurs du discours, les techniciens, ses
collègues, il peut supplanter les défaillances apparues dans la réception ou le traitement de
l’information ou dans ses relations avec le donneur d’ouvrage. Il est important que l’interprète
connaisse ses droits et ses obligations, qu’il s’avère ouvert et communicatif avec tous les participants
au processus d’interprétation.
À ces quatre éléments de la compétence extralinguistique de l’interprète de simultanée nous
voudrions ajouter un cinquième qui est, à notre avis, le plus important et qui chapeaute les autres :
-la capacité de s’adapter de l’interprète professionnel. Le traducteur peut travailler à son
rythme, quand bon lui semble, avec tous les instruments qu’il peut trouver, assis au bureau ou dans
son lit, seul ou avec d’autres personnes, dans le silence le plus profond ou en écoutant de la musique,
etc. Dans le cas de l’interprète, les conditions de travail lui sont imposées, ainsi que l’équipement, les
collaborateurs, les moments de la journée, la position dans la cabine, les intervenants, même la tenue
Conclusions
Nous estimons que, grâce à son adaptabilité, l’interprète peut faire face avec succès aux aléas
de son métier et peut arriver à une traduction de bonne qualité malgré les défaillances techniques ou
humaines inhérentes. Mais, lors de sa formation professionnelle, l’interprète est rarement mis dans la
situation de se confronter à ces défaillances et de développer son adaptabilité. Ces inconvénients sont
parfois rappelés dans les ouvrages théoriques, mais sans trop de détails. Il est nécessaire de faire
travailler les interprètes en herbe dans des situations hors norme, difficiles, avec des équipements
défaillants, sans documentation préalable, avec des donneurs d’ouvrage pas tout à fait bienveillants,
puisque de ce type de situations on apprend plus et on arrive à trouver des solutions adaptées à la
personnalité de chaque étudiant. Car, pour réussir à respecter la formule bien connue de Boileau « Ce
que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément », les interprètes
ont besoin non seulement d’une compétence linguistique de très haut niveau, mais ils doivent aussi
posséder une compétence extralinguistique qui, parfois, les aide à supplanter le manque de
connaissances ou de compétence linguistique et à réussir une interprétation sinon pas toujours belle,
au moins toujours fidèle.
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