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DANSE-THÉÂTRE
Christine Leroy
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Abstract: The “kinaesthetic empathy” means the phenomenon through which the audience feels inside
their own lived-body the performer’s motion. This article questions the conditions of possibility of such
an empathy: does it need any education to the movement or any artistic education? We there study the
kinaesthetic empathy between the performer’s body and the audience’s body in contact-improvisation-
dance and in dance-drama. We use the concepts of “flesh” in phenomenology and the one of “transi-
tional space” in psychoanalysis. The contact-improvisation-dance is a physical activity which uses the
somatic techniques as long as the contemporary art’s theory of performance. The dance-drama is an
artistic practice in which the lived-body is the nexus of the expression of the emotions. We make the
hypothesis that the moved body on stage is the medium for the transmission of the emotions from the
performer to the audience. This very body reveals to the audience their subconscious feelings, which
are the basis for the motion and the emotions. As a consequence, it is possible to understand the artic-
ulation between the artistic and the sensitive through the aesthetic lived-body in movement.
Keywords: kinaesthetic empathy, dance, stage, transitional space, lived-body
DOI: 10.3917/sta.102.0075
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dieser Empathie: setzt sie eine Bewegungserziehung oder eine künstlerische Erziehung voraus?
Wir untersuchen hier das Phänomen der kinästhetischen Empathie, das zwischen dem Körper
des Interpreten und dem Körper des Zuschauers beim Kontakt-Improvisations-Tanz und beim
Tanztheater wirkt. Um das zu tun, nutzen wir die Konzepte des „Fleisches“ aus der Phänomenologie
und des „Übergangsraums“ aus der Psychoanalyse. Der Kontakt-Improvisations-Tanz ist eine kör-
perliche Aktivität die sowohl somatische Techniken als auch performative Praktiken der zeitge-
nössischen Kunst verlangt; das Tanztheater ist eine künstlerische Aktivität, die, ausgehend von der
Bewegung, aus dem gelebten Körper das Werkzeug einer emotionalen Dramaturgie macht. Wir
stellen die Hypothese auf, dass der auf der Bühne bewegte Körper eine vermittelnde Rolle spielt,
d.h. dem Zuschauer seine unbewussten Affekte aufdeckt, welche die Quelle von Bewegung und
Emotion sind. So wird es möglich, mittels der etymologisch ästhetischen (vom Griechischen aisthe-
sis: Empfindung) Schnittstelle die Artikulation des Künstlerischen mit dem Sensiblen zu verstehen,
nämliche den gelebten Körper in seiner Bewegung und Emotion.
Schlagwörter: kinästhetische Empathie, Tanz, Bühne, Übergangsraum, gelebter Körper
Nous nous proposons ici de prendre appui identique. Mais plutôt qu’une confusion, l’Ein-
sur deux pratiques à l’intersection entre poïesis fühlung est véritablement une projection du
et praxis : processus créatif et pratique sportive, moi, de sorte que la chair d’autrui n’apparaît
pour étudier le phénomène d’empathie kines- en dernière instance que comme le reflet de
thésique à l’œuvre entre corps de l’interprète ma chair propre. L’objet esthétique n’est autre,
et corps du spectateur. Par « empathie kinesthé- chez Vischer comme chez Theodor Lipps (Élie,
sique », nous entendrons à la suite de Godard 2009), qu’un pôle réflecteur du seul moi – et
(2002) le phénomène au cours duquel le spec- l’émotion, la douleur ou le plaisir éprouvés ne
tateur ressent dans son propre corps charnel le sont que le reflet du sujet qui se fait spectateur,
mouvement de l’interprète sur scène. En vertu quand l’objet reste à jamais inaccessible.
de quoi ce phénomène est-il possible et néces- Adhésion psycho-physique à l’autre, l’empa-
site-t-il au préalable une éducation au mouve- thie esthétique ne doit être confondue ni avec
ment ou une éducation artistique ? En somme, la sympathie que l’on éprouve pour ce qui nous
relève-t-il de dispositions innées, voire incons- renvoie une image positive de nous-mêmes, ni
cientes, présentes en chacun ? avec la compassion éprouvée à l’égard d’un
Les deux pratiques sur lesquelles nous nous individu en souffrance, ce que pourrait sug-
appuierons sont, pour la première, la danse- gérer son étymologie (le grec pathos renvoie
contact-improvisation, qui mobilise à la fois les à la maladie et est en cela proche du verbe
techniques somatiques et les pratiques perfor- latin pâtir : souffrir, à l’origine du mot com-
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1 Sur l’historique du concept d’Einfühlung et, plus largement, l’historique de l’« empathie », voir M. Élie, Aux origines de l’empathie : fon-
dements et fondateurs, Nice, Éditions Ovadia, 2009.
2 Par le terme de « chair », nous entendons sa définition phénoménologique merleau-pontienne de « corps-vécu », subjectif, par op-
position au corps-chose, objectif.
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« … par l’empathie, je peux vivre des valeurs danse-contact-improvisation érige ainsi au rang
et découvrir des strates correspondantes de de sens fondateur chez le performeur sa sensi-
ma personne, qui n’ont pas encore eu l’occa- bilité kinesthésique, c’est-à-dire celle d’un mou-
sion d’être dévoilées par ce que j’ai vécu de vement qui le constitue. Ce vécu kinesthésique
manière originaire. Celui qui n’a jamais vu le
corporel dépend de la façon dont l’individu
danger de près peut, en réalisant la situation
d’un autre par empathie, découvrir qu’il est éprouve son poids, force résultant de l’attrac-
lui-même lâche ou courageux » (Stein, citée tion gravitationnelle sur son corps, propor-
par Rastoin, 2007, p. 46). tionnelle à sa masse et directionnelle – vers le
centre de la Terre. Les performeurs se confient
Enfin, nous parlons d’« empathie kinesthé-
mutuellement leur « poids », sans en confier
sique » : le terme de kinesthésie renvoie à la
l’intégralité toutefois à leur partenaire : chacun
sensation interne de mouvement, par l’inter-
module le poids qu’il confie à l’autre en pro-
médiaire des muscles gravitaires notamment ;
portion de ce qu’il en reçoit, suivant les prin-
étymologiquement, la kinesthésie provient en
cipes énoncés dans la troisième loi de Newton :
effet du grec kine, mouvement, et aisthesis, sen-
toute action a une réaction opposée et égale.
sation. L’empathie kinesthésique désigne le Un danseur ne peut donner de son poids qu’à
phénomène d’adhésion psycho-physique tel la condition de rencontrer en contrepartie une
que le spectateur ressent dans son corps propre force suffisante pour le recevoir.
le mouvement de l’autre. Il y a dès lors un va-et-vient perpétuel de
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tels réflexes et l’écoute dans l’instant présent, entre interprètes, et entre performeurs et pu-
par le performeur, de son sens kinesthésique blic. Ce faisant, loin de répondre à la ques-
et de sa perception du monde, lui permettent tion, elle ne fait que l’exacerber tout en y ap-
de s’adapter au mieux à ce déséquilibre et à la portant, malgré tout, quelques éléments de
chute par la confiance qui s’instaure progressi- réponse.
vement en lui. Se percevant comme « chair ki- Il faut d’emblée éliminer de la gestuelle
nesthésique », le performeur perçoit le monde utilisée en danse-contact-improvisation toute
tel qu’il le constitue. connotation psychologique, sexuelle ou so-
En faisant varier les repères kinesthésiques, ciale : le principe de cette pratique réside dans
la danse-contact-improvisation permet ainsi l’absence de toute interférence avec le juge-
à l’improvisateur d’être davantage à l’écoute ment, de manière à privilégier une approche du
de sa kinesthésie ; les mouvements en danse- corps qui se déprend de tout tabou. La danse-
contact-improvisation ne sont pas verticaux contact-improvisation revendique par là même
ou horizontaux, mais spiralés ; quant à la « vi- une focalisation sur la seule épreuve physique.
sion », elle n’est plus directionnelle, mais « pé- Pour autant, cette pratique ne nie pas le carac-
riphérique » : l’écoute n’est pas directionnelle, tère non-conscient du mouvement. Bien plus,
orientée vers un seul objet, mais multidirec- la danse-contact-improvisation, en éliminant
tionnelle, vers le monde autant que vers soi. toute dimension psychologique du geste, pro-
Par l’emploi de l’expression « vision périphé- meut une approche du corps telle qu’il consti-
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Une telle focalisation sur le corps en mou- c’est-à-dire sa chair propre, qui se constitue
vement de l’interprète a pour conséquence son dans l’entrelacs des chairs, dans la co-consti-
accessibilité kinesthésique au spectateur. Ce tution des corps-vécus, par la mutualisation du
que le spectateur perçoit, ce ne sont plus des mouvement. Le mouvement qui a lieu devant
émotions ou une personnalité : c’est une image lui met en abîme le mouvement de constitu-
inconsciente de corps, reflet kinesthésique de tion du monde qui va du sujet à l’objet perçu,
la sienne. Par « image inconsciente de corps », et dans la perception revient au sujet que la per-
nous faisons référence à l’« image du corps » ception même constitue. Se voyant, le specta-
théorisée par Paul Schilder (1968) dans son ou- teur finit, bien souvent, par être é-mu au sens
vrage éponyme, et à l’« image inconsciente du propre : ses membres « dégourdis » se mettent
corps » dont la théorisation revient à Françoise en mouvement et il finit sur le plateau.
Dolto (1984). L’image inconsciente du corps Il y a une forme d’attractivité du mouve-
est ce qui se dégage du corps-vu et vient tou- ment mis en scène en danse-contact-improvisa-
cher le spectateur à la manière d’un simulacre tion, un « appel kinesthésique » qui est le fait
épicurien : c’est la forme, présentifiée à travers de cette mise en abîme du mouvement de la
le corps visible, du désir moteur et de la pulsion « chair ». Ainsi, il n’est pas rare, lors de per-
inconsciente. formances improvisées de danse-contact, de
Étonnamment, l’épreuve charnelle émi- voir des personnes du public se mettre en mou-
nemment subjective du spectateur est telle vement jusqu’à intégrer la performance elle-
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infra-consciente, avant la réflexion ; et puisque œuvres, n’hésitant pas à promouvoir une cer-
le spectateur autant que le performeur se foca- taine violence – picturale, auditive… – qui pro-
lisent sur leur seul sens kinesthésique, il est pos- voque l’émotion : le rêve est lui-même sym-
sible de rattacher cette infra-conscience – qui bolisation de pulsion, de sorte que l’angoisse
n’en est pas moins pleinement là – à une sorte y trouve un exutoire et qu’en peignant ses
d’inconscient corporel ou à une nature non images, l’artiste projette à l’extérieur de lui-
consciente, de la « chair ». Le sens kinesthé- même ses propres angoisses et « libère », ce
sique constitue la part fondamentale, première faisant, le spectateur de ses « monstres ». L’art
et non consciente de la chair ; pour partie in- expressionniste est ainsi parcouru de figures
consciente, c’est-à-dire que la conscience n’y a surréalistes monstrueuses, projections fantas-
pas nécessairement accès. magoriques des angoisses internes, jouant en
permanence sur l’hybridation : homme-ma-
3. Danse-théâtre chine, homme-animal, homme-femme ; le per-
et empathie kinesthésique sonnage de Frankenstein en est l’illustration la
plus célèbre.
À son tour par principe forme hybride entre
3.1. Aux origines de la danse-théâtre : danse et théâtre, la Tanztheater allemande naît
angoisse et expressionnisme autour des années 1920-1930 à partir des tra-
Historiquement, le terme de danse-théâtre vaux de Rudolf von Laban (1994), et est élabo-
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Le théâtre physique n’échappe pas à cette d’autant plus grand qu’il ne peut pas mettre de
caractéristique de la danse-théâtre, qu’il lui em- mots précis sur ce qu’il ressent et ne peut pas
prunte et fait sienne. Ainsi, le théâtre de Joël davantage l’expliquer rationnellement. Pour
Pommerat et notamment sa pièce Cet Enfant autant, ce qui trouble le spectateur n’est peut-
semble, par une approche corporelle et orga- être pas tant le fait de se confronter à des désirs
nique du jeu scénique, s’approprier la présenta- qu’il ne veut pas voir, qu’à sa nature d’être dési-
tion charnelle d’émotions dont la crudité présen- rant. En d’autres termes, il est possible de dire
tée sur scène émeut viscéralement le spectateur : que la danse-théâtre impose au spectateur de se
voir comme sujet de désir, c’est-à-dire de se re-
« Un choc. Qui propage son onde au cœur du
silence, bien après que les lumières de la scène connaître comme entièrement aliéné à l’autre.
se sont tues, et laisse la sensation presque in- En quelque sorte, elle l’humilie en le ramenant
certaine d’avoir remué “quelque chose” de à sa seule nature désirante et en lui ôtant sa part
profondément enfoui sous la surface du quo- culturelle pour en faire un seul animal – corps
tidien. Cet enfant ébranle au plus intime, là animé par un désir.
où rôdent des ombres bâillonnées depuis l’en-
fance, là où grouillent, bien vivants, les senti- 4. Lien entre danse-contact-
ments troubles, peut-être inavoués, qui nous
improvisation et danse-théâtre
relient aux nôtres. […] Les personnages, à la
fois durs et vulnérables, souvent égoïstes, ma-
La technique de la danse-contact-impro-
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se joue au présent, sans l’embarquer dans l’uto- déterminée par un territoire concret : l’es-
pie d’une quelconque féerie : pace de jeu, mais pas non plus totalement réel.
« Les gestes quotidiens, pour [Pina Bausch], L’espace transitionnel existe dans le monde
ne sont en fait jamais anodins, mais relèvent réel, mais met ce même monde « entre paren-
souvent d’une violence ou d’un désespoir en- thèses », tout le temps où il lui coexiste. C’est
fouis. Ils deviennent la base de son travail et un espace-temps pris dans le monde réel, au-
de celui des danseurs, personnellement mis quel il ôte le caractère de réalité.
à contribution dans l’élaboration de chaque L’espace transitionnel est donc un espace
spectacle. Ils sont en effet invités, en répéti- « entre », un lieu intermédiaire. Situé entre le
tions, à faire un travail d’introspection intense.
monde et moi, il est par là même ce qui nous
Ils répondent aux questions d’ordre psychana-
relie, ce qui fait le liant entre la subjectivité et
lytique de la chorégraphe, qui cherche ainsi
à faire ressortir leurs angoisses, leur mal-être, l’objectivité ; entre autrui et moi-même. À ce
qu’ils transcrivent ensuite en mouvements. titre, il est le mi-lieu de l’intersubjectivité, le
Chaque danseur se met à nu. C’est de cela que lieu où ma conscience touche celle d’autrui et
vient l’indicible émotion qui gagne le specta- le monde qui l’environne ; l’endroit intermé-
teur de toute chorégraphie de Pina Bausch : diaire où j’accède à l’autre du monde autant
chacun peut se reconnaître dans ces individus qu’à moi-même.
qui dansent leur quotidien du plus profond de Le lieu que constitue l’espace transition-
leur être » (Rolland, 2006).
nel n’est pas du monde réel tangible et objec-
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de la séparation. Situé entre les subjectivités, il de se constituer comme « chair », tout en conti-
est ce qui conditionne l’intersubjectivité et le nuant à bénéficier de l’impunité morale de la
rapport des consciences. L’espace transition- censure du « moi » décrite par Freud (1962).
nel est donc une zone aux limites floues entre Le dispositif transitionnel est là pour mettre
autrui et moi, un intervalle où les identités se hors-jeu la conscience rationnelle toute puis-
confondent et peuvent, de ce fait, se séparer. sante, puisque tout cela n’est que « fiction ». En
C’est une aire tierce située entre monde vir- d’autres termes, les limites de l’espace transi-
tuel et monde réel, entre raison et imagination, tionnel, clairement définies et admises, de ma-
entre objectivité et subjectivité. L’espace transi- nière consensuelle, sont les garants de la pos-
tionnel est une aire de jeu, au sens d’endroit u- sible décharge pulsionnelle du spectateur par
topique où « il y a du jeu », c’est-à-dire de l’es- la médiation de l’interprète. Là encore, il est
pace entre : il est ce vide qui relie. possible de dire que la séparation concrète du
Loin d’être contraignant, le cadre du jeu, ses corps du spectateur d’avec le corps de l’inter-
« règles », sont précisément ce qui permet le jeu, prète, et la séparation tangible du corps du pu-
c’est-à-dire ce qui permet de faire l’expérience blic relativement au « corps » constitué par les
de la liberté : à l’intérieur du cadre, tout est pos- personnages conditionnent la distance et, dès
sible, et jamais une partie de jeu ne sera iden- lors, la tension nécessaire tout à la fois à l’iden-
tique à une autre car les possibilités sont infinies. tification et à la décharge pulsionnelle.
À ce titre, l’espace scénique délimite une aire de On peut ici procéder à une analogie entre le
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3 C’est-à-dire « lié au désir » ; le sens de « tension pulsionnelle » et celui de « tension libidinale » étant d’une très grande proximité.
4 Dans l’Antiquité, le symbolon est une pièce cassée en deux, de telle sorte que l’une représente l’autre, tout en étant une partie de
l’entité coupée. Elle est à la fois séparée de sa « moitié », tout en étant l’indice de leur « communion » originaire. La duplicité du « sym-
bole » : ce qui lie en séparant, ne manque pas de rappeler l’ambiguïté de cette « chair » qui lie et, du même fait, sépare ; tissu conjonc-
tif duquel jaillit l’individu constituant.
Empathie kinesthésique, danse-contact-improvisation et danse-théâtre 87
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