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Le texte poétique comporte des spécificités dont un commentaire doit tenir compte et traiter :

 
1.     Formes et registres de la poésie  :
Le mot poésie vient du grec poiésis qui vient lui-même du verbe poiein qui signifie « faire, créer ». ► La poésie est
création, invention verbale. S’il est vrai qu’elle a souvent été écrite en vers, elle peut aussi utiliser la prose. Mais dans
tous les cas, la poésie sera exploration du langage, travail sur les mots, leur réalité sonore, leur rythme, leur sens.
Le sonnet  : une des formes fixes à connaître. Il se compose de 2 quatrains et de 2 tercets (considérés comme formant 1
sizain).
Le poème en prose  : il est apparu au XIXe siècle. Il est libéré des contraintes du vers et de la rime et se présente souvent
sous la forme de courts paragraphes appelés « verset ». La phrase se construit alors selon de nouvelles harmonies
rythmiques et sonores.
La disposition du poème  : c’est elle qui le définit visuellement comme un dessin où les blancs typographiques
(correspondant à des silences) mettent en valeur les mots.
Les intentions du poème  : - célébration ; - exploration par l’imagination et les mots d’un monde intérieur ou extérieur  ;
- l’invention d’une langue nouvelle, plus évocatrice par son rythme et sa musique ; - la dénonciation d’une réalité
sociale…
Les registres du poème  : on peut tous les y trouver. Mais certains sont privilégiés : - l’épique, pour chanter les hauts
faits d’un héros ; - le didactique, pour donner une leçon de morale au lecteur (cf Les Fables de La Fontaine) ; - le
lyrisme, pour exprimer les sentiments ; -le pathétique…
 
2.    La métrique, le rythme et les sonorités  :
La métrique :
La mesure du vers : elle se fonde sur le compte de ses syllabes. Le -e- se prononce s’il est suivi d’une consonne, mais il ne
se prononce pas s’il est suivi d’une voyelle [a.e.i.o.u.] ou s’il est en fin de vers.
La  diérèse  : est un procédé qui consiste à prononcer deux syllabes au lieu d’une (li-on). ≠ La synérèse : quand on
prononce une syllabe au lieu de deux (duel ≠ du-el). Dans tous les cas, il y a mise en évidence du mot touché par l’un de
ces deux procédés.
Le mètre  : on en distingue plusieurs. Voici les plus fréquents : - l’alexandrin : 12 syllabes, formé de
deux hémistiches (moitié de vers) qui sont séparés par une césure. - L’hexasyllabe (6 syllabes), l’octosyllabe (8) et
le décasyllabes (10) : ce sont des vers fréquemment utilisés et variés parce que leur césure est mobile (et non fixe).
- L’heptasyllabe (7) ; - l’ennéasyllabe (9) ; - l’hendécasyllabe(11). Les mètres courts (moins de 6 syllabes) sont les vers
des comptines et des jeux poétiques.
Le vers libre  : on parle de vers libres quand l’inégalité des mètres, dans un poème, est déterminée par la recherche du
rythme le plus adapté à la création du poète. Il est très caractéristique de la poésie moderne, comme l’absence de
ponctuation permet différentes possibilités de lecture.
Les strophes  : plusieurs sortes : - 2 vers = le distique ; - 3 vers = le tercet ; - 4 vers = le quatrain ; - 5 vers = le quintil ; -
6 vers = le sizain ; - 7 vers = le septain ; - 8 vers = le huitain ; - 9 vers = le neuvain ; - 10 vers = le dizain ; - 11 vers = le
onzain ; - 12 vers = le douzain.
 

Le rythme :
Les effets de dysharmonie  : quand la longueur de la phrase et celle du vers ne coïncident pas. Il y a à chaque fois
volonté de mettre en valeur les termes ainsi placés, d’interpeller le lecteur, d’attirer son attention. On distingue :
- l’enjambement : la phrase ne s’arrête pas à la rime, mais déborde jusqu’à la césure ou la fin du vers suivant.
L’enjambement crée un effet de continuité rythmique ou d’amplification.
Exemple : Et si jamais ma pauvre âme amoureuse / Ne doit jamais avoir de bien en vérité(Louise Labé).
– Le rejet : un élément court de la phrase (un ou deux mots) est rejeté au vers suivant et est ainsi mis en relief par cette
rupture rythmique.
Exemple : Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée / L’Admirable ! … le feu, des cirques purs descend.
– Le contre-rejet : un élément court est mis en relief parce qu’il commence, à la fin d’un vers, la phrase qui se développe
dans le vers suivant.
Exemple : Il est de forts parfums pour qui toute matière / Est poreuse. On dirait qu’ils pénètrent le verre. (Baudelaire)
 
Les sonorités :
Les effets de sonorités sont fréquents en poésie, où tous les sens sont sollicités (vue, ouïe…). On y distingue
principalement :
Les assonances  : c’est la répétition d’un même son vocalique (voyelle, sons nasalisés comme [an] ou [on] dans un ou
plusieurs vers.
Exemple : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant / D’une femme inconnue, et que j’aime et qui m’aime
(Verlaine) : assonances en [an] et en [é-è] qui n’ont pas d’effet particulier, hormis de créer l’impression d’un chant,
d’une litanie qui nous renvoie au domaine onirique (du rêve).
Les allitérations  : C’est la répétition d’un même son consonantique (consonne) dans un ou plusieurs vers.
Exemple : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine) : allitération en [s] qui semble imiter le bruit
du sifflement du serpent et crée un effet d’angoisse.
 
Les rimes :
Les rimes  : définition générale : écho entre les derniers sons des vers.
Les rimes pauvres : elles ont 1 seul son (phonème) en commun.
Les rimes suffisantes : 2 phonèmes communs.
Les rimes riches : 3 ou davantage de phonèmes en commun.
Les rimes féminines : terminées par un -e-
Les rimes masculines : non terminées par un -e-
La richesse de la rime  :
-         Les rimes faciles : ce sont celles qui comportent les mêmes bases lexicales :
Exemple : manger / mangé ; lavé / délaver
-         Rime difficile : les autres. lorsque le poète fait preuve de recherche et d’originalité.
Exemple : aimer / manger
Le schéma des rimes  :
-         Les rimes suivies ou plates : aa bb
-         Les rimes croisées : abab
-         Les rimes embrassées : abba
 

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