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1.

LOGIQUE DES PROPOSITIONS


2. LOGIQUE DES PRÉDICATS
SÉMANTIQUE DE LA PHRASE 3. CATÉGORIES LINGUISTIQUES ET TYPES SÉMANTIQUES
Jacques Moeschler 4. LA QUANTIFICATION
Cours 4 5. LE CARRÉ LOGIQUE
Sémantique
12 octobre 2015

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LOGIQUE DES PROPOSITIONS 1. LOGIQUE DES


ET DES PRÉDICATS PROPOSITIONS
• La logique des propositions permet de rendre compte du raisonnement
• Les langages logiques sont des langages désambiguïsés. naturel et des principes d’inférences valides.
• Leur but est de traduire les phrases en représentations sémantiques ou • La logique des propositions contient des variables de propositions et des
formes logiques. connecteurs logiques.
• Ces formes logiques sont ensuite interprétées dans un modèle. • Les connecteurs logiques ont une sémantique définie une fois pour
• Un modèle est une représentation du monde. toutes.
• Nous allons examiner deux langages logiques classiques: • Ce sont des constantes logiques.
• la logique des propositions (inanalysées) • La logique des propositions est une logique bivalente.
• la logiques des prédicats (les propositions sont analysées) • Principe de bivalence: p et non-p est faux
• Tiers exclus: une proposition est vraie ou fausse (p ou non-p).

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SÉMANTIQUE DES USAGES LINGUISTIQUES DES
CONNECTEURS LOGIQUES CONNECTEURS LOGIQUES
Conjonction Disjonction Conditionnelle Équivalence Négation • La conjonction en français n’est pas symétrique: p et q ≠ q et p
si et seulement 1. C’est toujours la même chose dans les réceptions: ou je me saoule et
p q p et q p ou q si p alors q non-p personne ne me parle, ou personne ne me parle et je me saoule.
p, alors q
• La disjonction en français est exclusive (vs inclusive en logique) et traduit
p∧q p∨q p→q p q ¬p
l’ignorance du locuteur:
1 1 1 1 1 1 2. A: Où est maman?

0 B: Dans la cuisine ou à la salle de bain.
1 0 0 1 0 0 • La conditionnelle en français est utilisée comme une biconditionnelle ou
comme une contrefactuelle:
0 1 0 1 1 0 3. Si tu es sage, tu auras du dessert.
1 4. Si j’étais riche, j’achèterais une île du Pacifique.
0 0 0 0 1 1
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RÈGLES DE DÉDUCTION
2. LOGIQUE DES PRÉDICATS
LOGIQUE
• Deux types de règles de 3. Modus tollendo tollens
déduction: (élimination de ou)
• règle d’introduction a. p ∨ q, ¬p ⊢ q • Une proposition est composée d’un prédicat (terme général) et d’un ou
plusieurs arguments (termes particuliers).
• règle d’élimination b. p ∨ q, ¬q ⊢ p
• Le prédicat est généralement réalisé linguistiquement par le verbe.
1. Modus ponens (élimination 4. Introduction de ou
de si) • Mais un nom, un adjectif, une préposition peuvent être des prédicats.
• p⊢p∨q
• p → q, p ⊢ q 1. Jacques donne le cours de sémantique.
5. Élimination de et
2. Modus tolens 2. Jacques est linguiste.
• p ∧ q ⊢ p, q
(contraposition) 3. Alexandre est célibataire.
6. Introduction de et
• p → q, ¬q ⊢ ¬p 4. Les livres sont sur le bureau.
• p, q ⊢ p ∧ q

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PRÉDICAT ET ARGUMENT LA NOTION DE VARIABLE
• Les prédicats peuvent avoir 0, un ou plusieurs arguments: • En langue naturelle, les pronoms illustrent la notion de variable:
1. Il neige. 1. Il arrive
2. Axel dort.
a. ∃x (x arrive)
3. Axel mange un abricot.
2. Pierre a téléphoné: il arrive
4. Axel donne un livre à sa sœur.
• Les prédicats sont des constantes (non logiques).
a. ∃x (x est Pierre ∧ x a téléphoné ∧ x arrive)
• Les arguments du prédicat sont des termes. • Un argument pour la nécessité des variables dans l’interprétation des phrases
d’une langue naturelle:
a. Un terme est une constante ou une variable d’individus.
b. Une variable (x, y, z) est un terme dont l’interprétation n’est pas fixe.
3. Chaque concurrent espère qu’il va gagner.
• Une variable est libre ou liée à un quantificateur. ≠ Chaque concurrent espère que chaque concurrent va gagner.
a. Quantificateur universel: ∀x = pour tout x = Pour chaque x qui est concurrent, x espère que x va gagner
b. Quantificateur existentiel: ∃x = il existe (au moins) un x ∀x[x est concurrent → x espère (x va gagner)]
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3. CATÉGORIES LINGUISTIQUES
TYPES SÉMANTIQUES
ET TYPES SÉMANTIQUES
• Principe de compositionnalité: la valeur sémantique d’une phrase est
fonction de la valeur sémantique de ses parties.
• Dans l’analyse sémantique logique, chaque constituant linguistique reçoit en
plus d’une valeur sémantique un type sémantique.
• La valeur sémantique est la dénotation du constituant dans le modèle.
• Le type sémantique est la valeur sémantique abstraite générale d’un
constituant linguistique.
• Types sémantique: e (entity), t (truth)
• Les autres types sémantiques sont composés à partir de e et de t.

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ANALYSE SÉMANTIQUE 4. LA QUANTIFICATION
a. Nath caresse Feng. a. Nath: e
b. Nath caresse ce chien. b. Feng: e • Quelle différence entre (1) et (2)? a. quelques étudiants
• formes logiques c. caresse ce chien: <e, t>
1. Marie aime cet étudiant. • {x: x est une personne que
a. caresse (Nath, Feng) • caresse: <e,<e,t>>
2. a. Marie aime quelques Marie aime} ∩ {x: étudiants} ≠
b. caresse (Nath, ce chien) d. ce chien: e ∅
• types sémantiques des mots de la phrase • chien: <e,t> étudiants.

• ce: <<e,t,>,e> b. Marie aime tous les b. tous les étudiants
étudiants.
 • {x: étudiants} ⊆ {x: x est une
c. Marie n’aime aucun étudiant. personne que Abi aime}
• cet étudiant est une expression c. aucun étudiant
référentielle (type <e>)
• {x: x est une personne que Abi
• quelques/tous/aucun étudiants aime} ∩ {x: étudiants} = ∅
sont des expressions quantifiées,
qui introduisent des relations entre
ensembles (d’individus).
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5. LE CARRÉ LOGIQUE LE CARRÉ LOGIQUE


• On peut représenter la relation entre les quantificateurs de la logique et
leurs correspondants en langue par le carré logique.
• Les sommets du carré sont représenté par des lettres (A, E, O, I)
• A et I sont les positifs (AffIrmo)
• E et O sont les négatifs (nEgO)
• A et E sont les universaux
• I et O sont les particuliers
• A = tous (∀x)
• I = quelques (∃x)
• E = aucun (¬∃x)
• O = pas tous (¬∀x)
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RELATIONS ENTRE LES
LECTURES
TERMES DU CARRÉ
• A implique I: si A est vrai, I est vrai
• tous ont réussi IMPLIQUE quelques-uns ont réussi
• E implique O: si E est vrai, O est vrai • Allwood J., Andersson L.-G. & Dahl Ö. (1077), Logic in Linguistics, Cambridge,
• aucun n’a réussi IMPLIQUE quelques-uns n’ont pas réussi CUP, chapitres 4 et 5.
• A est contradictoire à O: si A est vrai, O est faux / si O est vrai, A est faux • Moeschler J. & Auchlin A. (2013), Introduction à la linguistique contemporaine,
• tous ont réussi EST CONTRADICTOIRE À quelques-uns n’ont pas réussi Paris, A. Colin (Cursus), chapitre 10.
• E est contradictoire à I: si E est vrai, I est faux / si I est vrai, E est faux • Moeschler J. & Reboul A. (1994), Dictionnaire encyclopédique de pragmatique,
• aucun n’a réussi EST CONTRADICTOIRE À quelques-uns ont réussi Paris, Seuil, chapitre 6.
• A est contraire à E: A et E ne peuvent pas être vrai ensemble • Zufferey S. & Moeschler J. (2012), Initiation à l’étude du sens, Auxerre, Sciences
• tous ont réussi EST CONTRAIRE À aucun n’a réussi Humaines Editions, chapitre 4.
• I est subcontraire à O: I et O ne peuvent pas être faux ensemble
• quelques-uns ont réussi EST SUBCONTRAIRE À quelques-uns n’ont pas réussi

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