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MACRO-ÉCONOMIE

Cours de Mireille CHIROLEU-ASSOULINE et Mouez FODHA

Examen - 30 janvier 2008


Corrigé

Exercice (12 points)

Soit l’économie fermée résumée par les données suivantes. On appelle Y le


Produit Intérieur Brut (P.I.B.) en volume, C la consommation finale des mé-
nages en volume avec C = c.Y d où Y d mesure le revenu disponible, T les impôts
prélevés sur les revenus des ménages, M d la demande de monnaie des ménages
telle que M d = α.Y − βr, M̄ l’offre de monnaie, Ḡ les dépenses publiques, I
l’investissement des entreprises en volume, fonction du taux d’intérêt réel r tel
que I = I¯ − βr. Les prix sont fixes et égaux à 1.
On notera ∆x la variation de la variable x. x̄ signifie que la variable x est
exogène.

A. L’équilibre macroéconomique

A.1. Commentez ces relations.


Type keynésien standard (prix fixes, demande de monnaie pour motif de
spéculation, consommation fonction du revenu disponible). Seule la fonction
de consommation n’est pas purement keynésienne (absence de consommation
incompressible donc propension marginale à consommer égale à la propension
moyenne).
A.2. De quels signes peuvent être les paramètres α, β, et c ?
Tous positifs. Revenu disponible brut réel (= en volume) : Y d = Y − T
A.3. Ecrire l’équilibre Ressources-Emplois de cette économie.

Y = C + I + Ḡ
= c. (Y − T ) + I¯ − βr + Ḡ

A.4. Exprimer le P.I.B. Y en fonction du taux d’intérêt r et des autres variables.


Que représente cette relation ?

−βr + I¯ + Ḡ − cT
Y = (IS)
1−c

1
C’est l’équilibre sur le marché des B&S conditionnellement au principe de la
demande effective.
A.5. Déterminer le multiplicateur budgétaire simple (m = ∆Y /∆Ḡ ceteris
paribus).
1
m=
1−c
Calculer la valeur de ce multiplicateur lorsque la hausse des dépenses publiques
est financée par un accroissement équivalent et forfaitaire de l’impôt (m0 =
∆Y /∆Ḡ avec ∆Ḡ = ∆T̄ ). Commenter.

∆Ḡ − c∆Ḡ (1 − c) ∆Ḡ


∆Y = =
1−c 1−c

m0 = 1
Théorème d’Haavelmo.
A.6. L’Etat décide de prélever des impôts en fonction du revenu total au taux
moyen t.On a donc T = t.Y.
(a) Déterminer le multiplicateur budgétaire simple (m̃ = ∆Y /∆Ḡ ceteris
paribus).

Y = C + I + Ḡ
= c. (Y − T ) + I¯ − βr + Ḡ
= c. (1 − t) Y + I¯ − βr + Ḡ

−βr + I¯ + Ḡ
Y = (IS)
1 − c (1 − t)
1
m̃ =
1 − c (1 − t)
(b) Calculer la valeur de ce multiplicateur lorsque la hausse des dépenses
publiques peut être financée par un accroissement du taux d’imposition t (m̃0 =
∆Y /∆Ḡ avec ∆T = t∆Y + Y ∆t). Commenter.

2
(1 − c) Y + cT = −βr + I¯ + Ḡ avec T = tY
(1 − c) ∆Y + c∆T = ∆Ḡ
(1 − c) ∆Y + c (t∆Y + Y ∆t) = ∆Ḡ
(1 − c (1 − t)) ∆Y + cY ∆t = ∆Ḡ
(1 − c (1 − t)) ∆Y = ∆Ḡ − cY ∆t
∆Ḡ cY ∆t
∆Y = −
(1 − c (1 − t)) (1 − c (1 − t))
∆Y 1 cY ∆t
= −
∆Ḡ (1 − c (1 − t)) (1 − c (1 − t)) ∆Ḡ
µ ¶
∆Y Y ∆t
= m̃ 1 − c < m̃
∆Ḡ ∆Ḡ
Ce nouveau multiplicateur est d’autant plus faible que c Y∆∆tḠ
est grand...
Dans la suite de l’exercice, nous gardons cette proportionnalité de l’impôt.
A.7. Ecrire l’équilibre du marché de la monnaie. Exprimer le P.I.B. Y en
fonction du taux d’intérêt r et des autres variables. Que représente cette relation
? Commenter.

Md = M̄
α.Y − βr = M̄
α.Y − M̄ = βr
donc,
M̄ + βr
Y =
α
Relation LM, croissante dans le plan (Y, r) .
A.8. Soit (Y1 , r1 ) l’équilibre simultané sur ces deux marchés. Que représente
cet équilibre ? Exprimer r1 en fonction de variables exogènes. Puis déterminer
Y1 en fonction de variables exogènes. Commenter.
Equilibre keynésien. Il est tel que :
βr = − (1 − c (1 − t)) Y + I¯ + Ḡ (tiré de IS) que l’on reporte ensuite dans
LM (dans cet exercice, la simplification des calculs vient de ce que le même
coefficient β intervient dans l’investissement et dans la demande de monnaie
pour motif de spéculation)

− (1 − c (1 − t)) Y + I¯ + Ḡ = α.Y − M̄
⇐⇒
Y (1 − c (1 − t) + α) = I¯ + Ḡ + M̄

3
ainsi,
I¯ + Ḡ + M̄
Y1 =
1 − c (1 − t) + α
et donc
· ¯ ¸
α I + Ḡ + M̄ M̄
r1 = −
β 1 − c (1 − t) + α β
· ¸ µ ¶
α I¯ + Ḡ M̄ 1 − c (1 − t)
r1 = −
β 1 − c (1 − t) + α β 1 − c (1 − t) + α

A.9. Calculer l’effet d’une variation de t sur le PIB (∆Y1 /∆t) et sur le taux
d’intérêt (∆r1 /∆t) ceteris paribus ? Commenter.

[1 − c (1 − t) + α] Y1 = I¯ + Ḡ + M̄
[1 + α − c] Y1 + ctY1 = I¯ + Ḡ + M̄
[1 + α − c] ∆Y1 + c (Y1 ∆t + t∆Y1 ) = 0
[1 − c (1 − t) + α] ∆Y1 = −cY1 ∆t
∆Y1 cY1
= −
∆t 1 − c (1 − t) + α

par ailleurs, de l’équilibre du marché de la monnaie, on a :


β
∆Y = ∆r
α
donc
∆r1 α cY1
=−
∆t β 1 − c (1 − t) + α

B. La politique économique

B.1. Donner les conséquences de la politique budgétaire lorsque celle-ci est fi-
nancée par une hausse équivalente de l’impôt : multiplicateur (m1 ), mécanismes
et commentaires. Quelles différences avec m̃ ?

[1 − c (1 − t) + α] Y1 = I¯ + Ḡ + M̄
[1 + α − c] Y1 + ctY1 = I¯ + Ḡ + M̄ avec T = tY1
¡ ¢
[1 + α − c] ∆Y1 + c ∆Ḡ = ∆Ḡ avec ∆T = ∆Ḡ
[1 + α − c] ∆Y1 = (1 − c) ∆Ḡ
∆Y1 1−c 1
m1 = = ? m̃ =
∆Ḡ 1−c+α 1 − c (1 − t)
mais m1 < m0

4
L’effet de relance est plus faible : effet d’éviction.
B.2. Donner les conséquences sur Y1 et r1 de la politique budgétaire lorsque
celle-ci est financée par une hausse de l’emprunt public : multiplicateur (m2 ),
mécanismes et commentaires. Quelles différences avec m1 et m̃ ? Expliquer.

[1 + α − c (1 − t)] Y1 = I¯ + Ḡ + M̄
∆Y1 1
m2 = =
∆Ḡ 1 − c (1 − t) + α
1
m1 < m2 < m̃ =
1 − c (1 − t)

de même, on obtient
∆r1 α 1
=
∆Ḡ β 1 − c (1 − t) + α
B.3. Donner les conséquences sur Y1 et r1 de la politique monétaire : multipli-
cateur (m3 ), mécanismes et commentaires.

I¯ + Ḡ + M̄
Y1 =
1 − c (1 − t) + α
1
m3 =
1 − c (1 − t) + α
et
∆r1 1 1 − c (1 − t)
=−
∆M̄ β 1 − c (1 − t) + α
B.4. La Policy-Mix : quelle combinaison politique monétaire - politique budgé-
taire financée par emprunt faut-il envisager afin de gommer les effets indésirables
de la politique budgétaire : mécanismes et commentaires. Calculer le multipli-
cateur (m4 ) . Comparer à m1 , m2 et m3 .
Trouver la combinaison de ∆M̄ et ∆Ḡ tel que ∆r1 = 0.

· ¸ µ ¶
α I¯ + Ḡ M̄ 1 − c (1 − t)
r1 = −
β 1 − c (1 − t) + α β 1 − c (1 − t) + α
· ¸ µ ¶
α ∆Ḡ ∆M̄ 1 − c (1 − t)
∆r1 = −
β 1 − c (1 − t) + α β 1 − c (1 − t) + α
α∆Ḡ = ∆M̄ (1 − c (1 − t))
α
∆M̄ = ∆Ḡ
1 − c (1 − t)

Donc :

5
I¯ + Ḡ + M̄
Y1 =
1 − c (1 − t) + α
∆Ḡ + ∆M̄
∆Y1 =
1 − c (1 − t) + α
α
∆Ḡ + 1−c(1−t) ∆Ḡ
=
1 − c (1 − t) + α
α
1 + 1−c(1−t)
= ∆Ḡ
1 − c (1 − t) + α
∆Y1 1
= = m̃
∆Ḡ 1 − c (1 − t)

B.5. On suppose maintenant que l’offre de monnaie dépend d’un objectif d’emploi
et que les prix ne sont plus fixes. La politique monétaire permet-elle de lutter
efficacement contre le chômage ? Détailler votre réponse.
Oui, si chômage keynésien car effet de relance par la demande.
Oui, si chômage classique et non indexation des salaires sur les prix : inflation
fait baisser le coût réel du travail. Mais à court terme uniquement.

Question : (8 points)

Expliquer les liens entre la consommation macroéconomique et le revenu.


Revenu : revenu macro national (=PIB, partage de la valeur ajoutée...) +
théorie keynésienne, les salaires, les revenus de l’épargne, le revenu disponible,
revenu permanent, revenu de cycle de vie...

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