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D.E.U.G.

1ERE ANNEE – UFR 06 2005-2006

MACROECONOMIE
Mireille Chiroleu-Assouline

CORRIGE DE L ’ EXAMEN – 26 JANVIER 2006

Question 1
Voir cours (chapitre 2) : exposé du paradoxe, analyse classique et résolution par les néo-classiques

Question 2
- avantages pour les emprunteurs : taux d’intérêt réels diminués par l’inflation, pouvant devenir
négatifs
- diminution du coût réel du facteur travail ; arbitrage inflation-chômage selon les néo-keynésiens

Problème 1
1. Analyse du modèle
(a) Les prix et les salaires sont supposés rigides et les entreprises sont contraintes par la demande effective
qui leur est adressée : ce modèle se situe dans un cadre keynésien. L’équilibre sur le marché des B&S sous
l’hypothèse de la demande effective se traduit par une courbe appelée IS, d’équation Y(r), et l’équilibre sur
le marché de la monnaie par une courbe appelée LM, d’équation Y(r). L’équilibre global est obtenu à
l’intersection des courbes IS et LM : pour le niveau de PIB Y* correspondant à cet équilibre, la demande de
travail des entreprises fixera le niveau d’emploi (inférieur à l’offre de travail : donc chômage keynésien).

(b) La constante c est la propension marginale à consommer, comprise entre 0 et 1. Il n’y a pas de
consommation incompressible dans cette fonction, donc la consommation est nulle lorsque le revenu est nul.
Cette formulation ne correspond pas strictement à la théorie keynésienne : la propension moyenne C/(Y-T)
est égale à la propension marginale.

(c) I 0 > 0 est une partie fixe de l’investissement, correspondant à la composante fonction de la demande
anticipée. Le paramètre a est significatif de la sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt : la théorie de
l’efficacité marginale du capital impose que la fonction I soit décroissante du taux d’intérêt, donc a > 0 .

C r
I(r)

I(r) quand a=0

Y-T r

La demande de monnaie est la somme d’une demande de monnaie pour motif de transaction, croissante avec
le revenu (aY avec α > 0 ) et d’une demande de monnaie pour motif de spéculation, qui décroît lorsque le
taux d’intérêt augmente car il devient alors plus intéressant de placer que de détenir des encaisses oisives.
2. Équilibre macroéconomique
a
+G I0 +
a r
(a) Y = C + I + G ⇔ Y = c(Y − tY ) + I 0 + + G ⇔ Y = .
r 1 − c (1 − t )
C’est la courbe IS qui représente le lien entre PIB et taux d’intérêt à l’équilibre sur le marché des biens et
services. Lorsque a > 0, c’est une courbe décroissante. Dans le cas où a=0, le PIB sera toujours le même quel
que soit le taux d’intérêt : la courbe IS est verticale.

1
M −
1 r ⇔ 1 = M − αY .
(b) M = M d ⇔ M = αY + ⇔ Y =
r α r
C’est la courbe LM qui représente le lien entre PIB et taux d’intérêt à l’équilibre sur le marché de la
monnaie. Elle est croissante.
I 0 + G + aM
(c) Y * =
1 − c(1 − t ) + aα
5 + 35 + 45 / 2 40 + 45 / 2
(d) Y * = = = 2( 40 + 45 / 2) = 80 + 45 = 125
1 − 4 / 5 * 3 / 4 + 1 / 10 5 / 10
1 125 1
*
= M − αY = 45 − = 45 − 25 = 20 ⇔ r * = = 0.05 = 5%
r 5 20
125
T * = tY * = = 31.25 ⇒ T * − G = −3.75 : c’est un déficit budgétaire de 3,75.
4
3. Politiques économiques
∆Y 1
(a) = = 2 . Si ∆G = 10 , si l’on finance cette politique budgétaire par l’emprunt, le
∆G 1 − c (1 − t ) + aα
supplément de déficit budgétaire est donc égal à 10 et le déficit budgétaire devrait atteindre 13.75.

(b) Si ∆G = 10 , ∆Y * = 20 et donc Y * = 145
1 145 1
et *'
= M − αY = 45 − = 45 − 30 = 15 ⇔ r * = = 6.67% .
r 5 15
′ ′
Le nouveau montant des impôts T * = tY * = 145 / 4 = 36.25 et le déficit budgétaire vaut alors :

T * − ( G + ∆G) = 36.25 − 45 = −8.75 au lieu de -13.75 estimé à la question 3(a). Le supplément de
déficit est plus faible que le supplément d’investissement public car, grâce à al relance de l’activité, les
recettes fiscales ont augmentée de 5.
∆Y
= 5 , ce multiplicateur est maximal, égal au multiplicateur élémentaire 1 (1 − c ) ,
1
(c) =
∆G 1 − c
lorsque a=0 : c’est le cas d’absence d’éviction monétaire, où même si le taux d’intérêt augmente sous l’effet
du choc budgétaire, l’investissement n’y étant pas sensible, le revenu n’est pas affecté en retour.
En revanche, le multiplicateur monétaire serait nul car tandis qu’une politique monétaire expansionniste
conduisant à une baisse du taux d’intérêt, aucune hausse de l’investissement privé n’en résulterait si ce
dernier est insensible au taux d’intérêt. Et en conséquence, la demande de B&S resterait inchangée, ce qui ne
peut entraîner aucune relance de l’activité dans un modèle keynésien.
Problème 2
1. (a) Pour les classiques, le chômage est dû à des rigidités de salaires conduisant à un salaire réel dans
l’économie plus élevé que celui qui permettrait l’équilibre du marché du travail.
(b) Le chômage est égal à la différence entre offre de travail (population active) N = 16 et la demande de
travail. Selon les hypothèses classiques, les entreprises maximisent leur profit et embauchent tant que la
productivité marginale du travail est supérieure au salaire réel.
2 2
w a a  a  a
⇔ F ′( N ) = = ω ⇔ N −1/ 2 = ω ⇔ N 1 / 2 = ⇔ Nd =  = 
p 2 2ω  2ω  8
2
a a
donc U = 7 = N − N ⇔ N = 16 − 7 = 9 ⇔   = 9 ⇔ = 3 ⇔ a = 24
d d

8 8
2 2 2
 a   24   12 
(c) La demande de travail étant N d =   =  =   , l’équilibre sur le marché du travail
 2ω   2ω  ω 
2
 12  12 2
donne : N = N ⇔ 16 =   ⇔ ω = 2 ⇔ ω = 3
d 2

ω  4
(d) La seule recommandation de politique économique qu’un expert classique mettra en avant est la
réduction du salaire réel (dans la réalité, la réduction du coût réel du travail – y compris cotisations sociales).

2. (a) Pour un économiste keynésien, le chômage est provoqué par l’insuffisance de la demande de B&S qui
contraint les entreprises à ne fournir que le niveau de production demandé et à n’embaucher que la quantité
de travail correspondant à cette production.
(b) On a toujours N d = 9 , mais la demande de travail se détermine alors comme la quantité N d telle
2
−1 Y 
que Y = F ( N ) ⇔ N = F (Y ) . Ici, cela donne Y = aN
d d 1/2
⇔ N =  d
 . On en tire par
a 
2 2
 30  30 2  30 
conséquent N = 9 =   ⇔ a =
d 2
=   ⇔ a = 10 .
 a 9  3 
(c) Pour atteindre le plein-emploi, il faudrait que N d = 16 donc que
2
Y 
  = 16 ⇔ Y 2 = 16 × 10 2 ⇔ Y = 40 .
 10 
(d) Un expert keynésien recommandera une relance par la demande (budgétaire, fiscale ou monétaire).

3. La relance induite par l’extérieur a permis d’atteindre un niveau de PIB supérieur à celui qui, selon
l’expert keynésien, permettrait d’assurer le plein emploi. Or le chômage n’a pas disparu. On peut en conclure
que la nature du chômage est multiple : l’augmentation du PIB a permis la disparition du chômage
keynésien, mais il subsiste du chômage frictionnel et du chômage classique.

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