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(1799-1910)
Author(s): Jérémy Naïm
Source: Revue d'Histoire littéraire de la France , 119e Année, No. 2 (AVRIL-JUIN 2019),
pp. 369-384
Published by: Classiques Garnier
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d'Histoire littéraire de la France
Jérémy Naïm1
L’histoire littéraire, on l’a
souvent répété, a été le point aveugle des for-
malismes. Si dans ses ambitions d’origine, le programme de Lanson avait pu
séduire un Barthes ou un Genette2, la figure moderne des années structura-
listes n’était pas celle de l’historien. En 1972, pour saluer la publication de
Figures III, Barthes se réjouissait du « retour » de son autre absolu que serait le
« poéticien », celui qui, à la question de l’origine des œuvres littéraires (Barthes
écrivait « D’où est-ce que ça vient ? »), substituait celle de leur composition :
« Comment est-ce que c’est fait3 ? ».
Cette idée d’un « retour » fait écho au mouvement de « balancier4 » décrit
plus tard par Antoine Compagnon au début de son ouvrage sur Lanson (1983),
mouvement qui depuis trois siècles ferait alterner Histoire et Poétique dans
les faveurs des lettrés. Il est vrai qu’avant de devenir l’épouvantail
des struc-
turalistes, l’histoire littéraire s’était définie au début du xixe siècle contre la
poétique des genres, ses raffinements catégoriels et, comme le signale Luc
5. Luc Fraisse, Les Fondements de l’histoire littéraire. De Saint-René Taillandier à Lanson,
Paris, Honoré Champion, « Romantisme et modernités », 2002, p. 83.
6. Roland Barthes, « Le retour du poéticien », art. cit., p. 216.
7. Voir infra section III et Fraisse, op. cit., p. 92-99.
8. Madame de Staël, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales
[1800], Paris, Flammarion, « GF », 1991, p. 54 (l’édition GF sera l ’édition de référence pour la suite).
L’accusation vient de Fontanes et s’inscrit dans une querelle idéologique.
9. De transition épistémologique, c omme le remarque Foucault, qui voit le passage entre
l’épistémologie classique de l’Ordre et l’épistémologie moderne de la Succession et de l’Analogie
avoir lieu dans les années 1775-1825 (Les Mots et les Choses. Une archéologie des sciences humaines
[1966], Paris, Gallimard, « Tel », 1990, p. 231). Il en fait le constat non à partir de l’histoire littéraire,
mais des trois sciences dont il suit l’évolution sur cinq siècles, l’économie, la grammaire et la biologie.
10. Fernand Baldensperger, « Littérature c omparée : le mot et la chose », Revue de littérature
comparée, 1re année, no 1, 1921, p. 12-13.
11. Gustave Lanson, « La méthode de l ’histoire littéraire » [1910], Essais de méthode, de critique
et d’histoire littéraire, Paris, Hachette, 1965, p. 45.
17. Pierre-Louis Ginguené, Histoire littéraire d’Italie, t. 1, Paris, Michaud, 1813, p. 11.
18. Staël, op. cit., p. 65.
19. Jean Goldzink rappelle ainsi qu’« “étudier des rapports”, c’est nécessairement, en 1800,
se positionner par rapport à Montesquieu » (voir sa notice à De la littérature dans Mme de Staël,
Œuvres complètes, série I. Œuvres critiques, tome II. De la littérature et autres essais littéraires,
Paris, Honoré Champion, « L’âge des lumières », 2013, p. 70).
20. Paul Hazard, La Pensée européenne au xviiie siècle [1946], Paris, Hachette, « Pluriel
Philosophie », 2006, p. 157.
de modifications que les autres lois de l’univers moral et physique, quand il faut
les appliquer à la pratique immédiate d’un art usuel ». La tragédie, par exemple,
« récitée tous les jours devant un petit nombre de spectateurs dans une salle peu
étendue, ne peut avoir les mêmes règles pratiques que la tragédie chantée sur
un théâtre immense dans des fêtes solennelles où tout un peuple était invité21 ».
La réflexion appelait à une remise en cause en profondeur de la poétique
aristotélicienne. Le discours sur la littérature ne devait plus discuter des règles,
mais des transformations qu’y apporte l’usage.
Ainsi, dans De la littérature,
Mme de Staël ne c onsacrait-elle plus qu’une seule phrase à la poétique, et pour
dire qu’« [i]l existe, dans la langue française, sur l’art d ’écrire et sur les principes
du goût, des traités qui ne laissent rien à désirer22 ». Et elle renvoyait Voltaire,
Marmontel et La Harpe en note de bas de page. Un an auparavant, en 1799,
Ginguené avait montré beaucoup de sévérité à l’égard de La Harpe, parce qu’il
avait c ommencé son Cours de littérature par un examen de la Poétique d’Aristote :
ce n’était pas, philosophiquement parlant, par cette explication ou cette analyse, qu’un
Cours de Littérature devait commencer. Un tableau général des premiers efforts de
l’esprit humain, de ses premières productions, et ensuite de ses chefs-d’œuvres [sic],
de l’état où étaient et la civilisation et les diverses connaissances, les Arts, les préjugés,
les opinions, lorsqu’ils parurent ; de l’influence qu’ils en reçurent, et de celle qu’ils
exercèrent à leur tour, devait conduire le lecteur jusqu’au temps où parut le précepteur
d’Alexandre ; on eût alors mieux entendu et mieux apprécié sa doctrine23.
21. Nicolas de Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit
humain
[1795], Paris, Flammarion, « GF », 1988, p. 257 (ce sera mon édition de référence pour les citations
de Condorcet).
22. Staël, op. cit., p. 65.
23. Ginguené, La Décade, an 7 – 10 fructidor an VII (27 août 1799), p. 418-419.
24. Staël, op. cit., p. 65. Dans le mot « esprit », il faut bien sûr entendre la référence à Montesquieu.
25. Pour plus de détails sur l’histoire de cette formule et le sens qu’il faut lui donner, voir
l’introduction de Gérard Gengembre à Louis de Bonald, Œuvres choisies, t. 1 – Écrits sur la littéra-
ture, Paris, Classiques Garnier, « Bibliothèque du xixe siècle », 2010.
des clivages sans doute impossibles à résoudre, mais la doxa du siècle les a réunis
tous deux dans cette pensée c ommune selon laquelle la littérature subirait les
« influences » de la société. À partir de 1800, le discours littéraire part donc à
l’assaut de ces « influences » en tout genre : influences du climat, des mœurs,
des institutions politiques, des invasions étrangères, et de toute détermination
expliquant, par la cause, la formation d’une littérature. C’était, pour emprunter
le langage de Foucault, la disparition de l’épistémologie
classique.
TABLEAUX DE LITTÉRATURE
26. Sur ce c oncours, voir Roland Mortier, Le « Tableau littéraire de la France au xviiiesiècle »,
Bruxelles, Palais des Académies, 1972. Mais aussi Roger Fayolle, « Le xviiie siècle par le xixe. À
propos d’un concours académique sous le premier Empire », Approches des Lumières : mélanges
offerts à Jean Fabre, Paris, Klincksieck, 1974, p. 181-196.
27. Prosper de Barante, De la littérature française pendant le xviiie siècle, Paris, Nicolle, 1809.
28. Nicolas de Condorcet, Tableau historique des progrès de l’esprit humain. Projets, Esquisse,
Fragments et Notes (1772-1794), édité sous la direction de Jean-Pierre Schandeler et Pierre Crépel,
Paris, INED, 2004, p. 21.
29. Condorcet, op. cit., p. 189.
sur le premier plan ces deux grandes figures, Montesquieu et Voltaire, figures si diffé-
rentes mais qui représentent l’une et l’autre le mouvement, l’innovation,
le besoin des
réformes, – à leur droite, dans une clarté sereine, mais affaiblie, ces hommes graves
et doux, orateurs sacrés, magistrats, poètes jansénistes, qui continuent la tradition du
xviie siècle, et sur lesquels tombent çà et là quelques rayons du nouveau siècle. Puis
autour de Voltaire et de Montesquieu, à droite, à gauche, sans nul ordre, les représen-
tants de la littérature courante, les amuseurs, les écrivains de la foule, poètes comiques
ou romanciers, hommes sans hautes prétentions mais curieux à c onsulter c omme des
témoins spirituels et désintéressés30.
La dimension picturale est évidente dans ces lignes organisées comme une
ekphrasis, où la description suit l’organisation des plans de la toile imaginée31.
Le « tableau » apparaît alors c omme un principe rhétorique de composition.
Mais la rhétorique n’épuise pas entièrement le sens du mot « tableau »,
que l’on peut mettre en rapport avec le mouvement encyclopédique. Diderot
et d’Alembert formaient avec l’Encyclopédie le projet de rassembler une
somme de savoirs qu’aucun
esprit humain n’aurait pu synthétiser à lui seul.
Selon une image parlante de Michel Porret, il s’agissait
de « miniaturiser les
connaissances32 ». Et le critique de citer à l’appui le « Discours préliminaire »
du premier tome (1751) : « l’ordre encyclopédique des c onnaissances », écrivent
Diderot et d’Alembert, « consiste à les rassembler dans le plus petit espace
possible et à placer, pour ainsi dire, le Philosophe au-dessus de ce vaste laby-
rinthe dans un point de vue fort élevé d’où il puisse apercevoir à la fois les
Sciences et les Arts principaux ». L’objectif est d’arriver à
une espèce de Mappemonde qui doit montrer les principaux pays, leur position et leur
dépendance mutuelle, le chemin en ligne droite qu’il y a de l’un
à l’autre ;
chemin
souvent coupé par mille obstacles, qui ne peuvent être c onnus dans chaque pays que
des habitants ou des voyageurs et qui ne sauraient être montrés que dans des cartes
particulières fort détaillées. Ces cartes particulières seront les différents articles de
l’Encyclopédie, et l’arbre ou système figuré en sera la Mappemonde33.
L’image de la « Mappemonde » réunit les deux enjeux de l’Encyclopédie :
dessiner les contours des savoirs, les ordonner, les classer, les situer les uns
par rapport aux autres ; puis les rendre accessibles au lecteur, qui doit pouvoir
en embrasser toutes les liaisons. Quelques années plus tard, Charles-Joseph
30. Cours du vendredi 28 février 1862, cité par Fraisse, op. cit., p. 95.
31. Signalons à cet égard le lien établi par Paule Petitier entre l’écriture
historique au xixe siècle
et l ’hypotypose (voir « Entre c oncept et hypotypose : l ’histoire au xixe siècle », Romantisme, 2009/2,
no 144, p. 69-80). L’hypothèse
est aussi proposée par Luc Fraisse, à propos de l’histoire
littéraire cette
fois-ci (op. cit., p. 99). On pourra noter qu’en introduction de la monumentale Histoire littéraire de
la France (1733), dom Rivet annonçait déjà « un tableau vivant et animé » (Histoire littéraire de la
France, t. 1, Paris, Osmont, Huart, Clousier, Hourdel, David, Chaubert & Gissey, p. xix).
32. Michel Porret, « Savoir encyclopédique, encyclopédie des savoirs », L’Encyclopédie métho-
dique (1782-1832). Des Lumières au positivisme (dir. Claude Blanckaert et Michel Porret), Genève,
Droz, 2006, p. 18.
33. Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société
de gens de lettres, t. 1, Paris, Paris, Briasson, David l’aîné,
Le Breton, Durand, 1751, p. xv (cité par
M. Porret, op. cit., p. 18-19).
34. La publication commence en 1782 et s’achève, cinquante ans plus tard, en 1832. Voir, parmi
les travaux récents, outre l’ouvrage dirigé par C. Blanckaert et M. Porret (note 29), celui de Martine
Groult, Savoir et matières : pensée scientifique et théorie de la connaissance de L’Encyclopédie à
l’Encyclopédie méthodique, Paris, CNRS éditions, 2011.
35. Cité par M. Porret, op. cit., p. 37.
36. Jean-Jacques Ampère, De l ’histoire de la poésie. Discours prononcé à l ’Athénée de Marseille
pour l’ouverture du cours de littérature, le 12 mars 1830, Marseille, Feissat aîné et Demonchy,
1830, p. 14.
37. Charles-Augustin Sainte-Beuve, « Jean-Jacques Ampère », Revue des Deux Mondes, 2e
période, tome 77, 1868, p. 34.
l ’invisible 41 rejoint celle qui, d’après Foucault, gagne les sciences du vivant
au xixe siècle. « À partir de Jussieu, de Lamarck et de Vicq d’Azyr », écrit
le philosophe, « un principe étranger au domaine du visible » devient le
« fondement des taxinomies42 » du vivant : le c oncept d’« organisation ». En
renvoyant les échanges littéraires dans l ’arrière-monde invisible de l ’Histoire,
Chasles suppose derrière les littératures une organisation complexe, une
structuration interne et énigmatique 43.
Comment dès lors percer l’énigme de la structure ? De quoi sont faites les
littératures ? La réponse de Chasles n ’a rien d ’original, elle est celle que donnent
beaucoup d’autres
dans le siècle : les littératures sont faites de l’esprit des
nations. Il faut chercher le génie propre à chaque pays, trouver son identité, le
nommer ; ainsi cette série de noms propres, suivis de leur épithète homérique :
« l’Allemagne théologique », « l’Italie artiste », « la France active », « l’Espagne
catholique » « l’Angleterre protestante », autant d’acteurs
possibles du « drame
de la littérature ».
Le parallélisme des groupes nominaux est aussi important que leur caractère
synthétique, mais un détour est nécessaire pour le c omprendre. Le xixe siècle, on
le sait, voit l’émergence de l’idée de nation. Comme nombre de manifestations
culturelles44, l’histoire
littéraire y a sa part, puisqu’il
revient à l’historien
de
délimiter un esprit national. Dans l’Histoire de la littérature française (1844),
Nisard écrit ainsi que « [c]e que nous avons à étudier, à caractériser avec préci-
sion, c’est le fonds même, c ’est l’âme de notre France, telle qu’elle se manifeste
dans les écrits qui subsistent45 ». Taine, dans la préface des Essais de critique
que, si l’on ne parvient pas à discerner tous les c omposants d’une littérature,
« encore est-il bon de savoir qu’il y a là des choses distinctes, comme il est
bon au chimiste de savoir qu’il y a dans un corps deux éléments, bien qu’il ne
puisse pas résoudre le corps55 ».
On comprend mieux alors l’importance
du parallélisme des noms de pays
qu’accumule Chasles. À son tour, il substantialise le génie des nations, et la
symétrie des groupes nominaux donne l’illusion qu’il
rassemble un groupe
d’unités de même nature, qui, en même temps, peuvent entrer dans la composition
d’une œuvre. Chasles voit dans chaque « esprit » national un élément du tableau
périodique de la littérature, dont le croisement des cases produit la nouveauté.
Car, c omme les éléments, les esprits nationaux se c ombinent et créent de
nouveaux corps. Ainsi Milton et Shakespeare seraient-ils en réalité des corps
complexes, puisque l’histoire littéraire nous apprendrait que « l’ardeur du
Midi a réchauffé l’analyse profonde », typiquement protestante, du premier et
que « le génie romain et celui de l’Italie ont embelli et orné le calvinisme56 »
du second. L’étude des « influences » n’est rien d’autre que celles des couches
qui s’amassent, qui se déposent dans un auteur, dans une œuvre, dans une
littérature57.
Parce que métaphorique, cette relation d’inclusion est ce qui peut apparaître
le plus étrange ; pourtant nous aussi reconnaissons l’existence
d ’un « dedans »
de l’œuvre, mais le plus souvent pour désigner des mots, des phrases, des
paragraphes. Notre « dedans » de l’œuvre repose sur un substrat linguistique :
ce que nous voyons dans le texte, ou ce que nous croyons voir, ce sont d’abord
des unités grammaticales. Mais il a fallu longtemps pour que ce regard se
construise. Gilles Philippe date ce « moment grammatical de la littérature
française » de la toute fin du xixe siècle58. Auparavant, la matière de l’œuvre
est moins formelle, plus transversale. L’épaisseur des mots laisse traverser
quelque chose comme une expression nationale, géographique, culturelle.
Dans les histoires littéraires du xixe, la société, pour pasticher la formule de
Bonald, est le signifiant de la littérature.
Rien ne le montre mieux que la question de l’influence du climat. Au début
du siècle, dans De la littérature, Mme de Staël reprend pour le compte de la
55. Ibid., p. 25. La référence à la chimie n’est pas exclusive. Comme le rappelle la note 40, les
sciences naturelles sont le c omparant le plus courant de l’histoire
littéraire. Taine, par exemple,
écrit dès la première page de la préface des Essais de critique et d’histoire,
que « [s]i l’on décom-
pose un personnage, une littérature, un siècle, une civilisation, bref un groupe naturel quelconque
d’événements humains, on trouvera que toutes ses parties dépendent les unes des autres comme
les organes d’une plante ou d’un animal (op. cit., p. i) ». C’est plutôt l’anatomie qui est mobilisée
ici, mais pour défendre une idée proche de celle de Lacombe : qu’il y a, dans une littérature, des
éléments indépendants qu’il faut isoler, et dont la c ombinaison fait œuvre.
56. Chasles, op. cit., p. 10.
57. Lanson prétend ainsi que l’écrivain est un « dépôt des générations antérieures, un collecteur
des mouvements contemporains » (« La méthode de l’histoire littéraire », art. cit., p. 35).
58. Voir Gilles Philippe, Sujet, verbe, c omplément. Le Moment grammatical de la langue
française (1890-1940), Paris, Gallimard, « Bibliothèque des idées », 2002.
59. Opposition empruntée à Montesquieu, ou plus exactement, que Montesquieu, à partir d’une
longue tradition, réinvestit dans De l’esprit des lois. On ira voir notamment l’article en deux parties
de Roger Mercier : « La théorie des climats des Réflexions critiques à L’Esprit des lois », Revue
d’Histoire littéraire de la France, vol. 58, janvier-mars 1953, p. 17-37 et avril-juin 1953, p. 159-175.
Voir aussi le court article de Pierre Bourdieu où il analyse « l’effet Montesquieu » dans la théorie
des climats (« Le Nord et le Midi : contribution à une analyse de l’effet Montesquieu », Actes de la
Recherche en Sciences sociales, 1980, no 35, p. 21-25).
60. Ginguené, Histoire littéraire d’Italie, op. cit., p. 218.
61. Ibid., p. 218-219.
62. Émile Deschanel, Physiologie des écrivains et des artistes, ou essai de critique naturelle,
Paris, Hachette, 1864, p. 22.
63. Mais aussi, comme le précise Deschanel, des nations, et probablement de la périodisation.
à l’autre,
le « dedans » de l’œuvre dépend de la formation savante d’un regard
et d’un consensus tacite sur ce que « contient » l’œuvre littéraire.
CONCLUSION
64. Gérard Genette, « Raisons de la critique pure », dans Les Chemins actuels de la critique
[1967], Paris, Union générale d’éditions,
« 10/18 », p. 127.
65. Sainte-Beuve, « Chateaubriand jugé par un ami intime en 1803 », art. cit., p. 147-148.
66. Il écrit exactement : « J’entends avec une facilité prodigieuse les groupes, les familles
littéraires ; je les distingue à première vue, j’en saisis l’esprit et la vie ; c’est ma vocation. » (Sainte-
Beuve, Le Cahier vert (1834-1847), Paris, Gallimard, « Blanche », 1973, p. 298, no 1257. La citation a
souvent été reprise par la critique. Voir notamment Gérald Antoine, « “Groupe”, “école”, “famille”,
“génération” dans la critique de Sainte-Beuve », Revue d’Histoire littéraire de la France, no 5, 1980,
p. 737 ; ou plus récemment Anthony Glinoer, « La pensée cénaculaire de Sainte-Beuve », Cahiers
de l’AIEF, 2005, no 57, p. 211.