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Title: Molière - Œuvres complètes, Tome 1
Author: Molière
Editor: Philarète Chasles
Release date: June 26, 2012 [EBook #40086]
ŒUVRES COMPLÈTES
DE J.-B. POQUELIN
MOLIÈRE
NOUVELLE ÉDITION
PAR
M. PHILARÈTE CHASLES
PARIS
CALMANN LÉVY, ÉDITEUR
ANCIENNE MAISON MICHEL LÉVY FRÈRES
3, RUE AUBER, 3
1888
Droits de reproduction et de traduction réservés
E. COLIN—IMPRIMERIE DE LAGNY
..... Le théâtre
ŒUVRES COMPLÈTES
DE MOLIÈRE
PREMIÈRE ÉPOQUE
1645-1658
COMÉDIE
PERSONNAGES
GORGIBUS, père de Lucile.
LUCILE, fille de Gorgibus.
VALÈRE, amant de Lucile.
SABINE, cousine de Lucile.
SGANARELLE, valet de Valère.
GROS-RENÉ, valet de Gorgibus.
UN AVOCAT.
VALÈRE.
C'est un lourdaud qui gâtera tout; mais il faut s'en servir faute
d'autre. Adieu, je le vais chercher. Où diable trouver ce maroufle à
présent? Mais le voici tout à propos.
VALÈRE.
Ah! mon pauvre Sganarelle, que j'ai de joie de te voir. J'ai besoin
de
toi dans une affaire de conséquence; mais, comme je ne sais pas
ce que
tu sais faire...
SGANARELLE.
Ce que je sais faire, monsieur? employez-moi seulement en vos
affaires
de conséquence, ou pour quelque chose d'importance: par
exemple,
envoyez-moi voir quelle heure il est à une horloge, voir
combien le
beurre vaut au marché, abreuver un cheval, c'est alors
que vous
connoîtrez ce que je sais faire.
VALÈRE.
Ah! pour dix pistoles, je ne dis pas que je ne sois médecin; car,
voyez-vous bien, monsieur, je n'ai pas l'esprit tant, tant subtil, pour
vous dire la vérité. Mais, quand je serai médecin, où irai-je?
VALÈRE.
GORGIBUS.
Va-t'en vite; je vois bien que cette maladie-là reculera bien les
noces.
GROS-RENÉ.
Et c'est ce qui me fait enrager; je croyois refaire mon ventre
d'une bonne carrelure[4], et m'en voilà sevré. Je m'en vais chercher
un
médecin pour moi, aussi bien que pour votre fille; je suis
désespéré.
Il sort.
SABINE.
Où est-il donc?
SABINE.
Voilà tout ce qu'on peut avoir; elle ne peut pas pisser davantage.
SGANARELLE.
SGANARELLE.
Eh bien, mademoiselle, vous êtes malade?
LUCILE.
Oui, monsieur.
SGANARELLE.
Tant pis, c'est une marque que vous ne vous portez pas bien.
Sentez-vous
de grandes douleurs à la tête, aux reins?
LUCILE.
Oui, monsieur.
SGANARELLE.
C'est fort bien fait. Oui, ce grand médecin, au chapitre qu'il a fait
de
la nature des animaux, dit... cent belles choses; et, comme les
humeurs
qui ont de la connexité ont beaucoup de rapport; car, par
exemple, comme
la mélancolie est ennemie de la joie, et que la bile
qui se répand par
le corps nous fait devenir jaunes, et qu'il n'est rien
de plus contraire
à la santé que la maladie, nous pouvons dire, avec
ce grand homme, que
votre fille est fort malade. Il faut que je vous
fasse une ordonnance.
GORGIBUS.
Ah! je ne m'en souvenois pas; j'ai tant d'affaires dans la tête, que
j'oublie la moitié... Je crois qu'il seroit nécessaire que votre fille
prît
un peu l'air, qu'elle se divertît à la campagne.
GORGIBUS.
J'ai ouï dire que la fille de monsieur Gorgibus étoit malade; il faut
que je m'informe de sa santé, et que je lui offre mes services comme
ami
de toute sa famille. Holà, holà! monsieur Gorgibus y est-il?
L'AVOCAT.
GORGIBUS.
Il sait quelque petite chose. S'il fût demeuré tant soit peu
davantage,
je l'allois mettre sur une matière sublime et relevée.
Cependant je
prends congé de vous. (Gorgibus lui donne de l'argent.)
Eh! que voulez-vous faire?
GORGIBUS.
SGANARELLE.
SGANARELLE.
GORGIBUS.
Bonjour, monsieur.
SGANARELLE.
SGANARELLE.
Il faut avouer que, quand ces malades ne veulent pas suivre
l'avis du
médecin, et qu'ils s'abandonnent à la débauche...
GORGIBUS.
VALÈRE.
Valère sort.
GORGIBUS.
Je vous cherchois partout pour vous dire que j'ai parlé à votre
frère:
il m'a assuré qu'il vous pardonnoit; mais, pour en être plus
assuré, je
veux qu'il vous embrasse en ma présence; entrez dans
mon logis, et je
l'irai chercher.
SGANARELLE.
SGANARELLE, de la fenêtre.
GROS-RENÉ.
Ah! ma foi! voilà qui est drôle! comme diable on saute ici par les
fenêtres! Il faut que je demeure ici, et que je voie à quoi tout cela
aboutira.
GORGIBUS.
GORGIBUS, à la fenêtre.
Voilà votre frère qui vous attend là-bas: il m'a promis qu'il fera
tout
ce que vous voudrez.
SGANARELLE, à la fenêtre.
Oui-da, je m'en vais lui dire... Monsieur, il dit qu'il est honteux et
qu'il vous prie d'entrer, afin qu'il vous demande pardon en particulier.
Voilà la clef, vous pouvez entrer; je vous supplie de ne me pas
refuser,
et de me donner ce contentement.
SGANARELLE.
Monsieur, dites-lui un peu par plaisir qu'il fasse mettre son frère à
la
fenêtre.
GORGIBUS.
Oui-da... Monsieur le médecin, je vous prie de faire paroître votre
frère à la fenêtre.
SGANARELLE, de la fenêtre.
Ma foi, ils ne sont qu'un; et, pour vous le prouver, dites-lui un peu
que vous les voulez voir ensemble.
GORGIBUS.
C'est une chose que je refuserois à tout autre qu'à vous, mais,
pour
vous montrer que je veux tout faire pour l'amour de vous, je m'y
résous,
quoique avec peine, et veux auparavant qu'il vous demande
pardon de
toutes les peines qu'il vous a données.—Oui, monsieur
Gorgibus, je vous
demande pardon de vous avoir tant importuné, et
vous promets, mon frère,
en présence de monsieur Gorgibus que
voilà, de faire si bien désormais,
que vous n'aurez plus lieu de vous
plaindre, vous priant de ne plus
songer à ce qui s'est passé.
Il embrasse son chapeau et sa fraise, qu'il a mis au bout de son coude.
GORGIBUS.
GORGIBUS.
SGANARELLE.
VALÈRE.
COMÉDIE
LE BARBOUILLÉ.
Je m'en allois vous chercher pour vous faire une prière sur une
chose
qui m'est d'importance.
LE DOCTEUR.
Eh! de l'argent?
LE BARBOUILLÉ.
LE BARBOUILLÉ.
ANGÉLIQUE.
VALÈRE.
Laisse là cet ivrogne; ne vois-tu pas qu'il est si soûl qu'il ne sait
ce
qu'il dit?
SCÈNE V.—GORGIBUS,
VILLEBREQUIN,
ANGÉLIQUE, CATHAU, LE BARBOUILLÉ.
GORGIBUS.
SCÈNE VI.—GORGIBUS,
VILLEBREQUIN,
ANGÉLIQUE, CATHAU, LE BARBOUILLÉ, LE
DOCTEUR.
LE DOCTEUR.
Monsieur...
LE DOCTEUR.
Nenni.
LE DOCTEUR.
Cela vient de bonum est, bon est, voilà qui est bon, parce qu'il
garantit des catarrhes et fluxions.
GORGIBUS.
Ma foi, je ne savois pas cela.
LE DOCTEUR.
Il faut avouer, monsieur Gorgibus, que c'est une belle qualité que
de
dire les choses en peu de paroles, et que les grands parleurs, au
lieu
de se faire écouter, se rendent le plus souvent si importuns,
qu'on ne
les entend point. Virtutem primam esse puta compescere
linguam. Oui,
la plus belle qualité d'un honnête homme, c'est de
parler peu.
GORGIBUS.
Monsieur le docteur...
LE DOCTEUR.
A la mienne volonté...
LE DOCTEUR.
J'enrage!
LE DOCTEUR.
GORGIBUS.
VALÈRE.
Monsieur, je vous suis obligé du soin que vous avez pris, et je
vous
promets de me rendre dans une heure à l'assignation que vous
me donnez.
LA VALLÉE.
Cependant que mon mari n'y est pas, je vais faire un tour à un
bal que
donne une de mes voisines. Je serai revenue auparavant lui,
car il est
quelque part au cabaret; il ne s'apercevra pas que je suis
sortie. Ce
maroufle-là me laisse toute seule à la maison, comme si
j'étais son
chien.
Elle s'en va.
LE BARBOUILLÉ.
Eh! mon pauvre petit mari, je t'en prie, ouvre-moi, mon cher petit
cœur.
LE BARBOUILLÉ.
Non.
ANGÉLIQUE.
Ah, ah, ah, ah, la bonne bête! et qui y perdra le plus de nous
deux? Va,
va, tu n'es pas si sotte que de faire ce coup-là.
ANGÉLIQUE.
Je t'ai déjà dit vingt fois que je n'ouvrirai point; tue-toi, crève,
va-
t'en au diable, je ne m'en soucie pas.
ANGÉLIQUE, faisant semblant de se frapper.
Seroit-elle bien assez sotte pour avoir fait ce coup-là? il faut que
je
descende avec la chandelle pour aller voir.
ANGÉLIQUE.
Eh bien, ne savois-je pas bien qu'elle n'étoit pas si sotte? Elle est
morte, et si elle court comme le cheval de Pacolet[16]... Ma foi, elle
m'avoit fait peur tout de bon. Elle a bien fait de gagner du pied; car,
si je l'eusse trouvée en vie, après m'avoir fait cette frayeur-là, je
lui
aurois apostrophé cinq ou six clystères de coups de pied dans le
cul,
pour lui apprendre à faire la bête. Je m'en vais me coucher
cependant. Oh! oh! je pense que le vent a fermé la porte. Hé!
Cathau,
Cathau, ouvre-moi.
ANGÉLIQUE.
Mais voyez un peu, le voilà qui est soûl, et revient, à l'heure qu'il
est, faire un vacarme horrible; il me menace.
GORGIBUS.
LE DOCTEUR.
Non.
LE DOCTEUR.
OU LES CONTRE-TEMPS
COMÉDIE
SCÈNE I.—LÉLIE.
LÉLIE.
Ah! Mascarille!
MASCARILLE.
Quoi?
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Il l'adore, te dis-je.
MASCARILLE.
Tant pis.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
A part. Haut.
LÉLIE.
N'a point été mal vu des yeux qui l'ont fait naître.
MASCARILLE.
A part.
LÉLIE.
Eh bien, le stratagème?
MASCARILLE.
LÉLIE.
Où?
MASCARILLE.
C'est une foible ruse.
LÉLIE.
Et quelle?
MASCARILLE.
LÉLIE.
Quoi?
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Que faire?
MASCARILLE.
Je ne sais.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Monsieur, si vous aviez en main force pistoles,
LÉLIE.
Quoi? c'est...
MASCARILLE.
LÉLIE.
Prends garde.
MASCARILLE.
LÉLIE.
CÉLIE.
LÉLIE.
Ah! leurs coups sont trop beaux pour me faire une injure!
Et...
MASCARILLE.
Ce que...
Célie!
MASCARILLE, à Lélie.
Eh bien!
LÉLIE.
O rencontre cruelle!
MASCARILLE.
TRUFFALDIN, à Célie.
CÉLIE.
MASCARILLE.
CÉLIE.
Oui, lui-même.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
Très-humble serviteur.
MASCARILLE.
J'incommode peut-être;
TRUFFALDIN.
CÉLIE.
MASCARILLE.
CÉLIE.
MASCARILLE.
CÉLIE.
Mais je les sais comme elle, et, d'un esprit plus doux,
MASCARILLE.
CÉLIE.
MASCARILLE.
Difficile à gagner.
CÉLIE.
CÉLIE.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
Ne le savez-vous pas?
TRUFFALDIN.
A Célie
MASCARILLE.
LÉLIE.
LÉLIE.
Je te laisse.
MASCARILLE, seul.
ANSELME.
ANSELME.
Et qui?
MASCARILLE.
Votre Nérine.
ANSELME.
MASCARILLE.
ANSELME.
Elle?
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE.
ANSELME.
Si bien donc...?
MASCARILLE veut
prendre la bourse[31].
ANSELME.
Quoi?
MASCARILLE.
Et vous veut...
ANSELME.
Et me veut...?
MASCARILLE.
Prendre la bourse...
ANSELME.
La...?
MASCARILLE prend
la bourse et la laisse tomber.
ANSELME.
MASCARILLE.
Laissez-moi faire.
ANSELME.
Adieu.
MASCARILLE, à part.
ANSELME, revenant.
Tiens, tu te souviendras...
MASCARILLE.
ANSELME.
Laisse-moi...
MASCARILLE.
ANSELME.
Je le sais; mais pourtant...
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE, à part.
O longs discours!
ANSELME, revenant.
Je veux
MASCARILLE.
ANSELME.
ANSELME.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Quoi! c'étoit...?
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Non, je te le promets,
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Lélie sort.
PANDOLFE.
Mascarille!
MASCARILLE.
Monsieur?
PANDOLFE.
A parler franchement,
MASCARILLE.
De mon maître?
PANDOLFE.
Ensemble.
MASCARILLE.
PANDOLFE.
Querelle?
MASCARILLE.
PANDOLFE.
MASCARILLE.
PANDOLFE.
PANDOLFE.
Parle.
MASCARILLE.
PANDOLFE.
Tu dis bien.
MASCARILLE.
Sachez donc que vos vœux sont trahis
PANDOLFE.
MASCARILLE.
PANDOLFE.
MASCARILLE.
Cependant
PANDOLFE.
C'est très-bien raisonner; ce conseil me plaît fort...
MASCARILLE, seul.
HIPPOLYTE[41].
Et je vais de ce pas...
MASCARILLE.
HIPPOLYTE.
MASCARILLE.
HIPPOLYTE.
MASCARILLE.
HIPPOLYTE, l'arrêtant.
MASCARILLE.
Non, non, laissez-moi faire; il est en ma puissance
HIPPOLYTE.
Tirant sa bourse.
MASCARILLE.
HIPPOLYTE.
MASCARILLE.
HIPPOLYTE.
MASCARILLE.
HIPPOLYTE.
MASCARILLE.
HIPPOLYTE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Et trois:
LÉLIE, seul.
ACTE II
MASCARILLE.
Adieu, vous dis[48], mes soins pour l'objet qui vous flatte.
LÉLIE.
Non, je serai prudent, te dis-je, ne crains rien;
Tu verras seulement...
MASCARILLE.
Souvenez-vous-en bien;
SCÈNE II.—LÉLIE.
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE.
ANSELME.
Et Lélie?
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE, seul.
MASCARILLE.
LÉLIE, pleurant.
Ah!
ANSELME.
LÉLIE.
Ah!
ANSELME.
LÉLIE.
Ah!
ANSELME.
LÉLIE.
Ah!
MASCARILLE.
Vous avez beau prêcher,
ANSELME.
LÉLIE.
Ah!
MASCARILLE.
ANSELME.
Ah! ah!
MASCARILLE.
ANSELME.
Ah!
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE.
Ah!
ANSELME.
MASCARILLE.
Ah!
ANSELME.
MASCARILLE.
Ah!
ANSELME, seul.
Et jamais ici-bas...
ANSELME.
PANDOLFE.
ANSELME.
PANDOLFE, riant.
ANSELME.
PANDOLFE.
Est-ce jeu, dites-nous, ou bien si c'est folie,
ANSELME.
PANDOLFE.
ANSELME.
PANDOLFE.
ANSELME.
PANDOLFE.
ANSELME.
PANDOLFE.
ANSELME, seul.
Mais je vois...
ANSELME.
LÉLIE.
ANSELME.
LÉLIE.
Vous me faites plaisir de les vouloir reprendre;
ANSELME.
Est-ce tout?
LÉLIE.
Oui.
ANSELME.
LÉLIE, seul.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Tout de bon?
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Ah! n'aye point pour moi si grande indifférence,
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Point.
LÉLIE.
Fais-moi ce plaisir.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Si tu m'es inflexible
MASCARILLE.
Soit; il vous est loisible.
LÉLIE.
Je ne puis te fléchir?
MASCARILLE.
Non.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Oui.
LÉLIE.
Je vais le pousser.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Non.
LÉLIE.
Adieu, Mascarille.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Quoi!...
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Je ne sais.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Qu'en arrivera-t-il?
LÉLIE.
MASCARILLE.
Lélie sort.
TRUFFALDIN, à Léandre.
Truffaldin sort.
LÉANDRE, seul.
MASCARILLE
LÉANDRE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
Qui?
MASCARILLE.
Lélie.
LÉANDRE.
Et pourquoi?
MASCARILLE.
LÉANDRE.
MASCARILLE.
Mais, ou je ne pourrai,
LÉANDRE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
Tu la verrois paroître,
MASCARILLE.
LÉANDRE.
HIPPOLYTE.
LÉANDRE.
Pour en pouvoir juger et répondre soudain,
Il faudroit la savoir.
HIPPOLYTE.
LÉANDRE, à Mascarille.
Va, va-t'en me servir sans davantage attendre.
SCÈNE XI.—MASCARILLE.
MASCARILLE.
Holà!
TRUFFALDIN.
Que voulez-vous?
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
LE COURRIER, à Truffaldin.
TRUFFALDIN.
Et qui?
LE COURRIER.
TRUFFALDIN.
LE COURRIER.
TRUFFALDIN lit.
«De Madrid.
«Marquis de Montalcane.»
Il continue.
Le courrier sort.
A Mascarille.
MASCARILLE.
Mais l'outrage
TRUFFALDIN.
MASCARILLE, seul.
Ah! le fâcheux paquet[77] que nous venons d'avoir!
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Tantôt, l'esprit ému d'une frayeur bien vive
MASCARILLE.
Mais qu'est-ce?
LÉLIE.
MASCARILLE.
Fort bien.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Oui? Sus donc, préparez vos jambes à bien faire,
LÉLIE, seul.
ACTE III
SCÈNE I.—MASCARILLE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
Et pourtant Truffaldin
MASCARILLE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
MASCARILLE.
Sa vertu, dites-vous?
LÉANDRE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
MASCARILLE.
Cette fille...
LÉANDRE
Poursuis.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
Célie...
MASCARILLE.
Oui, sa pudeur n'est que franche grimace,
LÉANDRE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
MASCARILLE, à part.
Il a pris l'hameçon.
LÉANDRE.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
Moi?
LÉLIE.
Vous-même.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
Quoi?
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
Oui?
LÉANDRE.
Lui-même.
LÉLIE.
Il prétend
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
Moi, je lui couperois sur-le-champ les oreilles,
LÉLIE.
MASCARILLE.
Quoi?
LÉLIE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Tu n'échapperas pas.
MASCARILLE.
Aï!
LÉLIE.
LÉLIE.
LÉANDRE, l'arrêtant.
MASCARILLE, à part.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
MASCARILLE, à part.
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
LÉANDRE.
Sans doute...
Doucement.
LÉLIE.
MASCARILLE, à part.
LÉLIE.
LÉANDRE.
Pour quelque mal commis,
LÉLIE.
LÉANDRE.
LÉLIE.
MASCARILLE, à part.
LÉANDRE, à Mascarille.
MASCARILLE.
LÉANDRE.
Non, non,
MASCARILLE.
LÉLIE.
Contre...
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Tant pis.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Lélie sort.
ERGASTE.
MASCARILLE.
Quoi donc?
ERGASTE.
MASCARILLE.
Non.
ERGASTE.
MASCARILLE.
SCÈNE VII.—MASCARILLE.
LÉLIE.
Il prétend l'enlever avec sa mascarade?
ERGASTE.
LÉLIE.
SCÈNE IX.—LÉLIE.
TRUFFALDIN.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
Pourquoi?
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
O dieux!
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Au grand diable d'enfer!
LÉLIE.
Vois-moi...
MASCARILLE.
LÉANDRE.
TRUFFALDIN.
LÉANDRE.
Fi! cela sent mauvais, et je suis tout gâté.
ACTE IV
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
C'est assez, je sais tout: tu me l'as dit deux fois.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Il est vrai. Mais, dis-moi, s'il connoît qu'il m'a vu,
Que faire?
MASCARILLE.
LÉLIE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Le précepteur Albert...
LÉLIE.
SCÈNE II.—LÉLIE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
C'est à vous de rêver et de faire des songes,
TRUFFALDIN, à Lélie.
LÉLIE.
TRUFFALDIN, à Mascarille.
De cet Arménien.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Il vous a dépeint tel que je vous vois paroître,
Le visage, le port...
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
LÉLIE.
En Turquie, à Turin.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE, à part.
O cerveau malhabile!
A Truffaldin.
C'est que dans tous les mots ils changent nis en rin,
TRUFFALDIN.
Il falloit, pour l'entendre, avoir cette lumière.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN, à Mascarille.
A Lélie.
MASCARILLE.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
Ah!
MASCARILLE, à part.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
Entrez donc.
LÉLIE.
Après vous.
MASCARILLE, à Truffaldin.
Monsieur, en Arménie
LÉLIE.
MASCARILLE.
ANSELME.
LÉANDRE.
ANSELME.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
Couci-couci.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Et comment donc?
MASCARILLE.
LÉLIE.
Désormais...
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
A Lélie.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
Moins gros par l'un des bouts, mais, plus que trente gaules,
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
MASCARILLE.
TRUFFALDIN.
Veux-tu me faire voir que tu dis vérité?
MASCARILLE.
A part.
MASCARILLE.
Ah! coquin!
MASCARILLE.
C'est ainsi
LÉLIE.
Bourreau!
MASCARILLE.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
LÉLIE, revenant.
LÉLIE.
Quoi! tu m'oses encor tenir un tel propos?
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Moi?
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
O le plus malheureux de tous les misérables!
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Oui, je te le promets.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Soit.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE, seul.
Demeurez en repos.
LÉLIE, en sortant.
MASCARILLE, seul.
ERGASTE.
Mascarille, je viens te dire une nouvelle
MASCARILLE.
Il s'est fait un grand vol; par qui? l'on n'en sait rien:
ACTE V
MASCARILLE.
ERGASTE.
MASCARILLE.
ERGASTE.
SCÈNE II.—MASCARILLE.
Oui, je suis stupéfait de ce dernier prodige.
ANDRÈS.
CÉLIE.
ANDRÈS.
ANDRÈS.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
Oui.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
Quoi?
MASCARILLE.
S'il être son fame, ou s'il être son sœur?
ANDRÈS.
Non.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
A Célie.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
MASCARILLE.
SCÈNE V.—LÉLIE.
ANDRÈS.
LÉLIE.
ANDRÈS.
Lisez.
LÉLIE.
ANDRÈS.
LÉLIE.
Vous l'appelez?
LÉLIE.
Célie.
ANDRÈS.
LÉLIE.
ANDRÈS.
Viens de la racheter.
LÉLIE.
O discours surprenant!
ANDRÈS.
Sa santé de partir ne nous pouvant permettre,
LÉLIE.
Vous pourriez?...
LÉLIE.
ANDRÈS.
MASCARILLE, à part.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
Le plaisant baragouin! il est bon, sur ma foi!
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
MASCARILLE.
MASCARILLE.
LÉLIE.
MASCARILLE.
ANDRÈS.
LÉLIE.
ANDRÈS.
LÉLIE.
SCÈNE XI.—MASCARILLE.
MASCARILLE.
Ce sont, à dire vrai, de très-fâcheux obstacles,
HIPPOLYTE.
CÉLIE.
HIPPOLYTE.
Pourtant en ce discours je n'ai rien avancé
CÉLIE.
HIPPOLYTE.
MASCARILLE.
CÉLIE.
Qu'est-ce donc?
MASCARILLE.
CÉLIE.
Quoi?
MASCARILLE.
CÉLIE.
Eh bien?
MASCARILLE.
Passait dedans la place, et ne songeoit à rien,
CÉLIE.
MASCARILLE.
Mascarille sort.
HIPPOLYTE.
SCÈNE XV.—TRUFFALDIN,
ANSELME,
PANDOLFE, CÉLIE, HIPPOLYTE, LÉANDRE,
ANDRÈS.
TRUFFALDIN.
Ah! ma fille!
CÉLIE.
Ah! mon père!
TRUFFALDIN.
CÉLIE.
HIPPOLYTE, à Léandre.
LÉANDRE.
ANDRÈS, à Célie.
CÉLIE.
TRUFFALDIN, à Célie.
CÉLIE.
SCÈNE XVI.—TRUFFALDIN,
ANSELME,
PANDOLFE, CÉLIE, HIPPOLYTE, LÉLIE,
LÉANDRE, ANDRÈS, MASCARILLE.
MASCARILLE, à Lélie.
LÉLIE.
TRUFFALDIN.
PANDOLFE.
ANDRÈS, à Lélie.
LÉLIE, à Mascarille.
MASCARILLE.
Aï! aï! doucement, je vous prie.
TRUFFALDIN, à Lélie.
MASCARILLE.
ANSELME.
MASCARILLE.
FIN DE L'ÉTOURDI.
LE DÉPIT AMOUREUX
COMÉDIE
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
Souvent d'un faux espoir un amant est nourri:
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
GROS-RENÉ.
St, Marinette!
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
Ma foi!
MARINETTE.
ÉRASTE.
Comment?
MARINETTE.
ÉRASTE.
Quoi?
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
Il falloit en jurer.
ÉRASTE.
MARINETTE.
Quelqu'un, en vérité,
Ma maîtresse, en un mot.
ÉRASTE.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
Comment?
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
De Valère? Ah! vraiment la pensée est bien belle!
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
ÉRASTE.
MARINETTE.
ÉRASTE lit.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE relit.
MARINETTE.
ÉRASTE.
MARINETTE.
ÉRASTE.
MARINETTE.
Tantôt encore?
ÉRASTE.
Eh bien?
MARINETTE.
Où vous savez.
ÉRASTE.
Où donc?
MARINETTE.
ÉRASTE.
Ah! j'entends.
GROS-RENÉ.
La matoise!
ÉRASTE.
Mais...
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
ÉRASTE.
MARINETTE.
ÉRASTE.
Mais, s'il me rebutoit, dois-je?...
MARINETTE.
ÉRASTE.
MARINETTE, à Gros-René.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
Avec plaisir.
GROS-RENÉ.
Touche, il suffit.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
Adieu, beau tison de ma flamme.
GROS-RENÉ.
Marinette sort.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
VALÈRE.
ÉRASTE.
VALÈRE.
ÉRASTE.
VALÈRE.
ÉRASTE.
Pour Lucile?
VALÈRE.
Pour elle.
ÉRASTE.
VALÈRE.
Et votre fermeté
ÉRASTE.
VALÈRE.
ÉRASTE.
Lucile cependant...
VALÈRE.
Lucile, dans son âme,
ÉRASTE.
VALÈRE.
Pas tant
ÉRASTE.
VALÈRE.
ÉRASTE.
VALÈRE.
Croyez-moi,
ÉRASTE.
VALÈRE.
ÉRASTE.
Vraiment, vous me poussez, et, contre mon envie,
Lisez.
ÉRASTE.
VALÈRE.
Oui, de Lucile.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
MASCARILLE, à part.
GROS-RENÉ.
Bonjour.
MASCARILLE.
Bonjour.
GROS-RENÉ.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
Doucement, Mascarille.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
Plût à Dieu!
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
D'accord.
ÉRASTE.
Et cette audace
MASCARILLE.
ÉRASTE.
Ah! Gros-René!
GROS-RENÉ.
Monsieur?
ÉRASTE.
A Mascarille.
Tu penses fuir?
MASCARILLE.
Nenni.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
Non pas.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
Hélas!
ÉRASTE.
Assure
MASCARILLE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
Hélas! je la dirai;
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
ÉRASTE.
MASCARILLE.
Et de grand cœur.
ÉRASTE.
Eh bien?
GROS-RENÉ.
Eh bien, monsieur,
ÉRASTE.
MARINETTE.
ÉRASTE.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE, seule.
ACTE II
FROSINE.
ASCAGNE.
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
FROSINE.
Qui sais...
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
J'aime enfin.
FROSINE.
Vous aimez!
ASCAGNE.
Frosine, doucement.
FROSINE.
Et quoi?
ASCAGNE.
J'aime Valère.
FROSINE.
ASCAGNE.
Je suis sa femme.
FROSINE.
O dieux! sa femme!
ASCAGNE.
Oui, sa femme.
FROSINE.
De toute ma raison.
ASCAGNE.
FROSINE.
Encor!
ASCAGNE.
Je la suis, dis-je, sans qu'il le pense,
FROSINE.
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
Je me retirerai.
ASCAGNE.
VALÈRE.
Moi?
ASCAGNE.
Vous-même.
VALÈRE.
Et comment?
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
Tout de même.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
Et pourquoi?
ASCAGNE.
Pour raison.
VALÈRE.
ASCAGNE.
Ayez-le donc; et lors, nous expliquant nos vœux,
VALÈRE.
ASCAGNE.
Valère sort.
FROSINE.
ASCAGNE.
LUCILE.
ASCAGNE.
LUCILE.
ASCAGNE.
LUCILE.
ASCAGNE.
MARINETTE.
LUCILE.
MARINETTE.
LUCILE.
MARINETTE.
LUCILE.
MARINETTE.
LUCILE.
Que tu dis de folies,
MARINETTE.
S'il vient...
ALBERT.
Ah!...
MÉTAPHRASTE.
Mandatum tuum curo diligenter[187].
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
Je meure
Maître, donc...
MÉTAPHRASTE.
Poursuivez.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
Nisi filius[189].
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
Soit.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
La peste
Soit du causeur!
MÉTAPHRASTE.
D'entendre.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
Je me tais.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
Me voilà
ALBERT.
Tant mieux.
MÉTAPHRASTE.
Que je trépasse
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
Ainsi soit-il.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
J'y vais.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
Je le crois.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
Suffit.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
Fort bien.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT, à part.
Le traître!
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
Quoi! voulez-vous poursuivre?
ALBERT.
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
J'enrage!
MÉTAPHRASTE.
ALBERT.
Parbleu, tu te tairas[192].
MÉTAPHRASTE, fuyant.
Miséricorde! à l'aide.
ACTE III
SCÈNE I.—MASCARILLE.[193]
ALBERT.
Qui frappe?
MASCARILLE.
Amis[194].
ALBERT.
Mascarille?
MASCARILLE.
Le bonjour.
ALBERT.
Il s'en va.
MASCARILLE.
Il heurte.
ALBERT.
Encor?
MASCARILLE.
Monsieur...
ALBERT.
MASCARILLE.
Oui.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
De me saluer?
MASCARILLE.
Oui.
ALBERT.
Il s'en va.
MASCARILLE.
Cet homme est ennemi de la cérémonie.
Il heurte.
ALBERT.
MASCARILLE, l'arrêtant.
ALBERT.
A me vouloir parler?
MASCARILLE.
SCÈNE III.—ALBERT.
ALBERT.
POLIDORE.
Je tremble à l'aborder.
ALBERT.
La crainte me retient.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
Il change de visage.
POLIDORE.
ALBERT.
Hélas! oui.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
Il est très-assuré.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
Le bon Dieu vous maintienne!
ALBERT.
Embrassons-nous en frères.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
ALBERT.
ALBERT, à part.
POLIDORE.
ALBERT.
A rien.
SCÈNE V.—POLIDORE.
POLIDORE.
VALÈRE.
POLIDORE.
MASCARILLE.
Il la sait?
VALÈRE.
Oui.
MASCARILLE.
VALÈRE.
MASCARILLE.
Et que me diriez-vous, monsieur, si c'étoit moi
VALÈRE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
MASCARILLE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
Que tu meures.
MASCARILLE.
Tout beau. Mon âme, pour mourir,
VALÈRE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
MASCARILLE.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
A mon maître?
ALBERT.
MASCARILLE.
Tout doux: et, s'il est vrai que ce soit chose faite,
ALBERT.
VALÈRE.
ALBERT.
MASCARILLE.
VALÈRE.
ALBERT, à part.
Ils s'entendent tous deux comme larrons en foire.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
Il va frapper à sa porte.
MASCARILLE, à Valère.
ALBERT.
VALÈRE, à Mascarille.
Je crains...
MASCARILLE.
Ne craignez rien.
MASCARILLE.
LUCILE.
MASCARILLE.
LUCILE.
VALÈRE.
LUCILE.
Notre hymen?
VALÈRE.
LUCILE.
VALÈRE.
Mais...
MASCARILLE.
LUCILE.
VALÈRE, à Mascarille.
MASCARILLE.
LUCILE.
ALBERT.
MASCARILLE.
LUCILE.
MASCARILLE.
LUCILE.
MASCARILLE.
Vous devez, que je croi,
LUCILE.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
Leur rapport doit au mien donner toute créance...
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
ALBERT.
MASCARILLE.
O l'obstiné vieillard!
ALBERT.
O le fourbe damnable!
VALÈRE.
MASCARILLE.
Adieu, monsieur.
VALÈRE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
MASCARILLE, seul.
ACTE IV
FROSINE.
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
FROSINE.
Allons, retirons-nous.
ÉRASTE.
Encore rebuté?
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
LUCILE.
MARINETTE.
Il vient à nous.
ÉRASTE.
Des charmes qu'ils n'ont point trouvé dans tous les autres,
LUCILE.
Vous pouvez faire aux miens la grâce tout entière,
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
De me voir revenir.
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
GROS-RENÉ.
Bon!
LUCILE.
MARINETTE.
Fort bien!
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE lit.
«Lucile.»
Vous m'assuriez par là d'agréer mon service;
C'est une fausseté digne de ce suplice.
Il déchire la lettre.
LUCILE lit.
«J'ignore le destin de mon amour ardente,
«Éraste.»
Voilà qui m'assuroit à jamais de vos feux;
GROS-RENÉ.
Poussez!
ÉRASTE.
MARINETTE, à Lucile.
Ferme!
LUCILE.
GROS-RENÉ, à Éraste.
MARINETTE, à Lucile.
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
Adieu donc.
LUCILE.
Adieu donc.
MARINETTE, à Lucile.
GROS-RENÉ, à Éraste.
Vous triomphez.
MARINETTE, à Lucile.
GROS-RENÉ, à Éraste.
MARINETTE, à Lucile.
Qu'attendez-vous encor?
GROS-RENÉ, à Éraste.
ÉRASTE.
LUCILE.
Éraste, Éraste, un cœur fait comme est fait le vôtre
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
Pourquoi?
LUCILE.
ÉRASTE.
Nous rompons?
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
Comme vous.
ÉRASTE.
Comme moi?
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
LUCILE.
ÉRASTE.
Ce pardon obligeant?
LUCILE.
MARINETTE.
O la lâche personne!
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
Ou ne romprons-nous pas?
MARINETTE.
Vois.
GROS-RENÉ.
Vois, toi.
MARINETTE.
Vois toi-même.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
Dis.
MARINETTE.
Je ne dirai rien.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
Ni moi.
GROS-RENÉ.
Touche, je te pardonne.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MARINETTE.
ACTE V
SCÈNE I[221].—MASCARILLE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
MASCARILLE.
J'approuve ce transport:
En cachette.
VALÈRE.
Fort bien.
MASCARILLE.
VALÈRE.
Et comment?
MASCARILLE.
Une toux me tourmente à mourir,
Il tousse.
VALÈRE.
MASCARILLE.
LA RAPIÈRE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
Oh! qu'ils ne seront pas si méchants qu'ils le disent!
LA RAPIÈRE.
VALÈRE.
LA RAPIÈRE.
MASCARILLE.
Acceptez-les, monsieur.
VALÈRE.
LA RAPIÈRE.
VALÈRE.
LA RAPIÈRE.
VALÈRE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
MASCARILLE.
Eh! monsieur mon cher maître, il est si doux de vivre,
VALÈRE.
MASCARILLE.
ASCAGNE.
FROSINE.
ASCAGNE.
Ah! Frosine, la joie où vous m'acheminez!...
FROSINE.
POLIDORE.
ASCAGNE.
MASCARILLE, à Valère.
VALÈRE.
Chien de poltron!
POLIDORE.
MASCARILLE.
POLIDORE.
MASCARILLE.
Père dénaturé!
VALÈRE.
POLIDORE.
MASCARILLE.
VALÈRE.
POLIDORE.
Ascagne.
VALÈRE.
Ascagne?
POLIDORE.
VALÈRE.
POLIDORE.
MASCARILLE.
POLIDORE.
VALÈRE.
POLIDORE.
VALÈRE.
SCÈNE VIII.—ALBERT,
POLIDORE, LUCILE,
ÉRASTE, VALÈRE, MASCARILLE.
ALBERT.
VALÈRE.
A Lucile.
LUCILE.
SCÈNE IX.—ALBERT,
POLIDORE, ASCAGNE,
LUCILE, ÉRASTE, VALÈRE, FROSINE,
MARINETTE, GROS-RENÉ, MASCARILLE.
VALÈRE.
Il ne le fera pas.
ÉRASTE.
VALÈRE.
C'est bien fait; la prudence est toujours de saison;
Mais...
ÉRASTE.
VALÈRE.
Lui?
POLIDORE.
ALBERT.
Il l'ignore;
VALÈRE.
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
VALÈRE.
ASCAGNE.
VALÈRE.
ASCAGNE.
POLIDORE.
ALBERT.
POLIDORE.
VALÈRE.
ALBERT.
VALÈRE.
LUCILE.
ALBERT.
Allons, ce compliment se fera bien chez nous,
ÉRASTE.
MASCARILLE.
Nenni, nenni, mon sang dans mon corps sied trop bien;
MARINETTE.
GROS-RENÉ.
MASCARILLE.
GROS-RENÉ.
MASCARILLE.
Eh! mon Dieu, tu feras
MARINETTE.
Et je te dirai tout.
MASCARILLE.
O la fine pratique!
Un mari confident!
MARINETTE.
Taisez-vous, as de pique[236]!
ALBERT.
1659—1664
COMÉDIES DE MŒURS.—IMITATION DU DRAME HÉROÏQUE
ESPAGNOL.
COMÉDIE
PAR MOLIÈRE
C'est une chose étrange qu'on imprime les gens malgré eux! Je
ne vois
rien de si injuste, et je pardonnerois toute autre violence
plutôt que
celle-là.
Ce n'est pas que je veuille faire ici l'auteur modeste, et mépriser
par
honneur ma comédie. J'offenserois mal à propos tout Paris, si je
l'accusois d'avoir pu applaudir à une sottise: comme le public est le
juge absolu de ces sortes d'ouvrages, il y auroit de l'impertinence à
moi de le démentir; et, quand j'aurois eu la plus mauvaise opinion du
monde de mes Précieuses ridicules avant leur représentation, je
dois
croire maintenant qu'elles valent quelque chose, puisque tant
de gens
ensemble en ont dit du bien. Mais, comme une grande
partie des grâces
qu'on y a trouvées dépendent de l'action et du ton
de voix, il
m'importoit qu'on ne les dépouillât pas de ces ornemens,
et je trouvois
que le succès qu'elles avoient eu dans la
représentation étoit assez
beau pour en demeurer là. J'avois résolu,
dis-je, de ne les faire voir
qu'à la chandelle, pour ne point donner lieu
à quelqu'un de dire le
proverbe[245], et je ne voulois pas qu'elles
sautassent du théâtre de
Bourbon dans la galerie du Palais[246].
Cependant je n'ai pu
l'éviter, et je suis tombé dans la disgrâce de
voir une copie dérobée de
ma pièce entre les mains des libraires,
accompagnée d'un privilége
obtenu par surprise. J'ai eu beau crier:
O temps! ô mœurs! on m'a
fait voir une nécessité pour moi d'être
imprimé ou d'avoir un procès; et
le dernier mal est encore pire que le
premier. Il faut donc se laisser
aller à la destinée, et consentir à une
chose qu'on ne laisseroit pas de
faire sans moi.
Mon Dieu! l'étrange embarras qu'un livre à mettre au jour; et
qu'un
auteur est neuf la première fois qu'on l'imprime! Encore si l'on
m'avoit
donné du temps, j'aurois pu mieux songer à moi, et j'aurois
pris toutes
les précautions que messieurs les auteurs, à présent mes
confrères, ont
coutume de prendre en semblables occasions. Outre
quelque grand seigneur
que j'aurois été prendre malgré lui pour
protecteur de mon ouvrage, et
dont j'aurois tenté la libéralité par une
épître dédicatoire bien
fleurie, j'aurois tâché de faire une belle et
docte préface; et je ne
manque point de livres qui m'auroient fourni
tout ce qu'on peut dire de
savant sur la tragédie et la comédie,
l'étymologie de toutes deux, leur
origine, leur définition, et le reste.
J'aurois parlé aussi à mes amis, qui, pour la recommandation de
ma
pièce, ne m'auroient pas refusé ou des vers françois, ou des
vers
latins. J'en ai même qui m'auroient loué en grec; et l'on n'ignore
pas
qu'une louange en grec est d'une merveilleuse efficace[247] à la
tête
d'un livre. Mais on me met au jour sans me donner le loisir de
me
reconnoître; et je ne puis même obtenir la liberté de dire deux
mots
pour justifier mes intentions sur le sujet de cette comédie.
J'aurois
voulu faire voir qu'elle se tient partout dans les bornes de la
satire
honnête et permise; que les plus excellentes choses sont
sujettes à être
copiées par de mauvais singes qui méritent d'être
bernés; que ces
vicieuses imitations de ce qu'il y a de plus parfait
ont été de tout
temps la matière de la comédie; et que, par la même
raison que les
véritables savans et les vrais braves ne se sont point
encore
avisés de s'offenser du Docteur de la comédie, et du
Capitan, non plus
que les juges, les princes et les rois de voir
Trivelin[248], ou quelque
autre, sur le théâtre, faire ridiculement le
juge, le prince ou le roi;
aussi les véritables précieuses auroient tort
de se piquer, lorsqu'on
joue les ridicules qui les imitent mal. Mais
enfin, comme j'ai dit, on
ne me laisse pas le temps de respirer, et M.
de Luynes[249] veut m'aller
relier de ce pas: à la bonne heure,
puisque Dieu l'a voulu.
PERSONNAGES ACTEURS
LA GRANGE,
amans
La Grange.
Gorgibus,
ridicules.
CATHOS, nièce de } { Mlle Duparc.
Gorgibus,
MAROTTE, servante des Mad. Béjart.
précieuses ridicules.
ALMANZOR, laquais des Debrie.
précieuses ridicules.
LE MARQUIS DE Molière.
MASCARILLE, valet de la
Grange.
LE VICOMTE DE Brécourt.
JODELET, valet de du
Croisy.
Deux porteurs de chaise.
Voisines.
Violons.
La scène est à Paris, dans la maison de Gorgibus.
DU CROISY.
Seigneur la Grange...
LA GRANGE.
Quoi?
DU CROISY.
Eh bien?
DU CROISY.
Pour moi, je vous avoue que j'en suis tout scandalisé. A-t-on
jamais vu,
dites-moi, deux pecques[250] provinciales faire plus les
renchéries que
celles-là, et deux hommes traités avec plus de
mépris que nous? A peine
ont-elles pu se résoudre à nous faire
donner des siéges. Je n'ai jamais
vu tant parler à l'oreille qu'elles ont
fait entre elles, tant bâiller,
tant se frotter les yeux, et demander tant
de fois: Quelle heure est-il?
Ont-elles répondu que[251] oui et non à
tout ce que nous avons pu leur
dire? Et ne m'avouerez-vous pas
enfin que, quand nous aurions été les
dernières personnes du
monde, on ne pouvoit nous faire pis qu'elles ont
fait?
DU CROISY.
Et comment, encore?
LA GRANGE.
J'ai un certain valet, nommé Mascarille, qui passe, au sentiment
de
beaucoup de gens, pour une manière de bel esprit; car il n'y a
rien à
meilleur marché que le bel esprit maintenant. C'est un
extravagant qui
s'est mis dans la tête de vouloir faire l'homme de
condition. Il se
pique ordinairement de galanterie et de vers, et
dédaigne les autres
valets, jusqu'à les appeler brutaux.
DU CROISY.
GORGIBUS.
C'est une chose que vous pourrez mieux apprendre d'elles que
de nous.
Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que nous vous
rendons grâce de
la faveur que vous nous avez faite, et demeurons
vos très-humbles
serviteurs.
DU CROISY.
MAROTTE.
Que font-elles?
MAROTTE.
SCÈNE IV.—GORGIBUS.
Mon père, voilà ma cousine qui vous dira aussi bien que moi que
le
mariage ne doit jamais arriver qu'après les autres aventures. Il
faut
qu'un amant, pour être agréable, sache débiter les beaux
sentimens,
pousser le doux, le tendre et le passionné, et que sa
recherche soit
dans les formes. Premièrement, il doit voir au temple,
ou à la
promenade, ou dans quelque cérémonie publique, la
personne dont il
devient amoureux: ou bien être conduit fatalement
chez elle par un
parent ou un ami, et sortir de là tout rêveur et
mélancolique. Il cache
un temps sa passion à l'objet aimé, et
cependant lui rend plusieurs
visites, où l'on ne manque jamais de
mettre sur le tapis une question
galante qui exerce les esprits de
l'assemblée. Le jour de la déclaration
arrive, qui se doit faire
ordinairement dans une allée de quelque
jardin, tandis que la
compagnie s'est un peu éloignée: et cette
déclaration est suivie d'un
prompt courroux, qui paroît à notre rougeur,
et qui, pour un temps,
bannit l'amant de notre présence. Ensuite il
trouve moyen de nous
apaiser, de nous accoutumer insensiblement au
discours de sa
passion, et de tirer de nous cet aveu qui fait tant de
peine. Après
cela viennent les aventures, les rivaux qui se jettent à la
traverse
d'une inclination établie, les persécutions des pères, les
jalousies
conçues sur de fausses apparences, les plaintes, les
désespoirs, les
enlèvemens, et ce qui s'ensuit. Voilà comme les choses
se traitent
dans les belles manières, et ce sont des règles dont, en
bonne
galanterie, on ne sauroit se dispenser. Mais en venir de but en
blanc
à l'union conjugale, ne faire l'amour qu'en faisant le contrat du
mariage, et prendre justement le roman par la queue; encore un
coup, mon
père, il ne se peut rien de plus marchand que ce procédé;
et j'ai mal au
cœur à la seule vision que cela me fait.
GORGIBUS.
Écoutez: il n'y a qu'un mot qui serve. Je n'entends point que vous
ayez
d'autres noms que ceux qui vous ont été donnés par vos
parrains et
marraines; et pour ces messieurs dont il est question, je
connois leurs
familles et leurs biens, et je veux résolûment que vous
vous disposiez à
les recevoir pour maris. Je me lasse de vous avoir
sur les bras, et la
garde de deux filles est une charge un peu trop
pesante pour un homme de
mon âge.
CATHOS.
Pour moi, mon oncle, tout ce que je puis vous dire, c'est que je
trouve
le mariage une chose tout à fait choquante. Comment est-ce
qu'on peut
souffrir la pensée de coucher contre un homme vraiment
nu?
MADELON.
CATHOS.
Que veux-tu, ma chère? j'en suis en confusion pour lui. J'ai peine
à me
persuader que je puisse être véritablement sa fille, et je crois
que
quelque aventure un jour me viendra développer une naissance
plus
illustre.
CATHOS.
MAROTTE.
Voilà un laquais qui demande si vous êtes au logis, et dit que son
maître vous veut venir voir.
MADELON.
Apprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement. Dites: Voilà
un
nécessaire qui demande si vous êtes en commodité d'être
visibles.
MAROTTE.
Ah! ma chère, un marquis! Oui, allez dire qu'on nous peut voir.
C'est
sans doute un bel esprit qui aura ouï parler de nous.
CATHOS.
Assurément, ma chère.
MADELON.
Par ma foi! je ne sais point quelle bête c'est là; il faut parler
chrétien[260], si vous voulez que je vous entende.
CATHOS.
MASCARILLE.
Holà! porteurs, holà! Là, là, là, là, là, là. Je pense que ces
marauds-là ont dessein de me briser, à force de heurter contre les
murailles et les pavés.
PREMIER PORTEUR.
Dame! c'est que la porte est étroite. Vous avez voulu aussi que
nous
soyons entrés jusqu'ici.
MASCARILLE.
Hein?
DEUXIÈME PORTEUR.
Est-ce ainsi qu'on paye les pauvres gens? et votre qualité nous
donne-t-elle à dîner?
MASCARILLE.
Quoi?
PREMIER PORTEUR.
Vite donc.
MASCARILLE.
Oui-da! tu parles comme il faut, toi; mais l'autre est un coquin qui
ne
sait ce qu'il dit. Tiens, es-tu content?
PREMIER PORTEUR.
MAROTTE.
Les voici.
Pour voir chez nous le mérite, il a fallu que vous l'y ayez amené.
MASCARILLE.
Holà! Almanzor!
ALMANZOR.
Madame?
MADELON.
CATHOS.
Que craignez-vous?
MASCARILLE.
Pour moi, je tiens que hors de Paris il n'y a point de salut pour les
honnêtes gens.
CATHOS.
C'est moi qui ferai votre affaire mieux que personne; ils me
rendent
tous visite; et je puis dire que je ne me lève jamais sans une
demi-douzaine de beaux esprits.
MADELON.
Il est vrai qu'il est honteux de n'avoir pas des premiers tout ce qui
se
fait; mais ne vous mettez pas en peine: je veux établir chez vous
une
académie de beaux esprits, et je vous promets qu'il ne se fera
pas un
bout de vers dans Paris que vous ne sachiez par cœur avant
tous les
autres. Pour moi, tel que vous me voyez, je m'en escrime un
peu quand je
veux; et vous verrez courir de ma façon dans les belles
ruelles[270] de
Paris, deux cents chansons, autant de sonnets, quatre
cents épigrammes
et plus de mille madrigaux, sans compter les
énigmes et les portraits.
MADELON.
Écoutez donc.
MADELON.
CATHOS.
Ah! mon Dieu, voilà qui est poussé dans le dernier galant.
MASCARILLE.
Sans doute et j'aimerois mieux avoir fait ce oh! oh! qu'un poëme
épique.
MASCARILLE.
Tudieu! vous avez le goût bon.
MADELON.
Les gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris.
MADELON.
Assurément, ma chère.
MASCARILLE.
Écoutez si vous trouverez l'air à votre goût: Hem, hem, la, la, la,
la,
la. La brutalité de la saison a furieusement outragé la délicatesse
de
ma voix; mais il n'importe, c'est à la cavalière.
Il chante.
CATHOS.
Ah! que voilà un air qui est passionné! Est-ce qu'on n'en meurt
point?
MADELON.
Il y a de la chromatique[271] là dedans.
MASCARILLE.
C'est là savoir le fin des choses, le grand fin, le fin du fin. Tout est
merveilleux, je vous assure; je suis enthousiasmée de l'air et des
paroles.
CATHOS.
A rien du tout.
MADELON.
Tout à fait.
MASCARILLE.
Et celle-là?
Il donne à sentir les cheveux poudrés de sa perruque.
MADELON.
Effroyablement belles.
MASCARILLE.
Vous avez plus de peur que de mal, et votre cœur crie avant
qu'on
l'écorche.
MASCARILLE.
Qui?
MAROTTE.
Le vicomte de Jodelet.
MASCARILLE.
Le vicomte de Jodelet?
MAROTTE.
Oui, monsieur.
CATHOS.
Le connoissez-vous?
MASCARILLE.
Le voici.
SCÈNE XII.—CATHOS,
MADELON, JODELET,
MASCARILLE, MAROTTE, ALMANZOR.
MASCARILLE.
Ah! vicomte!
JODELET. (Ils s'embrassent l'un l'autre.)
Ah! marquis!
MASCARILLE.
Il est vrai que nous nous sommes vus tous deux dans l'occasion.
JODELET.
Il est vrai, mais vous étiez pourtant dans l'emploi avant que j'y
fusse[277]; et je me souviens que je n'étois que petit officier encore,
que vous commandiez deux mille chevaux.
JODELET.
Que veux-tu dire avec ta demi-lune? C'étoit bien une lune tout
entière.
MASCARILLE.
Pourquoi?
MASCARILLE.
Moi, je dis que nos libertés auront peine à sortir d'ici les braies[282]
nettes. Au moins, pour moi, je reçois d'étranges secousses, et mon
cœur ne tient plus qu'à un filet.
MADELON.
Que tout ce qu'il dit est naturel! Il tourne les choses le plus
agréablement du monde.
CATHOS.
CATHOS.
Sais-tu bien que le duc m'est venu voir ce matin, et m'a voulu
mener à
la campagne courir un cerf avec lui?
MADELON.
SCÈNE XIII.—LUCILE,
CÉLIMÈNE, CATHOS,
MADELON, MASCARILLE, JODELET,
MAROTTE,
ALMANZOR, VIOLONS.
MADELON.
Ce n'est ici qu'un bal à la hâte; mais, l'un de ces jours, nous vous
en
donnerons un dans les formes. Les violons sont-ils venus?
ALMANZOR.
SCÈNE XIV.—DU
CROISY, LA GRANGE, CATHOS,
MADELON, LUCILE, CÉLIMÈNE,
JODELET,
MASCARILLE, MAROTTE, VIOLONS.
Ah! ah! coquins, que faites-vous ici? Il y a trois heures que nous
vous
cherchons.
MASCARILLE, se sentant battre.
Ahi! ahi! ahi! vous ne m'aviez pas dit que les coups en seroient
aussi.
JODELET.
C'est bien à vous, infâme que vous êtes, à vouloir faire l'homme
d'importance!
DU CROISY.
SCÈNE XV.—CATHOS,
MADELON, LUCILE,
CÉLIMÈNE, MASCARILLE, JODELET,
MAROTTE,
VIOLONS.
MADELON.
Que veut donc dire ceci?
JODELET.
Mon Dieu! je n'ai pas voulu faire semblant de rien; car je suis
violent,
et je me serois emporté.
MADELON.
SCÈNE XVI.—DU
CROISY, LA GRANGE, MADELON,
CATHOS, CÉLIMÈNE, LUCILE,
MASCARILLE,
JODELET, MAROTTE, VIOLONS.
LA GRANGE.
MADELON.
Quelle est donc cette audace, de venir nous troubler de la sorte
dans
notre maison!
DU CROISY.
Vos laquais!
LA GRANGE.
Ah! ah! coquins, vous avez l'audace d'aller sur nos brisées! vous
irez
chercher autre part de quoi vous rendre agréables aux yeux de
vos
belles, je vous en assure.
LA GRANGE.
C'est trop que de nous supplanter, et de nous supplanter avec
nos
propres habits.
MASCARILLE.
CATHOS.
Je crève de dépit!
UN DES VIOLONS, à Mascarille.
SCÈNE XVIII.—GORGIBUS,
MADELON, CATHOS,
JODELET, MASCARILLE, VIOLONS.
GORGIBUS.
Ah! coquines que vous êtes! vous nous mettez dans de beaux
draps blancs,
à ce que je vois; et je viens d'apprendre de belles
affaires, vraiment,
de ces messieurs et de ces dames qui sortent.
MADELON.
Ah! mon père, c'est une pièce sanglante qu'ils nous ont faite.
GORGIBUS.
Oui, c'est une pièce sanglante, mais qui est un effet de votre
impertinence, infâmes! Ils se sont ressentis du traitement que vous
leur
avez fait, et cependant, malheureux que je suis, il faut que je
boive
l'affront.
MADELON.
UN DES VIOLONS.
OU LE COCU[286] IMAGINAIRE
COMÉDIE
PERSONNAGES ACTEURS
GORGIBUS, bourgeois de Paris. L'Espy.
CÉLIE, sa fille. Mlle Duparc.
LÉLIE, amant de Célie. La Grange.
GROS-RENÉ, valet de Lélie. Duparc.
SGANARELLE, bourgeois de Molière.
Paris, et cocu
imaginaire.
LA FEMME de Sganarelle. MlleDebrie.
VILLEBREQUIN, père de Valère. MlleDebrie.
LA SUIVANTE de Célie. Mad. Béjart.
UN PARENT de la femme de
Sganarelle.
La scène est sur une place publique.
SCÈNE I.—GORGIBUS, CÉLIE, LA SUIVANTE DE
CÉLIE.
GORGIBUS.
CÉLIE.
Hélas!
GORGIBUS.
CÉLIE.
GORGIBUS.
Lélie est fort bien fait; mais apprends qu'il n'est rien
Que l'or donne aux plus laids certains charmes pour plaire,
LA SUIVANTE.
CÉLIE.
LA SUIVANTE.
LA SUIVANTE.
CÉLIE.
LA SUIVANTE.
Madame,
SGANARELLE.
LA SUIVANTE.
Ma maîtresse se meurt!
SGANARELLE.
LA SUIVANTE.
SGANARELLE.
Ouvrons.
SGANARELLE, à part.
Ah! mâtine!
LA FEMME DE SGANARELLE.
SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
Et songe un peu...
SGANARELLE.
Tenir l'original!
LA FEMME DE SGANARELLE.
Pourquoi?
SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
GROS-RENÉ.
LÉLIE.
Eh bien, parle!
GROS-RENÉ.
LÉLIE.
GROS-RENÉ.
Mais, quand j'ai bien mangé, mon âme est ferme à tout[298]
LÉLIE.
Je ne saurois manger.
Haut.
LÉLIE.
Tais-toi, je te l'ordonne!
GROS-RENÉ.
LÉLIE.
GROS-RENÉ.
LÉLIE.
GROS-RENÉ.
SCÈNE VIII.—LÉLIE.
LÉLIE, à part.
Faut...
LÉLIE, à part.
SGANARELLE, à part.
LÉLIE, à part.
Me trompé-je?
SGANARELLE, à part.
LÉLIE, à part.
SGANARELLE, à part.
LÉLIE, à part.
Je le veux accoster.
LÉLIE.
SGANARELLE, à part.
D'où lui vient ce désir? Mais je m'avise ici...
LÉLIE.
SGANARELLE.
LÉLIE.
SGANARELLE.
LÉLIE.
Son mari?
SGANARELLE.
SCÈNE X.—LÉLIE.
Apercevant Lélie.
LÉLIE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
LÉLIE.
LE PARENT.
SGANARELLE.
LE PARENT.
SCÈNE XIII.—SGANARELLE.
LA FEMME DE SGANARELLE.
LÉLIE.
SGANARELLE, à part.
SGANARELLE, à part.
LÉLIE, à part.
En s'approchant de Sganarelle.
SGANARELLE, seul.
CÉLIE, à Sganarelle.
Celui qui maintenant devers vous est venu,
SGANARELLE.
C'est ma femme.
CÉLIE.
SGANARELLE.
CÉLIE.
SGANARELLE.
CÉLIE.
Comment?
SGANARELLE.
CÉLIE.
SGANARELLE.
CÉLIE.
SGANARELLE.
Bien loin d'y prendre part, n'en ont rien fait que rire.
CÉLIE.
SGANARELLE.
CÉLIE.
SGANARELLE.
La bonne âme!
CÉLIE.
SGANARELLE.
CÉLIE.
Aïe!
CÉLIE.
SGANARELLE.
Il est vrai.
CÉLIE.
SGANARELLE.
CÉLIE.
SCÈNE XVII.—SGANARELLE.
CÉLIE.
GORGIBUS.
LA SUIVANTE.
Ce changement m'étonne.
CÉLIE.
Et lorsque tu sauras
LA SUIVANTE.
CÉLIE.
LA SUIVANTE.
LÉLIE.
CÉLIE.
LÉLIE.
CÉLIE.
LÉLIE.
Qui rend donc contre moi ce courroux légitime?
CÉLIE.
SCÈNE XXI.—CÉLIE,
LÉLIE, SGANARELLE, armé
de pied en cap, LA SUIVANTE
DE CÉLIE.
SGANARELLE.
LÉLIE.
Ah! je vois...
CÉLIE.
LÉLIE.
SGANARELLE, à part.
LÉLIE, se retournant.
SGANARELLE.
LÉLIE.
SGANARELLE.
C'est un habillement
A part.
Eh?
SGANARELLE.
Je ne parle pas.
CÉLIE, à Lélie.
LÉLIE.
SGANARELLE, à part.
Que n'ai-je un peu de cœur!
CÉLIE.
SGANARELLE, à part.
CÉLIE.
Oui, oui, mon choix est tel qu'on n'y peut rien reprendre.
LÉLIE.
SGANARELLE.
LÉLIE.
SGANARELLE.
Suffit. Vous savez bien où le bât me fait mal;
LÉLIE.
CÉLIE.
LÉLIE.
CÉLIE.
SGANARELLE, à Célie.
LA FEMME DE SGANARELLE.
CÉLIE.
SGANARELLE, à sa femme.
CÉLIE.
LÉLIE.
LA SUIVANTE.
A Lélie.
LÉLIE.
LA SUIVANTE.
A lui.
LA SUIVANTE.
Comment, à lui?
LÉLIE.
Oui-da!
LA SUIVANTE.
LÉLIE.
LA SUIVANTE, à Sganarelle.
Est-il vrai?
SGANARELLE.
LÉLIE.
SGANARELLE.
Il est vrai: le voilà.
LÉLIE, à Sganarelle.
SGANARELLE.
Montrant sa femme.
LA FEMME DE SGANARELLE.
Montrant Lélie.
CÉLIE.
A Sganarelle.
LA SUIVANTE.
SGANARELLE, à part.
LA FEMME DE SGANARELLE.
Ma crainte toutefois n'est pas trop dissipée,
SGANARELLE, à sa femme.
LA FEMME DE SGANARELLE.
Ah! dieux, s'il est ainsi, qu'est-ce donc que j'ai fait?
LÉLIE.
Il me tiendra parole.
LÉLIE.
GORGIBUS.
LÉLIE.
GORGIBUS.
CÉLIE.
GORGIBUS.
SCÈNE XXIV.—VILLEBREQUIN,GORGIBUS,
CÉLIE, LÉLIE, SGANARELLE, LA FEMME
DE
SGANARELLE, LA SUIVANTE DE CÉLIE.
GORGIBUS.
Qui vous amène ici, seigneur Villebrequin?
VILLEBREQUIN.
Je vous viens...
GORGIBUS.
VILLEBREQUIN.
LÉLIE.
GORGIBUS.
SGANARELLE, seul.
OU
LE PRINCE JALOUX
COMÉDIE HÉROIQUE.
« . . . . . . . le théâtre
dit Loret,
« . .
. . . . Le nez au vent,
» . .
. . .
. . .
. . .
. .
PERSONNAGES ACTEURS
DON GARCIE, prince de Navarre, Molière.
amant de done
Elvire.
DONE[330] ELVIRE, princesse de Léon. Mlle Duparc.
DON ALPHONSE, prince de Léon, cru La Grange.
prince de
Castille, sous le nom de don
Sylve.
DONE IGNÈS[331], comtesse, amante
de don Sylve,
aimée par Mauregat,
usurpateur de l'État de Léon.
ÉLISE, confidente de done Elvire. Mlle Béjart.
DON ALVAR, confident de don Garcie,
amant
d'Élise.
DON LOPE, autre confident de don
Garcie, amant
d'Élise.
DON PÈDRE, écuyer d'Ignès.
DUN PAGE de done Elvire.
La scène est dans Astorgue, ville d'Espagne (royaume
de Léon).
ACTE PREMIER
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
Les vœux les plus ardens que mon cœur puisse faire
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
DONE ELVIRE.
DON ALVAR.
DONE ELVIRE.
DON ALVAR.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
Pour...
DON ALVAR.
DON GARCIE.
Je viens m'intéresser,
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Eh! que peut-on, hélas! observer sous les cieux
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE
Oui, c'est vous qui pouvez par deux mots pleins de flamme
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Eh bien, madame, eh bien, je suis trop téméraire:
DON GARCIE.
Fait...
DONE ELVIRE.
J'en étois en peine, et tu m'obliges fort.
(Haut.)
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Il me semble
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Parfois.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Si...
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
»Done Ignès.»
Dans la haute vertu son âme est affermie.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Et, s'il est vrai pour moi que votre amour soit grand,
DON GARCIE.
ACTE II
ÉLISE.
Fâcheux que par vos soins, jaloux que par vos yeux.
Encore un coup, don Lope, une âme bien éprise,
Mais qu'on ait sans amour tous les soins d'un jaloux,
DON LOPE.
ÉLISE.
DON LOPE.
ÉLISE.
DON LOPE.
ÉLISE.
Tout amant de bon sens en doit user ainsi.
DON ALVAR.
DON GARCIE.
ÉLISE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Mais...
DONE ELVIRE.
DON GARCIE
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Madame?
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
De grâce, songez bien, avant que d'assurer.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Prince!
DON GARCIE.
Madame!
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Et je puis, ô perfide!...
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Élise, holà!
ÉLISE.
Madame?
A Élise.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
A don Garcie.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Achevez de lire;
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Adieu, prince.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
Ah! madame, excusez un amant misérable,
Je pouvois démentir...
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Qu'il n'est rien sous les cieux qui puisse l'y forcer;
DON GARCIE.
Dont jamais deux beaux yeux aient fait brûler une âme.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
J'y veux tâcher, au moins,
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Enfin, je suis...
DON GARCIE.
DON LOPE.
DON GARCIE.
Voyons un peu.
DON LOPE.
DON GARCIE.
DON LOPE.
DON GARCIE.
DON LOPE.
ACTE III
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
Moi, je dis que d'un cœur que nous pouvons chérir
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
Mais quel affront nous fait le transport d'un jaloux?
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
Si...
DONE ELVIRE.
DONE ELVIRE.
DON ALPHONSE.
DONE ELVIRE.
DON ALPHONSE.
Oui, madame, mon cœur doit cesser de s'en plaindre;
DON ALPHONSE.
J'ai fait plus que cela, puisqu'il vous faut tout dire:
DONE ELVIRE.
SCÈNE III.—DON
GARCIE, DONE ELVIRE, DON
ALPHONSE, cru don Sylve.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
A don Sylve.
DON ALPHONSE.
DON GARCIE.
Que vous...
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
A don Sylve.
DON GARCIE.
DON ALPHONSE.
DON GARCIE.
DON ALPHONSE.
ACTE IV
DONE ELVIRE.
DON ALVAR.
DONE ELVIRE.
DON ALVAR.
DONE ELVIRE.
DON ALVAR.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
DONE ELVIRE.
ÉLISE.
Où?...
DON PÈDRE.
ÉLISE.
DON PÈDRE.
Le ferai-je venir?
ÉLISE.
Seule.
DONE IGNÈS.
ÉLISE.
ÉLISE.
DON ALVAR.
Le prince me renvoie
DON GARCIE.
ÉLISE.
DON GARCIE.
ÉLISE.
DON GARCIE.
ÉLISE.
DON GARCIE.
ÉLISE, à part.
A don Garcie.
DON GARCIE.
DON ALVAR.
DON GARCIE.
DON ALVAR.
DON GARCIE.
DON ALVAR.
DON GARCIE.
J'en mourrai, don Alvar; la chose est bien certaine.
DON ALVAR.
DON GARCIE.
DON ALVAR.
DON GARCIE.
DON ALVAR.
Se puisse...
DON GARCIE.
DON GARCIE.
Ah! que sensiblement cette atteinte me touche!
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Si vous avez encore quelque chose à me dire,
DON GARCIE.
Eh bien, j'écoute. O ciel! quelle est ma patience!
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
Oui, je vois.
Qu'un cœur qui dit qu'il m'aime, et qui doit faire croire
DON GARCIE.
Et n'est-ce pas...
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
A don Garcie.
DON GARCIE.
Et je puis...
DONE ELVIRE.
DONE ELVIRE.
SCÈNE X.—DONE
ELVIRE, DON GARCIE,
DONE IGNÈS déguisée en homme, ÉLISE,
DON
ALVAR.
DON GARCIE.
O ciel!
DONE ELVIRE.
A done Ignès.
A don Garcie.
DON GARCIE.
DON ALVAR.
Seigneur...
DON GARCIE.
DON ALVAR.
Mais hasarder...
DON GARCIE.
DON ALVAR.
ÉLISE.
DON ALVAR.
ÉLISE.
Mais...
SCÈNE II.—DONE
ELVIRE, DONE IGNÈS,
déguisée en homme, ÉLISE, DON ALVAR.
DONE ELVIRE.
DONE IGNÈS.
SCÈNE III.—DON
GARCIE, DONE ELVIRE,
DONE IGNÈS, déguisée en homme,
ÉLISE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
rs.
Oui, bientôt dans ces lieux don Alfonse doit être,
SCÈNE IV.—DONE
ELVIRE, DONE IGNÈS,
déguisée en homme, ÉLISE.
DONE ELVIRE.
Madame, au désespoir où son destin l'expose,
Ait pris chez moi les traits qu'il lance contre vous,
DONE IGNÈS.
DONE ELVIRE.
Eussent pu renvoyer...
DONE IGNÈS.
Madame, le voici.
DONE ELVIRE.
DONE IGNÈS.
SCÈNE V.—DON
ALPHONSE, cru don Sylve,
DONE ELVIRE, DONE IGNÈS, déguisée
en
homme, ÉLISE.
DONE ELVIRE.
DON ALPHONSE.
DONE ELVIRE.
Dont le crime...
DONE IGNÈS.
DONE ELVIRE.
SCÈNE VI.—DON
GARCIE, DONE ELVIRE,
DONE IGNÈS, déguisée en homme, DON
ALPHONSE, cru don Sylve, ÉLISE.
DON GARCIE.
De grâce, cachez-moi votre contentement,
DONE IGNÈS.
DON ALPHONSE.
DON GARCIE.
DONE ELVIRE.
DON GARCIE.
DON ALPHONSE.
E. Colin.—Imprimerie de Lagny.
Au lecteur
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