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Il s'agit là certainemellt d'une maladie bizarre.

Je
pense que la fantaisie la plus extravagante d'un psy-
chiatre en délire n'aurait jamais réussià construire quel-
LE SENSDES SYMPTÔMES que chose de semblableet si l'on n'avait pas l'occasiou
de voir tous les jours des cas de ce genre, on ne croirait
pas à leur existence. Ne croyez cependarlt pas que vous
rendez serviceau lnalade en luiconseillant de se distraire, Il s'agit d'une belle jeune fllle de 19 ans, très douée,
de ne pas se livrer à ses idées absurdes et de mettre à enfant unique de ses paronts, auxquels elle est supérieure
leur place quelque chose de raisonnable. Il voudrait par son instruction et sa vivacité intellectuelle. Enfant,
lui-même faire ce que vous lui conseillez,il est parfai- elle était d'un caractère sauvage et orgueilleux et était
ternent lucide, partage votre opinion sur ses symptÔmes devenue, au cours des dernières années et sansaucune
obsédants,il vous l'exprime même avant que vous I'ayez cause extérieure apparente, morbidement nerveuse. Elle
formulée. Seulement, il ne peut rien contre son état : se montre particulièrement irritée contre sa rnère ; elle
ce qui, dans la névroseobsessionnelle, s'imposeàl'action, est mécontente,déprimée,portée à I'indécisionet au doute
est supportépar une énergiepour laquellenous manquons et finit par avouer qu'elle ne peut plus traverser seule
probablement de comparaisondans la vie normale. Il des places et des rues un peu larges. Il y a là un état
La névrose obsessionnellese manifeste en ce que les ne peut qu'une chose : déplacer,échanger,mettre à la morbide compliqué, qui comporte au moins deux dia-
place d'une idée absurde une autre, peut-être atténuée, gnostics : celui d'agoraphobie et celui de névrose obses-
malades sont préoccupés par des idées aurquelles ils
ne s'intéressent pas, éprouvent des impulsions qui leur remplacer une précaution ou une interdictiou par une sionnelle. Nous ne nous y auêterons pas longtemps : la
paraissent tout à fait bizarres et sont poussésà des ac- âuLre, âcconrplir un cérémonial à la place d'un autre. seule chose qui nous intéresse dans le cas de cette ma-
tions dont l'exécution ne leur procure aucun plaisir, mais Il peut déplacerIa contrainte, ntais il est impuissant à lade, c'est son cérémonial du coucher qui est une source
de souflrancespour ses parents. On peut dire que, dans
auxquelles il ne peuvent pas échapper. Les idées (repré* la supprimer. Le déplacement des symptômes, grâce
sentations obsédantes) peuvent être en elles-mêmes à quoi ils s'éloignentsouvent beaucoup de leur forme un certain sens, tout sujet normal a son cérémonial du
dépourvues de sens ou seulement indifÏérentes pour primitive, eonstitue un des principaun caractères de coucher ou tient à la réalisation de certaines conditions
l'individu, elles sont souvent tout à fait absurdes et sa maladie ; on est frappé, en outre, par ce fait gue les dont la non-exécution l'empêche de s'endormir ; il a
déclenchent dans tous les cas une activité intellectuelle oppositions (polarités) qui caractérisent la vie psychique entouré Ie passagede l'état de veille à l'état de sommeil
de certainesformes qu'il reproduit exactementtous Ies
lntense qui épuise le malade et à laquelle il se livre à
soirs. Mais toutes les conditions dont l'homme sain
son corps défendant. Il est obligé, contre sa volonté, de sont partlculièrement prononeéesdans son eas. A eôté entoure le sommeil sont rationnelles et, comme telles,
scruter et de spéculer,comme s'il s'apissaitde ses afiaires tle la contrainteou obsèssionà eonteltunégatif ou positifn se laissent facilement comprendre; et, lorsque les cir-
vitales les plus importantes. Les impulsions que le ma- on voit apparaîLre,dans le domaineintellectuel,le doute constances extérieures lui imposent un changement, il
Iade éprouve peuvent également paraître enfautines qui s'attache aux chosesgénéralementles pltts certaines' s'y adapte facilement et sansperte de temps. Mais, le céré-
et absurdes, mais elles ont le plus souvent un contenu Et cependant, notre malade fut jadis un homme très monial pathologique mânque de souplesse,il sait s'im-
terrlflant, le malade se sentant incité à commettre des énergique, excessivement persévérant, d'une intelli- poser au prix des plus grands sacrifices,s'abriter derrière
crimes graves, de sorte gu'il ne les repoussepas seule- gencè âu-dessusde la moyenne' Il préserrtele plus sou- des raisons en apparence rationnelles et, à l'examen
ment comme lul étant étrangères, mais les fuit efTrayé ient un niveau moral très élevé, se montre très scru- superficiel, il ne semble se distinguer du cérémonial
et se défend contre la tentation par toutes sortes d'inter- puleux, d'une rare correction. Vous vous doutez bien normal que par une minutie exagérée.It{ais, à un examen
âu travail qu'il faut accomplir pour arriver à s'orienter plus attentif, on constate que le cérémonial morbide
dictions, de renoncementset de limitatlons de sa liberté. dans cet ensemble contradictoire de traits de caraetère comporte des conditions que nulle raison ne justifie, et
Il est bon de dire que ces crimes et mauvaises actions et de symptômes morbides. Aussi n'ambitionnons-nous d'autres qui sont nettement antirationnelles. Notre
ne reçoivent jamais même un commencenlent d'exé- pour le momertt que peu de chose : pouvoir comprendre malade justiûe les précautions qu'elle prend pour la nuit
cution : la fuite et Ia prudence flnissent toujours par èt interpréter quelques-unsde ces symptômes. par cette raison que pour dormir elle a besoin de eahne;
en avoir raison. Les actions que Ie rnalade accomplit elle doit donc éliminer toutes les sources de bruit, Pour
réellement, Ies actes dits obsédants, ne sont que des
actions ino{ïensives, vraiment insigni{iantes, le plus
souvent des répétitions, des enjolivementscérémonieux réaliser ce but, elle prend tous les soirs, avant le som-
des actes ordinaires de la vie courante, avec ce résultat meil, les deux précautions suivantes : en premier iieu,
Je vais vous citer deux'exemplesd'aualyse d'un symp- elle arrête la grancle pei'rdule clui se trouve tlaus sa
que les démarchesles plus nécessaires,telles que le fait
tômd obsédant. Un de ces exemples est ernpruttùéà une chambre ct fait emporter toutes les alrtres pendtlles,
de se coucher, de se laver, de faire sa toilette" d'aller observation déjà ancienne et je ne saurais lui en subs-
se promener deviennentdes problèmespénibles,à pcine sans même faire une exception pour sa petite moutre-
tituer de plus beau I I'autre est plus récent. Je me con- bracelet dans son écrin ; en deuxième lieu, elle réttnit
solubles.Les représentations,impulsions et actions mor- tente de ces deux exemples,car les cas de ce genre de-
bides ne sont pas, dans chaque forme et cas de névrose sur son bureau tous les pots à fleurs et vases, de telle
mandent à être exposéstout au long, sans négliger aucun sorte qu'aucun d'entre eux ne puisse,pentlant la nuit,
obsessionnelle,mélangéesdans des proportions égales : détail.
le plus souvent, c'est l'un ou l'autre de ces facteurs qui se casier en tombant et ainsi troubler son sommeil.
domine le tableau et donne son nom à la maladie, mais
toutes les formes et tous les cas ont des traits communs
qu'il est impossiblede méconnaître.
Elle sait parfaitement bien que le besoin de repos ne
,n.tnt.. qu'en apparence; elle.serend cornpte A mesttre gue ee travail s'ac- Sesprécautiouscontre le bris des vasesconstitttentdonc
ioiiin"
Lue la "et'
petite
-r"u.uit montle bracelet, laissée dans son écrin' cotnplissait en elle, elle devenait de moins en moins une sorte de protestatiotr cotltre tout le complexe en
ri" troribler son sotntneil par son tic-tac, et nous méticuleusedans I'exécution de ses actions obsédatrtes' rapport avec la virginité e+-l'hirmorragieconsécutiveaux
iu"ànt tous par expérience que le tic-tac régulier et et avant rnêmela {in du traiternent tout son cérérnonial prènriers rapports sexuels,une protcstation aussi bien
;;;;;";; d'tine peridule, loin de troubler le sornmeil' était abandonué.Votts devez savoir aussi que Ie tlavail èontrela crainte de saignerque contre la crainte opnosée,
;;i;it q"" le faùriser. Elle convient, en outre, que la anall'tique, tel que nous le pratiquons aujourd'hui, ne celle de ne pas saigttet.Quant aux précautionscontre le
crainte pour les pots à fleurs et les vasesne reposesur s'attàclù pas à ôhaquesyn.rptôlneen particulicr jusqu'à bruit, attxquelles elle subordonnait ces tnesures,elles
;;";; ïraisembiance. Les âutres conrlitions du céré- sa cornplèieélucidation.On est obligé à chaque instant n'avaient rien, ou à peu près rien, à voir arec celles-ci.
*oni"i n'ont rien à voir avec le besoin de repos'
Au d'abanàonrtertel thème dotrné, car on esl sûr d'y être Elle révéla le sens central de sotr cérilnotrial un jottr
;;;i;;il: la malade exige, par exemple, que la porte qui t'ametréen abordant tl'autres ensemtrlesd'idées' Aussi oir elle eut la compréhensionsubite de la raison pour
sépare sa chambre de celle de ses parents reste entrou- l'interprétation des symptôrnes que je vais vous sou- laquelle elle ne voulait pas que I'oreillertouchât au bois
veite et, pour obtenir ce résultat, elle immobilisela
porte mettrô aujourd'hui, corisLitue-t-elleune synthèse de de lit : I'oreiller, disait-elle, est touionrs fetnme, et la
ôou..i"'d l'aide de divers objets, précaution susceptible résultatsqti'il a fallu, en raisond'aulrestravaux entrepris paroi verticale du lit est homme. Elle voulait ainsi' par
à;.ng.nat.t des bruits qui, sans elle, pourraient être entre-tetrtps,des semaineset des mois pour obtenir. une sorte d'action magique' pourrions-tlousdire, séparer
évitis. Mais les précautions les plus irnportantes portcnt Notre malade contlnencepeu à peu à comprendreque I'homme et la femme, c'est-à-direempêcherses parents
r"t-i" lit même'. L'oreiller qui se trouve à la tête du c'est à titre de syrnbolegénital féminin qu'elle ne sup- d'avoir des rapports sexucls.Longternps avatrt d'avoir
iit- ne àoit pas toucher au bbis de lit' Le peti! coussin portait pas, pendant la nuit, la présencede la pendule établi son cérémoIrial, elle avait cherché à atteindre le
d; iêtr ooit Ctre disposéen losangesur le.grand, e-t la àans sa chainbre. La pendule, dont nous eontraissons même but tl'une rnanièreplus directe. EIle avait simulé
;d"d; place sa tête dans la direction du diamètre lon- encore d'autres interprétations sytnboliques'assumece la peur ou utilisé une peur réelle pour obtenir que la
giitàitui de ce losange. L'édrcdon de plumes doit au rôle de sytnbolegénitil féminin à causede la périodicité porie qui séparaitla charnbreà coucherdelparents de
irJalatite ê[re secoué,-defaçon à ce que le cÔté corres- de son fonctionnernentqui s'aeeornplità des irttervalles ia sienriefût laisséeouverte pendant la nuit. Et elle avait
le cÔté op- égaux. UIre femme peut souvent se vanter en disant que
iâtàâ"t aux pieds devienné plus épais -que conservécette mesure datrs son cérémonialactuel. Elle
iàie ; mais, cêla tait, la malCde ne tarde pas à délaire sàs menstrtress'accomplissentavec la régularité d'une s'o{Irait ainsi I'occasiolrd'épier les paretlts et, à force de
cet épaississement' pendule. l\lais ce que notre tnalade craignait surtouto vouloir profiter de cette occasion,elle s'était attiré une
-- j" travail et à aplatir
son
è'etait d'être troublée dans sott solnnteilpar le tic-tac de
vo"t fais gïâce des autres détails, souvent très insomniôqui avait duré plusieursmois. Non colltente de
*ir*tit,t*, de ce-cérémonial; ils ne nous apprendraient la pendule. Ce tic-tac peut être considérécomme une troubler ainsi ses parents, elle venait de temps à autre
d'ailleurs iien de nouveau et nous entraÎneraictrt trop repiésentationsyrnboliquedes batternentsdu clitoris lors s'installer dans leur lit, entre le père et la mère' Et
loin du but que nous nous proposons'M.aissacltezbien d.e I'excitatiotr sexuelle.Elle était en ellet souvent ré-
que tout cela ne s'accomplit-pasaussi facilement et aussi veillée par cette setrsationpéuible, et c'est la crainte e'est alors que l'< oreiller r et le a bois de lit r se trou-
s=i*prôtntnt qu'on pourràit lè croire. Il y a toujours la de l'éreétion qui lui avait lait écarter de son voisinage, vaient réellement séparés.Lorsqu'elle eut elrln grandi,
pendant la nuit, toutes les penduleset montres ell mar- au point de ne plus pouvoir coueher avec ses parents
craittte que tout ne soit pas fait avec les-soinsnécessaires:
Àq,,. âcte doit être contrôlé, répété, le doute s'attaque ôhe. Pots à fleurs et vases sont. comme tous Ies réci- sans les gêner et sans être gênée elle-même, elle s'in-
pients, égalemeutdes symbolesféminins. Àussi la crainte géniait encore à simuler la peur, afin d'obtenir que la
tant'Ot à I'une, tantôt à une autre précaution, et totrt ce
"t
iiavail dure une heure ou deux pendant lesquelles ni mère Iui cédât sa place auprès du père et vînt elle-rnême
de les exposer pendant la nuit à tomber et à se bri- coueher dans Ie lit de sa fille. Cette situation fut cer-
iu i"o". Iille ni sesparents terrifiés ne peuvent s'endortnir'
ser n'est-elle pas tout à fait dépourvue de setrs. Vous tainernent le point de départ de quelques inventions
connaisseztous cette coutume très répanduequi cottsiste dont nous retrouvons Ia trace dans son cérémonial.
à briser, pendant les fiançailles,un vase ou une assiette. Si un oreiller est un symbole féminin, I'acte consistant
Chaeun des assistantss'en approprie un ft'agrnetrt,ce à secouer l'édredon jusqu'à ce que toutes les plumes
que nous devons considérer,en nous plaçant au point s'étant amasséesdans sa partie inférieure y forment une
L'analyse de ces traeasseriestt'a pas été aussi facile de vue d'une organisation matrimoniale pré-tnonoga- boursouflure, avait également un sens : il signilTait
que cellè de l'action obsédante de ttotre précédente mique, corrme un renoiicement aux droits que chacttn rendre la femme enceinte ; mais notre malade ne tardait
rialarle. ..l'aiété obligé rle guider la jeune lllle et' de lui pouvait ou croyait avoir sur la {iancée.A cette partie de pas à dissiper cette grossesse, car elle avait vécu pendant
p ro p o s erdes pr ojet s ti ' i n te rp ré ta ti o nq u ' e l l e re p o ussai t ion cérémonial se rattachaient, chez notre jettne fille, un des années dans Ia crainte que des rapports de ses pa-
inr'âriablemenlpar ull non catégoriqueorr qu'elle n'ac- souvenir et plusieurs idées. Étant enfant, elle tonba, rents ne naquit un nouvel enfant qui lui aurait fait
ou.iifuit qu'"rr*.,t doute méprisâIrt.Mais.cetteprem-ière perrdantqu'elle avait à la maitr un vase en verre ou en concurrence. D'autre part, si le grand oreiller, symbole
réactiolt àe négation fut suivie d'une pêriode pendant ierre, et ie fit au doigt ulre blessurequi saigrraabon- férninin, représentait Ia mère, le petit oreiller de tête ne
Iaquetleelle étàit préoccupéeelle-même!a.r lgs possibi- dammetrt. Devenue jeune fille et ayant eu connaissance pouvait représenter que la lille. Pourquoi ee dernier
litês qui lui étaierit proposées,cherchatlt à faire surgir des faits se rattaehant aux relations sexuelles, elle fut oreiller devait-il être disposéeu losange, et pourquoi la
des idées se rapportairt à ces possibilités,évoquant des obsédéepar la craitrte atrgoissantequ'elle pottmait.ne tête de notre rnalade devait-elle être placée dans Ie setrs
souvertirs,rt.oiritituattt des ensembles,et elle a fini par pas saignèrpendant sa nuit de noces,ce qui ferait naître de la ligue médianede ce losange?Parce que Ie losange
accenterioutes nos interprétatiotts,tnais à la suite d'ttne àans I'esrrritde son nari des doutesquant à sa virginité' représente la forme de I'appareil génital de la femme,
élabôratiortpersonnelle. lorsqu'il est ouvert. C'est donc elle-rnêmequi jouait le
rôle du mâle, sa tête rernplaçant I'appareil sexuel mas-
eulin.
Ce sont là de tristes choses,direz-vous,que eellesqui Je vais, en conséquence,vous citer un
ont germé dans la tôte de cette jeune fille vierge. J'en nouvel exemple de ce genre, troii rêveé assortis l,un à
cottviens,mais n'oubliez pas que ees choses-là,je ne les l'autre et faits par une jeune femme au cours de Ia rnême
ai pas invetrtées: je les ai seulementinterprétées.Le nuit.
cérétnonial que je viens de vous décrire est égalenent a) EIIe truverse Ie salon de son appailement et se cogne
- tête
lq.
une chosesingulièreet il existe une correspondanee que contre le lustre suspenilu au' fita,,onit. n ,;- rérir)i;
vous ne devez pas rnéconnaître entre ee cérémonial et une plaie saignante.
les idéesfantaisistesgue nous révèleI'intelprétation. Mais Nulle réminiscence; aucun souvenir d,un événernent
ce qui rn'importe davantage,c'est que vous ayezcompris réellement arrivé. Les renseignements qu,elle fournit
que le cérémonialen question était inspiré, non par une indiquent une tout autre direclion. r !s11i savez à quel
seule et unique idée fantaisiste, mais par un grand point mes cheveux tombent. Mon enfant, m,a
dit hier
nombre de cesidéesqui eonvergeaienttoutes eu un point ma mère, si cela continue, ta tête sera bienfôt nue comme
situé quelque patt: Et vous vous êtes sans doute aperçus un derrière. > La tête apparaît ici comme Ie symbole
également que les prescriptions de ee cérémonial tra- $1Ja qarfe.opposée_audorps. La signiflcation iymbo_
duisaieut les désirs sexuelsdans un sens tantôt positif, lrque du lustre est évidente : tous les objets aliongés
à titre de substitutions, tantôt négatif, à titre de moyens sont des symboles de l,organe sexuel masculin. Il s,d!i_
de défense. rait donc d'une hémorragie de la partie inférieure âu
tronc, à la suite de la blessureoccasionnéepar Iepénis.
Ceci .pourrait encore avoir plusieurs sens les âutres
i
L'analyse de ce eérémonialaurait pu nous fournir d'au- rens_eignementsfournis pa{ h rêveuse montrent qu,il
tres résultats encore si nous avions tenu exaetement s'agit de.Ia croyance d,après Iaquelle les règles seraient
compte de tous les autres symptômes présentés par p,rovoquées par les rapports iexuels avei l,homme,
la malade. l\'tais ceci ne se rattachait pas au but que théorie sexuelle qui compte beaucoup d,adeptes parmi
nous nous étions proposé.Contentez-vousde savoir que les jeunes filles n'ayan[ pas encore atteint Ë matïrité.
cette jeune Iille éprouvait pour son père une attiranee _ b) EIle uoit dans la uigne une losse profonde qui, elle
érotique dont les débuts remontaient à son enfance,et il le sait, prouient de I'arraihement d,un ôArâ. ftte reinar-
faut peut-être voir dans ce fait la raison de son attitude que à. ce propo-! que l'arbre lui-même mqnque.Elle croit
pen amiealeenvers sa mère. C'est ainsi que I'analyse de n'avoir pas vu l'arbre dans son rêve, mais tôute sa phrase
ce symptôme nous a encoreintroduits dansla vie sexuelle sert^à l'expression d'une autre idée qui en révèle Ia si-
de la malade. et nous trouverons ce fait de moins en gniflcation symbolique. Ce rêve se rapporte notamment
moins étonnant, à mesure que nous apprendrons'àmieux à une autre théorie sexuelle d,après laquelle Ies petites
connaltre le sens et l'intention des symptômes névro- filles auraient au début.les mêmes orgânes s.*oâ" quÀ
tiques. les garçon-set que c'est à la suite de là castration (aria-
chement d'un arbre) que les organessexuelsde la fdmme
prendraient la forme que I'on sait.
FREUD, Introduction à la psychanalyse(1915-1917)'
c) EIle se tient deuant le tiroir d.e son bureau d.ont le
contenu lui est tellement lamilier qu,elle:'s,aperçoituussitôt
3ème pârtie, Théorie généraledes névroses' de la moindre interuentio'nd,une muin étraÂgère,Le tiroir
du bureau est, comme tout tiroir, boite -ou caisse,1a
représentation symbolique de l,organe sexuel de la
femme.
llle sait ge les traces de ràpports sexuels (et,
comme elle Ie croit, de l'attouchement) sont faciled â
reconnaitre et elle avait longtemps redouté cette épreuve.

Jè cro-lsgue I'intérêt de ces trois rêves résideprincipa-


LE SYMBOLISME DANSLE REVE -
Iement dans les connaissances dont la rêveusefait preuve :
elle se rappelle l'époque de ses réflexlons enfantlnes sur
les mystères de la vle sexuelle, ailsi que les résultats
auxquels elle étalt arrivée et dont elle était alors très
flère.

FREUD,Introductionà la psychanalyse
(1915-1917),
2èmepartie, Le rêve.

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