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LA

RUPTURE …et le problème du mal


E3 aujourd’hui
But : Aborder les conséquences de la rupture avec Dieu. Montrer les diverses formes que revêt le mal. Réfléchir à différentes formes
que l’on rencontre quotidiennement, comment réagir face à cela…

A) EXPLICATION DE LA FICHE-PARTICIPANT
1) Le mal en nous
• La première conséquence de la rupture avec Dieu est la propagation du mal à l’intérieur du cœur de l’homme.
• Pour l’animateur, la difficulté du sujet de cette fiche est triple :
> D’une part, lorsque nous parlons du mal aujourd’hui, nous sommes tentés de ne voir que le mal qui a les conséquences les plus
graves : violences, meurtres, vol. Nous sommes héritiers de la tradition du Moyen Age qui classait les péchés par ordre d’impor-
tance. La Réforme a heureusement rappelé que "les péchés" sont l’expression visible d’un état invisible de"péché" c’est-à-dire,
comme nous l’avons déjà dit lors de l’étude de la fiche E1, de "rupture avec Dieu".

> D’autre part, le mot "péché" a pris aujourd’hui une connotation adoucie de "péché mignon" c’est-à-dire d’un interdit qui augmente
le plaisir. La publicité joue un grand rôle chez les ados : elle exalte, par exemple, les "péchés mignons" de gourmandises. Des
émissions de télévision comme "les sept péchés capitaux" présentent le bon côté de la transgression.

> Les adolescents de nos groupes auront d’autant plus de difficultés à identifier le mal en eux, qu’ils sont, pour la plupart, issus de
famille chrétienne, et n’ont pas ou pas encore fait l’expérience d’une rupture avec la vie familiale et ses valeurs chrétiennes.

L’animateur n’est pas là non plus pour culpabiliser les jeunes.


C’est pourquoi, la fiche nous renvoie à des exemples bibliques et nous rappelle la propagation du mal dans le monde… jusqu’à
aujourd’hui.
On pourra illustrer par des exemples les différentes affirmations de la fiche :
Si l’homme du 19ème siècle croyait dans un progrès moral parallèle aux progrès techniques, il s’est malheureusement trompé.
Partir des faits d’actualité les plus lointains pour en venir à ceux qui nous touchent plus directement : nous pouvons voir qu’à notre
échelle aussi, le mal est présent. L’animateur fera le relais. Sa sincérité et son témoignage personnel seront d’autant plus importants.
L’animateur "cernera" le mal, insistera sur l’intériorité du péché en étudiant les principaux textes des prophètes et du Nouveau Testament.
Il pourra aussi rappeler les conclusions des discussions sur le processus de la tentation et de la désobéissance (v. la fiche F1).

Solution du "diagnostic" à compléter sur la "contamination du mal" :

Qui ? TOUS (Rom 3 : 23 ; Rom 5 : 12-15 ; 1 Cor 15 : 22)

Depuis quand ? DEPUIS NOTRE NAISSANCE (Ps 51 : 7)

Où ? DANS NOTRE CŒUR (Gen 6 : 5 ; Jér 17 : 9 ; Matt 15 : 18-20)

Symptômes ? VIVRE SELON NOS DESIRS (Gal 5 : 19-21 ; Eph 2 : 1-3)

2) La souffrance
La deuxième conséquence de la rupture avec Dieu est la souffrance (v. Gen 3 : 16-19). Le mal et la souffrance qu’il entraîne n’en demeu-
rent pas moins incompréhensibles, intolérables.
Nous ne pouvons éviter la question du "pourquoi du mal" qui sera peut-être abordée par les adolescents eux-mêmes.
"Si Dieu était à la fois bon et puissant, il n’y aurait ni mal ni souffrance".

Voilà ce que nous entendons si souvent : Dieu serait le grand responsable de la souffrance. Pour bien des gens, Dieu n’existe que
lorsqu’il faut trouver un dos sur lequel frapper !

La Bible garde en équilibre trois affirmations fondamentales :


- Dieu est Amour et veut donc le Bien pour sa création. En Dieu il n’y a aucune parcelle de mal (Deut 32 : 4 ; Hab 1 : 13).
- Dieu est Tout-puissant et peut donc tout pour sa création.
- Le mal existe et il est condamnable, intolérable (Rom 3 : 8).

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La Bible ne résout pas ce problème difficile par des solutions philosophiques extérieures à l’homme. Dieu lui-même s’est saisi du pro-
blème en devenant homme et a apporté la solution de l’intérieur :

- en appelant des hommes à le suivre1,


- en envoyant son Fils : qui a lui aussi connu la souffrance2, et qui, par sa mort, a vaincu le mal,
- en transformant nos cœurs de l’intérieur par le Saint-Esprit.

"Les chrétiens croient en un Dieu souffrant mais victorieux. Et cette foi les empêche de devenir insensibles ou de perdre la raison en
voyant la souffrance qui règne dans ce monde3."
Face à la souffrance, les chrétiens n’ont ni réponses toutes faites, ni de solution définitive et exclusive. Car la souffrance est une réalité
à laquelle nous ne pouvons échapper, mais nous savons que Dieu n’y est pas indifférent et qu’il reste présent à tout moment.

Nous avons, nous aussi, une attitude à avoir face à la souffrance : 1 5 7 8

C R 6 C P 10
Références bibliques
1. Compassion (Matt 5 : 7) O E E O A 9 F
2. Combat (Eph 6 : 13 ; Héb 10 : 32)
3. Courage (Jn 16 : 33) M 3 C S N T F E
4. Foi (Eph 6 : 16) 2
P C O P F I O R
5. Réconfort (2 Cor 1: 5-9)
6. Espérance (Zach 9 : 12 ; 2 Cor 4 : 8) A C O 4 N E I E R M
7. Confiance (2 Tim 1 : 11-12)
8. Patience (Rom 5 : 3-4 ; 2 Cor 6 : 4 ; Jacq 5 : 10-11)
S O U F F R A N C E
9. Force (2 Tim 1 : 8) S M R O O A N C E T
10. Fermeté (1 Cor 16 : 13 ; 1 Pi 5 : 9)
I B A I R N C E E
O A G T C E
N T E E
3) L’occultisme, attention danger !
La troisième conséquence de la rupture avec Dieu est une tendance contemporaine (des jeunes, en particulier) à vouloir chercher des
réponses aux questions existentielles dans les sciences occultes.
Occulte : en latin signifie "secret, caché".

"…la magie et la croyance aux démons fascinent en particulier les collégiens et les lycéens…" (Magazine international).

"Selon les experts, au moins 10 % des écoliers se livreraient à des pratiques occultes. Les grandes villes en Europe voient les cercles
spiritistes pousser comme des champignons. A travers les expériences des tables tournantes, et le maniement du pendule, on capte
des messages venant de l’au-delà. Des hommes politiques, des managers de l’économie et des entrepreneurs consultent des carto-
manciennes ou des voyants avant de prendre des décisions importantes. Des malades vont chercher l’aide auprès d’exorcistes ou de
guérisseurs. De même la lecture quotidienne de l’horoscope est devenue pour beaucoup une habitude bien ancrée." "S’affairer sous la
funeste puissance de Satan n’est pas un passe temps inoffensif et intéressant, mais un jeu dangereux et mortel".
F. Haubner tiré de "Occultisme, danger de mort" de F. Haubner (tiré de la Mission des traités de Dijon)

Les sites Internet sur le spiritisme sont nombreux. Certains même préviennent les adolescents des dangers de pratiques qui les con-
duiraient à ne plus maîtriser des forces qu’ils ont mises en œuvre. Par exemple, ils mentionnent la pratique du "oui-ja" : invocation
des esprits autour d’une table qui fascine tant les adolescents, qui les amuse au début mais qui peut provoquer de véritables troubles
mentaux.

La télévision banalise l’occultisme dans certains feuilletons pour adolescents. Les adolescents de nos Eglises ont-ils le discernement
suffisant pour échapper à l’influence de ces émissions ?

Présenter la position biblique les aidera à comprendre l’enjeu véritable du problème :

Dans l’Ancien Testament, Deutéronome 18 :10-11 dénonce la sorcellerie et la magie (sous ces différentes formes et pratiques). La Bible
décrit ces pratiques ténébreuses (v. 1 Samuel 28) et leurs conséquences funestes.
Le diable est une personne, il est le Prince des ténèbres (Jean 14 : 30). Il fait tout pour semer la discorde, pour que les hommes ne
trouvent pas la paix avec Dieu.
=> Avertissements contre la magie et la sorcellerie dans l’Eglise : Actes 8 : 9-24 ; 13 : 6-12 ; Galates 5 : 20 ; Apocalypse 21 : 8.
C’est une réalité à ne pas prendre à la légère, car ces puissances de ténèbres existent.
Ephésiens 6 : 12 nous le dit "…nous n’avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances /
Autorités / Pouvoirs de ce monde des ténèbres et contre les esprits du mal dans le monde céleste"(version Bible du Semeur).

1. Jésus lui-même n’a pas répondu aux interrogations de ses disciples sur le pourquoi de la souffrance (Luc 13 : 1-5 et Jean 9 : 1-3).
2. John STOTT, La croix de Jésus-Christ, (Bâle, EBV, 1987), p. 311-338.
3. Michael GREEN / Gordon CARKNER, Dix préjugés contre le christianisme, (Bâle, EBV, 1988), p. 69.

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RUPTURE …et le problème du mal
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aujourd’hui suite...
B) DÉMARCHES PROPOSÉES

I. Le mal au quotidien
1) Le mal en nous
Amener un journal, distribuer des feutres fluos.
Se partager les feuillets et surligner d’une couleur, les articles de presse qui présentent des faits de violences, des escroqueries, des
catastrophes où la responsabilité humaine est établie.
On aurait pu penser qu’avec le progrès, le mal aurait pu disparaître, mais que voyons-nous ?
Comment expliquer ces phénomènes proprement humains ? Les animaux font-ils le mal avec préméditation ?

=> Etablir le diagnostic de la contamination du mal en cherchant les références dans la Bible.

2) La souffrance
Reprendre les articles du journal et surligner d"une autre couleur les catastrophes dites "naturelles".
D’autres catastrophes semblent n’avoir aucune origine humaine. Pourquoi Dieu les permet-il ?
Pourquoi Dieu ne limite-il pas les effets de la violence humaine, pourquoi laisse-t-il le diable agir sur la terre ?

Montrer que la Bible ne donne pas de réponse sur le problème de l’origine du mal mais elle montre que Dieu est venu répondre à la
question en s’impliquant lui-même.

Lire ce texte :

“The Long Silence”

A la fin des temps, des milliards d’êtres humains furent rassemblés sur une immense plaine devant le trône de Dieu.
Devant la lumière aveuglante qui émane du trône, la plupart reculent. A l’avant de cette multitude, il y a cependant quelques groupes de personnes qui mènent
des discussions animées quelque peu arrogantes. "Comment Dieu peut-il nous juger ? Que sait-il, lui, des souffrances que nous avons endurées ?" s’écrie har-
gneusement une jeune fille brune aussi jolie que décidée. Et tout en parlant, elle remonte une de ses manches pour laisser apparaître un numéro que les
nazis avaient tatoué sur son bras. "Nous, nous avons subi l’horreur des camps…les coups…la torture…la mort !"
Dans un autre groupe, un jeune garçon noir dégage son encolure. « Et cela, qu’est-ce que c’est ?", demande-t-il en montrant la brûlure provoquée par une
corde. "Lynché…non pour avoir commis un crime, mais tout simplement pour être né noir !"
Ailleurs encore, c’est une écolière, toute jeune encore et déjà enceinte qui s’insurge. "Pourquoi devrais-je souffrir, murmure-t-elle avec tristesse, ce n’était
pas de ma faute !"
Des centaines de groupes identiques à ceux-ci s’étaient formés. Chacun avait ses raisons pour s’en prendre à Dieu qui avait permis le mal et la souffrance
dans ce monde. Ah ! qu’il devait être heureux, Dieu, de vivre au ciel, où tout était harmonie et lumière, où il n’y avait jamais ni larme, ni plainte, ni crainte,
ni famine, ni haine ! Que savait-il donc de tout ce que les hommes doivent subir ? Ne vivait-il pas dans sa tour d’ivoire, loin des troubles, de l’agitation et
des tourments ? Voilà ce que se disaient les hommes dans la plaine.
Chaque groupe désigna pour exposer son point de vue celui de ses membres qui avait le plus souffert. Un Juif, un nègre, une victime d’Hiroshima, un
arthritique atrocement déformé et un enfant victime de la thalidomide. Là, au centre de la plaine, les délégués réunis dressèrent la liste des revendications
qu’ils allaient proposer à la multitude avant de les soumettre à Dieu. Ils avaient mûrement réfléchi et leurs délibérations aboutirent à des propositions tout
à fait valables.
Pour que Dieu soit reconnu comme juge qualifié pour juger leur cause, il fallait qu’il subisse toutes les épreuves qu’ils avaient endurées eux-mêmes. Ils
proposèrent donc que Dieu soit condamné à vivre sur terre – comme un homme !
"Qu’il naisse Juif. Que la légitimité de sa naissance soit mise en doute ! Qu’on lui fournisse un travail si difficile que même ses proches le traiteront de fou
lorsqu’il s’efforcera de l’accomplir. Qu’il sache ce que c’est d’être trahi par ses amis intimes. Qu’il soit accusé faussement, jugé par un tribunal qui a des
partis pris, et condamné par un juge lâche. Qu’il connaisse le goût de la torture.
Enfin, qu’il fasse l’expérience de la solitude la plus totale. Puis qu’il passe par la mort, mais de manière à ce qu’il ne puisse subsister aucun doute quant
à sa réalité. Que beaucoup de témoins s’en assurent."
Au fur et à mesure que les délégués énonçaient les différentes sanctions du verdict, la foule les ponctuait d’un murmure approbateur qui allait toutefois en
decrescendo. A l’énoncé du dernier châtiment, ce fut le silence complet. Pas le moindre bruit. Pas le moindre mouvement. Car soudain chacun venait de
réaliser que Dieu avait déjà subi cette condamnation.

Tiré de : John STOTT, La Croix de Jésus-Christ (Bâle, EBV, 1988), p. 337-338.

Il nous donne aussi un rôle à jouer dans le combat contre le mal, mais, ce rôle n’est pas "extérieur" comme les croisades, l’Inquisition…
Nous sommes, par notre attitude face à la souffrance, des témoins du Christ. Nous suivons son exemple dans sa lutte contre le mal.
Il nous donne des armes spirituelles. Le jeu de mots placés permet de les repérer dans la Bible.

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3) L’occultisme, attention danger !
Dans cette lutte, nous n’avons aucune concession à faire avec l’ennemi.
Demander aux ados ce qu’ils pensent des pratiques occultes, s’ils sont bien conscients des dangers de ces pratiques. Relire les passages
bibliques qui parlent du diable et des pratiques occultes.
Le livre de Tolkien "Le Seigneur des Anneaux" montre bien qu’il n’y a aucune alliance possible avec le Seigneur des ténèbres. La seule
manière de le vaincre est de ne pas entrer dans son jeu. Il voudrait monopoliser le pouvoir en récupérant "l’anneau de pouvoir", la seule
manière de le neutraliser est de se débarrasser de cet anneau. Frodon, le porteur de l’anneau qui le jettera dans la fournaise de la mon-
tagne du destin peut évoquer le Christ qui a porté notre péché à la croix… (1 Cor 1 : 18- 2 : 9).

=> Terminer la séance par un temps de silence pour méditer ce qui vient d’être dit et lu.

II. Pour une meilleure connexion


1) Le mal en nous
Partir d’un fait divers : la création d’un nouveau virus.
Pourquoi les gens créent-ils des virus ?
Pourquoi l’esprit humain est-il si tordu ?

Comparer le mal à un virus informatique. Un virus est un programme qui dérange tout un système. Il peut passer inaperçu, mais faire
beaucoup de dégâts de l’intérieur.
Certains constructeurs ont même pensé intégrer les antivirus dans la carte-mère de l’ordinateur.

Le virus du péché se propage malheureusement depuis la naissance de l’humanité.


Il empêche une bonne connexion à Dieu, il détruit notre mémoire vive, crée des interférences…
En lisant les passages bibliques cités, voir comment ce virus s’est propagé et comment il se manifeste encore aujourd’hui.
=> Faire le diagnostic de contamination.

2) La souffrance
Pourquoi Dieu laisse-t-il le virus agir, pourquoi ne nous donne-t-il pas tout de suite un puissant anti-virus d’office ? Pour préserver notre
liberté ?
Comment la connexion peut-elle être rétablie ?
Pouvons-nous la réparer de nous-mêmes ?
C’est Dieu lui-même qui rétablit la connexion. C’est lui le constructeur, il nous connaît, il sait comment nous "réparer".

Noter quelques actes divins de réparation du mal.

Faire le jeu de mots, pour comprendre notre rôle face à la souffrance.

3) L’occultisme, attention danger !


Poursuivre avec l’image de l’ordinateur. Observer le dessin et le message d’alerte. Veut-on donner le droit de regard aux pirates sur nos
données informatiques ? Non, nous installons des "Firewall" et autres programmes de protection. Nous protégeons notre système infor-
matique des intrus. Il en est de même de notre vie. Dieu seul a droit de regard en nous, ne laissons pas la porte ouverte à l’ennemi.

Remarquons que parfois notre ordinateur lui-même nous alerte "Vous allez entrer dans une zone non protégée, voulez-vous quand même
y entrer ?"

Rappeler la fiche E1 :
Dieu avait mis des limites au jardin d’Eden, il se réservait le droit de décider du bien et du mal. Quand nous cherchons à savoir l’avenir, à
avoir des pouvoirs spirituels sur les autres, nous outrepassons ces limites.

Discuter de l’horoscope :
Rechercher notre avenir dans l’horoscope, ne nous aide pas à faire face aux événements de notre vie. Dieu seul peut nous donner la force
d’affronter les difficultés de notre vie.

Lire la citation de Agénor de Gasparin sur la fiche-participant et la commenter.

Proposer un moment de prière silencieuse pour nous remettre à Dieu.

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