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Evolution Du Systeme Bancaire
Evolution Du Systeme Bancaire
Il a fallu attendre 1943 pour qu’une première législation sur l’organisation des professions qui
régissaient les banques et les professions se rattachant au métier de banquier apparaisse.
Avant l’activité bancaire n’était pas réglementée en tant que telle.
Les textes du 31 mars 1943 furent complétés par les arrêtés des 15 janvier 1954, 17 janvier
1955 et 16 avril 1955, qui instaurèrent l’inscription obligatoire des banques sur une liste
officielle et précisèrent le domaine de leur activité.
Si elle eut pour mérite de réglementer pour la première fois la profession bancaire au Maroc,
cette législation omît d’inclure les établissements à statut spécial, créés depuis 1919 1 pour
financer les activités mal assurées par les banques puisque ces établissements étaient déjà
organisés et sous tutelle de l’état.
Une situation disparate de cloisonnement se mis en place dans laquelle étaient différenciés
d’une part les banques directement contrôlées par la banque centrale, et d’autre part les
organismes financiers spécialisés faisant l’objet d’une réglementation particulière échappant à
la législation bancaire.
Le décret Royal portant loi bancaire du 21 avril de 1967 introduisit de manière plus concrète
la volonté de l’Etat d’assurer le contrôle de la distribution du crédit et d’orienter l’économie
conformément aux priorités qu’il définissait.
Ce texte ne s’intéressa qu’aux banques de dépôts et à leurs activités et oublia au même titre
que le texte précédent les institutions et organismes financiers spécialisés à statut particulier
devenus plus nombreux entre temps. Législation disparate et cloisonnement entre ces
institutions et les banques (15 en 1975 après des fusions et des absorptions).
1
garantie de l’Etat sur les emprunts extérieurs procurant les ressources nécessaires à ces
financements et couverture du risque de change y afférente.
Les banques s’organisèrent pour assurer correctement l’étude des projets d’investissement
industriels en créant des services spécialisés. Les autorités monétaires leur confièrent alors
une part non négligeable dans le financement de l’investissement de la PME et de la PMI, de
l’immobilier, du secteur de l’exportation, du tourisme, des transports…
Les organismes financiers spécialisés dont la BNDE et le CIH devenus concurrencés par les
banques dans des domaines où ils avaient le monopole furent autorisés à compter du 1 er
janvier 1986 à recueillir les dépôts, à ouvrir des agences et à consentir des financements à
court terme.
Parallèlement au décloisonnement des structures, l’activité des banques fut touchée par une
désintermédiation des financements dès les années 70 sous 2 formes :
les banques et établissements financiers ont face à l’encadrement du crédit
et à la règle des emplois obligatoires octroyer des crédits à travers des
sociétés filiales (stés de leasing, de crédit à la consommation, sociétés qui
échappaient à l’encadrement et même à la loi bancaire de 1967.
La seconde forme de désintermédiation fut représentée par les billets de
trésorerie2 mis en place en décembre 1986. ce nouveau mode de
financement permettait d’atténuer la pression de l’encadrement du crédit et
aussi de mobiliser l’épargne liquide, et de permettre de développer des
relations financières directes entre les divers agents économiques non
bancaires (appelées relation de face à face entre entreprises).
En 1991 s’ajoute à cela la libéralisation du secteur bancaire et les réformes du marché des
capitaux.
Changement de politique monétaire privilégiant les mécanismes de marché,
Transformation et modernisation de la bourse des valeurs en 1993 avec la
mise en place d’une société gestionnaire privée, des sociétés de bourses et
des organismes de placement et de courtage en valeurs mobilières.
2
Les billets de trésorerie : marché inter-entreprise a été instauré par la décision réglementaire de Bank El
Maghrib n°47 du 22 décembre 1986. Ces billets sont émis par les entreprises qui ont des besoins temporaires de
fonds
2
Dynamisation du marché monétaire en 1995. BAM a réformé les modalités
de refinancement des banques (suppression des possibilités de réescompte
automatiques et à taux privilégiés de certains crédits, car cette technique
gênait les interventions de BAM sur le marché monétaire et limitait son
influence sur la formation des taux et la régulation des liquidités bancaires).
Les nouveaux mécanismes de refinancement repose sur : les pensions à 1
semaine sur appel d’offres3, les prises de pension à 5 jours 4, les opérations
d’open-market sur le marché secondaire5.
Introduction la même année des titres de créances négociables6 sur le
marché secondaire.
Les titres de créances négociables (TCN) recouvrent donc actuellement :
-les certificats de dépôts négociables (CDN) qui sont émis par les banques
pour une durée pouvant aller de 10 jours à 7 ans,
-les bons des sociétés de financement émis par les sociétés de financement
(SF) pour des échéances comprises entre 2 et 7 ans,
-les billets de trésorerie qui sont émis par les personnes morales autres que
les banques et les SF pour des maturités pouvant varier entre 10 jours et un
an. Les TCN ne peuvent être émises que par des personnes morales de droit
marocain. Ils doivent avoir un montant unitaire minimum de 100 000 Dh
(Le montant unitaire minimum a été fixé par l'arrêté du Ministre des
Finances du 09 octobre 1995 à 250 000 Dh, puis
ramené à 100 000 Dh depuis le 10 juillet 2001.
Institution du marché des changes interbancaires en 1996 et établissement
du marché hypothécaire.
Les législations bancaires et commerciales devaient suivre ces évolutions en tenant compte
des nouveaux besoins en financement de l’économie nationale, de son ouverture sur
l’extérieur et de la transformation des techniques et des usages qui y sont liés.
Le système bancaire avant la loi de 1993 était caractérisé par un cloisonnement des
établissements de crédits :
-des banques inscrites
-des organismes financiers spécialisés OFS
-autres organismes comme sociétés de crédit à la consommation, de crédit-bail.
Les banques collectaient les dépôts et distribuaient les crédits et créaient la monnaie.
Les OFS collectaient l’épargne pour le financement des investissements.
Jusqu’en 1986, les OFS se distinguaient des banques de par la nature de leurs actifs qui ne
pouvaient être constitués que de dotations et de subventions étatiques ou d’émissions
3
les pensions à 1 semaine : procédure d’appel d’offre de BAM pour les avances à 1 semaine accordée par BAM
aux établissements bancaires sur le marché monétaire. Chaque mercredi les banques communiquent à BAM leurs
besoins en liquidités et le taux auquel elles souhaitent emprunter. Ces pensions sont garanties par des effets
représentatifs de crédits à l’export et 50% par des bons du trésor.
4
Pensions à 5 jours : ne sont pas à l’initiative de BAM, elles peuvent être demandées par les banques une fois
par semaine pour les besoins supplémentaires.
5
Open market : Banque centrale agit sur les taux sur le marchés de capitaux en achetant ou vendant des titres
publics.
6
Titres de créances négociables créés par la loi n°35-94 du 26 janvier 1995 : les certificats de dépôts, les bons
des sociétés de financement, les billets de trésorerie
3
d’emprunts sur les marchés financiers internationaux et nationaux, mais ces organismes ne
pouvaient pas recevoir de fonds du public. La levée de cette restriction leur a permis de
développer leurs activités et leurs réseaux d’agences. La loi bancaire de 1993 a simplement
entériné le rapprochement des rôles des banques et des OFS
Avec le temps, les activités des uns et des autres ont évolué sans que les règles du jeu ne
changent si bien qu’à un moment tout le monde avait un peu l’activité de banques sans être
soumis à la loi bancaire.
La préparation d’une nouvelle loi bancaire intégrant les nouvelles donnes du terrain devint
indispensable.
Un des objectifs fondamentaux de cette loi était de libéraliser le système et d’introduire une
concurrence égale entre les différents établissements de crédit.
3 orientations
7
CNME : Comité National de la monnaie et de l’épargne, présidé par le Ministre des Finances, est consulté sur
toute question intéressant les orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en
œuvre. Il donne aussi son avis sur les conditions générales de fonctionnement des établissements de crédit.
8
CEC : Comité des Etablissements de crédits : Présidé par le gouverneur de Bank Al Maghrib, le CEC donne
son avis conforme au Ministre des Finances sur les questions relatives à l’activité des établissements de crédit. Il
peut également être consulté par le gouverneur sur les aspects techniques de la politique monétaire et des règles
prudentielles.
9
CDEC : Commission de discipline des établissements de crédit : Instruit les dossiers disciplinaires et propose
les sanctions
10
Fonds collectif de garantie des dépôts : article 56 de la loi 6 juillet 1993 l’objet de ce fonds est de : consentir
des concours remboursables aux établissements de crédit recevant des fonds du public et se trouvant en
difficulté, d’indemniser les déposants des établissements de crédit mis en liquidation, à concurrence d’un
montant maximum de 50 000 dhs par déposant et dans la limite des disponibilités du fonds. Le financement du
FCGD est assuré par les établissements de crédit,recevant des fonds du public, par le versement d’une cotisation
annuelle calculée sur la base des dépôts à vue et à terme libellés en dirhams, en dirhams convertibles et en
devises reçus des clients résidents et non résidents.
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En plus de cela les autorités monétaires prévoyaient un ensemble de règles comptables et de
nouvelles mesures de contrôle et d’information.
De plus en cas d’infraction à la législation des sanctions pénales et pécuniaires étaient prévues
par la loi, des sanctions disciplinaires pouvaient aussi être prises sous forme de suspension
d’administrateurs, d’interdiction d’effectuer certaines opérations, de retrait d’agrément, de
mise en liquidation.
Cette nouvelle définition des opérations que peut accomplir la banque universelle apporte 3
nouveautés par rapport au texte précédent
- Il suffit d’effectuer une seule des 3 activités prévues par la loi pour avoir le statut
d’établissement de crédit.
- La 3ème catégorie d’opérations qui a été introduite tient compte du développement
des nouveaux moyens de paiement (monnaie électronique, monétique)
- Classification nouvelle des établissements de crédit :
a/ les banques : cette appellation regroupe aussi bien les banques commerciales que les OFS.
Cette catégorie d’établissement peut effectuer toutes opérations de banque qu’il s’agisse :
de recevoir des fonds du public quelque soit la durée du dépôt
d’effectuer des opérations de crédit en faveur des entreprises ou des
particuliers quelque soit la durée.
de mettre à la disposition de la clientèle ou de gérer les moyens de
paiement.
d’effectuer des opérations connexes comme les opérations de change, les
opérations sur or, métaux précieux, placement achat gestion garde et vente
de valeurs mobilières et de tout produit financier, conseil et assistance en
matière de gestion de patrimoine, conseil et assistance en matière de
gestion financière des entreprises.
5
La loi de 1993 distinguait 2 catégories de sociétés de financement :
les sociétés de financement dont les opérations sont limitées par des
dispositions législatives ou réglementaires propres. Par exemple la CMM
(Caisse marocaine des marchés) qui assure le financement des entreprises
titulaires des marchés administratifs de travaux ou de fournitures.
Les sociétés de financement dont l’activité est précisée dans leur agrément :
les sociétés de crédit-bail mobilier ou immobilier, les sociétés de crédit à la
consommation, les sociétés d’affacturage (Maroc Factoring), société de
cautionnement (CMM, Dar A Damane), société de gestion de moyens de
paiement (Wafa monétique, Interbank, Diners Club).
Remarques :
Le Dahir portant loi du 6 juillet 1993 a expressément exclu de son champs d’application,
BAM, La trésorerie générale, le service de compte courants et de chèques postaux, le service
de mandat postaux, la CDG, la CCG contrôlées par les pouvoirs publics, les banques offshore
et les compagnies d’assurances et de réassurances.
La caisse d’Epargne Nationale n’est pas régie par les dispositions du dit Dahir en vertu es
prescriptions de la loi n°24/96 relative à la poste et aux télécommunications, promulguée par
le Dahir n° 1-97-162 du 7 Août 1997.
Paragraphe 3 : La loi bancaire février 2006, Dahir n°1-05-178 portant loi n°34-03
Il est apparu nécessaire de réformer à nouveau la loi bancaire pour faire face à l’ouverture au
monde extérieur et se mettre à niveau des standards internationaux. On assiste ainsi en 2006 à
une refonte des textes de base :
La loi bancaire
Les statuts de Bank Al Maghrib
6
- Les banques de dépôts classiques parmi lesquelles les 5 grandes banques privées :
Attijariwafa Bank11, BMCE12, Banque marocaine du commerce extérieur et les 3 filiales
françaises, la SGMB13, la BMCI14 , et le Crédit du Maroc15
- Le Crédit Populaire du Maroc, constitué de la BCP banque centrale populaire et son réseau
de banques populaires régionales (BRP). Organisme public concerné par la collecte de la
petite épargne et la distribution de petits crédits aux PME. La BCP est devenue une SA en
février 2002. Elle s’est engagée depuis dans un processus de privatisation 20% introduit en
bourse en juin 2004)
-Diverses autres banques dont la création répond à des besoins spécifiques : Bank Al Amal17
pour le financement de projets d’investissement des marocains résidents à l’étranger, Média
Finance et Casablanca Finance Markets qui interviennent sur le marché des titres négociables,
le Fonds d’équipement communal (FEC18) dédié au financement des collectivités locales
11
La BCM a racheté en 2003 Wafa bank, la nouvelle entité s’appelle Attijariwafa bank
12
Le CIC crédit industriel et commercial prend 10% du capital de la BMCE en juin 2004 (filiale du groupe crédit
mutuel de France)
13
La Société Générale France contrôle 51% de la SGMB
14
BNP Paris bas contrôle 63% de la BMCI
15
Le crédit agricole contrôle 51% du Crédit du Maroc.
16
Le CIH, La CNCA, La BNDE ont été autorisés à ouvrir des guichets à collecter des dépôts et à consentir des
crédits au même titre que les banques ordinaires pour leur permettre d’augmenter et de diversifier leur ressources
17
Bank Al Amal : capital détenu à 75% par des RME
18
FEC : a le statut de banque depuis 1996
7
*Nécessité d’adapter la réglementation aux nouvelles normes bancaires internationales
notamment les 25 principes fondamentaux du comité de Bâle pour un contrôle bancaire
efficace particulièrement,
- Autonomie des organes de supervision et clarification de leur responsabilité
- Pouvoir des autorités de supervision
Une condition nécessaire pour renforcer cette autonomie est le retrait de Bank Al Maghrib du
capital et des instances des Etablissements de crédit.
b/ Refonte des attributions des différentes instances instituées par la loi bancaire en vue
d’améliorer le système de supervision du secteur.
modification des attributions du Conseil national du Crédit et de l’Epargne (CNCE)
qui a remplacé le Conseil national de la Monnaie et de l’épargne (CNME)
élargissement des attributions du Comité des Etablissements de crédit à toutes les
questions intéressant l’activité des Etablissements de crédit.
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d/ Elargissement du rôle des commissaires aux comptes
Contrôle des Etablissements de crédit
S’assurer des mesures prises par les Etablissements de crédit en vue de respecter les
dispositions comptables, prudentielles et de contrôle interne .
Ils doivent rendre compte de leur mission à Bank Al Maghrib
Rapporter à Bank Al Maghrib tout fait ou décision en violation aux dispositions
législatives, ou pouvant affecter la situation financière de l’Etablissement de crédit ou
porter atteinte à la profession.
Le nouveau texte vise à valoriser le rôle de Bank Al Maghrib et consacrer son autonomie pour
ce qui est du contrôle du système bancaire et de l’appui à la protection des clients des
organismes de garantie.
Dans le détail, les principaux apports de la loi bancaire consistent, plus que jamais, dans le
renforcement du rôle de la Banque centrale en matière de supervision et contrôle bancaire.
Elle stipule aussi une redéfinition du rôle des organes consultatifs, notamment le Comité des
établissements de crédit (CEC) et le Conseil national de la monnaie et de l’épargne (CNME).
Il est ainsi institué un conseil de la politique monétaire qui s’occupe des grandes questions
relatives au fonctionnement et l’organisation du système bancaire et au développement de
l’épargne et du crédit.
9
a/ Octroi de l’autonomie à Bank Al Maghrib en matière de politique monétaire.
La politique monétaire est totalement assurée par BAM. Dans le but d’assurer la stabilité des
prix, la banque met en œuvre les instruments de politique monétaire (art 25). Elle intervient
sur le marché monétaire en vue d’injecter ou de retirer des liquidités en :
- effectuant auprès des intervenants sur le marché monétaire, toutes opérations
d’achat et de ventes fermes, d’escompte et de pensions de titres. Ces opérations ne
peuvent porter que sur des titres de créances négociables publics et privés libellés
en monnaie nationale.
- Consentir aux établissements de crédits agréés en qualité de banques, des avances
garanties par des sûretés appropriées.
- Proposer aux dits établissements de placer auprès d’elle des liquidités sous forme
de dépôts à terme
- Procéder à des opérations de change tant au comptant qu’à terme
- Emettre et racheter ses propres titres d’emprunt auprès des intervenants sur le
marché monétaire.
Au cas ou la surliquidité revêt un caractère durable, la banque peut exiger des établissements
de crédit agréés en tant que banques, de constituer auprès d’elle des réserves obligatoires sous
forme de dépôts.
Les innovations importantes apportées par les nouveaux statuts de BAM sont :
l’obligation du gouverneur de BAM de rendre compte aux commissions
parlementaires chargées des finances : soit à la demande de ces commissions, ou à la
demande du Gouverneur de BAM, en matière de politique monétaire et d’activité des
EC et Organismes assimilés.
L’Audit des comptes de BAM par des auditeurs externes.
10
Dans la loi bancaire de 1993, la banque centrale n’avait qu’un rôle d’exécution de la politique
monétaire, rôle exprimé donc par un manque d’indépendance et d’autonomie.
Il ne lui appartenait pas de définir et d’élaborer, seule, la politique monétaire du pays, laquelle
se conceptualisait dans le cadre du Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne, CNME,
conseil de surcroît présidé par le Ministre des Finances.
C’est donc le gouvernement qui définissait la politique monétaire et qui donnait à BAM la
mission de l’exécuter. Et ce, même si dans les faits, il y avait concertation et coordination
entre les Finances et la Banque centrale avant toute réunion du CNME pour déterminer
l’ensemble des mesures qui devaient être entérinées lors de chaque réunion de ce Conseil.
Par ailleurs, sur le plan du contrôle de l’activité bancaire également, toutes les mesures étaient
décidées par un arrêté du ministre des Finances, même si le contenu des textes était rédigé par
Bank Al Maghrib, qui s’occupait également de la rédaction et de la publication des circulaires
d’application des arrêtés ministériels.
Bank Al Maghrib doit faire en sorte que le système bancaire soit fiable, solide, et réactif. Et
doit renforcer son pouvoir au niveau du contrôle des établissements de crédit. Pour cela, BAM
s’est dotée des moyens humains et techniques de pointe.
Avec ces nouveaux statuts, la Banque centrale devient également garante de la transparence
qui est le corollaire de l’indépendance.
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- Concernant les sanctions graves à l’encontre es établissements de crédit ou de leur
administration comme le retrait de l’agrément ou la nomination d’un
administrateur provisoire, elles ne sont prises qu’après avis de la Commission de
Discipline des Etablissements de crédit.
D’un autre côté le Ministre des Finances à une influence considérable sur l’ensemble du
dispositif mis en place par la loi bancaire de 1993 et ce du fait qu’il soit président du CNME
et aussi indirectement par ses représentants présents dans toutes les instances créés par la loi.
B/ Bank Al Maghrib :
Créé en juin 1959 pour remplacer la banque d’Etat, la banque du Maroc est appelée BAM en
1987.
BAM a le privilège de l’émission de la monnaie. Elle veille à l’application de la politique
monétaire conformément à des objectifs de politique économique générale. Elle doit assurer la
stabilité de la monnaie.
BAM a aussi un rôle en matière de surveillance du système bancaire et financier. Elle doit
faire appliquer la réglementation relative à l’exercice de la profession bancaire et signaler au
Ministre des Finances les manquements qu’elle constate. Les banques doivent dresser des
situations périodiques de leurs actifs et de leur passif aux dates et dans les délais fixés par la
banque du Maroc et selon des formules types, établies par elle.
La loi de 1993 conférait des pouvoirs plutôt limités à BAM elle n’avait pas le pouvoir direct
de fixer de nouvelles réglementations ni d’octroyer ou de retirer les licences bancaires. Elle ne
pouvait intervenir qu’au travers de recommandations adressées au ministère des finances et
au CEC.
Cette situation a été modifiée par la nouvelle loi bancaire 2006 qui a étendu les pouvoirs de
BAM. BAM reste dans les nouveaux textes comme dans les anciens le conseiller financier du
gouvernement. (Art 11)
Les nouveaux statuts de BAM constituent également une évolution fondamentale dans la mise
à niveau de BAM avec les normes internationales les plus avancées.
Le texte portant statut de BAM lui confère l’indépendance quasi totale pour mener ses
missions fondamentales.
La banque centrale tire désormais sa légitimité de sa crédibilité c’est pourquoi elle s’ouvre,
s’explique, élargit le dialogue et la concertation.
La première mission de BAM est la stabilité des prix et donc la lutte contre l’inflation.
La deuxième mission est la supervision bancaire
La troisième responsabilité est la supervision des systèmes de paiement (responsabilité de
réguler, de contrôler et de suivre les systèmes de paiement).
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Le CNCE débat de toute question intéressant le développement de l’épargne ainsi que de
l’évolution de l’activité des établissements de crédit.
Le CNCE est présidé par le Ministre chargé des finances
Le CEC est présidé par le gouverneur de BAM, il comprend 2 représentants du Ministre des
finances, 1 représentant de BAM, 2 représentants du groupement professionnel des banques
du Maroc, 2 représentants de l’association professionnelle des sociétés de financement.
La commission peut donner son avis sur l’interdiction ou la restriction d’exercices relatives à
certaines opérations se rapportant à l’activité de l’établissement de crédit concerné, sur la
nomination d’un administrateur provisoire, sur le retrait d’agrément.
Elle est présidée par le vice gouverneur ou le directeur général ou un représentant de BAM.
Elle comprend :
- 1 représentant de BAM
- 2 représentants du ministère chargé des finances
- 2 magistrats nommés par le ministre chargé des finances.
Le secrétariat de la commission est assuré par BAM.
Le retrait d’agrément est prononcé par le gouverneur de BAM (avant par arrêté du Ministre
des finances soit à la demande de l’établissement de crédit, soit sur proposition du gouverneur
de BAM après avis consultatif du CDEC :
- quand l’établissement ne remplit plus les conditions au vu desquelles l’agrément
lui a été octroyé
- lorsque l’établissement n’a pas fait usage de son agrément dans un délai de 12
mois.
- lorsque l’établissement n’exerce plus depuis au moins 6 mois
- à titre de sanctions disciplinaires (non respect des règles).
Cette commission est présidée par le vice gouverneur ou le directeur général. Il comprend : 1
représentant de BAM, 2 représentants du Ministre des finances, 2 magistrat nommé par le
Ministre des finances sur proposition du Ministre de la justice.
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D/ Commission de coordination des organes de supervision du secteur financier :
Elle est composée de BAM, de l ‘administration chargée du contrôle des entreprises
d’assurances et de réassurance et du conseil déontologique des valeurs mobilières. Cette
commission est chargée de coordonner les actions des instances en matière de supervision des
établissements soumis à leurs contrôles respectifs
Pour le bilan : les éléments de l’actif du bilan sont pondérés selon 3 critères :
la nature du débiteur : Etat, Banque, OFS et Entreprise
19
le comité de Bâle est composé de 13 pays : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Italie,
Luxembourg, Japon, Pays-Bas, GB, Suède, Suisse.
14
localisation du risque suivant l’appartenance ou non du débiteur à un pays de l’OCDE
la durée du crédit selon que leur échéance résiduelle excède ou pas 12 mois
0% : pour les montants garantis comme les créances garantis par l’état, engagement garantis
par la CCG, crédits garantis par des dépôts en espèces.
Le hors-bilan :
Les risques figurant au hors bilan sont répartis en 2 catégories
les engagements traditionnels comme les cautions, les crédits confirmés font l’objet
d’une pondération.
Les engagements issus d’opérations à terme sur instruments financiers et devises sont
évalués selon le prix du marché ou le risque initial.
Plus la pondération est élevée plus les banques seront réticentes à octroyer des crédits.
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Ce ratio est apparu imparfait face à la sophistication croissante de la finance, d’où une refonte
de la réglementation prudentielle connue sous l’appellation d’accords de Bâle II afin de mettre
en adéquation le niveau des fonds propres avec l’environnement financier nouveau.
1/Le principe d’un taux de fonds propres supérieur ou égal à 8% des risques pondérés
demeure la clé de voûte du système. Le nouveau ratio de solvabilité Mc Donough, à la forme
suivante :
Fonds propres >8%
Risque de crédit+ risque de marché+risque opérationnel
Fonds propres= capitaux propres + réserves +Résultat +fonds pour risques bancaires
généraux.
Autre innovation : mesure du risque de crédit, principale source de risque pour une banque,
une distinction est faite entre pertes attendues et pertes inattendues. Seules les pertes
inattendues doivent être couvertes par la charge en fonds propre. Les pertes attendues étant
couvertes par les provisions
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2/ Processus de surveillance individualisé : le but est de s’assurer que les établissements de
crédit appliquent des procédures internes efficaces pour calculer l’adéquation de leurs fonds
propres sur la base d’une évaluation approfondie des risques réellement supportés.
La réglementation prudentielle Bâle II repose sur une définition plus complexe et plus
sensible des risques encourus. Elle incite les établissements de crédit à améliorer leurs
techniques et leur système de gestion des risques.
Parmi les mesures qui ont été prises pour limiter les risques liés au crédit, le coefficient de
division des risques vise à éviter la concentration abusive des engagements d’une banque sur
un même client ou un même groupe de sociétés.
Il était institué au Maroc depuis 1977 sous forme d’un coefficient de 10% que les banques
étaient tenues de respecter antre leurs fonds propres dénominateur et les crédits à un même
client (numérateur).
Les engagements comprennent en plus des crédits par décaissement, les crédits par signature
figurant au hors bilan.
On entend par risques encourus sur un même bénéficiaire :
- les crédits de toute nature et de toutes durées
- les opérations assimilées au crédit
- les titres de placement et de participation et emplois assimilés émis par le
bénéficiaire et souscrits par la banque.
Ce coefficient ne s’applique pas sur les risques encourus sur l’état et les autres banques.
Les fonds propres nets relatifs au coefficient de division des risques sont formés par :
le capital social, les réserves, le report à nouveau créditeur diminué de :
- la part non libéré du capital social
- des pertes
- du report à nouveau débiteur
- des frais d’établissement
- des immobilisations incorporelles
- des titres de placement, de participation et de filiales détenues dans les autres
établissements bancaires marocains
- des mêmes titres et emplois assimilés détenus dans les sociétés actionnaires
- des crédits par décaissement et/ou par signature convertis aux personnes physiques
ou morales apparentées ou actionnaires détenant directement ou indirectement une
participation égale à 5% du capital ou détenant une participation inférieur et faisant partie
du conseil d’administration.
Comme pour le ratio cooke, les crédits au niveau du coefficient de division des risques sont
mesurés en risques pondérés (engagement bancaire x quotité déterminée).
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Les quotités retenues par BAM sont les suivantes :
20% sur les crédits documentaires import en faveur du bénéficiaire,
les crédits garantis par les établissements habilités à délivrer des garantis par signature
(Banque, CMM, Dar Adamane),
les crédits garantis par nantissement de bon de caisse ou de certificats de dépôts émis
par les autres établissements bancaires,
les crédits garantis par les organismes marocains d’assurance à l’export,
les crédits garantis par les banques installées dans les pays de l’OCDE.
50% sur les crédits à l’habitat consentis pour la construction, acquisition ou aménagement
de logement et garantis par une hypothèque de 1er rang sur les biens ayant fait l’objet des dits
crédits.
Crédit-bail immobilier et autres locations d’immeubles avec options d’achat.
Caution de marchés publics nette de provisions versées par le bénéficiaire.
100% :
sur les autres crédits par décaissement et par signature
sur les crédits bail mobilier
sur les titres émis par le bénéficiaire et souscrits par l’établissement bancaire
intéressé
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