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Épuration des eaux

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Pour un article plus général, voir Réutilisation ou recyclage des eaux usées.

Station d'épuration des eaux à Aguas Corrientes, en Uruguay.

L’épuration des eaux est un ensemble de techniques qui consistent à purifier l'eau


soit pour réutiliser ou recycler les eaux usées dans le milieu naturel, soit pour
transformer les eaux naturelles en eau potable.
En 2017, en France, plus de 20 000 stations d’épuration traitent plus de 5 milliards
de m3 d’eau usées1, en émettant des quantités significatives de protoxyde d'azote ou
N2O (contribuant 300 fois plus à effet de serre que le dioxyde de
carbone et destructeur de la couche d'ozone).

Sommaire

 1Histoire de l'épuration « intensive » des eaux


 2Techniques
o 2.1Filières biologiques
 2.1.1Traitement aérobie
 2.1.2Traitement anaérobie
 2.1.3Élimination de l'azote
o 2.2Filières physicochimiques
 3Assainissement collectif - assainissement non-collectif
o 3.1Notion réglementaire (France)
o 3.2Notion technique
 4Limites et problèmes
 5Recherche et développement
o 5.1Mieux caractériser les boues d'épuration urbaine
o 5.2Lutte contre les micro-polluants
o 5.3Réduire les consommations d'énergie liées
 6Émissions de protoxyde d'azote (gaz à effet de serre)
 7Financements
 8Rôle futur de l'épuration des eaux
 9Notes et références
o 9.1Bibliographie
 10Voir aussi
o 10.1Articles connexes
o 10.2Liens externes

Histoire de l'épuration « intensive » des


eaux[modifier | modifier le code]
La fin du XIX  siècle marque l'essor des réseaux d'égouttage et d'assainissement en
e

France (courant hygiéniste, rénovation de Paris du baron Haussman. Il s'agit


d'éloigner les eaux usées des habitations et des lieux de vie. Très vite se pose le
problème du devenir de ces eaux usées. « Les quantités croissante (déjà
2 000 m3 par jour en 1875) de vidange à stocker ou à épandre se heurtent en
banlieue au refus des habitants »2. Avec les travaux de Pasteur, les connaissances
en microbiologie se développent. Le rôle des micro-organismes dans la dégradation
de la matière organique est mis en évidence.
« En 1914, deux Anglais, Edward Ardern et William Lockett, mettent au point le
premier procédé intensif d'épuration, un système de bassin où les boues issues de la
biodégradation des effluents sont aérées »2. L'oxygène permettant à la fois d'activer
le travail des bactéries et de favoriser leur multiplication. Le principe des boues
activées est né. Des brevets sont déposés et mis en œuvre aux États-Unis et en
Grande-Bretagne. En France, l'essor des stations d'épuration à boues activées en
zone urbaine se situe vers 1960 dans les villes, puis dans les zones rurales. Quant
aux procédés physico-chimiques, leur utilisation en France coïncide avec le
développement des stations de sport d'hiver au début des années 60. « Les
procédés de coagulation par traitement chimique étaient aussi utilisés dans quelques
stations balnéaires françaises et en Norvège pour protéger les fjords de
l'eutrophisation due notamment aux rejets de phosphore »2.

Techniques[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Traitement des eaux usées et Production d'eau potable.

Il existe trois techniques principales pour épurer les eaux, s'appliquant tant au
traitement des eaux usées qu'à la production d'eau potable :

1. les procédés physico-chimiques, essentiellement réservées à la production d'eau


potable ;
2. les procédés biologiques ;
3. les procédés chimiques, qui se basent sur l'oxydation des composés. Ils sont très
efficaces mais également onéreux. Les produits les plus utilisés sont l'ozone et des
composés chlorés.
Entre 1997 et 2016, de nombreuses avancées en recherche et développement ont
été nécessaires pour faire face à la complexité croissante de la pollution, quelle
qu’en soit sa source. Les nouveaux engrais mis sur le marché, ainsi que la prise de
conscience et l’identification de nouvelles sources de pollutions industrielles ou
pharmaceutiques, tels que les résidus de médicaments actifs rejetés par les
individus3, posent de nouveaux défis technologiques à l’épuration.
Filières biologiques[modifier | modifier le code]
Schéma de principe.

Les procédés biologiques sont utilisés pour le traitement secondaire des eaux
résiduaires urbaines et industrielles. Dans leur configuration de base, ils sont
essentiellement employés pour l’élimination des composés carbonés présents sous
forme soluble tels que sucres, graisses, protéines, pour lesquels les solutions par
voie physico-chimique sont souvent peu efficaces, coûteuses ou difficiles à mettre en
œuvre. Ceux-ci sont nocifs pour l'environnement puisque leur dégradation implique
la consommation de l'oxygène dissous dans l'eau nécessaire à la survie des
animaux aquatiques. Le but des traitements biologiques est d’éliminer la pollution
organique soluble au moyen de micro-organismes, bactéries principalement. Les
micro-organismes hétérotrophes, qui utilisent la matière organique comme source de
carbone et d’énergie, ont une double action :

 la matière organique est en partie éliminée sous forme gazeuse lors de la


minéralisation du carbone avec production de CO2 dans les procédés aérobies et
de biogaz (CO2 + CH4) dans les procédés anaérobies ;
 une autre partie est transformée en particules solides constituées de micro-
organismes issus de la multiplication bactérienne. Ces particules peuvent être facilement
séparées de la phase liquide par des moyens physicochimiques tels que la décantation
par exemple.
Si nécessaire, la transformation des ions ammonium (NH4+) en nitrate (NO3–)
ou nitrification peut être réalisée simultanément.
Ces procédés peuvent aussi permettre d’éliminer l’azote et le phosphore par voie
biologique moyennant la mise en œuvre d’étapes supplémentaires dans la filière de
traitement : mise en place d’un bassin d’anoxie, d’un bassin d’anaérobie.
Les différents procédés utilisés peuvent être classés en fonction des conditions
d’aération et de mise en œuvre des micro-organismes. Ainsi, on distingue différents
procédés :

 aérobies à cultures libres (boues activées) ou à cultures fixées (lit bactérien) ;


 anaérobies à cultures libres ou à cultures fixées.
La charge en polluants organiques est mesurée communément par la demande
biochimique en oxygène sur cinq jours (DBO5) ou la demande chimique en
oxygène (DCO).

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