28 RPF MagazinE Enquête
La directive équipements
DESP :
Pour s’en sortir
malgré tout…
R églementation La directive èquipements sous pression (DESP)
est constamment complétée par d’autres textes qui en modifient
ou en précisent certains aspects. Cette évolution permanente
n’en facilite pas son application. Où en sommes-nous ?
L
a directive équipements
sous pression (DESP) ou
PED en anglais, date de
1997. Elle a pour but d’éta-
blir des exigences mini-
males de sécurité, communes à toute
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l’Europe. Elle a été transposée en
France par un décret en décembre
1999, puis par un arrêté en mars
2000. Son application est obliga-
toire depuis le 29 mai 2002, mais
pose encore des difficultés de mise
sous pression (DESP) pose
encore des difficultés de
mise en œuvre.
en œuvre. Il faut dire, à la décharge
des acteurs concernés sur le terrain,
que la DESP et ses deux textes d’ap-
plication en France ne constituent
pas, loin de là, la totalité des textes
de référence. Nous sommes plutôt
face à un processus initié en 1997,
mais toujours en cours. De nom-
breux textes sont venus éclair-
cir, commenter, compléter, les
trois documents fondateurs. Il en
arrive régulièrement de nouveaux.
Deux encadrés – les sources euro-
péennes, les sources françaises –
tentent d’expliquer ce processus
de production continu, citent les
sources d’informations pertinentes
et dressent le bilan du nombre de
documents déjà produits, soit plu-
sieurs centaines. De plus, la DESP
elle-même entre, lentement, dans
un processus de révision. La Com-
mission européenne a mandaté un
cabinet chargé de dresser le bilan de
la DESP au cours des 15 ans écou-
lés depuis sa publication. Il rend son
évaluation fin 2012. Ensuite, un
processus relativement long, pou-
vant durer deux ans ou davantage,
sera engagé pour sa révision. Telle
qu’elle est aujourd’hui, la DESP
porte sur tous les équipements dont
la pression maximale admissible
(PS) est supérieure à 0,5 bar. Seule
une fraction des centaines de docu-
ments publiés concerne le froid et
la climatisation. Les chauffagistes
avec leurs chaudières en pression
et leurs vases d’expansion, les spé-
cialistes des installations pneuma-
tiques, ceux de la lutte anti-incen-
die, ... sont tout autant concernés par
la DESP. Cependant, comme l’inti-
tulé des divers documents n’est pas
toujours clair, et, en disant ça, nous
sommes vraiment très aimables,
les acteurs sont un peu contraints
de lire tout ce qui est produit pour
comprendre si cela porte ou non
sur leur activité. Nous l’avons fait et
pour nous aider dans cette enquête,
nous avons également posé beau-
coup de questions à des interlocu-
teurs réputés bien au fait du sujet.
Nous avons également lu avec atten-
tion les trois Cahiers techniques
professionnels (CTP), corédigés par
le Snefcca, les principaux syndicats
de fabricants (Uniclima, UFIP, UIC,
etc.), GDF-Suez et EDF. Ces trois
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cahiers apportent quelques éclair-
cissements quant aux dispositions
de DESP. Ils rappellent les caracté-
ristiques et le fonctionnement des
installations frigorifiques, tant à
compression qu’à absorption. Ils
fournissent des tableaux de risques
de défaillances et de signes d’alerte
(encrassement des filtres, etc.) qui
relèvent plus des principes d’une
bonne installation et d’une mainte-
nance attentive que d’une applica-
tion de la DESP. Leur principal inté-
rêt est de proposer des contenus
des documents administratifs : que
contient un compte-rendu de véri-
fication à la première mise en exploi-
tation d’un ensemble frigorifique
sous pression, par exemple. Voici,
à travers les principales questions
que vous vous posez, la synthèse
que nous en tirons fin août 2012.
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Quels sont
les éléments
concernés
par la DESP ?
D’une manière générale, rappelons-
le, il s’agit des équipements dont la
pression maximale admissible (PS)
est supérieure à 0,5 bar et, par exten-
sion, des vannes et robinetteries dont
le DN (diamètre nominal) est supé-
rieur à 32. Plus précisément, l’article
1 du décret du 13 décembre 1999,
fournit une liste, à la fois des élé-
ments concernés et de ceux qui ne
le sont pas. Sont soumis à la DESP :
• les récipients, tuyauteries, acces-
soires de sécurité et accessoires sous
pression. Il faut y ajouter les élé-
ments attachés aux parties sous pres-
sion : brides, piquages, raccords, etc ;
RPF MagazinE EnquêTE 29
• les dispositifs pour la limitation
directe de la pression, tels que les
soupapes de sécurité ;
• les dispositifs de limitation qui
entraînent coupure ou verrouillage,
tels que des vannes actionnées par
la pression, la température ou le
niveau d’un fluide ;
• les dispositifs de mesure, de
contrôle et de régulation jouant un
rôle en matière de sécurité ;
• les ensembles constitués de plu-
sieurs équipements sous pression,
assemblés par un fabricant pour for-
mer un tout.
Plus précisément, la fiche CLAP
65i donne la définition suivante
des ensembles : des équipements
sous pression constituent un
ensemble :
• s’ils sont intégrés, c’est-à-dire
qu’ils sont raccordés et conçus
pour être compatibles les uns avec
les autres ;
• et s’ils sont fonctionnels, c’est-à-
dire qu’ensemble ils réalisent des
objectifs globaux spécifiques et qu’il
est possible de les faire fonctionner ;
• et s’ils forment un tout, c’est-à-
dire que tous les éléments néces-
saires pour faire fonctionner l’en-
semble de manière sûre sont
présents ;
• et s’ils sont assemblés par un seul
fabricant qui destine l’ensemble à
être mis sur le marché et qui le sou-
met à une procédure globale d’éva-
luation de la conformité.
Les exemples d’ensembles fournis
sont notamment : les climatiseurs,
les systèmes de réfrigération.
Parmi les éléments non soumis à
la DESP figurent les canalisations.
Ce qui donne lieu à quelques ● ● ●
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 30 RPF MagazinE EnquêTE
● ● ● contorsions dans l’interpré-
tation et l’application. Par exemple,
si un échangeur de chaleur est formé
de canalisations, il n’est pas soumis
à la DESP. S’il s’agit d’un échangeur
à plaques, il y est soumis.
La DESP, reprise par l’article 8 du
décret 99-1046 du 13 décembre
1999, range les éléments sous pres-
sion en 4 catégories, notées I à IV,
en fonction du risque croissant. Elle
range également les fluides en 2
groupes. Le groupe 1 contient les
fluides considérés comme dan-
gereux : explosifs, inflammables,
toxiques ou comburants. Le groupe
2 rassemble tous les autres fluides.
Le classement d’un fluide dans un
groupe ou un autre obéit aux direc-
tives PED 97/23, 67/548/EEC et
Atex 94/9. Les exigences vis-à-vis
des équipements en pression sont
différentes selon leur catégorie et
celle du fluide qu’ils contiennent.
Pour déterminer la catégorie à
laquelle appartient un équipement
sous pression, on considère le pro-
duit PS.V et la catégorie de fluide.
L’arrêté du 21 décembre 1999 rela-
tif à la classification et à l’évalua-
tion de la conformité des équipe-
ments sous pression comporte,
en annexe, une série de 9 tableaux
décrivant précisément le classe-
ment de chaque type d’élément
en fonction de son volume V ou
de son diamètre nominal DN, de
sa pression PS et de la catégorie de
fluide. Ces tableaux ou abaques sont
Classement des réservoirs en pression contenant des gaz*
Catégorie
Cat. I
Cat. II
Cat. III
Cat. IV
Par gaz, il faut entendre : les gaz, les gaz liquéfiés, les gaz dissous sous pression, les vapeurs, les liquides dont la tension de
vapeur, à la température maximale admissible, est supérieure de 0,5 bar à la pression atmosphérique normale (1013 mbar). Par
exception, les récipients destinés à contenir un gaz instable et qui relèveraient des catégories I ou II, doivent être rangés en
catégorie III.
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consultables dans le JO n° 300 du
28/12/1999, aux pages 19510 à
19515.
Quelles sont
vos obligations ?
Il existe quatre grands types d’obli-
gations pour les entreprises : obli-
gation de forme administrative,
obligation de documentation,
obligation d’action et obligation
de moyen, notamment quant à la
qualification des entreprises.
• Parmi les obligations de forme,
si l’article 18 du décret 99-1046 du
13 décembre 1999 soumet l’équi-
pement à une déclaration de mise en
service, c’est-à-dire s’il relève de la
catégorie IV, cette déclaration doit
être envoyée au préfet, avant mise
en service. La déclaration mentionne
les coordonnées de la personne phy-
sique ou morale qui l’établit, le lieu
de l’installation, la nature de l’ins-
tallation et l’usage auquel elle est
destinée.
• En ce qui concerne la documen-
tation, vous devez tenir à disposi-
tion de l’administration et remettre
à votre client, un dossier contenant :
• une description succincte de l’ins-
tallation, comprenant notamment
l’identification des différents élé-
ments sous pression ;
• une copie des attestations de
conformité délivrées par le ou les
fabricants. S’il s’agit d’un ensemble,
gaz groupe 1 (dangereux)
25 ≤ PS.V < 50
50 ≤ PS.V < 200
200 ≤ PS.V < 1000
PS.V ≥ 1000
il faut disposer de l’attestation de
conformité de cet ensemble ou de
chacun des équipements sous pres-
sion qui le constituent. Le fabricant
ne peut mettre sur le marché en
Europe, un équipement sous pres-
sion qui ne soit accompagné de l’en-
semble des documents techniques
et attestations demandées par la
DESP. Il ne peut en aucun cas vous
vendre ces documents. Ils sont dus ;
• une documentation technique
justifiant de la conformité des élé-
ments en sous pression avec les exi-
gences de la DESP (art.17 du décret
99-1046 du 13 décembre 1999) ;
• la description de toutes les modi-
fications apportées à l’installation,
de toutes les réparations effectuées,
de toutes les opérations de contrôle
et d’entretien.
• Parmi les obligations d’action,
si l’installation fait partie de celles
pour lesquelles une requalifica-
tion périodique doit être menée,
vous avez obligation d’engager cette
requalification périodique. Il existe
également une obligation d’inac-
tion, en quelque sorte : il est inter-
dit de mettre en service des équi-
pements sous pression soumis au
contrôle de mise en service, s’ils
n’ont pas satisfait à ce contrôle.
• Par mi les obligations de
moyen figure le fait que l’entre-
prise doit mettre à disposition de
son personnel, tous les équipe-
ments et outillages nécessaires au
bon accomplissement de ses tâches.
gaz groupe 2
50 ≤ PS.V < 200
200 ≤ PS.V < 1000
1000 ≤ PS.V < 3000
PS.V ≥ 3000
La seconde obligation de moyen
importante concerne la qualifica-
tion du personnel de soudage. Tant
qu’il n’y a pas de norme harmoni-
sée pour l’approbation des modes
opératoires de soudage ou du per-
sonnel, il est approprié (conformé-
ment à fiche CLAP n°160) de suivre
la «partie soudage» des normes de
produit harmonisées, EN 13445
(récipients sous pression non sou-
mis à la flamme), EN 13480 (tuyau-
teries), EN 12952 (chaudières à
tube d’eau), EN 12953 (chau-
dières à tube de fumée) pour des
domaines d’application similaires.
Ces normes utilisent la norme EN
288 comme base de qualification
des modes opératoires de soudage
et la norme EN 287 pour le person-
nel. La directive stipule que “les
propriétés des assemblages per-
manents doivent correspondre
aux propriétés minimales spéci-
fiées pour les matériaux devant être
assemblés, sauf si d’autres valeurs
de propriétés correspondantes sont
spécifiquement prises en compte
dans les calculs de conception”.
Attention, il ne faut pas se fier
aux exigences du code ASME, le
système américain, communé-
ment utilisé pour évaluer le mode
opératoire des soudages. La ver-
sion actuelle du code ASME sec-
tion IX ne permet pas de satis-
faire aux exigences de la DESP. En
outre, il n’exige pas que les essais
et contrôles soient exécutés sous la
responsabilité d’une tierce partie
(fiches CLAP n°78 et CLAP N°36).
Que se passe-t-il
durant
les opérations
de maintenance
et de réparation ?
Le remplacement complet d’un
équipement sous pression est
couvert par la DESP. Les répara-
tions d’un équipement sous ● ● ●
13/09/12 12:30
 32 RPF MagazinE EnquêTE

● ● ● pression ne sont pas couvertes
par la DESP, mais éventuellement
par des réglementations nationales.
Les équipements sous pression qui
ont subi des modifications impor-
tantes après leur mise en service,
dans le but de changer leurs perfor-
mances initiales, leurs fonctions ou
leurs types peuvent être considé-
rés comme des produits nouveaux,
donc soumis à la DESP. Ceci doit
être évalué au cas par cas. Les fiches
CLAP 70 et 155 précisent : les pro-
duits ayant fait l’objet de modifica-
tions importantes après leur mise
en service dans le but de changer
leurs performances originelles, leur
fonction et/ou leur type sont consi-
dérés comme un produit nouveau
relevant de la DESP. Dès qu’une
modification importante est appor-
tée à un équipement sous pression
conforme à la directive, celui-ci doit
faire l’objet d’une nouvelle évalua-
tion de conformité. Sinon, les modi-
fications sont considérées comme
modifications notables ou non
notables. Les modifications notables
ou non notables sont traitées au titre
VI de l’arrêté du 15 mars 2000,
sous l’appellation «intervention»
qui regroupe également les répa-
rations. Lorsque des modifications
non importantes sont susceptibles
d’avoir une incidence sur la confor-
mité de l’équipement sous pres-
sion aux exigences de l’annexe 1 du
décret du 13 décembre 1999, elles
sont considérées comme notables.
Les critères définissant le carac-
tère notable de ces modifications
sont précisés dans des guides pro-
fessionnels soumis à l’approbation
du ministre chargé de l’industrie,
après avis de la commission centrale
des appareils à pression. Les autres
modifications non importantes sont
considérées comme non notables.
Qu’en disent
les fabricants ?
L’application de la DESP peut être
comprise différemment selon les
fabricants. Voici ce qu’ils nous
disent, en commençant par la clima-
tisation. Pour Daikin, « les gammes
principalement concernées par la
DESP sont les refroidisseurs de
liquide à condensation par air et
par eau. La DESP exige pour tous
les récipients pouvant contenir un
fluide frigorigène du groupe 2 – ce
qui est le cas des principaux fluides
HFC utilisés pour la climatisation
– sous forme de gaz ou de liquide,
dont le produits PS x V (pression de
service PS x le volume V en litres)
est supérieur à 50 bar-L, de satis-
faire aux exigences essentielles de
la directive des équipements sous
pression 97/23/CE. En fonction
des caractéristiques de construction
(type de fluide, pression de service
maximum, et volume) les équipe-
ments sous pression sont classés
selon 4 catégories : I, II, III, et IV.
En fonction de la catégorie, type de
fabrication : à l’unité ou en série, et
la présence ou non d’une assurance
qualité lors du process de fabrica-
tion, les exigences sont évaluées en
fonction de différents modules, 13
au total, répertoriés par des lettres
A, A1, B, B1, C1, D, D1, E, E1, F,
G, H et H1. Les organes de sécu-
rité soumis à la pression du cir-
cuit frigorifique tels que soupapes
de sécurité et pressostat HP sont
également soumis aux exigences
de la DESP. En tant que fabricant
de groupes d’eau glacée, pour un
refroidisseur de liquide nous four-
nissons divers documents adminis-
tratifs pour permettre au client ou
à son exploitant, de constituer un
dossier technique descriptif qui est
rendu obligatoire pour une requali-
fication périodique ou, selon le type
de site, pour une inspection pério-
dique annuelle ». Selon Toshiba, «
en effet certaines unités produites
par Toshiba possèdent des compo-
sants classés en catégorie II suivant la
directive 97/23/EC et déclarés dans
le respect de l’annexe VII de cette
même directive. Cela concerne uni-
quement les groupes extérieurs VRF:
S-MMS (2 tubes) , S-HRM (3 tubes)
et S-MMSi (2 tubes). Les 3 éléments
classés catégorie II sont : la bouteille

DirEctivE EquiPEmEntS SouS PrESSion :

LES SourCES EuroPéEnnES.
Même si personne n’a tellement envie de se
pencher sur ces questions ardues et parfois
touffues, il n’est pas inutile d’éclaircir quelques
points. Tout d’abord, la directive Equipements
sous Pression 97/23/CE est souvent appelée à
tort « directive Machines en pression ». Ce qui
induit fréquemment une confusion avec la
« directive 2006/42/CE relative aux machines ».
Ces deux directives n’ont rien à voir dans leur
contenu, même si elles portent, pour une part,
sur les mêmes équipements : toutes les
machines en pression sont visées par les deux
directives, mais il existe de nombreux
équipements en pression qui ne sont pas des
machines (les réservoirs, par exemple) et ne
sont pas visés par la directive machines.
Cependant, un équipement en pression
relevant d’une catégorie supérieure à I, entre
dans le champ d’application de la DESP, même
s’il s’agit d’une machine au sens de la directive
Machines ou s’il est destiné à être intégré à
une machine. Il existe également une directive
des équipements sous pression
transportables, dite DESPT. Nous traitons ici
seulement de la directive équipements sous
Pression 97/23/CE, téléchargeable à l’adresse
http://www.lne.fr/publications/
directives/97-23.pdf. Nous désignerons cette
directive par « DESP », pour faire court. Mais
l’on peut aussi la rencontrer sous l’acronyme
anglais PED (Pressure Equipment Directive).
La DESP concerne tous les équipements dont
la pression maximale admissible (PS) est
supérieure à 0,5 bar, depuis les extincteurs
portatifs, les citernes, jusqu’aux
compresseurs, mais pas tous, et à de
nombreux accessoires d’installations en
pression. Depuis le 29 mai 2002, les
dispositions de cette directive se sont
définitivement substituées à toutes les
anciennes réglementations nationales et sont
obligatoires pour tous les équipements sous
pression neufs mis sur le marché
communautaire. Malheureusement, la DESP
seule n’épuise pas le sujet des équipements
en pression, de nombreux autres textes, tant
européens que français, interviennent
également. Plusieurs normes européennes
harmonisées ont été produites ou révisées
après parution de la DESP. Cette année, la
Commission européenne a publié dans le
Journal Officiel de l’Union Européenne C90 du
27 mars 2012, la liste des matériaux
considérés comme conformes aux exigences
de la DESP (http://ec.europa.eu/enterprise/
sectors/pressure-and-gas/documents/ped/
materials/published/index_en.htm).

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 RPF MagazinE RuBRiquE 33
de liquide, l’accumulateur et le sépa-
rateur d’huile ». Toshiba et Daikin
ne sont pas du même avis : Toshiba
englobe les groupes externes de
ses DRV sous la directive. Daikin
estime que seuls les refroidisseurs de
liquide sont concernés. Selon Ciat,
« la directive DESP est l’une des direc-
tives les plus importantes pour pou-
voir au final appliquer le marquage
CE sur nos produits. Elle s’applique à
tous nos produits qui comportent un
appareil sous pression (échangeurs,
réservoir...). Par voie de conséquence,
elle concerne : échangeurs, chillers
et Pac, centrales de traitement d’air,
unités terminales, et rooftops. Par
contre, suivant les conditions de pres-
sion, de température et de volume,
l’application de la directive nécessite
la mise en œuvre de consignes plus ou
moins rigoureuses, tant au niveau
conception que fabrication. Pour
surveiller la qualité d’application
de cette directive chaque fabricant
est tenu de soumettre pour appro-
bation les dossiers de conception à un
«organisme notifié » qui, pour CIAT,
est l’Apave ». En ce qui concerne les
compresseurs, Copeland estime que
« la PED touche directement nos com-
presseurs Scroll de catégorie II. Ce qui
veut dire les compresseurs de plus
de 7CV ou avec des déplacements
s>15m3/h, vu notre design (pression
et volume). Les compresseurs à pis-
ton semi-hermétiques sont exemptés
de la PED ». Selon Bitzer, « en ce qui
concerne la DESP, tous nos produits
n’y sont pas soumis. Les compresseurs
semi-hermétiques et ouverts ne sont
pas concernés. Les matériels soumis
à la DESP sont surtout les produits
chaudronnés (condenseurs et réser-
voirs) et les compresseurs Scroll her-
métiques ». Par ailleurs, la fiche CLAP
n°29 i, version 5, à la question « les
compresseurs frigorifiques hermé-
tiques et semi-hermétiques entrent-
ils dans le champ d’application de la
directive ? », répond :
1
Les équipements qui relèvent
au plus de la catégorie I, telle
que définie dans la DESP et qui
rpf1008_mag.indd 33
entrent dans le champ d’application
d’une des directives listées à l’article
1 § 3.6, par exemple directive Basse
Tension ou directive Machines, sont
exclus du champ d’application de la
DESP. Cela s’applique aux compres-
seurs hermétiques et semi-hermé-
tiques de catégorie I au plus.
2
Les compresseurs hermé-
tiques ne rentrent pas dans
l’exclusion de l’article 1 §
3.10 : la pression constitue un
facteur significatif au niveau de la
conception puisque leur enveloppe
externe a pour fonction principale
d’assurer le confinement du fluide
frigorigène.
3
Pour les compresseurs semi-
hermétiques qui contiennent
des pièces en mouvement
et dont l’enveloppe externe est
principalement conçue pour des
contraintes mécaniques (vitesse et
vibration), thermiques (afin de limi-
ter les déformations dues à la tem-
pérature) ou de rigidité de struc-
ture (efforts extérieurs et poids),
La technologie de com-
l’exclusion de l’article 1 paragraphe presseur la plus récente -
3.10 doit être examinée au cas par
cas (voir CLAP 42 - Orientation pour les tâches les plus exigeantes
1/11). En application de la défini-
tion du volume donnée à l’article 1
§ 2.5, le volume des parties méca-
niques est à exclure du volume à Vos clients ont des exigences élevées en matière de rende-
prendre en compte, mais pas celui
ment, de fiabilité et de protection de l’environnement. Nous
de la charge d’huile.
y répondons ! C’est pourquoi nous travaillons continuellement
Comment sur le développement de compresseurs toujours plus efficaces
et fiables pour le climat d’aujourd’hui et de demain. Un résultat
déterminer - Notre compresseur HG34 CO2 T.
la catégorie d’un Un compresseur spécialement conçu pour les exigences
compresseur particulières des installations au CO2 transcritique.
frigorifique
hermétique (*) ?
Les compresseurs frigorifiques
GEA Bock GmbH
hermétiques sont des récipients à
Benzstr. 7, 72636 Frickenhausen, Allemagne
pression. Un compresseur a géné-
Tel.: +49 7022 945 4-0 Fax: +49 7022 945 4-137
ralement 2 chambres : la partie bock@gea.com, www.bock.de
basse pression PS avec un ● ● ●
(*) Fiche CLAP n° 250 i, version 4)
engineering for a better world GEA Refrigeration Technologies
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 34 RPF MagazinE EnquêTE
● ● ● volume noté V1 et la partie
haute pression d’un volume V2.
Lorsqu’un compresseur a plus de
deux chambres (plusieurs chambres
constituent la partie basse pression
et plusieurs chambres constituent la
partie haute pression), les volumes
V1 et V2 sont respectivement égaux
à la somme des volumes de la par-
tie basse pression et de la partie
haute pression. A l’arrêt, la pres-
sion d’équilibre est PS3, toujours
supérieure à PS1. La catégorie à rete-
nir est la plus élevée entre la partie
basse pression, calculée en multi-
pliant PS3 en bar par V1 en litres, et
la partie haute pression (PS2 x V2).
En effet, les deux côtés ne peuvent
pas être simultanément soumis à la
pression la plus élevée : à l’arrêt les
clapets interdisent une communi-
cation entre les deux chambres. En
cas d’incident sur un clapet, le mou-
vement du piston ne peut créer de
pression.
Fabrication à
l’unité et/ou sur
site, comment
évaluer la
conformité ?
Pour les assemblages sur site, deux
cas sont à envisager, selon qu’il s’agit
de composants ou d’équipements :
1
Assemblages de composants :
l’assemblage de composants
en vue de constituer un équi-
pement sous pression est soumis
aux exigences de la directive. Le
fabricant (y compris quand il s’agit
de l’utilisateur) a la responsabilité
de la conformité de l’équipement
sous pression correspondant à la
directive.
2
Assemblage d’équipements
sous pression. L’assemblage
n’est pas soumis à la DESP,
s’il est réalisé en vue de constituer
une installation sous la responsabi-
lité de l’utilisateur, mais reste sou-
mis aux réglementations nationales.
RPF1008 SEPTEMBRE 2012
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La DESP implique
de nombreuses
obligations…
La définition des ensembles dans
l’article 1 § 2.1.5 de la DESP est limi-
tée à ceux assemblés par un fabri-
cant. Lorsque des équipements
sous pression ou des ensembles
sont assemblés par un utilisateur, le
terme «installation» est utilisé pour
éviter toute confusion. Si l’assem-
blage est réalisé sous la responsabi-
lité du fabricant en vue de constituer
un ensemble répondant à la défini-
tion de l’article 1 § 2.1.5 de la DESP,
cet ensemble doit répondre aux exi-
gences de la directive. Le cinquième
considérant de la directive stipule
« La directive ne couvre pas l’assem-
blage d’équipements sous pression
évaluer la conformité des équipements construits sur site
ou à l’unité.
Catégorie Fabrication à l’unité sans
de risque assurance qualité
Cat. I A tés respectives du fabricant et l’or-
Cat. II A1
Cat. III B1 + C1 B1 + F
Cat. IV B+F G B + D ou H1
effectué sur le site de l’utilisateur,
sous la responsabilité de celui-ci, tel
que des installations industrielles ».
Lorsque vous fabriquez à l’unité,
sur chantier ou en atelier, un équi-
pement sous pression soumis à la
DESP, il faut tout de même évaluer
sa conformité et apposer la marque
CE, attestant de cette conformité.
Tout cela est entièrement sous la res-
ponsabilité du fabricant de l’équi-
pement, qui peut choisir parmi les
différents modules (ou méthodes)
d’évaluation de la conformité selon
la catégorie de risque (I à IV) et selon
le fait qu’il bénéficie d’une assurance
qualité ou pas.
Fabrication à l’unité avec
assurance qualité
D1 ou E1
B + E, B1 + H ou B1 + D
D ou H
H1
Source : fiche Clap 32iv.5
quid du
marquage cE
au sens
de la DESP ?
Dans tous les cas, le fabricant appose
le marquage CE et établit et signe
une déclaration de conformité : il
est le premier responsable des équi-
pements qu’il produit. Pour tous les
modules de vérification de la confor-
mité de l’équipement à la DESP, à
l’exception du module A, le numéro
de l’organisme notifié en charge du
contrôle de la production est égale-
ment apposé sur l’équipement. Il est
clair que ceci engage également la
responsabilité de l’organisme notifié
en fonction de son degré d’interven-
tion. En cas de litige ou d’accident,
la justice établira les responsabili-
ganisme notifié. Si le fabricant fait
appel à un sous-traitant pour cer-
tains éléments de son équipement,
il est tout de même responsable du
marquage CE de l’équipement. ● ● ●
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 36 RPF MagazinE EnquêTE
● ● ● Si les éléments réalisés par le
sous-traitant relève de la DESP,
celui-ci doit fournir au fabricant les
documents montrant leur confor-
mité par rapport à la DESP.
Le rôle
opérationnel
d’un accessoire
sous pression
est –il couvert
par la DESP ?
Si le risque à la pression est iden- doit respecter les exigences essen-
tifié avec le rôle opérationnel de tielles de la DESP. Prenons le cas
l’accessoire sous pression, celui-ci d’une vanne ou d’un robinet. S’il
DirEctivE EquiPEmEntS SouS PrESSion :
LES SourCES FrAnçAISES.
Côté français, la DESP a été « transposée »,
c’est-à-dire adaptée au contexte de notre pays
par le décret 99-1046 du 13 décembre 1999,
modifié par 5 décrets ( 2003-1264, 2003-1249
paru deux fois, car le second rectifie le premier,
2007-1557 et 2010-882), par plusieurs arrêtés
(dont celui du 15 mars 2000 relatif à
l’exploitation des équipements sous pression),
eux-mêmes précisés par de nombreuses
circulaires et par d’autres textes encore qui
continuent sans cesse de paraître. Par exemple,
en cas d’incertitude sur une disposition de tout
ce corpus réglementaire, le (premier) dernier
mot revient à la Commission centrale des
appareils à pression (CCAP). C’est un organe
consultatif placé auprès du ministre chargé de
l’Industrie qui regroupe des représentants des
diverses professions et des spécialistes des
techniques utilisées dans la construction et le
contrôle des appareils à pression. Saisie d’une
question touchant à l’application des lois et
règlements concernant les appareils à pression,
la CCAP rend un avis que le Bureau de la sécurité
des équipements industriels (BSEI) transforme
en décision (ou dernier dernier mot), en général,
sans modifier le contenu par rapport à l’avis de
la CCAP. C’est pourquoi l’on rencontre quantité
de textes nommés « Décision n° BSEI … » -. L’un
de ces textes les plus récents est, notamment, la
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constitue le seul moyen d’isola-
tion entre le contenu d’un élément
sous pression et l’atmosphère ou
Décision BSEI 12-057 du 05/04/12 relative à
l’approbation d’un guide professionnel pour les
opérations de requalification périodique et de
contrôle suite à intervention notable
d’équipements sous pression. Les décisions du
BSEI couvrent donc un vaste domaine et portent
aussi bien sur des méthodes d’exploitation
générales que sur l’autorisation ou non de
certains types de matériels (indiquant marque,
modèle, numéro de série et lieu d’implantation
en France) et sur les obligations qui s’y
rapportent. L’ensemble des textes sur les
équipements en pression – arrêtés, circulaires,
décisions BSEI ou DM/TP, notes, courriers,
instructions, textes abrogés, décisions
nationales - est opportunément collecté et
classé sur le site AIDA « la réglementation des
activités à risque », rubrique « Equipements en
Pression » (http://www.ineris.fr/aida/?q=consult_
doc/navigation/2.250.190.28.6.8008/5), géré
par le ministère de l’écologie, du Développement
Durable et de l’énergie. Fin août 2012, ce recueil
rassemblait 196 documents au total. On trouve
également le CLAP ou Comité de liaison des
appareils à pression. Placé auprès de l’Afnor, le
CLAP a édité et mis en lignes 122 fiches portant
sur l’application de la DESP (http://
portailgroupe.afnor.fr/public_
espacenormalisation/AFNORUNMCLAP/
un équipement en aval qui n’a pas
été conçu pour résister à la pression
contenue en amont de la vanne, les
parties internes de cet organe qui
contribuent à l’isolation sont sou-
mises aux exigences essentielles de
sécurité de la DESP. Si, au contraire,
le robinet est placé entre deux élé-
ments sous pression, par exemple,
un récipient et une canalisation, ses
parties internes ne sont pas sou-
mises à la DESP. L’utilisation prévue
de la vanne ou du robinet doit être
décrite dans les instructions de ser-
vice, de manière à ce que la question
de la soumission ou non à la DESP
puisse être facilement tranchée.
● PaScaL Poggi
listefichesnumero1.htm). 196 textes + 122 fiches
= déjà 318 documents et il est très probable que
d’autres nous aient échappé : l’adjectif touffu
prend ici tout son sens. En comparaison, le
maquis corse est lisse comme un gazon anglais.
Tous ces documents concernent au premier chef
les fabricants d’équipements sous pression,
mais aussi très largement les installateurs et les
chargés de maintenance de ces équipements.
En ce qui concerne l’installation et la
maintenance, l’interprofession du froid, au sens
large, a rédigé trois guides d’application, tous
trois approuvés par les pouvoirs publics : le
cahier technique professionnel pour l’inspection
en service des équipements sous pression
utilisés en réfrigération et conditionnement d’air
(8 mars 2004), le cahier technique professionnel
pour l’inspection en service des équipements
sous pression constitutifs d’un ensemble sous
pression utilisé en réfrigération et
conditionnement d’air (26 février 2009), le
cahier technique professionnel pour l’inspection
en service des équipements sous pression
constitutifs d’une installation et utilisés en
réfrigération et conditionnement d’air (12 mars
2010). Ces trois Cahiers Techniques sont en libre
téléchargement sur le site de La RPF. Comme de
nouveaux textes paraissent régulièrement, ils
peuvent devenir caducs sur des points précis.
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