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SESSION 2009

CONCOURS COMMUN POLYTECHNIQUE (ENSI)

FILIERE PSI

MATHEMATIQUES 1

Partie I : Étude de la fonction ϕ

I.1/ Étude des fonctions d et δ


I.1.1/ La fonction d est dérivable sur [0, +∞[ et pour t ∈ [0, +∞[, d ′ (t) = 1 − sin t. La fonction d ′ est positive sur [0, +∞[
et donc la fonction d est croissante sur [0, +∞[. On en déduit que pour t > 0, d(t) > d(0) = 0 puis que 1 − cos t 6 t et
1 − cos t 1 − cos t
enfin que 6 1. D’autre part, pour t > 0, on a > 0 et finalement
t t
1 − cos t
∀t > 0, 0 6 6 1.
t

I.1.2/ La fonction δ est dérivable sur [0, +∞[ et pour t ∈ [0, +∞[, δ ′ (t) = t − sin t. Il est connu que pour t > 0, sin t 6 t.
On en déduit que la fonction δ ′ est positive sur [0, +∞[ puis que la fonction δ est croissante sur [0, +∞[. Par suite, pour
1 − cos t 1 1 − cos t
t > 0, δ(t) > δ(0) = 0 et donc 6 . D’autre part, pour t > 0, on a > 0 et finalement
t2 2 t2
1 − cos t 1
∀t > 0, 0 6 6 .
t2 2

I.2/ Éxistence de la fonction ϕ sur [0, +∞[


1 − cos t 1
La fonction t →
7 2
est continue sur ]0, +∞[, prolongeable par continuité en 0 (par ) et dominée en +∞ par la
t 2
1 1 − cos t
fonction t 7→ 2 qui est intégrable sur un voisinage de +∞. On en déduit que la fonction t 7→ est intégrable sur
t t2
]0, +∞[.
1 − cos t −xt 1 − cos t −xt
Soit alors x ∈ [0, +∞[. La fonction t 7→ 2
e est continue sur ]0, +∞[. De plus, pour t > 0, 0 6 e 6
t t2
1 − cos t 1 − cos t 1 − cos t −xt
. Comme la fonction t 7→ est intégrable sur ]0, +∞[, il en est de même de la fonction t 7→ e .
t2 t2 t2
Finalement
Pour tout réel positif x, ϕ(x) existe.

I.3/ Limite de la fonction ϕ en +∞[


I.3.1/ Soient x1 et x2 deux réels tels que 0 6 x1 6 x2 .
1 − cos t −x1 t
Pour tout réel t > 0, e−x1 t > e−x2 t et donc (e − e−x2 t ) > 0. Par positivité de l’intégrale, on en déduit que
t2
ϕ(x1 ) − ϕ(x2 ) > 0. On a montré que

la fonction ϕ est décroissante sur [0, +∞[.

D’autre part, la fonction ϕ est positive sur [0, +∞[. Ainsi, la fonction ϕ est décroissante et minorée par 0 sur [0, +∞[. On
en déduit que la fonction ϕ a une limite réelle quand x tend vers +∞ et que cette limite est positive.
1 − cos t −xt e−xt
I.3.2/ Soit x > 0. D’après la question I.1.2/, pour tout t > 0, on a 0 6 e 6 et donc, par croissance de
t2 2
l’intégrale
Z +∞ −xt
e 1
0 6 ϕ(x) 6 dt = .
0 2 2x
1
Comme tend vers 0 quand x tend vers +∞, le théorème des gendarmes montre que
2x
lim ϕ(x) = 0.
x→ +∞

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I.4/ Caractère Ck de la fonction ϕ
I.4.1/ Soit Φ : [0, +∞[×]0, +∞[ → R .
1 − cos t −xt
(x, t) 7→ e
t2
• Pour chaque x ∈ [0, +∞[, la fonction t 7→ Φ(x, t) est continue par morceaux sur ]0, +∞[.
• Pour chaque t ∈]0, +∞[, la fonction x 7→ Φ(x, t) est continue sur [0, +∞[.
1 − cos t −xt 1 − cos t
• Pour chaque (x, t) ∈ [0, +∞[×]0, +∞[, |Φ(x, t)| = 2
e 6 = ϕ0 (t) où la fonction ϕ0 est continue et
t t2
intégrable sur ]0, +∞[ d’après la question I.2/.
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres,

ϕ est continue sur [0, +∞[.

I.4.2/ Soit a > 0.


• Pour chaque x ∈ [0, +∞[, la fonction t 7→ Φ(x, t) est continue par morceaux et intégrable sur ]0, +∞[.
• La fonction Φ admet une dérivée partielle par rapport à sa première variable sur [a, +∞[×]0, +∞[ et ∀(x, t) ∈
∂Φ 1 − cos t −xt
[a, +∞[×]0, +∞[, (x, t) = − e . De plus,
∂x t
∂Φ
- pour chaque x ∈ [a, +∞[, la fonction t 7→ (x, t) est continue par morceaux sur ]0, +∞[.
∂x
∂Φ
- pour chaque t ∈]0, +∞[, la fonction x 7→ (x, t) est continue sur [a, +∞[.
∂x
- pour chaque (x, t) ∈ [a, +∞[×]0, +∞[, d’après la question I.1.1/,

∂Φ 1 − cos t −xt
∂x (x, t) =
e 6 e−at = ϕ1 (t).
t

où la fonction ϕ1 est continue par morceaux et intégrable sur ]0, +∞[.


D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètres (théorème de Leibniz), ϕ est de classe C1 sur [a, +∞[ et
la dérivée de ϕ s’obtient par dérivation sous le signe somme. Ceci étant vrai pour tout réel strictement positif a,
Z +∞
1 − cos t −xt
ϕ est de classe C1 sur ]0, +∞[ et ∀x > 0, ϕ ′ (x) = − e dt.
0 t

Z +∞ Z +∞
1 − cos t −xt 1 1
I.4.3/ Soit x > 0. |ϕ (x)| =

e dt 6 e−xt dt = et comme lim = 0, on a montré que
0 t 0 x x→ +∞ x

lim ϕ ′ (x) = 0.
x→ +∞

I.4.4/ Soit a > 0. En plus des résultats de la question I.4.2/, la fonction Φ admet une dérivée partielle seconde par
∂2 Φ
rapport à sa première variable sur [a, +∞[×]0, +∞[ et ∀(x, t) ∈ [a, +∞[×]0, +∞[, (x, t) = (1) cos t)e−xt . De plus,
∂x2
∂2 Φ
- pour chaque x ∈ [a, +∞[, la fonction t 7→ (x, t) est continue par morceaux sur ]0, +∞[.
∂x2
∂2 Φ
- pour chaque t ∈]0, +∞[, la fonction x 7→ (x, t) est continue par morceaux sur [a, +∞[.
∂x2
2
∂ Φ 1 − cos t −xt
- pour chaque (x, t) ∈ [a, +∞[×]0, +∞[, 2 (x, t) = e 6 2e−at = ϕ2 (t).
∂x t
D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètres, ϕ est de classe C2 sur [a, +∞[ pour tout a > 0 et donc sur
]0, +∞[ et sa dérivée seconde s’obtient par dérivation sous le signe somme.
Z +∞
ϕ est de classe C2 sur ]0, +∞[ et ∀x > 0, ϕ ′′ (x) = (1 − cos t)e−xt dt.
0

I.4.5/ Soit x > 0. La fonction t 7→ e−xt est intégrable sur [0, +∞[ car continue sur [0, +∞[ et négligeable en +∞ devant
1
. Mais alors, la fonction t 7→ (cos t)e−xt est intégrable sur ]0, +∞[ en tant que différence de deux fonctions intégrables
t2
sur ]0, +∞[.
Z +∞
1
On a déjà e−xt dt = . D’autre part,
0 x

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Z +∞ Z +∞ +∞ !
e(−x+i)t e(−x+i)t
   
−xt (−x+i)t 1
(cos t)e dt = Re e dt = Re = Re lim −
0 0 −x + i 0
t→ +∞ −x + i −x + i
  (−x+i)t −xt
1 e
= √e

= Re (car → 0)
x−i −x + i x2 + 1 t→ +∞
 
x+i x
= Re = 2 .
x2 + 1 x +1

Finalement,

1 x
∀x > 0, ϕ ′′ (x) = − 2 .
x x +1

x2
 
1 1
I.4.6/ Donc, il existe C ∈ R tel que ∀x > 0, ϕ ′ (x) = ln(x) − ln(x2 + 1) + C = ln 2
+ C. De plus, d’après la
2 2 x +1
question I.4.3/, lim ϕ ′ (x) = 0 ce qui fournit C = 0.
x→ +∞

1
∀x > 0, ϕ ′ (x) = ln(x) − ln(x2 + 1).
2

En particulier, lim ϕ ′ (x) = −∞. Ainsi, ϕ est continue sur [0, +∞[, de classe C1 sur ]0, +∞[ et lim ϕ ′ (x) = −∞. On sait
x→ 0 x→ 0
alors que ϕ n’est pas dérivable en 0.

I.5/ Expression explicite de la fonction ϕ


x2
   
1 1 1
I.5.1/ x ln = −x ln 1 + ∼ −x × 2 = − . Donc
x2 + 1 x2 x→ +∞ x x

x2
 
lim x ln = 0.
x→ +∞ x2 + 1

Z Z Z
2 22x x2 + 1 − 1
I.5.2/ ln(x + 1) dx = x ln(x + 1) − x 2 dx = x ln(x2 + 1) − 2 dx = x ln(x2 + 1) − 2x + 2 Arctan x + C.
x +1 x2 + 1
I.5.3/ D’après les questions I.4.6/ et I.5.2/, il existe C ∈ R tel que

x2
 
1  x
∀x > 0, ϕ(x) = (x ln x − x) − x ln(x2 + 1) − 2x + 2 Arctan x + C = ln 2
− Arctan x + C.
2 2 x +1
π π
D’après la question I.2/, lim ϕ(x) = 0 et donc, d’après la question I.5.1/, 0 = 0 − + C. Par suite, C = puis pour
x→ +∞ 2 2
x > 0,
     
1 2 π 1 2 1
ϕ(x) = x ln x − ln(x + 1) − Arctan x + = x ln x − ln(x + 1) + Arctan .
2 2 2 x
Z +∞    
1 − cos t −xt 1 2 1
∀x > 0, ϕ(x) = e dt = x ln x − ln(x + 1) + Arctan .
0 t2 2 x

π
I.5.4/ Puisque la fonction ϕ est continue en 0, quand x tend vers 0 on obtient ϕ(0) = .
2
Z +∞
1 − cos t π
ϕ(0) = dt = .
0 t2 2

Partie II : Etude de l’existence de Jm


Z π2 m
(sin t)
II.1/ Étude de dt
0 t
m
(sin t) i πh
Soit m ∈ N∗ . La fonction t 7→ est continue sur 0, .
t 2

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m m
(sin t) (sin t)
De plus ∼ tm−1 et on en déduit que la fonction t 7→ se prolonge par continuité en 0 puis que la
t t→ 0 t
m
(sin t) i πi
fonction t 7→ est intégrable sur 0, . Ainsi, pour tout entier naturel non nul m, Jm existe.
t 2

II.2/ Étude de J1
1
Soient a et A deux réels tels que 0 < a < A. Les deux fonctions t 7→ 1 − cos t et t 7→ − sont de classe C1 sur le segment
t
[a, A]. On peut donc effectuer une intégration par parties et on obtient
ZA  A Z A ZA
1 − cos t 1 − cos t sin t 1 − cos a 1 − cos A sin t
2
dt = − + dt = − + dt.
a t t a a t a A a t

a2 /2

1 − cos a a 1 − cos a 6 2 et donc lim 1 − cos A = 0.
1 − cos A
Or ∼ = et donc lim = 0. D’autre part,
a a→ 0 a 2 a→ 0 a A A A→ +∞ A
Z +∞ Z +∞
sin t 1 − cos t
Quand a tend vers 0 et A tend vers +∞, on obtient dt = dt. On a montré que J1 est une intégrale
0 t 0 t2
convergente et que
Z +∞ Z +∞
sin t 1 − cos t π
J1 = dt = 2
dt = ϕ(0) = .
0 t 0 t 2

II.3/ Étude de l’existence de Ik


Z +∞
1
Si k = 0, Ik = dt = +∞.
π
2
t
π
Soit k un entier relatif non nul. Soit A > . Une intégration par parties fournit
2
ZA  ikt A Z Z A ikt !
eikt e 1 A eikt 1 eikA eikπ/2 e
dt = + dt = − + dt .
π
2
t ikt π ik π2 t2 ik A π/2 π
2
t2
2

ikA  ikA
eikπ/2 eikπ/2 eikt

e
= 1 et donc lim 1 e

Maintenant, − =− . Ensuite, la fonction t 7→ 2 est continue sur
A A A→ +∞ ik A π/2 ikπ/2 t
hπ h 1 hπ h eikt
, +∞ , est dominée par 2 en +∞ et donc est intégrable sur , +∞ . En particulier, lim dt existe dans C.
2 A→ +∞ t2
Z A ikt t 2
e
Finalement, lim dt existe dans C ou encore Ik est une intégrale convergente.
A→ +∞ π
2
t

Ik est une intégrale convergente si et seulement si k ∈ Z∗ .

II.4/ Étude de la nature de Jm


hπ h
II.4.1/ Soient m ∈ N∗ et x ∈ , +∞ .
2
Zx Zx
(sin t)m 1 (eit − e−it )m
dt = dt
π
2
t (2i)m π
2
t
Xm   Z x ikt −i(m−k)t
1 m e e
= dt
(2i)m k π t
k=0 2

Xm  
1 m
= I2k−m (x).
(2i)m k
k=0

II.4.2/ Soit p ∈ N. ∀k ∈ J0, 2p + 1K, 2k − (2p + 1) 6= 0 et donc chaque intégrale I2k−(2p+1) est une intégrale convergente
Z +∞ 2p+1 Z π2 2p+1
(sin t) (sin t)
d’après la question II.3/. Il en est de même de l’intégrale dt. D’autre part, dt est une
π
2
t 0 t
Z +∞ 2p+1
(sin t)
intégrale convergente d’après la question II.1/. Finalement J2p+1 = dt est une intégrale convergente.
0 t

∀p ∈ N, l’intégrale J2p+1 existe.

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2p  
X m
II.4.3/ Soit p ∈ N . Dans la somme

I2k−2p (x), un et un seul terme diverge quand x tend vers +∞, le terme
k
k=0
obtenu pour k = p. La somme est donc divergente quand x tend vers +∞. On en déduit que l’intégrale J2p diverge. De
2p
(sin t)
plus, comme la fonction t 7→ est positive, J2p = +∞.
t

∀p ∈ N∗ , J2p = +∞.

Partie III : Calcul de J2p+1

III.1/ Un développement de Fourier


III.1.1/ Soit x ∈ R \ πZ. La fonction hx est 2π-périodique, continue par morceaux sur R. On peut donc calculer ses
coefficients de Fourier.
x  x 
Pour t ∈] − π, π[, hx (−t) = cos (−t) = cos t = hx (t). De plus, hx (−π) = hx (π) par 2π-périodicité. Toujours par
π π
2π-périodicité, la fonction hx est paire. On en déduit que ∀n ∈ N∗ , bn (hx ) = 0 et que

Zπ Z Z
2 2 π x  1 π  x    x  
an (hx ) = hx (t) cos(nt) dt = cos t cos(nt) dt = cos + n t + cos −n t dt
π 0 π 0 π π 0 π π
  x    x   π
1  sin π + n t sin
π
−n t
= x + x
 (car x ∈
/ πZ)
π +n −n
π π 0
sin(x + nπ) sin(x − nπ) (−1)n 2x sin x
= + =
x + nπ x − nπ x2 − n2 π2

(−1)n 2x sin x
∀n ∈ N, an (hx ) = et ∀n ∈ N∗ , bn (hx ).
x2 − n2 π2

III.1.2/ Montrons que la fonction hx est continue sur R. hx est déjà continue sur chaque ] − π + 2kπ, π + 2kπ], k ∈ Z. De
plus, hx (−π+ ) = hx (π− ) = hx (π) = hx (−π) et donc hx est continue en −π puis sur R par 2π-périodicité.
Ainsi, la fonction hx est 2π-périodique, continue sur R, de classe C1 par morceaux. D’après le théorème de Dirichlet,
la série de Fourier de hx converge vers hx sur R. En particulier, pour x = 0,
+∞ +∞
a0 (hx ) X sin x X (−1)n 2x sin x
1 = hx (0) = + (an (hx ) cos(n × 0) + bn (hx ) sin(n × 0)) = + .
2 x x2 − n2 π2
n=1 n=1

En particulier, la série considérée converge.

+∞
sin x X (−1)n 2x sin x
∀x ∈ R \ πZ, + = 1.
x x2 − n2 π2
n=1

III.2/ Etude d’un procédé de calcul


III.2.1/ La fonction f est continue sur le segment [−1, 1] et donc est bornée sur [−1, 1]. Soit M un majorant de l a fonction
|f| sur [−1, 1].
Z π2 +nπ
|f (sin t)| 1 2M 2M
Soit n ∈ N∗ . |γn | 6 dt 6 π × M × π = . Comme lim = 0, on a montré
π
2 +(n−1)π t + (n − 1)π 2n − 1 n→ +∞ 2n − 1
2
que

lim γn = 0.
n→ +∞

III.2.2/ Soit n ∈ N∗ . En posant x = t − nπ, on obtient


Z π2 Z π2
f (sin(x + nπ)) f (sin x)
γn = dx = (−1)n dx (car f est impaire).
−π
2
x + nπ −π
2
x + nπ

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En posant y = −x, on a aussi
Z − π2 Z π2
f (sin(−y)) f (sin y)
γn = (−1)n (−dy) = (−1)n dy (car f est impaire).
π
2
−y + nπ −π
2
y − nπ
Par suite,

Z π2 Z π2 ! Zπ
1 1 (−1)n f (sin t) (−1)n f (sin t) 2 (−1)n t f (sin t)
γn = (γn + γn ) = dt + dt = dt
2 2 −π 2
t + nπ −π 2
t − nπ −π2
t2 − n2 π
Z π2
(−1)n 2t f (sin t) (−1)n tf (sin t)
= 2 2
dt (car la fonction t 7→ est paire).
0 t −n π t2 − n2 π

∀n ∈ N∗ , γn = un .
i πh 2t sin t
III.2.3/ Si t ∈ 0, , la série de terme général (−1)n 2 converge d’après la question III.1.2/. Il en est de même
2 t − n2 π2
de lah sériei de terme général un (t). D’autre part, la série de terme général un (0) = 0 converge. Finalement, pour tout réel
π
t ∈ 0, , la série de terme général un (t) converge.
2
h πi  π 2
III.2.4/ • Pour n ∈ N∗ et t ∈ 0, , t2 − n2 π2 6 − π2 < 0 et en particulier, t2 − n2 π2 6= 0. Donc chaque fonction
h πi 2 2 h πi
un est continue sur 0, en tant que quotient de fonctions continues sur 0, dont le dénominateur ne s’annule pas
h πi 2 2
sur 0, .
2 h πi
• Montrons que la série de fonctions de terme général un converge normalement sur 0, . M désigne toujours un
2
majorant de la fonction |f| sur [−1, 1].
h πi 2t|f(sin t)| πM
Soit n ∈ N∗ . Pour tout t ∈ 0, , |un (t)| = 2 2 6 . Comme la série numérique de terme général
2 n π −t 2
2 2
π2
n π −
4
πM
converge, on a montré que la série de fonctions de terme général un converge normalement et donc uniformé-
π2
n2 π2 −
4h
πi
ment sur 0, .
2
h πi h πi h πi
Mais alors, S est continue sur 0, en tant que limite uniforme sur 0, d’une suite de fonctions continues sur 0, .
2 2 2
h πi
S est continue sur 0, .
2

h πi Z π2
III.2.5/ Puisque la fonction S est continue sur le segment 0, , l’intégrale S(t) dt existe. Puisque la série de
2 h πi 0
fonctions de terme général un converge uniformément sur le segment 0, , un théorème d’intégration terme à terme
Zπ 2
2
permet d’affirmer que la série de terme général γn = un (t) dt converge et que
0

Z π2 +∞
X
S(t) dt = γn .
0 n=1

 π
π π A−
III.2.6/ Soient A > + π puis nA le plus grand des entiers k tels que + kπ 6 A c’est-à-dire nA = E  2  ∈ N∗ .
2 2 π
ZA nA Z π +kπ
X ZA nA
X ZA
f(sin t) 2 f(sin t) f(sin t) f(sin t)
dt = dt + dt = γk + dt (∗).
π t π
2 +(k−1)π
t π
2 +nA π
t π
2 +nπ
t
2 k=1 k=1

Or
Z Z
A f(sin t) A
|f(sin t)|  π  M
dt 6 dt 6 A − + nA π × π

t t 2

π2 +nA π π
2 +nA π + nA π
2
M 2M 2M 2M
6π× π = 6 = .
+ nA π 2nA + 1 2(A − 1) + 1 2A − 1
2
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ZA
2M f(sin t)
Puisque lim = 0, on en déduit que lim dt = 0. Comme lim nA = +∞, en faisant tendre
A→ +∞ 2A − 1 A→ +∞ π +n π
2 A
t A→ +∞
Z +∞
f (sin t)
A vers +∞ dans l’égalité (∗), on obtient la convergence de l’intégrale dt (car la série de terme général γk
π
2
t
converge d’après la question III.2.5/) et

Z +∞ +∞
X Z π2
f (sin t)
dt = γn = S(t) dt.
π t 0
2 n=1

III.2.7/ Puisque f est dérivable en 0 et impaire, on a f(u) = f(0) + f ′ (0)u + o(u) = f ′ (0)u + o(u) et donc f(sin t) =
u→ 0 t→ 0
′ ′ f(sin t) f(sin t)
f (0)(sin t)+o(sin t) = f (0)t+o(t). On en déduit que les deux fonctions g : t 7→ et h : t 7→ se prolongent
t sin t
par continuité en 0 en posant respectivement g(0) = f ′ (0) et h(0) = f ′ (0). Les fonctions g et h étant d’autre part continues
i πi i πi Z π2 Z π2
f(sin t) f(sin t)
sur 0, , ces fonctions sont intégrables sur 0, . En particulier, les intégrales dt et dt sont des
2 2 0 t 0 sin t
intégrales convergentes.
Z +∞
f(sin t)
III.2.8/ D’après les questions III.2.6/ et III.2.7/, l’intégrale dt est convergente. De plus,
0 t
Z +∞ Z π2 Z π2  Z +∞
f(sin t) f(sin t) 1 1 f(sin t)
dt − dt =
f(sin t) − dt + dt
0 t 0 sin t 0 t sin t π
2
t
Z π2    
1 1
= f(sin t) − + S(t) dt (d’après la question III.2.6/).
0 t sin t
i πi  
1 1
Pour t ∈ 0, , posons Σ(t) = f(sin t) − + S(t).
2 t sin t
sin t − t t3 /6
 
1 1 t 1 1
Quand t tend vers 0, − = ∼ 2 = . Par suite, lim − = 0. D’autre part, puisque la fonction
h tπ i sin t t sin t t 6 t→ 0 t sin t
S est continue sur 0, d’après la question II.2.4/, lim S(t) = S(0) puis lim Σ(t) = S(0) = 0. La fonction Σ se prolonge
2 t→ 0 t→ 0
t6=0
donc par continuité en 0 en posant Σ(0) = 0.
  
Z +∞ Z π2 Z π2  1 1 i πi
f(sin t) f(sin t) h πi  f(sin t) − + S(t) si t ∈ 0,
En résumé, dt− dt = Σ(t) dt où ∀t ∈ 0, , Σ(t) = t sin t 2 .
0 t 0 sin t 0 2 

h πi 0 si t = 0
La fonction Σ est continue sur 0, .
2
i π i sin t X +∞
2t sin t
Plus précisément, d’après la question III.1.2/, ∀t ∈ 0, , + (−1)n 2 = 1 et donc après multiplication
2 t t − n2 π2
n=1
+∞
X
f(sin t) i π i f(sin t) 2tf(sin t) f(sin t) i πi f(sin t)
des deux membres par , ∀t ∈ 0, , + 2 2 2
= puis ∀t ∈ 0, , Σ(t) = −
sin t 2 t t −n π sin t 2 t
n=1
+∞
f(sin t) X 2tf(sin t)
+ = 0. Ceci reste vrai pour t = 0 par continuité de Σ en 0. Finalement,
sin t t2 − n2 π2
n=1

Z +∞ Z π2
f(sin t) f(sin t)
dt = dt.
0 t 0 sin t

III.3/ Application au calcul de J2p+1


III.3.1/ On applique les résultats précédents à la fonction f = Id/[−1,1] . f est bien définie et continue sur [−1, 1] à valeurs
Z +∞ Z +∞ Z π2 Z π2
f(sin t) sin t f(sin t) π
réelles, impaire et dérivable en 0. Avec ce choix de f, dt = dt = J1 et dt = dt = .
0 t 0 t 0 sin t 0 2
D’après la question III.2.8/, on a

π
J1 = .
2

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III.3.2/ On applique cette fois-ci les résultats précédents à la fonction f définie par ∀t ∈ [−1, 1], f(t) = t3 . f est bien
définie et continue sur [−1, 1] à valeurs réelles, impaire et dérivable en 0.
Z +∞ Z +∞
f(sin t) (sin t)3
dt = dt = J3 et d’autre part,
0 t 0 t
Z π2 Z π2 Z π2
f(sin t) 1 π
dt = sin2 t dt = (1 − cos(2t)) dt = .
0 sin t 0 2 0 4

On en déduit que

π
J1 = .
4

III.3.3/ Soit p ∈ N. On applique maintenant les résultats précédents à la fonction f définie par ∀t ∈ [−1, 1], f(t) = t2p+1 .
f est bien définie et continue sur [−1, 1] à valeurs réelles, impaire et dérivable en 0.
Toujours d’après la question II.2.8/, on a
Z +∞ Z π2 Z π2
f(sin t) f(sin t)
J2p+1 = dt = dt = sin2p t dt (intégrales de Wallis).
0 t 0 sin t 0
Z π2
π
Pour p ∈ N, posons Ip = sin2p t dt. On a I0 = puis pour p ∈ N, une intégration par parties fournit
0 2
Z π2 Z π2

sin t × sin2p+1 t dt = − cos t sin2p+1 t 02 + (2p + 1) cos2 t sin2p t dt

Ip+1 =
0 0
Z π2
2 2p
= (2p + 1) (1 − sin t) sin t dt = (2p + 1)(Ip − Ip+1 ),
0

et donc
2p + 1
∀p ∈ N, Ip+1 = Ip
2p + 2
On en déduit que pour p ∈ N∗ ,

2p − 1 2p − 3 1 (2p) × (2p − 1) × . . . × 2 × 1 π (2p)! π


Ip = × × . . . × × I0 = 2
× = 2p 2 × ,
2p 2p − 2 2 ((2p) × (2p − 2) × . . . × 2) 2 2 p! 2

ce qui reste vrai pour p = 0.

(2p)! π
∀ ∈ N, J2p+1 = × .
22p p!2 2

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