Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Noufissa EL Moujaddidi
Enseignante chercheure
Faculté Des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Salé.
Université Mohammed V - Rabat
Ichrak El Aoussi
Doctorante à la faculté des sciences Juridiques,
Economiques et Sociales de Salé
Résumé
Dans un contexte économique caractérisé par la persistance des crises financières, l’économie
sociale et solidaire un diffèrent système qui émerge à travers ses valeurs, son rôle, ses effets
sur l’économie et la société pour donner innover au service de l’intérêt général. La fonction
de l’économie sociale est devenue une composante a part entière dans le développement et la
croissance des sociétés. Elle combine les différentes démarches économiques avec une finalité
sociale et une gouvernance participative. Dans ce présent article on va essayer de démontrer
l’évolution de la notion de l’économie Sociale à travers ses différentes formes les
coopératives, les mutuelles, les associations, ainsi la présentation du contexte actuelle de
l’économie sociale son périmètre et ses différentes structures.
Mots clés : Economie sociale, Economie solidaire, coopératives, Mutuelles. Système
alternatif.
Abstract
In an economic context characterized by the persistence of the financial crises, social
economy one differ system which emerges through its values, its role, its effects on the
economy and the society to give to innovate for the general interest of the Community. The
function of the social economy became a component in the development and the growth of the
society. It combines the various economic approachs with a social purpose and a participative
governance. In this present article will try to show the evolution of the notion of the social
economy through his various forms cooperatives, mutual insurance companies, associations,
thus current presentation of the context of the social economy its perimeter and its various
structures.
Key words: Social economy, Solidarity economy, cooperatives, Mutuals. Alternative system.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
22
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
Introduction
Dans plusieurs pays de la planète, de nombreuses initiatives économiques regroupent des
gens qui s’emploient à entreprendre autrement en conciliant leurs activités économiques pour
une finalité sociale. L’économie sociale et solidaire peut être qualifiée en tant que système qui
remplace progressivement l’offre des biens et services des sociétés de capitaux,
d’organisations publiques. Elle s’est fortement développée spécialement dans les domaines ou
l’initiative privée et l’Etat ne répondaient pas efficacement aux besoins sociaux. L’économie
Sociale se compose de groupes hétérogènes, caractérisés par une logique économique
commune mais également une diversité dans leurs intérêts.
La notion de l’économie sociale a acquis une réelle reconnaissance dans l’espace public. Elle
est devenue une composante à part entière du fonctionnement des sociétés développées, à
travers plusieurs formes qui font d’elle une réalité ; elle se ramène vers un système
coopératif qui s’étend dans un sens large à un certain nombre d’associations, mutuelles,
coopératives et d’entreprises sociales, Ces structures agissent pour trouver une solution à des
problèmes auxquels elles sont confrontées, par la volonté de maitriser la technologie, les
conditions de travail, la volonté d’élargir le réseaux de gestion des entreprises, nouer des
relations avec les utilisateurs de leurs produits et services.
Différentes initiatives économiques apparues dévoilent une économie sociale et solidaire
sortie de son éclipse, qui offre un potentiel de croissance et de développement, de nouvelles
formes de régulation démocratique, d’identité et d’utilité sociale. C’est un modèle qui tente à
proposer des réponses aux problèmes sociaux, à des aspirations de développement
d’appartenance collectives.
La crise n’est pas la seule cause d’émergence de l’économie sociale, au-delà de ce
phénomène, de grandes mutations dans notre système économique et social tels que le
développement de l’urbanisme, du salariat, de la consommation de masse ont permis le
développement de ce nouveau modèle économique. A partir du mariage entre les intérêts
ponctuels et une action collective, on assiste à l’apparition de nouveaux de la vie associative
qui se créer tel que les mouvements de la consommation, les mouvements de la défense d’un
cadre de vie plus humaines, de l’environnement. Ces mouvements ont empruntés à
l’économie sociale un certain nouvel aspect (l’exigence de participation, exigence de
contribution et solidarité …).
Comme dit Fréderic Pascal « ce n’est pas la crise qui a engendré ce développement, ce sont
toutes les mutations importantes depuis la fin de la deuxième guerre mondiale qui entrainent
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
33
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
Dès le début du XIX et malgré les interdictions, des ouvriers organisent leurs activités
économiques sous formes de sociétés de secours mutuelles, de sociétés de prévoyance et des
associations de production. Cette situation perdura jusqu’en 1884 avec l’abrogation de la loi
de la liberté des associations. Cependant le facteur déclenchant que l’on peut qualifier de
fondateur sera « la révolution industrielle » qui a commencé en 1840 marquant le passage
d’une société agricole à une société de production, mécanisé les biens non-alimentaires,
fondée sur le charbon, le développement des chemins de fer d’industries lourdes. Dans les
campagnes le développement des machines agricoles engendre un surplus de main d’œuvre
ce qui a conduit à la mise en chômage de nombreux paysans. L’insuffisance des salaires a
conduit les femmes et les enfants de travailler dans des conditions pénibles pour des revenus
faibles avec une absence de toute sécurité sociale, ceux-ci a engendré une détérioration de
conditions de vie. les premières voix de protestations et de contestations s’élèvent afin de
dénoncer la situation précaire dont souffrait les ménages en remettant en cause la place
centrale accorder à l’économie au détriment de l’homme.
1
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon 47
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
44
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
On peut dire que l’économie sociale est née d’une volonté de réduire les inégalités et jeter
les bases d’une société différente au sein de laquelle les individus sont égaux et bénéficient
des mêmes droits. L’économie sociale doit être considéré comme une mobilisation sociale à
partir de trois essors : les besoins sociaux économiques de la population (la nécessité), les
aspirations à ses sociétés d’ouvrir une identité propre, l’horizon partagé d’une société
démocratique et équitable (un projet de société). Ces mobilisations sont la source de
l’existence des organisations socio-économique responsable.
La fin du XIX était marquée par une rupture du mouvement ouvrier de l’économie sociale,
cette dernière qui s’est institutionnalisé, bénéficie d’une reconnaissance officielle à travers les
séminaires et les congrès.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
55
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
3- ESSAI DE DÉFINITION
A travers le temps l’Economie sociale a souffert de voir son image bouillé par ces notions,
elle a aussi dû se faire reconnaitre d’elle. Charles Gide en 1900 analyse l’économie sociale en
quatre filières :
Le domaine de la défense ouvrières (salaires, conditions de travail, temps de travail..)
Le domaine du confort (consommation, logement, sante…)
Le domaine de la sécurité contre les risques sociaux (les mutuelles d’assurances)
« Les organismes qui tendent à conférer ou à sauvegarder l’indépendance
économique (coopératives de production, agricoles, de crédit etc).
Charles Gide parle de l’économie sociale en pensant qu’il s’agit d’un autre type d’ordre
social, c’est le désir de penser et de réaliser une autre organisation de la société. Mais depuis
1900 les réalités se sont clarifiées, certaines filières ont disparu et d’autres ont évolué vers
l’autonomie, d’autre encore sont tombées dans le giron de l’Etat.
L’économie Sociale a mis du temps à retrouver son unité dans le monde ; après la guerre
mondiale, chaque mouvement évoluant de son côté. Les statuts juridiques introduisant une
séparation entre les différentes composantes
Henri Desroche, fondateur du collège coopératif 1958, nous propose une grille théorique,
l’économie sociale ce sont :
Les entreprises coopératives de travail ou d’usages
Les entreprises mutualistes
Les entreprises associatives
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
66
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
2
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon 34-35
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
77
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
3
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon 41
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
88
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
4.1-Les Coopératives
Le mode coopératif hors Scoop regroupe des organisations qui partagent entre eux les
principes coopératifs, c’est le principe d’une personne, une voix (quelques soit les statues
des personnes physique ou moral) à but non lucratif. Ce qui la différencie de la Scoop réside
dans le pouvoir qui est généralement dans les mains des associés, tant dis pour les
coopératives, elles sont gouvernées par une partie prenante. L’objectif social des coopératives
c’est de produire des biens au profit des personnes physiques ou morales autres que les
salariés qu’elles emploient.
Le poids de ces coopératives varie d’une structure à une autre, selon la place qu’elles
occupent dans notre société, selon l’activité qu’elles développent et selon les types des acteurs
qu’elles rassemblent.
Au Maroc, la coopérative est régie selon la loi n°24-83, qui nous décline la définition
suivante :
« La coopérative est un groupement de personnes physiques, qui conviennent de se réunir
pour créer une entreprise chargée de fournil-, pour leur satisfaction exclusive, le produit ou
le service dont elles ont besoin et pour la faire fonctionner et la gérer en appliquant les
principes fondamentaux définis à l'article 2 ci-après et en cherchant à atteindre les buts
déterminés à l'article 3 de la présente loi.
Des personnes morales remplissant les conditions prévues par la présente loi peuvent devenir
membres d'une coopérative. » Article Premier-Loi n°24-83
L’objet et le but de cette institution d’exercer ses actions dans toutes les branches de
l'activité humaine en cherchant essentiellement à:
Améliorer la situation socio-économique de leurs membres,
Promouvoir l'esprit coopératif parmi les membres,
Réduire, au bénéfice de leurs membres et par l'effort commun de ceux-ci, le prix de
revient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services,
Améliorer la qualité marchande des produits fournis à leurs membres ou de ceux
produits par ces derniers et livrés aux consommateurs,
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
99
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
4
http://www.cdrestrie.coop/index.php?id=53
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
10
10
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
11
11
de mener dans l’intérêt de ceux-ci ou de leur famille, une action de prévoyance, de solidarité
et d’entraide tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine ».5
5
Dahir n°1-57-187 du 24 joumada II 1383 (12 novembre 1963)
6
Statuts et Règlement MGEN Filia - Applicables au 1er janvier 2016
7
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon P63
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
12
12
« Elle est définie comme étant la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes
mettent en commun d'une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un
but autre que de partager des bénéfices ». 8En plus, toutes associations doivent faire
l'objet d'une déclaration au siège de l'autorité administrative locale dans le ressort
duquel se trouve le siège de l'association, directement ou par l'intermédiaire d'un
huissier de justice.
Durant ces dernières décennies, le nombre des associations a connu une croissance mais
aussi en terme de complexité à travers les relations avec les pouvoirs publics,
interférence dans le secteur commercial, positionnement, financement publics et privée,
bénévolat etc… 9
Les différentes entités juridiques de l’économie sociale ce sont donc peu à peu reconnues
comme appartenant à un sous ensemble ayant sa propre cohérence qui partagent des principes
et des objectifs communs et qui sont parvenues à constituer un champ institutionnel reconnu
par les pouvoirs publics.
Le détail de ces organisations fait apparaitre dans sa réalité ‘le monde de l’économie sociale’,
un espace fluctuant et ambigu mais il existe là où on ne s’attendait pas. Ces branches qui ne se
veut ni privée ni étatique font apparaitre l’efficacité économique et la réalisation d’une
démocratie de pouvoir.
On constate alors que l’économie sociale est un concept « dynamique » et en permanente
évolution. Cette caractéristique est la conséquence des conditions particulières d’émergence,
de structuration et d’existence de ce secteur.
8
Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association, tel qu'il a été
modifié et complété. Bulletin officiel n° 2404 bis du 27/11/1958 (27 novembre 1958)
9
Rapport de Jean-Pierre DECOOL, Député du Nord Au Premier Ministre.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
13
13
l’écologie etc.. Ces tendances ont permis la naissance de ces alternatives et propose une
nouvelle définition de l’économie sociale qui se décline comme suit :
Elle est un mouvement, au sens où elle propose d’impliquer les individus dans tout secteur
des activités humaines permettant un accès facile aux différentes formes d’organisations
démocratiques avec la perspective de donner au social et à la solidarité, une emprise
permanente sur l’économie. Elargis à d’autres sens civiques, environnemental, équitable.
Elle propose sur des initiatives des personnes qui se regroupent autour d’un projet. Ces
initiatives sont autonomes et se situent dans le secteur privée. Elles peuvent faire appel à
des ressources différences intégrant le bénévolat et le volontariat ou encore des conventions
avec les collectivités publiques.
Elle repose sur un système de propriété collective librement choisie. Qui permet de donner
un caractère stable et durable de l’organisation ou à l’entreprise. Ce mode suppose une
implication des personnes à la fois comme membres et comme salariées ou usagers, parfois
les deux à la fois. Chaque membre a la qualité de double acteur. Ils peuvent gérer ensemble
sur une base égalitaires .cette combinaison démocratique confère à l’économie sociale une
originalité forte.
L’économie sociale est alternative, considérée comme unique aux modèles économiques
dominants, opposant les systèmes économiques reposant uniquement sur la maximisation
financière du profit e. L’économie alternative est considérer comme un modèle en soi.
6- L’ECONOMIE SOLIDAIRE
L’économie solidaire regroupe l’ensemble des initiatives privées qui misent sur l’intérêt
10
collectif et la solidarité plutôt que la recherche du profit. Elle recouvre des démarches très
diverses qui ne se laissent pas enfermer dans une définition unique, ni dans un statut
particulier. Ce mouvement est apparue dans les 1990 dans plusieurs pays en voie de
développement notamment en Amérique latine il prend parfois le nom de l’économie
communautaire. Ce mouvement apparait comme un révélateur de la politique sociale
publique, révélateur de démarches entrepreneuriales innovantes et comme un concept
fédérateur susceptible d’engober des problématiques émergentes comme la micro finance ou
le commerce équitable.
L’économie solidaire est définie comme l’ensemble des initiatives qui reposent sur
l’implication des utilisateurs et combinant des ressources marchandes et non monétaires
10
Isabelle Guérin, 2003, Femmes et économie solidaire, Paris XIIIe, p11, la Découverte.
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
14
14
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
15
15
forme d’économie sociale alternative tente de s’organiser pour dépasser les utopies
fondatrices
La base d’une autre façon de penser et d’organiser l’ensemble des rapports socio-
économiques, Charles Gide parlant de l’économie sociale disait ‘un autre type d’ordre social »
c’est aussi la définition des alternatives.
Conclusion
A travers cet article, Nous avons essayé de démontrer la place qu’occupaient les espaces de
solidarités au cours des décennies précédentes à travers des champs sociaux bien différencié.
Chaque époque ayant en effet vu se tisser une économie de liens sociaux. L’économie sociale
réussie à affirmer son indépendance vis-à-vis à l’économie administrée, elle apparaissait
souvent comme un relais de l’Etat patron et providence. Aujourd’hui elle est reconnue
officiellement à un corollaire qui inquiète dans certains secteurs, l’état veut faire de
l’économie sociale sont bras droit dans sa politique économique.
L’économie Sociale et solidaire se trouve confrontée à des différents courants contradictoires
qui vont fortement influencer son développement. Ainsi La crise a en effet libéré un espace
inédit pour l’innovation sociale, notamment dans la zone où le “social” et l’“économique” se
superposent. Elle a permis à l’économie sociale d’être le noyau de nouvelles formes de
solidarités. Seul moyen de répondre à cette crise.
Bibliographies
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about
REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
16
16
Articles
Webographie
- http://www.alternatives-economiques.fr/cooperative-d-epargne-et-de-
credit_fr_art_223_31180.html
- http://www.cdrestrie.coop/index.php?id=53
REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about