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REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X

Revue D’Etudes en Management et Finance D’Organisation


N°3 Juin 2016
ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, ENTRE VALEURS HISTORIQUES ET
SYSTÈME ALTERNATIF

Noufissa EL Moujaddidi
Enseignante chercheure
Faculté Des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Salé.
Université Mohammed V - Rabat

Ichrak El Aoussi
Doctorante à la faculté des sciences Juridiques,
Economiques et Sociales de Salé
Résumé
Dans un contexte économique caractérisé par la persistance des crises financières, l’économie
sociale et solidaire un diffèrent système qui émerge à travers ses valeurs, son rôle, ses effets
sur l’économie et la société pour donner innover au service de l’intérêt général. La fonction
de l’économie sociale est devenue une composante a part entière dans le développement et la
croissance des sociétés. Elle combine les différentes démarches économiques avec une finalité
sociale et une gouvernance participative. Dans ce présent article on va essayer de démontrer
l’évolution de la notion de l’économie Sociale à travers ses différentes formes les
coopératives, les mutuelles, les associations, ainsi la présentation du contexte actuelle de
l’économie sociale son périmètre et ses différentes structures.
Mots clés : Economie sociale, Economie solidaire, coopératives, Mutuelles. Système
alternatif.

Abstract
In an economic context characterized by the persistence of the financial crises, social
economy one differ system which emerges through its values, its role, its effects on the
economy and the society to give to innovate for the general interest of the Community. The
function of the social economy became a component in the development and the growth of the
society. It combines the various economic approachs with a social purpose and a participative
governance. In this present article will try to show the evolution of the notion of the social
economy through his various forms cooperatives, mutual insurance companies, associations,
thus current presentation of the context of the social economy its perimeter and its various
structures.
Key words: Social economy, Solidarity economy, cooperatives, Mutuals. Alternative system.

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Introduction
Dans plusieurs pays de la planète, de nombreuses initiatives économiques regroupent des
gens qui s’emploient à entreprendre autrement en conciliant leurs activités économiques pour
une finalité sociale. L’économie sociale et solidaire peut être qualifiée en tant que système qui
remplace progressivement l’offre des biens et services des sociétés de capitaux,
d’organisations publiques. Elle s’est fortement développée spécialement dans les domaines ou
l’initiative privée et l’Etat ne répondaient pas efficacement aux besoins sociaux. L’économie
Sociale se compose de groupes hétérogènes, caractérisés par une logique économique
commune mais également une diversité dans leurs intérêts.
La notion de l’économie sociale a acquis une réelle reconnaissance dans l’espace public. Elle
est devenue une composante à part entière du fonctionnement des sociétés développées, à
travers plusieurs formes qui font d’elle une réalité ; elle se ramène vers un système
coopératif qui s’étend dans un sens large à un certain nombre d’associations, mutuelles,
coopératives et d’entreprises sociales, Ces structures agissent pour trouver une solution à des
problèmes auxquels elles sont confrontées, par la volonté de maitriser la technologie, les
conditions de travail, la volonté d’élargir le réseaux de gestion des entreprises, nouer des
relations avec les utilisateurs de leurs produits et services.
Différentes initiatives économiques apparues dévoilent une économie sociale et solidaire
sortie de son éclipse, qui offre un potentiel de croissance et de développement, de nouvelles
formes de régulation démocratique, d’identité et d’utilité sociale. C’est un modèle qui tente à
proposer des réponses aux problèmes sociaux, à des aspirations de développement
d’appartenance collectives.
La crise n’est pas la seule cause d’émergence de l’économie sociale, au-delà de ce
phénomène, de grandes mutations dans notre système économique et social tels que le
développement de l’urbanisme, du salariat, de la consommation de masse ont permis le
développement de ce nouveau modèle économique. A partir du mariage entre les intérêts
ponctuels et une action collective, on assiste à l’apparition de nouveaux de la vie associative
qui se créer tel que les mouvements de la consommation, les mouvements de la défense d’un
cadre de vie plus humaines, de l’environnement. Ces mouvements ont empruntés à
l’économie sociale un certain nouvel aspect (l’exigence de participation, exigence de
contribution et solidarité …).
Comme dit Fréderic Pascal « ce n’est pas la crise qui a engendré ce développement, ce sont
toutes les mutations importantes depuis la fin de la deuxième guerre mondiale qui entrainent

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la prise en charge par des personnes individuellement ou collectivement de leurs vies et de


tous les jours ».
Dans le présent texte nous allons essayer de présenter une approche historique et théorique de
l’économie sociale, afin de mieux cerner les notions qui la compose.

1- ECONOMIE SOCIALE, APERÇU HISTORIQUE


L’économie Sociale s’est développée parmi les classes laborieuses, luttant pour améliorer les
conditions de travail et de vies rendues difficiles par l’industrialisation capitaliste et les
problèmes socio-économiques (Pauvreté, insécurité sociale...).
L’origine de l’économie sociale a des racines très anciennes, certains de ses secteurs, telle la
municipalité fait remonter ses origines à la construction du temple de Salomon. D’autres
parlent des fruitières, dans la région de jura qui auraient été au XII siècle aux origines de
certaines pratiques coopératives. D’autres cherchent leurs origines dans les communautés
rurales, les compagnies du XIII siècles, qui deviendront les « taisibles » du XVIII, puis les
communautarismes du XIXème siècle. Tout de même il y a un siècle qu’on peut qualifier de
fondateur, c’est le XIXème siècle. Les branches historiques telles que les mutuelles, les
associations et coopératives se sont développement durant ce siècle.1

Dès le début du XIX et malgré les interdictions, des ouvriers organisent leurs activités
économiques sous formes de sociétés de secours mutuelles, de sociétés de prévoyance et des
associations de production. Cette situation perdura jusqu’en 1884 avec l’abrogation de la loi
de la liberté des associations. Cependant le facteur déclenchant que l’on peut qualifier de
fondateur sera « la révolution industrielle » qui a commencé en 1840 marquant le passage
d’une société agricole à une société de production, mécanisé les biens non-alimentaires,
fondée sur le charbon, le développement des chemins de fer d’industries lourdes. Dans les
campagnes le développement des machines agricoles engendre un surplus de main d’œuvre
ce qui a conduit à la mise en chômage de nombreux paysans. L’insuffisance des salaires a
conduit les femmes et les enfants de travailler dans des conditions pénibles pour des revenus
faibles avec une absence de toute sécurité sociale, ceux-ci a engendré une détérioration de
conditions de vie. les premières voix de protestations et de contestations s’élèvent afin de
dénoncer la situation précaire dont souffrait les ménages en remettant en cause la place
centrale accorder à l’économie au détriment de l’homme.

1
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon 47

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La mobilisation et le militarisme des personnes et des groupes soucieux d’associer liberté et


responsabilité, autonomie et solidarité, ont permis le développement d’une économie sociale
de plus en plus solidaire dès le XIXème siècle, au sein d’une société industrielle dominée par
les rapports sociaux capitalistes . De différentes initiatives sociales ont été menées par la
classe ouvrière au milieu du XIXème siècle, nous citons les premières sociétés de secours
mutuels créées par ces ouvriers afin d’accéder collectivement à un minimum de sécurité,
alors que les partons licenciés les salariés invalides et malades sans indemnités sociales.

On peut dire que l’économie sociale est née d’une volonté de réduire les inégalités et jeter
les bases d’une société différente au sein de laquelle les individus sont égaux et bénéficient
des mêmes droits. L’économie sociale doit être considéré comme une mobilisation sociale à
partir de trois essors : les besoins sociaux économiques de la population (la nécessité), les
aspirations à ses sociétés d’ouvrir une identité propre, l’horizon partagé d’une société
démocratique et équitable (un projet de société). Ces mobilisations sont la source de
l’existence des organisations socio-économique responsable.
La fin du XIX était marquée par une rupture du mouvement ouvrier de l’économie sociale,
cette dernière qui s’est institutionnalisé, bénéficie d’une reconnaissance officielle à travers les
séminaires et les congrès.

2- LES PRINCIPAUX RESSORTS


Mise à part leurs religions, leurs appartenances politiques ou religions, de différents penseurs
développent des doctrines de l’économie sociale et les présentent comme suit :
Mettre l’homme dans le cœur de leurs préoccupations : Afin de les épanouir, les protéger
contre toutes sortes de dangers (Maladie, inégalités.)Les compagnons et les corporations ont
sociabilisés leurs membres en les intégrants dans un ensemble et éviter leurs isolements et
leurs écartement de la société.
La convivialité : un élément majeur et centrale qui demeure jusqu’à nos jours ; les membres
doivent se sentir proches l’un de l’autre et détruire toutes entraves à la communication.
La solidarité : il s’agit bien de faire front commun dans un but collectif, c’est-à-dire pouvoir
travailler ensemble pour assurer une tache ou une commande.
La recherche de l’harmonie : soit localement ou d’une façon universelle qui signifie la
recherche de la paix sociale entre individus

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L’émancipation : s’explique par la capacité d’agir pour soit même de se responsabiliser, se


former pour renforcer sa confiance en soi. Pour l’économie sociale tout individu peut
intervenir dans tous les champs de l’activité humaine et contribuer au développement durable.
La résistance : face à l’oppression d’origine économique ou politiques, face au capitalisme
industriel, il s’agit d’une résistance dynamique visant à prendre ses destinées en mains et
s’organiser socialement, économiquement autant que syndicalement et politiquement.
En 1848 date symbole des naissances des associations ouvrières et 1900 avec la confirmation
du concept par Charles Gide, l’économie sociale prend forme et racine, pendant cette
période, de vastes idées se développent, se nourrissent d’influences diverses qui ça soit
politiques ou religieuses. L’évolution de l’économie sociale était caractérise pas des fastes et
des périodes creuses en fonction de la situation (l’attitude de l’Etat, les crises etc.)

3- ESSAI DE DÉFINITION
A travers le temps l’Economie sociale a souffert de voir son image bouillé par ces notions,
elle a aussi dû se faire reconnaitre d’elle. Charles Gide en 1900 analyse l’économie sociale en
quatre filières :
 Le domaine de la défense ouvrières (salaires, conditions de travail, temps de travail..)
 Le domaine du confort (consommation, logement, sante…)
 Le domaine de la sécurité contre les risques sociaux (les mutuelles d’assurances)
 « Les organismes qui tendent à conférer ou à sauvegarder l’indépendance
économique (coopératives de production, agricoles, de crédit etc).
Charles Gide parle de l’économie sociale en pensant qu’il s’agit d’un autre type d’ordre
social, c’est le désir de penser et de réaliser une autre organisation de la société. Mais depuis
1900 les réalités se sont clarifiées, certaines filières ont disparu et d’autres ont évolué vers
l’autonomie, d’autre encore sont tombées dans le giron de l’Etat.
L’économie Sociale a mis du temps à retrouver son unité dans le monde ; après la guerre
mondiale, chaque mouvement évoluant de son côté. Les statuts juridiques introduisant une
séparation entre les différentes composantes
Henri Desroche, fondateur du collège coopératif 1958, nous propose une grille théorique,
l’économie sociale ce sont :
 Les entreprises coopératives de travail ou d’usages
 Les entreprises mutualistes
 Les entreprises associatives

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 Les entreprises communales participatives


 Les entreprises communautaires mixtes
 Les entreprises partiaires relevant de la mouvance syndicale
 Les entreprises privées participatives (au résultat, à la gestion, à la propriété).2
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative
économique, Lyon 41 « L’économie sociale est ressentie comme une économie à taille
humaine et humaniste opposée à une économie qui privilégie le profit. Elle est à la mesure de
l’homme et ses besoins et de ses aspirations.» Thierry Jeanet et Roger Verdier.
L’histoire générale de l’économie sociale retiendra la période milieu et fin du XXe siècle
comme étant la période de la structuration. La charte ci-après est le premier élément de
l’unification dont laquelle on trouve les grands principes.

2
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon 34-35

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Charte de l’économie Sociale :


Article 1 : les entreprises de l’économie sociale fonctionnent de manière démocratique, elles sont
constituées de sociétaire et égaux en devoirs et en droits.
Article 2 : les sociétaires, consommateurs ou producteurs membres des entreprises de l’économie
sociale s’engagent librement suivant les formes d’actions choisies (coopératives mutualistes ou
associatives) à prendre les responsabilités qui leur incombent en tant que membres à part entière
des dites entreprises.
Article 3 : tous les sociétaires étant au même titre propriétaires des moyens de production, les
entreprises de l’économie sociale s’efforcent de créer, dans les relations sociales internes, des
liens nouveaux par une action permanente de formation et d’information dans la confiance
réciproque et la considération.
Article 4 : les entreprises de l’économie sociale
 Revendiquent l’égalité des chances pour chacune d’elles
 Affirment leur droit au développement dans le respect de leur totale liberté d’action.
Article 5 : les entreprises de l’économie sociale se situent dans le cadre d’un régime particulier
d’appropriation, de distribution ou de répartition des gains. Les excédents d’exercice ne peuvent
être utilisés que pour leur croissance et pour rendre un meilleur service aux sociétaires qui en
assurent seuls le contrôle.us
Article 6 : les entreprises de l’économie sociale s’efforcent par la promotion de la recherche et
l’expérimentation permanente dans tous les domaines de l’activité humaine, de participer au
développement harmonieux de la société dans une perspective de promotion individuelle et
collective
Article 7 : les entreprises de l’économie sociale proclament leur finalité est le service de l’homme
L’économie sociale, T .Jeantete, R. Verdier CIEM coopérative d’information et d’édition
mutualise3

A travers cette charte, plusieurs organismes tentent de donner une cohérence à


l’économie sociale.

4- LES COMPOSANTES DE L’ECONOMIE SOCIALE


L’économie sociale reconnue et institutionnalisée regroupe des entreprises variées issues de
l’histoire, validées pas la loi qui renvoient parfois à des positionnements sectoriels spécifiques
ce qui fait de l’économie sociale une entité à caractère objectif.

3
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon 41

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Les entreprises du secteur de l’économie sociale sont productrices de valeur ajoutée


économique marchande et non marchande, et d’une valeur ajoutée sociale. C’est cette
combinaison qui en fait la caractéristique productive principale. Elle s’étend vers un certain
nombre d’association, mutuelles, coopératives, Scoop, Fondations…donc il est important
d’examiner en détail ses composantes.

4.1-Les Coopératives
Le mode coopératif hors Scoop regroupe des organisations qui partagent entre eux les
principes coopératifs, c’est le principe d’une personne, une voix (quelques soit les statues
des personnes physique ou moral) à but non lucratif. Ce qui la différencie de la Scoop réside
dans le pouvoir qui est généralement dans les mains des associés, tant dis pour les
coopératives, elles sont gouvernées par une partie prenante. L’objectif social des coopératives
c’est de produire des biens au profit des personnes physiques ou morales autres que les
salariés qu’elles emploient.
Le poids de ces coopératives varie d’une structure à une autre, selon la place qu’elles
occupent dans notre société, selon l’activité qu’elles développent et selon les types des acteurs
qu’elles rassemblent.
Au Maroc, la coopérative est régie selon la loi n°24-83, qui nous décline la définition
suivante :
« La coopérative est un groupement de personnes physiques, qui conviennent de se réunir
pour créer une entreprise chargée de fournil-, pour leur satisfaction exclusive, le produit ou
le service dont elles ont besoin et pour la faire fonctionner et la gérer en appliquant les
principes fondamentaux définis à l'article 2 ci-après et en cherchant à atteindre les buts
déterminés à l'article 3 de la présente loi.
Des personnes morales remplissant les conditions prévues par la présente loi peuvent devenir
membres d'une coopérative. » Article Premier-Loi n°24-83
L’objet et le but de cette institution d’exercer ses actions dans toutes les branches de
l'activité humaine en cherchant essentiellement à:
 Améliorer la situation socio-économique de leurs membres,
 Promouvoir l'esprit coopératif parmi les membres,
 Réduire, au bénéfice de leurs membres et par l'effort commun de ceux-ci, le prix de
revient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services,
 Améliorer la qualité marchande des produits fournis à leurs membres ou de ceux
produits par ces derniers et livrés aux consommateurs,

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 Développer et valoriser, au maximum, la production de leurs membres.


Le secteur de la coopératif caractérisé par sa diversité, hétérogénéité est un mouvement qui se
réunit autour de quelques grandes principes : la libre adhésion, la démocratie, la répartition
du profit, l’impartageabilité des réserves. Généralement une coopérative est un groupement de
personnes poursuivant des buts économiques, sociaux éducatifs communs, par le moyen
d’une entreprise dont le fonctionnement est démocratique et la priorité est collective.
Hugues Sibille nous propose une classification des coopératives. On distingue les
coopératives de producteurs, les coopératives d’usagers et les coopératives d’épargnants.
a- Les coopératives de producteurs
Ce genre de coopérative rassemble des producteurs qui ont pour but de bénéficier
d’avantages économiques liés à des biens et services d’utilité professionnelle. La coopérative
est la propriété des producteurs et elle leur offre généralement deux types de services :
 La mise en marché de biens ou de services produits par les membres, directement ou
après la transformation;
 Assurer L’approvisionnement en biens et services nécessaires à l’exercice de la
profession des membres de la coopérative.4
La coopérative de producteurs regroupe généralement un ensemble de coopératives
artisanales, de transporteurs, d’utilisation de matériel agricole, dans tous les secteurs de
production (lait, céréales, viandes, fruits, légumes etc…).
b- Les coopératives d’usagers :
Elles ont pour but de fournir à leurs membres des services dont ils ont besoin : consommation,
distribution, habitat, éducation etc. autrement dit, les associés sont les utilisateurs des biens et
des services produits :
 coopérative de consommateurs
 coopérative d’HLM (accession à la propriété comme en locatif social)
 coopérative scolaire (gérées par les élèves, avec le concours des enseignants
Prenant à titre d’exemple, les expérimente d’actions de sociétés coopératives d’habitants
émergent. Les habitants gèrent et améliorent ensemble les logements qu’ils occupent dans un
même immeuble ou sur un même terrain. (http://www.entreprises.coop/decouvrir-les-
cooperatives/quest-ce-quune-cooperative/legislation/85-decouvrir-les-cooperatives/quest-ce-
quune-cooperative/169.html).

4
http://www.cdrestrie.coop/index.php?id=53

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c- Les coopératives d’Epargne :


Ou le secteur bancaire de l’économie ou banques coopératives, elles ont pour objectif de
permettre aux ménages et les petites entreprises qui ne disposent pas de garanties, d’accéder
aux financements.
Au sein des coopératives d’épargne, chaque adhérents confie son épargne à une caisse et
donne le droit d’emprunter à la même caisse, dans le cas du non remboursement c’est aux
sociétaires de subir la perte. Cela s’explique à travers la relation bilatérale entre un
emprunteur et un prêteur, on substitue une relation multilatérale au sein d’un collectif de
sociétaires dont chacun dispose du même pouvoir.
La coopérative d’épargne est plus qu’une institution financière, c’est aussi un groupement de
personnes qui s’associent afin d’améliorer leurs situations économiques et sociales.

4.2- Les mutuelles


Principalement, la mutuelle a pour objet la prévention des risques sociaux liés à la personne et
à la réparation de leurs conséquences. Elles peuvent aussi exercer l’activité ayant pour but
l’amélioration des conditions de vies et l’épanouissement de ses membres. Nous allons
essayer de présenter ci-après la définition ainsi que l’Objectif de ce type d’institutions
historiques à caractère sociale
a- Définition
Les mutualités sont considérées parmi les principaux et les plus importants mouvements
sociaux, elles sont nées pour répondre aux aspirations de l’homme de notre temps.
Une société mutualiste est un groupement de personnes, librement réunis, qui définissent
leurs rapports. Elle couvre les individus à l’exception des biens et les services. Elle est
considérée comme ‘la deuxième sécurité sociale’. Elle joue d’ailleurs ce rôle de
complémentarité ; elle tente même de le dépasser en lançant une politique de prévention
et d’innovation sociale. L’action mutualiste a pour but la prévention des risques sociau x
et la réparation de leurs conséquences et la protection de l’enfance et la famille.
On s’inspirons des usages internationaux, Au Maroc les mutualités sont définis selon le
dahir n°1-57-187 du 24 joumada II 1383 (12 novembre 1963), qui a créer un cadre législatif
définissant la nature et le rôle des sociétés mutualistes : « les sociétés mutualistes sont des
groupements à but non lucratif qui, au moyen de cotisations de leurs membres, se proposent

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de mener dans l’intérêt de ceux-ci ou de leur famille, une action de prévoyance, de solidarité
et d’entraide tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine ».5

b- Object et but de la mutualité :


L’objectif des mutuelles est de protéger la personne humaine tout au long de sa vie, ainsi
assurer la réalisation des opérations d’assurances à travers la couverture contre des risques et
dommages corporels causés par des accidents ou des maladies ou bien, apporter une caution
mutualiste aux engagements contractés par leurs membres. Elle participe également à la
gestion d’un régime légal d’assurance maladie et maternité et d’assurer la gestion d’activités
et de présentations sociale pour le compte de l’état ou d’autre collectivité.
Les mutuelles sont considérées comme des organisations à but non lucratif, dont la mesure où
elles acceptent tout le monde sans discrimination, elles sont présentent sous formes des
sociétés de personnes et non de capitaux. Elles n’ont pas d’actionnaires à rémunérer et leurs
6
représentants sont élus par les adhérents.

4.3- Les associations


L’association est, avant tout, un engagement humain qui constitue l’un des premiers actes du
citoyen, acteur de la cité, qui va accepter de s’organiser collectivement afin de mener une
action commune. L’association est un creuset de la démocratie faisant l’interface entre le
citoyen et le politique. Premières traductions de l’organisation collective au sein de la société,
les associations peuvent être créées aussi bien pour la défense d’intérêts purement privés que
dans un objectif d’intérêt général, dépassant les intérêts particuliers.
Généralement, l’association est un groupement de personne volontaires réunies autour
d’un projet commun ou partagent une activité sans avoir comme finalité la réalisation
du bénéfice. On distingue quatre catégories d’associations d’abord les associations qui
regroupent des personnes autour d’un intérêt commun, puis les associations pour une
défense collective (ex de consommateurs, habitants d’un quartier etc…) ensuite les
associations organisatrices d’un service (loisirs, culture, santé, éducation etc…) enfin les
associations militantes à caractère humain. 7
Au Maroc l’association est régie selon le Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15
novembre 1958),

5
Dahir n°1-57-187 du 24 joumada II 1383 (12 novembre 1963)
6
Statuts et Règlement MGEN Filia - Applicables au 1er janvier 2016
7
François boursier, Janvier 1984, l’économie sociale mythes ou réalités, Alternative économique, Lyon P63

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« Elle est définie comme étant la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes
mettent en commun d'une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un
but autre que de partager des bénéfices ». 8En plus, toutes associations doivent faire
l'objet d'une déclaration au siège de l'autorité administrative locale dans le ressort
duquel se trouve le siège de l'association, directement ou par l'intermédiaire d'un
huissier de justice.
Durant ces dernières décennies, le nombre des associations a connu une croissance mais
aussi en terme de complexité à travers les relations avec les pouvoirs publics,
interférence dans le secteur commercial, positionnement, financement publics et privée,
bénévolat etc… 9
Les différentes entités juridiques de l’économie sociale ce sont donc peu à peu reconnues
comme appartenant à un sous ensemble ayant sa propre cohérence qui partagent des principes
et des objectifs communs et qui sont parvenues à constituer un champ institutionnel reconnu
par les pouvoirs publics.
Le détail de ces organisations fait apparaitre dans sa réalité ‘le monde de l’économie sociale’,
un espace fluctuant et ambigu mais il existe là où on ne s’attendait pas. Ces branches qui ne se
veut ni privée ni étatique font apparaitre l’efficacité économique et la réalisation d’une
démocratie de pouvoir.
On constate alors que l’économie sociale est un concept « dynamique » et en permanente
évolution. Cette caractéristique est la conséquence des conditions particulières d’émergence,
de structuration et d’existence de ce secteur.

5- L’ÉMERGENCE D’UNE NOUVELLE ÉCONOMIE SOCIALE


ALTERNATIVE ET SOLIDAIRE :
Dans un contexte de plus en plus dur et compliqué, caractérisé par un ralentissement de
croissance et un taux de chômage élevé entrainant des difficultés dans certains territoires, ce
contexte favorise l’émergence des nouvelles formes d’entreprise directement engagées dans
le secteur social.
Pourquoi une nouvelle Economie sociale ? Et quelles sont les alternatives ? Dans le désire de
bâtir un système global, de travailler autrement, produire tout ce qui est socialement utile en
refusant le gaspillage pour but de préserver l’environnement, la récupération d’énergie,

8
Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association, tel qu'il a été
modifié et complété. Bulletin officiel n° 2404 bis du 27/11/1958 (27 novembre 1958)
9
Rapport de Jean-Pierre DECOOL, Député du Nord Au Premier Ministre.

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l’écologie etc.. Ces tendances ont permis la naissance de ces alternatives et propose une
nouvelle définition de l’économie sociale qui se décline comme suit :
 Elle est un mouvement, au sens où elle propose d’impliquer les individus dans tout secteur
des activités humaines permettant un accès facile aux différentes formes d’organisations
démocratiques avec la perspective de donner au social et à la solidarité, une emprise
permanente sur l’économie. Elargis à d’autres sens civiques, environnemental, équitable.
 Elle propose sur des initiatives des personnes qui se regroupent autour d’un projet. Ces
initiatives sont autonomes et se situent dans le secteur privée. Elles peuvent faire appel à
des ressources différences intégrant le bénévolat et le volontariat ou encore des conventions
avec les collectivités publiques.
 Elle repose sur un système de propriété collective librement choisie. Qui permet de donner
un caractère stable et durable de l’organisation ou à l’entreprise. Ce mode suppose une
implication des personnes à la fois comme membres et comme salariées ou usagers, parfois
les deux à la fois. Chaque membre a la qualité de double acteur. Ils peuvent gérer ensemble
sur une base égalitaires .cette combinaison démocratique confère à l’économie sociale une
originalité forte.
L’économie sociale est alternative, considérée comme unique aux modèles économiques
dominants, opposant les systèmes économiques reposant uniquement sur la maximisation
financière du profit e. L’économie alternative est considérer comme un modèle en soi.

6- L’ECONOMIE SOLIDAIRE
L’économie solidaire regroupe l’ensemble des initiatives privées qui misent sur l’intérêt
10
collectif et la solidarité plutôt que la recherche du profit. Elle recouvre des démarches très
diverses qui ne se laissent pas enfermer dans une définition unique, ni dans un statut
particulier. Ce mouvement est apparue dans les 1990 dans plusieurs pays en voie de
développement notamment en Amérique latine il prend parfois le nom de l’économie
communautaire. Ce mouvement apparait comme un révélateur de la politique sociale
publique, révélateur de démarches entrepreneuriales innovantes et comme un concept
fédérateur susceptible d’engober des problématiques émergentes comme la micro finance ou
le commerce équitable.
L’économie solidaire est définie comme l’ensemble des initiatives qui reposent sur
l’implication des utilisateurs et combinant des ressources marchandes et non monétaires

10
Isabelle Guérin, 2003, Femmes et économie solidaire, Paris XIIIe, p11, la Découverte.

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(bénévolat). Elle a deux dimensions « constitutives » : la démocratisation de l’économie et la


mise en place d’espaces publics de proximité. L’économie solidaire a été définie dans les
années quatre-vingt-dix en France, comme étant l’économie sociale pure et dure.
Selon Jean Louis La ville, elle « réintroduit des problématiques à l’origine de l’économie
sociale celle de la combinaison des formes de travail et d’économie, celle de la contribution à
un débat pluraliste sur les institutions pertinentes de la démocratie ». L’économie solidaire ne
peut être réduite à une politique publique pour Christophe Fourel, « un processus de
renouvellement constant a toujours marqué l’histoire de l’économie sociale et lui permis de se
régénérer ». Elle cherche à promouvoir des activités répondant aux nouvelles attentes sociales
des populations tout en revivifiant les valeurs pionnières de ses origines.
Le but de l’économie sociale et solidaire est de ravivé par la recherche de solutions aux
différentes crises économiques, sociales, politiques et environnementales que connaissent les
sociétés économiques contemporaines, ces fortes attentes constituent un levier de
développement pour l’économie sociale.

7- LES ÉCO ENTREPRISES


Certains parlent de nouveaux entrepreneurs d’autre parlent de néo-entreprise. Gerard
Barthélémy éco-entrepreneur, précise qu’il ne s’agit pas d’un nouvel entrepreneur, car
l’entrepreneuriat est un moyen de produire mais aussi un moyen d’exprimer une relation d’un
groupe ou même de la créer. Ce sont des entreprises qui produisent des biens socialement
utiles, ou des services qui ont une finalité de créer de l’emploi, vivre d’autre relation dans le
travail etc… il s’agit d’une production de recyclage des sous-produits, d’atelier de réparation
de bicyclette, matériel Agricole etc pour cela travaillent « les jeunes délinquants » des
handicapés , les exclus et les marginalisés, c’est un secteur de récupération (bouteilles ,
ferrailles, des vêtements etc…). Guy Roustang précise le contenu de l’économie alternative
« une économe alternative est celle qui vous met dans la voie des changements, allant dans le
sens : d’une moindre dépendance à l’égard des mécanismes du marché mondial…d’une
économie de matières premières et de l’énergie pour en laisser plus au tiers-Monde, d’où
l’intérêt d’allonger la durée des vies des biens à travers le recyclage des matières premières,
les énergies renouvelables..
Il faut retenir que les éco-entreprises sont de nouvelles pratiques socio-alternatives qui
dépassent les utopies communautaires et on accepte la sanction du réelles sont impliqué dans
un acta de production de biens dans la perspective de vivre et de travailler autrement. Cette

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forme d’économie sociale alternative tente de s’organiser pour dépasser les utopies
fondatrices
La base d’une autre façon de penser et d’organiser l’ensemble des rapports socio-
économiques, Charles Gide parlant de l’économie sociale disait ‘un autre type d’ordre social »
c’est aussi la définition des alternatives.

Conclusion
A travers cet article, Nous avons essayé de démontrer la place qu’occupaient les espaces de
solidarités au cours des décennies précédentes à travers des champs sociaux bien différencié.
Chaque époque ayant en effet vu se tisser une économie de liens sociaux. L’économie sociale
réussie à affirmer son indépendance vis-à-vis à l’économie administrée, elle apparaissait
souvent comme un relais de l’Etat patron et providence. Aujourd’hui elle est reconnue
officiellement à un corollaire qui inquiète dans certains secteurs, l’état veut faire de
l’économie sociale sont bras droit dans sa politique économique.
L’économie Sociale et solidaire se trouve confrontée à des différents courants contradictoires
qui vont fortement influencer son développement. Ainsi La crise a en effet libéré un espace
inédit pour l’innovation sociale, notamment dans la zone où le “social” et l’“économique” se
superposent. Elle a permis à l’économie sociale d’être le noyau de nouvelles formes de
solidarités. Seul moyen de répondre à cette crise.

Bibliographies

- François Boursier, L’Economie Sociale Mythe et Réalités, Edition Alternative


Economique

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REMFO N°3 Juin 2016 ISSN 2489-205X
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- Virgine Seghers, Sylvain Allemand, L’Audaces des entrepreneurs Sociaux, Concilier


l’efficacité économique et innovation sociale, Edition Autrement.
- Thierry Jeanet, L’Economie Sociale, la Solidarité au défi de l’Efficacité, Edition la
Documentation française.
- René Rémond, le XIXe Siècle, Edition du Seuil 1974.
- Jean-Louis Laville, l’économie solidaire, une perspective internationale, Desclée de
Brower 1994.
- Charles Gide, Rapport sur le Palais de l’économie sociale, Exposition universelle, Paris.
- Claude Vienny, l’économie Sociale, Coll. Repères, la Découverte, Paris 1994.

- Isabelle Guérin, Femmes et économie solidaire, la Découverte, 2003.

Articles

- Louis Favreau, L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE : Contribution éthique au développement


d’une mondialisation à visage humain. Analyse et pistes de réflexion pour le programme
interdisciplinaire Éthique de l’économie, Division de la prospective, de la philosophie et des sciences
humaines de l’UNESCO.
- IDENTITÉ DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET DE L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE par Michel Garrabé,
Laurent Bastide et Catherine Fas.

Webographie

- http://www.alternatives-economiques.fr/cooperative-d-epargne-et-de-
credit_fr_art_223_31180.html
- http://www.cdrestrie.coop/index.php?id=53

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