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Le principe du contrôle des actes des collectivités locales par l’Etat, qui est inscrit dans la
Constitution, doit permettre d’assurer leur légalité au regard des normes juridiques, tout en
respectant le principe de la libre administration garanti lui aussi par l’article 72 de la
constitution. L’équilibre entre ces principes constitutionnels est en constante adaptation.
Mais il n’y a pas de contradiction entre ces principes car les contrôles constituent le
complément indispensable des responsabilités confiées aux collectivités locales, et
permettent à l’Etat de faire prévaloir les intérêts dont il a la charge.
Cette idée trouve son fondement dans la DDHC de 1789 qui dispose que " les citoyens ont le
droit de constater, par eux-même ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution
publique (…) et d’en suivre l’emploi " et que " la société a le droit de demander compte à
tout agent public de son administration ".
La loi du 2 mars 1982, relative aux droits et libertés des collectivités territoriales, marque
une étape majeure car elle modifie profondément les rapports entre l’Etat et les collectivités
territoriales en substituant à la tutelle un contrôle a posteriori de leurs actes.
La libre administration des collectivités territoriales par des conseils élus, qui n’a pas mis fin
à tous les contrôles, semble donc prendre le dessus, notamment du fait de la consécration
d’un contrôle de nature et d’application différente : le contrôle juridictionnel.
On distingue traditionnellement deux types de contrôle : le contrôle de légalité des actes des
collectivités territoriales et le contrôle budgétaire qui est complété par un contrôle de
gestion.
Ces contrôles, qui sont de nature et d’intensité différente, semblent au total fortement
allégés en comparaison avec les pouvoirs exorbitants que détenait l’Etat auparavant.
)$Nous traiterons donc de la consécration d’un contrôle plus libéral : le contrôle de légalité
( I ) et de la nécessité de contrôles budgétaires et financiers rigoureux et dissuasifs ( II ).
‘(I/ Consécration d’un contrôle plus libéral : le contrôle de légalité
Depuis la loi du 2 mars 1982, il y a une volonté de garantir au mieux la libre administration
des collectivités locales et ce en supprimant, entre autre, la tutelle administrative c’est à dire
un contrôle a priori sur les actes des autorités locales et de retirer le contrôle d’opportunité
dont bénéficiait l’Etat. Mais il n’est pas question de laisser les collectivités locales sans
contrôle et cela pour trois raisons : par tradition parce que la France est un Etat unitaire,
parce que l’article 72 de la Constitution l’exige et car un contrôle sur les actes des
collectivités locales s’impose fondamentalement.
Il est nécessaire, en effet, qu’un contrôle existe même si celui-ci est assoupli (A). Le
problème de cette réforme est que ce nouveau contrôle connaît quelques problèmes et qu’il
est parfois insuffisant, c’est pour cette raison qu’il y a une volonté de renforcement du
contrôle (B).
La loi du 2 mars 1982 qui proclame la suppression de la tutelle maintient cependant la forme
considérée à juste titre comme la plus énergique de l’ancien système de contrôle, à savoir le
pouvoir de substitution et exceptionnellement l’approbation préalable (1).
Mais cette réforme entraîne aussi un nouveau type de contrôle a posteriori qui est celui de
la légalité (2).
-le recours aux emprunts à l’étranger pour les collectivités locales suppose le double accord
des ministres de l’Intérieur et des Finances.
-l’expédition des affaires courantes par le président du conseil général ou régional ou encore
par le président du conseil exécutif de Corse, en cas de dissolution de l’assemblée locale.
Ainsi, des trois formes de la tutelle, approbation, annulation et substitution, seules les deux
premières sont supprimées sous réserve des cas particuliers de tutelle a priori prévus par la
loi.
-les actes à caractère réglementaire ou individuel pris en matière de police par le maire ou
par le président du conseil général, et plus généralement tous les actes à caractère
réglementaire
Les actes échappant à l’obligation de transmission sont les moins importants. Il s’agit, par
exemple, des actes de gestion courante des services ou du domaine public.
Afin de ne pas encombrer les bureaux préfectoraux l’obligation de transmission est réservée
aux actes les plus importants.
Cette transmission ne connaît pas de délai sauf en ce qui concerne les marchés publics (délai
de 15 jours).
Les conséquences de ce nouveau contrôle sont de deux ordres : d’une part, le renversement
de la charge de la preuve, en effet, ce ne sont plus les collectivités locales qui saisissent le
juge mais le représentant de l’Etat, d’autre part, ce contrôle a posteriori permet un
renforcement de l’autonomie locale car même s’il s’agit d’un contrôle, ce dernier ne
représente pas une censure malgré le maintien des deux éléments vus dans notre première
sous-partie.
A. La volonté de renforcement d’un contrôle parfois insuffisant.
Ce nouveau contrôle est dans certains cas insuffisant voire même inefficace (1).
Mais afin de pallier certaines faiblesses du contrôle de légalité on constate une volonté de
renforcement de ce contrôle (2).
En effet, le nombre de déférés est faible : entre 2 et 3000 chaque année. On constate un fort
pourcentage de désistements (environ 40% des recours). Les préfets préfèrent jouer un rôle
de conciliateur plutôt que de censeur à l’égard des collectivités locales, surtout depuis que
l’arrêt " Brasseur " a retiré tout caractère automatique au contrôle de légalité. Par ailleurs,
les difficultés techniques de certains contrôles (en matière d’urbanisme) et les contextes
politiques locaux, incitant les préfets à la prudence, expliquent aussi cette tendance. La
progression du nombre des simples " observations sur la légalité " le prouve : 142 000 en
1991. Sur environ 5 124 000 d’actes transmis, il n’y eût que 2 263 déférés en 1991, qui ne
présentent que 3% du contentieux de la légalité. Une politique de concertation entre les
préfets et les autorités locales a été longtemps encouragée et explique en partie la faiblesse
du nombre des déférés.
Celle-ci est devenue objet de critiques. Le Rapport du Conseil d’Etat publié en 1992 :
" l’urbanisme : pour un droit plus efficace " déplore qu’il n’y ait en moyenne que 3 déférés
par an et par département en matière d’urbanisme. Le Rapport Vedel sur la révision de la
Constitution (1993) et une circulaire du ministre de l’Intérieur (29 juillet 1993) ont insisté sur
la nécessité de donner à la pratique du déféré une " impulsion nouvelle ". Loin de surcharger
les prétoires, l’intervention du préfet peut être un moyen de pression efficace sur les élus
pour qu’ils régularisent leurs décisions, quitte pour le préfet à se désister en cours
d’instance.
D’autre part, on peut se demander si ce contrôle est vraiment efficace. En fait, le juge se
limite à " dire le droit ". Il n’a pas plus de pouvoir en tant que contrôleur de l’acte local qu’en
tant que contrôleur d’un acte administratif quelconque mais il n’en a pas moins non plus
même s’il ne possède pas du pouvoir de substitution qui lui permettrait de faire à la place de
l’administration ce qu’elle refuse de faire, ou ce qu’elle persiste à mal faire.
Toutefois, l’efficacité du contrôle n’est pas si faible qu’il n’y paraît car elle a été renforcée à
l’égard du juge administratif et aujourd’hui à l’égard du préfet.
Concernant le préfet, celui-ci peut utiliser la procédure du référé précontractuel qui permet
d’obtenir du juge l’arrêt d’une procédure de passation d’un marché ou d’une délégation de
service public en cours de déroulement. Le juge peut aussi avant que le contrat ne soit
conclu prendre des mesures provisoires (nouvelle publicité, suspension de la procédure) ou
définitives (annulation de la décision d’une commission d’appels d’offres).
En outre, il y a une volonté de renforcer des pôles de compétences qui sont destinés à
mettre en œuvre à cet effet une véritable stratégie, élaborée en concertation avec les
différents services déconcentrés de l’Etat et avec le réseau des comptables du Trésor.
Enfin, depuis quelques années, les juridictions administratives cherchent à accroître le rôle
du préfet en prenant des décisions marquantes, qui font jurisprudence et renforcent ainsi le
contrôle de légalité.
A noter, tout de même, que si le préfet choisit de ne pas saisir le tribunal administratif, la
responsabilité de l’Etat peut être engagée : la Cour administrative d’appel de Marseille, dans
l’arrêt " ministre de l’intérieur c/ commune de Saint-Florent et autres ", du 21 janvier 1999, a
retenu la responsabilité de l’Etat du fait de l’abstention prolongée du préfet de Haute-Corse
de déférer à la juridiction administrative un certain nombre de délibérations aux illégalités
facilement décelables prises par le bureau d’un syndicat intercommunal.
D’une façon générale, on peut retenir que le contrôle de légalité par le juge transforme
radicalement la nature du contrôle des actes locaux. Conçu strictement a posteriori, confié à
un organe politiquement neutre, fondé sur la légalité, il rompt totalement avec le système
des tutelles qui reconnaissent au représentant de l’Etat les privilèges exorbitants d’une
censure a priori ou d’opportunité. Ce nouveau contrôle joue en faveur de l’autonomie locale,
en libérant les actes locaux de toute intervention administrative préalable et en les purgeant
de tout risque d’arbitraire.
Ce contrôle vise à faire respecter les règles de comptabilité publique et permet d’aboutir à la
réformation de l’acte. On voit ici la différence avec le contrôle de légalité pour lequel il n’y a
pas de pouvoir de substitution et qui provoque un autre vote du fait de l’annulation de
l’ancien budget. La procédure budgétaire devant la chambre régionale des comptes ( CRC )
est donc mieux adaptée car elle permet un redressement plus rapide.
Mais le préfet ne peut choisir entre les deux actions car il ne peut saisir le tribunal
administratif pour des motifs relevant du contrôle budgétaire, c’est l’exception de recours
parallèle ( CE, 13 mars 1989, commune de Gardonne ).Un tiers lésé peut par contre déférer
devant le tribunal administratif un budget censé irrégulier à l’expiration du délai imparti au
préfet pour agir ( CE, 23 décembre 1988, département du Tarn ), sauf en matière de défaut
d’inscription de dépenses obligatoires où seules les chambres régionales des comptes sont
compétentes.
Dans le cadre du contrôle budgétaire, comme pour le contrôle de gestion, les chambres
régionales des comptes, agissent en tant que service administratif ; leurs avis négatifs
( rejetant les requêtes )sont donc des actes administratifs susceptibles de recours devant le
juge administratif ( CE, 23 mars 1984, organisme de gestion des écoles catholiques de
Couéron ), les avis positifs étant considérés comme actes préparatoires (CE, 30 janvier1987,
département de la Moselle).
Les chambres régionales des comptes, jouent donc un rôle fondamental tant en ce qui
concerne le contrôle budgétaire et financier( A ), qu’en matière de contrôle juridictionnel ou
de contrôle de gestion ( B ).
L’Etat a conservé d’importantes prérogatives pour contrôler les finances locales, mais depuis
la suppression de la tutelle financière par la loi du 2 mars 1982 le préfet ne peut plus
procéder par voie d’approbation préalable (sauf dans des cas particuliers comme pour les
emprunts réalisés par voie de souscription publique ), d’annulation ou de réformation. Le
budget est donc exécutoire de plein droit dès sa transmission et sa publication. Le pouvoir
de substitution du préfet demeure mais le contrôle budgétaire et financier a changé de
nature et de modalité d’application, car il s’exerce désormais avec l’avis de la CRC et a
posteriori.
Ainsi, s’il conserve en principe un pouvoir de substitution, celui-ci est encadré par la loi.
Pratiquement, le préfet n’a plus qu’un rôle de vérification préalable car son pouvoir de
décidé en dernier ressort est fortement limité.
-Le vote du budget dans les délais impartis : selon l’article 7 de la loi du 2 mars 1982, le
budget (acte d’autorisation ) doit être voté avant le 31 mars de l’exercice concerné ( ou
avant le 15 avril en cas d’élection ou dans les 15 jours de la notification par l’Etat des
informations indispensables ). Si ce délai n’est pas respecté, le préfet saisi obligatoirement et
sans délai ( saisine automatique )la CRC, qui formulera des propositions dans le mois. Le
préfet rend ensuite exécutoire le budget dans les 20 jours. La saisine de la CRC suspend
toute possibilité de prendre des décisions budgétaires et l’ordonnateur ne peut reconduire
que la section de fonctionnement dans les limites de l’année précédente.
équilibre réel du budget ( des deux sections ) et à défaut le préfet a un mois pour saisir la
CRC qui formulera des propositions. Si la nouvelle délibération n’intervient pas dans le mois
ou si elle n’a pas pris des mesures de redressement suffisantes, dans les 15 jours le budget
est réglé par le préfet.
Le préfet ou toute personne ayant un intérêt peut saisir la CRC pour que soient inscrites les
dépenses obligatoires par la loi ou les dettes exigibles. Si la collectivité refuse d’y procéder, la
CRC demande au préfet de l’inscrire. Cependant, le préfet ne peut pas inscrire d’office une
dépense obligatoire si la CRC refuse de reconnaître le caractère obligatoire de la dépense
( CE 4 novembre 1988,syndicat Mixte du collège Val de Sarre ). Cette dérogation constitue un
élément essentiel de la décentralisation financière.
Le préfet conserve donc un pouvoir de substitution car dans tous ces cas il n’est pas lié à
l’avis émis par la CRC et peut s’en écarter s’il motive expressément sa décision( CE,10 février
1988, commune de Brives-Charensac). Mais dans la pratique, il ne peut désormais intervenir
que si la concertation des magistrats et la collectivité en cause n’a pas permis un
redressement correct.
La suppression des anciens mécanismes et le rôle joué par la CRC font apparaître un
allégement certain des contrôles, seul demeure l’esprit du pouvoir de substitution. La CRC a,
en effet, un rôle fondamental de conseiller et d’expert financier qui permet de régler par la
négociation les problèmes.
En effet, dans la pratique les nouvelles délibérations sont conformes aux propositions et le
préfet suit l’avis recommandé.
Il y a donc un réel encadrement des collectivités locales qui apparaît aussi à travers les
contrôles de l’exécution du budget.
En ce qui concerne les recettes, le maire émet les titres de recette et le comptable assure
l’encaissement, sauf pour les recettes importantes, comme les impôts locaux, qui sont
versées au receveur sans intervention du maire. Les collectivités ont une obligation de dépôt
des fonds libres sur un compte spécial du trésor.
En ce qui concerne les dépenses, le budget accorde une autorisation et non une obligation
de dépenser. En principe les prévisions budgétaires doivent être respectées, mais une
souplesse financière a néanmoins été introduite par la loi du 5 janvier 1988 qui permet
l’ouverture de crédit pour dépenses imprévues.
Le maire doit tenir une comptabilité de l’engagement des dépenses (article 51 de la loi du 6
février 1992 ) pour que sa gestion soit contrôlée par le comptable qui procède au paiement.
Cependant, " le comptable ne peut ( plus ) subordonner ses actes de paiement à une
appréciation de l’opportunité des décisions prises par l’ordonnateur ".
A l’issue de son contrôle, il peut ajourner son visa si les anomalies relevées peuvent être
rectifiées rapidement.
Le maire a alors trois possibilités : soit il retire sa demande, soit il complète le dossier de
mandatement, soit il réquisitionne le comptable. Le comptable se conforme à l’ordre de
réquisition sauf si les fonds disponibles sont insuffisants, si l’ordonnancement porte sur des
crédits ouverts à tort, s’il y a absence totale de justification du service fait ou si le paiement
n’est pas libératoire.
Le maire engage sa responsabilité propre en cas de réquisition et, depuis la loi du 29 janvier
1993, il est assujetti à la cour de discipline budgétaire et financière en cas de réquisition
irrégulière du comptable (ou d’inexécution d’une décision de justice).
Le comptable doit concilier le respect des règles et le respect des exigences locales. Il a
désormais un rôle essentiel de conseiller pour les gestionnaires et participe activement à la
préparation des budgets, surtout pour les petites communes.
Le contrôle budgétaire ne laisse donc aucune place aux manquements des responsables
locaux, qui peuvent, de plus, dans certains cas, être soumis à un contrôle juridictionnel, lui
même pouvant déclencher le contrôle de gestion.
Seul le contrôle des comptes relève des attributions juridictionnelles de la CRC, le contrôle
de gestion relève de ses attributions administratives. Mais ces deux contrôles sont
étroitement liés en pratique car le contrôle de régularité comptable débouche sur un
contrôle de gestion.
Les chambres régionales des comptes ont hérité du contrôle juridictionnel exercé
auparavant par la cour des comptes et le trésorier-payeur général, qui retrouve par ailleurs
sa compétence pour les communes de moins de 2000 habitants et de moins de 2 millions de
recette. La loi du 5 janvier 1988 est donc un retour en arrière qui rompt la cohérence
unitaire des contrôles sur les communes et leurs établissements publics ( elle s’explique pour
certains par la volonté de ménager les élus locaux qui ont pu se sentir mis en cause par la
" juridictionnalisation " des contrôles ).
Le contrôle exercé par la CRC sur la régularité des opérations effectuées par les comptables
publics est une procédure obligatoire.
La CRC règle et apure les comptes par des jugements que des irrégularités aient été relevées
ou non. L’objet du contrôle est donc à la fois la vérification de la régularité des comptes et la
vérification que le comptable a effectué l’ensemble des contrôles exigés (origine et montant
des recettes et des dépenses ).
On distingue les jugements de quitus, quand le comptable a satisfait à toutes ces obligations
et les jugements de débet lorsqu’une irrégularité est constatée (le comptable doit alors
reverser une somme à la collectivité ).
La juridiction des CRC s’étend aux comptables de fait, c’est à dire aux ordonnateurs ayant
manié des fonds publics au mépris de la règle publique de séparation des fonctions (organe
dirigeant d’une association composée majoritairement d’élus et de fonctionnaires locaux ;
forte dépendance matérielle et financière de l’association vis-à-vis de la collectivité
territoriale…).
Les décisions des CRC sont susceptibles d’appel devant la cour des comptes et de cassation
devant le Conseil d’Etat.
2. Le contrôle administratif de la gestion.
d’investigation, la CRC peut s’assurer de " l’emploi régulier " des fonds publics et du respect
des procédures de comptabilité publique. Ce contrôle qui est à l’origine diligenté par la CRC
peut aussi être sollicité par l’exécutif local ou le préfet.
Les CRC ont pris en quelques années une place fondamentale dans le paysage local français,
notamment par le biais des lettres d’observations définitives qui sont juridiquement des
documents d’analyse de la gestion de l’ordonnateur.
L’obligation de publicité des observations, imposée par la loi du 15 janvier 1990 a fortement
accru leur impact.
En effet, à l’occasion de leur contrôle, les CRC portent de véritables appréciations sur la
situation financière des collectivités et formulent 2 sortes d’observations : celles qui
dénoncent les irrégularités flagrantes et celles qui mettent en évidence l’écart entre un
projet et ses résultats concrets. Parallèlement, trois thèmes majeurs intéressent la CRC :
l’utilisation équilibrée des finances publiques, la gestion maîtrisée des missions de service
public ( éviter les gestions de fait…), le respect des grands principes de la fonction publique
( respect du principe de parité ).
Il est apparu dans les années 90 qu’une collectivité pouvait en effet satisfaire aux règles
juridiques du contrôle budgétaire assurées par les services préfectoraux tout en étant dans
l’impossibilité de faire face à ses engagements. Le contrôle budgétaire assuré aujourd’hui
par le préfet cherche à intégrer les éléments d’une analyse financière globale.
Il y a aujourd’hui, d’un côté, une volonté d’approfondissement des contrôles internes (mise
en place de vérifications internes par rapport à des objectifs clairs et de prévention des
risques) et de réforme des contrôles externes ( publication simultanée des réponses des
contrôlés et des observations des CRC ) et de l’autre une aspiration des élus à moins
d’encadrement des finances locales.
La suppression des tutelles n’a donc pas mis fin à tous les contrôles car ils sont une exigence
démocratique et la contrepartie des libertés et des pouvoirs octroyés. Les élus doivent donc
accepter l’idée de contrôle et notamment du contrôle de gestion pour que la
décentralisation ne soit pas compromise. Les contrôles sont en effet un garde-fou
indispensable.