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(SUPPORT DE COURS)
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Dr. Pierre K. OUGUEHI ( Ph.D)
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Chapitre 3 : La répartition primaire et la distribution des revenus
Section I : Les notions de salaire et de profit
I) Les déterminants du salaire
II) La notion de profit
III) La répartition primaire des revenus
Section II : La notion de redistribution du revenu
I) les objectifs de la redistribution :
II) Le débat sur la redistribution :
III) Les instruments de la distribution des revenus
Chapitre 4 : La fonction de consommation
Section I : La notion de consommation
I) Les différentes formes de la consommation :
II) La fonction de consommation :
III) Les déterminants de la consommation
IV) L’évolution des modes de consommation
Chapitre 5 : La notion d’épargne et d’investissement
Section I : la notion d’épargne
I) Les motifs de l’épargne
II) les différentes formes de l’épargne
III) Théorie du cycle de vie de Modigliani
Section II : La notion d’investissement
I) Les différents types d’investissement matériels
II) Les différents types d’investissement immatériels
III) Les déterminants de l’investissement
IV) Les modes de financement des entreprises
Chapitre 6 : Théorie microéconomique
Section 1 : l’équilibre consommateur
Section 2 : L’équilibre du producteur
Chapitre 7 : La structure des marchés
Section I) La notion de marché
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Section II) Le rôle fondamental du marché
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Section III : Le commerce mondial
I) Le développement des échanges internationaux
II) Le GATT
III) L’Organisation Mondiale du Commerce
Section IV : L’organisation d’un système monétaire international
I) Les principes de fonctionnement d'un Système Monétaire International :
II) L'instabilité du SMI au cours du 20ème siècle
III) La création du Fond Monétaire International
IV) La création de la Banque Mondiale
Chapitre 11 : Croissance et fluctuation économique
Section I : La notion de croissance en sciences économiques
I) La mesure de la croissance
II) Les modalités de la croissance
III) Les facteurs de la croissance
IV) Les grandes phases de la croissance économique au cours du 20ième siècle
Section II : Le cycle économique
I) Les différentes phases d'un cycle économique
II) la théorie des cycles économiques
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Chapitre 0 : L’objet de la science économique
Chaque individu a des besoins qu’il cherche à satisfaire. Ces besoins peuvent être regroupés en
différentes catégories :
Besoins primaires (ou vitaux) : se nourrir, se vêtir, se loger, s’habiller
Besoins secondaires (ou de civilisation) : avoir un téléphone portable, un ordinateur…
Ces besoins peuvent aussi servir à se différencier des autres et répondent à ce que l’on appelle un
besoin psychologique (un végétarien ne consomme pas de viande…).
Ces besoins sont par nature illimités : une fois l’un d’eux satisfait, il en apparaît de nouveaux.
L’homme est donc, consciemment ou non, obliger de classer ses besoins par ordre de priorité, et
ce, d’autant plus, qu’il ne dispose que d’un revenu limité pour satisfaire ses besoins.
On appelle donc besoin en économie toute sensation de manque qu'un individu cherche à
combler. La satisfaction de ces manques se fait par la consommation d'un bien ou d'un service
(manger pour satisfaire sa faim...)
Pour satisfaire ses besoins, l’homme peut se servir directement en puisant dans les ressources
disponibles dans la nature (le besoin en oxygène est satisfait simplement par le fait de respirer).
Ces biens, disponibles « gratuitement » et utilisables en l’état constituent les biens « libres ».
Mais de nos jours, la majeur partie de nos besoins ne peuvent être comblés par la nature qui nous
entoure (exemple : besoin de se déplacer rapidement d’un endroit à l’autre entraîne la nécessité
d’acheter une voiture). Il faut donc produire les biens et services dont nous avons besoin pour
satisfaire nos besoins : ce sont les biens « économiques ».
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Pour satisfaire nos besoins, il nous faut donc en produire la majeure partie à l’aide de ressources
(matières premières, énergies…) qui ne sont pas disponibles en quantité illimitée dans la nature.
On dit alors que les ressources sont « rares ».
On appelle « ressource » en économie l’ensemble des biens économiques susceptibles de
satisfaire les besoins humains.
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Chapitre 1 : Le système économique et agents économiques
L’homme ne pouvant satisfaire ses besoins directement dans la nature, il lui faut donc travailler
pour transformer les ressources à sa disposition.
A l’origine, les besoins de l’homme étaient limités (se nourrir, se vêtir, se loger) et chaque
individu était donc à même de produire ce dont il avait besoin. Puis, avec les progrès
technologiques et la multiplication des besoins humains, il est apparu nécessaire de rationaliser la
production en procédant entre autre à la spécialisation : un individu se concentre alors sur la
production d’un type de bien, qu’il échange par la suite afin de satisfaire l’ensemble de ses
besoins. Cette organisation de la production est à l’origine du développement des échanges entre
les différents acteurs économiques. De plus, la production de certains biens a nécessité le
regroupement de moyens financiers et humains qu’un individu seul ne pouvait détenir
(construction d’une voie de chemin de fer par exemple). Ceci n’a été possible qu’en inventant un
nouveau type d’acteur économique : l’entreprise. La multiplication des échanges entre acteurs
économiques et le rôle croissant pris par l’entreprise dans la production des biens et service
suppose alors qu’il existe un système économique qui régule, organise l’activité économique. On
oppose en général deux systèmes économiques : le système capitaliste et le système socialiste.
I) Le système capitaliste
Le système capitaliste repose sur l’idée première que l’initiative individuelle est le moteur de
l’activité économique : l’individu cherchant à satisfaire ses besoins, il faut lui laisser l’initiative
en terme économique. Le système économique dans son ensemble résulte donc de l’initiative
individuelle des agents économiques qui le composent : l’initiative individuelle est donc au
coeur du système capitaliste.
Pour que l’individu soit incité à produire, il faut donc lui permettre de retirer un profit de son
initiative. Les fruits du travail d’un individu doivent donc lui revenir, c’est à dire qu’il doit être le
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seul propriétaire du bien ou service qu’il a produit. Libre alors à lui de le vendre à un autre agent
économique en échange d’une certaine quantité d’argent. Le système économique capitaliste
repose donc sur le principe de la propriété privée des moyens de production (travail et capital).
De plus, les agents économiques ne seront incités à produire que s’ils peuvent tirer un bénéfice de
leur activité économique. De ce point de vue, il faut donc que l’agent économique retire un
bénéfice de son action c’est à dire qu’il échange un bien ou un service produit à un prix supérieur
à ce que sa production lui a coûté.
L’initiative individuelle repose donc sur la recherche d’un profit de la part de l’agent
économique. Sans profit, l’agent économique ne voit aucun intérêt personnel à produire un bien
ou un service. La recherche du profit est donc le moteur du système capitaliste. L’initiative
individuelle étant la règle, certains agents économiques vont donc être amenés à produire le
même bien ou service. Ils se retrouvent donc dans la situation ou ils cherchent à vendre le même
bien aux individus qui souhaitent l’acquérir. Cette confrontation de plusieurs producteurs dans la
production d’un même bien laisse donc à l’acheteur de ce bien l’initiative de comparer les offres
qui lui sont faites et de s’adresser en définitive au producteur capable de lui fournir le bien
satisfaisant au mieux son besoin (meilleur rapport qualité/prix par exemple). Le marché d’un bien
est donc organisé autour de la notion de concurrence entre les différents producteurs de ce bien.
Cette concurrence amène un producteur à faire continuellement des efforts pour rester compétitif
face à ses concurrents, c’est à dire qu’il cherche constamment à améliorer son processus de
production pour diminuer le coût de production du bien ou service.
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l’État- Providence », dont une grande partie du rôle est de limiter les inégalités entre les membres
d’une société, inégalités dont l’origine est le mode de fonctionnement même du système
capitaliste.
Pour produire un bien, il faut à la fois du travail et du capital (pour financer l’achat de matériel).
Ces besoins au départ n’étaient pas très important, et donc un individu pouvait produire seul un
bien ou un service à l’aide de ses propres ressources : l’économie était alors dominée par la
production artisanale. Au 19ème siècle, la révolution industrielle s’est traduite par des besoins très
importants en capital, qui dépassaient les ressources d’un seul individu. Les individus ont donc
été amenés à regrouper leurs moyens pour produire ces nouveaux biens et l’on fait en créant des
sociétés de capitaux. Les individus n’ayant pas suffisamment de capitaux n’ont donc plus été en
mesure de produire seul un bien et ont été amené à vendre leur force de travail aux individus
possédant les outils de production : le salariat s’est donc développé. Cette nouvelle organisation
de la production a entraîné des inégalités entre les possesseurs de capitaux, et ceux qui n’avaient
plus que leur force de travail à vendre. La notion de socialisme est donc apparue à ce moment
comme une réponse aux inégalités liées à l’essor de ce nouveau capitalisme.
Les inégalités sociales étant le fruit du système capitaliste, le système socialiste a donc eu pour
objectif de définir un nouveau mode de production devant se substituer au mode capitaliste, et
devant assurer une plus grande justice sociale. Les inégalités provenant de la propriété privée des
moyens de production, le système socialiste repose donc sur une propriété collective des moyens
de production. Cette propriété collective étant assurée par le biais de l’État, celui-ci met alors à la
disposition des individus les moyens de production appartenant à la collectivité afin qu’ils
produisent les biens et services nécessaires.
L’inégalité sociale ayant pour origine l’appropriation du profit par les détenteurs des moyens de
production, la collectivisation de ces moyens entraîne par là même la suppression de la notion
même de profit puisque chaque individu bénéficie des fruits de la production dans des
proportions identiques. Il ne peut en effet y avoir de profit dans un système économique où il n’y
a pas de propriété privée.
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Le profit provenait du fait que le producteur vendait un bien sur le marché à un prix supérieur à
ce que lui avait coûté la production de ce bien. Ce marché était caractérisé par la concurrence qui
existait entre les différents producteurs de ce bien. Dans un système socialiste, il n’y a plus qu’un
seul producteur : l’État, qui est propriétaire, au nom du peuple, de l’outil de production. La
régulation économique ne peut donc plus être assurée par le marché : C’est donc l’État qui
assure la régulation économique en déterminant par avance les quantités de biens et services à
produire pour satisfaire les besoins des membres de la société. La remise en cause de la notion
d’initiative individuelle, et donc du principe de propriété privée caractérise l’opposition entre le
système capitaliste et le système socialiste.
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- principale ressource : l’épargne collectée auprès des ménages, les intérêts perçus sur emprunt
- principale dépense : paiement des salaires
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Chapitre 2 : Le circuit économique et la fonction de production
I) La microéconomie :
L’analyse repose sur l’étude du comportement individuel des agents économiques. Il s’agit donc
d’une démarche individualiste. L’étude de ces comportements individuels repose sur le postulat
qu’un individu est capable d’agir rationnellement en classant ses besoins en fonction de l’utilité
qu’il en attend. Ceci, compte tenu de ses ressources limitées, l’amène donc a procéder à des
arbitrages constants dans la satisfaction de ses besoins. Ces décisions individuelles forment les
courbes d’offre et de demande qui se retrouvent et se confrontent sur les marchés, et l’équilibre
est déterminé au point d’intersection de ces deux courbes.
L’équilibre général est donc obtenu lorsque tous les marchés sont à l’équilibre.
II) la macroéconomie :
L’analyse macroéconomique ne met pas les décisions individuelles au premier plan, mais repose
sur une démarche globale centrée sur les principales fonctions économiques : la consommation,
l’épargne, la production…
Ces grandes fonctions sont par nature le fruit de l’agrégation des décisions individuelles des
agents économiques. Mais l’approche macroéconomique, de par sa vision globale, cherche avant
tout à mesurer les relations qui existent entre ces grandes fonctions de manière à fournir des
éléments permettant de guider les décisions de politique économique.
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L ‘analyse économique doit fournir une représentation simplifiée de l’économie pour faciliter son
étude.
Il existe deux formes principales de représentation de l’économie :
L’une considère l’économie comme un ensemble de marchés ou se confrontent une offre et une
demande. Chaque bien ou service échangé est représenté par son marché (marché du travail,
marché des biens, marché des capitaux….) et les entités économiques fondamentales (entreprises,
ménages) fonctionnent de manière interdépendante, ce qui signifie que l’action de l’une de ces
unités a des conséquences sur le comportement des autres agents économiques.
L’autre décrit l’économie comme un circuit, reposant sur un certain nombre de fonctions
économiques essentielles (produire, consommer…) qui sont l’oeuvre d’agents économiques
spécifiques. Ces différentes fonctions économiques sont reliées entre elles par des flux réels et
monétaires. Soit le schéma suivant :
Répartir
(salaires/profits)
Consommer
(Menages) redistribuer
(Etat)
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Production : valeur des biens et services crées par les agents économiques nationaux
Importations : valeur des biens et services produits par des agents économiques étrangers et
achetés par des agents économiques nationaux
Consommation intermédiaire : valeur des biens et services acquis par les entreprises et entrant
dans le processus de fabrication des biens et services finis.
Consommation finale : valeur des biens et services acquis par les agents économiques pour
satisfaire leurs besoins individuels et collectifs.
FBCF : (Formation Brute de Capital Fixe) valeur des biens durables acquis par les agents
économiques et étant utilisés dans le processus de production.
Exportations : valeur des biens et services produits par des agents économiques nationaux et
cédés à des agents économiques étrangers (le Reste du Monde).
I) La notion de Production :
La production est l’activité socialement organisée, destinée à créer des biens et des services
à partir de facteurs de production acquis sur le marché" ( INSEE, TEF 1998/1999).
La mesure de la production s’effectue à partir de la valeur d’échange des biens et services
produits. De ce fait, toute production qui n’est pas cédée sur le marché mais consommées
directement par le producteur n’est pas considérée d’un point de vue comptable comme une
production. C’est le cas par exemple des biens produits par un ménage dans son potager
personnel et qu’il consomme directement.
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1) Production marchande et non marchande :
Il est nécessaire compte tenu de la définition donnée précédemment de distinguer ce que l’on
appelle production marchande.
Production marchande : ensemble des biens et services produits qui s’échangent ou sont
susceptibles de l’être sur un marché, à un prix couvrant au moins son coût de production. Cette
production marchande regroupe donc la totalité des biens et services produits par les entreprises.
Production non marchande : est le fait des Administrations publiques qui produisent des
services à titre gratuit ou quasi-gratuit (Éducation, Police Nationale…). Cette production non
marchande a quand même un coût, il faut donc la prendre en compte lors du calcul de la
Production d’un pays.
Comme il n’existe pas de valorisation par le marché de ce type de production, son calcul se
fondera sur le coût de production de ces services non marchands.
L’incapacité du secteur privé à produire ces services collectifs non marchands pose la question de
l’intervention de l’Etat dans la sphère économique de manière à satisfaire un certain nombre de
besoins.
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Les rendements d’échelle croissants : certains services nécessitent des investissements si
importants qu’ils ne peuvent être rentables que s’ils sont consommés en masse. La concurrence
entre producteurs est alors impossible puisque la production ne peut être rentable que si elle
provient d’un seul intervenant. La création d’un monopole d’Etat (distribution de courrier…) ou
le versement de subventions par les pouvoirs publics sont alors les seuls moyens pour pouvoir
produire ces services collectifs.
En définitive, l’intervention de l’Etat se justifie dans des domaines où le marché est incapable de
susciter une production d’origine privée, en partie parce que l’intérêt d’un agent économique
particulier se trouve en opposition avec l’intérêt collectif.
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justice sociale puisqu’elle permet de compenser une partie des inégalités engendrées par la
répartition primaire des revenus.
4/ La mesure de la production :
Au niveau d’une entreprise, la valeur d’une production est estimée à partir de la notion de Valeur
Ajoutée. La valeur ajoutée représente la richesse réelle créée par une entreprise du fait de son
activité de production. En d’autre sorte, elle se calcule en faisant la différence entre la valeur
d’échange de la production et la valeur des biens et services utilisés incorporés dans le processus
productif. Soit:
Valeur Ajoutée = Valeur d’échange de la production – Consommations intermédiaires
Au niveau national, la production d’un pays se à l’aide d’un indicateur appelé Produit Intérieur
Brut. Le PIB est donc un agrégat qui mesure la richesse créée par les différents agents
économiques présents sur un territoire national que se soit en terme de production marchande ou
en terme de production non marchande. Soit :
PIB = somme des Valeurs ajoutées + droits de douane
Si l’on s’intéresse à la production des agents économiques nationaux, il va falloir tenir compte de
la production de ces agents économiques en dehors du territoire national, on parle alors de
Produit National Brut. Soit :
PNB = PIB – valeur de la production des agents économiques étrangers sur le territoire
national + valeur de la production des agents économiques nationaux à l’étranger.
Cet agrégat pose quelques problèmes quant à la pertinence des résultats obtenus :
Les informations sont récoltées auprès des entreprises, et sont donc très dispersées. la production
non marchande est évaluée par ses coûts de production ce qui n’est pas forcément pertinent.
Certaines productions ne sont pas prises en compte : travail clandestin…, certaines productions
ne révèlent pas forcément une amélioration de la qualité de la vie (les dépenses liées à la
dépollution des sites de déchets toxiques vont venir accroître le PIB).
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Pour simplifier, l’analyse économique retient que la production est le fait essentiellement des
sociétés et quasi-sociétés et est évaluée à partir du PIB. Il ne faut pas oublier néanmoins que dans
nos sociétés modernes, la production non marchandes représente une part non négligeable de la
production totale d’un pays.
Cette production n’a été possible que par l’utilisation de facteurs de production qui sont le facteur
travail et le facteur capital. Pour bien comprendre l’évolution de la production d’un pays, il est
donc nécessaire d’analyser les facteurs de production, éléments indispensables à toute production
future.
2) Le facteur capital
Le terme capital en économie peut désigner divers éléments :
Capital économique : actif qui procure un revenu.
Capital technique : le facteur de production constitué de biens de production.
Capital financier : les capitaux qui permettent à l’entreprise de financer son activité. Comme
nous nous intéressons aux facteurs de production des entreprises, nous retiendrons la notion de
capital technique.
Une entreprise, pour produire, utilise une certaine quantité de capital technique (machines…).
Pour acquérir ce capital technique, elle procède à des investissements.
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concurrents. Cette amélioration du mode de production consiste à produire une quantité de bien
ou service à l’aide d’une quantité toujours plus faible de facteur de production. Ceci est d’autant
plus important que, comme nous l’avons vu, les ressources disponibles sont rares alors que les
besoins sont illimités. L’efficacité d’un mode de production est évaluée à partir de la notion de
productivité des facteurs.
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des produits et des marchés, des structures de l’économie » (Dictionnaire économique et
social, Nathan, 1998). Il résulte :
soit d’une amélioration de l’utilisation du facteur travail : meilleure organisation du
travail, acquisition de savoir-faire, innovation dans l’organisation des tâches…
soit d’un amélioration du capital technique : acquisition de matériel plus performant…
soit d’une amélioration du mode de production : intégration de nouvelles technologies,
modification du processus de production d’un bien ou d’un service…
La concurrence qui existe entre les différents producteurs est source de progrès technique
puisqu’elle les incite constamment à améliorer leur processus productif de manière à le rendre
plus efficace. Le progrès technique, source d’efficacité, est alors à l’origine des gains de
productivité réalisés par les entreprises. Les conséquences du progrès technique sont de deux
ordres :
A court terme :
Le progrès technique peut entraîner des licenciements puisqu’il permet de produire les mêmes
quantités en utilisant moins de facteurs de production.
A long terme :
Les gains de productivité permettent une baisse des prix qui se traduit par une augmentation
du pouvoir d’achat. Ce gain de pouvoir d’achat permet la satisfaction de nouveaux besoins qui
seront satisfaits par la production de biens et services nouveaux. Cette production supplémentaire
se traduit alors par des créations d’emploi.
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IV) La spécificité du secteur public productif :
On regroupe sous la notion de secteur public productif l’ensemble des entreprises publiques
contrôlées par l’État et qui ont une activité de production.
Dans une économie comme la Côte d’Ivoire, le poids du secteur public productif est loin d’être
négligeable. Les vagues successives de création des sociétés d’Etat (au début de l’indépendance)
ont fait passer sous le contrôle de l’État des pans entier de l’économie. Il faudra attendre la fin
des années 80 pour que l’entreprise procède à un début de dénationalisation ou privatisation
(transfert du pouvoir de décision au secteur privé). Ce phénomène s’est accentué depuis le début
des années 90 et le poids de l’État dans l’économie a maintenant considérablement diminué.
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Chapitre 3 : La répartition primaire et la distribution des revenus
Introduction :
La répartition primaire des revenus concerne le partage de la richesse créée par l’activité
productrice, c’est à dire elle concerne le partage de la Valeur Ajoutée. La production de biens et
services par les entreprises entraîne la distribution de revenus au facteur travail et aux apporteurs
internes de capitaux.
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évoluer les modes de production entraînant une course à la compétitivité permanente de la part
des entreprises.
L'accumulation du capital (et donc l'accroissement du profit) est au coeur de la dynamique du
capitalisme. Cette recherche de toujours plus de profit pousse les entreprises à accroître
constamment le volume de leur production.
Dans le même temps, les entreprises rémunèrent la force de travail à son niveau le plus faible
possible (un entrepreneur offrant des salaires supérieurs ne pourrait survivre dans un
environnement de concurrence entre les entreprises d'un même secteur). Ce niveau de
rémunération correspond au salaire de subsistance permettant juste au travailleur de renouveler sa
force de travail (satisfaction des besoins primaires). K.Marx considère d'ailleurs que l'existence
d'un certain taux de chômage permet aux capitalistes de justifier les faibles taux de rémunération
qu'ils attribuent au facteur travail.
Accroissement des volumes produits et maintien d'une faible rémunération des travailleurs
sont à l'origine de la croissance économique et de l'augmentation du profit dans une
économie capitaliste pour K.Marx.
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La baisse de l'investissement et la diminution de la consommation liée aux licenciements
suscitent une nouvelle phase de surproduction.
En conséquence, le système capitaliste s'engage dans un cercle vicieux de déflation et de
récession qui peut le conduire à sa perte d'après K.Marx.
L'analyse de Marx du système capitaliste lui permet, en même temps qu'il condamne un système
inégalitaire, de prévoir l'effondrement d'un système qui fonctionne selon un principe voué à le
conduire vers une crise structurelle de surproduction
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Autrement dit, on définit la Valeur Ajoutée comme étant la richesse réelle créée par une
entreprise du fait de son activité productrice. On la détermine en faisant le calcul suivant :
Valeur Ajoutée = chiffre d’Affaire - Somme (Consommations Intermédiaires)
C'est cette valeur ajoutée qui permet à l’entreprise de rémunérer les agents économiques qui ont
contribué à la production.
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4.2 La notion de patrimoine :
Un patrimoine est un ensemble d’actifs acquis par un agent économique grâce à la part de ses
revenus qu’il ne consacre pas à sa consommation immédiate. Ce patrimoine peut comprendre :
- des actifs financiers: appelés aussi valeurs mobilières de placement.
- des actifs non financiers : terrains, logements, oeuvres d’art… : terrains, logements, oeuvres
d’art… La notion de patrimoine pour un ménage peut aussi être analysée en fonction de son type:
- patrimoine domestique : patrimoine qui ne rapporte aucun revenu supplémentaire
(logement…)
- patrimoine professionnel : pour les entrepreneurs individuels, on assimile leur outil de travail à
du patrimoine.
- patrimoine de rapport : ensemble des placements qui procurent des revenus complémentaires.
Le patrimoine est donc susceptible de rapporter des revenus futurs aux ménages (patrimoine de
rapport) ou des plus-values qui vont accroître encore les inégalités dans la répartition primaire.
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Les apporteurs externes de capitaux : les organismes financiers fournissent l’appoint en capital
nécessaire à l’entreprise.
L’État : fournit à l’entreprise les services publiques indispensables à son bon fonctionnement
(financement des infrastructures, de la police, de la justice…).
L’entreprise elle-même : qui organise la production en combinant les différents facteurs de
production.
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I) les objectifs de la redistribution :
1) Objectif économique:
Les revenus permettent aux individus de satisfaire leurs besoins. Un individu disposant de faibles
revenus devra le dépenser en totalité pour satisfaire ses besoins primaires. A l’inverse, un ménage
ayant des revenus importants satisfera l’essentiel de ses besoins sans dépenser la totalité de son
revenu. Il aura alors tendance à en épargner une partie importante. Ces ressources épargnées
n’étant pas consommées, elles sortent donc du circuit économique et constituent un frein à
l’activité économique. Un prélèvement sur les revenus les plus élevés permet donc, sans diminuer
la consommation de ces ménages, d’accroître la consommation des ménages aux revenus les plus
faibles. Au total, le transfert de pouvoir d’achat au profit des ménages aux revenus faibles est
donc favorable à l’activité économique puisqu’il permet un accroissement de la consommation
globale des ménages.
2) Objectif sociopolitique :
Dans les sociétés développées, les motivations sociopolitiques justifient l’accroissement des
mesures de redistribution des revenus. Ces motivations reposent sur l’idée que, dans une société
relativement prospère, tout individu doit bénéficier d’un revenu minimum en fonction notamment
de sa participation à l’activité de production. Outre ce besoin de mieux répartir les revenus entre
ses membres, ces sociétés cherchent à assurer une meilleure sécurité à ces concitoyens, en les
protégeant entre autre du risque de perte de revenu lié à une cessation d’activité. Face à ce besoin
croissant de sécurité, les nations développées ont alors mis en place des mécanismes de
protection sociale permettant de palier aux conséquences économiques consécutives à certains
aléas de la vie (maladie, chômage, grossesse, vieillesse…).
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II) Le débat sur la redistribution :
Le développement continu de l’intervention de l’État dans l’économie et le poids de plus en plus
important pris par les organismes de protection sociale depuis notamment la crise économique
déclenchée par le choc pétrolier de 1973 a suscité un mouvement de remise en cause du principe
même de la redistribution des revenus, en particulier dans les pays anglo-saxons. Pour ses
opposants, la redistribution, non seulement n’est pas favorable à l’activité économique, mais
constitue plutôt un frein au redémarrage de l’activité. Ce débat, toujours d’actualité, se nourrit
d’arguments tantôt en faveur, tantôt critique à l’égard du principe de redistribution :
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sur l’efficacité réelle des efforts engagés afin de mieux distribuer les richesses entre les membres
d’une même communauté.
4.1 Des effets limités sur les inégalités de répartition des revenus :
Malgré un accroissement continu des efforts de redistribution des revenus, les inégalités
primaires de revenu ne sont pas totalement compensées par les transferts financiers au profit des
ménages aux revenus les plus faibles. Ceci s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs :
- le mode de détermination des cotisations sociales : une partie importante de la
population active, n’étant pas rémunérée sur la base du salariat, échappe aux
fonctionnements des organismes de redistribution, puisque les cotisations sociales sont
calculées sur la base du salaire. - de plus, le taux de cotisation sociale est plafonné, ce
qui le prive d’une partie de son caractère redistributif. Les bénéficiaires de hauts revenus
sont ainsi proportionnellement moins ponctionnés que les titulaires de revenu faibles.
- Les inégalités dans le versement des prestations : certaines prestations ne sont pas
dépendantes du niveau du revenu du bénéficiaire (cas des prestations familiales). De
même, les indemnités chômages sont calculées sur la base du salaire antérieur perçu, ce
qui ne fait que conforter les inégalités. Il en est de même des prestations retraites… La
faible efficacité de ce système pose alors la question de l’avenir de l’État-Providence, tel
qu’il s’est développé au cours de ces dernières décennies.
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une protection contre les risques sociaux assurée par le biais d’organismes sociaux
fonctionnant selon le principe de la mutualisation.
1.1 L’État :
L’État assure le rôle de la redistribution des revenus, et ce, dans une optique de correction des
inégalités liées à la répartition primaire des revenus. Pour ce faire, l’État prélève une partie des
revenus des ménages grâce à l’impôt. L’imposition des revenus en France se fait de manière
progressive, avec un taux d’imposition croissant selon le revenu. Plus un ménage perçoit des
revenus élevés, plus les prélèvements liés à l’impôt seront importants. A l’inverse, 50% des
ménages français ne payent pas l’impôt sur les revenus puisque leur revenu imposable est trop
faible.
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Les pays anglo-saxons ont des taux de prélèvements obligatoire généralement inférieurs à 30 %
les pays d’Europe continental et d’Europe du Nord ont en moyenne des taux supérieurs à 40, voir
même à 50 %.
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Chapitre 4 : La fonction de consommation
Introduction :
Les ménages disposant d’un revenu disponible brut ont deux options. Soit ils le dépensent afin de
satisfaire leurs besoins (processus de consommation), soit ils l’épargnent afin de le dépenser plus
tard lorsque la nécessité s’en fera sentir (processus de consommation différée dans le temps).
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certains services ne sont pas marchands, soit parce qu’ils sont gratuits, soit parce qu’ils sont cédés
à un prix inférieur à leur prix de revient (ticket de bus par exemple).
Enfin, on définit la consommation selon son caractère individuel ou collectif :
Consommation individuelle : le bien ou service consommé ne l’est que par un seul individu à
l’exclusion de tout autre.
Consommation collective : un bien ou un service peut être peut être consommé en même temps
par plusieurs individus sans possibilité d’exclusivité, et ce, en leur permettant de satisfaire le
même besoin (transport en commun).
Les ménages consomment en majorité des biens et services pour leur usage exclusif. Une partie
de leurs besoins ne peut par contre pas être satisfaite directement par le marché, qui est incapable
de leur fournir les biens économiques correspondant. Des agents économiques spécifiques vont
donc prendre le relais des entreprises pour permettre aux ménages de satisfaire leurs besoins.
Définition : les consommations collectives représentent la consommation, par les agents
économiques, de services non marchands, fournis par des administrations publiques.
Caractéristiques : Ce sont des services. Ils sont non marchands, c’est à dire qu’ils ne peuvent
être cédés sur le marché à un prix couvrant au moins leurs coûts de production. Ils sont
consommés de manière collective, c’est à dire qu’ils peuvent être consommés par plusieurs
agents économiques en même temps. Ils sont produits par des administrations publiques : certains
services collectifs peuvent néanmoins être produits par le secteur privé (cliniques…).
On distingue aussi :
Services collectifs individualisables : on peut alors identifier les consommateurs de ces services
(transports en commun…).
- Services collectifs non individualisables : ils concernent la société dans son ensemble, sans
possibilité de distinguer les bénéficiaires (défense nationale assurée par l’armée…).
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3. la dépense ainsi engendrée peut-être indirecte, c’est à dire qu’elle ne permet pas directement
d’acquérir le bien ou service apte à satisfaire nos besoins. C’est le cas de la consommation de
services publics collectifs non marchands ou de l’autoconsommation (bricolage, jardin
potager…). Mais, dans la majorité des cas, la dépense engendrée dans l’acte de consommation
constitue une dépense directe qui permet d’acquérir le bien ou service apte à satisfaire nos
besoins.
4. le bien ou service acquis est directement consommé de manière à satisfaire notre besoin initial.
Consommer prend donc des formes diverses et concerne des biens ou services aux
caractéristiques variables. La science économique a cherché à identifier un certain nombre de
groupes de biens ou services consommés regroupés selon leurs spécificités.
1.1) Le prix :
Par principe, plus le prix d’un bien est élevé, moins forte sera la demande le concernant émanant
des ménages ou des entreprises. Par contre, si le prix d’un bien diminue, la demande exprimée
pour ce bien à de fortes chances de s’accroître. Cette relation inverse entre le prix d’un bien et la
demande exprimée par les agents économiques définit ce que l’on appelle l’élasticité-prix de la
demande. Cette élasticité permet de mesurer la relation qui lie l’évolution du prix et l’évolution
de la demande d’un bien. Elle se mesure de la manière suivante :
Elasticité-prix de la demande = variation de la demande (en %) / variation des prix (en %)
Trois cas peuvent se produire :
39
élasticité-prix négative : une hausse du prix de vente entraîne une diminution de la demande du
bien de la part des ménages. A l’inverse, une baisse du prix de vente se traduit par une
augmentation de la demande du bien.
élasticité-prix nulle : la variation du prix de vente d’un bien n’a aucune incidence sur la
demande globale adressée à ce bien.
élasticité-prix positive : une hausse du prix de vente entraîne une augmentation de la demande
adressée à ce bien (cas des biens de luxe).
1.2) Le revenu :
Par principe, une hausse du revenu se traduit par une augmentation de la consommation.
Néanmoins, une partie du revenu supplémentaire peut ne pas être consommée immédiatement, ce
qui donne lieu à la constitution d’une épargne. Le comportement de consommation évolue donc
avec le niveau du revenu. Plus le revenu est élevé, plus une partie importante sera épargnée. Ce
comportement est mis en évidence par l’élasticité -revenu de la demande. Elle se détermine de
la manière suivante :
Elasticité -revenu de la demande = variation de la demande (en %) / variation du revenu
(en %)
Trois cas peuvent se produire :
Elasticité -revenu négative : une hausse du revenu entraîne une diminution de la consommation
de la part des ménages.
Elasticité -revenu nulle : la variation du revenu n’a aucune incidence sur la consommation
globale du ménage, ce qui témoigne d’un comportement d’épargne.
Elasticité -revenu positive : une hausse du revenu entraîne une augmentation de la
consommation du ménage. La notion d’élasticité est fondamentale. Une entreprise par exemple
doit tenir compte de l’élasticité prix du bien ou service qu’elle vend de manière à fixer un prix de
vente optimal. Une diminution du prix de vente, décidée par exemple pour accroître les ventes,
n’aura aucune incidence réelle si l’élasticité -prix du bien est nulle. De même, une politique de
relance économique par distribution de revenus aux ménages (baisses d’impôts…) verra son
impact réel sur la consommation globale des ménages varier en fonction de l’élasticité -revenu de
la demande…
En dehors de ces facteurs, la consommation des ménages est fonction de facteurs non
économiques.
40
2) Les déterminants non économiques de la consommation :
La classe sociale : la consommation d’un individu varie en fonction des habitudes qu’il a
acquises de par son éducation. La reproduction du mode de vie de la classe sociale d’origine
influence donc la consommation.
La CSP : dans le même ordre d’idée, la consommation peut-être influencée par la catégorie
socioprofessionnelle à laquelle appartient l’individu. Ceci s’explique en partie par un besoin de
mimétisme et d’identification.
L’âge : un individu âgé consomme par exemple plus de services de santé qu’un adolescent…
Le comportement ostentatoire : le fait de consommer correspond ici à un besoin d’être reconnu
par la société comme appartenant à un groupe social particulier (effet de « snobisme »).
Le mode de vie : la consommation est en partie influencée par le mode de vie de l’individu.
L’effet d’imitation : la consommation répond parfois au besoin de copier la consommation de la
classe sociale supérieure.
La publicité : l’acte de consommer est en partie influencé par la publicité produite par les
entreprises. La consommation est donc provoquée par le producteur. On parle alors de « filière
inversée » (Galbraith).
Lorsqu’un individu parvient à satisfaire ses besoins primaires, son surplus de consommation sera
en grande partie influencé par ces facteurs non économiques. De nombreux actes de
consommation répondent alors à des phénomènes de mode. Les périodes de ralentissements
économiques par contre donnent aux facteurs économiques une place plus importante dans le
processus de consommation.
41
1/ Les lois de Engel :
Engel est un économiste qui a définit un certain nombre de lois visant à montrer l’évolution des
modes de consommation dans le temps en fonction de la variation des revenus. Ces lois
s’appliquent dans le cas d’une augmentation du revenu disponible :
Loi 1 : les dépenses alimentaires augmentent moins vite que le revenu. En conséquence, les
dépenses liées à l’alimentation représentent une part de plus en plus faible des dépenses d’un
ménage. La satisfaction du besoin de se nourrir ne nécessite pas en effet une hausse continue de
l’achat de biens alimentaires. Cette diminution des dépenses de consommation est relative, pas
absolue.
Loi 2 : les autres dépenses liées à des besoins primaires (logement, chauffage, habillement)
augmentent au même rythme que le revenu. L’accroissement du pouvoir d’achat permet au
ménage d’augmenter ces différents postes de consommation (location d’un appartement plus
grand…) mais dans une proportion égale à la hausse constatée du revenu disponible :
Les autres dépenses liées à des besoins primaires (logement, chauffage, habillement) augmentent
au même rythme que le revenu. L’accroissement du pouvoir d’achat permet au ménage
d’augmenter ces différents postes de consommation (location d’un appartement plus grand…)
mais dans une proportion égale à la hausse constatée du revenu disponible.
Loi 3 : les dépenses ne relevant pas de la nécessité de satisfaire des besoins primaires augmentent
plus rapidement que les revenus. Une fois ses besoins primaires satisfaits, un ménage consacre
une part plus importante de son revenu à l’achat de biens et services répondant à des besoins
secondaires (loisir…).
Les lois d’Engel reposent sur l’analyse de la consommation finale des ménages. Elle analyse les
variations relatives des différents postes de consommation en fonction de l’augmentation des
revenus.
42
2.1) Les fondements de l’analyse keynésienne de la consommation :
L’analyse keynésienne insiste sur la relation privilégiée qui existe entre la consommation et le
revenu. Cette analyse repose sur la consommation globale, c’est donc une approche
macroéconomique.
La relation consommation / revenu est déterminée par la notion de propension moyenne à
consommer. Cette propension moyenne à consommer se calcule en faisant le rapport entre
consommation finale des ménages et leur revenu. Elle détermine donc la part du revenu des
ménages qui est consacrée à la consommation. Soit :
Propension moyenne à consommer = consommation finale des ménages / revenu disponible
43
Dans les faits, l’analyse keynésienne ne semble pas validée par les données économiques. A court
terme, la propension moyenne à consommer peut connaître des variations en fonction entre autre
du moral global des ménages. Par contre, sur le long terme, cette propension moyenne à
consommer témoigne d’une certaine stabilité. Il n’y aurait donc pas tendance à une augmentation
du comportement d’épargne de la part des ménages lorsque le revenu de ceux-ci augmente. A la
suite de Keynes, d’autres auteurs sont venus compléter l’analyse de la fonction de consommation
en approfondissant la relation consommation /revenu.
Kuznets : pour Kuznets, sur le long terme, la part du revenu consacré à la consommation reste
stable. L’augmentation du revenu se traduit par une augmentation équivalente de la
consommation, ce qui ne signifie pas que les ménages ont plus de besoins à satisfaire, mais plutôt
qu’ils consomment des biens et services de qualité supérieure.
Duesenberry : Duesenberry insiste sur l’importance des facteurs psychologiques dans la fonction
de consommation. Il met en avant le coté symbolique de la consommation à travers l’effet
d’imitation ou de démonstration qui consiste à copier le style de vie de la classe sociale
supérieure.
44
retraite, ses revenus vont diminuer. Les dépenses de consommation ne sont donc pas dépendantes
du revenu actuel de l’agent économique, mais doivent rester relativement stable dans le temps.
Un comportement d’épargne sera donc constaté dans la période d’activité de l’agent économique.
Cette épargne permettant par la suite de maintenir un niveau de consommation relativement
stable malgré la diminution du revenu lié au passage à l’âge de la retraite.
En définitive, la fonction de consommation, bien que liée au revenu, dépend d’autres facteurs qui
se rapportent parfois à des considérations d’ordre psychologique. Cette relation est aussi plus ou
moins corrélée selon la durée de la période considérée. À court terme, la relation semble moins
vérifiée que sur une longue période.
45
Chapitre 5 : La notion d’épargne et d’investissement
Les ménages disposent d’un revenu disponible qu’ils consacrent en grande partie à des dépenses
de consommation. Néanmoins, une partie de ce revenu n’est pas dépensée immédiatement par les
ménages qui préfèrent l’épargner en vue d’une utilisation future.
46
- actifs non financiers : ensemble des autres actifs constituant le patrimoine des ménages. Le
logement (actif immobilier) représente le principal actif non financier des ménages.
Pour produire, les entreprises doivent prendre des biens qui seront utilisés pour transformer des
matières premières et des biens intermédiaires en produits finis. On peut donc définir
l’investissement comme correspondant à « la valeur des biens durables acquis par les agents
économiques pour être utilisés pendant au moins un an dans le processus de production ».
47
Investissement de productivité : qui consiste à remplacer une machine par une autre machine
plus performante, c’est à dire qui permet de produire le même volume à moindre coût.
En fait, cette distinction reste souvent théorique, et un investissement recouvre souvent deux
aspects, car même un simple investissement de remplacement se fait à l’aide d’une machine plus
moderne que la précédente, et elle est donc globalement plus productive que l’ancienne.
48
devront obligatoirement investir pour augmenter leurs capacités de production (Un taux proche
de 85 % est généralement synonyme d’une saturation de l’outil de production).
Le fait de recourir à l’endettement n’est pas en soi une mauvaise chose pour une entreprise,
surtout si les taux d’intérêt sont faibles.
Si le taux d’autofinancement (rapport entre le volume des investissements sur le montant des
capitaux disponibles) est même inférieur à 100 %, cela signifie que le montant de leurs
investissements est inférieur aux capitaux dont elles disposent pour investir. Un tel ratio n’est pas
une bonne chose puisqu’il montre la faiblesse de l’investissement de l’entreprise concernée. La
mondialisation a eu pour conséquence un accroissement des investissements des entreprises hors
de leur territoire d’origine, ce qui a conduit parfois à ce que l’on appelle des délocalisations
49
Chapitre 6 : Théorie microéconomique
- Qi = Prix du bien i
- f est une fonction qui met en relation la quantité demandée et les facteurs qui affectent
cette demande.
- Pi = Prix du bien i
- Pj = Prix des autres biens
- R = Revenu de l’individu qui consomme le bien
- G = Goût de l’individu qui consomme le bien
La demande peut également dépendre d’autres facteurs comme les facteurs sociaux (le
mimétisme), facteurs psychologiques (crainte d’une pénurie), facteurs culturels (mode, la
publicité, la religion).
Logiquement lorsque le prix d’un bien augmente, la quantité demandée diminue. On dit qu’il y a
une relation inverse entre la quantité demandée et le prix d’un bien.
Exemple : Evolution de la quantité demandée d’un bien lorsque son prix diminue.
50
Quantité demandée Prix du bien
100 45
90 50
80 55
70 60
60 65
50 70
40 75
L’élasticité prix de la demande est la réaction de la demande face à une modification du prix.
Elle permet de distinguer les biens élastiques, inélastique et les biens giffen.
L’élasticité croisée permet de mesurer l’impact sur les quantités demandées d’un produit dû à la
variation de prix d’un autre produit. Si l’élasticité croisée est positive, les biens consommés sont
des biens substituables. Par contre si elle est négative, alors les biens sont complémentaires. Si
l’élasticité croisée est nulle, les biens sont dits indépendants.
La production, c’est la transformation des facteurs de production (travail, capital, facteur naturel)
en biens et service propres à satisfaire des besoins humains.
51
- Le facteur travail : Il comprend la population active (15 ans et plus) qui est la population en
âge de travailler.
- Le facteur capital : On distingue les capitaux fixes et les capitaux circulants. Les capitaux
fixes servent au cours de plusieurs actes de production (installations, machines, les moyens de
transports,…). Les capitaux fixes ont une importance croissante dans les économies modernes
pour deux raisons. Ils permettent d’accroître les quantités produites et de réduire les coûts de
production unitaires à moyen et long terme, Mais lorsque la conjoncture est mauvaise, les
charges fixes sont supportées par un plus petit nombre d’unités produites. Ce qui accroît les
coûts de production. Les capitaux circulants sont des capitaux détruits ou transformés au
cours du processus de production. Ils ne peuvent servir qu’une seule fois.
L’entrepreneur doit combiner les facteurs de production à sa disposition, afin d’obtenir la plus
grande efficacité possible. Une fonction de production est la relation qui existe entre la quantité
produite d’un bien et les facteurs de production qui servent à sa production. Soit L le facteur
travail, K le facteur capital, N le facteur naturel et (P) la production. On a:
P = f (L, k, N). La production obtenue est fonction du nombre de facteur utilisé. Le producteur
peut utiliser un seul facteur ou plusieurs facteurs :
- La fonction de production avec un seul facteur de production : Si, on suppose que dans une
fonction de production, un seul facteur puise varier, par exemple le travail, les autres restant
constant à court terme, les deux variables sont la production et le travail. et on a :
P = f (L). Dans ce cas, on peut déterminer la production marginale qui est le supplément de
production dû à l’utilisation d’une unité supplémentaire de travail. Les auteurs néoclassiques
parlent de productivité marginale décroissante, bien que celle-ci soit dans un premier temps
croissante. Ce phénomène illustre le fait que la production due à la dernière unité de facteur est
de moins en moins importante jusqu’à devenir nulle (malgré la multiplication du nombre de
tracteurs et d’engrais, une terre ne pourra donner une récolte sans cesse croissante, l’embauche de
personnes supplémentaires ne pourra faire augmenter la production si le nombre de machines est
identique, etc.).
52
Au total, on peut dire que la production totale n’augmente pas proportionnellement à la quantité
de facteur utilisée. En outre, elle n’augmente que lorsque la productivité marginale est positive
(on peut même imaginer une production marginale négative s’il y a trop de travailleurs qui
finissent par se gêner). La combinaison la plus efficace se trouve au point où la productivité
moyenne est maximale. Tant que la productivité marginale est supérieure à la productivité
moyenne celle-ci augmente.
53
Chapitre 7 : La structure des marchés
Introduction :
Les entreprises qui produisent le même bien ou service cherchent donc à satisfaire le même
besoin. Elles sont donc en concurrence et s’adressent à la même clientèle sur un marché
particulier. La réalité est plus contrastée, et les marchés ne se caractérisent pas tous par une
structure de concurrence.
1) Représentation graphique :
La fonction d’offre est une fonction croissante par rapport au prix : plus un bien est échangé à un
prix élevé, plus les entreprises seront incitées à le produire.
La fonction de demande est une fonction décroissante par rapport au prix : la demande d’un bien
est d’autant plus importante que le prix de ce bien est faible.
Au point d’intersection des deux courbes Q*, la demande est égale à l’offre et ce, à un prix
d’échange P*.
offre
Demande
Q*
54
2) La notion de marché concurrentiel :
En science économique, la notion de marché concurrentiel est très précise. Un marché dit « de
concurrence pure et parfaite »doit respecter cinq contraintes :
Atomicité de l’offre : Il y a sur le marché un très grand nombre d’offreur. Donc aucune
entreprise ne peut imposer sa loi et influencer le comportement de ces concurrents.
Atomicité de la demande : Il y a sur le marché un très grand nombre de demandeur.
Homogénéité du produit : Les biens échangés sur le marché ne sont pas dissociables. Ils sont
donc identiques pour l’acheteur et ne peuvent se différencier que par leur prix.
Mobilité parfaite des facteurs de production : Une entreprise peut à tout moment entrer sur le
marché ou en sortir sans que cela ne se traduise par un coût dissuasif (absence de barrières à
l’entrée et à la sortie).
Information parfaite : Les offreurs comme les demandeurs ont tous la même information
concernant les conditions du marché (quantités offertes et demandées, prix des échanges…).
55
4) Typologie des marchés de concurrence imparfaite :
Le terme concurrence définit donc une structure particulière de marché qui est rarement réalisée
dans la réalité. C’est pourquoi l’analyse économique a déterminé d’autres types de marchés plus
proches de ce qui se pratique réellement :
Marché monopolistique : il n’y a qu’un seul offreur face à une multitude de demandeur. Il
détermine donc tout seul le niveau de production et il cherche alors à maximiser son profit.
Marché monopsonistique : il n’y a qu’un seul demandeur face à plusieurs offreurs. Le
demandeur cherche donc à minimiser le prix (exemple : marché de l’armement en France).
Marché oligopolistique : il n’y a qu’un petit nombre d’entreprises qui offrent le produit. On
parlera d’oligopole de combat quand ces entreprises, cherchant à acquérir des parts de marché, se
livreront à une guerre des prix. Par contre, il y aura oligopole d’entente quand les entreprises se
mettront d’accord sur le prix de vente ou sur les quantités échangées (exemple : le marché
pétrolier).
Marché de concurrence monopolistique : Les entreprises présentent sur le marché pratiquent
une stratégie de différenciation du produit de manière à se créer une clientèle particulière
(exemple : marché automobile).
Des marchés de plus en plus oligopolistiques : De nos jours, les marchés sont de plus en plus
caractérisés par une structure oligopolistique. Cette tendance est le résultat d’une accélération du
phénomène concentration des firmes. Par concentration, on entend toute opération de croissance
externe d’une entreprise qui se traduit par la diminution du nombre d’offreurs opérant sur un
marché et par l’augmentation de la taille des entreprises restantes. Ce phénomène a de multiples
causes (ouvertures des marchés, internationalisation des firmes…) et traduit l’accroissement de la
taille critique des entreprises qui s’affrontent maintenant à l’échelle mondiale. La taille critique
est la taille minimale qu’une entreprise doit avoir (en termes de part de marché par exemple) pour
ne pas être dépendante de la stratégie de ces concurrents.
Il y a bien sur un rapport évident entre le degré de concentration d’un marché et sa structure : plus
un marché est concentré, plus il a de chance d’être caractérisé par une structure oligopolistique
(un marché concentré à l’extrême se traduit par une structure monopolistique).
De même, le degré de concentration d’un marché est un bon indicateur de son intensité
concurrentielle : plus un marché est concentré, plus les risques d’entente sont forts, et moins la
concurrence risque d’être importante entre les offreurs. Le degré de concurrence d’un marché
56
dépend donc en grande partie de sa structure. Si, en théorie, un marché de concurrence pure et
parfaite garantie une concurrence maximale, dans la réalité, le phénomène de concentration
favorise le développement de structures de marchés de type oligopolistique.
57
Chapitre 8 Les politiques économiques
Dans un certain nombre de cas, le fonctionnement normal du marché ne permet pas d’aboutir à
une situation d’équilibre satisfaisante. Ces limites de la régulation par le marché justifient alors
l’intervention de l’Etat dans l’économie qui intervient par le biais de la politique économique.
Les moyens d’intervention de l’Etat dans la sphère économique reposent sur un certain nombre
de moyens qui sont la politique budgétaire, la politique monétaire ou encore la politique de lutte
contre le chômage.
La politique économique désigne l’ensemble des décisions prises par les pouvoirs publics afin
d’atteindre, grâce à l’utilisation des différents moyens à sa disposition, certains objectifs
concernant la situation économique générale.
Ces objectifs ont été schématisés par l’économiste Kaldor sous la forme d’un carré magique. Il
représente de cette manière les quatre principaux objectifs de la politique économiques qui sont :
- la croissance économique : (évaluée par le taux de croissance du PIB) L’Etat cherche a
promouvoir une croissance économique forte et durable.
- la situation de l’emploi : (mesurée par le taux de chômage en % de la population active) Le
rôle de l’Etat est de favoriser la création d’emploi directement ou indirectement.
- la stabilité des prix : (mesurée par le taux d’inflation en %) L’Etat cherche à garantir le
pouvoir d’achat des agents économiques en luttant contre l’érosion monétaire liée à l’inflation.
- L’équilibre des comptes extérieurs : (mesuré par le solde de la balance des paiements en % du
PIB).
Une croissance économique déséquilibrée ne profite pas à une économie nationale puisqu’elle se
traduit par une augmentation des importations au détriment de la production nationale.
58
forte et s'accompagne d'une stabilité des prix, d'un taux de chômage faible et d'un solde des
paiements extérieurs positifs, alors la surface du carré sera importante.
De même, une telle représentation graphique permet de constater visuellement les situations ou la
croissance économique est déséquilibrée.
De plus en plus, la politique économique d’un Etat se trouve influencée par les actions menées
chez ses principaux concurrents. Cette contrainte est accentuée en Europe par les avancées
constantes de la construction européenne. La politique économique cherche donc d'une part à
garantir une croissance saine et équilibrée, mais aussi de plus en plus à assurer la compétitivité du
pays face à ses concurrents étrangers (de même que dans le monde de l'entreprise, les Nations
sont en compétition les unes avec les autres
59
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 marquent la fin d'une période exceptionnelle d'expansion
économique qui avait prévalu au cours des trente années précédentes. En plus d'un ralentissement
important de l'activité économique, les pays développés connaissent une accélération brutale de
l'inflation qui culmine au début des années 80 à des taux supérieurs à 10 % par an : c'est ce que
l'on appelle la stagflation, qui associe une stagnation économique avec une forte progression des
prix. De ce fait, la politique monétaire apparaît comme une priorité des politiques économiques
mises en place au début des années 80.
I) La politique monétaire :
La maîtrise de l'émission de la monnaie fiduciaire est une prérogative régalienne qui revient à
l'État. Ce contrôle de la création monétaire a peu à peu été confié aux institutions de crédit qui
accordent des financements aux agents économiques en déficit de financement. Il n'en demeure
pas moins que les autorités monétaires exercent un contrôle indirect sur le processus de création
monétaire en encadrant ce processus de création monétaire.
La politique monétaire a pour objectif d'assurer la stabilité de la monnaie nationale, que ce soit la
stabilité interne, mesurée par le niveau général des prix, que la stabilité externe, mesurée par le
taux de change de la monnaie nationale en devises étrangères.
La hausse des prix ayant pour origine une augmentation de la quantité de monnaie en circulation
dans l'économie, la politique monétaire vise à maîtriser, contrôler, la quantité de liquidité
disponible dans une économie.
1.1 Le taux de l'escompte : l'État peut restreindre la création monétaire des institutions de crédit
en augmentant le loyer de l'argent (le taux d'intérêt) ce qui va entraîner une diminution des
demandes de crédit de la part des agents économiques.
1.2 Le montant des réserves obligatoires : elles sont proportionnelles au montant des crédits
accordés par les banques et doivent être déposées auprès de la Banque Centrale. Ces réserves ne
60
sont pas rémunérées. Si ce montant s'accroît, l'offre de crédit de la part des banques se retrouve
limitée.
1.3 L'encadrement du crédit : les autorités monétaires fixent de manière autoritaire le montant
des crédits que les banques peuvent accorder sur une période déterminée et encadrent son
évolution en limitant son taux de variation.
1.4 L'open market : la banque Centrale intervient directement sur le marché monétaire pour
accroître ou restreindre la quantité de liquidités disponibles se qui se répercute sur le prix de
l'argent (le taux d'intérêt).
1.5 Le contrôle des prix : les autorités monétaires peuvent fixer elles-mêmes le prix de certain
biens ou services ou limiter leurs marges de variation.
Les moyens à la disposition des autorités monétaires sont donc nombreux et variés. Certains
agissent directement sur le volume des liquidités disponibles, d'autres cherchent indirectement à
contrôler le processus de création monétaire.
61
aussi à une dégradation de nos comptes extérieurs qui peut se traduire par l'apparition ou
l'aggravation d'un déficit du commerce extérieur.
2) La dégradation des équilibres économiques :
L'analyse des principaux indicateurs économiques montre que le phénomène de stagflation remet
en cause l'ensemble des équilibres économiques.
Le prix de vente des biens et services se détermine sur le marché par la confrontation de l'offre et
de la demande de ce bien et service. En conséquence, la variation des prix traduit généralement
l'existence ou l'apparition soudaine d'un déséquilibre entre l'offre et la demande. L'inflation a
alors des causes réelles qui proviennent de la sphère économique. Il arrive pourtant que les
raisons de la hausse des prix soient à rechercher du côté de la sphère monétaire.
62
Les origines de la variation des prix sont aussi à rechercher du côté des rigidités qui affectent la
courbe d'offre.
2.1.2 L'inflation par l'offre :
Une inflation par les coûts de production : les entreprises répercutent sur le prix de vente des
biens et services la hausse des coûts de production qui peut provenir d'une hausse des prix des
matières premières (chocs pétroliers de 1973 et 1979), d'une hausse des coûts du facteur travail
(hausse des salaires...). Le risque dans ce cas est de voir se mettre en place une spirale
inflationniste.
Exemple : Les accords entre partenaires sociaux pendant les trente glorieuses s'étaient traduits par
la mise en place d'une indexation des salaires sur le taux d'inflation. En conséquence, toute
hausse des prix entraînait une hausse des salaires dans le secteur productif, ce qui se traduisait par
une nouvelle augmentation des prix de vente, d'où nouvelle hausse des prix...
Une inflation liée à une insuffisance de l'offre : en phase de ralentissement économique, les
entreprises diminuent leurs investissements de manière importante. Si la reprise économique est
trop brutale, alors les structures productives risquent de ne pas être en mesure de produire
immédiatement le supplément de biens et services nécessaires, ce qui se traduit par l'apparition de
goulets d'étranglement au niveau du système productif. Cette pénurie temporaire entraîne alors
une hausse des prix.
Une inflation importée : il est possible que pour certains biens ou services, l'économie nationale
dépende des importations (insuffisance ou absence de production nationale pour un bien ou un
service). Dans ce cas, les producteurs nationaux sont obligés d'intégrer dans leur prix de vente
toute hausse des coûts de production qui seraient liés à une augmentation du prix des biens
importés.
La hausse des prix peut aussi avoir des causes monétaires.
63
2.2.1 La théorie quantitative de la monnaie :
Cette relation entre la masse monétaire et le niveau général des prix est expliquée par la théorie
quantitative de la monnaie. Cette théorie démontre que l'on peut déterminer le niveau des prix
grâce à l'égalité suivante :
M*V=P*Q
M = masse monétaire en circulation dans une économie à un moment donné.
V = vitesse de circulation de la monnaie (c'est à dire le nombre de fois ou un billet "change de
main" dans une économie sur une période déterminée).
Q = quantités des biens et services disponibles dans une économie (production nationale +
importations).
P = niveau général des prix auxquels les biens et services sont vendus.
La théorie suppose d'une part que la vitesse de circulation de la monnaie dans une économie est
stable sur une longue période, et d'autre part que Q est une variable relativement fixe dans le sens
ou les variations de production ne peuvent se réaliser qu'à partir d'un certain laps de temps
(nécessité de procéder à des investissements de capacité...).
Conséquence économique : si V et Q sont stables à court terme, alors toute variation des prix de
vente des biens et services s'explique par une variation de la masse monétaire disponible dans une
économie. L'inflation est donc de ce point de vue un phénomène d'origine monétaire.
3.1 Une politique monétaire expansive : une baisse des taux d'intérêt de la part de la Banque
Centrale se traduit par une diminution du coût du crédit que se soit pour les particuliers (emprunts
à la consommation, pour l'achat d'un logement...) ou pour les entreprises (financement moins
coûteux des investissements). En conséquence, les crédits accordés aux agents économiques
augmentent ce qui accroît la masse monétaire dans l'économie.
64
3.2 Une politique budgétaire expansive : lorsque l'Etat procède à une relance économique de
type keynésienne, il accroît ses dépenses et le solde budgétaire devient négatif, ce qui veut dire
que l'Etat injecte dans l'économie des ressources nouvelles ce qui se traduit par un accroissement
de la masse monétaire en circulation dans la sphère économique.
3.3 Une balance des échanges commerciaux (mais plus généralement des transactions
courantes) excédentaires : si les comptes de la nations se traduisent par un excédent des
échanges commerciaux, cela signifie que l'économie nationale a exporté plus de biens et services
qu'elle n'en a importé. En conséquence, elle a dégagé des excédents de devises qui vont accroître
la masse monétaire en circulation dans l'économie nationale.
Les raisons qui expliquent une variation du niveau général des prix sont donc multiples et
renvoient à la fois à la sphère économique et à la sphère financière. Des facteurs psychologiques
peuvent de plus engendrer une spirale inflationniste :
Si les agents économiques anticipent une hausse des prix, ils risquent de développer un
comportement de fuite face à la monnaie, ce qui se traduit par un excès de consommation
immédiate qui est source d'inflation.
Les autorités monétaires cherchent donc à prévenir les risques inflationnistes en mettant en place
diverses mesures contribuant à contrôler l'évolution de la masse monétaire en circulation dans
l'économie.
65
Une action sur les prix : l'Etat peut décider de contrôler directement l'évolution des prix en
mettant en place une politique de contrôle administratif des prix. Ce contrôle peut soit encadrer la
variation des prix, soit fixer de manière autoritaire le prix de certains biens ou services.
Une action directe ou indirecte sur les salaires : Pour lutter contre l'inflation, l'Etat peut donc
prendre un certain nombre de décisions propres à orienter l'évolution des salaires (gel du salaire
des fonctionnaires, augmentation faible des minima sociaux et du SMIC...).
Une réforme des règles de fonctionnement des marchés : l'inflation étant en partie due aux
rigidités de la fonction d'offre, l'Etat a cherché à accroître la flexibilité de certains marchés pour
favoriser les ajustements entre l'offre et la demande : l'introduction d'une plus grande flexibilité
sur le marché du travail permet aux entreprises d'adapter plus rapidement leurs capacités de
production aux évolutions de la demande (suppression de l'autorisation administrative de
licenciement...).
L’action de l'Etat peut se mesurer par l'importance de son budget. Celui-ci comprend d'une part
l'ensemble des recettes que l'Etat obtient par prélèvement sur les différents agents économiques
(impôts, redevances...) et d'autre part décrit l'ensemble des dépenses engagées par l'Etat que ce
soit pour son fonctionnement quotidien (paiement des fonctionnaires...) ou pour ses dépenses
d'équipement. On appelle solde budgétaire la différence entre les recettes et les dépenses de l'Etat.
L'action de l'Etat n'est pas neutre d'un point de vue économique : Par le biais de ses prélèvements,
il opère une ponction sur le revenu des agents économique ce qui restreint leur consommation.
Par contre, par le biais de ces dépenses, il finance l'activité économique et contribue donc à la
croissance. La différence entre recettes et dépenses de l’État détermine le solde budgétaire.
On distingue trois cas :
Si recettes > dépenses : solde budgétaire excédentaire (politique restrictive de l'Etat) si recettes >
dépenses : solde budgétaire excédentaire (politique restrictive de l'Etat)
Si recettes < dépenses : solde budgétaire déficitaire (politique expansive de l'Etat)
Si recettes = dépenses : solde budgétaire à l'équilibre (politique neutre de l'Etat).
66
I) Quel rôle pour l'Etat ?
La question de la place de l'Etat dans la sphère économique est un sujet de désaccord entre les
principaux courants de la pensée économique. On distingue deux types d'approches :
2) Approche keynésienne :
L’économie capitaliste ne peut pas toujours réguler les déséquilibres économiques qui peuvent
apparaître. L’État doit donc intervenir notamment parce qu’il a une action sur la demande globale
au travers du solde de son budget.
En ce sens, la politique budgétaire doit jouer un rôle économique contra cyclique, c’est à dire
ralentir l’activité quand celle-ci est trop forte (budget excédentaire) ou la relancer en cas de
ralentissement (budget déficitaire).
De plus, la répartition primaire des revenus étant inégalitaire, il est apparu nécessaire de faire
jouer à l'Etat un rôle dans la redistribution des richesses entre les agents économiques. Cette
nouvelle fonction de l'Etat s'est traduite par l'apparition du concept d'Etat-providence.
L'action de l'État est d'autant plus justifiée par Keynes qu'il avance que l’action de l’État même
limitée, a des effets beaucoup plus importants dans le temps par l’intermédiaire du multiplicateur
keynésien (un surplus de dépense se traduit par un surplus de revenu, ce qui se traduit par de
nouvelles dépenses…). L’État finance ses propres besoins, c’est à dire qu’un déficit budgétaire,
en relançant la croissance, va générer des recettes supplémentaires qui vont rétablir le solde
budgétaire (cf. le multiplicateur keynésien).
De fait, l'approche keynésienne consiste, en constatant les limites de l'initiative individuelle,
à utiliser l'État pour contrebalancer les défaillances du marché.
67
2.1 Le multiplicateur keynésien
Keynes justifie dans ses écrits l'intervention de l'Etat dans l'économie pour palier aux déficiences
du marché et favoriser la mise en place d'un cercle vertueux de la croissance économique.
Le principe de sa théorie est le suivant :
l'activité économique repose sur le niveau de la Demande effective anticipée par les
agents économiques.
si la consommation augmente, la demande qui s'adresse aux entreprises augmente.
cet accroissement des ventes pousse les entreprises à investir pour reconstituer leurs
stocks de produits finis.
la hausse de l'investissement entraîne une hausse de l'emploi.
cette hausse de l'emploi se traduit par une hausse des revenus distribués dans
l'économie.
cette hausse des revenus entraîne un accroissement de la consommation ...
Cette dynamique, favorable à l'activité économique, risque dans certains cas de se transformer en
cercle vicieux. Le marché n'est alors pas capable de favoriser un retour de la croissance.
C'est pourquoi Keynes préconise une intervention de l'Etat dans l'économie, qui par le biais d'un
accroissement des dépenses publiques, favoriserait le retour de la croissance économique. Cette
relance publique passe alors par la mise en oeuvre d'une politique budgétaire expansionniste qui
se matérialise par l'apparition d'un déficit public. Cette remise en cause de la neutralité de l'Etat
par Keynes est critiquée par les tenants de l'école classique qui jugent inefficace toute politique
de relance budgétaire.
Keynes répond à ces critiques par une approche dynamique qui tend à démontrer que la relance
de l'économie permet d'autofinancer dans le temps le déficit budgétaire initial : c'est le principe
du Multiplicateur keynésien.
Si on considère par exemple, que les ménages consomment environ 80 % de leur revenu, on peut
alors dresser le tableau suivant :
Explication :
La relance budgétaire initiale de 100 se traduit par un accroissement équivalent des revenus.
Cette hausse des revenus se répercute sur la consommation globale qui augmente de 80 (puisse
que les ménages consacrent 80 % de leur revenu à la consommation).
68
Cette hausse de la consommation de 80 amène les entreprises à produire des biens
supplémentaires pour un montant de 80 qui entraîne donc une hausse de l'emploi et donc des
revenus d'un montant équivalent. Cette nouvelle hausse des revenus de 80, se traduit de nouveau
par une hausse de la consommation de 64 (hausse des revenus*propension à consommer)....
Dans le même temps, la part des revenus non consommée accroît l'épargne globale des ménages.
Le montant de cette épargne est calculé en faisant la différence entre le revenu distribué et la part
de ce revenu destiné à la consommation.
En définitive, au bout d'un certain nombre de périodes, le multiplicateur keynésien montre :
qu'une relance initiale de 100 se traduit par une augmentation globale des revenus de
500.
que le déficit de 100 à l'origine est compensé par le supplément d'épargne constitué par
les agents économiques qui au bout de n périodes est égal à 100.
Donc, selon Keynes, une relance budgétaire, dans le cadre d'une analyse dynamique de
l'économie, s'auto finance grâce au supplément d'épargne issu de l'accroissement des revenus.
Autrement dit, une relance budgétaire est neutre dans le temps tout en permettant une hausse des
revenus des agents économiques.
69
Section IV : La politique de l’emploi
Après la période des trente glorieuses, les économies occidentales s’engagent dans une longue
phase marquée par l’apparition et le développement de nombreux déséquilibres économiques
entretenus par une croissance économique ralentie.
L’Etat de par son intervention, cherche alors à recréer les conditions d’une croissance saine et
équilibrée en agissant via les outils à sa disposition. Le principal souci auquel se retrouve
confrontés les décideurs politiques concerne la montée continue du taux de chômage. Le
chômage, phénomène presque inexistant jusqu’à la fin des années 70, semble devenir une
constante dans nos sociétés modernes.
La réponse à ce déséquilibre peut prendre, et a pris différentes formes selon les pays et les
périodes. Il ne s’agit pas ici de juger de l’efficacité de telle ou telle politique, mais d’aborder le
problème de la lutte contre le chômage dans sa diversité.
1.1 Marché du travail : lieu de confrontation entre d’une part, les offres d’emplois émanant des
entreprises et d’autre part les demandes de travail émanant des individus.
Si les offres d’emplois sont égales au demandes d’emploi, alors le marché est en situation de
plein emploi, ce qui signifie d’une part, que les entreprises peuvent satisfaire leurs besoins en
main d’oeuvre, et d’autre part que la force de travail disponible est pleinement employée.
70
La politique de l’emploi agit sur ces deux aspects et cherche donc à faire coïncider l’offre et la
demande de travail afin de tenter d’assurer le plein emploi.
Comme tout sujet portant sur le facteur travail, la réflexion sur le marché du travail peut se faire
autour de deux axes :
1.1.1 Un aspect quantitatif :
Le chômage a pour origine une insuffisance des offres d’emploi par rapport à la demande
exprimée par les individus.
71
D’une manière générale, la politique de l’emploi mise en place par les pouvoirs publics vise à
agir selon des axes différents, ce qui explique la diversité des actions engagées. On distingue :
Action conjoncturelle / action structurelle :
Une action conjoncturelle cherche à compenser une baisse temporaire de l’activité économique
alors qu’une action structurelle cherche à modifier en profondeur le fonctionnement du marché
du travail.
72
1) Approche classique (ou libérale) de la politique de l’emploi :
Principe général : Pour l’école classique, le rôle central de la résolution des déséquilibres
économiques est dévolu au marché : il faut laisser agir le marché qui va de lui même s’ajuster
pour favoriser l’équilibre entre l’offre et la demande de travail. Pour les classiques, une situation
de sous-emploi doit se traduire par une diminution du « prix » du facteur travail (le salaire). Cette
baisse de prix accroît la demande de travail de la part des entreprises, ce qui résout le déséquilibre
initial de sous-emploi. La persistance d’un déséquilibre sur le marché du travail provient de
l’intervention même de l’Etat dans la sphère économique qui empêche les règles du marché de
fonctionner correctement.
73
Au point d'intersection entre ces deux fonctions, le marché détermine donc d'une part le prix du
travail (c'est à dire le taux de salaire horaire), et d'autre part les quantités de travail qui vont être
échangées (c'est à dire la population active qui va être occupée).
Il ne peut y avoir qu'un chômage temporaire selon les classiques puisque si l'offre est supérieure à
la demande, alors l'ajustement se fera automatiquement par le biais d'une diminution du prix du
travail qui rétablit alors l'équilibre entre l'offre et la demande de travail. Le maintien d'un taux de
chômage sur une longue période est alors attribué à l'intervention de l'Etat dans la sphère
économique, qui, en fixant autoritairement le niveau du salaire minimum, ne permet plus au
marché du travail de se réguler normalement.
Explication : Le niveau du SMIC horaire étant fixé au dessus du niveau du salaire d'équilibre,
l'ajustement du marché du travail ne peut avoir lieu correctement. Il subsistera alors toujours un
certain volume de chômage incompressible.
L'existence d'un chômage durable dans l'économie est donc, selon la théorie classique dû à
l'intervention de l'Etat sur le marché du travail, qui, en empêchant un ajustement par le prix du
travail, ne permet pas d'équilibrer l'offre et la demande de travail. La résorption du chômage
passe alors par la suppression du SMIC.
74
L’insuffisance de la demande se traduit par une sous utilisation des facteurs de production
disponibles dans une économie. Cette situation de sous-emploi ne peut se résoudre par elle-même
puisqu’elle est synonyme de demande faible et donc d’activité économique réduite.
3) Approche socialiste
L’approche socialiste ne traite pas du problème du chômage puisque celui-ci ne peut exister (le
chômage fut interdit dans les économies socialistes). En effet, l’Etat en temps que seul
producteur, organise, dans le cadre de la planification, la pleine utilisation des ressources
économiques (facteur travail et capital) et détermine lui-même le niveau de la demande (qui est
égale aux quantités produites).
Il ne peut donc pas y avoir de déséquilibre entre l’offre et la demande car les ressources
disponibles sont utilisées en totalité.
75
structurelles orientées vers une libéralisation accrue du marché du travail (politique de l’offre).
Ceci s’est traduit entre autre par une vague de déréglementation du marché du travail, par la non
intervention de l’Etat dans le domaine économique (il n’existe pas de salaire minimum aux Etats-
Unis…) et par des politiques actives de privatisations (pour redonner au marché son pouvoir de
régulation). Les pays d’Europe continentale et le Japon qui ont, dans un premier temps, axés leur
action sur une politique de relance de type keynésienne du côté de l’offre de travail. Ceci s’est
traduit entre autre par une intervention active de l’Etat dans la sphère économique (mesures de
soutiens actives à l’emploi), la persistance d’un déficit budgétaire important…
2) Les transformations des modes de vie induits par les politiques de l’emploi :
Cet essor de l’individualisme se ressent du point de vue de la consommation collective par une
plus forte tendance à la différenciation (fin du système de production standardisé). La réduction
progressive du temps de travail s’accompagne par ailleurs d’un déplacement de la consommation
vers les services, ce qui entraîne une tertiarisation croissante de l’économie.
De plus, la persistance d’un chômage élevé a conduit à une féminisation de l’emploi marchand
(tertiarisation de l’économie) qui n’est pas sans conséquence sur l’organisation sociale et
l’évolution des liens familiaux.
76
Chapitre 9 : les échanges internationaux
77
Tableau 2 : Comparaison de l'évolution de certains indicateurs (croissance en
% entre 1980 et 1988)
Indicateur taux de variation
78
Tableau 3 : Émission d'obligations internationales (en milliards de dollars)
années Montants émis
1995 260,6
1997 563,3
1999 1 225,3
79
Autres raisons 22%
Source :FMI, calculs Alternatives Économiques
Analyse :
Les IDE ne sont à l'origine que de 16 % des flux financiers internationaux. Les Investissements
de portefeuille représentent près de 45 % du total des flux financiers.
Tableau 5 : Durée moyenne de détention d'une action par un investisseur (en mois)
Année Durée de détention
1990 19,4 mois
1991 24,9 mois
1994 16,8 mois
2000 6,4 mois
Source : Alternatives Economiques, Hors série n°46, 2000
Analyse :
La gestion de portefeuille de la part des investisseurs réduit la durée moyenne de détention d'une
action.
Commentaire :
Les flux financiers sont de plus en plus issus d'investisseurs internationaux (Fonds de pension...)
qui travaillent selon une logique de recherche de profit. Ils sont donc amenés à modifier
régulièrement la composition de leur portefeuille pour répondre à leur objectif de profit. Ce
comportement entraîne une sur -réaction des marchés qui répercute immédiatement toute
mauvaise nouvelle et amplifie parfois les phénomènes économiques.
Ce type de gestion accroît donc la sensibilité des marchés qui fonctionnent de plus en plus selon
une logique de court terme, au détriment d'un financement long de l'activité économique
(lorsqu'une entreprise emprunte des capitaux, c'est généralement pour financer des
investissements dont la logique repose sur du long terme).
80
1) La théorie des avantages absolus :
81
Démonstration :
Pour justifier la théorie d'Adam Smith, nous pouvons prendre l'exemple suivant :
Soient deux pays A et B disposant chacun de 12 unités de production permettant de produire
deux biens X et Y de la manière suivante : le pays A doit consommer 6 unités de production pour
produire un bien X et 3 unités de production pour produire un bien Y.
Pays A Pays B
Bien X 6 3
Bien Y 3 6
Si chaque pays produit les deux biens X et Y alors la production de chaque nation sera :
Sans spécialisation, la production mondiale est donc de 3 biens X et de trois biens Y pour une
utilisation totale de 24 unités de facteurs de production.
Si les pays A et B respectent la théorie des avantages absolus, alors chacun va se spécialiser sur le
secteur d'activité pour lequel il bénéficie d'un avantage comparatif absolu, soit la production de
biens Y pour le pays A et la production de biens X pour le pays B.
La production des deux pays sera alors la suivante :
Pays A Pays B Monde
Unités de production 12 12 24
Biens X 0 4 4
Biens Y 4 0 4
82
Constat :
La spécialisation permet d'accroître la production mondiale de biens et services pour une
consommation constante de facteurs de production et permet alors de satisfaire un plus grand
nombre de besoins.
David Ricardo reprend ce concept mais ne se situe plus dans le cadre des avantages absolus mais
dans le cadre des avantages relatifs.
83
Démonstration :
David Ricardo prend pour exemple le cas de la Grande-Bretagne et du Portugal qui échangent des
draps et du vin alors que le Portugal dispose dans ces deux domaines d'un avantage comparatif
absolu que l'on peut estimer en terme de coûts de production de la manière suivante :
Coûts de production du drap et du vin:
Grande-Bretagne Portugal
Drap 100 90
Vin 120 80
Constat : le Portugal est plus productif que la Grande-Bretagne dans les deux productions avec
un avantage comparatif de 10 pour le drap (100-90) et de 40 pour le vin (120-80).
Si chaque pays produit une unité de chacun des biens considérés, on obtient donc une
consommation de facteurs de production de 390 :
Grande-Bretagne Portugal Monde
Drap 100 90 190
Vin 120 80 200
Total 220 170 390
Les pays, selon Ricardo, auront quand même intérêt à se spécialiser pour continuer à échanger
afin de limiter au niveau mondial la consommation de facteurs de production.
Cette spécialisation se faisant en fonction du différentiel de coûts de production, la Grande-
Bretagne va donc se spécialiser dans la production de draps puisque son désavantage compétitif
(-10) y est plus faible que dans la production de vin (-40).
La Grande-Bretagne produira donc 2 unités de draps et le Portugal 2 unités de vin, pour un coût
total de production de :
84
Constat : Le coût de production mondial après spécialisation (360) est inférieur au coût de
production mondial avant spécialisation (390).
La spécialisation, selon le principe des avantages comparatifs relatifs, permet donc de produire
les mêmes quantités de biens en économisant des facteurs de production.
3) Conclusion :
Que se soit Smith ou Ricardo, le développement des échanges internationaux repose donc sur le
principe d'une division internationale du travail (spécialisation) fondée sur les avantages
comparatifs des nations (absolu ou relatif) qui permet de satisfaire les besoins en utilisant moins
de facteurs de production tout en étant profitable à l'ensemble des pays participant aux échanges.
85
Cette dotation initiale permet alors de classer les pays selon son intensité factorielle en capital ou
en travail, c'est à dire selon l'importance de son stock initial de capital ou de travail.
Bien évidemment, tous les pays ne disposent pas de la même dotation initiale en facteurs de
production : les pays développés disposent proportionnellement de plus de capital que de travail
alors que les pays sous-développés disposent relativement de plus de travail que de capital.
la spécialisation internationale :
La spécialisation internationale dépend de cette dotation initiale en facteurs de production.
Chaque bien ou service pour être produit, nécessitant l'incorporation d'une certaine quantité de
facteur travail et de facteur capital, une nation va donc se spécialiser selon le type de production
correspondant le mieux à sa dotation initiale en facteurs de production : les pays disposant de
peu de facteur capital vont donc se spécialiser sur les productions incorporant relativement plus
de facteur travail alors que les pays disposant plutôt de capital vont se concentrer sur les
production à forte intensité capitalistique.
Les différences de dotations de facteurs de production sont donc à la source des avantages
comparatifs selon Hecksher, Ohlin et Samuelson.
86
Il en ressort que la division internationale du travail ne se fonde plus sur une branche ou un
secteur d'activité mais plutôt sur un segment de marché ce qui explique le développement des
échanges intra branches qui concernent bien des produits d'une même branche, mais qui ne sont
pas en fait substituables entre eux.
Exemple : dans la branche automobile, l'Allemagne s'est spécialisée sur le segment du haut de
gamme alors que la France se situe plutôt sur les moyennes gammes.
L'essor des échanges intra branches n'est pas incompatible avec la vision classique des échanges
internationaux, mais traduit plutôt le développement d'une division internationale du travail
fondée non plus seulement sur la branche d'activité, mais sur des segments d'une même branche.
Cette division internationale du travail concerne alors des pays homogène tant en terme de niveau
de développement que de dotation en facteurs de production.
87
Européenne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces pays ont été les premiers à engager la
révolution industrielle et concentrent l'essentiel des richesses produites au niveau mondial.
88
5) Les pays d’Europe Centrale et orientale : (PECO)
Ce nouveau groupe de pays est apparu après la chute du mur de Berlin en 1989 et la fin du
communisme et rassemble les anciens pays européen du bloc communiste (Pologne, Roumanie,
ex-Tchéquoslovaquie...) et qui sont en phase de transition vers le passage à une économie de type
capitaliste.
Après presque une décennie de récession, ces pays commencent à connaître un fort
développement économique et ils cherchent en général à rejoindre les pays membres de l'Union
Européenne.
La terminologie des instances internationales a évolué récemment afin de tenir compte des
"susceptibilités nationales" puisque les Pays les Moins avancés sont de fait considérés comme
étant en voie d'avancement alors que leur situation économique s'est en fait dégradée au cours des
dernières années. Le même constat peut-être dressé concernant les Pays en Voie de
Développement qui ne sont pas tous sur le chemin du développement économique.
89
II) Le courant protectionniste
Bien que les auteurs classiques tendent à démontrer que le développement des échanges entre
nation est bénéfique pour tous les pays participant, il n'en demeure que les échanges peuvent ne
pas être profitables pour tous de la même manière et qu'ils se traduisent aussi par un certain
nombre d'effets négatifs à court ou moyen terme (l'abandon de certaines productions fait
augmenter le chômage...).
Certains auteurs ont donc développé des thèses visant à justifier la mise en place de mesures
protectionnistes afin de limiter temporairement les échanges internationaux.
1) La thèse protectionniste :
90
travail au niveau international revient à exploiter les pays en développement en transférant une
partie de la plue value des pays en développement aux pays développés.
91
productions ou la concurrence par les prix est moins forte (montée en gamme de la production)
ou sur des productions fortement consommatrices en facteur capital.
92
Les réglementations et démarches administratives que doivent remplir les importateurs pour
pouvoir vendre leurs biens ou services sur le territoire national. En 1982 par exemple, l'Etat
français a restreint les importations de magnétoscopes japonais en forçant les importateurs à
effectuer le dédouanement de leurs produits à Poitiers dans un service volontairement sous-
équipé.
Les contingentements volontaires ou non qui limitent les quantités de biens ou services
exportables sur un marché donné : cas de l'industrie automobile japonaise qui a "volontairement"
limité ses exportations de véhicules dans le marché européen...
L'impact de la suppression progressive des barrières tarifaires sur le développement des échanges
internationaux ne doit pas cacher la multiplication des barrières non tarifaires mise en place pour
limiter les effets de l'accroissement de la concurrence internationale sur l'économie nationale.
D'un protectionnisme global et affiché, on tend donc à voir apparaître un protectionnisme caché,
variable dans le temps et ciblé sur des branches spécifiques du système productif qui présentent
un intérêt particulier pour un pays (branche stratégique, industrie employant une grande quantité
de main d'oeuvre...).
Introduction :
93
L'analyse de l'économie mondiale montre que le commerce mondial se structure autour de trois
grands ensembles régionaux formant ce que l'on appelle la Triade. De plus, une analyse
géographique de l'économie mondiale fait apparaître une concentration de plus en plus
importante des richesses dans un nombre limité de pays alors que de vastes zones géographiques
sont de plus en plus marginalisées d'un point de vue économique.
La perte d'autonomie des politiques économiques nationales pousse les Etats à tenter de mettre en
place une coopération internationale qui vise entre autre à redéfinir le mode de régulation de
l'économie mondiale, soit au travers d'institutions internationales, soit grâce à une meilleure
coordination des politiques nationales. Cette coordination des politiques internationales
permettrait alors d'éviter que les risques systémiques ne s'aggravent dans un monde qui est de
plus en plus sensible au déclenchement et à la diffusion de crises financières et économiques.
2) L'Union Européenne :
L’Union Européenne qui comprend 15 membres rassemble les pays européens de l'Ouest qui ont
entamé un processus d'Union économique et monétaire dès la signature du Traité de Rome. Mais
94
cette entité régionale se caractérise par la volonté affichée de certains de ses membres de créer
une véritable entité européenne fédérale. L'UE est le principal bloc économique mondial.
3) Japon + NPI :
Le troisième pôle économique mondial est formé du Japon et des nouveaux Pays Industrialisés
(Taïwan, Singapour, Corée du Sud, Hongkong) mais il n'a pas encore mis en oeuvre une véritable
intégration régionale. D'une part, parce que le Japon qui constitue le moteur de cet zone, connaît
une crise économique profonde depuis le début des années 90. D'autre part, parce que les
échanges intra-zones sont encore limités puisque les pays concernés ont mis en place une
stratégie de développement axée sur les exportations en direction des pays développés européens
et américains.
95
PIB/habitant permet donc de dresser une première typographie de la planète en terme de niveau
de développement :
Tab. 6 Comparaison du PIB/habitant des principales zones (base 100 pour les PMA)
Pays PIB/Habitant* Comparaison
Pays développés 24774 6537**
NPI 10982 2898
PEP 10202 2692
PECO (hors Russie) 3846 1015
Grands Pays 2012,5 531
PED 2293 605
PMA 379 100
* en milliards de dollars
** interprétation : les pays développés ont un PIB par habitant 65,37 fois plus important
que celui des Pays les moins avancés.
De plus en plus de pays se regroupent donc dans des espaces régionaux en réaction à
l'accroissement de la mondialisation. L'économie mondiale est donc en voie de polarisation
croissante, chaque pôle cherchant à attirer dans sa sphère d'influence un nombre croissant de
pays. Ainsi, l'ALENA tente de se développer vers le Sud (Projet des Amériques) tandis que
l'Union Européenne se prépare à accueillir les ex-pays de l'Est et regarde de plus en plus en
direction des autres pays méditerranéens. Le Continent Asiatique pour sa part a du mal à se
structurer du fait de la difficulté à voir émerger un leader régional.
96
PED 1273,5 19,80%
PMA 1165,9 18,20%
Total 6417,7 100%
- les pays développés ne représentent que 13 % de la population mondiale alors que dans le même
temps, les pays les moins avancés en regroupent plus de 18 %.
Ce constat est d'autant plus marquant que si l'on analyse la répartition des richesses dans le
Monde, on constate que les pays développés disposent de près de 75 % des richesses produites.
Constat :
Moins de 15 % de la population mondiale dispose de 74,60 % des richesses mondiales.
Les pays les moins avancés qui concentrent 18 % de la population mondiale ne disposent que de
0,5 % des richesses mondiales.
Tab 9 : Le commerce mondial de marchandises par grandes zones géographiques (Hors
commerce intra zone) en milliards de dollars en 2 000
zone exportations en%du total importations en%du total solde
Pays dev. 1 877 37,75 % 2 343 44,44 % - 466
dont : ALENA 539 10,84 % 998 18,93 % - 459
dont :UE(15) 859 17,28 % 966 18,32 % - 107
dont : Japon 479 9,63 % 379 7,19 % 100
NPI ( ASEAN) 326 6,56 % 277 5,25 % 49
Grands pays 354 7,12 % 270 5,12 % 84
MERCOSUR 67 1,35 % 71 1,35 % -4
Autres 2 348 47,22 % 2 311 43,84 % 37
Monde 4 972 100 % 5 272 256 % - 300*
Source : La Tribune, vendredi 9 novembre 2001
* le solde mondial devrait être égal à 0, ce différentiel intègre les erreurs et omissions...
Constat :
97
Les pays développés sont à l'origine de près de 45 % des échanges commerciaux mondiaux (hors
commerce intra-zone).
L'ALENA connaît un déficit important dans ces échanges avec le reste du monde.
La part d'environ 45 % des échanges internationaux de la catégorie "autres" est liée en grande
partie aux exportations de pétrole par les PEP.
L'analyse de ces quelques tableaux montre bien à quel points l'économie mondiale est constituée
d'acteurs aux caractéristiques très diverses. On assiste de plus à une concentration très importante
des richesses de la part de certains pays, sans commune mesure avec leur poids dans la
population mondiale.
98
- L'OMC fait la promotion de la libéralisation des
échanges.
1) Le rôle de l'OCDE :
L'Organisation de Coopération et de Développement Economique créée en 1959 est devenu au fil
du temps un acteur incontournable de cette concertation internationale puisque cet organisme,
d'essence libérale, regroupant l'essentiel des pays développés (Pays d'Europe de l'Ouest, Etats
Unis, Canada, Japon, Australie et Nouvelle-Zélande) procède à l'évaluation de la situation
99
économique tant conjoncturelle que structurelle de ses pays membres à partir de laquelle il va
émettre un certain nombre de propositions visant à améliorer la situation existante.
Cette organisme de réflexion et de proposition a depuis peu accueilli en son sein de nouveaux
pays membres afin de tenir compte du développement économique rapide d'un certain nombre de
pays en voie de développement dont la situation économique n’à parfois rien à envier aux pays
développés "traditionnels". Le Mexique (1993), la République Tchèque et la Hongrie (1995) ainsi
que la Corée du Sud (1996) ont de ce fait rejoint l'OCDE.
2) Du G7 au G20 :
En parallèle à ces instances de concertation, des réunions informelles réunissent régulièrement un
certain nombre de pays. A l'occasion de ces réunions, les pays participants abordent la situation
économique conjoncturelle et mettent en place des concertations portant sur différents domaines
relevant de la régulation de l'économie mondiale. Le G7, regroupant les principaux pays
développés du monde s'est progressivement élargi à un certain nombre de pays, d'une part pour
ne pas être accusé de constituer une sorte de "directoire mondial" cherchant uniquement à
favoriser les intérêts de ces pays membres, et d'autre part, pour tenir compte de l'arrivée de
nouveaux acteurs de poids dans la nouvelle division internationale du travail. G7, G8 voir G20,
ces forums de discussions sont en train de devenir de véritables lieux de concertation qui
permettent une meilleure coordination des politiques économiques.
Groupe Pays membres
G7 : Etas-Unis, Japon, Allemagne, Italie, France, Grande-Bretagne, Canada.
G8 :G7 + Russie.
G20 : G8 + Argentine, Australie, Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Mexique, Arabie Saoudite,
Afrique du Sud, Corée du sud, Turquie, Union européenne.
L'évolution du commerce mondial laisse apparaître deux tendances : d'une part, une
augmentation des échanges internationaux supérieure à la croissance du PIB mondial.
D'autre part une évolution importante des échanges de services dont la part relative augmente
dans le total des échanges commerciaux.
100
I) Le développement des échanges internationaux :
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le développement des échanges internationaux de
marchandises est supérieur d'au moins 50 % à la croissance de la production mondiale ce qui
montre le succès des politiques actives mises en œuvre notamment dans le cadre des accords
internationaux du GATT visant à favoriser le libre-échange au niveau international.
Constats :
La crise de 1973 marque une cassure nettement visible dans le rythme d'augmentation de la
production mondiale et des échanges internationaux. La part des produits manufacturés augmente
plus vite que la moyenne des échanges de marchandises. La croissance des "Trente glorieuses"
est en effet tirée par le développement du secteur secondaire et l'augmentation des échanges de
produits manufacturés.
La reprise économique du début des années 90 aux Etats-Unis et du milieu des années 90 pour
l'Europe se concrétise par un fort accroissement des échanges internationaux.
Cette tendance de longue période se retrouve lorsque l'on s'intéresse aux dernières années :
Constat :
La croissance des échanges de services est identique à celle des marchandises au cours des
années 90. Le taux d'ouverture de l'économie mondiale est proche de 13 % ce qui signifie que 13
% de la production mondiale fait l'objet d'un échange entre nations.
Le fort développement des échanges internationaux au cours de la période récente s'appuie sur le
secteur des services autant que sur celui plus traditionnel des marchandises.
La croissance des échanges internationaux, supérieure à celle de la production mondiale entraîne
une ouverture croissante de l'économie mondiale, traduisant entre l'autre l'insertion d'un plus
grand nombre de pays dans la division internationale du travail. Mais ce développement
exceptionnel des relations économiques entre nations cache des disparités de plus en plus
marquées entre d'une part, un petit groupe de pays qui sont à l'origine de la majorité de ces flux
internationaux de biens et services, et d'autre part, un grand nombre de pays qui sont de plus en
plus marginalisées par rapport au coeur du système économique mondialisé.
103
II) Le GATT
A la fin de la seconde guerre mondiale, les pays occidentaux tentent de mettre en place un
ensemble de mesures visant à favoriser le développement des échanges internationaux. Cette
volonté d'accroître les relations économiques entre les nations tire les enseignements des
politiques de restriction des échanges mises en place dans l'entre deux guerre et qui s'étaient
traduites entre autre par une forte progression des tarifs douaniers.
Des négociations entamées à Londres en 1946, se traduirent en 1947 à Genève par la signature du
premier Accord Général sur les Tarifs et le Commerce (General Agreement on Tarifs and Trade)
qui constituera l'acte de naissance du GATT qui n'est pas au sens propre de terme une
organisation internationale, mais plus simplement un accord international liant les pays
participants aux négociations sur la réduction des barrières aux échanges.
104
1.1.3 La transparence des politiques commerciales :
Les accords du GATT prévoient dans leur article 11 que les pays signataires ne peuvent
compenser les baisses de tarifs douaniers par des limitations quantitatives du commerce extérieur.
Les Etats membres s'engagent de fait à ne pas exercer un contrôle direct sur le volume de leur
commerce extérieur.
105
2.1 Un accroissement des échanges internationaux :
Une réduction importante des tarifs douaniers : en 1949, les tarifs douaniers sont diminués en
moyenne de 25 %. Ils sont de nouveaux abaissés de 25 % en moyenne en 1951, de 35 % lors du
Kennedy Round (1964-1967) ou de 33 % lors du Tokyo Round (1973-1979)...
taux moyen des droits de douane de certains pays (pour le secteur industriel, après l'Uruguay
Round)
Sur la période 1950-1998, le taux de croissance annuel moyen du PIB mondial a été de l'ordre de
3,75 % par an. Dans le même temps, le taux de croissance annuel moyen du commerce mondial a
été de 6,56 % par an, ce qui signifie que le développement des échanges internationaux est en
moyenne près de deux fois supérieures à l'accroissement du PIB mondial. Ceci se traduit entre
autre par une interdépendance accrue des économies les unes par rapport aux autres, et par une
ouverture croissante des économies nationales.
106
3) Les limites de fonctionnement du GATT :
3.1 Une libéralisation des échanges qui concerne essentiellement les échanges industriels
Cette réduction importante des tarifs douaniers industriels ne doit pas faire oublier l'importance
des tarifs douaniers s'appliquant aux secteurs de l'agriculture et des services. La part croissante
prise par les échanges de services a notamment conduit les pays participants aux négociations
commerciales internationales à intégrer dans leurs discussions les questions relatives à la
libéralisation de ce secteur d'activité qui reste encore relativement protégé, de même que le
secteur de l'agriculture.
Les droits de douane en équivalents tarifaires sont donc largement plus élevés dans les secteurs
des services ou de l'agriculture que dans celui de l'industrie.
La suppression affichée des droits de douane s'est en effet souvent traduite par l'apparition de
nouvelles formes de protectionnisme fondées sur la mise en place de barrières non tarifaires
(normes de sécurité, tracas administratifs, contingentements..). Le taux de protection globale
(somme des barrières tarifaires et des barrières non tarifaires qui ont pu être estimées) reste de
fait largement supérieur au niveau moyen des droits de douane affichés.
107
Taux de protection global en Europe dans certains secteurs en1997 (en %)
Secteur d'activité Taux de protection globale
Céréales 70,0
Viandes 82,0
Sucre 103
Boissons 22,2
Textiles 22,0
Habillement 31,0
Sidérurgie 11,2
Automobiles 10,9
Radio, TV, communication 7,7
Chimie industrielle 5,8
Le GATT n'est en définitive qu'un accord de principe entre un ensemble de pays cherchant
collectivement à favoriser l'essor des échanges internationaux en posant les règles de
fonctionnement d'un commerce "loyal".
Bien qu'ayant rempli son rôle dans le domaine de la réduction des droits de douane dans les
échanges de biens industriels notamment, les accords du GATT ne sont intervenus que très
récemment dans le domaine des barrières non tarifaires et par ailleurs, les négociations n'ont que
très progressivement tenté d'intégrer les échanges de services ou de produits agricoles.
Ces évolutions associées à l'intégration d'un nombre croissant de pays dans les derniers Rounds
de négociation font que les discussions se sont de plus en plus étalée dans le temps (l'Uruguay
Round a ainsi duré de 1986 à 1994). Cet allongement des cycles de discussion et le fait que le
GATT n'est qu'un accord commercial ont conduit les membres participant à l'Uruguay Round à
proposer la création d'un véritable organisation internationale dont la principale fonction est de
garantir la bonne application des accords internationaux de libre-échange de la part des pays
signataires du accords du GATT en ayant la possibilité de recourir à des sanctions envers tout
pays ne respectant pas les accords du GATT. De plus, cette organisation internationale offre un
lieu de discussion permanent entre les pays ce qui n'était pas le cas auparavant.
L'OMC constitue alors la première véritable institution internationale chargée de faire respecter
les règles de fonctionnement du commerce international en agissant comme un véritable cours de
justice internationale dans le domaine des différents commerciaux.
108
Les négociations multilatérales menées dans le cadre du GATT (crée en 1947) se sont succédé au
rythme des différents cycles de négociations (Rounds), intégrant progressivement un nombre plus
important de pays, et étendant les accords réciproques d'ouverture des échanges internationaux à
des domaines toujours plus vastes de la sphère productive.
On peut reprendre ces différentes dates clés dans l'organisation de la libéralisation des échanges
internationaux dans le tableau suivant :
Date Nom du Nombre de résultats obtenus
round pays
participants
octobre 1947 Genève 25 Réductions tarifaires portant sur la moitié des échanges
internationaux
Mars 1948 La Havane 53 Création de l'organisation internationale du commerce (OIC)
109
La difficulté à conclure le dernier Round de négociation (nombre de participants, pluralité des
sujets traités) à conduit les participants à envisager la création d'une nouvelle structure
internationale permettant de favoriser et de réguler le développement des échanges
internationaux. Cette réflexion s'est traduite en 1996 à Singapour par la première conférence de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) amenée à succéder aux négociations
multilatérales menées dans le cadre du GATT.
110
équitable entre les nations en fixant les règles de fonctionnement du commerce
international et en les faisant respecter par les Etats membres.
Cette fonction principale couvre donc un certain nombre de domaines d'intervention dans
lesquels l'OMC va s'impliquer.
111
1.5 L'OMC fait la promotion de la libéralisation des échanges :
Cette promotion est essentiellement tournée vers les Pays en Développement auxquels l'OMC
offre une assistance technique dans le domaine de la politique commerciale et passe aussi par une
coopération avec les autres organisations internationales.
Du fait de l'augmentation significative de ses fonctions, l'Organisation Mondiale du Commerce
est amenée à intervenir dans un nombre plus important de domaines d'intervention.
112
cadre du GATT et qui permet un échange plus libre et plus équitable : l'Accord Général sur le
Commerce des Services (AGCS). Les pays membres, dans le cadre de cet AGCS doivent
s'engager à ouvrir un certain nombre de secteurs des services à la concurrence internationale en
favorisant l'ouverture de ces marchés.
113
En définitive, l'objectif poursuivi par l'OMC vise non seulement à définir les règles régissant le
commerce international mais aussi à les faire respecter par les Etats membres. Cet objectif s'est
traduit par l'accroissement des domaines d'intervention de cette institution, qui ne pouvait être
mis en oeuvre dans le cadre du GATT.
La recherche d'un développement équitable des échanges et de leur plus grande
libéralisation s'est donc accompagné de la mise en place d'une nouvelle Institution
Internationale, l'Organisation Mondiale du Commerce, chargée de gérer un système
commercial non discriminatoire dans lequel chaque Etat membre se voit attribuer des
droits et des devoirs.
114
3.2 Conférences Ministérielles
La conférence ministérielle est l'organe de décision suprême de l'organisation mondiale du
commerce.
Ces conférences ont eu lieu :
- à Singapour du 09 au 13 décembre 1996
- à Genève du 18 au 20 mai 1998
- à Seattle du 30 novembre au 03 décembre 1999
- à Doha du 09 au 14 novembre 2001.
115
Un Système Monétaire International représente l'ensemble des mécanismes et des institutions qui
visent à organiser et à réguler les échanges monétaires internationaux autour d'un régime de
change.
1) Caractéristiques :
Un système monétaire international est donc constitué de trois éléments :
1 - un système de change fixe ou flexible qui permet de déterminer le taux de change des
monnaies les unes par rapport aux autres.
2 - un étalon de référence par rapport auquel chaque monnaie nationale est définie selon un taux
de change.
3 - des liquidités internationales qui circulent entre les pays en fonction des besoins des besoins
de financement des balances des paiements. Ce mécanisme de crédit entre nation peut être
éventuellement supervisé par un organisme international (le FMI par exemple).
2.1 - Le régime des changes fixes : régime dans lequel un pays s'engage à défendre la fixité du
taux de change de monnaie par rapport aux autres monnaies ou par rapport à un étalon de
référence.
2.2 - Le régime de change flexible : régime dans lequel un pays laisse évoluer le taux de change
de sa monnaie en fonction e l'offre et de la demande, soit totalement librement (flottement libre)
soit partiellement (flottement géré).
Chaque pays est libre de fixer son régime de change en fonction de règles bilatérales (ancrage de
la monnaie nationale à une autre monnaie), régionale (le SME) ou internationale (changes
flexibles purs).
Au cours du 20ème siècle, le système monétaire international a connu de profonds changements.
116
L'instabilité mondiale qui a marqué le 20ème siècle se traduit au niveau du système monétaire
international par une grande fluctuation des taux de change et la mise en place de différents
régimes de changes successifs.
2) La période 1918 - 1939 : une régime de change marqué par l'instabilité des parités de
change des principales monnaies.
A la fin de la guerre le système monétaire international se réorganise autour d'un régime de
change fixe qui redonne à l'or son rôle central d'étalon de valeur des parités des monnaies
nationales. Mais, la crise économique qui touche les pays développés au début des années 30 et
l'absence de coopération internationale entre les nations entraîne une instabilité très forte des taux
de change qui sont régulièrement modifiés. La concurrence entre la livre et le dollar pour
s'affirmer en tant que monnaie d'échange internationale ne fait qu'ajouter à cette instabilité du
système financier.
Voilà pourquoi, tirant les conséquences de cette phase d'instabilité, les pays vainqueurs de la
seconde guerre mondiale se réunissent dès 1944 pour redéfinir un nouveau régime de change.
117
règlement des échanges internationaux et il peut être à tout moment échangé contre de l'or auprès
de la Banque Centrale américaine.
Deux institutions internationales sont crées pour assurer le financement des balances des
paiements.
La fin de la convertibilté -or du dollar en 1975 marque la fin de ce régime de change fixe qui
cède le pas à un régime de change flexible.
118
- une fonction de recommandation auprès des pays ayant des déséquilibres de leur balance des
paiements. Les pays bénéficiaires des prêts du FMI sont tenus de mettre en place des politiques
d'ajustements structurels.
119
Chapitre 11 : Croissance et fluctuation économique
L’activité économique ne connaît pas un rythme de croissance stable dans le temps. A des
périodes de forte activité succèdent des phases de ralentissement économique pouvant même se
transformer en récession économique. La science économique s’est donc efforcée de trouver des
modèles permettant d’expliquer et donc d’agir sur la variation du taux de croissance.
I) La mesure de la croissance :
La richesse d’un pays se calculant à l’aide du PIB, le taux de croissance économique est
déterminé par le taux de croissance (exprimé en %) du PIB d’un pays. On distingue de plus :
La croissance en volume de la production : qui mesure la variation des quantités de biens et
services produits.
La croissance en valeur : qui tient compte en plus de la variation des prix des biens et services
produits.
La croissance économique, telle qu’elle est calculée, ne mesure que la variation quantitative d’un
agrégat économique, le PIB. Elle n’est donc pas synonyme de développement au sens propre du
terme. Le développement est une notion abstraite définissant plutôt l’évolution qualitative d’un
pays et se traduisant par des évolutions démographiques, économiques, sociales ou culturelles. Le
développement est généralement associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans
développement.
120
Croissance extensive : permise grâce à l’augmentation des quantités de facteurs de production
utilisés (ouverture de nouvelles usines…).
Croissance intensive : augmentation de la production à volume de facteurs de production
identiques (grâce à des gains de productivité).
Une croissance extensive se traduira par des créations d’emplois ce qui n’est pas le cas si la
croissance économique est intensive.
121
Enfin, le premier choc pétrolier de 1973 se traduit par un ralentissement fort du taux de la
croissance économique mondiale. De près de 5 % en moyenne au cours des trente glorieuses,
l'activité économique continue à croître dans les années 80 et 90 mais à un rythme bien moindre
(entre 1 % et 2 % par an en moyenne). La crise des années 80 ne signifie donc pas une
contraction de l'activité économique (sauf années particulières), mais simplement un
ralentissement du taux de la croissance économique par rapport à la période exceptionnelle des
Trente Glorieuses.
122
2) Approche cyclique de la croissance
Les fluctuations du taux de croissance de l'activité économique semblent présenter selon un
schéma identifiable sous le terme de "cycle économique" aux caractéristiques clairement définies
et donc la périodicité varie dans le temps selon un rythme relativement régulier.
Une analyse plus fine de l'évolution de l'activité économique sur une longue période permet de
plus de mettre en lumière l'existence de plusieurs types de cycles économiques qui s'emboîtent les
uns dans les autres.
Un cycle en économie est un concept qui définit les fluctuations de l'activité économique en les
décomposant en une succession de phases clairement identifiables qui se répètent dans le temps
de manière ordonnée.
2) La crise : le terme de crise désigne le moment bref de retournement de la conjoncture. Elle est
représentée par le point de retournement qui marque le début de la phase de ralentissement de
l'activité économique.
123
4) La récession : Cette phase du cycle économique désigne une contraction de la production d'un
pays pendant deux trimestres consécutifs. Le taux de croissance de l'activité économique est donc
négatif.
5) La reprise : La reprise désigne la phase du cycle économique qui se caractérise par un retour
de l’économie à une phase d’expansion après une phase de récession. La reprise représente donc
le point d'inflexion qui marque le retour d'une phase de croissance de l'activité économique
soutenue.
II) la théorie des cycles économiques :
La notion de cycle économique s'applique dans la réalité à un ensemble de cycles qui varient en
fonction de leur périodicité et qui s'imbriquent les uns aux autres.
On distingue alors différents cycles économiques qui ont été mis en évidence par un certain
nombre d'économistes :
124
2) Analyse des cycles économiques :
On attribue en générale trois sortes de raisons qui sont à l'origine des cycles économiques.
125
BIBLIOGRAPHIE
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