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La colonisation française a utilisé plusieurs voies et moyens pour réaliser l’appropriation des
richesses algériennes, en particulier les terres agricoles. Afin de détruire l’ancienne structure, fondée sur
la loi musulmane, qui ne permettait pas le marchandage de la terre, la dépossession paysanne a connu
plusieurs formes, passant de la confiscation des biens beylicaux et ha bous, à la promulgation des lois
facilitant l’accession à la propriété privée aux algériens. Derrière ces lois coloniales, se cachait la
volonté de récupérer les terres soumises à ces règlements, profitant des conditions précaires dont se
débattaient les indigènes,condamnés à vendre leurs terres pour survivre.
De plus, les terres échappant à la colonisation sont très défavorisées sur le plan de financement et
de production au moment où le secteur moderne, appartenant aux colons, bénéficie de plusieurs
avantages inhérents à la subvention et aux crédits accordés, à la qualité de la terre et son
organisation,ainsiqu’à l’introduction de la mécanisation dans le processus de production.
Dans ce chapitre, on tentera de voir quelles sont les caractéristiques de l’agriculture algérienne
avant la colonisation française ? Et quel est le mode d’appropriation, de financement et de production,
pendant cette période ?
Les terres «arch», qui sont des terres en indivision, appartiennent à l’ensemble des personnes
constituant une tribu «arch». Elles servaient de base pour des activitésde l’agriculture et de l’élevage
pour les membres de la tribu. Cette forme de propriété se trouve dans les collines, les montagnes, les
vallées, les hauts plateaux, les fonds des cours d’eau, les forets etc.…
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
Jean PONCET décrit ainsi la terre collective1: «Si la propriété du sol ne s’individualise pas, c’est
pour que les rapports sociaux, eux-mêmes, conservent une allure communautaire, c’est que les hommes
éprouvent le besoin de rester groupés pour faire face aux problèmes principaux de la production, de la
défense, de lutte contre les difficultés naturelles».
Ces terres, qui sont constituées de parcelles de bonne qualité, sont destinées à la réalisation de
points d’eau, de marchés et autres lieux indispensables à la vie communautaire.
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-A. BENACHENHOU. Régime des terres et structures agraires du Maghreb, Editions populaires, 1970.p. 65.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
Elles consistent en des tribus exploitant des terres makhzen à titre d’usufruitière et appelées à
fournir, en temps de guerre uniquement, un faible contingent destiné aux expéditions. Toutefois, en
temps de paix, ces tribus payent un impôt appelé«naïba»ou «ghrama».
- Héritiers ou vivifiés ;
- Mise en valeur par tous les moyens propres au droit malékite.
Ces terres se situent dans les banlieues urbaines, dans les régions riches du tell ainsi que dans les
oasis du Sud du pays.Avec le temps, la propriété « melk » s’est morcelée car ce phénomène est liéà
l’héritage,qui est le partage de la propriété entre les héritiers, ainsi que d’autres considérations telles que
la vente, la donation et les contrats d’associations.
L’institution habous est souvent utilisée pour la sauvegarde du patrimoine par crainte de
confiscation de la part des pouvoirs publics.La colonisation française n’a pas épargnée les terres habous
de la confiscation et c’est ainsi que le caractère d’inaliénabilité est définitivement perdu.
a. La «touiza» : Il s’agit d’un système de travail volontaire auquel fit recours le représentant du Bey
pour accomplirles travaux nécessaires des propriétés se trouvant sous sa responsabilité. C’est une forme
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
d’exploitation directe des propriétés beylicales.A cet effet, les paysans du voisinage, qui sont tenus
bénévolement sous contrôle du Caïd, doivent procéder aux travaux de labours, d’ensemencement des
graines fourniespar «Beity-El-Mel», de moissonnage et d’ensilage des grains.
b.La «zoudja» : C’est le fermage ou la location de parcelles de terres : la base de calcul sont les
journées de labours effectués à l’aide d’animaux de traits.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
En effet, le «khemas» n’est rien d’autre qu’un métayer, quintenier rémunéréau cinquième de la
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production . Néanmoins, les proportions de répartition ne sont pas toujours identiques. D’autres
éléments et considérations peuvent remettre en cause cette égalité :
- La taille de la superficie de l’exploitation ;
- La situation topographique et géographique ;
- Nombre de «khemas» utilisés au sein de l’exploitation agricole ;
- La nature des spéculations cultivées.
- Ce sont d’abord les biens beylicaux, se situant dans la région algéroise et constantinoise, qui
sont touchés par cette mesure. Par la suite, les terres de l’Ouest vont subir le même sort dont celles de
l’Emir ABD-EL-KADER ;
- Les biens habous, c’est à dire de la source inépuisable de financement des biens à caractères
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religieux, éducatif et social , sont touchés par les confiscations.
L’objectif de cette loi était d’inciter les Algériens à vendre leurs propriétés agricoles et donner
ainsi un coup d’accélérateur à l’extension de la colonisation. VASSIERE écrivit à ce propos : « Le
SénatusConsulte » de 1863 est en effet la machinede guerre la plus efficace, l’instrument le plus
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-D.BENAMRANE, Agriculture et développement en Algérie, SNED, 1980. p.32.
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- D. BEN AMRANE, op. Cit, p.53.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
puissant et le plus fécond que les colonsont pu imaginer et mettre entre leurs mains contre l’Etat social
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indigène ».
Grâce à cette loi, les mœurs et les idées qui imprégnaient le monde social d’alors s’infiltreront peu à
peu dans les masses indigènes réfractaires à la civilisation coloniale,à peu près fermée jusqu’ici en dépit
des saisies domaniales et des séquestres prononcées à la suite d’insurrection, s’ouvrira devant les
colons.Pour manifester leur refus à toutes les mesures visées dans le cadre de cette loi, plusieurs
soulèvements populaires ont été enregistrés et il y a lieu de signaler :
Toutes ces insurrections se sont soldées par des échecs. Ce qui a renforcéla présence coloniale
en s’adonnant à des mesures de représailles qui vont engendrer des conséquences graves pour la
paysannerie algérienne.
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-D.SARI, La dépossession des fellahs, SNED, 1975, p. 11.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
Quant à la loi de 1897, elle favorise la naissance de la propriété privée et par ricochet, la lutte
contre l’indivision des exploitations familiales, et cela en instituant les enquêtes partielles.Le bilan de la
colonisation à travers les différentes lois foncières, ayant vu le jour depuis 1830, ont permis le
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développement de la propriété privée européenne de la manière suivante .
Lors de sa visite à Constantine, le Général De GAULE a annoncé, dans une allocution destinée
à la population, les grandes lignes de ce plan qui vise l’amélioration du niveau de vie des algériens par
un certain nombre d’actions dans le domaine agricole et non agricole.
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-D. BEN AMRANE, op .Cit, p. 57.
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-A noter que RENE GALLISSOT avance le chiffre de 2.581.000 Ha en 1920 et 3.028.000 Ha en 1945.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
A cet effet, la formation des exploitations se fait sous l’encadrement de la Caisse d’Accession à
la Propriété et à l’Exploitation Rurale (CAPER).
A côté de la réforme agraire, une autre action est menée dans le but d’améliorer l’agriculture du
secteur traditionnel, il s’agit :
- Des Sociétés Agricoles de Prévoyance (SAP) qui reçoivent des dotations en matériel agricole
et les crédits. Cependant, le secteur des colons reste privilégié en matière de crédits octroyés ;
- Des moniteurs agricoles, agissant au sein des SAP, sont destinés à donner des conseils de
vulgarisation auprès des agriculteurs.Cette action s’inscrit dans un programme de formation ;
- Des processus d’apurement foncier et remembrement sont engagés pour lutter contre le
morcellement des terres et favoriser la constitution des exploitations d’un seul propriétaire,
- L’intensification agricole et l’augmentation de la fertilité sont prises en charge par la
prévision d’un programme spécial qui consiste à mobiliser des ressources hydriques ainsi que la défense
et la restauration des sols.
Les multiples problèmes, qui guettaient les masses rurales algériennes rendaient ces mesures
insuffisantes pour trouver une solution à la crise socio- économique. A cet effet, le plan de Constantine
prévoyait la création d’emplois en dehors du domaine agricole et l’encouragement d’une émigration
vers la France, ultime solution choisi par un grand nombre d’Algériens afin de diminuer le poids de la
pauvreté à laquelle ils étaient confrontés.
- L’installation des grands ensembles industriels utilisant le gaz et le pétrole saharien ; ainsi que
l’implantation d’ateliers d’entretien et de réparation (menuiserie, mécanique) et le développement de
l’artisanat utilitaire ou artistique ;
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
En plus de toutes ces mesures favorisant l’emploi, il faut noter qu’il y avait d’autres mesures
qui touchent au domaine de l’enseignement des enfants algériens et à l’augmentation des traitements et
salaires jusqu’à leur égalisation à ceux de la métropole.
Finalement, le plan de Constantine n’a pas pu répondre à toutes les attentes des Algériens,ces
objectifs ne sont que très partiellement réalisées. A titre d’exemple, les emplois industriels prévus ne
sont réalisés qu’à l’ordre de 7,9% sur une période de quatre (04) années.
Le plan de Constantine se voulait une tentative d’apaiser le climat social d’ébullition qui régnait
à l’époque et qui renforçait la conviction des Algériens en leur lutte de libération.
Malgré quelques résultats positifs enregistrés, le plan de Constantine n’a pas pu résoudre les
problèmes des Algériens qui se sont accumulés pendant plus d’un siècle, d’où la poursuite de la lutte
armée jusqu’au recouvrement de l’indépendance nationale en 1962.
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- A.HERSI, op..Cit, pp. 65- 66.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
Le secteur moderne est marqué par un mode de production capitaliste caractérisé par une
agriculture intensive subventionnée et d’exportation orientée vers les marchés de la métropole.
Comme le fait transparaître ce tableau, la superficie des exploitations coloniales est de l’ordre de 124 ha
en moyenne, alors que celle des musulmans s’établit autour de 10 hectares.
Il y a donc une répartition inégale des terres agricoles comme le montrent les chiffres suivants:
La paupérisation du paysan algérien trouve son essence même dans le dualisme du secteur,
puisque le secteur traditionnel se trouve incapable de satisfaire les besoins des Algériens au moment où
la production est orientée vers la métropole.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
mode de production de ces produits répond à la logique de l’élargissement des cultures spéculatives.
C’est ainsi qu’ils introduisaient des variétés très productives grâce au perfectionnement des cultures
existantes.
A noter que le secteur traditionnel n’a pas bénéficié de ces nouvelles techniques de production
et des recherches réalisées.
Les terres consacrées à la culture des céréales dans le secteur moderne passentde 20.000 Ha en
1850 pour atteindre 700.000 Ha en 1910 ; en parallèle, celles du secteur traditionnel ont enregistré une
diminution, en passant de 2.500.000 Ha à 2.200.000 Ha pendant la même période. Nous constatons que
les rendements du secteur moderne sont supérieurs à ceux du secteur traditionnel. A titre d’exemple, les
rendements moyens à l’hectare sont représentés comme nous le montre le tableau n°04, ci-dessus.
D’après ce tableau, on remarque qu’il y a une évolution très importante des rendements
moyens dans le secteur moderne; la production de blé dur passe de 6,52Qx/Ha à 9,8Qx/Ha
représentant une augmentation de plus de un tiers, contrairement au secteur traditionnel qui n’a connu
presque aucune évolution, passant de 4,76Qx/Ha à 5,2Qx/Ha.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
2.2. La vigne
La culture de la vigne est introduite en Algérie après la colonisation vers les
années 1875. Elle occupe des superficies de plus en plus importantes. Les statistiques montrent qu’il y
avait une augmentation assez rapide sur les deux (02) plans :
C’est ainsi que les superficies sont passées de 16.044 Ha en 1875à 70.886Ha en 1885et de 122.186 Ha
en 1895 à environ 400.000 Ha en 1947.
La période de maturation du vignoble est longue (s’étalant sur troisannées) et cette culture
nécessite d’importants moyens financiers pour la réalisation des différentes opérations indispensables.
Ce qui a poussé l’Etat français à la soutenir par des crédits et des subventions.
Cet environnement favorable a aidé l’apparition d’une concentration des propriétés viticoles au
profit d’une minorité de colons qui sont attirés par un certain nombre de conditions favorables8qui sont :
- Et enfin, les nombreux travaux dont elle a besoin, nécessitent l’emploi d’une main d’œuvre
importante qu’elle puisse rémunérer sans difficulté aucune.
La culture de la vigne détient plus de 350.000 Ha répartis entre 1.500 exploitants alors que les
exploitations algériennes détiennent 4.200 Ha partagés par 16.700 exploitants. Il faut noter aussi que
l’ORANIE occupe une part importante de cette culture avec environ 250.000 Ha ; suivi de l’Algérois
avec plus de 100.000 Ha.Par ailleurs, la progression des revenus financiers issus des exportations
viticoles globales ne cesse d’augmenter.
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-M . LAUNAY, cité par A. HERSI, p.68.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
En % par rapport
à l’ensemble des exportations
ANNEES Volume Financier
1880 20.000.000 F.Frs 64,5%
1910 48.000.000 F.Frs 70%
1930 86.000.000 F.Frs 68%
1955 86.000.000 F/Frs 68 %
Source : A.HERSI. Op.Cit. p.70.
. Nous constatons que la vigne a occupé une place prépondérante dans l’agriculture coloniale. Pour
des raisons conjoncturelles au départ, à cause de la PHYLLOXERA, (Parasite qui a ruiné le vignoble
français à partir de 1860), et structurelles par la suite, puisqu’il s’est avéré d’un vignoble de meilleure
qualité.
A côté de ces deux grandes plantations (céréales et vignes), il y a lieu de citer d’autres
plantations qui ont marqué la période coloniale, notamment les agrumes qui représentent 3,5 % des
exportations en 1953 et 10% en 1958. Cette culture aprogressée rapidement de 1945à 1955.
3. Le crédit agricole
Pour hisser l’agriculture coloniale au rang de l’agriculture de la Métropole, un système de
crédit est mis en place. Il permet l’acquisition des moyens de production et la modernisation de mode
de production. L’existence du titre de propriété dans le secteur moderne, facilite l’accès au système de
crédits mis en place, contrairement au secteur traditionnel, régit par le droit musulman, qui en est
dépourvu.
Dans la première étape, les crédits concernant les campagnes agricoles étaient destinés
uniquement à être un appoint aux fonds propres de l’exploitant. Par la suite, ce type de financement
s’est accru en fonction des cultures pratiquées et des superficies, sans vérifier l’utilisation des ces
fonds empruntés.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
Le système existant dans la Métropole a été imprégné au secteur moderne, basé sur des
garanties réelles. Ce système est composé de :
- La Caisse Algérienne de Crédit Agricole Mutuel (CACAM)
- La Caisse des Prêts Agricoles (CPA)
En 1935, il y avait la création de la Caisse Algérienne de Crédit Agricole Mutuel (CACAM) qui a
remplacé la Caisse Foncière Agricole créée en 1927.La CACAM octroie des crédits aux agriculteurs à
moyen et long terme ainsi qu’elle effectue des contrôles techniques, financiers et administratifs sur les
caisses régionales.
- Crédits à moyen et long terme pour l’année 1954 consentis par les caisses régionales avec
l’aide financière de la caisse algérienne :
• A moyen terme : 202.850.000 FFrs ;
• A long terme : 45.940.000 FFrs.
L’ensemble des crédits à moyen et à long terme ne représentent que moins de 1/10 des crédits à court
terme.
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-D. BEN AMRANE, 0p. cit p.86.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
Ces deux institutions, CACAM et CPA, sont destinées à assister financièrement les colons avec de larges
facilités. La minorité d’Algériens qui a bénéficié des crédits octroyés par ces deux (02) institutions est
celle qui a des grandes propriétés foncières favorables au système colonial.
Par ailleurs, des sociétés indigènes de prévoyance (SIP) ont été créées dès 1893. Celles-ci ne
disposent pas de moyens importants, malgréles dotations que leur accorde l’Etat sous forme de prêts à
court terme. Après 1936, ces SIP sont devenuesdes sociétés agricoles de prévoyances(SAP). Elles sont
destinées à assurer :
Pour rappel, au cours de l’année 1954, les SAP ont accordé 2,9 milliards de F.Frs de crédit
répartis comme suit10:
• 1 ,8 milliards de F.Frs de crédit à court terme ;
• 933 millions de crédit d’équipement ;
• 1,628millions de crédit moyen et long terme autres que des crédits d’équipement.
L’étude du crédit agricole durant la période coloniale, nous montre qu’il a existé une
organisation dualiste dans les institutions de crédit. On constate que le secteur moderne a bénéficié de
35 milliards F.Frs de crédit et 811 millions F.Frs de prêts octroyés par la CPA, alors que le secteur
traditionnel n’a bénéficié que d’environ de 3 millions de F.Frs.
10
- D. BEN AMRANE, op. Cit, p.88.
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CHAPITRE 1 : L’agriculture algérienne pendant la période coloniale
Conclusion du chapitre
Le secteur traditionnel, appartenant aux Algériens est pourvu de terres de mauvaise qualité. Il ne
bénéficie d’aucun encouragement de la part des autorités coloniales. Ce dualisme, maintenu pendant
toute la période d’occupation, a engendré de grandes souffrances au sein de la société algérienne.
Par ailleurs, le souci des autorités coloniales d’hisser le secteur moderne au rang de l’agriculture
de la métropole s’est matérialisé par la mise en place d’un système de financement facilitant
l’introduction des nouvelles techniques et l’acquisition d’un matériel agricole moderne qui permettront
de réaliser des performances appréciables.
Et pour terminer, nous pouvons dire que l’agriculture algérienne, sous la colonisation française,
s’est caractérisée par une agriculture dualiste, concoctée dans l’objectif de servir la métropole et c’est
dans ce sens qu’il y eut l’introduction des nouvelles cultures (la vigne et les agrumes) servant
exclusivement les besoins de la France.
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