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UNIVERSITE JEAN LOROUGNON GUEDE

analyse Mathématiques

support de cours 2020


Ceci est un support qui ne saurait se substituer au cours. Les démonstrations ainsi que le corrigé des
exercices seront détaillés pendant le cours.

Ce cours a pour objectif de revoir, compléter et approfondir la plupart des notions


mathématiques de base concernant les fonctions à une variable qui sont nécessaires à
la compréhension et à l’utilisation des méthodes quantitatives en économie, gestion et
finance. Il s’agit non seulement d’acquérir des connaissances mathématiques sur ces
notions avec bonne maîtrise de leurs interprétations graphiques mais aussi d’acquérir
des compétences quant à leurs utilisations en économie, finance et gestion.
Table des matières
Suites réelles ........................................................................................................................................... 3
1. Suites réelles ................................................................................................................................... 3
2. suites récurrentes réelles ................................................................................................................. 5
3. Suites récurrentes linéaires.............................................................................................................. 6
4. Suites arithmético-géométrique ...................................................................................................... 7
5. Raisonnement par récurrence .......................................................................................................... 7
Fonctions numériques d’une variable réelle ........................................................................................... 8
1. Limite d’une fonction ..................................................................................................................... 8
2. Continuité........................................................................................................................................ 9
3. Dérivabilité ................................................................................................................................... 11
4. Fonctions concaves et convexes ................................................................................................... 12
5. Différentielle et approximation ..................................................................................................... 13
Développements limités ........................................................................................................................ 15
1. Théorème de Taylor ...................................................................................................................... 15
2. Développements limités (DL) ....................................................................................................... 15
3. Recherche de limites et d’équivalents ........................................................................................... 17
Fonctions réelles à deux variables ........................................................................................................ 18
1. Définition ...................................................................................................................................... 18
2. Dérivées partielles ......................................................................................................................... 18
3. Différentielle d’une fonction réelle de deux variables .................................................................. 18
INTEGRALE ........................................................................................................................................ 20
1. Définition ...................................................................................................................................... 20
2. Fonction continue par morceaux ................................................................................................... 20
3. Propriétés d’une intégrale ............................................................................................................. 20
4. Intégrales indéfinies ...................................................................................................................... 21
5. Méthodes d’intégration ................................................................................................................. 21

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Suites réelles
1. Suites réelles
1.1. Définitions

Définition : Une suite réelle est une application 𝑢: ℕ → ℝ (on dira qu'une application définie
à partir d'un certain rang n0 est aussi une suite). On note cette application sous forme
indicielle : (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ ou (𝑢𝑛 )
𝑢: ℕ∗ → ℝ 1 1 1
Exemple : l’application { 𝑛 → 1 sera notée (1, 2 , 3 , ⋯ , 𝑛 , ⋯ ), ou de manière condensée
𝑛
1
(𝑛 ) .
𝑛∈ℕ∗

Suites bornées :
On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est majorée si et seulement si il existe 𝑀 ∈ ℝ tel que ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛 ≤
𝑀.
On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est minorée si et seulement si il existe 𝑚 ∈ ℝ tel que ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛 ≥
𝑚.
On dit qu’une suite est bornée si et seulement si elle est majorée et minorée.
𝑛
Exemple : 𝑢𝑛 = 𝑛+1, cette suite (𝑢𝑛 ) est minorée par 0 et majorée par 1, donc elle est bornée.

Suites monotones
On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est croissante si et seulement si ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛 ≤ 𝑢𝑛+1
On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est décroissante si et seulement si ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛+1 ≤ 𝑢𝑛
On dit qu’une suite (𝑢𝑛 ) est monotone si et seulement si elle est croissante ou décroissante.

1.2. Limite d’une suite

Définition: On dit que la suite (un) converge vers un réel l de ℝ lorsque :


∀𝜀 > 0, ∃𝑁 ∈ ℕ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 ∀𝑛 ≥ 𝑁, |𝑢𝑛 − 𝑙| ≤ 𝜀
On note alors lim 𝑢𝑛 = 𝑙.
𝑛→+∞
S’il existe un réel l tel que la suite converge vers l, on dit que la suite est convergente.
S’il n’existe pas de réel l vérifiant la propriété ci-dessus, on dit que la suite diverge.

Exercice: Montrer en utilisant la définition que la suite (1⁄𝑛) converge vers 0.


Remarque: On peut étendre la notion de limite d’une suite à ±∞ (on dit que (un) diverge
vers ±∞):
lim 𝑢𝑛 = +∞ ⇔ ∀𝐴 ∈ ℝ, ∃𝑁 ∈ ℕ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 ∀𝑛 ≥ 𝑁, 𝑢𝑛 ≥ 𝐴
𝑛→+∞

Exercice : Montrer en utilisant la définition que la suite √𝑛 diverge vers +∞.

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Théorème 1 : La limite d’une suite si elle existe est unique.

En effet : Supposons une suite (un) qui converge vers a et a’ avec 𝑎 ≠ 𝑎′ et posons
𝛽 = |𝑎 − 𝑎′| > 0 . Alors ∀𝜀 > 0, il existe 𝑁1 et 𝑁2 tels que : ∀𝑛 ≥ 𝑁1 , |𝑢𝑛 − 𝑎| ≤ 𝜀 et ∀𝑛 ≥
𝛽
𝑁2 , |𝑢𝑛 − 𝑎′| ≤ 𝜀. En particulier pour 𝜀 = et 𝑁 = 𝑠𝑢𝑝{𝑁1 , 𝑁2 }, on a ∀𝑛 ≥ 𝑁, |𝑎 − 𝑎′| ≤
4
𝛽 𝛽
|(𝑢𝑛 − 𝑎) − (𝑢𝑛 − 𝑎′)| ≤ |𝑢𝑛 − 𝑎| + |𝑎′ − 𝑢𝑛 | ≤ +4
4
𝛽
Ainsi, 𝛽 = |𝑎 − 𝑎′| ≤ absurde et donc 𝑎 = 𝑎′.
2

Théorème 2 : Toute suite convergente est bornée.

En effet : Soit une suite (un) qui converge vers un réel a. Alors ∃𝑁 ∈ ℕ, ∀𝑛 ∈ ℕ,
𝑛 ≥ 𝑁 ⇒ 𝑎 − 1 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑎 + 1. La suite (|𝑢𝑛 |)𝑛≥𝑁 est majorée par 1 + |𝑎|. Posons 𝑀 =
𝑠𝑢𝑝{(𝑢𝑛 )0≤𝑛<𝑁 }, la suite (𝑢𝑛 ) est alors majorée par 1 + |𝑎| + 𝑀 .

Théorème 3 : Soit une suite (un) qui converge vers une limite l > 0. Alors cette suite est à
termes positives à partir d’un certain rang. Plus généralement, si une suite (un) converge vers
un réel l de ℝ, pour tous réels k < l < k’, il existe un rang N de ℕ tel que :
∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑛 ≥ 𝑁 ⇒ 𝑘 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑘′

𝑙
En effet : En prenant 𝜀 = 2 , la définition de la convergence vers 𝑙 nous donne
𝑙 𝑙
∃𝑁 ∈ ℕ, ∀𝑛 ≥ 𝑁, |𝑢𝑛 − 𝑙| ≤ 2 d’où 𝑢𝑛 > 𝑙 − 2 > 0.

Théorème 4 : Soient deux suites (un) et (vn) de limites respectives l et l’. Si 𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑛 à partir
d’un certain rang, alors on a 𝑙 ≤ 𝑙′.

En effet : la suite (𝑢𝑛 − 𝑣𝑛 ) converge vers (𝑙 − 𝑙′) alors ∀𝜀 > 0, il existe 𝑁 ∈ ℕ tel que
𝑙−𝑙′
(𝑙 − 𝑙′) − 𝜀 ≤ 𝑢𝑛 − 𝑣𝑛 ≤ 0. Supposons que 𝑙 > 𝑙′, alors on peut poser 𝜀 = > 0. D’où
2
𝑙 𝑙′
(𝑙 − 𝑙′) − 𝜀 = − ≤ 0 soit 𝑙 ≤ 𝑙′ en contradiction avec l’hypothèse ci – avant.
2 2

Théorème des gendarmes : On considère trois suites (𝑢𝑛 ), (𝑣𝑛 ) et (𝑤𝑛 ) telles que :
i) ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑣𝑛 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑤𝑛 ;
ii) les deux suites (𝑢𝑛 ) et (𝑤𝑛 ) convergent vers la même limite 𝑙.
Alors la suite (𝑢𝑛 ) converge vers 𝑙.
De même, si
i) 𝑣𝑛 ≤ 𝑢𝑛 (à partir d’un certain rang)
ii) lim 𝑣𝑛 = +∞
𝑛→+∞
alors lim 𝑢𝑛 = +∞
𝑛→+∞

sin 𝑛 𝑛
Exercice : a) Calculer lim b) Calculer lim ∑𝑛𝑘=1 𝑛²+𝑘
𝑛→+∞ 𝑛 𝑛→+∞

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1.3. Théorèmes généraux sur les suites

Soit (𝑢𝑛 ) une suite convergente vers l de ℝ et (𝑣𝑛 ) une suite convergente vers l’de ℝ. Alors
1. la suite (|𝑢𝑛 |) converge vers |l|
2. la suite (𝑢𝑛 + 𝑣𝑛 ) converge vers l + l’
3. Pour 𝜆 ∈ ℝ, la suite (𝜆𝑢𝑛 ) converge vers λl
4. la suite (𝑢𝑛 𝑣𝑛 ) converge vers ll’
𝑢 𝑙
5. si l’≠ 0, la suite ( 𝑣𝑛) converge vers (𝑙′)
𝑛

1.4. Théorème fondamental


Toute suite réelle croissante et majorée est convergente. Et toute suite réelle décroissante et
minorée est convergente.

En effet : Soit (𝑢𝑛 ) une suite réelle majorée. Soit 𝑙 le plus petit de ses majorants. Pour tout
𝜀 > 0, il existe 𝑝 ∈ ℕ tel que 𝑙 − 𝜀 < 𝑢𝑝 . La suite (𝑢𝑛 ) étant croissante, pour tout 𝑛 ≥ 𝑝,
𝑢𝑝 ≤ 𝑢𝑛 et donc 𝑙 − 𝜀 < 𝑢𝑛 . Ainsi ∀𝑛 ≥ 𝑝, 𝑙 − 𝜀 < 𝑢𝑛 ≤ 𝑙 < 𝑙 + 𝜀 et la suite (𝑢𝑛 ) converge
vers 𝑙.

1.6. Suites adjacentes

Définition : Des suites (𝑢𝑛 ) et (𝑣𝑛 ) sont dites adjacentes lorsque :


i) (𝑢𝑛 ) est croissante et (𝑣𝑛 ) est décroissante
ii) (𝑢𝑛 -𝑣𝑛 ) converge vers 0

Théorème 5 : Soit (𝑢𝑛 ) et (𝑣𝑛 ) deux suites adjacentes telles que (𝑢𝑛 ) est croissante et (𝑣𝑛 ) est
décroissante. Alors on a pour tout (𝑛, 𝑝) ∈ ℕ2 , 𝑢𝑛 ≤ 𝑣𝑝 .

Théorème 6 : Deux suites adjacentes sont convergentes et elles ont la même limite.

Exercice : Soient les suites (𝑢𝑛 ) et (𝑣𝑛 ) définie, pour tout entier naturel strictement positif n, par
1 1
𝑢𝑛 = − 𝑛 et 𝑣𝑛 = 𝑛² .
Ces deux suites sont – elles adjacentes ?

2. suites récurrentes réelles

Définition : Soit 𝑓 une fonction réelle définie sur une partie D de ℝ. On considère un
intervalle I, 𝐼 ⊂ 𝐷, tel que 𝑓(𝐼) ⊂ 𝐼 et 𝑎 ∈ 𝐼. On construit alors la suite (𝑢𝑛 ) définie par
𝑢0 = 𝑎
{∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢
𝑛+1 = 𝑓(𝑢𝑛 )

Une telle suite (𝑢𝑛 ) ainsi définie est appelée une suite récurrente.

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1+2𝑢
Exemple : la suite (𝑢𝑛 ) définie par 𝑢0 = 1 et 𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑛 1+3𝑢𝑛
𝑛

2.1. Sens de variation


On considère une suite récurrente (𝑢𝑛 ), avec les notations ci-dessus.

Propriété 1 : Si 𝑓 est croissante sur I, alors la suite (𝑢𝑛 ) est soit :


i) croissante si 𝑓(𝑢0 ) ≥ 𝑢0
ii) décroissante si 𝑓(𝑢0 ) ≤ 𝑢0

2.2. Convergence
Propriété 2 : Si I est borné et 𝑓 est croissante, quel que soit 𝑢0 ∈ 𝐼, la suite (𝑢𝑛 ) est
convergente.

Propriété 3 : Si 𝑓 est continue et (𝑢𝑛 ) est convergente alors, la limite 𝑙 de (𝑢𝑛 ) vérifie 𝑙 =
𝑓(𝑙).

3. Suites récurrentes linéaires

Définition : Une suite (𝑢𝑛 ) ∈ ℝℕ est dite récurrente linéaire d’ordre 2 lorsqu’il existe des
scalaires a et b ≠ 0 tels que : ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛+2 = 𝑎𝑢𝑛+1 + 𝑏𝑢𝑛 (∗)

Propriété 4 : L’équation (E) donnée par 𝑟 2 − 𝑎𝑟 + 𝑏 = 0 est appelée équation


caractéristique associée à l’équation (∗)

Propriété 5 : -Si l’équation caractéristique (E) a deux racines réelle distinctes 𝑟1 𝑒𝑡 𝑟2 , alors
pour toute suite (𝑢𝑛 ), il existe 𝜆 𝑒𝑡 𝜇 de ℝ tel que (𝑢𝑛 ) = 𝜆(𝑟1𝑛 ) + 𝜇(𝑟2𝑛 )

-Si l’équation caractéristique (E) a deux racines complexes conjuguées 𝜌𝑒 𝑖𝜃 𝑒𝑡 𝜌𝑒 −𝑖𝜃


Alors pour toute suite (𝑢𝑛 ), il existe 𝜆 𝑒𝑡 𝜇 de ℝ tel que (𝑢𝑛 ) = 𝜌𝑛 (𝜆 cos(𝑛𝜃) + 𝜇 sin(𝑛𝜃))

𝜆 + 𝜇 = 𝑢0
N.B : Dans ce cas les scalaires 𝜆 𝑒𝑡 𝜇 sont déterminés par {
𝜆𝑟1 + 𝜇𝑟2 = 𝑢1

Propriété 6 : Si (E) a une racine double 𝑟, la suite (𝑢𝑛 ) est donnée par
(𝑢𝑛 ) = 𝜆(𝑟 𝑛 ) + 𝜇(𝑛𝑟 𝑛 )
𝜆 = 𝑢0
N.B : ici les scalaires 𝜆 𝑒𝑡 𝜇 sont déterminées par {
𝜆𝑟 + 𝜇𝑟 = 𝑢1

3 1
Exercice : Etudier la suite réelle (𝑢𝑛 ) définie par 𝑢0 = −1, 𝑢1 = 1 et 𝑢𝑛+2 = 2 𝑢𝑛+1 − 2 𝑢𝑛
3 1 1
Solution : l’équation caractéristique 𝑥 2 − 2 𝑥 + 2 = 0 admet 1 et 2 pour racines.

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𝜇 𝜆 + 𝜇 = −1
Il existe 𝜆 𝑒𝑡 𝜇 tels que, pour tout n de ℕ, 𝑢𝑛 = 𝜆 + 2𝑛. 𝜆 𝑒𝑡 𝜇 sont définis par { 𝜇
𝜆+2=1
1
c'est-à-dire 𝜆 = 3 𝑒𝑡 𝜇 = −4 𝑒𝑡 𝑢𝑛 = 3 − 2𝑛−2

4. Suites arithmético-géométrique

Définitions :
1.Une suite (𝑢𝑛 ) est arithmétique lorsqu’il existe b ∈ ℝ tel que, pour tout 𝑛 ∈ ℕ,
𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑛 + 𝑏. b en est la raison.
2. Une suite (𝑢𝑛 ) est géométrique lorsqu’il existe a ∈ ℝ tel que, pour tout 𝑛 ∈ ℕ,
𝑢𝑛+1 = 𝑎𝑢𝑛 . a en est la raison
3. Une suite (𝑢𝑛 ) est arithmético-géométrique lorsqu’il existe a et b dans ℝ tel que, pour tout
𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛+1 = 𝑎𝑢𝑛 + 𝑏.

Propriétés 7 :
1. Etant donné une suite arithmétique (𝑢𝑛 ) de raison b,
i) ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛 = 𝑢0 + 𝑛𝑏
𝑛
ii) ∑𝑛−1
𝑘=0 𝑢𝑘 = 2 (𝑢0 + 𝑢𝑛−1 )
iii) (𝑢𝑛 ) est convergente si et seulement si elle est constante : b=0
2.Etant donné une suite géométrique (𝑢𝑛 ) de raison a,
i) ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛 = 𝑎𝑛 𝑢0
1−𝑎𝑛
ii) si 𝑎 ≠ 1, ∑𝑛−1
𝑘=0 𝑢𝑘 = 𝑢0 et si 𝑎 = 1, ∑𝑛−1
𝑘=0 𝑢𝑘 = 𝑛𝑢0
1−𝑎
iii) (𝑢𝑛 ) est convergente si et seulement si |𝑎| ≤ 1

5. Raisonnement par récurrence


Soit 𝑃𝑛 une propriété où 𝑛 ∈ ℕ. Pour démontrer que 𝑃𝑛 est vraie par récurrence, on procède
comme suit :

i) On vérifie que 𝑃0 est vraie

ii) On suppose que 𝑃𝑘 est vraie pour 0 ≤ 𝑘 ≤ 𝑛

3i) On déduit de ii) que 𝑃𝑘+1 est vraie

4i) On conclut que 𝑃𝑛 est vraie ∀𝑛 ∈ ℕ

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Fonctions numériques d’une variable réelle
Soit
𝑓 : 𝐷𝑓 → ℝ
𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥)
Une fonction numérique d’une variable réelle telle que 𝐷𝑓 = {𝑥 ∈ ℝ/𝑓(𝑥) a un sens} est le
domaine de définition de 𝑓.

1. Limite d’une fonction


1.1. Définition
On dit que 𝑓 admet une limite 𝑏 ∈ ℝ quand 𝑥 tend vers 𝑎 et on écrit : 𝐥𝐢𝐦 𝒇(𝒙) = 𝒃
𝒙→𝒂
si et seulement si quelque soit 𝜺 positif, il existe 𝜶 positif tel que ∀𝑥 ∈ 𝐷𝑓, |𝒙 − 𝒂| ≤ 𝜶
alors |𝒇(𝒙) − 𝒃| ≤ 𝜺.

Les autres définitions sont données avec des quantificateurs. On a :


lim 𝑓(𝑥) = +∞ ⟺ ∀𝐵 > 0, ∃𝛼 > 0, ∀𝑥 ∈ 𝐷𝑓, |𝑥 − 𝑎| ≤ 𝛼 ⟹ 𝑓(𝑥) ≥ 𝐵
𝑥→𝑎
lim 𝑓(𝑥) = −∞ ⟺ ∀𝐵 < 0, ∃𝛼 > 0, ∀𝑥 ∈ 𝐼, |𝑥 − 𝑎| ≤ 𝛼 ⟹ 𝑓(𝑥) ≤ 𝐵
𝑥→𝑎
lim 𝑓(𝑥) = 𝑏 ⟺ ∀𝜀 > 0, ∃𝐴 > 0 𝑡𝑞 ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑥 ≥ 𝐴 ⟹ |𝑓(𝑥) − 𝑏| ≤ 𝜀
𝑥→+∞
lim 𝑓(𝑥) = 𝑏 ⟺ ∀𝜀 > 0, ∃𝐴 < 0 𝑡𝑞 ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑥 ≤ 𝐴 ⟹ |𝑓(𝑥) − 𝑏| ≤ 𝜀
𝑥→−∞
lim 𝑓(𝑥) = +∞ ⟺ ∀𝐵 > 0, ∃𝐴 < 0 𝑡𝑞 ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑥 ≤ 𝐴 ⟹ 𝑓(𝑥) ≥ 𝐴
𝑥→+∞

Remarque :
-Dans chacun des cas, toute inégalité large peut être remplacée par une inégalité stricte pour
une formulation équivalence.
-La limite d’une fonction quand elle existe, est unique

Exercice :
En utilisant la définition d’une limite, montrer que lim(2𝑥 + 1) = 5
𝑥→2

1.2. Opérations algébriques sur les limites


Supposons que lim 𝑓(𝑥) = 𝑙1 et lim 𝑔(𝑥) = 𝑙2 et soit 𝜆 ∈ ℝ, alors on a :
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
1. lim (𝑓 + 𝑔)(𝑥) = 𝑙1 + 𝑙2
𝑥→𝑎
2. lim (𝑓 × 𝑔)(𝑥) = 𝑙1 × 𝑙2
𝑥→𝑎
3. lim |𝑓(𝑥)| = |𝑙1 |
𝑥→𝑎
4. lim (𝜆𝑓)(𝑥) = 𝜆𝑙1
𝑥→𝑎
𝑓 𝑙
5. lim (𝑔) (𝑥) = 𝑙1 , (𝑙2 ≠ 0)
𝑥→𝑎 2

1.3. Formes indéterminées


Les quatre formes indéterminées les plus connues sont :

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0 ∞
, , ∞ − ∞, 0 × ∞.
0 ∞
4𝑥 2 −1
Exemple : Calculer lim1
𝑥→ 2𝑥−1
2

1.4. Comparaison
f, g et h sont des fonctions définies sur un même intervalle I de ℝ. a est une borne de I ou un
élément de I et l un élément de ℝ ; on a les propriétés suivantes :
Si 𝒇(𝒙) ≤ 𝐠(𝒙) pour tout 𝒙 ∈ 𝐼,
• si lim 𝑓 = +∞ alors lim g = +∞
𝑎 𝑎
• si lim g = −∞ alors lim 𝑓 = −∞
𝑎 𝑎
Si 𝒇(𝒙) ≤ 𝐠(𝒙) ≤ 𝒉(𝒙) pour tout 𝑥 ∈ 𝐼,
• si lim 𝑓 = limℎ = 𝑙 alors lim g = 𝑙
𝑎 𝑎 𝑎

1.5. Composition
Soit deux intervalles I et J de ℝ et deux fonctions 𝒇: 𝑰 → 𝑱, 𝐠: 𝑱 → ℝ. Soient a dans I ou
borne de I et b dans J ou borne de J. On a la propriété suivante :
Si lim 𝑓(𝑥) = 𝑏 et lim 𝑔(𝑥) = 𝑙 alors lim 𝑔𝜊𝑓(𝑥) = 𝑙
𝑥→𝑎 𝑥→𝑏 𝑥→𝑎

2. Continuité

2.1. Définition
On dit que la fonction f est continue au point a lorsque 𝑎 ∈ 𝐷𝑓 et
𝐥𝐢𝐦 𝒇(𝒙) = 𝒇(𝒂)
𝒙→𝒂
Avec des quantificateurs : ∀𝜀 > 0, ∃𝛼 > 0 / ∀𝑥 ∈ 𝐷𝑓, |𝑥 − 𝑎| ≤ 𝛼 ⟹ |𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑎)| ≤ 𝜀

2.2. Continuité sur un intervalle


Définition :
Soit une fonction 𝑓, définie sur un intervalle 𝐷𝑓 de ℝ. On dit que 𝑓est continue sur 𝐷𝑓
lorsqu’elle est continue en tout point de 𝐷𝑓.

Propriétés
• Somme ou produit : Si 𝑓 et g sont des fonctions continues sur I, alors : 𝑓 + 𝑔 est
continue sur I et 𝑓𝑔 est également continue sur I.
• Produit par un réel : Si 𝑓 est une fonction continue sur I, et si λ est un réel un réel,
alors 𝜆𝑓 est continue sur I.
• Valeur absolue : Si 𝑓 est une fonction continue sur I, alors la fonction valeur absolue
|𝑓| est continue sur I.
• Inverse : Si 𝑓 est une fonction continue sur I et qui ne s’annule pas sur I, alors 1/𝑓
est continue sur I.

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• Composée : Si 𝑓 est une fonction continue sur I et 𝑔 est une fonction continue sur J
contenant 𝑓(𝐼), alors la fonction 𝑔 ∘ 𝑓 est continue sur I.

Exercice : 1. Etudier la continuité de la fonction 𝑓 définie sur ℝ par


0 𝑠𝑖 𝑥 = 0
𝑓(𝑥) = { 1
𝑠𝑖𝑛 ( ) 𝑠𝑖 𝑥 ≠ 0
𝑥
2. Etudier la continuité de la fonction 𝑔 définie sur ℝ par
1 𝑠𝑖 𝑥 = 0
𝑔(𝑥) = {sin 𝑥
𝑠𝑖 𝑥 ≠ 0
𝑥

2.3. Théorème des valeurs intermédiaires


Soit 𝒇 une fonction continue sur un intervalle I de ℝ. Si a et b sont des éléments de I, pour
tout réel t compris entre 𝒇(𝒂) et 𝒇(𝒃), il existe c compris entre a et b tel que 𝒕 = 𝒇(𝒄)

2.4. Corollaire du Théorème des valeurs intermédiaires (Propriété de Cauchy)


Soit 𝒇 une fonction continue sur un intervalle I de ℝ. Si a et b sont des éléments de I tels
que 𝒇(𝒂) × 𝒇(𝒃) < 𝟎, alors il existe 𝒄 ∈ [𝒂, 𝒃] tel que 𝒇(𝒄) = 𝟎.

Exercice : Montrer que l’équation 𝑥 5 + 𝑥 3 + 1 = 0 admet une solution sur [−1,0]


Solution : Utiliser la propriété de Cauchy pour conclure

2.5. Théorème : Image continue d’un intervalle


Si 𝒇 est une fonction continue sur un intervalle I de ℝ, l’ensemble image 𝒇(𝑰) est un
intervalle.

2.6. Théorème : Image continue d’un segment


Théorème 2 : Si 𝒇 est une fonction réelle continue sur un intervalle I de ℝ, pour tout
segment [𝒂, 𝒃] inclut dans I, 𝒇([𝒂, 𝒃]) est un segment.

2.7. Théorème des fonctions Continues bornées


Soit 𝒇 une fonction réelle, continue sur un intervalle fermé borné [𝑎, 𝑏] de ℝ. 𝒇 est bornée
et elle atteint ses bornes supérieures et inférieures dans [𝑎, 𝑏].

2.8. Application réciproque


Soit une fonction 𝑓 de I dans ℝ. On note 𝐽 = 𝑓(𝐼). On suppose que la fonction 𝑓 est :
i) continue sur I ;
ii) strictement monotone sur I.
Alors la fonction 𝑓 réalise une bijection de l’intervalle I vers l’intervalle J, et sa bijection
réciproque 𝒇−𝟏 : 𝑱 → 𝑰 est une fonction continue strictement monotone de même sens que 𝑓.

Exercice : déterminer dans ℝ le nombre de solutions de l’équation 𝑥 7 + 3𝑥 − 10 = 0

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Solution : Soit la fonction 𝑓: 𝑥 ⟼ 𝑥 7 + 3𝑥 − 10, définie et continue pour tout réel x. f est
une fonction polynôme, est dérivable sur ℝ. Pour tout réel x, 𝑓 ′ (𝑥) = 7𝑥 6 + 3. Pour tout x,
f’(x) > 0. Donc la fonction f est strictement croissante sur ℝ.
On a : lim 𝑓(𝑥) = +∞ et lim 𝑓(𝑥) = −∞. Donc f définit une bijection de ℝ sur ℝ. Or
𝑥→+∞ 𝑥→−∞
0 ∈ ℝ, donc il existe un unique réel 𝑥0 tel que 𝑓(𝑥0 ) = 0.
Conclusion : l’équation 𝑥 7 + 3𝑥 − 10 = 0 a une et une seule solution réelle.

3. Dérivabilité
3.1. Définitions et propriétés
𝒇(𝒙)−𝒇(𝒂)
• 𝑓 est dérivable en un point a de I lorsque la fonction 𝒙 ↦ (𝒙 ≠ 𝒂), admet
𝒙−𝒂
une limite finie en a
• Etant donné un ensemble A inclut dans I, on dit que f est dérivable sur A quand elle
est dérivable en chaque point de A.
𝑑𝑓
• La fonction dérivée de f est notée 𝑑𝑥 et aussi f ’

Théorème 1 : soit a appartenant à l’intérieur de I. 𝑓 est dérivable en a si et seulement si elle


est dérivable à droite et à gauche en a et 𝒇′ 𝒅 (𝒂) = 𝒇′ 𝒈 (𝒂).

Exemple: la fonction x → |x| est définie par |x| = x pour x positif et |x| = - x pour x
strictement négatif .
On a : f ’d (0) = 1 ≠ f ’g (0) = -1
Cette fonction n’est donc pas dérivable en zéro ; Conséquence graphique: point anguleux.
y

x
O

Théorème 2 : Si f est dérivable en a, elle est nécessairement continue en a.

3.2. Théorème : Règles de calcul des dérivées


Si 𝑓 et 𝑔 sont définies sur I et dérivable en a ϵ I, et si λ est un réel,
1. la somme 𝑓 + 𝑔 est dérivable en a et (𝒇 + 𝒈)′ 𝒂 = 𝒇′ (𝒂) + 𝒈′(𝒂)
2. le produit par un réel 𝜆𝑓 est dérivable en a et (𝝀𝒇)′ (𝒂) = 𝝀𝒇′(𝒂)
3. le produit 𝑓𝑔 est dérivable en a et (𝒇𝒈)′ (𝒂) = 𝒇′ (𝒂)𝒈(𝒂) + 𝒇(𝒂)𝒈′(𝒂)
𝒈 𝒈 ′ 𝒈′ (𝒂)×𝒇(𝒂)−𝒈(𝒂)×𝒇′ (𝒂)
4. Si 𝑓(𝑎) ≠ 0, 𝒇 est dérivable en a et ( 𝒇 ) (𝒂) = 𝒇²(𝒂)
5. Si de plus 𝑓 dérivable en 𝑔(𝑎), alors (𝑓 ∘ 𝑔) est dérivable en a et o a :
(𝒇𝒐𝒈)′ (𝒂) = 𝒈′ (𝒂) × 𝒇′ (𝒈(𝒂))

1
Exercice : Calculer la dérivée de la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑐𝑜𝑠
√𝑥

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3.3. Théorème : Dérivée d’une fonction réciproque
Soit 𝑓 une application continue strictement monotone définie sur un intervalle I. Si 𝑓 est
dérivable en 𝑎 et si 𝑓′(𝑎) ≠ 0, alors 𝒇−𝟏 est dérivable en 𝑏 = 𝑓(𝑎) et on a :
𝟏 𝟏
(𝒇−𝟏 )′ (𝒃) = ′ = ′ −𝟏
𝒇 (𝒂) 𝒇 (𝒇 (𝒃))

3.4. Dérivées successives


Définition : On définit par récurrence la dérivée nième de 𝑓, notée 𝑓 (𝑛) , par :
i) 𝑓 (0) = 𝑓 ii) pour tout 𝒏 ∈ ℕ, 𝒇(𝒏+𝟏) = (𝒇(𝒏) )′

Définition : On dit que f est de classe 𝑪𝒏 sur I quand elle est n fois dérivable sur I et que
𝒇(𝒏) est continue sur I.

3.5. Propriétés des fonctions dérivables

Propriétés 1 : Si 𝑓 est dérivable en a appartenant à l’intérieur de 𝐼 et si 𝑓 admet un


extremum local en a, alors𝑓 ′ (𝑎) = 0

Théorème de Rolle
Soit 𝑓 une fonction définie sur un segment [𝑎, 𝑏] de ℝ. On suppose :
i) 𝑓 continue sur [𝑎, 𝑏] et dérivable sur ]𝑎, 𝑏[
ii) 𝑓(𝑎) = 𝑓(𝑏)
Alors, il existe 𝑐 ∈ ]𝑎, 𝑏[ tel que 𝑓 ′ (𝑐) = 0.

Théorème : Formule d’égalité des accroissements finis


Soit 𝑓 une fonction continue sur un segment [𝑎, 𝑏] et dérivable sur ]𝑎, 𝑏[ alors il existe 𝑐 ∈
]𝑎, 𝑏[ tel que :
𝑓(𝑏) − 𝑓(𝑎)
= 𝑓′(𝑐)
𝑏−𝑎
Théorème : Formule d’inégalité des accroissements finis
Soit 𝑓: [𝑎, 𝑏] → ℝ (𝑎 ≠ 𝑏) continue sur [𝑎, 𝑏] et dérivable sur ]𝑎, 𝑏[ et s’il existe deux réels
𝑚 et 𝑀 tels que 𝑚 ≤ 𝑓′(𝑥) ≤ 𝑀 alors
𝑚(𝑏 − 𝑎) ≤ 𝑓(𝑏) − 𝑓(𝑎) ≤ 𝑀(𝑏 − 𝑎)

4. Fonctions concaves et convexes


Définition : soient I un intervalle et 𝑓: 𝐼 → ℝ ∶ 𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥).
1. 𝑓 est concave sur I si :
∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐼, ∀𝜆 ∈ [0,1]: 𝑓(𝜆𝑥 + (1 − 𝜆)𝑦) ≥ 𝜆𝑓(𝑥) + (1 − 𝜆)𝑓(𝑦)

2. 𝑓 est convexe sur I si :


∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐼, ∀𝜆 ∈ [0,1]: 𝑓(𝜆𝑥 + (1 − 𝜆)𝑦) ≤ 𝜆𝑓(𝑥) + (1 − 𝜆)𝑓(𝑦)

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De façon générale, c’est la courbure du graphe qui est visée. Orientée vers le bas, l’allure de
la courbe est dite concave, et vers le haut, convexe. En outre, ces notions sont déterminantes
dans l’étude des extrema ou optimisation.

y
y

y = f(x) convexe
y = f(x)
concave
x x

Exercice : Montrer que la fonction 𝑓(𝑥) = |𝑥| est convexe.

Propriétés : Caractérisation des fonctions convexes et concaves de classe 𝑪𝟐


Si 𝑓 est deux fois dérivable sur I, alors :
1. 𝑓 est concave sur I ⇔ ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑓′′(𝑥) ≤ 0
2. 𝑓 est convexe sur I ⇔ ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑓′′(𝑥) ≥ 0

Exemple : 𝑓(𝑥) = 𝑥² − 5𝑥 + 1 est deux fois dérivable dans ℝ et 𝑓 ′ (𝑥) = 2𝑥 − 5, 𝑓 ′′ (𝑥) =


2 > 0 ⇒ f est strictement convexe dans ℝ.

5. Différentielle et approximation

Définition (Approximation affine) : Soit 𝑓 de classe 𝐶 1 au voisinage d’un réel 𝑥0 . On


définit l’approximation affine de 𝑓 au voisinage 𝑥0 par
𝑓(𝑥0 + ℎ) ≈ 𝑓(𝑥0 ) + ℎ𝑓′(𝑥0 )

Avec ℎ = 𝑥⏟− 𝑥0 → 0.
≡∆𝑥

Définition (Variation absolue) : La variation absolue de 𝑓 entre 𝑥0 et 𝑥0 + ℎ est définie par


∆𝑓 = 𝑓(𝑥0 + ℎ) − 𝑓(𝑥0 ) ≈ ∆𝑥𝑓′(𝑥0 )

Définition (Variation relative) : La variation relative de 𝑓 entre 𝑥0 et 𝑥0 + ℎ est définie par


∆𝑓 𝑓(𝑥0 + ℎ) − 𝑓(𝑥0 )
=
𝑓(𝑥0 ) 𝑓(𝑥0 )
Exprimée en pourcentage.

Définition (Notion de différentielle) : On appelle différentielle de 𝑓 au voisinage de 𝑥0 la


fonction linéaire définie par :

𝑑𝑓𝑥0 (ℎ) = 𝑓 ′ (𝑥0 ). ℎ

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Définition (Fonction moyenne) : On appelle fonction moyenne d’une fonction positive
d’une variable 𝑥, la fonction notée 𝑓𝑀 définie par
𝑓(𝑥)
∀𝑥 > 0, 𝑓𝑀 (𝑥) =
𝑥
Exercice : La fonction de production d’une entreprise utilisant le travail « L » comme seul
facteur de la production, est donnée par
1
𝑓(𝑥) = √𝑥 = production, notée p en économie
2
1. Supposant qu’une entreprise utilise 900 unités pour produire 15 unités. Quelle sera
l’augmentation de la production si l’entreprise décide d’utiliser une unité de travail
supplémentaire.

2. On suppose que l’entreprise diminue l’effort du travail en passant de 900 à 891 unités.
Donner une estimation de la variation de la production qui en résulte.

Définition (Notion d’élasticité) : L’élasticité est un indicateur qui permet à un économiste


ou gestionnaire d’évaluer l’effet d’une variation de "𝑥" (variable indépendante) sur une
variable "𝑦" (dépendant) : 𝑦 = 𝑓(𝑥).

Ainsi, l’élasticité de 𝑓 par rapport à 𝑥 au point 𝑥0 est donnée par

𝑓′(𝑥0 )
𝑒𝑓⁄𝑥 (𝑥0 ) = 𝑥0 où 𝑓(𝑥0 ) ≠ 0
𝑓(𝑥0 )

Remarque : L’élasticité 𝑒𝑓⁄𝑥 donne une valeur approchée de la variation relative de 𝑓


divisée par la variation relative de 𝑥 :

∆𝑓(𝑥0 )
𝑓(𝑥0 )
𝑒𝑓⁄𝑥 (𝑥0 ) ≈ .
∆𝑥
𝑥0
𝑓(𝑥)−𝑓(𝑥0 )
En effet, on le prouve en posant 𝑓′(𝑥0 ) ≈ .
𝑥−𝑥0

Exercice : La loi de demande du coton pour 1914 – 1929 (d’après H. Schutz) est évaluée par
1 1
la fonction : 𝑄(𝑝) = (0,11)14 . 𝑝−14

1. Chercher l’élasticité.

2. On suppose que le prix du coton varie de 𝑝0 = 50 à 𝑝1 = 51. Trouver la variation relative


de la demande, puis la calculer numériquement.

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Développements limités
1. Théorème de Taylor
Le théorème de Taylor permet d’approcher des fonctions par un polynôme tout en établissant
une majoration de l’erreur commise.

Théorème de Taylor - Lagrange : Soit 𝑓 une fonction de classe 𝐶 𝑛 sur un intervalle [𝑎, 𝑥] de
ℝ et telle que 𝑓 𝑛+1 soit définie sur ]𝑎, 𝑥[, alors il existe 𝑥 ∈ ]𝑎, 𝑥[ tel que :
(𝑥−𝑎)2 (𝑥−𝑎)𝑛 (𝑥−𝑎)𝑛+1
𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎) + (𝑥 − 𝑎)𝑓 ′ (𝑎) + 𝑓"(𝑎) + ⋯ + 𝑓 (𝑛) (𝑎) + 𝑓 (𝑛+1) (𝑐)
2! 𝑛! (𝑛+1)!

Théorème de Taylor - Young : Soit 𝑓 une fonction de classe 𝐶 𝑛 sur un intervalle 𝐼 contenant
𝑥0 , alors ∀𝑥 ∈ 𝐼, on a :
(𝑥−𝑥0 )2 (𝑥−𝑥0 )𝑛
𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑥0 ) + (𝑥 − 𝑥0 )𝑓 ′ (𝑥0 ) + 𝑓"(𝑥0 ) + ⋯ + 𝑓 (𝑛) (𝑥0 ) + Ο((𝑥 − 𝑥0 )𝑛 )
2! 𝑛!

Formule de Max Laurin : Dans le cas particulier où 𝑥0 = 0, le développement de Taylor-


Young donne la formule de Max Laurin :
′ (0)
(𝑥)2 (𝑥)𝑛 (𝑛)
𝑓(𝑥) = 𝑓(0) + (𝑥)𝑓 + 𝑓"(0) + ⋯ + 𝑓 (0) + Ο((𝑥)𝑛 )
2! 𝑛!

2. Développements limités (DL)

2.1. Définition
Soit une fonction f définie sur un intervalle I et un point 𝑥0 ∈ 𝐼. On dit que la fonction 𝑓
admet un développement limité à l'ordre n en 𝑥0 s'il existe un polynôme
𝐹(𝑥) = 𝑎0 + 𝑎1 (𝑥 − 𝑥0 ) + ⋯ + 𝑎𝑛 (𝑥 − 𝑥0 )𝑛
de dégrée ≤ n et une fonction 𝜀: 𝐼 → ℝ tels que
∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑓(𝑥) = 𝐹(𝑥) + (𝑥 − 𝑥0 )𝑛 𝜀(𝑥) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜀(𝑥) → 0
𝑥→𝑥0
)𝑛
On dit alors que F(x) est la partie régulière du DL et (𝑥 − 𝑥0 𝜀(𝑥) est le reste du DL. On
écrit le reste sous la forme 𝑜((𝑥 − 𝑥0 )𝑛 )

Remarque : Par un changement de variables ℎ = 𝑥 − 𝑥0 ou ℎ = 1⁄𝑥 , on peut toujours se


ramener au cas où 𝑥0 = 0. Dorénavant, nous parlerons uniquement de DL en 0.

2.2. Unicité d’un DL et applications


Soit une fonction 𝑓 admettant un développement limité en 0 à l’ordre n (DL(0;n)). Alors :
(i) la partie principale est unique
(ii) ∀𝑘 ≤ 𝑛, f admet un DL(0;k) obtenu en tronquant la partie principale du DL(0;n) à l'ordre
k
(iii) Si f est paire (reps. impaire) sur un voisinage de 0, alors la partie principale du DL est un
polynôme pair (resp. impair).

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Exemple : Supposons que 𝑓 admette le DL(0,3) suivant: 𝑓(𝑥) = 1 + 2𝑥 − 7𝑥 2 + 4𝑥 3 + 𝑜(𝑥 3 ). Alors
𝑓 admet:
DL(0,0): 𝑓(𝑥) = 1 + 𝑜(1)
DL(0,1): 𝑓(𝑥) = 1 + 2𝑥 + 𝑜(𝑥)
DL(0,2): 𝑓(𝑥) = 1 + 2𝑥 − 7𝑥 2 + 𝑜(𝑥 2 )

2.3. Combinaison linéaire de DL


Théorème : Soient deux fonctions 𝑓 et 𝑔 qui admettent des DL(0;n) de partie régulière 𝐹(𝑥)
et 𝐺(𝑥). Soient deux scalaires (𝜆; 𝜇) ∈ ℝ². Alors la fonction 𝜆𝑓 + 𝜇𝑔 admet un DL(0;n) de
partie régulière 𝜆𝐹(𝑥) + 𝜇𝐺(𝑥).

2.4. Développement limité classique

a) obtention par Taylor


Si une fonction f est de classe Cn sur un voisinage de 0, alors f possède un DL(0;n) donné
par la formule de Taylor :
𝑓"(0) 𝑓 𝑛 (0)
𝑓(𝑥) = 𝑓(0) + 𝑓 ′ (0)𝑥 + 𝑥2 + ⋯ + 𝑥 𝑛 + 𝑜(𝑥 𝑛 )
2! 𝑛!

On obtient alors les DL suivants :


𝑥
𝑥2 𝑥𝑛
𝑒 = 1 + 𝑥 + + ⋯+ + 𝑜(𝑥 𝑛 )
2! 𝑛!
𝑥3 𝑥5 𝑛
𝑥 2𝑛+1
sin 𝑥 = 𝑥 − + + ⋯ + (−1) + 𝑜(𝑥 2𝑛+2 )
3! 5! (2𝑛 + 1)!
𝑥2 𝑥4 𝑛
𝑥 2𝑛
cos 𝑥 = 1 − + + ⋯ + (−1) + 𝑜(𝑥 2𝑛+2 )
2! 4! (2𝑛)!
𝑥3 𝑥5 𝑥 2𝑛+1
sh𝑥 = 𝑥 + + + ⋯ + + 𝑜(𝑥 2𝑛+2 )
3! 5! (2𝑛 + 1)!
𝑥2 𝑥4 𝑥 2𝑛
ch 𝑥 = 1 + + + ⋯ + + 𝑜(𝑥 2𝑛+1 )
2! 4! (2𝑛)!
𝛼(𝛼 − 1) 2 𝛼(𝛼 − 1)(𝛼 − 2) 3
(1 + 𝑥)𝛼 = 1 + 𝛼𝑥 + 𝑥 + 𝑥 +⋯
2! 3!
𝛼(𝛼 − 1) … (𝛼 − 𝑛 + 1) 𝑛
+ 𝑥 + 𝑜(𝑥 𝑛 )
𝑛!
où α appartient à ℝ.

b) Obtention de DL par primitivation

Soit un intervalle I contenant 0 et une fonction f de I dans ℝ de classe C1 sur I. On suppose


que la fonction f’ admet un DL(0,n) de la forme
𝑓 ′ (𝑥) = 𝑎0 + 𝑎1 𝑥 + ⋯ + 𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑜(𝑥 𝑛 )
Alors f admet un DL(0,n + 1) obtenu en primitivant la partie régulière et en ajoutant f(0) :
𝑎1 𝑥 𝑛+1
𝑓(𝑥) = 𝑓(0) + 𝑎0 𝑥 + 𝑥 2 + ⋯ + 𝑎𝑛 + 𝑜(𝑥 𝑛+1 )
2 𝑛+1

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Remarque : Ce théorème est très utile pour trouver des DL de fonctions dont les dérivées
sont simples, comme les fonctions trigonométriques inverses.

On obtient les DL suivants par primitivation :


𝑥² 𝑥 3 𝑥 4 𝑥𝑛
ln(1 + 𝑥) = 𝑥 − + − + ⋯ + (−1)𝑛−1 + 𝑜(𝑥 𝑛 )
2 3 4 𝑛
𝑥3 𝑥5 𝑥 2𝑛+1
arctan 𝑥 = 𝑥 − + + ⋯ + (−1)𝑛 + 𝑜(𝑥 2𝑛+2 )
3 5 2𝑛 + 1
𝑥3
arcsin 𝑥 = 𝑥 + + 𝑜(𝑥 3 )
6
𝜋 𝜋 𝑥3
arccos 𝑥 = − arcsin 𝑥 = − 𝑥 − + 𝑜(𝑥 3 )
2 2 6

c) Produit de DL
ln(1+𝑥)
Nous déterminons un développement limité de en combinant les règles de calcul
1−𝑥
relatives au produit.
ln(1 + 𝑥) 𝑥 2 5𝑥 3
=𝑥+ + + 𝑜(𝑥 3 )
1−𝑥 2 6

d) Obtention de DL par composition

Si la fonction 𝑓 admet un DL(0,n) et la fonction 𝑔 un DL(0,n), et si 𝑓(𝑥) → 0, alors la


𝑥→0
fonction 𝑔𝜊𝑓 admet un DL(0,n) de partie régulière obtenue en ne gardant que les termes de
degrée inférieur à n dans le polynôme 𝐺𝜊𝐹(𝑥).

Exercice : Donner le DL(0,3) de 𝑒 sin(𝑥)

3. Recherche de limites et d’équivalents

Pour rechercher lim 𝑓(𝑥)


𝑥⟶𝑥0
i) la limite est-elle évidente ?
1
ii) On effectue un changement de variables ℎ = (𝑥 − 𝑥0 ) ou ℎ = 𝑥 pour se ramener en 0
iii) Si f est définie comme produit de fonctions, on cherche séparément un équivalent simple
de chaque produit
4i) Un développement limité de ℎ(𝑥) = 𝑎𝑘 𝑥 𝑘 + 𝑜(𝑥 𝑘 ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎𝑘 ≠ 0 donne l’équivalent
ℎ(𝑥)~𝑎𝑘 𝑥 𝑘
5i) On peut sommer des DL, c’est leur principal avantage sur les équivalents.

1−cos 𝑥
Exercice : Calculer la limite lim
𝑥→0 𝑥²

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Fonctions réelles à deux variables
1. Définition
On appelle fonction réelle de deux variables toute fonction définie sur une partie de ℝ² et à
valeur dans ℝ.
ℝ² → ℝ
Exemple : 𝑓: {
(𝑥, 𝑦) ↦ 2𝑥 + ln(𝑥 + 𝑦)

2. Dérivées partielles

Soient une fonction 𝑓: ℝ² → ℝ et un point 𝐴 = (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ²


• Si la fonction 𝑥 ↦ 𝑓(𝑥, 𝑏) admet une dérivée en a, cette dérivée est appelée dérivée
𝜕𝑓
partielle de 𝑓 en 𝐴 selon 𝑥, et elle est notée 𝜕𝑥 (𝑎, 𝑏).
• Si la fonction 𝑦 ↦ 𝑓(𝑎, 𝑦) admet une dérivée en b, cette dérivée est appelée dérivée
𝜕𝑓
partielle de 𝑓 en 𝐴 selon 𝑦, et elle est notée 𝜕𝑦 (𝑎, 𝑏).

Exemple : Déterminons les dérivées partielles de la fonction 𝑓 définie sur ℝ² par la formule :
𝑓(𝑥, 𝑦) = 𝑥 3 + 4𝑥𝑦 2 − 𝑥²𝑦 5 .
La fonction est de classe 𝐶 1 sur ℝ² car polynomiale. Donc elle admet des dérivées partielles
selon 𝑥 et selon 𝑦 (les calculer).

3. Différentielle d’une fonction réelle de deux variables


Si 𝑓 est une fonction de deux variables de classe 𝐶 1 sur ℝ², alors 𝑓 est différentiable sur ℝ² et
sa différentielle est donnée par :
𝜕𝑓(𝑥0 ) 𝜕𝑓(𝑥0 )
𝑑𝑓𝑥0 (ℎ, 𝑘) = ℎ+ 𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝜕𝑓 𝜕𝑓
En posant 𝑑𝑥(ℎ, 𝑘) = ℎ et 𝑑𝑦(ℎ, 𝑘) = 𝑘 on a : 𝑑𝑓(ℎ, 𝑘) = 𝜕𝑥 𝑑𝑥(ℎ, 𝑘) + 𝜕𝑦 𝑑𝑦(ℎ, 𝑘)

𝜕𝑓 𝜕𝑓
Nous retiendrons donc l’écriture : 𝑑𝑓 = 𝜕𝑥 𝑑𝑥 + 𝜕𝑦 𝑑𝑦.

4. Elasticité
Soit 𝑓: ℝ² → ℝ dérivable partiellement par rapport à ses deux variables au point (𝑥0 , 𝑦0 ) telle
que 𝑥0 ≠ 0 et 𝑓(𝑥0 , 𝑦0 ) ≠ 0.L’élasticité de 𝑓 par rapport à 𝑥 au point 𝑥0 est donnée par

𝑥0 𝜕𝑓(𝑥0 , 𝑦0 )
𝑒𝑓⁄𝑥 (𝑥0 , 𝑦0 ) =
𝑓(𝑥0 , 𝑦0 ) 𝜕𝑥

5. Fonctions homogènes
Définition : 𝑓: ℝ² → ℝ est dit homogène de degré 𝑘 si :
∀𝑥 ∈ ℝ2 , ∀𝜆 > 0 ∶ 𝑓(𝜆𝑥) = 𝜆𝑘 𝑓(𝑥)

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Formule d’Euler : Si 𝑓: ℝ² → ℝ est homogène de degré 𝑘 et différentiable dans ℝ², alors :
𝜕𝑓 𝜕𝑓
∀𝑥 = (𝑥1 , 𝑥2 ) ∈ ℝ2 , 𝑥1 (𝑥) + 𝑥2 (𝑥) = 𝑘𝑓(𝑥)
𝜕𝑥1 𝜕𝑥2

Exemple : La fonction de Cobb – Douglas 𝑓(𝑥, 𝑦) = 𝑥 𝛼 𝑦1−𝛼 où 𝛼 > 0 est homogène de


degré 1 puisque 𝑓(𝜆𝑥, 𝜆𝑦) = (𝜆𝑥)𝛼 (𝜆𝑦)1−𝛼 = 𝜆𝑓(𝑥, 𝑦)

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INTEGRALE

1. Définition
Soit 𝑎 = 𝑥0 < 𝑥1 < ⋯ < 𝑥𝑛 = 𝑏 une subdivision de l’intervalle [a,b] (−∞ < 𝑎 < 𝑏 < +∞)
et soit 𝑓: [𝑎, 𝑏] → ℝ une fonction en escalier telle que 𝑓(𝑥) = 𝑐𝑘 pour tout 𝑥 ∈ ]𝑥𝑘−1 , 𝑥𝑘 [,
1 ≤ 𝑘 ≤ 𝑛. On définit l’intégrale de f sur [a,b] par

𝑏 𝑛

∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = ∑ 𝑐𝑘 (𝑥𝑘 − 𝑥𝑘−1 )


𝑎 𝑘=1

ck

a x1 x2 xk-1 xk b

On définit aussi
𝑎 𝑏 𝑎
∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = − ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 et ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = 0
𝑏 𝑎 𝑎

Remarque : Cette définition ne dépend pas de la valeur de f aux nœuds de la subdivision.

2. Fonction continue par morceaux

Une fonction f, définie sur [a,b], est continue par morceaux sur [a,b] s’il existe une
subdivision telle que :
• f est continue sur chaque intervalle ouvert ]𝑥𝑘−1 , 𝑥𝑘 [
• f admet en tout point de la subdivision une limite à gauche et une limite à droite
finies.

3. Propriétés d’une intégrale

f et g sont des fonctions de ℝ dans ℝ, continues par morceaux sur les intervalles considérés.

3.1. Positivité

𝑏
Si 𝑓(𝑥) ≥ 0 pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏] avec a < b alors ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≥ 0

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3.2. Linéarité

𝑏 𝑏 𝑏
∫𝑎 [𝑓(𝑥) + g(𝑥)]𝑑𝑥 = ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 + ∫𝑎 g(𝑥)𝑑𝑥
𝑏 𝑏
∀𝑘 ∈ ℝ, ∫ 𝑘𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = 𝑘 ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥
𝑎 𝑎

3.3. Relation de Chasles


𝑏 𝑐 𝑏
∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 + ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥
𝑎 𝑎 𝑐

3.4. Conservation de l’ordre

𝑏 𝑏
Si 𝑓(𝑥) < g(𝑥) pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏] alors ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≤ ∫𝑎 g(𝑥)𝑑𝑥

3.5. Majoration de l’intégrale

𝑏 𝑏
Si a < b alors |∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥| ≤ ∫𝑎 |𝑓(𝑥)|𝑑𝑥

3.6. Primitive

𝑏
Si F est une primitive quelconque de f alors on a : ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = [𝐹(𝑥)]𝑏𝑎 = 𝐹(𝑏) − 𝐹(𝑎)

4. Intégrales indéfinies

La notation sans borne ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 présente une intégrale indéfinie. Le calcul de cette intégrale
se termine toujours par une constante d’intégration.
∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = 𝐹(𝑥) + 𝑐𝑠𝑡𝑒

5. Méthodes d’intégration

5.1. Décomposition en somme

Si une fonction f est telle que 𝑓(𝑥) = 𝑓1 (𝑥) + 𝑓2 (𝑥) et si 𝑓1 (𝑥) et 𝑓2 (𝑥) ont des primitives,
𝑏
on calcule ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 en utilisant
𝑏 𝑏 𝑏
∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = ∫ 𝑓1 (𝑥)𝑑𝑥 + ∫ 𝑓2 (𝑥)𝑑𝑥
𝑎 𝑎 𝑎
1 𝑥²
Exemple : Calculer 𝐼 = ∫0 𝑥−2 𝑑𝑥
1 (𝑥 2 −4)+4 1 4 5
Solution : 𝐼 = ∫0 𝑥−2 𝑑𝑥 = ∫0 (𝑥 + 2 + 𝑥−2) 𝑑𝑥 = 2 + 4 ln 2

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5.2. Intégration par parties

Soit u et v deux fonctions de classe C1 sur un intervalle I, et a et b des réels de I. On a :


𝑏 𝑏
′ (𝑡)𝑣(𝑡)𝑑𝑡 [𝑢(𝑡)𝑣(𝑡)]𝑏𝑎
∫ 𝑢 = − ∫ 𝑢(𝑡)𝑣 ′ (𝑡)𝑑𝑡
𝑎 𝑎

Remarque : L’intégration par parties est commode dans les cas où f (x) est de l’une des
formes 𝑃(𝑥)𝑒 𝑎𝑥 ou 𝑃(𝑥) sin(𝜔𝑥) ou 𝑃(𝑥) ln(𝑎𝑥), …( 𝑃(𝑥) est un polynôme)

𝑒
Exemple : calculer 𝐼 = ∫1 𝑥 2 ln 𝑥 𝑑𝑥
𝑒
𝑒 𝑥 3 ln 𝑥 1 𝑒
Solution : 𝐼 = ∫1 𝑥 2 ln 𝑥 𝑑𝑥 = [ ] − 3 ∫1 𝑥²𝑑𝑥
3 1

5.3. Changement de variable

Soit u une fonction de classe C1 de [𝛼, 𝛽] dans [𝑎, 𝑏], et f une fonction continue sur [𝑎, 𝑏].
Alors :
𝛽 𝑢(𝛽)
∫ 𝑓(𝑢(𝑡))𝑢′ (𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥
𝛼 𝑢(𝛼)

Remarque : Dans les exercices, le symbole dx se transforme comme une différentielle :


𝑥 = 𝑢(𝑡) ⟹ 𝑑𝑥 = 𝑢′ (𝑡)𝑑𝑡

1
Exemple : calculer 𝐼 = ∫−1 √1 − 𝑥²𝑑𝑥
𝜋 𝜋
Solution : 𝑥 ∈ [−1,1], on pose 𝑥 = sin 𝑡 avec 𝑡 ∈ [− 2 , 2 ] alors √1 − 𝑥² = cos 𝑡 et 𝑑𝑥 =
cos 𝑡 𝑑𝑡 avec 𝑡 = arcsin (𝑥) on obtient,
𝜋 𝜋 𝜋
2 1 + cos(2𝑡) 2 1 sin(2𝑡) 2
𝐼 = ∫ 𝑐𝑜𝑠 2 (𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑑𝑡 = [ (𝑡 + )] 𝜋

𝜋

𝜋 2 2 2 −
2 2 2

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