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C E N T R E D E G E S T IO N D E L A F O N C T IO N P U B L IQ U E T E R R IT O R IA L E
C h e m i n d e F o n t d e L a g i e r - 0 4 1 3 0 V O L X - T é l. 0 4 9 2 7 0 1 3 0 0 - F a x . 0 4 9 2 7 0 1 3 0 1
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D ép artem en t d es A lp es d e H a u te P ro ve n ce
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Sommaire :
Préambule :
Cette méthode a été élaborée collectivement par deux groupes de stagiaires dans le cadre d’une formation-action menée par le
CNFPT des Alpes de Haute Provence avec l’appui et la participation du Centre de gestion du Département en deux fois cinq
journées de travail.
La démarche de formation-action a été animée et la production mise en forme par la société Preventicom.
Il s’agit ici du lancement d’une réflexion portant sur une autre façon de faire l’évaluation des risques et le Document Unique.
Cette trame ne demande qu’à être améliorée par d’autres contributeurs. Ce travail est libre de droit et destiné à être utilisé, hors
de toute utilisation commerciale.
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L’enjeu d’une démarche de gestion des risques n’est pas de les supprimer tous mais de les maitriser au mieux, c'est-à-dire d’en
limiter la survenue et les conséquences à un niveau jugé « suffisant ».
La démarche proposée n’est donc pas une démarche d’évaluation des risques mais bien une démarche d’évaluation
de la maitrise des risques.
La plupart des méthodes d’évaluation des risques sont très techniques, compliquées et lourdes et n’aboutissent pas à un plan
d’actions, raison d’être du Document Unique et condition nécessaire pour pouvoir tendre vers une réduction des accidents et des
maladies au travail.
Par ailleurs, la plupart des méthodes d’évaluation des risques constituent un catalogue de risques qui ne sont souvent pas reliés
au travail.
Or, les risques n’existent que dans une activité de travail singulière et dépendent totalement de cette activité de travail. Ainsi le
risque d’accident routier d’un policier municipal motard est élevé car une partie importante de son attention est focalisée non sur
sa conduite mais sur la surveillance de la voie publique. Si on oublie cette dimension de son activité et, si on ne considère que
l’activité de conduite de la moto, on ne peut arriver à réduire le risque et les accidents qui en découlent de manière significative.
Le choix a donc été fait ici de re-connecter le travail et les risques qu’il génère en centrant la méthode sur l’activité de travail.
Enfin, les critères d’évaluation de la maitrise du risque ont été simplifiés pour faciliter le passage à l’action, c'est-à-dire à
l’élaboration d’un programme annuel de prévention ou d’un ou de plusieurs plans d’actions, objectif réel de l’évaluation des
risques.
L’objectif de l’évaluation est de séparer les situations de travail où la maitrise des risques est jugée suffisante de celles où elle
est jugée insuffisante, il n’est donc pas besoin de plus de deux niveaux.
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La démarche qui permet d’aboutir à un plan d’actions priorisées comprend trois étapes :
La première étape est celle de l’identification des situations de travail où le niveau de maitrise de certains risques est jugé
insuffisant.
A la fin de cette étape, nous obtenons un Document Unique, c'est-à-dire une liste, non classée, non hiérarchisée, de situations de
travail à risque insuffisamment maitrisés. Cette liste peut aller de quelques dizaines d’actions pour une collectivité d’un ou deux
agents à plusieurs centaines pour une collectivité de plusieurs dizaines d’agents.
Elle n’est pas exploitable en tant que telle.
Par conséquent, pour passer du DU au plan d’actions/programme annuel de prévention, il est nécessaire de passer par une étape
intermédiaire de « synthèse » du Document Unique.
Il faut donc identifier un certain nombre soit de situations de travail à traiter, soit globalement, un certain nombre d’axes de
travail (ce qui permet des actions transversales) et faire le choix d’en écarter d’autres.
C’est ce qui constituera la seconde étape, celle d’un processus décisionnel humain.
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Partie I : Identifier les situations à risques et chercher des mesures de réduction des
risques adaptées
Unité de travail :
Noms des évaluateurs :
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En effet, de certaines activités vont découler des risques bien que la situation soit une situation normale ou de référence.
Ainsi, la tonte sur un terrain plat génère des risques liés à l’activité physique et des risques liés au niveau de bruit élevé de cette
activité.
Par ailleurs, à ces risques « habituels », s’ajoutent des risques générés par la réalisation de la tonte dans des situations
particulières, par exemple la tonte d’une parcelle à forte pente sur la commune, qui entraine le risque de retournement de la
tondeuse autoportée utilisée par l’agent municipal. Il en sera de même aux abords d’une route départementale très fréquentée,
entrainant un risque routier par ex.
Situations
Inhabituelles
Situations
habituelles
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A ces 6 risques (ou famille de risques), il convient d’ajouter deux autres risques qui, bien que moins fréquents et en diminution
importante depuis plusieurs années, génèrent un nombre élevé d’accidents graves:
7. Le risque de chute de hauteur, seconde cause de décès au travail, après les accidents de la route
8. Le risque d’électrocution, troisième cause de décès par accident.
Ce « noyau dur » de risques doit être compris comme ceux qui doivent systématiquement être étudiés sur l’ensemble des
situations prises en compte.
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Ensuite, il est possible de prendre en compte des risques supplémentaires en fonction des cas mais il n’est pas possible de ne pas
prendre en compte au moins ceux là.
D’autres risques peuvent être ajoutés en fonction des spécificités de certains métiers, par exemple, des risques biologiques pour
le métier du traitement de l’eau… mais ne le seront pas de manière systématique.
Si l’on considérait que la loi de Pareto était applicable, on pourrait parler des 20 % de risques entrainant 80 % des dommages.
La méthode proposée ne vise pas à établir une liste exhaustive des activités et tâches réalisées par chaque travailleur mais au
contraire, à identifier un nombre limité de situations en considérant que si ces situations sont bien choisies, elles mettront en
évidence des problématiques d’organisation du travail, de relations de travail, de management … générales.
« Le tout est dans chaque partie, chaque partie éclaire le tout »
Le choix de ces situations est l’une des clés de l’efficacité de la démarche, elles doivent être choisies avec le personnel et
l’encadrement dans le cadre d’une ou plusieurs discussions croisant les points de vue différents.
Ceci est particulièrement vrai lors de la première réalisation de l’évaluation des risques. En effet, il ne faut pas oublier que
l’évaluation des risques a vocation à être revue et complétée périodiquement. Les évaluateurs se forment lors de la première
évaluation et leur regard s’aiguise, permettant ainsi d’identifier des situations « oubliées » la première fois.
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’évaluer les risques mais bien le niveau de maitrise du risque dans une situation donnée.
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En effet, ce qui est important, ce n’est pas le risque « à l’état naturel », c'est-à-dire hors de toute action de prévention et de
protection. D’autant qu’il n’existe pas en tant que tel puisque l’homme a toujours mis en œuvre des stratégies de prévention et
de protection même plus ou moins efficaces pour le contenir, ce qui nous intéresse c’est le niveau de maitrise des risques dans
chaque situation de travail. C’est ce niveau qui déterminera s’il est nécessaire d’agir davantage ou si l’action actuelle est
suffisante.
Par ailleurs, les systèmes de cotation quantitatifs complexes reposant sur plusieurs critères d’évaluation (fréquence, gravité,
maitrise), eux-mêmes notés sur des échelles puis additionné ou multiplié entre eux présentent deux inconvénients majeurs :
Ils ne reposent sur aucun fondement scientifique. Ils sont donc faux,
Ils lient ou poussent à lier automatiquement d’une manière confuse le niveau d’évaluation des risques et l’ordre de priorité
d’actions escamotant au passage l’action humaine de réflexion et de décision pourtant nécessaire pour passer de
l’évaluation à une stratégie d’action, ce qui rend le système en grande partie inopérationnel.
Le choix a donc été fait de préférer un système d’évaluation de la maitrise du risque à deux niveaux : niveau de maitrise
suffisant et niveau de maitrise insuffisant.
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Le niveau de maitrise actuel est jugé Les actions menées sont inexistantes ou jugées insuffisantes.
« insuffisant » dans le cas contraire, notamment Il faut mettre en place des actions ou les compléter par des
dans la réalité.
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6 – Ne pas oublier d’agir sur le travail, sur son organisation ou sur les méthodes de travail (en application des 9
principes généraux de la prévention Art. 4121-2 Cod Trav.).
Rappel : L’objectif est d’améliorer le niveau de maitrise du risque dans une situation où il a été jugé par les évaluateurs que cette
maitrise n’est pas suffisante.
Pour chaque situation où le niveau de maitrise du risque est jugé insuffisant, il faut généralement rechercher plusieurs solutions
que l’on va combiner pour atteindre un niveau de maitrise suffisant.
L’activité de travail est un système qui comprend quatre dimensions que sont :
1. l’organisation et les méthodes du travail
2. les travailleurs
3. la technique
4. l’environnement de travail (intérieur et/ou extérieur).
(voir méthodes ITAMAMI, 5M ou THOE suivant les appellations).
Bien souvent, les solutions proposées sont techniques ou se focalisent sur la formation de l’humain ou sur l’élaboration de
consignes à appliquer de manière descendante.
Exemple : Ici, Les mesures ne portent pas assez l’organisation du travail, elles restent trop sur des mesures générales, non
spécifiques, du type « EPI » ou « formation continue » ou encore « matériel adapté ». Le travail des évaluateurs est à
poursuivre.
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Or, ce type d’actions ne permet souvent pas réduire suffisamment le risque. En effet, en agissant de la sorte, on agit
relativement peu à la source, c'est-à-dire sur le travail lui-même.
Dans chaque unité de travail, devront figurer des actions portant sur l’organisation ou sur les méthodes de travail si l’on souhaite
réduire efficacement des risques dans une situation donnée.
On peut sans doute considérer que pour chaque unité de travail, si l’on s’est contenté de mesures techniques du type fournitures
d’EPI ou de organisation de formation non contextualisé du type gestes et postures, il faut poursuivre le travail de réflexion pour
identifier ou construire de nouvelles mesures de prévention plus spécifiques.
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Replacer : « Utiliser un escabeau » par « utiliser une plate-forme Individuelle Roulante Légère »
Préférer : « Fournir des bouchons auditifs moulés » à « fournir des EPI adaptés »
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Exemple : Ici, une partie des mesures proposées concernent l’organisation du travail (« Organiser et planifier le travail en
agglomération (horaires décalés). Les mesures sont formulées en terme d’action et sont précises (« Faire suivre une formation
travaux d'élagage en hauteur, Acquérir une plateforme de travail en hauteur »)
Maitrise
Situation Situation Mesures de prévention du risque Nouvelles mesures de
Activité Risque
habituelle particulière actuelles prévention proposées
Tondeuses autoportées, EPI
Tonte pelouses spécifiques (+bouchons
Terrain plat Terrain pentu TMS/Bruit/Chutes
en jardins moulés), connaissance du
terrain
EPI(spécifiques (bouchons
Taille des haies Travail de plein TMS / Bruit /chutes / Acquérir une plateforme de
Travail en hauteur moulés, bottes,
en jardins pied coupures travail en hauteur
pantalons,…))
Tonte et taille en Travail en Travail à proximité Accident routier / Signalisation routière, Organiser et planifier le travail en
milieu urbain agglomération de véhicule Bruit balisage et EPI spécifiques agglomération (horaires décalés)
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Le document Unique n’a donc pas d’intérêt est lui-même, si ce n’est de pouvoir permettre d’engager et de gérer dans le temps
des démarches de prévention organisées et durables.
A la fin de la précédente étape, vous disposez d’un Document Unique, c'est-à-dire d’un recensement de situations à risque non
maitrisé mais ceci n’est pas suffisant pour vous permettre de savoir quelles actions précises mener et lesquelles repousser.
Il vous faut passer du Document Unique au Programme annuel de prévention, qui constitue lui un véritable plan d’actions.
Cependant, l’élaboration de priorités d’actions passe par un processus humain de prise de décision basé sur le niveau de maitrise
des risques mais aussi sur d’autres critères de décision indépendant des risques : valeurs et culture collectives, image du métier,
facilité de mise en œuvre, acceptation pour les individus, budget disponible …
Mesures de
prévention Maitrise du Nouvelles mesures de
Activité Situation habituelle actuelles risque prévention proposées
Programme annuel de prévention 2012
- 2013
CANTINE utilisation maniques
service plats chauds aménagement et
réorganisation
éviter encombrement Actions Responsable Date Budget
tranchage pain (2 services) Thème Objectif principales du projet butoir alloué
Prévention des
risque liés à
l'activité physique
réorganisation (2
nettoyage matériel services)
préconisations Prévention de la
postures EPI surdité
professionnelle
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vaccinations à jour
formation (activités …….
enfants)
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Nota bene : Nous ne traitons pas ici le cas des grosses collectivités mais cette méthode peut être développée dans chaque
« direction métier » pour aboutir à un programme annuel de prévention par Direction.
Trois sources d’informations simples et accessibles peuvent être utilisées pour éclairer la discussion sur le choix des priorités :
L’évaluation de la maitrise des risques (le DU)
La nature des accidents et des maladies professionnelles déclarés,
La nature des inaptitudes partielles qui touchent le personnel.
Concernant l’exploitation du recensement présent dans le Document Unique, le parti pris choisi a été de repasser par le filtre des
risques les plus répandus dans la structure, sur la base des 8 risques causant le plus de dommages aujourd’hui en France.
On établira donc le tableau suivant en faisant le décompte des situations de travail à risque non maitrisé pour chacun de ces huit
risques. Il est ensuite possible d’ajouter des lignes pour des risques supplémentaires lorsque la situation le justifie (par exemple,
le risque biologique pour une communauté de communes gérant le traitement de l’eau).
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Ce tableau est destiné à être présenté pour servir d’aide à la discussion et à la décision lors d’une réunion avec les élus ou les
cadres décideur de la collectivité.
Cependant, il ne s’agit que d’une aide.
Il ne se substitue en aucun cas au processus de prise de décision qui ne peut qu’être profondément humain (voir exemple ci-
dessous).
Enfin, le nombre de choix de priorités d’actions doit être limité pour concentrer les efforts et être efficace (3 à 5 priorités
maximum), ce qui n’empêche pas de traiter un certain nombre de situations particulières qui le justifient en dehors de ces
priorités).
« Au moins une fois par an, l'employeur élabore un programme annuel de prévention des risques professionnels : Ce programme
fixe la liste détaillée des mesures devant être prises au cours de l'année à venir, ainsi que, pour chaque mesure, ses conditions
d'exécution et l'estimation de son coût. (Conformément à l’Article L4612-16 du Code du Travail) ».
Une fois les priorités définies et validées par les élus (étape 1), vous pouvez élaborer le programme annuel de prévention (étape
2). Ce programme est un plan d’actions précis des actions que vous souhaitez mener. Il constituera un tableau de bord et
guidera votre action santé sécurité dans votre collectivité pour l’année à venir.
Une fois l’année écoulée, il vous permettra aussi de dresser le bilan de ce qui a été réalisé, de le présenter aux décideurs (élus,
direction, CHSCT…) puis à moyen terme (trois ou quatre ans) d’engager une réflexion sur l’impact des actions menées sur la
santé et la sécurité des travailleurs.
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