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L’économie sociale, une alternative durable :

Retour sur le Club Junior Entreprises

Liée à la fois à la sphère publique dans ses objectifs d’intérêt


général, et au secteur privé par ses modalités d’action, l’économie sociale
est un concept au croisement des clivages et par conséquent difficile à
saisir. S’agit-il d’un véritable projet économique viable ? N’est-ce pas une
excuse pour se donner bonne conscience ? Offre-t-elle des opportunités
pour les étudiants et jeunes actifs? Afin de répondre à ces questions et de
mettre fin à nombre d’idées préconçues, le Club Junior Entreprises (CJE) –
la tribune des Juniors Entreprises – a réuni le 17 novembre dernier trois
acteurs et experts dans ce domaine :

- Jean-Marc Borello, président du Mouvement des Entrepreneurs


Sociaux.

- Saïd Hammouche, président fondateur de Mosaïk RH (cabinet de


recrutement et de conseil en Ressources Humaines spécialisé dans la
promotion de l'égalité des chances et de la diversité).

- Serge Fraichard, Président de Max Havelaar France.

Junior Consulting Sciences Po, mis à l’honneur par le CJE lors de


cette soirée, était présent.

Un trait d’union entre le monde associatif et l’entreprise

L’économie sociale semble se situer à la croisée de deux mondes, le


plus souvent considérés comme antinomiques : la sphère associative et
l’entreprise. Absence totale de profit prônée par M. Yunus, ou bien
lucrativité limitée, plusieurs modèles de social business existent : tous ont
en commun le refus de la redistribution de bénéfices aux actionnaires.
Toutefois, une entreprise sociale se doit d’être viable. À cet égard, Jean
Marc Borello insiste sur le fait qu’une entreprise sociale est elle aussi à la
recherche de profit : mais celui-ci est alors réinvesti dans la structure afin
de la faire croître.

Dès lors, les techniques de l’entreprise sont indispensables aux


entrepreneurs sociaux. Saïd Hammouche a ainsi construit un business
plan complet afin de rendre Mosaïk RH viable à long terme. Mais la
collaboration entre entreprise et sphère sociale peut se faire également à
un autre niveau : Max Havelaar coopère ainsi avec les chaînes de la
grande distribution afin de rendre accessible le commerce équitable à un
très large public.

Cependant, l’économie sociale n’a pas pour vocation de proposer un


modèle concurrent d’organisation des échanges : elle s’insère dans
l’économie générale, en créant un pont entre associatif et entreprise.

Social Washing ?
Le « Social Washing » (issu du concept de « Green washing »), est le
principal soupçon adressé aux tenants de l’économie sociale. Il dénonce
l’utilisation de l’argument social à des fins purement communicationnelles
afin d’améliorer l’image d’une marque. L’économie sociale servirait alors
aux grandes entreprises à se créer une image de responsabilité sociale
sans s’investir dans de véritables projets. L’économie sociale serait alors
une simple couverture, voilant la réalité de la logique de marché. Le
commerce équitable non labellisé est ainsi le plus souvent considéré
comme une pratique de « social washing ».

Comment se prémunir du « social washing » ? Les labels, comme


Max Havelaar, représentent une garantie pour le consommateur de
véritable pratique équitable. La législation française, qualifiée de rigide en
comparaison de nos voisins européens par les intervenants, vise à éviter
de telles pratiques. Cependant, le débat pour distinguer les véritables
tenants de l’économie sociale reste vif : où placer les départements RSE et
d’aide aux entrepreneurs sociaux des grandes entreprises ?

De nouvelles perspectives pour étudiants et jeunes actifs

Quels sont les débouchés pour les étudiants dans le secteur de


l’économie sociale, et quelles sont les possibilités de développement pour
les jeunes entrepreneurs sociaux ? Si la France accuse un léger retard par
rapport aux Etats-Unis ou à la Grande Bretagne, les perspectives sont de
plus en plus intéressantes pour les jeunes dans le secteur. Un nombre
croissant de grandes écoles et universités ouvrent des filières
d’entreprenariat social, comme l’ESSEC avec la chaire Entreprenariat
social, ou Sciences Po Paris avec le Forum annuel pour l’économie sociale
et solidaire. Nombre d’étudiants de grandes écoles et des jeunes actifs
sont en effet impliqués dans une « quête de sens », qui les pousse à
délaisser des carrières plus rémunératrices au profit d’une implication
dans l’économie sociale.

L’envie d’oser réaliser son projet étant au cœur de l’économie


sociale, les jeunes entrepreneurs ont un rôle crucial à jouer. Les Junior-
Entreprises représentent des partenaires idéaux pour les aider à relier
projet social et méthodes de l’entreprise. Junior Consulting Sciences Po,
lauréat du Label Entrepreneur 2010, est particulièrement à même de
venir en aide aux entrepreneurs sociaux. Grâce au pôle Développement
Durable et RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), Junior Consulting
Sciences Po met en place toute son expertise pour répondre de façon
spécifique aux besoins des acteurs de l’économie sociale.

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