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Comptabilité Avancée 2 éme LAC

INSTITUT DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES DE CARTHAGE


Chapitre 4 : Les contrats de location - NCT 41
1- Objectifs et entrée en vigueur de la NCT41
L'objectif de la NCT 41 est d'établir, pour le preneur et le bailleur, les principes comptables
appropriés et les informations à fournir au titre des contrats de location-financement et des contrats de
location simple.
Les contrats de location financement couvrent, entre autres, les contrats de leasing (ou de crédit-bail).
Cette norme repose sur le principe suivant : les transactions et autres événements sont présentés en
fonction de leur substance et de leur réalité financière et non pas seulement de leur forme juridique.
Alors que la forme juridique d'un contrat de location est le fait que le preneur peut n’acquérir aucun titre
légal sur l'actif loué, dans le cas de contrats de location-financement, la substance et la réalité financière
sont le fait que le preneur acquiert les avantages économiques de l'utilisation de l’actif loué pour la
majeure partie de sa durée de vie économique et qu’en échange il s'oblige à payer pour ce droit un
montant approximativement égal à la juste valeur de l'actif augmentée de la charge financière
correspondante.
Si ces transactions de location ne se reflètent pas au bilan du preneur, les ressources économiques et le
niveau des obligations d'une entreprise sont sous-évalués.
La NCT 41 entre en vigueur pour les états financiers des exercices ouverts â compter du 1er janvier 2008.
Ceci étant, son application rétrospective est encouragée mais non imposée. Elle ne comporte pas de
divergences significatives par rapport à sa similaire en international, l’IAS 17.
2- Définitions (NB :il s’agit de définitions allégées par rapport à celles figurant dans la NCT 41)
 Un contrat de Location est un accord par lequel le bailleur cède au preneur, pour une période
déterminée le droit d’utilisation d'un actif en échange d'un paiement ou d’une série de paiements.
 Un contrat de location-financement est un contrat de location ayant pour effet de transférer au
preneur la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété d'un actif. Le transfert
de propriété peut intervenir ou non, in fine.
 Un contrat de location simple désigne tout contrat de location autre qu'un contrat de location-
financement.
 Le début de la période de location est la date à partir de laquelle le preneur est autorisé à exercer
son droit d'utilisation de l'actif loué. Il s'agit de la date de comptabilisation initiale du contrat de
location (c'est-à-dire la comptabilisation des actifs, passifs, charges et produits qui proviennent du
contrat de location, selon les cas).
 La période de location désigne la période non résiliable pour laquelle le preneur s'est engagé à
louer l'actif ainsi que toutes périodes ultérieures pour lesquelles le preneur a l'option de poursuivre
la location de l'actif, moyennant ou non le paiement d'une somme complémentaire dans la mesure
où, dès le commencement du contrat de location, il est raisonnablement certain que le preneur
exercera son option.
 Les paiements minimaux au titre de la location sont les paiements que le preneur est tenu
d'effectuer pendant la durée du contrat de location.
Si le preneur a la possibilité d'acquérir l'actif à un prix qui devrait être suffisamment inférieur à la
juste valeur de l'actif, à la date à laquelle l'option peut être levée de sorte qu'il soit raisonnablement
certain, dès le commencement du contrat de location, que l'option sera levée, les paiements
Sana Ben Ghodbane-Wajdi Guerfala 1 Année Universitaire 2019-2020
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minimaux au titre de la location englobent les montants minimaux à payer au titre de la location
sur la durée du contrat de location jusqu'à la date prévue de la levée de l'option d'achat, et le
paiement à effectuer pour lever ladite option d'achat
 La juste valeur est le montant auquel un actif pourrait être échangé ou un passif éteint entre deux
parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale.
 La durée de vie économique désigne soit :
 La période attendue d'utilisation économique d'un actif par un ou plusieurs utilisateurs, où
 Le nombre d'unités de production ou d'unités similaires attendues de l'utilisation de l'actif par
un ou plusieurs utilisateurs.
 La durée d'utilité est la période estimée restante depuis le début de la période de location,
pendant laquelle l'entreprise s'attend à consommer les avantages économiques liés à l’actif,
période qui n'est pas limitée par la durée du contrat de location.
 Le taux d'intérêt implicite du contrat de location est le taux d'actualisation qui donne, au
commencement du contrat de location, une valeur actuelle des paiements minimaux égale à la
somme de la juste valeur de l'actif.
 Le taux marginal d'endettement du preneur est le taux d’intérêt que le preneur aurait à payer
pour un contrat de location similaire ou, si celui-ci ne peut être déterminé, le taux d'intérêt
qu'obtiendrait le preneur, au commencement du contrat de location, pour emprunter sur une durée
et avec une garantie similaire les fonds nécessaires à l’acquisition de l’actif.
 Les contrats de location avec option d'achat : sont des contrats de location qui contiennent une
disposition donnant au locataire la possibilité d'acquérir la propriété de l'actif sous réserve de
remplir des conditions convenues.
3- Classification des contrats de location
La classification des contrats de location se fonde sur le degré d'imputation au bailleur ou au preneur des
risques et des avantages inhérents à la propriété d'un actif loué.
 Les risques incluent les pertes éventuelles résultant de la sous-utilisation des capacités ou de
l'obsolescence technologique ainsi que des variations de la rentabilité dues à l'évolution de la
conjoncture économique.
 Les avantages peuvent être représentés par l'espérance d'une exploitation rentable sur la durée
de vie économique de l'actif et d'un gain résultant d'une appréciation de sa valeur ou de la
réalisation d'une valeur résiduelle.
Ainsi :
 Un contrat de location est classé en tant que contrat de location-financement s’il transfère
au preneur la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété.
 Un contrat de location est classé en tant que contrat de location simple s'il ne transfère pas
au preneur la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété.
Situations conduisant à classer le contrat en tant que contrat de location-financement
Qu'un contrat de location soit un contrat de location-financement ou un contrat de location simple, ceci
dépend de la réalité de la transaction plutôt que de la forme du contrat.
Les exemples de situations qui conduiraient normalement à ce qu’un contrat soit classé en tant que contrat
de location-financement sont les suivants :
(a) le contrat de location transfère la propriété de l'actif au preneur au terme de la durée du contrat de
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location ;
(b) le contrat de location donne au preneur l’option d’acheter l’actif à un prix qui devrait être
suffisamment inférieur à sa juste valeur à la date à laquelle l'option peut être levée ; pour que, dès le
commencement du contrat de location, on ait la certitude raisonnable que l’option sera levée.
(c)la durée du contrat de location couvre la majeure partie de la durée vie économique de l'actif même
s’il n’y a pas transfert de propriété ;
(d)au commencement du contrat de location, la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la
location s’élève au moins à la quasi-totalité de la juste valoir de l’actif loué ;
(e)les actifs loués sont d’une nature tellement spécifique que seul le preneur peut les utiliser sans leur
apporter des modifications majeures.
Les contrats de location de terrains et de constructions sont classés en tant que contrat de location
simple ou location-financement, de la même manière que pour les contrats de location portant sur d'autres
actifs. Toutefois, le terrain présente la caractéristique d'avoir normalement une durée de vie économique
infinie et, s'il n'est pas prévu d’en transférer la propriété au preneur à l'issue de la durée du contrat de
location, le preneur ne reçoit pas la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété. Un
versement initial effectué à ce titre représente des pré-loyers qui sont amortis sur la durée de contrat de
location conformément aux avantages procurés.
4- Les contrats de location-financement
A. Prise en compte des contrats de location-financement dans les états financiers du preneur
La prise en compte des contrats de location-financement dans les états financiers du preneur obéit aux
règles suivantes :
 La constatation à l'actif du bien loué et au passif des engagements y afférents portant sur le
paiement des loyers durant le contrat
 La constatation de l'amortissement du bien loué
 Les paiements sont scindés en deux montants représentant respectivement le remboursement du
principal et les charges financières.
Coût d’entrée de l'actif loué au bilan du preneur
Au bilan du preneur, les contrats de location-financement doivent être comptabilisés (au commencement
du contrat de location) à l'actif et au passif pour des montants égaux à la plus faible des deux valeurs
suivantes :
 La juste valeur du bien loué
 La valeur actuelle des paiements minimaux au titre de la location.
Pour calculer la valeur actuelle des paiements minimaux au titre de la location, le facteur d'actualisation
est le taux d'intérêt implicite du contrat de location si celui-ci peut être déterminé ; sinon, c’est le taux
d'emprunt marginal du preneur qui doit être utilisé.
Les coûts directs initiaux sont souvent encourus pour des activités de location spécifiques telles que la
négociation et la finalisation des accords de location. Les coûts identifiés comme directement attribuables
à des activités conduites par le preneur en vue d’un contrat de location-financement sont inclus dans le
montant comptabilisé à l’actif en vertu du contrat de location.

Détermination des charges financières :


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Les paiements au titre de la location doivent être ventilés entre la charge financière et l’amortissement du
solde de la dette. La charge financière doit être répartie sur les différentes périodes couvertes par le
contrat de location de manière à obtenir un taux d'intérêt périodique constant sur le solde restant dû au
passif au titre de chaque période.
Détermination des charges d’amortissement :
Pour chaque exercice comptable, un contrat de location-financement donne lieu à une charge
d'amortissement de l'actif amortissable et à une charge financière. La politique d'amortissement des actifs
loués doit être cohérente avec celle applicable aux actifs amortissables que possède l'entreprise (par
référence à la NCT 5 et à la NCT 6). Si l'on n'a pas une certitude raisonnable que le preneur devienne
propriétaire de l'actif à la fin du contrat de location, l'actif doit être totalement amorti sur la plus courte de
la durée du contrat de location et de sa durée d’utilité.
B/ Prise en compte des contrats de location-financement dans les états financiers du Bailleur
Dans un contrat de location-financement, le bailleur transfère la quasi-totalité des risques et des avantages
inhérents à la propriété juridique du bien ; en conséquence, il comptabilise ce bien en créances et non en
immobilisations.
Les loyers encaissés sont ventilés en deux montants :
 Remboursement progressif du capital investi
 Produits financiers rémunérant cet investissement
Les produits financiers doivent être répartis sur la durée du contrat de location selon une base
systématique et rationnelle. Cette imputation se fait sur la base d’un schéma reflétant une rentabilité
périodique constante de l’encours d’investissement net du bailleur tel que défini dans le contrat de
location- financement.
5- Le contrat de location simple
A/ Prise en compte des contrats de location simple dans les états financiers du preneur
Pour les contrats de location simple, les paiements au titre de la location (A l'exclusion du coût des
services tels que l'assurance et la maintenance) sont comptabilisés en charges dans le compte de résultat
sur une base linéaire à moins qu’une autre base systématique de comptabilisation ne soit représentative de
l'échelonnement dans le temps des avantages qu’en retirera l'utilisateur, même si les paiements ne sont
pas effectués sur cette base.
B/ Prise en compte des contrats de location simple dans les états financiers du Bailleur
Les revenus locatifs provenant des contrats de location simple doivent être comptabilisés en produits de
façon linéaire sur toute la durée du contrat de location à moins qu'une autre base systématique ne soit plus
représentative de l'échelonnement dans le temps de la diminution de l'avantage retiré de l'utilisation de
l'actif loué.
Les coûts, y compris l’amortissement, encourus pour que les revenus locatifs soient acquis, sont
comptabilisés en charges.
6- Exemple d'illustration (contrat de location-financement}

Une entreprise a pris en leasing le 1 /1/N une machine dont le coût d’acquisition s’élève à 125.000 D.
Les modalités du contrat sont les suivantes :
- Versement initial : 0 - Durée du bail : 4 ans
- Loyers : 4 loyers annuels de 38.000 D par an versés le 31 décembre de chaque année à partir de N.
- Option d’achat à la fin du bail : 4.643 D - Durée d'utilisation : 5 ans
- Aucune indication sur la juste valeur à la date de l'option d’achat
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L’option d’achat étant avantageuse, elle sera très probablement exercée.
Il est demandé de comptabiliser les opérations du leasing chez le preneur et chez le bailleur
Solution ;
Il convient dans un premier temps de déterminer les paiements minimaux :
- Soit 4 annuités de 38.000 D chacune
- Prix d’option : 4.643 D
Calcul de taux d'intérêt implicite chez le preneur :
l-(l+i)-4 4.643 D
125.000 D = 38 000 D x ----------- + -----------
i (1+i)4
Soit un taux annuel de 9,5%
Le tableau d’analyse des paiements se présente comme suit :
Date Paiement nominal Principal Intérêt Capital restant dû
01/01/N 125 000
31/12/N 38 000 26125 11 875 98 875
31/I2/N1 38 000 28 607 9393 70 268
31/I2/N2 38 000 31325 6 675 38 944
31/12/N3 38 000 34 300 3 700 4 643
31/12/N3 4 643 4 643 0
156 643 125 000 31643

1/ Chez le preneur (le locataire)

  1/1/N    
24 Immob. à statut juridique particulier 125 000  
  163 Crédit leasing 125 000
Immobilisation prise en leasing    
  31/12/N      
163 Crédit leasing 26 125  
65116 Intérêts des emprunts et dettes assimilées 11 875  
  Banque   38 000
Redevance année N    
  d°      
681 Dotations aux amortissements   25 000  
284 Amortissements des immobilisations à 25 000
statut juridique particulier  

Constation de l'amortissements de l'immobilisation à statut


juridique particulier : 125 000/5=25 000 D  
  d°    
163 Crédit leasing 28 607  
505 Echéance à moins d’un an sur crédit leasing   28 607
Principal remboursable en l’an N1
       
       

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2) Chez le bailleur (l’entreprise de leasing)
  1/1/N      
2661 Créances immobilisées de crédit bail 125 000  
  Banque   125 000
  31/12/N      
Banque   38 000  
2661 Créances immobilisées de crédit bail    
753- Revenus : (Produits financiers)   26.125
Encaissement des redevances N     11.875
  d°      
517 échéances à moins d'un an sur leasing 28 607  
2661 Créances immobilisées de crédit bail   28 607
Principal remboursable en l’an N1      
  1/1/N      

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