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Eau
Une évaluation économico-environnementale a pour but de déterminer la valeur monétaire des pertes de bien-être et de
production résultant de la dégradation de l’environnement. Elle permet de délimiter les secteurs prioritaires dans lesquels
une action politique est hautement requise.
et inefficiences sont estimés à seulement 10% du PIB. Figure 2: Ratio B/C par domaine environnemental (2007)
L’effort de remédiation est donc faible comparé à l’am-
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pleur des coûts environnementaux subis par le Mali :
3.3
les ratios de la figure 2 représentent les coûts des domma-
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ges et inefficiences (CDI) par rapport aux investissements
nécessaires à leur mitigation. De tels ratios indiquent la 2.2
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profitabilité de la remédiation. Ainsi, 1 FCFA investi permet 1.7 1.7
d’éviter 3 FCFA de dommages dans le domaine « Energies
et matières », 2 FCFA dans le domaine « Eau » et plus de 1.5 1
0.7
dans les domaines « Air » et « Sols et forêts ».
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Eau Air Sols et forêts Déchets Energies et matières
Eau en bref
Au Mali, les ressources en eau demeurent rares et sont De plus, les activités domestiques, industrielles et agricoles
constituées principalement d’eaux souterraines et de sur- sont à l’origine d’importants rejets de polluants organiques,
face concentrées dans le fleuve Niger et son delta intérieur, métaux lourds et pesticides.
ainsi que dans le bassin amont du fleuve Sénégal.
La pollution de la ressource, la couverture partielle du
Les dommages environnementaux dans le domaine « Eau » réseau et les lacunes au niveau de la surveillance de la
sont évalués à 4.8% du PIB (cf. figure 1), soit près de 0.3 milliard qualité de l’eau affectent les écosystèmes et la santé hu-
de USD par an. Ces dommages résultent de phénomènes maine : choléra, diarrhées, bilharziose. Ces pathologies
d’origine climatique et anthropique tels que la sécheresse entraînent chaque année la perte de la force de travail de
récurrente, l’ensablement des cours d’eau, leur sédimenta- plus de 300’000 personnes. Au total, le Mali perd plus du
tion, la pollution de la ressource et sa gestion lacunaire. 2.5% de son PIB en raison des maladies liées au manque
d’accès à l’eau et à sa mauvaise qualité.
L’action climatique se traduit par une sécheresse persistante
depuis 1970 qui a entraîné la fragilisation des écosystèmes La figure 2 montre que le ratio Bénéfices/Coûts dans le do-
et la réduction du potentiel des ressources en eau. maine « Eau » s’élève à 2.2. Il semble ainsi très opportun
d’investir dans des mesures de préservation et de gestion
L’action anthropique entraîne la destruction du couvert
de l’eau car le potentiel de dommages évitables (des futurs
végétal et la dégradation des sols, qui donne lieu à l’envase-
bénéfices par conséquent) est plus de 2 fois supérieur aux
ment et l’ensablement progressif des cours d’eau, mares et
dépenses que de telles mesures induisent.
lacs, et l’abaissement général du niveau des nappes d’eau.
L’élément central de la stratégie actuelle du Mali dans le De plus, les différents acteurs formant le cadre institution-
domaine de la gestion des ressources en eau est le Plan nel malien de la gestion des ressources en eau (Ministère
National d’Accès à l’Eau (PNAE), élaboré à partir de 2003. des Mines, de l’Energie et de l’Eau (MMEE), Direction
Pour assurer le succès de cette initiative, il paraît crucial Nationale de l’Hydraulique (DNH), services régionaux et
d’établir des mesures efficaces tant au niveau national que sub-régionaux de l’hydraulique et de l’énergie, Ministère
régional, qu’elles soient de nature réglementaires, de suivi, de l’Environnement et de l’Assainissement, etc.) doivent
liées à des programmes de construction d’infrastructures agir de manière concertée et réfléchie pour élaborer une
ou à des campagnes de sensibilisation. répartition des rôles adéquate.
Développer la politique de Gestion Intégrée des Ressour- Développer le Plan National d’Accès à l’Eau (PNAE) en intro-
ces en Eau (GIRE) en intégrant des mesures de contrôle et duisant des mesures réglementaires :
de suivi :
• Normes visant à améliorer l’assainissement (normes
• Réalisation d’une étude d’impact préalable à tout projet en matière d’équipement individuel et dans les lieux
(développement rural, routes, pistes) publics)
• Définition et mise en place de mécanismes d’évaluation • Redéfinition des politiques des prix pour l’eau (prix
des rejets de produits phytosanitaires et des rejets in- croissant par tranche pour favoriser la desserte des plus
dustriels (ex : tanneries, teintureries) défavorisés)
• Mise en place de systèmes de comptage, d’analyse des
besoins, et de suivi en matière d’eau
Emternalités Externalités
Métabolisme
Limites de l’analyse
Etude de référence
L’analyse économico-environnementale se construit sur les mê- Evaluation économique de la gestion envi-
mes bases de données qui servent à la conception d’outils et de ronnementale au Mali : Coûts et bénéfices
programmes d’aide à la décision au niveau local, national, régio- Rapport final (2008)
nal ou international. La précision d’une telle analyse dépend donc PNUD-PNUE-sba
directement de la fiabilité des bases de données exploitées.