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Par Luc Vinogradoff • Publié hier à 00h01, mis à jour hier à 19h40
Pour justi er l’instauration d’un couvre-feu nocturne pour plus de 19 millions de Français,
Emmanuel Macron a expliqué mercredi 14 octobre qu’il fallait « réduire nos contacts un peu inutiles,
nos contacts – pardon de le dire comme ça – les plus festifs » a n d’endiguer le nombre de
contaminations au Covid-19 et éviter un débordement dans les hôpitaux.
Le message était adressé en particulier aux « jeunes », ceux que le conseil scienti que désigne
comme la tranche d’âge 20-40 ans « participant à des êtes et des rencontres dans les
bars/restaurants » et potentiellement « responsables d’un nombre important de contaminations ».
Ceux-là mêmes que M. Macron a voulu ne pas culpabiliser, car « quand on est jeune, on fait la ête, on
a des amis », mais qu’il a tout de même exhortés à la responsabilité « pendant quelques semaines,
quelques mois ».
Depuis que l’été et l’insouciance liée à l’impression d’un retour à la normale se sont envolés, les
espaces festifs se sont drastiquement réduits : les clubs, salles de concerts et festivals ont été fermés
ou annulés jusqu’à nouvel ordre ; les soirées, légales ou illégales, de musique électronique ont été
tolérées puis annulées ; l’ouverture des bars et restaurants a été progressivement restreinte.
Ce sont désormais les « rassemblements privés festifs », les dîners et apéros entre amis et les êtes
plus ou moins improvisées dans les appartements, qui sont visés. C’était la seule variable
d’ajustement qui restait au gouvernement pour réduire les « interactions sociales de manière
drastique » sans réinstaurer un con nement.
Décryptage : Peut-on interdire une fête privée à son domicile au nom de la lutte contre le Covid-19 ?
Car c’est dans ces lieux, comme nous le racontent plusieurs jeunes contactés par Le Monde, que la ête
s’était déplacée. Dans le contexte sanitaire actuel, faire la ête peut paraître « inutile » donc, ou
super u, voire puéril et dangereux. Pour beaucoup, elle demeure pourtant cet exutoire indispensable
après des mois compliqués, cette bulle rassurante de positivité à laquelle on se raccroche dans un
automne unanimement décrit comme « anxiogène ».